Comment interviewer (intelligemment) les athlètes après un échec ?
À la sortie des compétitions, les athlètes des Jeux doivent répondre quasi immédiatement à des interviews télé, parfois encore en train de suer de l'effort. Ce, même quand ces sportifs ou sportives viennent de vivre un échec difficile. L'exercice peut se montrer ingrat, stérile, mais aussi compliqué pour la presse. Plusieurs journalistes de sport expliquent en quoi les interviews post-flop sont un exercice à part entière.
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La bonne question à poser , à ce moment crucial ; " Espérez-vous 'échapper au pelotage du Président " ?
En 1996 à Atlanta, alors que Michael Johnson vient de battre le record du monde du 200 m, il se retrouve face à un nouveau challenge : affronter les questions de Nelson Montfort. Les jugeant interminables et sans intérêt, il se casse avant la fin.
Un (...)
C'est pour cela que je déteste les interviews de sportifs. C'est comme la pub pour moi : une purge ! A la limite, cela peut avoir un peu d'intérêt à distance de l'événement , quand on n'est plus sous le coup de l'émotion et que l'on est capable(...)
Derniers commentaires
Je viens de réaliser que ASI, dépassé par l'actualité politique et faute de moyens dans un chassé-croisé de personnel et de redac chef, à loupé le coche des JO.
Ils auraient pu, peut-être en association avec Mediapart, Blast, ou un autre journal, faire un JO behind-the-scenes, avec des interviews et des reportages d’athlètes sur leur préparation, leur obligations professionnelles, les contraintes des sponsors, les contraintes médicales (dont la grossesse, par exemple Robert-Michon a alterné 2 grossesses et entraînement).
Bref un truc pour rappeler, au delà des larmes, que les athlètes ne sont pas des robots à performer.
Certain que Desproges s'en serait très bien sorti !
je me souviens d'un cadrage trop serré de Marie-Jo Pérec qui l'a mise dans une colère ... parce qu'elle avait remarqué que les marques de ses sponsors ne se voyaient pas sur l'écran
maintenant la plupart de ces interviews se passent devant un mur de logos divers et avariés
ce sont des hommes-sandwich qui pour honorer leur contrat, doivent affronter un vieux bavard qui devrait être à la retraite depuis sept ans
leur indemnité va être augmentée, sans être camerounais, quand ils ne sont pas militaires ou fonctionnaires, les athlètes ne vivent pas toujours confortablement de leur art sans les contrats de publicité, et leurs logos visibles partout, sur leur tenue, leurs appareils, autour des stades...et les spots de pub à chaque pause, mi-temps qui ont le chic de me faire zapper
Petit vertige du chauvinisme sportif. Les questions qui parlent d'échec, qui cherchent l'explication, comme pour une déviation du script prévu, une trahison de la Destinée Manifeste, l'illégitime échec à illustrer l'évidente, connue de tous, supériorité de la rache fronchaise.
Ce n'est jamais que tout allait bien mais tout allait encore mieux pour les autres. C'est toujours un accident inattendu, incompréhensible et coupable.
l'exercice est difficile mais serait déjà un peu plus jouable si on était capable de considérer la participation et la performance sportive en tant que telle , plutôt que de mettre en avant le classement.
L'exemple d'hier sur l'athlétisme ou la Française bat le record d'europe de sa discipline et donc le record de france ainsi que son record personnel mais....... est arrivée 4eme de l'épreuve et elle s'excuse de ne pas avoir pu faire mieux au micro. on marche sur la tête.....
Globalement le problème c'est la culture sportive, les JO étaient censés célébrer la participation , sachant qu'être aux JO c'est déjà une performance et une reconnaissance en soit,
les medias et a fortiori les journalistes sportifs et les commentateurs ultra chauvins qui contribuent a mettre une pression delirante sur les athlètes et qui transforment les JO en exercice de nationalisme (si on échoue on laisse tomber la france et les Francais) semblent l'avoir oublié.
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En fait, je trouve les interviews de sportifs (médaillés ou perdants) en général totalement inutiles. Je pense que dans 99% des cas, elles n'apportent rien...
Je pense que cela embête les sportifs (qui sont donc parfois obligés de répondre) et, visiblement, cela embête aussi parfois les journalistes (qui sont "obligés" d'interviewer, comme si cela faisait partie de leur métier).
En fait, les sportifs ne disent en général rien d'intéressant et cela n'est absolument pas une critique à leur égard. C'est juste que, souvent, il n'y a rien d'intéressant à dire...
Un coureur de 100 m, son activité médiatique, c'est de courir le 100 m (devant des caméras s'il est suffisamment bon pour être sélectionné dans des championnats télévisés) pas de parler devant des caméras. Ca, c'est le travail d'un acteur, d'un présentateur télé (et après leur performance d'acteur ou de présentateur, on ne leur demande pas de courir un 100 m).
Parfois, il ressort une analyse technique tactique qui peut être intéressante mais c'est rare.
A noter que parfois, les consultants télé qui sont souvent d'anciens sportifs de la discipline télévisée peuvent apporter des infos importantes sur leur sport, des éléments sur la technique, la tactique, la préparation... notamment dans les sports moins connus. Et c'est parfois intéressant (même s'il y en a de meilleurs que d'autres).
Je n'ai pas lu jusqu'au bout, sujet qui ne me passionne pas. Mais intéressant de connaitre l'existence de cette "zone mixte" avec obligation de répondre aux questions... effrayant. Et un sale boulot que celui de ces journalistes là, un peu charognards...
