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Délivrons Todd du portnaouak !

Le problème d'Emmanuel Todd, c'est que ses livres, comme ses interviews et ses émissions

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On est pas d'accord, ce que denonce Todd c'est exactement ce que dit Sibony : "le réflexe dominant de l'Occidental est la "culpabilité perverse", inversion de la certitude coloniale : il se croit toujours tellement supérieur que celui qu'il attaque ne peut être que sa victime ! "


"En adoptant cette politique inspirée par la peur, l'Europe trahit l'attente de nombreux musulmans, ceux qui sont aussi dans la peur, la même, et qui attendent que des lois démocratiques fermement appliquées les protègent de l'islamisme. "

" l'intégrisme et le déni produisent à la longue une vraie méfiance envers l'islam, dans un cercle vicieux que seul peut arrêter une décision de franchise polie, de fermeté respectueuse et non une compréhension inclusive qui croit pouvoir tout inclure tant elle se sent supérieure..."

On ne pourrais pas mieu resumer ce que Todd dit .

C'est bien le probleme en france actuellement, vous pensez comprendre ce qui dit l'intellectuel, alors que vous lui mettez une etiquette en fonction des mots qu'il utilise . Et quand todd explique que l'antisemitisme revient ,incarner dans les jeunes de banlieux, j'ai pas l'impression qu'il nie le probleme.


En realité il y a bien moins d'opposition que la presse ne le fait penser .

Il y a clairement une molesse bourgeoise, une sorte de boyscoutisme generaliser, d'etre gentil pour se regarder etre gentil , de s'autosencurer de maniere bizar, et de soutenir un camps comme on supporte un club de foot : super enervant, immature et narcissique
A propos de cette "religion d'opprimés, de la mauvaise conscience et du ressentiment néo-coloniaux", évoqués à la fin de cette chronique, une toute autre analyse, celle du philosophe Daniel Sibony (découverte dans Marianne), dont voici quelques extraits (en italique, les phrases directement tirées de son dernier essai, Le Grand Malentendu) :

Les musulmans qui proposent de réformer le Coran (sont cités Ghaleb Bencheikh, Abdennour Bidar et le regretté Abdelwahab Meddeb) contenant des appels agressifs auxquels il est normal que certains fidèles veuillent répondre, tant que ces appels ne sont pas déclarés obsolètes, ou propres à une époque révolue, ne semblent guère entendus par les responsables politiques européens.
Selon Sibony, ces derniers sont islamophobes au sens simple du terme; ils ont peur de l'islam [...]

Les jeunes djihadistes, les jeunes antisémites, convertis ou pas, exaltent de bonne foi leur idéologie : non sans raison puisqu'elle les porte, elle les soutient, elle leur donne un idéal qui permet d'écraser les petits idéaux ambiants, avec le réconfort d'une identité qu'on croit supérieure à toute autre.

Mais au lieu de voir le programme commun à l'Etat islamique là-bas et à Mohamed Merah ici (les noeuds cruciaux du Texte touchant les "autres", ceux qui résistent au vrai islam, ces autres étant les juifs, les chrétiens) le réflexe dominant de l'Occidental est la "culpabilité perverse", inversion de la certitude coloniale : il se croit toujours tellement supérieur que celui qu'il attaque ne peut être que sa victime ! Il cherche alors des raisons de s'en vouloir. Cette culpabilité porte sur trois grands thèmes : le colonialisme, la traite des Noirs, les croisades. Or, sur chacun de ses thèmes, le monde arabe à été à la pointe.
Le colonialisme islamique a duré des siècles, sa traite des Noirs a été plus importante en durée et en victimes que celle de l'Occident et les croisades étaient des répliques moyenâgeuses aux conquêtes, au nom du Croissant, des lieux saints de la chrétienté.

Daniel Sibony, qui voit dans cette "morale de luxe" une forme de mépris, diagnostique un effet de la "charité chrétienne", comprendre "l'autre" quoi qu'il fasse, pour un résultat désastreux. Là-bas, l'Europe laisse s'éteindre les chrétiens d'Orient par esprit de charité. Ici, l'Europe a peur, les musulmans modérés ont peur, et les islamistes de tout bord ne cherchent qu'à faire peur.
Lui aussi pense que la majorité des musulmans sont victimes : En adoptant cette politique inspirée par la peur, l'Europe trahit l'attente de nombreux musulmans, ceux qui sont aussi dans la peur, la même, et qui attendent que des lois démocratiques fermement appliquées les protègent de l'islamisme.
Il parle même du drame de l'immigration musulmane en Europe, laquelle pensait échapper aux lois de la oumma, mais est livrée, d'un côté à des activistes militants, voire violents, et de l'autre, à des militants du déni, qui cultivent soigneusement l'idée qu'il n'y a pas de problème.
Pour Sibony, l'intégrisme et le déni produisent à la longue une vraie méfiance envers l'islam, dans un cercle vicieux que seul peut arrêter une décision de franchise polie, de fermeté respectueuse et non une compréhension inclusive qui croit pouvoir tout inclure tant elle se sent supérieure...
Todd parle-t-il dans son livre du deuil ?

