"Vous y étiez ?" Dati disrupte France Inter
Rien ne va plus, décidément. On ne peut plus macroniser tranquille. Sur France Inter, le chroniqueur politique Yaël Goosz se livre à l'exercice de base de tout chroniqueur politique : raconter la journée de la veille de Macron. En l'occurence, son discours sur l'Europe, à Strasbourg. "Il a été très applaudi sur la plupart des bancs du Parlement européen..."
Quand soudain une interruption. "Vous y étiez ?"
C'est Rachida Dati. Elle attend l'heure de son interview par Léa Salamé. Goosz, cueilli à froid : "Ben j'ai regardé le débat à la télévision" "Z'avez regardé ? Ben moi j'étais dans l'hémicycle. Il n'a pas du tout été ni ovationné, ni super applaudi."
Sacrée Dati. Insortable, décidément. Goosz, déstabilisé : "Beaucoup d'applaudissements, PPE, PSE..." "Vous n'y étiez pas, alors je vous invite une chose, puisque France Inter aime bien les vérifications, vous allez regarder en replay, avec un hémicycle pas totalement plein..."
Un incident de rien du tout. A cet instant, les rôles se renversent. Le pouvoir, c'est le journaliste. Le contre-pouvoir, c'est l'invitée politique, l'ex-porte-flingue de Sarkozy, désormais omni-invitée bouche-trou des matinales et des vespérales. De cet incident de rien du tout, chacun fera sa lecture, en fonction de ses sympathies. Les macroniens jugeront simplement Dati mal élevée. Les anti-macroniens se réjouiront de l'interruption d'un prêche macronien de la radio d'Etat.
Pour ceux que la question intéresserait, il semble que l'hémicycle de Strasbourg n'ait pas été si dégarni (il est vrai que l'absentéisme des euro-députés est financièrement pénalisé). Quant à l'unanimité des applaudissements, les images du compte Facebook d'Emmanuel Macron ne permettent pas d'en juger, mais rien ne semble en tout cas les perturber.
Mise à jour, 20 avril : au lendemain de cette scène, dans son journal du matin, France Inter procédait à sa contre-enquête. D'où il ressortait que le discours d'Emmanuel Macron avait été très largement applaudi, y compris par des groupes politiques a priori non sympathisants pour lui. Et d'où il ressortait aussi que la députée européenne Rachida Dati s'était fréquemment absentée de son siège au cours de cette séance.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous