Commentaires
Agnès Desarthe et l'assiette du placard, d@ns le texte
C'est l'histoire d'une assiette, qui dort dans un placard. Une assiette oubliée, dont parle Agnès Desarthe dans un paragraphe, un tout petit paragraphe, de son livre, "Le remplaçant". Ce paragraphe, d'ailleurs, elle n'aurait jamais dû l'écrire. Il n'était pas prévu. Elle ne sait pas ce qui lui a pris.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Première fois que je regarde D@ns le texte (manque de temps, d'énergie pour faire un effort intellectuel...). Je ne suis pas déçue : c'était magnifique. Je reviendrai.
Merci Judith. Quelle belle émission.
Merci Judith. Quelle belle émission.
Encore une belle émission, merci Judith, vous avez du talent. Vous vous exprimez avec une justesse qui me fascine. Vous donnez tort à Agnès qui pense que les mots ne traduisent pas fidèlement nos pensées. Vous maitrisez le verbe à la perfection. Je suis j-a-l-o-u-s-e.
Merci, c'était très très intéressant, notamment sur le travail de romancier(e) et d'écrivain. Bienvenue au nouveau chroniqueur, vous êtes très bien (merci de rester).
Ce qui me trouble c'est la longueur des questions, chaque personne prend le temps de bien exposer son point de vue, ça fait du bien et en même temps cela fait naitre un regret, à savoir que la télévision ne sache pas faire cela.
Ce qui me trouble c'est la longueur des questions, chaque personne prend le temps de bien exposer son point de vue, ça fait du bien et en même temps cela fait naitre un regret, à savoir que la télévision ne sache pas faire cela.
Formidable, comme d'habitude.
Le plus surprenant pour moi, c'est d'arriver à être fasciné par une émission qui parle d'un bout à l'autre d'un livre que je ne lirais probablement jamais (ce n'est pas le cas pour tous les ouvrages/auteurs que vous proposez, rassurez-vous).
Votre émission déborde de culture bien au delà des 60 petites minutes que la cruauté du monde moderne vous laisse pour la tourner. Merci et continuez comme ça.
Le plus surprenant pour moi, c'est d'arriver à être fasciné par une émission qui parle d'un bout à l'autre d'un livre que je ne lirais probablement jamais (ce n'est pas le cas pour tous les ouvrages/auteurs que vous proposez, rassurez-vous).
Votre émission déborde de culture bien au delà des 60 petites minutes que la cruauté du monde moderne vous laisse pour la tourner. Merci et continuez comme ça.
Ben voilà. C'est DEJA fini.
Vivement les vacances, que j'aie le temps de re-re-regarder ces émissions littéraires.
Remarquable.
Et merci, Judith, d'arriver à jongler avec vos diverses activités en nous donnant pourtant la sensation d'être tout entière dans l'émission.
(Période trépidante pour les profs, pas vrai ?)
(Agnès Desarthe, si vous passez par ici, j'ai aimé tout ce que vous avez écrit, y compris "Je ne t'aime pas Paulus" que j'ai voulu en ce temps-là partager avec mes filles qui vous dévoraient (Si j'ose! Clin d'oeil approximatif à "Mangez-moi") ).
Vivement les vacances, que j'aie le temps de re-re-regarder ces émissions littéraires.
Remarquable.
Et merci, Judith, d'arriver à jongler avec vos diverses activités en nous donnant pourtant la sensation d'être tout entière dans l'émission.
(Période trépidante pour les profs, pas vrai ?)
(Agnès Desarthe, si vous passez par ici, j'ai aimé tout ce que vous avez écrit, y compris "Je ne t'aime pas Paulus" que j'ai voulu en ce temps-là partager avec mes filles qui vous dévoraient (Si j'ose! Clin d'oeil approximatif à "Mangez-moi") ).
j'ajoute les miennes au déjà nombreuses félicitations ! Les émissions précédentes étaient déjà très bien. Comme beaucoup des précédent-e-s intervenant-e-s, j'ai l'impression d'avoir encore plus apprécié celle-ci. Bravo aussi à Hubert Artus qui a su poser les questions qui ont amené Agnès Desarthe à formuler des réponses et des réflexions très intéressantes.
eh bien c'est simple...sans Ferney je quitte ce site..;allez bavouillez entre vous...Ferrney a raison de n'être plus ici...Vous êtes nuls.
"...et je me suis dit que les mots étaient peut-être approximatifs dans l'écriture.... mais ils le sont aussi dans la parole... et au bout du compte l'essentiel est sans doute qu'il y ait des mots et qu'ils émergent... à un moment ou à un autre... (Compunet)
Oui mais nous acceptons (et les écrivains aussi je pense) plus facilement que notre Parole soit une sorte de brouillon de la pensée. D'ailleurs nous bafouillons, nous bégayons, nous hésitons... bon, quoi faire sinon assumer ces imperfections. A l'écrit c'est tout de même très différent et je trouve particulièrement formidable que ce soit quelqu'un dont c'est le métier d'écrire qui nous parle de cette difficulté à trouver le mot ou la phrase "juste". D'habitude on évoque la douleur ou la souffrance, le dur labeur d'écrire, c'est devenu un lieu commun. Là c'est dit simplement, sans pathos. Juste quoi.
Oui mais nous acceptons (et les écrivains aussi je pense) plus facilement que notre Parole soit une sorte de brouillon de la pensée. D'ailleurs nous bafouillons, nous bégayons, nous hésitons... bon, quoi faire sinon assumer ces imperfections. A l'écrit c'est tout de même très différent et je trouve particulièrement formidable que ce soit quelqu'un dont c'est le métier d'écrire qui nous parle de cette difficulté à trouver le mot ou la phrase "juste". D'habitude on évoque la douleur ou la souffrance, le dur labeur d'écrire, c'est devenu un lieu commun. Là c'est dit simplement, sans pathos. Juste quoi.
bon ben aujourd'hui je peux ranger mon cahier de bougonneries pfff me sert à rien grrr va prendre la poussière...
alors voilà d'autres mots (eh oui j'ai plein de cahiers ) : magique, osmose, intelligent, léger, épatant, excellent, bref super !! et un groupe de mots que j'aime bien : circulation de la parole (en l'occurence exemplaire).....
tous ces mots pour dire que j'ai adoré cette émission, les 3 personnes en présence ne cherchant à rivaliser que pour donner le meilleur de ce texte ;
lorsque j'ai lu le bouquin, je me disais qu'il s'agissait en fait de choisir de parler de "remplaçants" pour ne pas dire, ou se dire, qu'on tourne autour de l'essentiel...... et l'essentiel qui ressort de ce livre est bien évidemment ce grand-père "génétique" disparu dans les camps, lui-même image symbole de tous les grands-pères, et tous les autres, disparus dans les camps, ombres du passé silencieuses et pourtant si présentes..
j'ai retrouvé cela dans l'émission, et en particulier au moment de la lecture du passage sur "l'assiette envoyée par le père à sa petite fille" quand l'émotion surgit autour de la table.....
"l'assiette gravée" comme.souvenir-écran de l'indiscible, de tout ce qui ne peut être parlé parce que la douleur est encore trop vive.... mais souvenir-écran qui évidemment, comme tout bon souvenir-écran, ne tombe jamais dans l'oubli, n'est là que comme protection d'une "chose" qui cherche à tout prix à sortir....
et un jour, par le mystère de cette "chose" qui pousse, on se dit qu'on va faire un livre sur un héros...... et le livre refermé on ne peut que noter que le héros n'était pas celui que l'on croyait !!-:)
j'ai vraiment aimé la façon dont Agnès Desarthe parle de son bouquin, de sa génèse, du passage de témoin d'un remplaçant à un autre..... et même quand c'est pour dire que pour elle les mots sont forcément approximatifs dans l'écriture...
et je me suis dit que les mots étaient peut-être approximatifs dans l'écriture.... mais ils le sont aussi dans la parole... et au bout du compte l'essentiel est sans doute qu'il y ait des mots et qu'ils émergent... à un moment ou à un autre...
alors voilà d'autres mots (eh oui j'ai plein de cahiers ) : magique, osmose, intelligent, léger, épatant, excellent, bref super !! et un groupe de mots que j'aime bien : circulation de la parole (en l'occurence exemplaire).....
tous ces mots pour dire que j'ai adoré cette émission, les 3 personnes en présence ne cherchant à rivaliser que pour donner le meilleur de ce texte ;
lorsque j'ai lu le bouquin, je me disais qu'il s'agissait en fait de choisir de parler de "remplaçants" pour ne pas dire, ou se dire, qu'on tourne autour de l'essentiel...... et l'essentiel qui ressort de ce livre est bien évidemment ce grand-père "génétique" disparu dans les camps, lui-même image symbole de tous les grands-pères, et tous les autres, disparus dans les camps, ombres du passé silencieuses et pourtant si présentes..
j'ai retrouvé cela dans l'émission, et en particulier au moment de la lecture du passage sur "l'assiette envoyée par le père à sa petite fille" quand l'émotion surgit autour de la table.....
"l'assiette gravée" comme.souvenir-écran de l'indiscible, de tout ce qui ne peut être parlé parce que la douleur est encore trop vive.... mais souvenir-écran qui évidemment, comme tout bon souvenir-écran, ne tombe jamais dans l'oubli, n'est là que comme protection d'une "chose" qui cherche à tout prix à sortir....
et un jour, par le mystère de cette "chose" qui pousse, on se dit qu'on va faire un livre sur un héros...... et le livre refermé on ne peut que noter que le héros n'était pas celui que l'on croyait !!-:)
j'ai vraiment aimé la façon dont Agnès Desarthe parle de son bouquin, de sa génèse, du passage de témoin d'un remplaçant à un autre..... et même quand c'est pour dire que pour elle les mots sont forcément approximatifs dans l'écriture...
et je me suis dit que les mots étaient peut-être approximatifs dans l'écriture.... mais ils le sont aussi dans la parole... et au bout du compte l'essentiel est sans doute qu'il y ait des mots et qu'ils émergent... à un moment ou à un autre...
Bravo Judith! Vous n'avez pas fait de moi encore un littéraire, j'achète quelque fois des livres avec le voeu pieux de les ouvrir, sans jamais que ce miracle ne se réalise, mais vos discussions sont passionnantes; et tout cela pressées par le temps!! Qu'est ce que cela donnera lorsque vous commencerez une émission remise de votre course contre la montre et le finirez lorsqu'il faudra bien se résoudre à dire "stop on arrête, ça fait trois heures"!!!
L'ennui avec tout ça c'est que votre bodyguard virtuel YG, n'a personne avec qui se chamailler!! Il a bien essayé de lancer une polémique sur la traduction mais peu de succès. Alors il revient depuis quelques temps sur les autres fils du forum. Moralité:
"Quand YG rode sur les forums, Judith est au summum".
(-:
L'ennui avec tout ça c'est que votre bodyguard virtuel YG, n'a personne avec qui se chamailler!! Il a bien essayé de lancer une polémique sur la traduction mais peu de succès. Alors il revient depuis quelques temps sur les autres fils du forum. Moralité:
"Quand YG rode sur les forums, Judith est au summum".
(-:
Suberbe émission, bravo Judith. Invitée passionnante qui parle si bien de "ses" métiers ...
Un vrai bonheur.
Un vrai bonheur.
Plus ça va, plus je pense que le sujet de cette émission, c'est la Fabrique de la littérature. Avec Agnès Desarthe, on a une belle idée du travail entre ce qui fait magma dans la tête et sa traduction sur le papier, comme l'ont dit d'autres, mais aussi de cette capacité à exprimer toute la palette des émotions, des faits, du recul sur soi en une phrase, cette variabilité des affects en quelques secondes, quel talent.
http::/anthropia.blogg.org
http::/anthropia.blogg.org
Que cette femme est belle!Pas seulement physiquement mais intérieurement aussi!
Une chose avec laquelle je ne suis pas du tout d'accord avec elle et de nombreux autres:je ne suis pas juive et me sens héritière de la souffrance des juifs de années 40;je ne suis pas arménienne et me sens héritière de leur souffrance;je ne suis pas arabe et me sens héritière des victimes de la colonisation;je ne suis pas américaine et me sens héritière de la souffrance des indiens;je ne suis pas noire et me sens héritière de la souffrance des esclaves.(pour ne parler que des monstruosités de l'histoire et oublier celles de l'actualité)Pourquoi?parce que je vis sur terre,que je suis un etre humain et que je suis héritière de tous les etres humains!
En parlant des noms propres qui font des phrases:Sophie démarait,Charles trainait,Pierre freinait,pour les jeunes qui ne connaitraient pas ses vedettes(ou artistes d'une autre génération)voilà leurs vrais nom:Sophie Desmaret,Charles Trénet et Pierre Fresney.
Enfin un présentateur littéraire qui ne se la ramène pas,qui est correct avec sa partenaire et l'auteur.
Merci pour cette superbe émission!
Une chose avec laquelle je ne suis pas du tout d'accord avec elle et de nombreux autres:je ne suis pas juive et me sens héritière de la souffrance des juifs de années 40;je ne suis pas arménienne et me sens héritière de leur souffrance;je ne suis pas arabe et me sens héritière des victimes de la colonisation;je ne suis pas américaine et me sens héritière de la souffrance des indiens;je ne suis pas noire et me sens héritière de la souffrance des esclaves.(pour ne parler que des monstruosités de l'histoire et oublier celles de l'actualité)Pourquoi?parce que je vis sur terre,que je suis un etre humain et que je suis héritière de tous les etres humains!
En parlant des noms propres qui font des phrases:Sophie démarait,Charles trainait,Pierre freinait,pour les jeunes qui ne connaitraient pas ses vedettes(ou artistes d'une autre génération)voilà leurs vrais nom:Sophie Desmaret,Charles Trénet et Pierre Fresney.
Enfin un présentateur littéraire qui ne se la ramène pas,qui est correct avec sa partenaire et l'auteur.
Merci pour cette superbe émission!
Un clic pour voir en me disant "je n'ai pas le temps , j'y reviendrai plus tard" mais je n'ai pas pu m'en détacher. cette émission est réussie, j'ai vraiment eu l'impression de passer une heure enrichissante; pas assez de mots pour dire ce que j'ai ressenti mais une forte sensation de communiquer avec cet auteur mais également avec les deux intervenants. Merci !
Que dire ? Juste un mot " Superbe ", allons, quelques mots encore : c'est plein d'humanité!
"Nicolas Sarkozy a avalé ces derniers mois les oeuvres complètes de Maupassant et l'intégrale de François Sagan" ainsi que " "Des souris et des hommes" de Steinbeck et "le Rouge et le Noir" de Stendhal"
Du coup il sera bientôt au niveau qu'il aurait du avoir dans sa terminale de 1973 (bon, c'est vrai, Françoise Sagan n'avait pas encore terminé son oeuvre).
Eh, Nicolas Princen! Il faut l'abonner à @si, qu'il se mette à l'heure avec "d@ns le texte"! Il n'y a pas mieux aujourd'hui!
Du coup il sera bientôt au niveau qu'il aurait du avoir dans sa terminale de 1973 (bon, c'est vrai, Françoise Sagan n'avait pas encore terminé son oeuvre).
Eh, Nicolas Princen! Il faut l'abonner à @si, qu'il se mette à l'heure avec "d@ns le texte"! Il n'y a pas mieux aujourd'hui!
Dans son supplément au Monde du vendredi 22 mai, le Monde des livres consacre un dossier exclusif aux 3e assises internationales de Lyon. Certains articles et entretiens sont lisibles en ligne. Je sais qu'il n'y a pas que des fans de Judith par ici, il y a aussi des fans de Badiou : entretien.
Bonnes lectures !
Bonnes lectures !
Décidément, ça fait plaisir certains mardis, de pouvoir trouver une émission aussi intéressante, et puis le choix de vos invités est remarquable, dommage pour Frédéric Ferney, mais votre nouveau critique semble trés bien! alors bravo et merci
De plus en plus époustouflant.
L'émission fonctionne parce qu'elle parle et part du texte, fil conducteur qui lui donne une cohérence alliée à une extrême imprévisibilité venant des pistes inattendues empruntées par Judith.
De loin mon émission préférée. Je trouve que l'émission avec Daniel s'égare par moment en oubliant son fil conducteur qui est le décryptage des images, la comparaison dans l'espace et le temps. J'aime l'émission quand elle m'apprend qu'une photo du problème tibétain (probablement réglé) a été découpée (malencontreusement) dans la presse occidentale, zappant le premier plan (des tibétains jetant des cailloux) pour ne retenir que le convoi de militaires chinois entrant dans Lassa. J'aimerais que chaque émission soit riche en informations de ce type comme l'est chaque minute (jubilatoire) de Dans le texte. Idem concernant Ligne jaune. Savoir qu'une chanson bien plus horrible que celle d'Orelsan a été chantée dans les années 70 me fait bien marrer. Les débats interminables à 4 sur Rachida Dati moins.
L'émission fonctionne parce qu'elle parle et part du texte, fil conducteur qui lui donne une cohérence alliée à une extrême imprévisibilité venant des pistes inattendues empruntées par Judith.
De loin mon émission préférée. Je trouve que l'émission avec Daniel s'égare par moment en oubliant son fil conducteur qui est le décryptage des images, la comparaison dans l'espace et le temps. J'aime l'émission quand elle m'apprend qu'une photo du problème tibétain (probablement réglé) a été découpée (malencontreusement) dans la presse occidentale, zappant le premier plan (des tibétains jetant des cailloux) pour ne retenir que le convoi de militaires chinois entrant dans Lassa. J'aimerais que chaque émission soit riche en informations de ce type comme l'est chaque minute (jubilatoire) de Dans le texte. Idem concernant Ligne jaune. Savoir qu'une chanson bien plus horrible que celle d'Orelsan a été chantée dans les années 70 me fait bien marrer. Les débats interminables à 4 sur Rachida Dati moins.
Quand Christophe Mali (le chanteur de Tryo ??) dit qu'il y a du charme dans cette émission, je suis tout à fait d'accord. Il se passe quelque chose entre Judith et l'invitée. Indéniablement.
Mais quelle fantastique émission. Je pèse mes mots. Comme pas mal d'@sinautes, je trouve que Judith est arrivée à faire dire à Agnès Desarthe des choses que je ressentais mais que je n'avais jamais réussi à mettre en forme (avec des mots). Et puis Hubert se centrant sur la façon de travailler de l'auteure, plutôt que sur l'oeuvre en tant que telle, ça balançait parfaitement avec les questions de Judith. Ca a donné encore une autre dimension à l'émission (comprendre : Hubert est une superbe recrue même si il est resté un peu trop effacé au départ).
