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Attaques : en CP, "sur 26 élèves, 20 n'étaient au courant de rien"

Ce ne sont pas seulement des parents, qui se sont demandé comment expliquer à des enfants de six ans ce qui s'est passé à Paris le 13 novembre 2015. Une professeure des écoles en CP (et @sinaute de longue date) raconte comment elle avait préparé sa journée du lundi 16 novembre, où elle a retrouvé sa classe pour la première fois après les attaques qui ont fait au moins 129 morts. Elle n'avait cependant pas prévu une chose : que l'immense majorité de ses élèves semblait n'être au courant de rien.

Derniers commentaires

A la lecture des dernières contributions je crains fort que ceux qui n'aiment pas les EPI se voient dénoncés comme complices du terrorisme.
J'ai également trouvé votre texte intétessant, il y a juste ces 2-3 petites lignes qui m'ont fait tiquer [quote=Bruanne]J'aimerais, certains jours, faire un métier où on visse des boulons, ou alors on fait des tas avec d'un côté les formulaires jaunes et de l'autre les roses, ou on ramasse les feuilles mortes, ou on colle des étiquettes. "Heureux les simples d'esprit" comme il disait l'autre hein ! Mais désolé, je sais, c'est complétement hors sujet.
Chère Bruanne,

Après nos échanges en mp, j'ai vu que sur son blog Eveline Charmeux avait publié un texte qui s'intitule : "La priorité aujourd'hui ? Mieux équiper l'esprit des enfants."

Alors je me suis permis de lui "offrir" ton texte via @si et je viens de voir qu'elle avait ajouté un paragraphe en fin de billet invitant à la lecture de ta contribution au débat, si instructive et si exemplaire.

C'est par là.

******************************
Pour celles et ceux qui manquent de temps ou à qui le simple énoncé du nom de cette éminente pédagogue provoque des boutons (oui ça existe aussi !) voici un court extrait du texte d'Eveline Charmeux :

"La "tête bien faite" chère à Michel Eyquem de Montaigne, c'est quoi aujourd'hui ?
Beaucoup de choses on changé depuis que cette phrase a été écrite, et l'on a été longtemps en droit de penser que c'était en bien, que l'école, du moins chez nous, ne pouvait plus avoir d'autre résultat que cette "tête bien faite", définie, philosophes après philosophes et autres sages, de façon de plus en plus claire et précise, et chacun est convaincu de tout faire pour cela.
Au niveau des intentions, c'est incontestable : chaque éducateur, parent ou enseignant, œuvre en ce sens, prêt à le jurer. Oui mais, le résultat est là : de plus en plus de jeunes se radicalisent et partent en Syrie, et, on le sait, ce n'est pas vrai seulement des jeunes défavorisés socialement, ou en échec scolaire, même si une bonne majorité est de ceux-là.
Tiens ! Un tollé s'élève, je l'entends d'ici : Vous n'allez tout de même pas pousser l'audace jusqu'à mettre sur le dos de l'école les attentats de Paris ?. Certes non. Les causes évidentes sont ailleurs, je le sais bien.
Et pourtant, qu'on le veuille ou non, la vulnérabilité de ces jeunes aux manœuvres de propagandes est bien une affaire d'éducation.
Essayons de creuser la chose.

Eduquer, c'est aider à grandir (conduire l'enfant "hors" de son enfance, vers l'adulte qu'il deviendra). Et pour grandir, il faut apprendre, et l'on sait depuis longtemps que les conditions dans lesquelles on apprend ont une énorme influence sur les savoirs acquis. Or, ces conditions sont rarement évoquées et plus rarement encore, étudiées, dans les écrits officiels définissant le travail des éducateurs que sont nécessairement les enseignants.
On peut dire, sans trahir la pensée des pédagogues qui ont tenté de le faire, que les conditions à remplir pour qu'un enfant apprenne, se situent dans trois domaines :
* le domaine de l'affectif : Pour pouvoir apprendre ce qu'il a à apprendre, il faut que l'enfant se sente en sécurité, "chez lui " dans ce qu'il apprend ; il a absolument besoin de s'y sentir reconnu, respecté en tant que personne, et écouté ;
* celui du cognitif : il faut qu'il comprenne ce qui se passe, pourquoi cela se passe (c'est la "clarté cognitive "de Downing et Fijalkow), et qu'il soit amené et entraîné à raisonner et réfléchir ;
* et celui de la pratique : il faut qu'il soit mis en situation de se servir de ce qu'il apprend, en même temps qu'il l'apprend, pour que l'apprentissage "prenne", c'est-à-dire que des savoirs nouveaux puissent transformer les savoirs qu'il avait, et contribuer à construire sa personnalité..."
Je viens d'envoyer ce commentaire à la chronique de Brice couturier; je ne sais pas s'il va paraître , je le mets aussi ici.
http://www.franceculture.fr/emission-les-idees-claires-leur-jeunesse-et-la-notre-2015-11-19

Il me semble qu'il y a eu de petites coupures par rapport à ce que vous avez dit ce matin; une question: s'il n'y avait pas eu 14-18, Hitler et Staline auraient-ils pu arriver au pouvoir? La guerre de 14-18 a été déclenchée par des dirigeants européens, aisés, privilégiés, qui ont envoyé sans état d'âme toute leur jeunesse à l'abattoir. De ce monde dévasté ont surgi Hitler et Staline.