Je lis les manifestations autour des attentats de janvier comme des grands moments d’expression du deuil.

Les personnes qui manifestaient avaient au moins un « proche » dans les victimes des attentats de Charlie Hebdo.
Comme on a pu le lire même ici dans les forums, untel se rappelait Cabu à la télé, Charb par-ci, Wolinski je-me-souviens.
Et ce dessin de Tignous que j’ai à la maison qui raconte que ma coiffeuse coiffe Sarkozy (je ne vous en ai pas parlé).

J’ai vu autour de moi des gens profondément touchés. Moi-même, malgré la vie qui courrait, j’avais le sentiment de le vivre,
ce deuil national, d’en être remplie.

Et ces pancartes Je suis Charlie, texte blanc sur fond noir, avec son filet blanc tout autour (les imprimantes ont besoin de laisser
une partie non imprimée pour la prise) ? N’étaient-elles pas un faire-part de décès ?

J’ai vu en vrai les fleurs autour de l’Hyper Cacher. Tu les a vues, Emmanuel ?
Todd est comme nous tous: dès qu'il sort de son domaine d'expertise, il peut raconter des conneries. Autre exemple de tels dérapages, Chomsky et ses soutiens sans objet à la liberté d'expression des négationnistes Faurisson et Reynouard ainsi que son analyse très personnelle du génocide cambodgien par les khmers rouges. Ce n'est pourtant pas une raison de jeter le bébé avec l'eau du bain. Tood, Chosmky et d'autres ont par ailleurs des points de vue intéressants mais il ne faut suivre personne sans tenter, au moins, de réflechir, même si ce n'est pas confortable. Il est plus simple de croire que de penser ...
@sleepless: non, il ne dit pas que le flash vient de l'arrestation d'un gamin de 8 ans, il conclue tout son premier paragraphe par cette phrase; c'est à dire qu'il commence par dire qu'une réaction à chaud sur les évènements de Janvier lui a été impossible pas par besoin de recul, mais parce que la société civile (manif', journalistes, personnalités publiques) convoquée par le gouvernement (aide par la police) a empêché tout parole critique. Il mélange les manifestations-qui ont commencées avant le 11 janvier, dès le 7 des gens sont descendus dans la rue- avec l'entretien d'un comédien. Il fait semblant de ne pas comprendre que les flics applaudis à ce moment étaient plus un hommage à la gardienne de la paix abattue et au garde du corps de Charb exécuté qu'à la demande d'une dictature policière.La dérive qui a suivi les attentats (un gamin de 8 ans entendu par la police) a été immédiatement rapportée et dénoncée par cette même société civile. Et il conclue ce premier paragraphe plein d'amalgames et de confusion par "flash totalitaire". S'il y a un raccourci dégueulasse quelque part, il se trouve chez Todd.
Par contre, on comprend bien, dès les premières lignes, que dès janvier, sa théorie était déjà toute prête, qu'il n'y avait plus qu'à trouver les bonnes cartes...
Deux semaines d'un relatif éloignement géographique, m'ont fait rater le passionnant débat @sien autour de Caroline Fourest.
J'en éprouve pour le coup une énorme frustration. Mais je ne doute pas que d'autres occasions de parler d'elle se présenteront.

Todd, lui, est moins médiatisé, bien qu'il ne recule devant rien pour se faire remarquer. En osant, par exemple, des phrases comme celle-ci : La France aux commandes (celle de "Je suis Charlie "), c'est celle qui a été antidreyfusarde, catholique, vichyste...
Ce type prend des risques insensés. Pas celui de passer pour con, non, ça il a l'habitude. Avec son "hollandisme révolutionnaire", il avait déjà explosé les limites de la bêtise autosatisfaite.
Mais moi qui fais partie des soutiens de Charlie... bon, me faire traiter d'antidreyfusard passe encore, tout le monde a à peu près oublié qui était Dreyfus... de catho, on peut pas dire que ceux qui s'expriment sur ce forum aient inventé l'eau tiède, mais c'est plutôt anodin comme invective... mais de pétainiste, putain !... la fatwa bien pourrie que je placerais sur sa tête, si les athées avait la possibilité d'en lancer !
Quand on songe, en comparaison, que Caroline Fourest, pas folle la guèpe, ne s'attaque qu'aux fachos, aux intégristes et autres extrémistes. Tous parfaitement inoffensifs...
Ce mercredi 15 avril 2015, la rédaction de Charlie Hebdo a reçu le « Prix Jean-Luc Lagardère du journaliste de l'année ».