Je crois que je vais reregarder cette émission tellement elle m'a touchée.
Aussi bien au niveau de l'actualité qu'au plan culturel, @si est LE média qui me permet de garder un pied en France (me trouvant actuellement à l'autre bout du monde, en Bolivie). Je n'arrive pas à tarir d'éloges pour votre travail.
Mais quelle fantastique émission. Je pèse mes mots. Comme pas mal d'@sinautes, je trouve que Judith est arrivée à faire dire à Agnès Desarthe des choses que je ressentais mais que je n'avais jamais réussi à mettre en forme (avec des mots). Et puis Hubert se centrant sur la façon de travailler de l'auteure, plutôt que sur l'oeuvre en tant que telle, ça balançait parfaitement avec les questions de Judith. Ca a donné encore une autre dimension à l'émission (comprendre : Hubert est une superbe recrue même si il est resté un peu trop effacé au départ).
Je crois que je vais reregarder cette émission tellement elle m'a touchée.
Aussi bien au niveau de l'actualité qu'au plan culturel, @si est LE média qui me permet de garder un pied en France (me trouvant actuellement à l'autre bout du monde, en Bolivie). Je n'arrive pas à tarir d'éloges pour votre travail.
Christophe Mali... Un rapport avec un des membres de Tryo ? ;-)
Sinon l'émission est comme les précédentes, excellente !
Sinon l'émission est comme les précédentes, excellente !
peu habitué aux emissions litteraires , j'avoue que depuis que je suis la votre je reprends gouts aux avis et aux chemins qui me menent vers les ouvrages ....
presentatrice claire , limpide, melant charme (oui oui !!!! ) et pertinence ....
invites passionants ....
merci et a tres vite ...
presentatrice claire , limpide, melant charme (oui oui !!!! ) et pertinence ....
invites passionants ....
merci et a tres vite ...
Message 1/5max du 21/05/09.
La réponse sur ce qu'apporte la traduction selon Agnès Desarthe me laisse perplexe. Certes, se confronter à une autre langue, un autre auteur, un autre réservoir de vocabulaire et de tournure est enrichissant pour un écrivain, mais en quoi cette confrontation passe-t-elle particulièrement par la traduction ? En quoi, un lecteur attentif ne peut y être également sensible ?
Tout ce que je perçois pour l'heure, c'est une différence d'intensité, le travail de traduction obligeant un contact plus long, plus proche avec l'œuvre, l'empreinte qu'il laisse sur celui qui s'en charge est donc, probablement, plus durable que celle que laisse la simple lecture, mais hormis cela... La diction à haute voix ou encore le fait de jouer (théâtre ou cinéma) permet aussi cette appropriation de cette langue étrangère qu'est l'écriture d'autrui.
yG
ps: Il fut mentionné quelques auteurs français également traducteur. Lorsque je pense à cette double fonction, c'est Christophe Claro, plus connu sous son seul nom qui me vient à l'esprit, le traducteur de William T. Vollmann ou encore Salman Rushdie.
La réponse sur ce qu'apporte la traduction selon Agnès Desarthe me laisse perplexe. Certes, se confronter à une autre langue, un autre auteur, un autre réservoir de vocabulaire et de tournure est enrichissant pour un écrivain, mais en quoi cette confrontation passe-t-elle particulièrement par la traduction ? En quoi, un lecteur attentif ne peut y être également sensible ?
Tout ce que je perçois pour l'heure, c'est une différence d'intensité, le travail de traduction obligeant un contact plus long, plus proche avec l'œuvre, l'empreinte qu'il laisse sur celui qui s'en charge est donc, probablement, plus durable que celle que laisse la simple lecture, mais hormis cela... La diction à haute voix ou encore le fait de jouer (théâtre ou cinéma) permet aussi cette appropriation de cette langue étrangère qu'est l'écriture d'autrui.
yG
ps: Il fut mentionné quelques auteurs français également traducteur. Lorsque je pense à cette double fonction, c'est Christophe Claro, plus connu sous son seul nom qui me vient à l'esprit, le traducteur de William T. Vollmann ou encore Salman Rushdie.
La traduction ouvre des horizons intéressants du fait des connotations parfois tout à fait différentes de certains mots. Les asociaions d'idées, et donc le fil de la pensée, peuvent s'en trouver ainsi modifiés, où l'on voit les mots guider la pensée et non l'inverse, c'est au moins déconcertant.
Un seul exemple me vient là tout de suite, qui n'a rien de littéraire: l'accusé devient en anglais "the defendant", point de vue tout à fait contraire...
Comme écrivain-traducteur il y a aussi Paul Auster je crois.
Un seul exemple me vient là tout de suite, qui n'a rien de littéraire: l'accusé devient en anglais "the defendant", point de vue tout à fait contraire...
Comme écrivain-traducteur il y a aussi Paul Auster je crois.
Message 2/5max du 21/05/09.
J'en conviens parfaitement, mais cela reste toujours une question de degré, les associations variant aussi d'un individu à l'autre au sein de la même langue, selon son sexe, sa classe sociale, son âge (ce qui est encore plus subtile à percevoir), et oui, Paul Auster a été également traducteur dans sa jeunesse du français à l'anglais, notamment de Mallarmé, je crois me souvenir.
Autre point, il est amusant de noter que l'attachement au mot juste pour traduire l'esprit juste que nécessite l'exercice de traduction aille dans une direction tout à fait différente lorsqu'Agnès Desarthe devient une biographe familiale. Dès lors, elle revendique sa subjectivité, son image personnelle, une image que ne reconnait même pas sa propre famille. Soit d'un côté, une fidélité à la fiction d'autrui et de l'autre une infidélité proclamée à la réalité d'autrui.
Pour autant dans les deux cas, il y a là une reconnaissance de la toute puissance du démiurge écrivain que l'on doit respecter lorsqu'on se met à son service (dans la traduction) ou que l'on entre dans son univers (en tant que lecteur).
yG
J'en conviens parfaitement, mais cela reste toujours une question de degré, les associations variant aussi d'un individu à l'autre au sein de la même langue, selon son sexe, sa classe sociale, son âge (ce qui est encore plus subtile à percevoir), et oui, Paul Auster a été également traducteur dans sa jeunesse du français à l'anglais, notamment de Mallarmé, je crois me souvenir.
Autre point, il est amusant de noter que l'attachement au mot juste pour traduire l'esprit juste que nécessite l'exercice de traduction aille dans une direction tout à fait différente lorsqu'Agnès Desarthe devient une biographe familiale. Dès lors, elle revendique sa subjectivité, son image personnelle, une image que ne reconnait même pas sa propre famille. Soit d'un côté, une fidélité à la fiction d'autrui et de l'autre une infidélité proclamée à la réalité d'autrui.
Pour autant dans les deux cas, il y a là une reconnaissance de la toute puissance du démiurge écrivain que l'on doit respecter lorsqu'on se met à son service (dans la traduction) ou que l'on entre dans son univers (en tant que lecteur).
yG
Quand on écrit, on utilise des matériaux, on les met dans sa plume, et pouvoir en maitriser d'autres, c'est élargir sa palette, ce qu'on n'obtient pas aussi bien quand on lit, l'effet des phrases y est éphémère, on y pense, mais cela ne se grave pas, le nouveau vocabulaire, les tournures de phrase, tout ça a besoin de se pratiquer pour être maitrisé.
http://anthropia.blogg.org
http://anthropia.blogg.org
De la même manière, s'il est besoin d'insister, qu'on n'apprend pas aussi bien à jouer de la guitare ou à la belotte, en regardant des joueurs qu'en jouant.
J'ai bien aimé lorsqu'Agnès a dit à peu près :" En fait, on ne pense pas en mots mais en ressenti, en odeurs, en couleurs etc... Après pour écrire il faut se débrouiller avec les mots, qui ne sont jamais tout à fait les bons..."
Ce ne sont pas les termes exacts mais c'est l'idée générale. Je pense qu'elle a raison et que c'est sans doute ce qui rend si difficile, délicat, parfois douloureux, le travail d'écriture. Dur labeur que ce travail là. On est déjà dans la traduction d'ailleurs lorsque l'on passe de la pensée au langage écrit. Et d'ailleurs comment ça marche lorsqu'on est bilingue ? J'ignore si tous les traducteurs sont bilingues et notamment "parfaitement bilingues". Sans doute pas. Est-ce alors ce qui pourrait faire la différence entre de bonnes et de moins bonnes traductions, voire des mauvaises ?
Ce ne sont pas les termes exacts mais c'est l'idée générale. Je pense qu'elle a raison et que c'est sans doute ce qui rend si difficile, délicat, parfois douloureux, le travail d'écriture. Dur labeur que ce travail là. On est déjà dans la traduction d'ailleurs lorsque l'on passe de la pensée au langage écrit. Et d'ailleurs comment ça marche lorsqu'on est bilingue ? J'ignore si tous les traducteurs sont bilingues et notamment "parfaitement bilingues". Sans doute pas. Est-ce alors ce qui pourrait faire la différence entre de bonnes et de moins bonnes traductions, voire des mauvaises ?