D'autre part, c'est moins important, mais puisque vous faites des comparaisons, pourquoi ne signalez-vous jamais que les enseignants, par exemple, sont beaucoup mieux payés en Allemagne qu'en France? Parmi les moins de 25 ans et il y a des professeurs et leur salaire est particulièrement bas en début de carrière; mais c'est sans doute la faute des plus vieux qui comme chacun sait ont des salaires mirobolants.
" ...l'élève est prié de développer son autonomie. Il doit apprendre à s'auto-enseigner, à s'auto-documenter, à s'auto-orienter, à s'auto-piloter..." ( extrait de Petit vocabulaire de la déroute scolaire)
" En termes savants il peut et doit être placé très tôt en situation d'auto-didaxie" ( André Lafond, inspecteur général honoraire, cahiers pédagogiques, numéro 362, mars 1998.

Mais c'est ce qu'ils ont fait, les apprenants barbares, ils ont construit leur savoir eux-mêmes, sur internet, sur les réseaux sociaux, conformément aux instructions, ils ont mis leurs savoirs en commun, ils se sont auto-aidés; ils devraient avoir un excellent livret de compétences.

" Just do it!" Slogan publicitaire.
Aux orthodoxes de la préservation des gamins : visionnez l'émission après Charlie où des profs sur le plateau d'@si expliquent que la moitié des gamins, arrivés au collège, croient aux thèses complotistes.

Vous refusez d'occuper le terrain ? C'est pas grave, les amis : d'autres l'occupent pour vous.
merci Bruanne pour toutes vos interventions,
ça fait du bien l'intelligence et l'implication,

quand aux autruches, qu'ils restent bien la tête dans le sable...
Très bon article, merci.
merci aux réacs de lire tout l'article avant de commenter.
Témoignage extraordinairement bien vu et bien écrit.
Bruanne,

Ce qui est terrible, c'est que nous, adultes, nous sommes parfaitement au courant et refusons d'avouer nos négligences et ignorances. Ce n'est pas ces enfants de 5-6 ans du CP qu'il faut blâmer. Ce sont les adultes qu'il faut fustiger, pour n'avoir pu empêcher ces tueries !

Bravo pour votre boulot !
Moi je trouve cela super! J'allais même dire "normal" mais on me prendrait pour une "pas d'ici" ou une anormale, justement...
Ses élèves ne passent pas tous leurs journées devant la télé!!!! Ca existe encore???
Je trouve ridicule par ailleurs d'imposer une minute de silence à des p'tits bouts de cet âge là DANS CES CONDITIONS!
S'il arrivait malheur à un de leur copain et que toute la classe compatisse ensemble, bien sûr que ce serait logique; mais là, des histoires de fous, de guerre, dont BFM repasse les images 24h/24, je ne suis pas sûre du tout que les gamins "informés" soient plus mûrs ou conscients que les enfants qui auront eu le droit d'être enfants et ressentiront des choses dans leur vie plutôt qu'elles leur soient imposées par BFM, Secret Story ou je ne sais quoi!
Sur 26 gamins, 20 ont une vie avec leurs parents,et ce n'est pas leur maitresse qui doit leur expliquer la vie: moi je dis super
BRAVO!
Chère asinaute vous avez fait du boulot de pro. Il en faudrait plus des instit' comme vous.
Juste un clin d'oeil ironiques aux parents : elle est si loin votre enfance? Ne vous souvenez vous pas de ce temps où vos propres parents parlaient à voix basse de certaines choses.. et que vous entendiez tout sans trop comprendre, ravi de surprendre un secret des "grands "?
Merci pour votre partage, et pour votre façon de [s]faire[/s] vivre votre Travail !
Merci pour ce témoignage qui me conforte dans mon positionnement de parents et prof : répondre aux questions s'il y en a et fiche la paix aux gamins sinon.

Si ma fille était scolarisée, et que nous avions réussi à ce que cette horreur lui soit inconnue. Je n'aurais pas apprécié qu'un enseignant, de bonne foi, lui en parle.

Les enfants comprennent tout mais n'ont pas besoin de tout savoir.
Je ne sais pas vous répondre Olivier.
Et je ne suis pas censée expliquer " la guerre d'aujourd'hui " , comme vous dites.
Hier, j'ai expliqué que le mot guerre pouvait désigner des combats militaires, et qu'il y en a, dans d'autres pays, y compris avec l'armée française, ou alors qu'on peut aussi dire " faire la guerre à quelque chose", pour dire qu'on veut s'en débarrasser.
Vous avez le droit de considérer que j'ai esquivé le sujet. Il m'a semblé que cette expli leur convenait.

