Affaire Miller : "Mediapart" tronque une citation d'Alonso ?
Ce contenu est extrait du dernier épisode de notre émission Proxy. Elle est diffusée en direct un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch.
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C'est un problème récurrent dans le militantisme. On peut rajouter des éléments à charge ("et en plus, tu te rends comptes, ceci", "et en plus tu te rends compte, cela"), parce que ça abonde dans la monstruosité du monstre, mais les retirer est insou(...)
À l'époque de l'émission, les vannes sexistes, à l'antenne et hors antenne, étaient légion», poursuit cette militante féministe." Peu après la publication de cet article, Isabelle Alonso diffuse sur son blog l'intégralité de la réponse faite par écri(...)
Le fait qu'il ait soutenu LFI ne dit rien en effet sur LFI.
Mais quand même pas mal sur la sincérité de ses engagements. Il paraît évident aujourd'hui qu'on ne peut pas être "de gauche" et raciste. De gauche et sexiste... ça se discute encore, m(...)
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Le débit de Loris est pénible, confus, en un mot : chiant ! Dommage !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Bonjour Loris,
par rapport à votre intro, Gérard Miller n'est point psychologue, mais psychanalyste : "formé" par son frère, ce qui n'a rien à voir avec le diplôme universitaire de psychologue. Ce n'est vraiment pas la même pratique, la psychanalyse est une pseudo-science, ouverte dès le début à toutes les dérives possibles.
Je reprends le visionnage ;)
Super grave d’oublier la phrase d’Allonso quand onnlit par ailleurs : " Les témoignages s'accumulent contre Gérard Miller, le psychanalyste star des plateaux télé depuis 30 ans. Depuis la publication d'une première enquête du magazine "Elle" fin janvier, une cinquantaine de victimes présumées se sont fait connaître. Le magazine de France 2 "Envoyé spécial" a diffusé de nouveaux témoignages de victimes, jeudi 29 février. Avec un point commun entre toutes ces femmes qui parlent : elles étaient très jeunes, elles décrivent l'hôtel particulier du psychanalyste dans l'Est de Paris et, pour une partie d'entre elles, elles ont subi un black-out, un trou noir, comme si elles avaient été droguées à leur insu. Charlotte avait 15 ans. Il y a 7 ans, elle était dans le public d'une émission de Laurent Ruquier. Gérard Miller l'invite dans la loge puis chez lui. Elle accepte de boire un Ice Tea. Puis c'est le trou noir. Elle se réveille groggy, dans une autre pièce du domicile du psychanalyste. "Je suis sur le ventre, Gérard Miller est au-dessus de moi, il est en train de me masser les fesses, les seins, le dos". Elle mettra trois ans avant d'en parler à son entourage. " (https://www.ladepeche.fr/2024/03/01/...)
Isabelle Allonso ne savait rien. Ni Ruquier, ni personne alors que :
Wikipédia explique que Miller vit (« Interview à Voici », Gérard Miller - Site officiel, (lire en ligne [archive], consulté le ).) avec une jeune femme de trente ans sa cadette
L’émission de France 2, qui s’appuie sur l’enquête du magazine “Elle”, donne la parole à trois des femmes accusant le psychanalyste de viols et agressions sexuelles. Et présente un mode opératoire permis par le système audiovisuel.
France info : Chloé Vienne, journaliste et co-réalisatrice de Gérard Miller : les plaintes s’accumulent, précise que l’enquête a été co-réalisée avec le magazine Elle, auquel se sont associées les journalistes de France Télévisions. " Dans notre reportage, il y a trois victimes présumées présentes, mais on en a eu des dizaines au téléphone ", explique Chloé Vienne. " Ce sont souvent de très, très jeunes femmes, ajoute la journaliste Lucie Rémy. La plus jeune qui aujourd’hui a pris la parole avait 14 ans au moment des faits, la plus âgée 22 ans au moment des faits. Ce sont des jeunes femmes qui pour la plupart l’ont rencontré soit sur des plateaux de télévision, soit en tant qu’étudiante, parce qu’il était également professeur à l’université. "
- Oui, enlever cette précision peut signifier que c'est une enquête à charge. Mais même sans ça j'en aurai mis ma tête à couper.
- Finalement est-ce vraiment à sa décharge, qu'il ne participe pas aux blagues sexistes? Il aurait sapé ses chances de réussite à draguer. Il savait rester mielleux, voilà, voilà, Pour que ça morde on lance pas des cailloux dans l'étang en disant regarde-moi ces cons de poissons.