Pas d'accord. La douleur de l'écriture, pour ceux qui la ressentent, vient plutôt selon moi des émotions qui sont invoquées (et qui provoquent un malaise intérieur appelant une sorte de catharsis), et pas du processus de transformation de ces "heumh" en mots (un ami dit souvent quand on parle de philo du langage qu'il pense en "heumh" (à prononcer la bouche fermée, bien nasalisé)). Vous arrive-t-il souvent de vous entendre vous dire "tiens je dois aller chercher le pain" ? Le flot de pensée est souvent trop rapide pour être vocalisé intérieurement ; et puis le langage est linéaire dans le temps, alors que la pensée, les émotions, les sensations, sont parallèles. Avant d'avoir eu le temps de vous dire intérieurement "je dois aller chercher le pain", vous l'avez su, plus besoin de vous le communiquer à vous-même.
De là donc découle la difficulté du travail d'écriture, mais pas sa souffrance.
De là donc découle la difficulté du travail d'écriture, mais pas sa souffrance.
@Juléjim : Je vous confirme que tous les traducteurs ne sont évidemment pas "bilingues" (si tant est que cela ait un sens, la plupart des gens dits "bilingues" ont eux aussi une langue dominante, après c'est une question de degré), c'est même le cas d'une minorité d'entre eux. Dans l'école où j'ai fait mes études de traduction, ils n'étaient que quelques-uns. Et je ne crois pas que le fait d'être bilingue change grand chose à l'exercice. Ce qui me pose le plus problème dans ma pratique (de traductrice non littéraire, mais qui ne fait pas non plus dans les modes d'emploi de grille-pain, eh oui, il y a un énorme marché entre les deux !), ce n'est pas le texte source, même si on reçoit souvent des documents mal écrits, mais plutôt la reformulation de textes complexes et techniques dans des domaines souvent très (et parfois trop) pointus. Les gens ne se rendent absolument pas compte de la difficulté de ce métier ! (soupir...)
Autre chose : effectivement, c'est un acte par définition terriblement frustrant. On sait que traduire, c'est trahir, et pas toujours seulement parce que chaque langue a son génie propre : je le constate tous les jours lorsque je dois sacrifier la précision de l'allemand parce que le français est, pour ce que je peux en juger (mais je ne suis pas la seule, je vois bien les autres traductions, c'est la même chose), beaucoup plus approximatif, je n'ai parfois à ma disposition pour traduire cinq mots allemands ou plus qu'un seul mot français (ex : "traiter"). Le contraire (français plus précis) me semble beaucoup rare : en cuisine peut-être, dans certains artisanats et peut-être aussi pour ce qui concerne certains sentiments... Après, je n'ai pas fait d'étude systématique sur la question mais je trouverais ça intéressant, ça en dit beaucoup sur la culture des locuteurs de la langue !
J'ai par ailleurs moi aussi apprécié l'émission, dès que je repasse par la France, je vais jeter un œil sur la production littéraire de Mme Desarthe...
Quant à ce qui fait la différence entre une bonne et une mauvaise traduction, c'est tout simple : la maîtrise de la langue dans laquelle on rédige - donc généralement de sa langue maternelle -, le style, et bien sûr (le cas échéant, lorsque c'est possible) la parfaite connaissance du sujet et de sa phraséologie/terminologie.
Autre chose : effectivement, c'est un acte par définition terriblement frustrant. On sait que traduire, c'est trahir, et pas toujours seulement parce que chaque langue a son génie propre : je le constate tous les jours lorsque je dois sacrifier la précision de l'allemand parce que le français est, pour ce que je peux en juger (mais je ne suis pas la seule, je vois bien les autres traductions, c'est la même chose), beaucoup plus approximatif, je n'ai parfois à ma disposition pour traduire cinq mots allemands ou plus qu'un seul mot français (ex : "traiter"). Le contraire (français plus précis) me semble beaucoup rare : en cuisine peut-être, dans certains artisanats et peut-être aussi pour ce qui concerne certains sentiments... Après, je n'ai pas fait d'étude systématique sur la question mais je trouverais ça intéressant, ça en dit beaucoup sur la culture des locuteurs de la langue !
J'ai par ailleurs moi aussi apprécié l'émission, dès que je repasse par la France, je vais jeter un œil sur la production littéraire de Mme Desarthe...
Quant à ce qui fait la différence entre une bonne et une mauvaise traduction, c'est tout simple : la maîtrise de la langue dans laquelle on rédige - donc généralement de sa langue maternelle -, le style, et bien sûr (le cas échéant, lorsque c'est possible) la parfaite connaissance du sujet et de sa phraséologie/terminologie.
Sur la précision de l'allemand par rapport au français, n'est-ce pas un problème propre à tous les traducteurs ? Que dirait un traducteur français->allemand ? Ne trouverait-il pas lui aussi que beaucoup de mots français sont nuancés par rapport à certains concepts en allemand ?
Vous avez finalement répondu à la question : traduire impose une recherche profonde sur les mots et les expressions, des choix comme le disait Agnès Desarthe.
On peut remarquer aussi que Proust s'intéressait avec passion aux noms... Et qu'il a traduit John Ruskin (La Bible d'Amiens) alors qu'il ne parlait pas (ou si peu) anglais ! Quant à Baudelaire il a traduit Edgar Poe.
Sans parler des fausses traductions que Boris Vian se fit un plaisir d’exécuter pour ce bon Vernon Sullivan…
***
On peut remarquer aussi que Proust s'intéressait avec passion aux noms... Et qu'il a traduit John Ruskin (La Bible d'Amiens) alors qu'il ne parlait pas (ou si peu) anglais ! Quant à Baudelaire il a traduit Edgar Poe.
Sans parler des fausses traductions que Boris Vian se fit un plaisir d’exécuter pour ce bon Vernon Sullivan…
***
Tiens, une émission avec Claro, ce serait vraiment super... Judith, si vous passez par là... :-)
Tiens, une émission avec Claro, ce serait vraiment super... Judith, si vous passez par là... :-)
Ah oui alors j'ai lu trop vite et n'avais pas vu ce post. Mais alors OUI, trois fois OUI, il faut inviter Claro. J'ai tout de suite pensé à lui lorsque l'émission a évoqué des traducteurs/romanciers français. Claro est un des tous meilleurs. En plus, sa collection Lot 49 (hommage à Pynchon) est l'emblème du bon gout. JUDITH, si tu passes par là ! (et si c'est possible de l'inviter aussi... Il a sorti un recueil de nouvelles début mars; il a aussi un roman à son actif - Mme Bovary - datant de 2008).
Bonjour à tous, invitée, animateurs (au sens fort de animusou anima) et @sinautes,
Vous êtes tous formidables, cette fois, sans exception. Je fais donc un copié-collé de tous les commentaires qui précèdent, et je me contenterai de revenir sur un point de détail (ce n'est pas parce qu'un triste individu a dévoyé l'expression que celle-ci ne nous appartient plus) — la “confusion” entre nom et mot.
Il n'y a pas confusion mais fusion : un mot est là pour nommer, les choses ou les gens. Et cela est d'autant plus vrai en hébreu (peut-être aussi, sûrement aussi, en yiddish, que je ne connais pas) où le Nom — Shem — est au centre de toutes choses puisque la parole divine crée en nommant. Shem, le Nom, c'est même le Nom de D.ieu. Et l'on pense aussi, immanquablement à Yad vaShem (Lieu et-Nom), le mémorial des victimes de la Shoah dressé en Israël.
Le Remplaçant a-t-il enfin trouvé sa place, son Lieu ? Pour le savoir, il faut bien sûr que nous lisions le livre d'Agnès Desarthe…
Encore bravo à tous !
Alain Daudier
Vous êtes tous formidables, cette fois, sans exception. Je fais donc un copié-collé de tous les commentaires qui précèdent, et je me contenterai de revenir sur un point de détail (ce n'est pas parce qu'un triste individu a dévoyé l'expression que celle-ci ne nous appartient plus) — la “confusion” entre nom et mot.
Il n'y a pas confusion mais fusion : un mot est là pour nommer, les choses ou les gens. Et cela est d'autant plus vrai en hébreu (peut-être aussi, sûrement aussi, en yiddish, que je ne connais pas) où le Nom — Shem — est au centre de toutes choses puisque la parole divine crée en nommant. Shem, le Nom, c'est même le Nom de D.ieu. Et l'on pense aussi, immanquablement à Yad vaShem (Lieu et-Nom), le mémorial des victimes de la Shoah dressé en Israël.
Le Remplaçant a-t-il enfin trouvé sa place, son Lieu ? Pour le savoir, il faut bien sûr que nous lisions le livre d'Agnès Desarthe…
Encore bravo à tous !
Alain Daudier
Incroyable !
J’avais commencé à regarder l’émission hier soir, mais il était trop tard et j’étais de mauvais poil…
J’ai donc coupé au bout d’un quart d’heure, sans avoir rien compris, en pensant que c’était sans grand intérêt !
Mais un doute subsistait, évidemment… Et j’ai lu des commentaires (enthousiastes) sur le forum ce matin – inutile de me dénoncer : je suis mon propre patron !
Donc j’ai remis la lecture en route ce soir. Quel choc ! Rarement une émission m’a passionné aussi fort, rarement suis-je tombé à ce point sous le charme d’une “interviewée” et d’une “intervieweuse”, l’une capable de décrire avec une infinie subtilité le travail de l’écriture et de l’émotion qui y préside, l’autre si attentive, capable de poser la bonne question, juste au bon moment, pour s’effacer ensuite afin de laisser la réponse se déployer comme une fleur japonaise (je sens que je suis en train de faire du journalisme sportif, soudain)
Pour tout dire, hier, je m’étais dit : encore une émission ratée sur la Shoah…
Sauf que c’est l’une des plus réussie qu’il m’ait été donné de voir, une véritable merveille !