Avec des Cm2, et s'ils avaient eu des questions plus pointues, on aurait pris le dictionnaire sans doute, ou regardé dans le manuel d'histoire les différentes "guerres" étudiées ( avec guerre mondiale, guerre de cent ans guerres de religion et guerre d'Algérie, on a déjà un bel échantillon).
Très beau témoignage, bien écrit. Grand merci à ASI d'avoir exposé le propos de Bruanne.
Cela devrait se faire plus souvent, en tout domaine, et en tout temps (j'ai remarqué que vous mettiez en avant ces témoignages notamment lorsque l'actualité est malmenée).

Je crains Bruanne que ne vous soyez au bout de votre peine. Les événements se téléscopent.

1915, c'est la Grande Guerre-14-18, celle où des Etats-Nations-légitimes-identifiés envoyaient par millions de jeunes hommes s'écharppaient sur une ligne de front.
On va en célébrer le centenaire, avec tout ce que ça va apporter comme images, discours.

2015, c'est le prolongement de la guerre dissymétrique, où de jeunes comabttants [à titre personnel, selon ma propre analyse, je les considère comme "combattant"] français et étrangers viennent porter le "front" à "l'arrière" au nom d'un "Etat"-"Islamique" illégitime et informel.
Mais, la "Guerre", c'est aussi la réthorique bushiste malsaine utilisée par nos gouvernants pour pondre leurs lois scélérates.

Ma question : un gamin de 6 ans (je l'ai été dans les années 80), voire 9 ou 13 ans, qui ne voit, ne perçoit, la Guerre que comme un affrontement d'armées identifiées (la série Apocalypse de France 2 ne présente les choses que comme telles par exemple), comment allez-vous lui expliquer la guerre d'aujourd'hui, vous y êtes vous préparée à ça ? Qu'en pense vos collègues qui enseignent à des classes supérieures ?


Voilà, c'était mes questions. J'espère ne pas vous avoir angoisser sur ce sujet...

A vous lire chère instit ;)

Olivier
Voilà une enseignante que beaucoup de parents auraient apprécié qu'elle soit celle de leurs enfants (peut-être y en t'il beaucoup), bien sûr, le mieux est l'enfant qui avait si bien enregistré les événements, mais les parents ne savent pas toujours expliquer! bravo à l'école lorsqu'elle se montre aussi intelligemment utile et merci aux enseignants de cette trempe!
Et encore merci Bruanne,
Hello...

Super article/témoignage. Merci Bruanne.

Je complète juste avec 2 liens :
- Faut-il en parler aux enfants ? Je ne comprends pas le débat vu que la question ne se pose même pas et ce pour une raison simple : les dégâts pourraient être plus importants si on ne le fait pas... Voir cette vidéo :
http://www.europe1.fr/societe/attentats-de-paris-tres-important-den-parler-aux-enfants-2621177
- Avec quels mots ? Là c'est déjà plus dur, pas de réponse toute faite... mais un exemple parmi d'autres à voir ici si vous ne l'avez pas déjà vu :
https://twitter.com/LPJofficiel/status/666351074266079232

bon courage à tous.
Merci Bruanne
http://www.midilibre.fr/2015/11/17/l-opinon-du-web-avez-vous-explique-les-attentats-de-paris-a-vos-enfants,1243146.php
Autres difficultés, de classe en classe, certaines attendues, d'autres moins, avec les 15-18 ans.
Moi, ce que j'aurais trouvé super sain, c'est que 26 gamins sur 26 (de 6 ans, merde !) ne soient au courant de rien !
beau texte.
Ayant une fille de 4 ans nous lui avons expliqué en mode "allégé" le terrible contexte en la préservant de la moindre image télé. Mais sans nous faire de commentaires elle assimilait bien la radio qui passait dans l'appart. Quand nous en avons tous les 3 parlé elle nous a dit "qu'elle voulait mourir toute seule et ne pas être tuée" sans omettre de nous demander si "les méchants se lavaient les dents ? ". La maîtresse a pris le relais lundi.
Superbes réflexions Bruanne. Dans ce texte, on comprend bien que des parents se sont défaussés sur l'école, quitte à critiquer les enseignants le reste du temps.

