Covid : une surmortalité incontestable... mais contestée
Pour le journaliste Jean Quatremer, la surmortalité liée au Covid-19 n'a rien de flagrant. Quant au sociologue Laurent Mucchielli, qui a participé à la dernière émission d'Arrêt sur images, il ne voit pas celle de la seconde vague, qu'il estime liée à la mortalité saisonnière, plus importante en hiver. Vérifications.
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"J'estime que c'est un débat légitime, et non "négationniste" comme l'a dit Lehmann : le confinement est-il un outil adapté ?
En fait, Daniel n'a pas bien compris. Ce n'est pas le débat qui est négationniste (ca voudrait dire quoi, d'ailleurs, u(...)
Je ne sais pas combien il y aura de surmortalité en définitive, mais un truc de sûr, c’est qu’on va tous finir chez l’ophtalmo à force de regarder des graphiques pétés de 18 746 courbes en dent de scie.
(...)Il y a débat à avoir. Le collectif reinfo Covid est très intéressant. Et les chiffres et constats du Dr Fouché également. Lors de la dernière émission d’arrêt sur image, la discussion n’a pas abordé la question clef : les conséquences du confin(...)
Derniers commentaires
Le copinage entre Lehmann et Schneidermann était bien un pénible.
C'était un tribunal : deux copains qui interrogent et attaquent un suspect, avec un autre faire-valoir pour apporter les éléments à charge, travaillant pour un des copains... Du beau journalisme.
Sur la saturation des hôpitaux et les transferts de patients, j'avais écrit moi-même un billet sur Mediapart, que Daniel Schneidermann peut aller lire.
Il y apprendra qu'en 2016, le NHS avait conclut un partenariat avec l'hôpital de Calais pour y transférer des malades britanniques. Voici le passage évoqué:
"La situation de 2018 n’était pas propre à la France, puisque la saturation des hôpitaux, plus que l’épidémie de grippe, contraignait les Anglais à se faire soigner à Calais. Theresa May avait dû prononcer ses excuses, « après l'annulation de 55 opérations jugées non-urgentes et alors que les hôpitaux [saturaient][vii]. Cette situation de saturation avait été prévue en amont, mais la réponse n’était pas tout à fait celle attendue : un partenariat avait été conclu en 2016 entre le NHS et le centre hospitalier de Calais, afin que ce dernier pallie l’insuffisance du système de santé britannique ! "
En 2018, on avait donc une annulation de 55 opérations jugées non-urgentes et une saturation des hôpitaux dans le sud-est de l'Angleterre. Cela fait donc si longtemps que les médias ne font pas leur boulot ?
Le lien vers mon billet, qui traitait de la saturation des hôpitaux : https://blogs.mediapart.fr/le-blog-de-boris/blog/190320/macron-va-demissionner
Sur le délire médiatique sur la question des masques, par exemple, j'ai aussi écrit ça :
Des nouvelles du "modèle suédois" pour ceux qui aiment bien en parler...
New infections and hospital admissions have surged in Sweden as the country battles a second wave of the coronavirus pandemic that officials had hoped its light-touch, anti-lockdown approach would mitigate.
Je pense que c'est peut-être le problème de ne se focaliser que sur cette période de pic épidémique.
Je m'explique.
Parmi les morts du covid, il y a un certain nombre d'entre eux qui seraient morts d'autres choses au cours de l'année (crise cardiaque, cancer, vieillesse, accidents). Car je le rappelle, l'immense majorité des morts du covid sont des personnes très agées et très affaiblies.
Par exemple, il est possible qu'en 2020 il y ait moins de morts de vieillesse que les précédentes années.
De même, les restrictions et le confinement ont bousculé certainement les chiffres habituels des autres morts.
Je pense aux plus évidents : les morts sur les routes, les accidents de travail.
A mon avis personne n'a tord ou raison, juste... on ne sait pas à l'heure actuelle.
Surtout que l'épidémie est toujours là.
Pour tirer le bilan de la mortalité en France en 2020 il faudra attendre au moins courant 2021 afin que tous ces chiffres soient consolidés.