Sinon, bah, c'est un classement idiot avec 1 athlète ou une équipe par place, donc forcément ils ne peuvent pas tous se classer dans les 3 premiers. Donc une grande majorité n'est pas sur le podium. Ils sont tous excellents quelle que soit leur place... en fait tout ça me semble bien idiot... quand on voit une course de 100 m ou on va jusqu'au millième de seconde pour séparer 2 athlètes. L'un mérite t-il plus que l'autre d'être à la première place ?
J'a
Sinon, bah, c'est un classement idiot avec 1 athlète ou une équipe par place, donc forcément ils ne peuvent pas tous se classer dans les 3 premiers. Donc une grande majorité n'est pas sur le podium. Ils sont tous excellents quelle que soit leur place...
Sur le classement, j'avais lu ce petit passage dans un article de mediapart (bonne couverture des JO à mon avis dans cette série, avec des infos de sport, et pas uniquement) :
"Emblème de l’esprit de compétition, le tableau des médailles a toujours rendu les gens fous. Aussi absurde soit-elle, cette façon de comptabiliser les émotions pour les réduire à un classement du plus fort en dit long sur cette envie de suprématie qui nous saisit au moment des JO.
(...)
Cette folie douce a aussi parcouru Mediapart, et notamment notre data analyste Tam Kien Duong, qui a choisi (comme ça, pour le plaisir) d’indexer le tableau des médailles au « PIB par habitant normalisé en fonction du pouvoir d’achat et du dollar constant » (à voir ici en version interactive). « Cet indicateur, sans être parfait, permet d’avoir une bonne idée du niveau de vie des citoyen·nes d’un pays », explique-t-il avant de livrer son diagnostic : « Mercredi soir, 62 % des médailles avaient été gagnées par un pays économiquement très riche, alors que l’on parle d’un sixième des pays en lice aux JO (16 %). »
« En parlant des médaillé·es, on met donc surtout en avant les pays riches, renchérit-il. Ce n’est pas une grande surprise, mais c’est quand même à l’opposé d’une conception du sport qui mettrait en avant une forme d’adversité. C’est probable et facile de gagner quand tout est fait pour. On devrait plutôt célébrer les victoires d’athlètes qui défient les probabilités et n’avaient pas toutes les chances de leur côté… bref, les défavorisé·es… » Parole de data analyste. "
« À la suite du concours Reine Élisabeth de violon dans les années septante où des Asiatiques avaient obtenu les meilleures places, outre des remarques et des gestes désobligeants à leur égard de la part même de certains lauréats, des journalistes de la télévision belge ont demandé aux "spécialistes", comment il était possible que des non-Blancs aient pu développer une telle sensibilité à un art pourtant caractéristique de l’Occident, et donc hermétique aux autres. Cette interrogation angoissée indique que cet élément culturel était considéré et vécu comme indicateur de la frontière Blancs/non-Blancs ». (Racisme : peur ou haine de l’autre-différent, page 152)
La compétition, c’est aussi pour nourrir son narcissisme en se persuadant d’être plus que les autres, d’appartenir à un groupe supérieur aux autres, aux pays riches supérieurs aux pays pauvres, etc.
L'interview est en plus, obligatoire. Les sportifs et sportives "doivent passer devant les micros des médias détenteurs de droits".
Les deux phrases qui m'ont le plus choquée dans cet article.
Donc des médias achètent le droit d'humilier des personnes?
Pour que d'autres se gavent du spectacle?
Cette zone mixte est une invention diabolique, les athlètes qui la boycotteraient risquent quoi?
Pourquoi n'existerait-elle pas juste pour les "vainqueurs"? Mais ça génère sans doute des vues des athlètes qui pleurent...surtout si ils sont français...
Juste une histoire de fric comme de bien entendu.
Un chapitre du livre de Albert Jacquard "Halte aux jeux"! s'intitule "les larmes des quatrièmes"....
Bon, je n'aurait pas dû lire ni réagir à cet article en lisant le chapô :
Plusieurs journalistes de sport expliquent en quoi les interviews post-flop sont un exercice à part entière.
Il n'y a pas un problème éthique dans ce type d'interview?
La charte ne dit rien là-dessus?
L'exercice peut se montrer ingrat, stérile, mais aussi compliqué pour la presse.
Les pauvres!!!
La bonne question à poser , à ce moment crucial ; " Espérez-vous 'échapper au pelotage du Président " ?
En 1996 à Atlanta, alors que Michael Johnson vient de battre le record du monde du 200 m, il se retrouve face à un nouveau challenge : affronter les questions de Nelson Montfort. Les jugeant interminables et sans intérêt, il se casse avant la fin.
Un exemple à suivre, sachant que 28 ans plus tard, les athlètes demeurent toujours sous la menace de ses interviews
C'est pour cela que je déteste les interviews de sportifs. C'est comme la pub pour moi : une purge ! A la limite, cela peut avoir un peu d'intérêt à distance de l'événement , quand on n'est plus sous le coup de l'émotion et que l'on est capable d'analyser. D'une manière générale, je trouve cela cruel ou sans intérêt.
Le chauvinisme des commentaires aussi est difficile à supporter : on ne s'intéresse qu'aux performances de l'athlète maison, même si un autre athlète réalise une performance magnifique... Cela devrait être l'intérêt sportif d'abord. Heureusement ce type de commentaires n'est pas systématique.