J'ai fait l'expérience pendant des vacances près de Toulouse de subir à la télé chez mes enfants, ma petite fille n'avait que 18 mois l'effondrement des tours jumelles dans un premier temps (Je n'arrivais pas à croire ce que voyais) et dans la foulée l'explosion (une semaine après) AZF de Toulouse. Nous étions tous dispersés, mon fils au boulot sur la route, ma belle-fille au boulot de son côté, mon époux et moi dans un gite. Après une longue journée d'angoisse chacun de notre côté, sans savoir ce qui était arrivé aux autres, impossible de téléphoner, nous nous sommes retrouvés tous sains et saufs, le lendemain seulement juste avant que nous ne rentrions chez nous à 500 kms. Personne n'a rien dit à ma petite fille, je veux dire ses parents qui ont le monopole de l'éducation, en revanche la télé était en marche et nous étions si consternés après ces 2 évènements traumatiques à une dizaine de jours d'intervalle que je suis sûre que la petite.... s'est bien rendu compte que quelque chose n'était pas habituel. Si elle avait été ma fille, je crois mais je n'affirme pas, que j'aurais dit un minimum, et j'aurais tourné le bouton de cette télé de malheur. Je pense que j'aurais dit un truc du genre "peut-être que tu sens que nous ne sommes pas très en forme, nous avons eu très peur d'un accident qui s'est produit près de chez ta nourrice, mais tout va bien maintenant pour nous et pour toi. Elle avait entendu les déflagrations forcément, des vitres tomber et sa nounou la prendre à toute vitesse pour passer au boulot de sa maman qui avait déjà quitter les lieux pour rentrer à la maison, où dieu merci, il n'y avait aucun dégât. Les rues de Toulouse étaient pleine de débris. Mais nous n'avions pas de nouvelle de notre fils avant la soirée avancée quand le tél. passait mieux. Même une petite fille aussi jeune ne peut pas ne rien ressentir de pareil branle-bas de combat ni la peur que nous avions tous eue, les uns pour les autres, sans nouvelle, du matin jusqu'au soir du 21 sept. 2001. Mauvais souvenirs. Malheureusement tous n'avaient pas eu notre chance.
Bravo. La démission parentale, l'absence totale de responsabilité des parents, voilà un fléau de la classe moyenne en France. C'est vraiment une façon lâche de laisser aux autres le soin de protéger ses enfants.
Lamentable. Heureusement que vous faites ce boulot (et que c'est vous qui le faites), ça justifie tous les impôts du monde (entre autres).
Encore bravo.
Hmmm, on a un festival de donneurs de leçons dans le forum.

J'aurais bien voulu les voir, à sa place !
En fait non, pauvres mômes.
Finalement c'est bien que ce soit Bruanne l'instit' et pas eux.
6 sur 26, c'est déjà pas mal, ça fait près du quart.

En Syrie, il y a eu 150 morts... en moyenne... chaque jour... depuis plus de 4 ans...

Parmi vos élèves, combien sont au courant ?
Bien entendu si votre école est située dans le 10e ou 11e arrondissement de Paris ou si les enfants ont directement été touchés par la mort de proches je retire mon commentaire précédent.
Je suis d'accord avec la tendance générales des commentaires. Ces enfants étaient supposés passer le week-end sur BFM et vous vous prenez pour une porte-parole ? Mais laissez-les tranquilles... Ils sont entrés insouciants dans votre classe et vous les avez fait sortir avec la peur au ventre, bravo. En tout cas félicitations aux parents qui savent préserver leurs enfants de ces choses et qui vont devoir se débrouiller à répondre à des questions que vous leur avez mis dans la tête et qui ne sont pas de leur âge.

Ce post me rappelle les interminables et un peu ridicules minutes de silence imposées par l'école lorsque j'avais leur âge et dont je ne me rappelle plus du tout la raison.
Ma fille a cinq ans, elle est en mat sup', et nous avons fait le choix (après avoir hésité) de ne pas en parler.


J'ai hésité, je me suis demandé quel sens ça avait ou non de lui en parler de nous mêmes.

Pour Charlie, on lui en a parlé, parce qu'on n'a pas eu trop le choix d'ailleurs, elle m'a vu pleurer, son père était allé au rassemblement du 11 janvier: avec des mots simples, et soyons tout à fait honnêtes, ça avait l'air assez lointain et sans sens à ce moment là pour elle. Contente d'ailleurs à l'époque d'en avoir parlé avec elle pour reprendre ce qu'elle en avait entendu ailleurs: "ils sont morts pour des dessins"

A la maison, elle ne regarde pas la télé, encore moins les infos, nous non plus d'ailleurs. Pareil, les radios, on les écoute sur le trajet du travail, sans elle donc. Les sites d'info en ligne, on les consulte parfois sur nos ordis, quand elle dort donc. Dans notre petite ville de province, il n'y aura pas de policiers ou de militaires déployés, pas de restriction (pas de sortie scolaire prévue prochainement, donc pas d'annulation non plus), pas d'impact visible pour elle, pour l'instant en tous cas.

L'hésitation, c'était plus d'anticiper ce qu'elle pourrait sentir de nous, mais à vrai dire je ne sais même pas ce qu'il en est: sidérée? résignée comme la collègue qui à la fin de la minute de silence a lancé un: "bon ben on se revoit à la prochaine, non"?
C'est sûr qu'on a perdu en légèreté.


L'hésitation, c'était aussi d'anticiper ce qu'elle pourrait en entendre à l'école, et là on a fait de choix d'attendre, de voir, ou d'entendre plutôt, ce qu'elle nous en dirait, notre fille étant du genre bavarde. A tort ou à raison.

La question se poserait différemment pour nous si elle était en CP, cotoyant des élèves plus grands dans la cour de l'école.
Magnifique texte Bruanne.

Bravo et courage !

Amitiés
Bonjour,

"Ahh tous ces fonctionnaires qui bossent 8h par semaine et ont 6 mois de vacances, ils ne connaissent rien à la vraie vie des vrais travailleurs. Ce ne sont que des feignasses surpayées."

La prochaine fois que j'entends ça, je fais lire votre texte, de force si il le faut...