Si on avait confiné 15 jours plus tôt on aurait eu très peu de surmortalité et donc d'après qq'uns on aurait encore moins dû se confiner. Moralité si on agit tôt il ne se passe rien et donc on a tord d'agir et si on ne fait rien ils râlent que rien a été fait.
Pour une fois je compatis avec nos dirigeants car à tous les coups ils perdent...
Moi j’aimerais quand même bien savoir ce qu’on compte en définitive et avec quoi on compare !
A propos: on a dénombré combien de personnes entre les mois de Mai et Septembre qui ont apporté leur soutien aux personnels des hôpitaux qui demandaient des moyens supplémentaires ? Combien ?
PS: J’ai vu l’émission d’Arte sur le ou la Covid ; Elle est effectivement bien intéressante.
ASI se met maintenant à appliquer le précepte qu'elle critiquait chez Morandini (oui, oui) : un article avec une info fausse puis un article avec l'info rectifiée, ça fait deux fois plus d'articles. Triste.
Je pense que vous vous trompez sur plusieurs points :
- Pour la question de la surmortalité ce qu'il faut comparer c'est le nombre total de morts sur une "saison hivernale complète", d'octobre à avril et non pas seulement sur mars-avril, sinon on compare le pic épidémique du covid à des mois où il ne se passe presque rien en temps normal.
Et pour interpréter les chiffres correctement il faut tenir compte de ce qu'on appelle l'effet de moisson : par exemple beaucoup de personnes en fin de vie sont mortes du covid en mars-avril parce qu'elles n'étaient pas mortes de la grippe qui a été particulièrement faible à l'hiver 2019-20. Ou dit de manière moins crue, ces personnes seraient probablement mortes de la grippe si celle-ci avait était sévère cette année-là, ce qui aurait réduit les chiffres du covid d'autant. Ainsi on observe pour 2019-20 une surmortalité de l'ordre de 20000 décès, réellement supérieure à celle d'il y a deux ans (15000) mais pas tant que ça. Quand on compare la réaction des autorités il y a deux ans à celle de cette année on peut se poser des questions.
Mais surtout ce qu'il va falloir regarder c'est la mortalité de la saison 2020-21. Si elle est de nouveau de l'ordre des 20000 on pourra dire que ce virus nous a causé des dégâts inhabituels. Si ce n'est pas le cas on comprendra qu'il s'agissait essentiellement d'un effet de moisson, combiné à la nouveauté d'un virus dont la mortalité n'est en fait peut-être pas tellement différente de celle de la grippe saisonnière.
- Pour la deuxième vague, ne faites pas semblant de ne pas voir : en termes de surmortalité, ce qui se passe en ce moment ressemble bien davantage à ce qui se passe habituellement à la même saison qu'à ce qui s'est passé au printemps. Et les projections en pointillés sur vos courbes ne trompent que les gens qui veulent bien être trompés : le pic de contamination a été atteint dans la plupart des régions (j'écris le 11/11) et il le sera au niveau national avant la mi-novembre. Les pics d'hospitalisation, puis de mortalité, le suivront avec quelques jours de retard et les pointillés ne correspondent qu'à la volonté de certains de faire peur pour justifier les mesures disproportionnées qui ont été prises.
- Enfin pour les traitements, j'ai été abasourdi que dans votre émission vous les considériez comme un gros mot ! L'hydroxychloroquine a été utilisée dans de nombreux pays pour soigner les patients atteints du covid avec d'assez bons résultats dès lors qu'elle était prescrite suffisamment tôt dans le développement de la maladie. Les études qui occultent ce paramètre (le traitement précoce) ne sont pas suffisamment précises.
N'en déplaise à l'ANSM, sur les plus de 160 articles de recherche qui sont sorti sur le sujet, plus des deux-tiers concluent à l'efficacité de l'hydroxychloroquine (voir le site c19study.com). Mais surtout sur la vingtaine qui se focalisent sur les traitements précoces, la totalité conclut à l'efficacité (!) J'ai bien peur que ceux qui s'acharnent à dire le contraire soient des gens peu scrupuleux ou de fieffés menteurs. Mais je doute que l'arrivée du vaccin-miracle suffise à laisser ce fait inconnu du grand public, le scandale que constitue l'interdiction de ce médicament n'a pas fini de faire des vagues et vous n'avez aucune raison de fermer les yeux là-dessus.