« en présence du premier ministre et de Fleur Pellerin qui se prend un petit tacle de Manuel Valls qui fait référence à sa phrase maladroite sur la différence entre France Inter et les autres radios, sous l'oeil rigolard de Denis Olivennes, président de Lagardère Active » http://www.lefigaro.fr/vox/culture/2015/04/17/31006-20150417ARTFIG00270-valerie-pecresse-rocky-de-l-ile-de-france-valls-le-matador-la-semaine-d-anne-fulda.php
Injurieux, malhonnête! Caroline Fourest sur Emmanuel Todd, au journal de FR3 ce soir (ses derniers mots).
C'est juste les mots que je cherchais.
Todd est démographe, sociologue, anthropologue, politologue...mais peut-être qu'en philosophie ou en théologie ça n'a pas suivi.
Je l'ai fini, et je ne suis pas éblouie par la démonstration.
J'ai vu, hier au Grand Journal, que Todd se vantait de l'avoir écrit en 30 jours; ça se sent. Et qu'il l'écrivait afin de dépasser l'émotion. Rien n'est moins sûr, c'est un livre qui malgré les cartes, les chiffres et les références historiques et géopolitiques (enfin, uniquement celles qui l'arrangent) flirtent parfois avec l'ésotérisme. J'ai même des doutes quant à la possibilité d'un débat possible sur un tel texte. J'ai eu parfois l'impression que débattre avec ça serait comme débattre avec un astrologue qui aurait tracé une carte astrale et qui à chaque fois que l'on avancerait tel ou tel argument politique répondrait "Attendez ! Mes calculs sont rigoureux, la lune ce jour là est était dans la constellation du Cancer, il est donc évident que les marcheurs du 11 Janvier étaient sous cette influence, quoiqu'ils en disent eux-même !"
Je ne sais pas si c'est la mort de la sociologie comme je l'ai lu plus haut, mais en tout cas, c'est la fin de la politique et du débat d'idées.
De plus, le livre se contredit parfois lui-même, quand il ne contredit pas Todd lui-même. En 2012, il parlait de hollandisme révolutionnaire, aujourd'hui il parle d'une foule suivant aveuglément un catholique zombi (effectivement, Hollande est un athée issu d'une famille catholique). Or, il n'a pas changé de famille entre 2012 et 2015. Comment pouvait-il appeler à voter Hollande, un catholique zombi imprégné par des valeurs inégalitaires avec tant d'enthousiasme alors que, fort de 30 ans de travaux sur l'organisation de la famille, il ne pouvait ignorer ce qui en résulterait ?

Les manif' de Janvier ont été particulièrement silencieuses. Ce qui permet à Todd de lui faire tout ce qu'il veut et de plaquer ses cartes. il les a analysées comme un gnostique, frottant, frottant encore, pendant 30 jours, pour en découvrir le sens caché. Sens caché dont il avait eu la vision le jour même du 11 janvier."Hum, votre fils est né en mai ? je sens qu'il sera fiable et sensuel, attendez, je vais dresser sa carte de naissance; eh bien, Madame, j'avais raison, votre fils sera fiable et sensuel. Je pense que dans 30 ans, on le retrouvera chef de cuisine? Allez, à dans 30 ans !"

Ce qui est le plus drôle c'est que grâce à Todd, j'ai découvert que la droite c'est la gauche, la gauche la droite, le Front de gauche le FN et le FN le Front de gauche. Par les politiques mises en place par les partis au pouvoir ? A peine. Par les programmes et les valeurs prônées ? Sûrement pas !
La politique n'existe pas, seule compte l'organisation familiale du coin. Par exemple, les plus hauts scores rencensés par Todd du Front de Gauche ont eu lieu dans des régions de tradition patriarcale, autoritaire et inégalitaire. Si Mélenchon a su plaire dans ces régions c'est donc que c'est un parti traversé par l'inégalité, quelque puisse être la politique proposée. Les citoyens n'ont ni cerveau ni conviction, ils sont uniquement mus par le fantôme de leurs ancêtres, même et surtout s'ils ne le savent pas. Idem pour le FN. Comme il séduit dans le bassin parisien (famille nucléaire, libérale et égalitaire) il n'est raciste que de façade et n'est que la preuve d'une demande d'égalité. En gros, qu'importe ce que vote un vendéen ou un marseillais, c'est le parti qui sera choisi par le bassin parisien et Marseille qui sera vraiment la bonne France, égalitaire et libérale. Qu'importe ce que peuvent dire ou penser les marcheurs du 11 Janvier, s'il y a eu proportionnellement plus de marcheur à Lyon qu'à Marseille, c'est forcément une marche brune.
C'est déjà étrange pour quiconque croit malgré tout à la politique mais ça sombre carrément dans le bizarre lorsqu'il fait allusion au pouvoir magique des lieux. Si vous déménagez à Marseille ou à Nantes, le pays va vous pénétrer et transformer votre famille. Vous deviendrez ou vichyssois ou résistant. Votre défunt papy catho vous abandonne et vous vous retrouvez guidé par une petite mamy déchristianisée depuis le 18° siècle. Non, mais on joue à L5R ou bien ?

Là ou ça devient franchement cocasse c'est la description de la famille de Manuel Valls. Peu de temps après la marche du 11 Janvier, il a parlé des banlieues comme d'un apartheid (ce que j'ai trouvé complètement hors de propos, les mariages mixtes sont permis, les gens peuvent aller et venir, personne ne frappe un banlieusard assis dans le métro ligne 1 de Paris ni ne le force à rester debout ou a s'asseoir au fond de la rame) mais pour Todd, qui n'explique en rien en quelle circonstance Valls prononce ce terme ni ce qu'il a cherché à dire à ce moment, Valls prononce ce mot parce qu'il est issu d'une famille catalane (autoritaire et inégalitaire). Si je n'avais pas eu connaissance de ce discours (pas très bon à mon sens), et que je me référais uniquement au texte de Todd je pourrais facilement croire que Valls, en tant que premier ministre de la République française, prônait l'instauration d'un apartheid en France.