- Isabelle Alonso est dans l'optique de défendre Miller? De se défendre elle, féministe de pacotille qui cautionne? D'attaquer médiapart?
À l'époque de l'émission, les vannes sexistes, à l'antenne et hors antenne, étaient légion», poursuit cette militante féministe." Peu après la publication de cet article, Isabelle Alonso diffuse sur son blog l'intégralité de la réponse faite par écrit à Mediapart. Et déplore notamment la coupe d'une phrase, "Dans ces cas-là, Gérard était l'un des rares à ne pas y participer"
"À décharge"? Le fait de traquer les pré-ados au lieu de se marrer avec ses potes? Ça se discute. Moi, je trouve plutôt que ça donne "marrez vous, les copains, moi j'ai mieux à faire".
Ce qu'il me semble important de relever, c'est que les actes délictueux de Gérard Miller, s'ils se révèlent validés par la justice (je n'ai aucune opinion là-dessus, forcément, tant que cela n'a pas été tranché), n'entachent en rien, par définition, ses engagements politiques, hormis ses positions sur le sexisme, les VSS et les représentations de la femme.
Ce que je veux dire par là, c'est que ces présupposés délits n'enlèvent en rien la pertinence de ses analyses politiques sur d'autres sujets.
Miller doit être jugé pour ses actes, pas pour ses prises de positions politiques.
Il en va de même pour le gouvernement français actuel qui compte un trop grand nombre de personnalités
C'est malheureusement pas la première fois, dans l'article de Mediapart sur l'entretien accordé par Benoit Jacquot à Gérard Miller, la phrase "mais ça elle en avait rien a f*utre" est devenue "mais ça j'en avais rien à f*utre" (et exactement pareil dans l'article d'Arrets sur Images sur le sujet d'ailleurs), ce qui, sans rien excuser des actes de Benoit Jacquot, change complètement le sens de son propos, rajoutant une dimension "assumé et fier de l'être" au prédateur.
Et oui ça laisse un arrière-gout bizarre et ça entame sérieusement la confiance, d'autant qu'on ne comprend vraiment pas pourquoi, face à des faits si graves, il y aurait besoin d'en rajouter.
Je parle de cet article : https://www.arretsurimages.net/articles/judith-godreche-et-benoit-jacquot-35-ans-de-cecite-mediatique
et de celui-ci : https://www.mediapart.fr/journal/france/080224/le-cinema-francais-au-coeur-de-la-bataille-metoo
Bonjour, merci pour votre commentaire, que j'ai fait remonter à la rédaction. Bonne journée !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
C'est un problème récurrent dans le militantisme. On peut rajouter des éléments à charge ("et en plus, tu te rends comptes, ceci", "et en plus tu te rends compte, cela"), parce que ça abonde dans la monstruosité du monstre, mais les retirer est insoutenable. Si l'information additionnelle ne va pas dans le sens de la flèche, on a l'impression de "faire une concession" ou de "minimiser". La gradation du mal est à sens unique, comme un escalier dont les marches sont perpétuellement devant nous, et derrière nous un à-plat nous suit.
C'est certainement dû autant au délectable exutoire de l'indignation (au niveau personnel), au confort des rites d'intensifications collectifs (minutes de haine orwelliennes, chez les gentils comme chez les méchants) et au climat rhétorique dans lequel tous les "oui mais" sont effectivement instrumentalisés par l'autre camp pour faire re-passer le total du côté acceptable. Un contexte global politique militant accule tout le monde à la mauvaise foi pour occuper le terrain face à la mauvaise foi de l'autre, et le réel se perd dans la spirale du faux contre le faux, le manipulant contre le manipulant, "l'omission" contre "l'omission". Et oui, j'en ai entendu.e.s, des militant.e.s de tout bord et de tout domaine, s'exclamer "on s'en fiche de la vérité" quand il s'agissait de promouvoir la cause.
À mes yeux, la fonction principale d'ASI (qui ne l'a pas toujours respectée, qui a parfois versé dans la surcompensation des manipulations dominantes) est de brider cela, de mettre à plat le réel, de réancrer les engagements dans une vérité autosuffisante. Parce que ce qui distingue les légitimités des causes, c'est à quel point elles ont besoin des fausses représentations du réel.
Bref, content qu'ASI soit attentif sur ce terrain-là. Même si le détail en question ne change pas grand chose (oah grande classe Miller, merci), c'était tout de même une fausse description implicite, sous-tendue par une rigueur à deux vitesse.
À trop vouloir prouver... Je ne suis pas du tout surpris par cette façon de faire de Marine Turchi.