Au final, je regrette comme Laurent Mucchielli que le débat ait été de si bas niveau. La grossièreté de Christian Lehmann n'aurait que partiellement caché son manque d'arguments si vous ne l'aviez pas laissé changer de sujet à sa guise. Mais amalgamer les arguments de Laurent Toubiana ou de Jean-François Toussaint aux débilités de Yann Moix, ce n'est pas du niveau d'ASI. Il y avait pourtant tant de questions intéressantes à aborder. J'espère sincèrement que la prochaine fois que vous ferez une émission sur le sujet ce sera avec plus d'esprit critique sur les aberrations de la politique actuelle et que vous tenterez de mettre à jour les mécanismes de communication qui nous ont poussés à croire qu'un nouveau confinement pouvait se justifier, au lieu de voir que notre problème immédiat est bien que les médecins de ville n'ont pas le droit de soigner et que nos hôpitaux n'ont pas les moyens humains de faire face seuls, deux choses qui sont le résultat de choix politiques qu'il faut d'urgence questionner.
Bonjour à toutes et à tous,
Il me semble que, pour interpréter les chiffres de mortalité de la première vague, le niveau national n'est pas le bon.
En effet, à cette période, il y avait seulement deux régions très fortement atteintes par l'épidémie de Covid 19 : Le Grand Est et l'Ile-de-France.
Mais le Roi de France a décidé de confiner tout le pays, sans faire aucune distinction entre les situations épidémiques locales.
Dans le département du Puy-de-Dôme, où je demeure, les cas de malades du Covid ont pu se compter sur les doigts de deux mains (environ :-)), mais, puisque nous avons été très sévèrement confinés et surveillés, il y a eu beaucoup moins d'accidents de la route, de morts de la grippe, de crises cardiaques, d'accidents du travail, etc.
Nous avons donc eu une légère sous-mortalité au printemps 2020 par rapport aux printemps des années précédentes.
(j'ai pris mes renseignements sur le site de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes : https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/publications-de-sante-publique-france-en-region-auvergne-rhone-alpes-cire-ara?parent=7473).
Ce phénomène a dû se produire également dans d'autres départements peu ou pas touchés par l'épidémie.
Donc, regarder les chiffres de mortalité au niveau national revient à noyer la surmortalité des régions fortement atteintes par l'épidémie dans une "moyenne" nationale qui ne veut rien dire.
Cette analyse ne s'applique pas à la deuxième vague épidémique qui, elle touche beaucoup plus de régions.
j'ai évité cette émission; et je regrette pas quand je vois le genre d'arguments et la mauvaise foi absolu de Muchielli; la même qu'on retrouve un peu partout où on te sort un graphique qui te permet pas du tout de se rendre compte de la nature de l'évenement (un peu comme si prenais une photo de la terre vue d'espace et que je disais "regardez on ne voit pas de vaches; c'est la preuve qu'il n'y a pas de vaches sur Terre")
l'émission qu'aurait dû faire @si, c'est finalement Arte qui la faite et la programmée ce soir mardi 10 novembre à 20h30. ( avec certes des moyens supérieur)
J'invite tout le monde quelque soit son idée sur la Covid à regarder cet excellent travail.
Pas de drame excessif, pas d'excès de paroles, ni d'insultes; mais des faits et des questions légitimes
tomber dessus par hasard m'a presque réconcilié avec la télévision.
Merci ARTE !!!!!!!!!!!!!!
C'est trop le bordel pour estimer une surmortalité aussi subtile, car le contexte est différent.
Le confinement a fait diminuer les morts de la route, moins de pollution a du permettre de sauver d'autres vies, par contre plus de décédés en conflits familiaux, et en compagnie de policiers, sans parler d'opérations repoussées qui a force cause méfaits, de gens non pris en charge assez vite pour cause de saturation du service médical, etc...