Et c'est comme ça avec tout le livre: à sa lecture, le 11 Janvier, il y a eu une marche de SA appelant dans les rues à une gigantesque ratonnade afin de venger la mort de journalistes bossant pour un journal situé entre Rivarol et Je Suis Partout (spécialisé dans le portrait du prophète en forme de pénis) assassinés par deux cinglés échappés de l'hôpital psychiatrique, tout en fomentant pour plus tard un pogrom. Ce qui fera fuir les français d'origine asiatique.

Et qu'importe que vous puissiez en dire, les cartes ont parlé, et Todd en a 30 ans d'expérience.
Quand même la précipitation de la presse française a faire la peau de Todd, à en faire un représentant de ceux qui se rangent dans le discours "quelle bande de cons ces manifestants, des moutons!". J'ai du mal à emboiter le pas.

Todd tente de nommer quelque chose de la gêne. C'est ma gêne, c'est ma gêne, c'est ma très grande gêne. Car qui ne ressent pas une gêne? Toutes les raisons d'occuper la rue, qui soi-disant sont prégnantes dans notre société qui se lamente, s'indignote, et se sent perdue, toutes ces raisons ne déclenchent rien. De la rue de révolte, point (le calme bizarre dans le film les oiseaux, avant l'attaque). D'où vient le courage de cette rue de la solidarité défensive à l'unanimité douteuse (tout le monde est-il bien au clair dans sa réaction, ne marche-t-on pas sur le faible pour sauver sa peau? cf film ci-dessus).

Cette manif, c'est la rue consensuelle. Un phénomène quasi-inconnu dans ses conséquences. Quelle peut bien être le sens d'une manif consensuelle, mais consensuelle à un point!, qu'elle occulte forcément du gros, du lourd, du non-dit, sur la société française.

Est-ce que Todd est récupéré, digéré, annihilé, et sa fin est proche en tant qu'intellectuel alimentant le débat, puisqu'on ne veut pas de son débat? Ou est-ce que la presse se démasque dans toute sa vacuité créée par d'incessants conflits d'intérêt?

Par exemple on lit cet article http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9ddfc502-f552-11e4-bb1f-074820583190/Le_responsable_yéménite_qui_sattribuait_lattentat_contre_Charlie_Hebdo_est_mort

Et on lit http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/05/07/un-chef-d-al-qaida-au-yemen-tue-dans-une-frappe-de-drone-americaine_4629814_3218.html

La non pertinence des données choisies par Le Monde est assez flagrante pour moi par rapport à l'article suisse. Même si je ne sais pas analyser exactement le pourquoi. L'article suisse en le lisant on peut se dire que le fait qu'on peut ne pas être d'accord va de soi dans la formulation des affirmations (il a profité de la faiblesse du pouvoir au Yemen etc.). On peut répondre à ça argumenter. L'article du monde reprend la parole du gars assassiné par le drône (pour la diffuser, pour l'accabler?), il dit sans dire. Votre bec de lecteur est cloué. Et qu'est-ce qu'il vient faire le fils Mohamed? C'est pour les statistiques à Ménard? Ou pour l'émotion?
bon j'aime plutôt bien Todd mais là il les a faites où ses stats? Si je m'en tiens à sa vision, ça me rassure de savoir qu'à Saint Étienne il y a plein de cadres..... Peut-être que Saint-Etienne (ville post ouvrière néo chômeuse) Capitale des taudis en décembre 2014 est devenue riche et catho en janvier. Ha! ce père noël quel farceur...Perso à la manif j'y étais donc avec l'unique ouvrier de France et comme ici les cadres habitent dans les alentours pour ne pas trop cotoyer les pauvres , je ne suis pas certaine d'en avoir vu beaucoup.
L'interview de Jacques Lévy est maintenant consultable gratuitement, ainsi que la tribune de François Héran.

Cohen : Et vous êtes déjà contesté par des scientifiques, c'est le cas ce matin dans Libération
Todd : Et ça c'est très bien.
Cohen : François Héran euh...
Todd : Absolument
Cohen : Lévy le démographe aussi bon
Todd : Absolument et je regarde ça avec intérêt
Cohen : oui
Todd : et c'est très intéressant.
Cohen : Florence nous appelle de Lorraine. Boujour Florence.
Merci Grundlos pour cette émission ( certes élitiste) qui réconcilie un peu avec les média. Val a certes des côtés ( surtout biographiques) très antipathiques, mais son discours est stimulant et cohérent.
Cher Monsieur Schneidermann,