Un peu parce qu’Agnès Desarthe est quelqu’un d’exceptionnel et aussi parce que Judith a su l’écouter avec une magnifique intelligence. Hubert Artus a été épatant, discret et pertinent.
Il se trouve que je ne suis pas juif, ce n’est qu’un hasard bien entendu, il se trouve aussi que j’ai passé toutes mes vacances à Omaha Beach depuis le milieu des années cinquante : enfant je jouais dans les épaves de camions et de chars que le débarquement avait laissé derrière lui, les bateaux coulés en face de la plage étaient peu à peu découpés et leurs réservoirs crevés couvraient la plage dorée de répugnants grumeaux de gasoil gluant…
C’est en ce temps-là que mon aversion pour les Allemands a pris corps : ces gens avaient sali le monde dans lequel j’entrais tout juste !
Naturellement j’ai découvert ce que ce peuple avait organisé en matière d’extermination industrielle, j’ai lu très jeune le journal d’Anne Franck. Le monde s’est assombri d’autant : si de telles choses sont possibles, comment vivre, comment faire confiance à son prochain ? J’avoue ne toujours pas savoir comment ni pourquoi il est possible (ou nécessaire) de pardonner pareille ignominie. Il m’est arrivé de croiser des Mengele (de la famille de Josef, peut-être, mort benoîtement au Brésil) ou des Goebbels (de la famille de Joseph – que de prénoms juifs, c’est incroyable ! Peut-être, glorieusement suicidé le 1er mai 45 après avoir buté sa femme et ses six enfants… peu de chose par rapport aux millions de gens qu’il avait fait exterminer !)
Je n’ai pas de sympathie pour ces gens, je ne sais pourquoi ! Pas politiquement correct, je pense, et convaincu que les chiens ne font pas des chats… Quand on est démodé il ne faut pas faire les choses à moitié.
Mais revenons à l’émission – nous n’étions pas si loin, tout tourne autour de ça, malgré tout.
Autour de l’impossibilité d’en parler justement.
Et de la nécessité vitale de le faire en réalité, juste pour tenter de survivre, d’exister malgré l’horreur, l’inimaginable.
L’histoire de l’assiette gravée, impossible de ne pas pleurer avec vous : cette épaisseur d’humanité, de désespoir, cette volonté de laisser une trace, un message, c’est incroyable de déchirante splendeur. La langue pour l’écrire est parfaite : bravo, vraiment !
Le choix des mots, c’est le vrai sujet. D’autant que cela dépasse finalement la littérature pour aller jusque dans l’intime, dans la façon d’enregistrer ou de restituer les souvenirs…
Et là on trouve Proust, sa madeleine, ses pavés inégaux… Et son idée que toute écriture est une traduction.
Où commence la fiction et où finit la réalité ? Comment passe-t-on de l’une à l’autre et réciproquement ? Avec quels mots, choisis selon quelles règles ?
Nous voilà dans la littérature, non ?
Je ne sais pas comment dire combien j’ai aimé cette émission (que je regarderais à nouveau sans le moindre doute), les mots me font défaut, à mon tour !
***
J’avais commencé à regarder l’émission hier soir, mais il était trop tard et j’étais de mauvais poil…
J’ai donc coupé au bout d’un quart d’heure, sans avoir rien compris, en pensant que c’était sans grand intérêt !
Mais un doute subsistait, évidemment… Et j’ai lu des commentaires (enthousiastes) sur le forum ce matin – inutile de me dénoncer : je suis mon propre patron !
Donc j’ai remis la lecture en route ce soir. Quel choc ! Rarement une émission m’a passionné aussi fort, rarement suis-je tombé à ce point sous le charme d’une “interviewée” et d’une “intervieweuse”, l’une capable de décrire avec une infinie subtilité le travail de l’écriture et de l’émotion qui y préside, l’autre si attentive, capable de poser la bonne question, juste au bon moment, pour s’effacer ensuite afin de laisser la réponse se déployer comme une fleur japonaise (je sens que je suis en train de faire du journalisme sportif, soudain)
Pour tout dire, hier, je m’étais dit : encore une émission ratée sur la Shoah…
Sauf que c’est l’une des plus réussie qu’il m’ait été donné de voir, une véritable merveille !
Un peu parce qu’Agnès Desarthe est quelqu’un d’exceptionnel et aussi parce que Judith a su l’écouter avec une magnifique intelligence. Hubert Artus a été épatant, discret et pertinent.
Il se trouve que je ne suis pas juif, ce n’est qu’un hasard bien entendu, il se trouve aussi que j’ai passé toutes mes vacances à Omaha Beach depuis le milieu des années cinquante : enfant je jouais dans les épaves de camions et de chars que le débarquement avait laissé derrière lui, les bateaux coulés en face de la plage étaient peu à peu découpés et leurs réservoirs crevés couvraient la plage dorée de répugnants grumeaux de gasoil gluant…
C’est en ce temps-là que mon aversion pour les Allemands a pris corps : ces gens avaient sali le monde dans lequel j’entrais tout juste !
Naturellement j’ai découvert ce que ce peuple avait organisé en matière d’extermination industrielle, j’ai lu très jeune le journal d’Anne Franck. Le monde s’est assombri d’autant : si de telles choses sont possibles, comment vivre, comment faire confiance à son prochain ? J’avoue ne toujours pas savoir comment ni pourquoi il est possible (ou nécessaire) de pardonner pareille ignominie. Il m’est arrivé de croiser des Mengele (de la famille de Josef, peut-être, mort benoîtement au Brésil) ou des Goebbels (de la famille de Joseph – que de prénoms juifs, c’est incroyable ! Peut-être, glorieusement suicidé le 1er mai 45 après avoir buté sa femme et ses six enfants… peu de chose par rapport aux millions de gens qu’il avait fait exterminer !)
Je n’ai pas de sympathie pour ces gens, je ne sais pourquoi ! Pas politiquement correct, je pense, et convaincu que les chiens ne font pas des chats… Quand on est démodé il ne faut pas faire les choses à moitié.
Mais revenons à l’émission – nous n’étions pas si loin, tout tourne autour de ça, malgré tout.
Autour de l’impossibilité d’en parler justement.
Et de la nécessité vitale de le faire en réalité, juste pour tenter de survivre, d’exister malgré l’horreur, l’inimaginable.
L’histoire de l’assiette gravée, impossible de ne pas pleurer avec vous : cette épaisseur d’humanité, de désespoir, cette volonté de laisser une trace, un message, c’est incroyable de déchirante splendeur. La langue pour l’écrire est parfaite : bravo, vraiment !
Le choix des mots, c’est le vrai sujet. D’autant que cela dépasse finalement la littérature pour aller jusque dans l’intime, dans la façon d’enregistrer ou de restituer les souvenirs…
Et là on trouve Proust, sa madeleine, ses pavés inégaux… Et son idée que toute écriture est une traduction.
Où commence la fiction et où finit la réalité ? Comment passe-t-on de l’une à l’autre et réciproquement ? Avec quels mots, choisis selon quelles règles ?
Nous voilà dans la littérature, non ?
Je ne sais pas comment dire combien j’ai aimé cette émission (que je regarderais à nouveau sans le moindre doute), les mots me font défaut, à mon tour !
***
Même en fermant les yeux, on peut écouter, et à aucun moment on ne décroche de la vivante parole d'Agnes Desarthe . Merci.
Magnifique ! J'en reste plume bée.
Très chouette émission. Grand plaisir d'avoir découvert cette romancière.
Mon seul regret, mais c'est vraiment un très gros regret : à un moment, pile poil à 60:00, Judith dit brusquement (on ne sait pas pourquoi) : "Il faut malheureusement nous quitter, je vous remercie Agnès Desarthe..." et hop rideau de fin.
J'aimerais beaucoup savoir pourquoi, pour Judith, il fallait absolument nous quitter à 60:00.
Sur @Si qui revendique à juste titre les émissions sans durée fixe, ça fait vraiment moyen.
Vraiment très désagréable, alors qu'il y avait visiblement encore plein de choses à dire et à entendre...
Mon seul regret, mais c'est vraiment un très gros regret : à un moment, pile poil à 60:00, Judith dit brusquement (on ne sait pas pourquoi) : "Il faut malheureusement nous quitter, je vous remercie Agnès Desarthe..." et hop rideau de fin.
J'aimerais beaucoup savoir pourquoi, pour Judith, il fallait absolument nous quitter à 60:00.
Sur @Si qui revendique à juste titre les émissions sans durée fixe, ça fait vraiment moyen.
Vraiment très désagréable, alors qu'il y avait visiblement encore plein de choses à dire et à entendre...
Bonsoir tout le monde,
C'était un moment intense de "littéraudiovisiotérature".
Le passage de la lecture du paragraphe de l'assiette m'a permis d'apprécier un instant d'émotion télévisuelle.
Elle était totalement dévoyée depuis longtemps.
L'émotion surgit du texte lui-même et c'est en ce sens où elle est anoblie et acceptée (par moi, en tout cas).
Ce qui complique l'exercice, c'est que l'émotion amène aux sentiments. Du coup, je suis tombé amoureux d'Agnès Desarthe...
C'est bien de faire d'excellentes émissions, mais à ce point là, ça finit par troubler.
Merci beaucoup.
Un @sinaute amoureux.