Ensuite pour déterminer la cause d'une mort, voilà un autre bronx, entre gens morts chez eux découverts bien tard, des multipathologiques non testés du covid, ou d'autres testés positifs en phase terminale d'un cancer, de simples symptomes de la grippe pouvant suffire à classer une mort à coronavirus, et un paquet de morts en Epahd n'ont pas été testé du covid également...
Bref c'est un faux débat, le vrai débat devant être est-ce que l'on peut économiser sur la santé? La maladie ne pouvant pas être comme un effet positif, pouvoir imaginer faire de la rentabilité avec le mal-être est superbement casse gueule...
Guérir, avec ou sans séquelles :
https://www.arte.tv/fr/videos/090637-063-A/arte-regards-covid-19-les-lendemains-de-la-maladie/
"L'échelle du graphique est soigneusement choisie pour ne pas qu'on se rende compte que la surmortalité du printemps 2020 est extraordinaire comparée aux autres années".
C'est quoi ce délire ?
Comment attribuer un tel dessein au logiciel qui élabore ce graphique sur le site de l'Insee ? Un logiciel conçu bien avant l'émergence de l'épidémie !
N'étant ni démographe, ni fact-checker ( à Dieu ne plaise !...) et plus guère journaliste, sauf honoraire et donc loin des fronts, il me semblerait indécent de m'engager avec des certitudes dans ces batailles de graphiques, de courbes et de chiffres.
Mais il me vient quelques réflexions simplement humaines qui accentuent chaque jour ma perplexité. De quoi parle-ton ? de vie et de mort, d'êtres humains, du destin d'un peuple, de ses rapports avec l'ensemble de l'humanité. Et tout cela ne me semble pas seulement affaire de chiffres.
Bien des nuances - et le mot est faible - échappent à tous ces graphiques, ce qui accentue à mes yeux leurs caractères sommaires, insuffisants, fallacieux parfois.
Un seul exemple. Peut-on vraiment mettre en comparaison dans une balance chiffrée la vie d'un adolescent et celle d'un nonagénaire ? N'est-il pas plus pertinent, si comparaisons chiffrées il doit y avoir, de parler d'espérances de de vie plutôt que de vie/vs/mort ?
Les média ont de grande responsabilités dans tout cela. Jouent-ils convenablement leur rôle ? J'en doute de plus en plus. Prenons les grandes chaînes de TV, les nationales. Pourquoi pas un seul débat de fond d'envergure confrontant scientifiques et politiques des deux grandes tendances - rassuristes/alarmistes - semble-t-il possible à organiser ? Sommes-nous vraiment en état de guerre ou en voie d'infantilisation ?
J'ai jeté hier soir un oeil à la série de France 2 consacrée à De Gaullle. Le spectacle de Francis Huster singeant Malraux m'a semblé apporter quelques réponses. La débilité de ce guignol me confirme que la télé sert de plus en plus à l'abrutissement général. Hélas, le reste des médias me paraît de plus en plus à la traîne. Arrêt sur Images lui-même...
Si je lis bien l'article, je constate tout de même que les chiffres présentés dans les média mainstream sont exagérés : on nous martelait hier qu'on avait passé les barre des 40000 morts du covid en France, or on s'aperçoit qu'en septembre la surmortalité n'était "que" de 23000 et qu'on ne pouvait avec certitude les attribuer tous au covid (effectivement, on a bien vu les conséquences des autres pathologies non traités ou non détectées, sans parler de l'effet confinement, notamment sur les personnes agées).
Il y a donc bien un problème de chiffre qui ouvre la porte à un débat.
D'autant qu'on nous dit également dans l'article que l'épidémie de grippe d'il y a quatre ans, un passé pourtant pas si éloigné, a fait davantage de morts, alors que les superlatifs fusent en permanence pour nous expliquer à quel point cette épidémie est sans précédent.
Ne vaudrait-il pas mieux cesser d'hystériser le débat pour poser les questions sereinement, autant que faire se peut dans une société minée par la peur ?