Sur le coté Todd portnawak "De quoi Charkolie est il le nom", je te rejoins assez et ça me chagrine pas mal. D'une manière générale, je suis pas trop client de ses analyses sur famille souche, printemps arabes et salade de macédoine. Il a eu sans doute quelques intuitions justes ("après la démocratie", j'en ai un assez bon souvenir), d'autres franchement moins (le "hollandisme révolutionnaire" haha). Mais là, je trouve surtout qu'il arrive à point nommé dans le dispositif médiatique pour jouer le rôle du bouc émissaire. Depuis le temps que Bourdieu est cané, fallait bien que quelqu'un s'y colle. Donc Todd qui se fait bâcher Sur France Inter, entre le rictus gourmand de Cohen et les regards par en dessous d'Aram. Todd qu'on vanne entre copains sur les antennes de France Culture ("bonobo huhu"). Todd, avec qui Philippe Val s’apprête prochainement à débattre (annonce t il en se pourléchant les babines). Todd qui va donc encore se prendre la fessée sur un plateau à la Taddeï, inaudible et ridicule avec ses statistiques sur la pratique catholique en pays de bocage opposée à la vertueuse indignation du collège médiatique ("mais enfin Monsieur Todd, on ne tue pas les gens, un point c'est tout !").

A la fois j'ai pitié de lui, et je lui en veux d'être assez bête ou narcissique pour se livrer à cette télé-réalité obscène : "L'intellectuel mis à nu par ses journalistes-memes".
Son erreur consiste sans doute à prétendre analyser les "Charlies" à partir de la sociologie des classes moyennes, alors qu'il faudrait voir plutôt dans le phénomène la cristallisation d'un dispositif médiatique voué à phagocyter toute analyse.
Islamophobie est un mot bien trop réducteur pour désigner cette saloperie. Un mot-relais du dispositif. A travers le musulman arriéré, c'est bien la pensée critique qu'il s'agit d'abattre.

Ce qui me frappe le plus, c'est la dimension circulaire du dispositif rhétorique, autrement dit son aporie. Si on prend la chronique d'Aram par exemple. Je ne connaissais pas cette Sophia Aram, j'imagine que c'est elle qui a remplacé Guillon, osef. En tout cas sans surprise elle était devenue ce matin la nouvelle égérie de Brice Couturier sur France Cul. Pas de mystère compte tenu de la gueule tétanisé de contrition d'Emmanuel [s]Goldstein[/s] Todd après son intervention de deux minutes. A ça elle l'a bien mis à l'amende la beurette (de seconde génération nous précise t elle), en mettant en évidence sa "condescendance" envers les français immigrés. Et pour ce faire comment s'y prend elle ? Elle contrefait un accent de métèque méditerranéenne pour interpréter la jubilation d'une musulmane arriérée, ravie d'apprendre que comme elle Missieur Todd il pense que les nardihimouk de dessinateurs de Charlie Hebdo ils ont eu ce qu'ils méritent... Puis ensuite elle reprend sa voix suave de speakerine pour expliquer qu'en fait elle est une bonne maghrébine bien intégrée, qui bosse à la radio. Et que ce n'est pas rendre service aux français issus de l'immigration que de les encourager dans leurs délires rétrogrades.

Sauf que.

Repassons le film au ralenti : Todd fait un livre sur les français qui ont défilé avec une pancarte "je suis Charlie", et il est accusé de faire un livre, il va sans dire un livre nourri d'angélisme, sur les français issus de l'immigration qui n'ont pas participé à cette manifestation (?)
Todd serait condescendant envers les musulmans selon la meuf qui, à l'instant, vient de se fendre d'une imitation digne de Michel Leeb (??)
- Attends oui mais elle c'est pas raciste hein : elle a sa patente du Djamel Comedy Club !
Pas raciste sans doute, mais au fond qu'est ce qu'elle exprime à travers son personnage de harengère magrébine, sinon ses propres préjugés sociaux à l'égard de gens issus de l'immigration qui n'ont pas défilé avec la pancarte des "je suis Charlie" ?

Et au fond c'est tout le problème. Quelques millions de français ont défilé avec des pancartes "je suis Charlie". Disons une bruyante, tonitruante, minorité. Il va sans dire canalisée par des relais médiatiques. Néanmoins et dans le même temps quelques millions d'autres sont resté chez eux. Soit parce qu'ils avaient d'autres soucis, sous parce qu'en toute connaissance de cause, il ne se sentaient pas assez "Charlie" pour descendre dans la rue. A qui la faute ?

Au sociologue certainement.

Je veux dire, c'est complètement con, mais c'est l'idée autour de laquelle se retrouvent les Aram, Couturier, Fourest et Philippe Val... Je recommande particulièrement l'échange autrement plus consensuel entre Val et Couturier : "Ce que vous mettez en cause c'est l'influence de la sociologie bourdivine. - Oui exactement une sociologie qui blanchit totalement les coupables au motif qu'ils sont issus de milieux populaires..."
Là encore, il faut dépasser la dégueulasserie de l'allégation pour souligner son extraordinaire aporie.
1) Bourdieu est accusé de blanchir les criminels issus des classes populaires dans un livre, que tout le monde cite et qu'à l'évidence pas un n'a lu, consacré aux mécanismes de reproduction sociale dans les classes dominantes ("les héritiers").
2) En dédouanant supposément les criminels en raison de leur origine sociale, cette sociologie génèrerait par elle même des criminels dont, pourtant, on postule qu'ils sont des individus responsables de leurs actes. Autrement dit, il y a sans doute un déterminant à la maladie, mais ce déterminisme se rapporte à l'usage du thermomètre.