Merci Bruanne, très beau témoignage.
Emouvant, mais pas que.
Il montre aussi l'infinie complexité du métier. Je le considère depuis toujours comme le plus important qui soit.
Encore merci.
Bravo Bruanne.
Tu es vraiment une instit.
Merci pour votre témoignage,

Je ne suis pas enseignant mais intervenant théatre en milieu scolaire. Je peux comprendre la charge qui vous pèse bien que n'ayant pas à gérer une classe de 25 momes sur une journée.

Pour ma part, dans le cadre de mes interventions d'1h ou d'1h30, je lance, rarement, de moi-même un sujet ou un thème à connotation traumatique. En général, ça vient d'eux.

Par exemple, ce lundi, j'ai lancé un thème d'impro : "vous préparez la repas de noel, mais, il y a un problème dans la nourriture, et une ou plusieurs personnes tombent malade..."

Un gamine (je suis en école primaire) ne veut pas faire ce thème et propose :
"on est dans un parc d'attractions, on va sur la grande roue.
Mais y'a des terroristes qui tuent tout le monde en bas.
Le technicien qui fait tourner la grande roue panique et appuie sur tous les boutons.
Résultat : les copines sont tellement ballotées qu'elles vomissent sur le technicien de la grande roue.
Elles finissent par tomber. Le technicien va les rattraper...
Mais trop tard : il était parti nettoyer son vomi et les 2 copines sont tombées par terre raide mortes..."

Toute cette petite impro de 2 minutes s'est déroulée dans un foutoir habituel total (mais l'impro avait un début, un déroulé et un fin) et tout le monde a bien rigolé (moi le premier).
Les enfants ont réussi, par eux-même à tourner en dérision un événement d'une tragédie terrible vieille de 48 heures...

Ensuite, à la fin de l'atelier, j'ai croisé la maman de la gamine qui avait lancé ce thème. Elle me demandait si ça allait et si elle ne faisait pas trop de caprices (c'est une grosse boudeuse routinière).
Je lui ai raconté l'impro. Ca l'a soufflé.

Je lui ai raconté qu'il y a très longtemps j'avais vu un documentaire sur Arte sur un cours de morale dans une classe en Belgique.
C'était au moment de l'affaire Dutroux. le professeur axait son cours sur qu'est-ce que la morale avec une mise en place d'un cercle de paroles fournies de questions et de réponses.
Le professeur s'est mis à paniquer quand il su que certains des enfants jouaient au pédophile dans la cour de l'école sur le même principe que le gendarme et le voleur : un enfant joue le petit enfant, un autre fait le pédophile qui le capture et va l'enfermer dans une prison imaginaire.

J'ai pris cet exemple pour lui expliquer que les enfants peuvent se servir du jeu pour appréhender des situations extrèmes qui leur échappent.

C'est sur que quand on apprend, comme ça, que des momes s'amusent à singer les pédophiles, ça fait tout de suite gamberger, et à raison.

Mais si, ensuite, il y a un relais avec les adultes pour faire un recadrage, lancer des explications, les canaliser et/ou les orienter, ça ne peut qu'être bénéfique je pense.

@micalement,

Cyril.
Super message...
Moi aussi j'ai trois enfants dont un qui a 7 ans, et je n'ai pas de télé. Mais samedi matin, avant de sortir, on en a parlé, je savais bien qu'à l'entrée de la bibliothèque municipale, il y avait les journaux avec les gros titres.

J'ai préféré en discuter avec eux, parce que je ne voulais pas qu'ils découvrent ça tout seuls, par petits bouts, en voyant les journaux, en discutant dans la cour de récréation. Je n'avais pas envie que ce soit leurs enseignants qui leur expliquent, même si j'ai toute confiance. Je ne voulais pas qu'ils pensent que je ne suis pas capable d'affronter cela avec eux. J'ai du mal à imaginer que des parents prennent le risque de laisser des enfants seuls face à cette barbarie, parce qu'on ne vit pas dans une bulle, même quand on n'allume pas la télé.

c'est sûr que ce n'est pas facile, tout comme la vie en général.
Merci pour votre témoignage; il fallait en parler; les parents étaient peut-être complètement désemparés et ne savaient pas trouver les mots.
Pas simple en effet, ma fille en Cp , on lui en a dit le plus (ou le moins ?) possible le dimanche, avec des mots choisis.
Du coup, la minute de silence dans l'école s'est bien passé, elle a un petit peu pleuré nous a-t-elle dit.
Que faire de plus...
L'enfance est nichée au cœur chaud de notre mémoire. Rappelons-nous grâce à cette douce madeleine de Bruanne. Ce que dit l'enfant en nous, ce qu'il nous demande.
Merci pour votre témoignage, ça ne doit pas être une position facile.