Ah, un " journaliste" bon petit soldat reçoit la bénédiction du chef... Un bon point pour la fin de l'année, bientôt l'image. Un article à charge qui décrédibilise Laurent Mucchielli ce complotiste négationniste et j'en passe.... Mais, le chef et son petit soldat ont-ils prévu un droit de réponse au scélérat ?? Raymond Mathieu
J’ai l’impression que la question n’est pas bien posée.
Est-ce qu’on discute de l’épidémie ou de la surmortalité ?
L’epidemie est bien réelle : on meurt du COVID-19, et ce de manière exponentielle. Mais pendant ce temps, on meurt *moins* d’autres choses.
Résultat, le pic de mortalité n’est pas très visible.
On s’en rend bien compte en regardant les 4 derniers graphiques publiés Le Monde :
Or le confinement n’est pas une réponse au nombre de morts (on ne peut pas empêcher les gens de vivre, voire de faire des conneries, et donc de mourir), mais aux morts dues à l’épidémie.
D’où le débat qui devra être posé un jour : en voulant « quoiqu’il en coûte » éviter cette épidémie, l’humanité ne précipite elle pas sa perte ?
Quels sont les intérêts des négationnistes du Covid ?
Est-ce vraiment idéologique ? Ils sont persuadés que la maladie n'est pas très grave (auquel cas ils sont incompétents) ?
Est-ce intéressé ? Ils sont missionnés par des think-tanks pour refocaliser les gens sur le métro-boulot-dodo (à quoi bon, c'est déjà ce que fait le gouvernement) ?
C'est une occasion de se faire de la pub en se faisant inviter sur les plateaux TV ?
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"L'échelle du graphique est soigneusement choisie pour ne pas qu'on se rende compte que la surmortalité du printemps 2020 est extraordinaire comparée aux autres années"
Hmm vraiment? L'axe des X va de 1994 a 2020, de toute évidence le graphique cherche à montrer à quoi ressemble la mortalité sur une longue période. L'axe des Y va du minimum au maximum, donc on voit tout très bien. L'échelle est linéaire. On ne peut pas faire plus simple comme graphique, il n'y a pas d'astuce.
Le graphique que présente Vincent Glad sur twitter est complètement différent, il montre autre chose, il montre la mortalité sur une année, en superposant plusieurs années, ce qui permet de voit des pics placés à différents moments de l'année.
Les deux graphiques sont aussi valides l'un que l'autre, ils montrent des choses différentes. Il n'y a pas de raison de les opposer, au contraire ils se complètent très bien, on devrait montrer les 2. C'est dommage que V. Glad utilise le terme "soigneusement choisie blablabla" et choisisse de dénigrer L. Muchielli, comme si in fine son graphique était le bon, et l'autre gaphique une infame manipulation du mechant complotiste.
La contraction des abscisses sur le graph de Muchielli entraine de facto une perte d'information. En effet, admettons que chaque année il existe un pic à X décés en Novembre. Vous verrez pour chacune de ces périodes en novembre un pic. Mais si ce pic à X décés (journalier,? mensuel? ce n'est pas défini d'ailleurs dans ce graph) s'étend sur 2 ou 3 mois, le nombre de mort sera bien plus important, et pourtant sur cette représentation, 3 mois ou 1 mois représente une variation tellement infime de largeur de pic qu'on ne peut percevoir la différence.
C'est l'intégrale du signal qui compte, pas l'intensité max de celui ci qui compte.
La représentation que présente glad est donc plus à même de montrer ces variations.
Ca donne un pic de nombre de morts sur le mois de Novembre 2016 à Fev 2017 de 223 000 morts. Ce pic semble particulièrement élevé en 2017 par rapport au 20 dernières années.
Le pic de 2020 sur Fev-Mai monte à 226 000 morts, pic centré une période plutôt basse en nombre de morts habituellement.
Si vous prenez la même période sur les 10 années précédentes vous voyez sur cette période, moins de morts. En 2017 vous obtenez 194 000, en 2018: 206k morts.
Si on considère qu'on a arrété l'épidémie grace au violent coup de frein sur le R0 lors du premier confinement, on a donc 20K morts supplémentaires dans des conditions de vie sociale anormales.