C'était un moment intense de "littéraudiovisiotérature".
Le passage de la lecture du paragraphe de l'assiette m'a permis d'apprécier un instant d'émotion télévisuelle.
Elle était totalement dévoyée depuis longtemps.
L'émotion surgit du texte lui-même et c'est en ce sens où elle est anoblie et acceptée (par moi, en tout cas).
Ce qui complique l'exercice, c'est que l'émotion amène aux sentiments. Du coup, je suis tombé amoureux d'Agnès Desarthe...
C'est bien de faire d'excellentes émissions, mais à ce point là, ça finit par troubler.
Merci beaucoup.
Un @sinaute amoureux.
Mais jusqu'ou va-t-on aller . Au nirvana?
je suis pas le lecteur qui a lu l'oeuvre de l'écrivaine qui n'est pas l'écrivaine du roman
tout en l'étant etc ... ect... ;-)
A chaque émission j'ai le sentiment que mon raisonnement devient plus ténu ,nuancé ,plus subtil .
Par votre faute certainement et qu'en fin gourmet devenu; je salive à l'avance en pensant
à un nouveau diner . Merci à vous Judith .Vous avez l'art et la maniére de nous faire croire
que nous devenons plus cultivités . Et ça, c'est aussi de l'art !
je suis pas le lecteur qui a lu l'oeuvre de l'écrivaine qui n'est pas l'écrivaine du roman
tout en l'étant etc ... ect... ;-)
A chaque émission j'ai le sentiment que mon raisonnement devient plus ténu ,nuancé ,plus subtil .
Par votre faute certainement et qu'en fin gourmet devenu; je salive à l'avance en pensant
à un nouveau diner . Merci à vous Judith .Vous avez l'art et la maniére de nous faire croire
que nous devenons plus cultivités . Et ça, c'est aussi de l'art !
Voici un simple remerciement pour cette très belle émission. Pour une fois, j'avais pris le temps (et eu envie) de lire le livre "de la semaine", ce fut une expérience très enrichissante et je vous remercie Judith, d'ouvrir mes horizons et de me faire découvrir de nouveaux auteurs. J'espère avoir le temps de lire le prochain livre qui m'intrigue beaucoup (mais il va encore falloir l'acheter parce qu'il n'est pas libre en bibliothèque !)
Encore merci d'avoir réveillé certains questionnements.
Encore merci d'avoir réveillé certains questionnements.
Ah, les filles...
Vous êtes splendides ; l'une comme l'autre, quels esprits ! Quelle moulinette !
Vous notez la Shoah comme un gouffre, une horreur qu'on n'arrive pas à définir.
C'est comme la guerre de Troie pour les anciens Grecs ; elle poursuit l'humanité en poussant des cris horribles qui résonnent dans les rêves ; "je ne peux parler de ceux qui ont disparu dans ce trou". Il y a un grand vide inexplicable. "Comment a-t-on pu en arriver là ?"
Alors voilà un châle, voilà une assiette : voilà les fantômes. Ils sont terribles, ils grésillent, ils brûlent les mains de qui les touche, ils sont tellement impressionnants.
Littérature de la seconde génération : Eschylle, les chemises ensanglantées, fruits de nouveaux crimes, petits-enfants du monstre ; avec, en surplomb, les morts du carnage ancien qui murmurent, vilains nuages couvrant tout le ciel, et sous lesquels il faut apprendre à vivre en soldant le passé maudit.
Vous êtes splendides ; l'une comme l'autre, quels esprits ! Quelle moulinette !
Vous notez la Shoah comme un gouffre, une horreur qu'on n'arrive pas à définir.
C'est comme la guerre de Troie pour les anciens Grecs ; elle poursuit l'humanité en poussant des cris horribles qui résonnent dans les rêves ; "je ne peux parler de ceux qui ont disparu dans ce trou". Il y a un grand vide inexplicable. "Comment a-t-on pu en arriver là ?"
Alors voilà un châle, voilà une assiette : voilà les fantômes. Ils sont terribles, ils grésillent, ils brûlent les mains de qui les touche, ils sont tellement impressionnants.
Littérature de la seconde génération : Eschylle, les chemises ensanglantées, fruits de nouveaux crimes, petits-enfants du monstre ; avec, en surplomb, les morts du carnage ancien qui murmurent, vilains nuages couvrant tout le ciel, et sous lesquels il faut apprendre à vivre en soldant le passé maudit.
Je me joins au tonnerre d'applaudissements.
J'aurais écouté (et regardé) Agnès Desarthe pendant des heures.
"Le remplaçant" est commandé.
J'aurais écouté (et regardé) Agnès Desarthe pendant des heures.
"Le remplaçant" est commandé.
Message 2/5max du 20/05/09.
Le paragraphe sur l'assiette est émouvant pour l'auteur comme pour le lecteur et les auditeurs (enfin, pour moi) qui ne sont aucunement dans une relation de proximité réelle avec celui à qui elle appartenait.
Être son grand-père, contrairement à ce que déclare Agnès Desarthe, ne donne aucune légitimité particulière pour en parler et encore moins pour être ému par le récit qu'on peut en faire.
La filiation du sang ne se constate pas la plupart du temps, elle s'intègre comme toutes les histoires. Certes, c'est une histoire familiale, mais cela reste une histoire qui, dès lors qu'elle peut voyager, n'appartient pas plus en propre à la famille et à la descendance qu'à tous ceux qui l'ont reçu en héritage... culturel.
C'est en cela également que la Shoah n'appartient pas davantage à un petit juif d'aujourd'hui qu'à moi ou à quiconque, et par conséquent, qu'elle peut et doit appartenir à tous.
yG
Le paragraphe sur l'assiette est émouvant pour l'auteur comme pour le lecteur et les auditeurs (enfin, pour moi) qui ne sont aucunement dans une relation de proximité réelle avec celui à qui elle appartenait.
Être son grand-père, contrairement à ce que déclare Agnès Desarthe, ne donne aucune légitimité particulière pour en parler et encore moins pour être ému par le récit qu'on peut en faire.
La filiation du sang ne se constate pas la plupart du temps, elle s'intègre comme toutes les histoires. Certes, c'est une histoire familiale, mais cela reste une histoire qui, dès lors qu'elle peut voyager, n'appartient pas plus en propre à la famille et à la descendance qu'à tous ceux qui l'ont reçu en héritage... culturel.
C'est en cela également que la Shoah n'appartient pas davantage à un petit juif d'aujourd'hui qu'à moi ou à quiconque, et par conséquent, qu'elle peut et doit appartenir à tous.
yG
sérieusement cette émission est incroyable , j'veux dire d@ns le texte pas celle la en particulier
je l'attends beaucoup plus que toutes les autres et mon impatience est justifié à chaque fois
merci merci merci
je l'attends beaucoup plus que toutes les autres et mon impatience est justifié à chaque fois
merci merci merci
Une invitée passionnante, et très télégénique (ou dois-je dire @sigénique ?), ce qui ne gâche rien.
Sa réflexion sur la littérature est très poussée et ne cède rien aux faux-semblants, et son visage très mobile la rend fascinante, un peu comme vous, Judith. La forme de l'image et des mots, et le fond. Presque la perfection.
Je regrette juste une chose, c'est que vous n'ayez pas lu plus de passages du livre. Mais je dois dire que je ne lirai pas ce livre, car ce n'est pas le genre de littérature que j'affectionne, et quelques citations m'en auraient peut-être donné le goût.
La différence entre nom et mot méritait d'être abordée, car les deux mots peuvent avoir la même signification, et il est pertinent de s'interroger sur le sens du passage, mais ne lire que celui qui pose problème, c'est un peu court par rapport aux autres émissions où vous aviez vraiment été au coeur du texte et nous y aviez emmenés, en en lisant des pans entiers.
C'est tout-à-fait mineur, et je pense que l'intérêt de l'invitée compense largement cette petite absence.
Félicitations, l'émission a vraiment trouvé son fond et sa forme. Si vous nous présentez de tels invités, elle ne peut que s'améliorer même si ça semble impossible de faire mieux. Mais vous trouverez.... Je ne m'en fais pas pour vous et pour @SI.
Sa réflexion sur la littérature est très poussée et ne cède rien aux faux-semblants, et son visage très mobile la rend fascinante, un peu comme vous, Judith. La forme de l'image et des mots, et le fond. Presque la perfection.
Je regrette juste une chose, c'est que vous n'ayez pas lu plus de passages du livre. Mais je dois dire que je ne lirai pas ce livre, car ce n'est pas le genre de littérature que j'affectionne, et quelques citations m'en auraient peut-être donné le goût.
La différence entre nom et mot méritait d'être abordée, car les deux mots peuvent avoir la même signification, et il est pertinent de s'interroger sur le sens du passage, mais ne lire que celui qui pose problème, c'est un peu court par rapport aux autres émissions où vous aviez vraiment été au coeur du texte et nous y aviez emmenés, en en lisant des pans entiers.
C'est tout-à-fait mineur, et je pense que l'intérêt de l'invitée compense largement cette petite absence.
Félicitations, l'émission a vraiment trouvé son fond et sa forme. Si vous nous présentez de tels invités, elle ne peut que s'améliorer même si ça semble impossible de faire mieux. Mais vous trouverez.... Je ne m'en fais pas pour vous et pour @SI.
Olalala, merci, merci,
de mieux en mieux chaque quinzaine !
Jusqu'où est-il possible de pousser l'intelligence d'une discussion littéraire ?