Cela dit, je ne comprends pas que les parents n'aient pas fait ce travail en amont. Ils seraient sans doute moins pédagogues que vous l'êtes de par votre formation et votre expérience, mais de mon point de vue, c'est être démissionnaire que d'espérer que d'autres le feront...
merci beaucoup pour ce texte
finalement je l'ai lu et je ne le regrette pas. Et je suis bien content d'y avoir échappé, normalement j'ai des 3° sur cet horaire là mais cette semaine ils sont en stage.
Superbe texte Bruanne
pardonne moi Bruanne j'ai pas lu ton truc mais le titre me donne envie de réagir, je pense qu'en CP il vaudrait mieux que les gosses ne soient pas au courant. Perso si j'avais encore des enfants de cet âge j'aurais tout fait pour qu'ils continuent à vivre dans le monde magique de l'enfance. Déjà je trouve qu'en 6° c'est un peu tôt pour les faire entrer ainsi brutalement dans le monde des adultes. alors quand commencer? je dirai vers la 4° ça me parait important.
En même temps je connais et comprend les arguments qui prechent pour en parler plus tôt.
Vous pensez sérieusement qu'on peut éviter qu'ils soient au courant – sans les cloîtrer complètement et les interdire totalement de télé?! Et qu'au cas malheureux où ils recevraient une information quelconque à ce propos, sans contextualisation, ils n'en aient pas une représentation terriblement déformée?
je sais je comprends bien votre point de vue crois moi, mais j'aurais fait un autre choix pour mes enfants, et puis comme ils en auraient entendu parler à l'école, forcément j'aurai alors été obligé d'en parler.
Je suis bien content d'y avoir échappé dans la mesure ou mes filles sont majeures, et l'une des deux fait de la philosophie et de la géopolitique dans le cadre de ses études, nous avons donc pu en parler en profondeur avec de vraies analyses, de vrais arguments et sans éviter aucun point délicat, sanglant, angoissant et abject.
Mais tout de même à 6 ans, pardon si je suis de la vieille école mais mes filles à 6 ans je faisais très très attention à ce qui passait à la télé quand elles étaient dans les parages, La zapette ça existe.
en ce moment la zapette n'existe pas, hélas ! Impossible pour toute personne de ne pas être concernée et même à 6 ans, même sans comprendre, on devine, on sent qu'il y a quelque chose de bizarre. Le pire c'est de vouloir cacher, comme les secrets de famille...
vas-y, traite moi de vieux :)
personnellement je constate que les gosses autour de moi (excusez moi du terme) en n'ont rien à foutre.
les gosses ne vivent pas dans la même réalité que nous.
mais je parle d'ici, du sud de la France. Il est évident qu'en région parisienne (du moins dans certains quartiers) les réalités ne sont pas les mêmes.
Ici dans la cour d'école les gosses continuent leur bout de chemin comme si de rien n'était.
Les académies de la région parisienne ont fait fermer tous les établissements d'enseignement d'île-de-France le samedi (annoncé le vendredi soir vers minuit, au moment où - je suppose - ils ne savaient pas encore s'ils risquaient de passer la nuit à courser des suspects dans toute la région). La plupart des organismes gérant des activités extrascolaires ont également fermé (avec davantage de cafouillage, car ils prennent pas forcément leurs instructions auprès de la kommandantur de l'EN). Sans compter également la fermeture de la plupart des théâtres, musées, etc).
Les effets de cet événement était donc assez visible même pour des enfants, et même en laissant de côté ce qui filtre ou pas par les liens sociaux habituels avec leur entourage élargi.
Il n'y a jamais classe le samedi matin.
Il y a des activités extrascolaires pour les petits et classe pour certains grands frères et soeurs, donc ils peuvent tout à fait réaliser que la routine est cassée (et au dernier moment, sans prévenir).
" il n'y a jamais classe le samedi" ???
Bien sûr que si, de nombreux collèges et lycées ont classe le samedi matin !
Nous ( parents de collégiens ou lycéens) avons reçu des sms, via la même logiciel qui signale les retards et absences, en pleine nuit, pour signaler la fermeture.
Les universités aussi étaient fermées.
Les clubs de sport ont annulé les rencontres et les entraînements, les médiathèques ont fermé, les marchés couverts ont été annulés.
Waouw ! La fille de W.Smith fait de la philo ! Voilà une vraie famille !
si elle étudiait l'algorithmique la discussion aurait probablement été beaucoup moins intéressante pour elle.
La philosophie est un algorithme qui tourne en rond depuis 25 siècles.
Et pan !
Robert, que cesse ce coup de feu.
Il est déplacé.
;-)
clair en lisant son post je me suis jeté à plat ventre sur mon carrelage.
Un exemple de récursivité,Robert?
Pas exactement, un algorithme récursif bien construit termine son travail en un temps fini.
Remarquez, là on a que 25 siècles de recul.

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Alors oui, lundi matin, ma fille était au courant des évènements, mais n'avait vu absolument aucune image.

Je ne comprends pas votre objection, considérant que vous n'avez pas «évité» qu'elle soit au courant, comme que souhaitait Winston plus haut, ce à quoi je répondais. Je ne mentionnais la télé que comme un poncif et ne parlais pas d'images, simplement de la connaissance des faits.
la grosse différence entre nos sociétés et le reste du monde : nous avons la chance de pouvoir, justement, reculer le moment des explications. Je suis d'accord : personnellement, j'aurais réfléchi à deux fois avant d'amener ma gosse à l'école.
Et même si elle a maintenant 9 ans, je l'aurai sans doute gardé à la maison si les événements avaient eu lieu en semaine : non pas pour lui cacher, mais parce que je n'ai pas suffisamment confiance en l'équipe éducative.
je n'ai pas suffisamment confiance en l'équipe éducative.


