"Chernobyl" : une série US trop sévère envers la Russie ?
Acclamée par la presse pour son réalisme, la série américano-britannique "Chernobyl" qui raconte la catastrophe de 1986 n'échappe pas aux critiques. Venant de Russie, mais aussi du New Yorker ou, en France, du Monde Diplomatique qui pointent certaines ficelles de la fiction, et un tropisme occidental.
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Heu... La Russie?
Tchernobyl est en Ukraine et à l'époque le pays était l'URSS.
Faut il y voir un certaine volonté..?
Je dis ça... :-)
Ce que je retiens de cette série, c'est qu'une catastrophe bien pire a été évitée parce que des hommes -des Soviétiques, pas des Américains, et des dizaines de milliers, pas un super-héros- se sont sacrifiés. La plupart des gens présentés sont courag(...)
Le problème c'est précisément que faire de Tchernobyl une conséquence du communisme est une très bonne manière d'éviter de vraiment rouvrir le débat sur le nucléaire.
Pour moi c'est Le problème de cette série, elle permet d'en sortir en se disant "ouf(...)
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C'est fou comme tout le monde s'est pâmé devant cette série, la trouvant le plus souvent à la fois époustouflante de réalisme et captivante. Beaucoup m'ont dit qu'ils avaient beaucoup appris sur ce drame dont ils connaissaient peu de chose, et l'ont pris comme un documentaire. Etant donné que même pour un documentaire, surtout pour un documentaire en fait, je regarde de près qui l'a produit, réalisé et pourquoi, j'ai du mal avec cette absence de sens critique.
Après, la série, noyée dans la grisaille déprimante du soviétisme comme il se doit, c'est du classique américain qui s'accapare l'histoire des nations du monde avec le mantra habituel du héros individuel parfois imparfait mais toujours debout face à un système pour faire triompher la morale. Est-ce mal en soi, non ; il y a eu Antigone en son temps, il suffit qu'une seule conscience s'élève. Mais quand c'est aussi récurrent, c'est symptomatique. C'est Paul Valéry qui disait que l'Europe se verrait décharger d'une histoire trop lourde pour elle par un peuple presque sans histoire qui lui imposerait son bonheur. Je trouve ça si juste (bon, ses mots à lui sont mieux).
Peut-être rien à voir mais j'ai récemment entendu un type sur france culture parler du cinéma américain, de ses héros et de l'idéologie véhiculée. Je n'ai pas trouvé son argumentation très construite, mais ça m'a fait rire quand il a parlé de Rambo 2. Rambo retourne au Viet Nam pour vérifier s'il y a des prisonniers de guerre, c'est sa mission. Evidemment il en trouve, et il les libère, désobéissant aux ordres et toujours pour la morale. Et il tue genre 80 viets. Imaginez qu'on ait fait un film similaire sur l'Indochine ou l'Algérie. Je ne crois pas que ce soit imaginable.
Toujours est-il que j'ai l'impression que ce "peuple heureux" nous ramène en enfance et nous maintient volontairement dans immaturité permanente.
Concernant la qualité du cinéma, ça fait déjà des années qu'il m'est rare de ne pas penser après avoir vu un film ricain que j'ai perdu mon temps. Et notre système de financement du cinéma, j'ai l'impression qu'il n'est pas si mauvais car même imparfaits, on sort de bons films qui font parfois se mouvoir quelques neurones. "L'heure de la sortie" en fait partie, à rapprocher de l'émission d'asi sur l'éco-anxiété, plus particulièrement la scène finale.
La question de la mortalité liée à la catastrophe de Chernobyl n'a pas été tranchée que par l'AIEA et l’UNSCEAR. Elle ne fait plus débat également à l'OMS :
https://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr38/fr/
Et franchement, ce qui en ressort est beaucoup moins catégorique (sexy?!) que dans le papier de la RTBF. Personnellement, je ne vois pas bien pourquoi l'OMS chercherait intentionnellement à minimiser le nombre de victime. Si l'énergie nucléaire est très développée en France, elle l'est très peu à l'échelle du monde et s'il existe incontestablement un lobby nucléaire, il est très probablement moins puissant que les lobby concurrents...
Concernant les études alternatives, je ne les connais pas toutes. Mais l'étude publiée (j'insiste sur le terme "publiée" car trop souvent, pas chez asi en tout cas ;-), il est remplacé par le terme "réalisée") par l'académie des sciences a été largement critiquée du fait d'une méthodologie particulièrement biaisée. Cf ci dessous pour une analyse de Roland Masse (ancien directeur de l'OPRI et membre de l'académie nationale de médecine et de l'académie des technologies):
https://www.pseudo-sciences.org/Les-consequences-sanitaires-des-accidents-nucleaires
Sur la manière dont la série divise la population entre "bourreaux sanguinaires et victimes innocentes", j'ai l'impression que c'est à quelques exceptions près, une constante de l'histoire du cinéma US?
En tout cas, il semble qu'il faille absolument voir cette série pour se faire une idée.
Nico
Ce que je retiens de cette série, c'est qu'une catastrophe bien pire a été évitée parce que des hommes -des Soviétiques, pas des Américains, et des dizaines de milliers, pas un super-héros- se sont sacrifiés. La plupart des gens présentés sont courageux, humains. Oui, deux-trois dirigeants de la centrale sont peut-être un peu caricaturaux mais très vraisemblables. Quand, en France, on a un procureur qui ment pour ne pas contredire le Président, on est dans le même registre de cour. On sait que ça existe, et un coup d'oeil à l'Assemblée Nationale le prouve tous les jours.