Faites attention, si vous nous gâtez trop, ce sera la spirale infernale de l'exigence insatiable.
Déjà les appels à la prolongation de l'émission m'apparaissent comme une expression de cet appétit vorace.
Allez, de nouvelles revendications surréalistes (si nous n'essayons pas, amis @sinautes, nous n'aurons rien !) :
-une émission par semaine
-Judith salarié à plein temps pour "D@ns le texte" et dans notre magnanimité, nous paierons la nounou.
Une petite critique par principe (il faut bien) :
il y a beaucoup de "vachement" d@ns le texte. Est-ce l'actualité laitière via le pouvoir des mots ou une dérive crypto-sarkoziste ?
Sherlock com' devrait mener l'enquête...
de mieux en mieux chaque quinzaine !
Jusqu'où est-il possible de pousser l'intelligence d'une discussion littéraire ?
Faites attention, si vous nous gâtez trop, ce sera la spirale infernale de l'exigence insatiable.
Déjà les appels à la prolongation de l'émission m'apparaissent comme une expression de cet appétit vorace.
Allez, de nouvelles revendications surréalistes (si nous n'essayons pas, amis @sinautes, nous n'aurons rien !) :
-une émission par semaine
-Judith salarié à plein temps pour "D@ns le texte" et dans notre magnanimité, nous paierons la nounou.
Une petite critique par principe (il faut bien) :
il y a beaucoup de "vachement" d@ns le texte. Est-ce l'actualité laitière via le pouvoir des mots ou une dérive crypto-sarkoziste ?
Sherlock com' devrait mener l'enquête...
Quelle émission, quelle émission...
Mais bien trop courte, argh !
Il semblait y avoir encore tellement de choses à dire.
Je connaissais Naouri, pas du tout Agnès Desarthe.
Totalement sous le charme, j'oserais dire une belle personne, je vais lire Le remplaçant.
J'aime beaucoup le passage sur la traduction, très intéressant.
Merci à l'équipe, c'est pour moi la meilleure émission à ce jour.
Mais bien trop courte, argh !
Il semblait y avoir encore tellement de choses à dire.
Je connaissais Naouri, pas du tout Agnès Desarthe.
Totalement sous le charme, j'oserais dire une belle personne, je vais lire Le remplaçant.
J'aime beaucoup le passage sur la traduction, très intéressant.
Merci à l'équipe, c'est pour moi la meilleure émission à ce jour.
Message 1/5max du 20/05/09.
Il m'a semblé, surtout à écouter Judith, qu'il y avait un problème à discerner la nature du narrateur dans cet ouvrage qui n'est ni un roman, ni une autobiographie, ni un récit, mais plutôt une sorte d'entretien avec sa mémoire.
Qui parle à tel ou tel moment, la femme d'aujourd'hui ou l'enfant qu'elle était hier, qui formule ces multiples théories, sur les noms, le couple, la petite fille ou l'adulte, à quelle hauteur/auteure avons-nous affaire ?
Une perspective déroutante pour pouvoir en faire l'analyse visiblement, car, on ne traite pas de la vision du monde d'une enfant reconstituée par une grande personne comme on le ferait d'une thèse développée par un adulte.
Si les identités multiples permettent d'échapper à l'assignation parfois mortifère de l'Histoire, il semble que dans cette auto-fiction (le grand-père n'est pas celui que d'autres membres de la famille reconnaissent dans leur mémoire), le narrateur nous perde dans les méandres de sa mémoire en passant sans cesse d'une perspective liée à un âge à celle d'un autre.
Difficile alors de saisir ce qui ressort du constat, je voyais ainsi, qui n'entraine aucune responsabilité, à celui du je pense ainsi, qui peut faire l'objet lui d'une critique (en responsabilité), puisqu'au présent.
yG
Il m'a semblé, surtout à écouter Judith, qu'il y avait un problème à discerner la nature du narrateur dans cet ouvrage qui n'est ni un roman, ni une autobiographie, ni un récit, mais plutôt une sorte d'entretien avec sa mémoire.
Qui parle à tel ou tel moment, la femme d'aujourd'hui ou l'enfant qu'elle était hier, qui formule ces multiples théories, sur les noms, le couple, la petite fille ou l'adulte, à quelle hauteur/auteure avons-nous affaire ?
Une perspective déroutante pour pouvoir en faire l'analyse visiblement, car, on ne traite pas de la vision du monde d'une enfant reconstituée par une grande personne comme on le ferait d'une thèse développée par un adulte.
Si les identités multiples permettent d'échapper à l'assignation parfois mortifère de l'Histoire, il semble que dans cette auto-fiction (le grand-père n'est pas celui que d'autres membres de la famille reconnaissent dans leur mémoire), le narrateur nous perde dans les méandres de sa mémoire en passant sans cesse d'une perspective liée à un âge à celle d'un autre.
Difficile alors de saisir ce qui ressort du constat, je voyais ainsi, qui n'entraine aucune responsabilité, à celui du je pense ainsi, qui peut faire l'objet lui d'une critique (en responsabilité), puisqu'au présent.
yG
juste jeté un oeil hier soir pour voir la tête du "remplaçant" : première impression excellente enfin un chroniqueur-associé qu'a juste l'air d'être heureux d'être là et qui fait pas la tronche, l'air blasé, un vrai régal.......
bon ben je m'en vais voir la suite miammm
bon ben je m'en vais voir la suite miammm
Je voudrais rajouter que je trouve quand même un peu cavalier de la part de Frédéric Ferney de se retirer "comme ça" de l'aventure d@ns le texte, sans un mot d'explication ?
Plusieurs @sinautes avaient rué dans les brancards à la suite de la désertion ponctuelle d'Eric Naulleau pour l'émission avec Claude Lanzmann; personnellement je lui avais laissé le "bénéfice du doute", peut-être avait-il en effet une excuse en béton...
Mais Frédéric Ferney ? Aurait-il osé partir comme cela si l'émission passait sur Arte ? Avait-il du mal à supporter d'être un peu en second plan par rapport à Judith Bernard ? Sans doute a-t-il ses raisons mais cela semble à priori quand même un peu léger comme comportement...Bon, après tout, je dois reconnaître que je n'ai aucun élément pour juger...L'émission s'en sort de toutes façons à merveille sans lui!
Plusieurs @sinautes avaient rué dans les brancards à la suite de la désertion ponctuelle d'Eric Naulleau pour l'émission avec Claude Lanzmann; personnellement je lui avais laissé le "bénéfice du doute", peut-être avait-il en effet une excuse en béton...
Mais Frédéric Ferney ? Aurait-il osé partir comme cela si l'émission passait sur Arte ? Avait-il du mal à supporter d'être un peu en second plan par rapport à Judith Bernard ? Sans doute a-t-il ses raisons mais cela semble à priori quand même un peu léger comme comportement...Bon, après tout, je dois reconnaître que je n'ai aucun élément pour juger...L'émission s'en sort de toutes façons à merveille sans lui!
Ai voté pour Hurluberlu car comme lui, me viendrait presque l'envie d'applaudir à la fin de l'émission ...
Ce que je trouve remarquable avec d@ns le texte, c'est que chaque émission est très différente de la précédente. Avec un décor sobre, Judith Bernard, un chroniqueur et un(e) écrivain(e) (et un livre bien sûr!) nous passons un moment unique et passionnant à chaque fois. J'ai l'impression que cette émission ne s'embarrasse pas du superflu pour aller à l'essentiel, réfléchir, questionner autour d'une œuvre. Je trouve que Judith Bernard s'adapte particulièrement bien à la spécificité de chaque invité : ici elle est moins intervenue que d'habitude parce que Agnès Desarthe avait beaucoup à dire ; d'autres fois elle amène par ses questions l'auteur à se révéler...
Merci encore.
Ce que je trouve remarquable avec d@ns le texte, c'est que chaque émission est très différente de la précédente. Avec un décor sobre, Judith Bernard, un chroniqueur et un(e) écrivain(e) (et un livre bien sûr!) nous passons un moment unique et passionnant à chaque fois. J'ai l'impression que cette émission ne s'embarrasse pas du superflu pour aller à l'essentiel, réfléchir, questionner autour d'une œuvre. Je trouve que Judith Bernard s'adapte particulièrement bien à la spécificité de chaque invité : ici elle est moins intervenue que d'habitude parce que Agnès Desarthe avait beaucoup à dire ; d'autres fois elle amène par ses questions l'auteur à se révéler...
Merci encore.
J’ai apprécié cette émission bonne pour l’otium, loin des vains tintamarres médiatiques.
De grâce, ne vous soyez pas économe avec le temps ... cet entretien aurait pu durer beaucoup plus longtemps tout en restant passionnant.
Allez jusqu'au bout avec l'auteur, il a tant de choses à nous raconter, à nous expliquer ... surtout quand c'est une petite pépite comme Agnès.
Je suis tombé sous le charme, la sensibilité et l'intelligence de l'auteur qui donne envie de lire l'ouvrage présenté ; le sens dans sa simplicité enfantine ...
chaque adulte aimerait retrouver cette part d'enfance où le merveilleux est à proximité de la peur dans un paysage peuplé de choses inconnues ou non dites.
Allez jusqu'au bout avec l'auteur, il a tant de choses à nous raconter, à nous expliquer ... surtout quand c'est une petite pépite comme Agnès.