Ca aussi les gamins le sentent, et ça peut avoir des conséquences.
Oula attention ne décontextualisons pas.... Nous sommes face à un événement "extraordinaire " et en dehors du cadre de la pédagogie (sens classique du terme). C'est justement pour cela que je suis assez bavard aujourd'hui.
Peut-être qu'il aurait fallu lire le texte en entier, finalement. Je vais vous dévoiler la fin : les enfants étaient au courant mais faisaient comme si de rien n'était parce que leurs parents ne leur ont rien expliqué, ou ont volontairement laissé la maîtresse le faire. Ils savaient que des choses s'étaient passées, mais ils ne comprenaient pas quoi. Alors en fin de compte, elle a bien fait, Bruanne, parce que sinon, les enfants seraient restés avec des bribes d'informations, parfois très mal perçues, comme cette petite fille qui pensait que des terroristes étaient rentrés chez des gens pour tuer des enfants.


Edition : je vois que vous venez de lire l'article, le message sera là pour ceux qui voudraient ne lire que le titre.
les enfants seraient restés avec des bribes d'informations
Il me semble que toutes les informations arrivent aux enfants par bribes.
Qu'est-ce qui permet d'affirmer que ces bribes-là ont pour eux plus d'importances que les autres bribes ? N'est-ce pas imaginer que leur cerveau est aussi ordonné que celui des adultes (en tous cas des adultes relativement équilibrés ...) et qu'ils savent ranger et classer dans leurs petites têtes ces morceaux informations, établir des liens et des hiérarchies entre eux ?
Les "mots d'enfant", par exemple, nous font sourire parce qu'ils mettent en évidence les hyatus dans la perception de ces liens.

[quote=Anthony Morel]les gosses autour de moi (excusez moi du terme) en n'ont rien à foutre
Je veux bien vous croire.

[quote=Anthony Morel]
personnellement, j'aurais réfléchi à deux fois avant d'amener ma gosse à l'école [...] parce que je n'ai pas suffisamment confiance en l'équipe éducative
Il est surprenant de constater que certains parents délèguent (je n'ose dire "abandonnent") aux profs l'éducation de leurs enfants.
"des méchants étaient rentrés dans les maisons de Paris en cassant les fenêtres pour tuer des enfants qui dormaient dans leur lit", dit une élève.
Ce récit m'évoque la vidéo réalisée par un journaliste qui a filmé la fuite des spectateurs du Bataclan où l'on voit une perrsonne (ou deux personnes, j'ai pas envie de revoir ces images...) qui sont manifestement sortis de la salle par des fenêtres en hauteur et qui ne peuvent aller plus loin.
Si le récit de cette enfant lui a été suggéré par ces images, ce qui n'est pas impossible*, cette description est peut-être une bonne illustration du fait que les jeunes enfants reçoivent en permanence des images qu'il ne peuvent interpréter et assistent à des scènes qu'ils n'ont pas les moyens de comprendre.

* sa maitresse pourrait essayer de le savoir ...
" * sa maitresse pourrait essayer de le savoir ... "

Oui, techniquement, ce serait faisable d'essayer de savoir.
Mais comme suite à la discussion en classe, la gamine a revu sa position, et que suite à ma discussion avec sa mère le soir même, je sais que ça a été rediscuté à la maison, je ne vais pas saboter mon boulot moi-même Julot Iglésias.
Mais c'est vrai que ce serait intéressant de savoir quelle image a provoqué quelle croyance. Sauf qu'il y a plus important et plus urgent à faire.
C'est pas une question de les faire entrer dans le monde des adultes bien entendu, mais de leur expliquer les choses, en particulier l'angoisse de leurs parents. Les enfants sont des éponges, ils ressentents les émotions des adultes en particulier celles de leurs géniteurs et leur faut une explication.
Je me souviendrai toute ma vie que quand ma fille avait 3 ans, alors qu'on venait de se retrouver récemment à vivre tous les deux seuls, on avait passé un superbe weekend en famille et le dimanche soir au moment où nos invités partaient, je tenais ma fille dans mes bras et elle leur faisait des signes d'au revoir en me tournant le dos, j'avais la larme à l'oeil, et sans se retourner vers moi elle m'a dit "papa, pourquoi tu pleures ?".
Comme cette histoire est belle, je me garderais de de vous proposer une explication de cette "transmission d'émotions".
[quote=Winston Smith]je pense qu'en CP il vaudrait mieux que les gosses ne soient pas au courant.
Sauf que, justement, si vous aviez lu le texte, vous auriez compris qu'en vrai ils étaient au courant. Mais qu'ils avaient bien compris qu'il ne fallait pas savoir, et que donc ils ne devaient pas en parler, et que donc ils devaient garder dans leur petite tête toutes leurs angoisses et toutes leurs questions. Coupables, sinon. De mettre les adultes en difficulté alors qu'ils souffrent déjà.