Si on compare le pic de Janvier 2017 à celui de Mars 2020, le nombre de morts est équivalent mais encore une fois à condition de vie sociale totalement différente. Donc les projections sans confinement auraient amené à une surmortalité bien supérieure.
Et encore une fois je compare des situations extremes. si on compare à la moyenne la surmortalité apparait (mathématiquement logique) encore plus importante.
> La contraction des abscisses sur le graph de Muchielli entraine de facto une perte d'information
... et permet de voir autre chose. C'est un peu l'idée, quand on prend de la distance, de perdre les détails, pour mieux voir les grandes lignes.
Donc autant le graph de Glad permet de voir finement les pics, à la semaine près, autant le graph de Muchielli permet de voir que finalement toutes les années se ressemblent quand même un peu, et 2020 n'apparaît pas comme une année exceptionnelle (du moins jusqu'à maintenant).
L'outil de l'INSEE mentionné par eponine ci-dessus est pas mal:
https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/000436394#Graphique
En fait, le graph de Muchielli vient exactement de là, c'est juste une capture d'écran d'un graph pris sur le site de l'INSEE. Et les données sur ce site ne sont pas assez précises pour rendre compte du pic du printemps, c'est tout. Rien à voir avec "choisir soigneusement l'échelle pour ne pas qu'on se rende compte que la surmortalité du printemps 2020". C'est les données de l'INSEE telles quelles, y'a pas de trucage, vous pouvez aller sur le site et regarder par vous-même.
Mon analyse se porte sur les données de l'insee et Muchielli. Et non, le graph ne montre pas ce que vous dites si on se penche sur les détails. C'est certain qu'en survolant, on voit une série de pics qui se ressemblent un peu. Mais les maths ce n'est pas ca, c'est un peu plus précis. La science c'est une question de mise en perspective, de recul, de calculs, de détermination de biais, ce n'est pas quelque chose qu'on survole
Et mon commentaire initial porte sur les propos de Glad, qui accuse Muchielli de "choisir soigneusement" une certaine echelle pour masquer la réalité, alors qu'il ne fait que reproduire les données de l'INSEE telles quelles, et consultables par tout un chacun. Ce sont ces accusations que je trouve déplacées.
Il a choisi ce graph, cette représentation car sa lecture rapide ne laisse rien apparaître, ce qui correspond à ce qu'il veut montrer (seule une analyse détaillée de ces données permet d'en ressortir la substantifique moelle) . Il aurait pu choisir un autre graph à la lecture plus simple (celui de Glad) pour mettre en évidence le phénomène (ou l'absence de phénomène) recherché.
En sociologue du CNRS qui utilise sa position comme argument d'autorité, il sait ce qu'il fait (je lui donne le bénéfice du doute quant à ses compétence mathématiques). C'est donc sciemment qu'il a utilisé ce graph, avec cette représentation, dont l'échelle gomme les effets qu'il veut masquer.
Je pense que le fait qu'en sociologie l'échelle quotidienne a rarement du sens, ne serais-ce qu'a cause de la précision des données. Le sujet de Mucchielli, l'autoritarisme de l'Etat joue aussi dans ses biais.
C'est dommage qu'il s'arqueboute sur cette idér de non surmortalité, car un spéciliste crédible des dérives autoritaires ce ne serais pas du luxe en ce moment.
On peut lui donner le bénéfice du doute sur ce point, mais pour avoir suivi ses différents papiers sur le sujet depuis Mars, cette lacune est une constante qui devient à mes yeux un biais volontaire. Le débat aurait été intéressant Alexis en effet, mais en partant sur des bases communes. A partir du moment où l'on nie la base du débat (épidémie), le débat sur le sujet de fond du confinement n'est plus possible. Il n'était donc pas le bon débatteur à inviter.
Je suis entièrement d'accord.
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Salut JeanBat ca fait un bail ;)
Pas de "seconde vague" épidémique, pas de vrais morts du covid donc pourquoi confiner en partant de ce constat là?
Le premier est un graphique classique de suivi de la mortalité dans le temps. Il ne repose sur aucune hypothèse concernant l'épidémie de covid-19.