Je suis tombé sous le charme, la sensibilité et l'intelligence de l'auteur qui donne envie de lire l'ouvrage présenté ; le sens dans sa simplicité enfantine ...
chaque adulte aimerait retrouver cette part d'enfance où le merveilleux est à proximité de la peur dans un paysage peuplé de choses inconnues ou non dites.
J'ai une question essentielle : lors de la cinquante-sixième minute, le fond sonore change, et on entend comme un ronronnement dans le lointain qui durera jusqu'à la fin. Serait-ce Daniel qui commence à passer l'aspirateur, avant la fermeture des locaux ? D'ailleurs, on entend une dernière parole de Judith, à la fin, (une heure d'emission) juste un début de phrase : "ça fait cinq minutes que..."
Clap clap clap
J'ai beaucoup aimé cette émission. Je mets illico les livres d'Agnès Desarthe sur ma —hélas déjà trop longue— liste de livres à lire (le problème étant que cette liste comporte déjà une vingtaine de titres... Je retiens toutefois le nom de l'auteur(e)...). Décidément, j'aime énormément D@ns le texte, je regrette seulement de ne pouvoir lire les livres avant l'émission qui les décortique... Pardon pour ce manque, surtout que j'ai fortement apprécié d'entendre un(e) auteur(e) évoquer son rapport à l'écriture et à la mémoire.. De fait, à chaque émission, vous arrivez —et c'est une chose rare— à cerner les enjeux d'un texte et le rapport d'un écrivain à son texte. Bravo, je regrette seulement de ne pas être suffisamment bon lecteur pour pouvoir lire avant chacune de vos émissions les livres à l'étude...
Pardon pour ce commentaire si peu constructif... Soyez assurée, ô admirable Mme Bernard, de mon intérêt pour votre émission, passionnante, bien que mes nombreux retards de lecture m'empêchent actuellement de suivre le rythme des invités de votre émission.
J'ai beaucoup aimé cette émission. Je mets illico les livres d'Agnès Desarthe sur ma —hélas déjà trop longue— liste de livres à lire (le problème étant que cette liste comporte déjà une vingtaine de titres... Je retiens toutefois le nom de l'auteur(e)...). Décidément, j'aime énormément D@ns le texte, je regrette seulement de ne pouvoir lire les livres avant l'émission qui les décortique... Pardon pour ce manque, surtout que j'ai fortement apprécié d'entendre un(e) auteur(e) évoquer son rapport à l'écriture et à la mémoire.. De fait, à chaque émission, vous arrivez —et c'est une chose rare— à cerner les enjeux d'un texte et le rapport d'un écrivain à son texte. Bravo, je regrette seulement de ne pas être suffisamment bon lecteur pour pouvoir lire avant chacune de vos émissions les livres à l'étude...
Pardon pour ce commentaire si peu constructif... Soyez assurée, ô admirable Mme Bernard, de mon intérêt pour votre émission, passionnante, bien que mes nombreux retards de lecture m'empêchent actuellement de suivre le rythme des invités de votre émission.
Magnifique ! Tout était magnifique ! Agnès, déjà, est magnifique, intérieurement et extérieurement si je puis le dire ainsi. Ce sourire... ces yeux, cette générosité dans l'échange, cette vivacité d'esprit... Judith super pertinente comme d'hab' et Hubert, parfait. J'espère qu'on saura le garder durablement ce chroniqueur là.
Bravo à cette dream team de rêve. D'ailleurs c'est ce que je vais aller faire maintenant tiens... de beaux rêves. Un peu plus tard je me jetterai sur les livres d'Agnès, en commençant par "Le remplaçant" sans aucun doute.
Merci @si.
Bravo à cette dream team de rêve. D'ailleurs c'est ce que je vais aller faire maintenant tiens... de beaux rêves. Un peu plus tard je me jetterai sur les livres d'Agnès, en commençant par "Le remplaçant" sans aucun doute.
Merci @si.
Que c'est agréable de pouvoir s'arrêter, à l'instant que l'on choisit, pour écouter et regarder, ré-(écouter et regarder) parfois, ces gens qui
parlent intelligemment (trop vite parfois) de choses auxquelles on avait oublié de penser depuis longtemps.
Agnès Desarthe s'écoute un peu mais comme ce qu'elle dit fait sens, ça passe bien.
J'ai bien aimé que la traduction ne soit pas une trahison mais finalement un autre voyage dans notre propre
réserve de vocabulaire et de tournures. C'est une bonne métaphore (je ne suis pas journaliste sportif...)
de la "lecture" d'un auteur même en français.
parlent intelligemment (trop vite parfois) de choses auxquelles on avait oublié de penser depuis longtemps.
Agnès Desarthe s'écoute un peu mais comme ce qu'elle dit fait sens, ça passe bien.
J'ai bien aimé que la traduction ne soit pas une trahison mais finalement un autre voyage dans notre propre
réserve de vocabulaire et de tournures. C'est une bonne métaphore (je ne suis pas journaliste sportif...)
de la "lecture" d'un auteur même en français.
Voilà, d'habitude j'essaie d'éviter les commentaires de type purement "fan club" mais je fais une exception...
"Dans le texte" est une émission jubilatoire, un plaisir à l'état pur. A chaque numéro, j'ai l'impression qu'elle est meilleure encore...
L'invitée était passionnante. Je crois que je vais me jeter sur ses livres (et ceux de Cynthia Oznick aussi, d'ailleurs).
Les questions abordées touchent juste, parfois de façon étonnamment vraie et personnelle. En parlant de mots, et de la difficulté à mettre en mots, je ne sais pas si cela n'arrive qu'à moi, cette impression d'avoir des idées ou des réflexions qui stagnent dans le cerveau sans trop savoir comment les former... Puis soudain, on entend quelqu'un parler et on se dit "mais oui, c'est exactement ça!", mais c'est ce qu'il m'est arrivé de ressentir par moments en écoutant l'invitée de ce soir.
Donc, merci d'élargir constamment mon champ lexical actif, et mon rayon de pensée!
"Dans le texte" est une émission jubilatoire, un plaisir à l'état pur. A chaque numéro, j'ai l'impression qu'elle est meilleure encore...
L'invitée était passionnante. Je crois que je vais me jeter sur ses livres (et ceux de Cynthia Oznick aussi, d'ailleurs).
Les questions abordées touchent juste, parfois de façon étonnamment vraie et personnelle. En parlant de mots, et de la difficulté à mettre en mots, je ne sais pas si cela n'arrive qu'à moi, cette impression d'avoir des idées ou des réflexions qui stagnent dans le cerveau sans trop savoir comment les former... Puis soudain, on entend quelqu'un parler et on se dit "mais oui, c'est exactement ça!", mais c'est ce qu'il m'est arrivé de ressentir par moments en écoutant l'invitée de ce soir.
Donc, merci d'élargir constamment mon champ lexical actif, et mon rayon de pensée!
Il faut malheureusement nous quitter ? un train à prendre ??
L'assiette d'Agnès Desarthe est donc taboue.
- Taboue ?
- Totem ! C'est un totem familial !
"Je trouve ça absurde cette histoire, de tuer six millions de personnes et je n'y crois pas, quelque part. Et je respecte cet espace de scepticisme chez moi" (minute 19).
Est-ce du scepticisme ou la culpabilité d'un deuil inassouvi ? D'un deuil qu'il faut exprimer, verbaliser, pour s'identifier, se reconnaitre dans le créateur du totem, dans l'écuelle au fond de laquelle figure... un chat ; ne pas faire ce travail, c'est prendre le risque, nous dit Agnès Desarthe, de considérer l'autre comme un "cafard" qu'on écrase. Il s'agit bien de mettre des mots sur le deuil et la culpabilité.
La remarque de Judith sur le rôle des mots était drôlement plus pertinent que ne l'admet dit Agnès Desarthe.
Enfin, je crois. Désolé, je suis nul en psychanalyse freudienne, mais là, ça m'a comme sauté au visage. C'en est presque trop beau pour être vrai.
En tous cas bravo, plus cette émission se bonifie, et plus je me fait des nœuds au cerveau en la regardant, c'est très agréable.
- Taboue ?
- Totem ! C'est un totem familial !
"Je trouve ça absurde cette histoire, de tuer six millions de personnes et je n'y crois pas, quelque part. Et je respecte cet espace de scepticisme chez moi" (minute 19).
Est-ce du scepticisme ou la culpabilité d'un deuil inassouvi ? D'un deuil qu'il faut exprimer, verbaliser, pour s'identifier, se reconnaitre dans le créateur du totem, dans l'écuelle au fond de laquelle figure... un chat ; ne pas faire ce travail, c'est prendre le risque, nous dit Agnès Desarthe, de considérer l'autre comme un "cafard" qu'on écrase. Il s'agit bien de mettre des mots sur le deuil et la culpabilité.
La remarque de Judith sur le rôle des mots était drôlement plus pertinent que ne l'admet dit Agnès Desarthe.
Enfin, je crois. Désolé, je suis nul en psychanalyse freudienne, mais là, ça m'a comme sauté au visage. C'en est presque trop beau pour être vrai.
En tous cas bravo, plus cette émission se bonifie, et plus je me fait des nœuds au cerveau en la regardant, c'est très agréable.
Passionnante !
Bravo !
Bravo !
Pas encore vu l'émission...Chic, Hubert Artus, j'adore ses articles et reportages sur Rue89
C'est pas nouveau, chez @si, on part vers de "nouvelles aventures" sans dire au revoir!