Tu peux prendre Val, Fourest, Finkielkraut... C'est la même boucle mentale qui est à l’œuvre chez tous ces crétins, Et Todd s'offre à eux pour jouer le rôle de la toupie.

Cordialement,
Todd aurait dit que "la France qui a défilé le 11 janvier (j'en étais) est la France des classes moyennes et des cadres, qui a manifesté pour le droit d'agresser la figure centrale d'une religion d'opprimés."
Je précise que je ne lisais plus charlie depuis un bail, ou alors par accident. Pas plus que "La Croix" ou "The Economist".
Je suis fauché, j'ai été à la manif du 11.
Parce que si demain un gars du PC allait flinguer un type du fig mag' parce qu'il a présenté Karl Marx en caleçon à pois, je trouverai ça intolérable. On va pas laisser les tarés faire la justice à coup de flingue. On a des lois, un système pénal, qui fonctionne pas super bien mais ça pourrait être pire.
Parce que les types de charlie étaient des caricaturistes, donc que leur boulot est de faire de l'outrance. Et s'ils ne respectent pas la loi, on peut leur coller un procès au cul, ce qui peut éventuellement aboutir à la fermeture du journal.
Parce que le boulot de fous du roi genre Charlie est de se moquer des rois, des puissants. Or, si le musulman de base n'est pas puissant, la religion musulmane est puissante, donc il est légitime qu'elle s'en prenne sa dose, comme toutes les puissances.
Quand à la caricature des dieux et prophètes, je suppose que caricaturer un être omnipotent omniscient etc., c'est prendre des risques d'irriter la divinité qui prendra elle même les mesures nécessaires. Un immeuble qui s'effondre tout seul, une invasion de serpents, une bronchite qui dégénère, etc. Mais à contrario, si le dieu en question ne tue pas le blasphémateur aussi sec, alors ce n'est pas à un humain de le faire. Ce serait, théologiquement parlant, aller à l'encontre de la volonté divine. Et encourir son courroux. ;-) ...
E. Todd mérite mieux que ce traitement!
Bonjour. Je suis surpris par la violence qui accompagne les propos de M. Todd relatifs à son prochain livre, y compris de la part de M. Schneiderman, habituellement plus subtil. Moque-t-on un chercheur pour la complexité de sa recherche? Sa réaction un peu méprisante quand aux "n'importe quoi" que proférerait cet éminent intellectuel me paraît comparable à celle du patron de Libé qui, lors d'un entretien avec M. Todd, déclare simplement que le travail méticuleux de l'anthropologue au fond ne vaut rien. Je veux bien que les propos d'un chercheur fassent polémique, mais le ridiculiser ou le jeter vite fait dans les bas fonds de la pensée non politiquement correcte ne me paraissait pas la caractéristique d'Arrêt sur image. Je vais donc lire ce livre, que je me garde de condamner à priori sur des déclarations et des interviews par définition impropres à rendre compte d'un travail intellectuel sérieux, y compris quand c'est l'auteur lui-même qui s'exprime succinctement, et qu'il se fait "massacrer" sur France Inter, dont le journal du matin est devenu le concervatoire de la bienpensance parisienne. Le milieux médiatique et intellectuel parisien ressemble depuis ma province à un sacré "foutoir"! Cordialement.
Il est un certain niveau de violence, physique et symbolique, qui finalement contraint chacun à choisir un camp. On peut bien sûr le regretter, ou se réfugier dans le déni d'une telle situation, mais c'est ainsi. Devant l'hystérie montante de la xénophobie et de l'islamophobie en France, caractérisée par les innombrables incitations à la haine prononcées par Sarkozy et ses hommes, puis à qui mieux mieux par Hollande et Valls, comme s'il fallait à tout prix donner crédit aux inepties du Front National, véritable bande son du spectacle d'un Etat agressif et réactionnaire, dans ses aventures militaires comme dans sa politique intérieure, devant tout cela il devient impératif de choisir un camp. Emmanuel Todd a choisi un camp et ce n'est pas celui des hommes et des femmes qui défilaient en tête de la manifestation du 11 janvier, plébiscite de fait d'une politique toujours plus injuste et oppressante. Merci Emmanuel Todd.
J'ai manifesté le 11 janvier... et pourtant je n'étais pas le Charlie qui avait viré Siné, mais j'étais tous les Charlie morts sous les balles des lâches crétins qui n'ayant pas la maîtrise de la raison l'assassine pour dominer le monde...
J'ai manifesté le 11 janvier parce qu'athée militant je hais toutes les religions (et non leurs croyants) parce qu'elles soumettent toutes leurs adeptes au déni de pensée rationnelle.
J'ai manifesté le 11 janvier car pour moi la vie vaut plus que toute croyance et toute haine.... Et suis sidéré d'entendre E Todd (qui se dit de gauche) affirmer expressement être ravi (sic) de l'exécution des frêres Kouachi...(5' 11 de la 2ème partie) Tout est dit. Je n'ai donc plus à attendre quoique ce soit de quelqu'un qui tient un tel discours... Etonnament si je hais les religieux qui attisent tous les fanatismes (chrétiens, juifs, musulmans, hindous... que sais-je) autant j'estime que l'humanité aura grandi quand on jugera toute violence insupportable, y compris l'éxécution de tels salopards...
En déplacement je n'avais d'abord lu que le forum sur mon téléphone... J'ai donc cru qu'une nouvelle fois Pat Co avait été insupportable avec son invité... Je considère ce journaliste insupportable et suffisant.
Mais pour une fois, l'arrogance, la suffisance n'était pas de son côté. E Todd réclamait sans cesse de pouvoir expliquer son livre (et j'ai trouvé qu'il a pu longuement s'expliquer...) mais refusait que l'on en lise des passages croquignolesques, pourtant très en phase avec son propre discours.
Non la sociologie n'est pas une science. De formation scientifique et notamment mathématique, je suis membre depuis 3 ans d'un comité de suivi d'une recheche en sociologie (à titre de professionnel représentant de l'objet d'étude) je suis attéré des biais statistiques énormes dans la méthodologie des études socio... Entre autre la confusion récurrente entre corrélation et causalité. Le discours de E Todd ce matin en est plein. Ce n'est pas parce qu'il y a corrélation entre sociologie des lieux de manif et importance des manifestations que l'on peut conclure "scientifiquement" en une causalité. Quel biais !!!! c'est énorme ! Rien ne permet d'affirmer la typologie des manifestants. Le pire des arguments anti-scientifiques étant "j'ai des amis qui" donc je peux scientifiquement dire...
Même un excellent scientifique peut être un âne quand il sort de son domaine de compétence. Et il est encore plus insupportable de se servir de sa notoriété dans un domaine pour prétendre imposer une vision idéologique totalement partisane.
Je reste pour ma part avant tout un grand féministe pour une égalité radicale entre tous les hommes et les femmes... Et c'est pourquoi je combats toutes les religions (et pas seulement leur dérive intégriste) qui freinent par nature toute émancipation... Car moins de religion ce sera in fine moins de croyance et donc plus de raison... Une émancipation d'abord de la partie de l'humanité la plus en souffrance : les femmes !
Heureusement que les manifestants du 11 janvier n’étaient collectivement « agis » par leurs déterminants sociologiques intellectuels et germanophobes quasi Toddique.
Je répète aussi ce que j'ai écrit dans le forum d'un autre article : je n'aime pas les dessins de Charlie Hebdo, je les trouvent moches et grossiers mais je crois que ça ne mérite pas la mort.