Le second est un graphique ad hoc, pour mettre en valeur la dimension exceptionnelle (hypothèse implicite) du pic épidémique.
Après, une série statistique ou un graphique ne sont jamais qu'une représentation simplifiée d'un phénomène, représentation reposant toujours sur des hypothèses, voire des postulats, explicites ou pas.
Elles peuvent nous aider à accepter - ou à rejeter - une théorie concernant le réel (par ex. "c'est une 2ème vague", "c'est un pic saisonnier"). Ils ne nous disent jamais ce qu'il est vraiment.
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Bonjour et merci pour l'article. Étrange démarche (pour rester mesuré) du taulier consistant à demander à chaque invité de venir avec ses courbes, par souci d'équité de traitement. Ici, il y a forcément (au moins) un des deux qui truanderait. Demander des courbes à chacun, c'est créer les conditions de diffusion d'au moins une fake news. C'est par construction les pousser à la ruse, au mensonge par omission, c'est par construction nous exposer à l'intox. Les courbes c'est vous qui devez les produire, les travailler en amont, et les présenter aux invités. Sinon soit vous validez le clash comme résultat garanti par la confrontation des courbes, soit vous validez a priori la narration trumpienne des "faits alternatifs", et des débats piégés qui en découlent. C'est vraiment très gênant, franchement. Et que L. Muchielli se soit tiré une balle dans le pied ne démontre rien, en tout cas pas l'utilité de la procédure. Un prochain, plus malin, ne se tirera pas une balle dans le pied et vous lui offrirez alors une tribune de désinformation. Il y a un rapport aux maths et aux stats qui a du mal à passer à @si, malgré les récents et prometteurs renforts scientifiques. A qui je dis : Éveillez votre boss, courage!
Je ne sais pas combien il y aura de surmortalité en définitive, mais un truc de sûr, c’est qu’on va tous finir chez l’ophtalmo à force de regarder des graphiques pétés de 18 746 courbes en dent de scie.
4mer ajoute une corde à son arc toutologue et cela étonne ?
Il y a débat à avoir. Le collectif reinfo Covid est très intéressant. Et les chiffres et constats du Dr Fouché également. Lors de la dernière émission d’arrêt sur image, la discussion n’a pas abordé la question clef : les conséquences du confinement seraient pire que les bienfaits. C’est vraiment dommage, le débat n’a pas eu lieu.
"J'estime que c'est un débat légitime, et non "négationniste" comme l'a dit Lehmann : le confinement est-il un outil adapté ?
En fait, Daniel n'a pas bien compris. Ce n'est pas le débat qui est négationniste (ca voudrait dire quoi, d'ailleurs, un débat négationniste?) mais c'est Mucchielli qui est négationniste car il nie l'existence de la seconde vague.
Quant à savoir si le confinement est adapté, je pense que la réponse est assez simple: quand il y a 100 000 nouvelles contaminations/jour, c'est tout simplement la seule réponse que l'on peut mettre en place; les alternatives (comme tracer et isoler les malades) ne sont possible que s'il y a beaucoup moins de cas (et qu'on a suffisament de tests pour détecter rapidement toute nouvelle contamination avant que le contaminé ne puisse diffuser la maladie à son tour).
Vous avez bien fait d'inviter Mucchielli, comme, toutes proportions gardées, Denis Robert avait bien fait d'inviter Étienne Chouard. Ça permet de clarifier rapidement et facilement les choses.
J'ajoute que sur le site de l'INSEE, la 2eme vague est d'ores et déjà visible dans certaines régions en terme d'excès de mortalité, pas dans toutes, mais clairement en Auvergne-rhone-alpes et en PACA. Bizarrement, ce sont celles qui ont enregistré un grand nombre de tests positifs depuis la rentrée...
Les données INSEE avec une courbe qui me paraît plus simple et plus claire que celles que vous montrez (surtout sur un écran de smartphone) et avec la synthèse
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4923977?sommaire=4487854
"Pour moi, la faiblesse de Mucchielli n'est pas qu'il conteste le confinement, mais qu'il conteste... l'épidémie" - et le confinement n'est pas en rapport avec l'épidémie ?