J'ai eu à gérer un truc de ce genre, dans un contexte plus intime. Un enfant de trois ans, dans une crèche, très perturbé de façon brutale et incompréhensible. Je demande à rencontrer les parents. Il s'avère que le frère de la mère vient de se suicider, mais qu'ils ont fait le maximum pour "protéger" l'enfant: quand les gens de la famille viennent et qu'on dit, inévitablement "en" parler, on envoie le petit dans sa chambre. Quand j'essaie de mettre des mots, le gosse me regarde d'un air noir, me crie "non" et se jette dans les bras de sa mère. Elle croit le protéger, c'est lui qui la protège, au prix de sa propre souffrance.

Un autre incident: un père qui demande à me rencontrer avec sa fille de trois ans. Il a vécu une crise violente, il a "craqué" quoi, au point que le Samu a dû venir le chercher. Il veut que je l'aide à expliquer à la fillette. Peut être qu'il pourrait lui dire qu'il a été très en colère? très malheureux? Malheureux, ça lui convient. La gosse lui passe la main sur le visage et se blottit contre lui.

Ne sous estimons pas les enfants. Ne les laissons pas seuls en croyant les protéger.

Ah oui: merci à Bruanne, son texte est magnifique, ce qu'elle a fait aussi.
les profs sont profs, pas psys
Mal lu. Je ne parlais pas des profs, mais des enfants. Du mal qu'on peut leur faire en croyant les "protéger". Et comment, en les écoutant et en leur parlant "vrai" respectueusement, on peut les aider à faire face.
j'ai très bien lu mais ceux qui défendent le fait qu'il fallait en parler à l'école avec des enfants ont tous des arguments qui rélèvent de la psychologie (voire de la psychanalyse)

dans ton message cet extrait :"J'ai eu à gérer un truc de ce genre, dans un contexte plus intime. Un enfant de trois ans, dans une crèche, très perturbé de façon brutale et incompréhensible. Je demande à rencontrer les parents. Il s'avère que le frère de la mère vient de se suicider, mais qu'ils ont fait le maximum pour "protéger" l'enfant: quand les gens de la famille viennent et qu'on dit, inévitablement "en" parler, on envoie le petit dans sa chambre. Quand j'essaie de mettre des mots, le gosse me regarde d'un air noir, me crie "non" et se jette dans les bras de sa mère. Elle croit le protéger, c'est lui qui la protège, au prix de sa propre souffrance. "

relève totalement d'un travail de pédopsy puisque l'enfant est "perturbé" il faut "mettre en mots" c'est un travail de psy.
Donc on laisse couler, et c'est aux parents d'aller faire consulter chez un pédopsy son ou ses enfants ?

On attend la psychose avant de parler aux enfants de six ans, sous prétexte que c'est le travail du psy, il y a exclusivité, et donc interdiction de faire du débroussaillage immédiat ?
Je ne sais pas quel métier exerce ( exerçait ?) Cultive ton jardin, mais probablement pas prof Winston Smith, ... dans une crèche !?
"j'ai pas lu ton truc mais le titre me donne envie de réagir "

Le truc, c'est moi qui l'ai écrit.
Le titre, le chapô, les images : c'est la rédaction d'@si.
Monde magique de l'enfance? J'aurais aimé que Bruanne nous parle de la cour de récréation.Formidable caisse de résonance du monde des adultes! Anecdote: Premier jour d'école maternelle pour mes bambins (fin des années 70) l'un d'eux sort en me chantant "des pâtes,des pâtes oui! Mais des Panzani!" et l'autre "Trucmuche,c'est un intchulé d'min bite".Je précise que la scène se plaçait en Picardie et que NOUS N'AVIONS PAS DE TELEVISION...A l'époque les plus grands jouaient à la guerre du Vietnam dans la cour de récré alors...Maintenant?
bon, une bonne nouvelle au moins : ils n'ont pas ingurgité toutes les images qui circulaient (j'imagine ça très bien) à la télé.
Avec ma petite grippe je ne peux pas tout lire mais tout de même:

"Donc, je devais les informer EN PLUS."

Or... maybe... c'était l'occasion de revenir au plan A et de faire cours sur votre mandat: l'éducation, lire, compter, tout ça. Peut être que dans ces parents certains ont fait de gros efforts pour que leurs enfants ne soient pas exposés aux nouvelles, en particulier à cet age ou il est discutable que ce soit approprié, non, quand même un peu, hein ?...

Si l'ensemble de la classe a une question, je comprends bien que vous devez traiter et bravo d'avoir préparé. Mais sinon, je ne vois pas bien ce qui dans votre mandat pour amène à dire ça aux enfants. Vous partez du présupposer qu'ils ont baigné dedans médiatiquement, j'aurais fait comme vous, mais apparemment les parents ont appris de Charlie et ne se sont pas fait avoir. Même ceux qui vous ont délégué l'explication leurs ont epargné les images. Ca me semble très, très positif.

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