Comme Deux Aderit, je suis sortie parce que c'était un assassinat et ça je ne peux pas l'accepter. Tout pareil
Je n'ai pas compris l'analyse de Todd !!! La Nièvre n'est pas un département que l'on pourrait qualifier de "bobo"... Et pourtant, il y avait du monde dans les rues.
Et personnellement, je n'ai aucune culture catholique. Quand j'étais petite, je me demandais pourquoi on avait du poisson tous les vendredis ??? Je l'ai compris bien plus tard...
Plus tard, je me suis demandé pourquoi on autorise les absences des élèves pour retraite de communion et pas pour les fêtes de ramadan ???

Et si tout simplement, cette élan n'est que le signe d'un besoin de la société à faire "société" justement ?
Bon, moi gros plouc, français moyen et blanc de province (et attention, pas de n'importe quelle province, en outre : ville moyenne de l'Ouest de la France, parmi ces régions expressément désignées par M.Todd comme la vieille France antirépublicaine, vichyste et antidreyfusarde ...) qui suis comme un con allé défiler le 11 janvier, je me retrouve:

- à ma droite avec Alain Finkielkraut qui n'en finit pas d'ironiser sur le cri de ralliement des manif du 11 janvier : "pas d'amalgame". Vu de chez lui, les manifestants, et moi avec, nous sommes vautrés comme des gros niais dans un angélisme bisounoursien, refusant de voir la réalité en face.

- à ma gauche, désormais, avec Emmanuel Todd qui m'explique qu'en tant que blanc de la classe moyenne (heureusement pas cadre dans l'industrie où je taffe : ouf, j'ai eu chaud!) de l'Ouest de la France, avoir défilé fait de moi un crypto-vichyste qui s'ignore, marqué dans mon inconscient par un antisémitisme catholique que rien n'est venu remplacer (et donc que rien n'a lavé non plus, si j'ai tout bien compris à la logique du propos).

Bon, à la différence de Finkielkraut chez qui je repère parfois quelques réflexions qui me causent un peu, au milieu de logorrhées qui globalement m'insupportent, j'ai vachement d'admiration pour Todd en tant qu'intello, avec rapport admiration/consternation dans ce que je lis ou entend de lui est tout à l'inverse de notre nouvel Immortel : il m'arrive, au milieu de raisonnements que je trouve souvent très convaincants, d'avoir quelques réserves sur telle ou telle de ses propositions.