Je ne me suis pas dit "ouf, c'était un problème soviétique et non nucléaire!" J'ai plutôt eu l'impression qu'on expliquait que l'accident était dû à une mauvaise conception et à la réduction des coûts, et ça, franchement, ça ne me semble pas du tout typiquement soviétique.
Il y a une chose qui m'a frappée, en regardant cette série (passionnante et très bien faite par ailleurs, même si la caricature se fait sentir alors même qu'on n'en discerne pas les inexactitudes pendant qu'on est happé dedans).
C'est que si longtemps après la chute de l'Union Soviétique, Hollywood (et les étasuniens ?) aient toujours besoin des méchants Russes comme épouvantails et comme repoussoirs.
Raison pour laquelle, sans doute, ils ont fait une série sur Tchernobyl et non sur Fukushima.
Ou Three Miles Island...
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Pas vraiment surprenant de la part du " Monde diplomatique" qui dans les années 1980 vilipendait l'impérialisme américain et n'avait guère analysé ( dans mon souvenir , tout au moins) ce qui se passait en Urss et en Europe orientale .
"Le nombre officiel de victimes reconnu par l’Union soviétique, inchangé depuis 1987 est de 31 morts." Ce que ne dit pas la série, c’est que le bilan officiel réalisé par l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et complété par l’ONU est lui aussi étonnamment bas : 56 morts dont 47 pompiers et secouristes, intervenus dans les minutes ou les heures suivant l'explosion, et 9 enfants morts des suites d'un cancer de la thyroïde.
L’AIEA et l’ONU ont été accusés d’avoir minimisé le bilan."
Il me semble que c'est ça, l'information principale, non? Que "nos" organisations (notre admirable civilisation occidentales, copyright Tintin et Milou) se soient mises d'accord avec la Russie pour donner des chiffres ridicules.
Je reçois le Diplo et n'ai pas encore lu l'article, honte sur moi!
Hébé. Bon article sur une bonne série (quoiqu’un peu orientée).
bonjour, je ne comprends pas pourquoi ASI ne traite pas la catastrophe de Tchernobyl comme les autres catastrophe ou le changement climatique. Pour faut-il toujours voir du complot :"La RTBF rappelait que ces organisations et leurs évaluations "sont le siège de conflits d’intérêt puisqu’elles sont historiquement très liées à l’industrie et aux nations nucléaires. Elles font valider les études par des experts liés à l’industrie nucléaire militaire."" Il y a un Rapport de l'onu :
http://www.unscear.org/unscear/en/chernobyl.html
dans cette article un peu plus général:
https://jancovici.com/transition-energetique/nucleaire/quelques-idees-recues-nucleaire-civil/
Pourquoi les écologistes croient comme moi et la majorité des médias le Rapport du GIEC sur le changement climatique et pas le Rapport sur Tchernobyl?
Pourquoi ASI fait un différence de traitement entre le GIEC et le unscear?
Peut-être parce que les membre de l'UNSCEAR sont plus suceptible d'être en position de conflit d'intérêt. La représentante actuelle de la France vient du CEA par exemple.
Je n'ai pas d'opinion précise sur ce sujet précis, mais d'une façon générale, les experts ne peuvent pas sortir d'un bocal. On ne nait pas expert ( sauf les toutologues éditorialistes ..)
Pour être expert nucléaire il faut avoir bossé dans le nucléaire. Idem pharmacie, chimie, aéronautique, armée ...
Où et comment trouver un expert si ce n'est pas son monde ?
Et si ce monde est un petit monde, parce qu'il faut avoir fait de nombreuses années d'études supérieures et parce qu'il y a peu d'organisations … on tombera toujours sur quelqu'un qui, oui, a été lié à l'organisation qu'il doit expertiser.
Je ne vois pas comment cela pourrait être contourné.
Certains des chercheurs français participant au GIEC (notamment Jean Jouzel et Valérie Masson Delmotte) travaillent pour le CEA. So what ?
J'avais été trés séduit par cette série glaçante mais passé l’effroi et l'aide d'un amis, j'ai l'impression de m'être fait avoir par une caricature aux traits très épais et très bien soignés. Plus c’est gros, plus ça passe...
J'imagine que si demain on fait un film sur fukushima et la gestion de la crise par le japon la réalisation ne sera pas tendre avec tepco ou les autorités en place peu importe la reaction (ou manque de reaction) des autres pays. En ce sens ca ne me choque pas qu'on parle peu de l'hypocrisie des autres pays dans Chernobyl. Au final l'incident intervient du fait d'un système politique et économique aux abois et la série retransmet ca plutot bien.
Ce qui est plus dérangeant c'est a mon sens que la serie soit centrée autour de 3 personnages sur le modèle hollywoodien des films catastrophes, il y avait mieux à faire de ce point de vue, une narration du type faux documentaire sans héros désignés aurait été plus intéressante.
Sur l'aspect manichéen je ne suis pas forcément d'accord. il ne me semble pas qu'il y ait des gentils et des méchants.... il y a surtout l'individu face à un système en perdition, une forme d'autorité abstraite a laquelle tous doivent se conformer.
Heu... La Russie?
Tchernobyl est en Ukraine et à l'époque le pays était l'URSS.
Faut il y voir un certaine volonté..?
Je dis ça... :-)