Mais là, il a fait fort le Todd, quand même ! Je n'ai évidemment pas (encore?) lu le bouquin, mais le moins qu'on puisse dire c'est que sa prestation chez Cohen est plus que ratée, son propos plus que confus, ses conclusions à peu près intenables telles qu'il nous les balancées.

Ainsi, on essentialiserait l'Islam : ben non, je comprends pas pourquoi. Je ne reviens pas à ce que j'ai écrit ci-dessus, mais les gens qui se foutent de notre padamalgam' me semblent bien être la preuve que non. Mais surtout que Todd utilise la présence collective de types comme moi (sympas à titre individuel, quand même !) dans les manif de Normandie comme le signe que ma région traine toujours le mêmes boulet anti-sémite/républicain depuis le début du XXe siècle et l'affaire Dreyfus, il fait QUOI D'AUTRE que de l'essentialisation des français moyens?

Sans déc', j'ai eu moi-même beaucoup de recul à mon retour de la manif du 11 janvier. Je me suis franchement interrogé sur le sens de cette marche, et j'ai éprouvé vraiment le sentiment d'une grande vacuité du symbole auquel j'avais participé (et devant lequel tout le monde semblait alors s'émerveiller plus ou moins). À cela s'ajoute le fait que je ne me sentais pas du tout solidaire de "l'esprit Charlie", le blasphème étant à mes yeux tout sauf intelligent. Bref, je suis prêt à entendre bien des critiques sur le signe (ou sur l'éventuelle absence de signe) qui a été lancé ce jour-là.

Mais je suis sorti quand même, pas par solidarité avec Charlie-les-caricaturistes, mais avec Charlie-les-victimes-d'assassinats. Faire des dessins que je juge cons et insultants (même en tant qu'agnostique) ne peut pas mériter la mort, ni même aucune forme de violence, et quand c'est ce qui arrive tout de même, et ben ça me blesse dans mon système de valeur crypto-catho-vichyste. Du coup, quand on m'a proposé de manifester cette blessure sur la voie publique au milieu d'autres gens blessés, je me suis dit que je pouvais y aller. C'est aussi con que ça, ma façon de penser : n'est pas un intello universitaire qui veut... Mais du coup, quand les intello universitaires en question se mettent à me (nous) pointer du doigt, se gaussant qui de notre niaiserie aveugle, qui ne notre culpabilité islamophobe (aveugle aussi, 'sont au moins d'accord là-dessus), ben j'avoue que ça me fait drôle.

À coup de théories faites toutes d'interprétations psychologisantes plus ou moins gratuites – et du reste qui me semblent parfaitement "infalsifiables", et donc pas scientifiques pour deux sous, comme aurait dit Popper– je me demande bien si ils font vraiment bien leur taf', ces braves gens, ou si ils ne sont pas atteints un tout p'ti peu de la bêtise de toute une époque, qui n'a plus la moindre idée de ce qu'est une nuance. ("Malheur à moi, qui suis une nuance", comme disait un célèbre moustachu qu'était pas la moitié d'un con)...
Il faudrait organiser une grande manifestation avec des pancartes sur lesquelles serait ecrit : "Je suis texan" en hommage aux victimes du grand concours de caricatures.. on progresse je crois.
Je trouve gonflé de définir, même comme le fait Todd, en toute bonne foi sans doute, mais quand même, ce que pouvaient penser au fond ces millions de personnes. Quatre millions d'après la police, qui pour une fois était d'accord avec les organisateurs.
Personnellement, je n'y suis pas allée, entre autres parce que je ne me voyais pas défiler derrière Hollande. Je fais suffisamment de manifestations pour choisir avec qui je défile.
Je prétends que personne ne peut dire ce que pensaient un à un les gens qui ont défilé, et ce que pensaient les gens qui n'y sont pas allés (un rapide sondage autour de moi a permis de définir que c'était par peur que des attentats aient lieu contre le cortège).
C'est quand même bien s'avancer de prétendre qui y était, et pourquoi, et ce qu'ils pensaient et voulaient exactement, ce qui les a poussés à y aller, surtout quand ils ont su quels magnifiques chantres de la liberté d'expression allaient également défiler avec eux.

Je me demande pourquoi Todd est allé dans cette souricière polémique, ce n'était pas une bonne idée d'après moi. S'aligner en plus avec Rockaya Diallo, qui ne dit pas que des bêtises, mais qui dit celle-là.
Et Sofia Aram a bien fait de le tancer comme elle l'a fait pour son paternalisme envers les arabes et les noirs, le fait de les confondre avec les musulmans, et en faire une catégorie opprimée en soi, ce qui n'a rien à voir.
D'ailleurs, je vois, entre autres dans le cadre de mon boulot, mais pas que.. , comment ils s'intègrent très vite et très bien, musulmans ou pas. L'idée du pauv'noir ou du pauv'arabe, ça commence à dater.
Expliquer, en l'occurence, comme il le fait dans tous les medias depuis ce week-end, que les manifestants du 11 janvier étaient, pris individuellement, de braves gars et de braves femmes, mais étaient collectivement "agis" par leurs déterminants sociologiques catholiques et quasi-vichyssois

Je ne vois pas où est la contradiction: les personnes "prises par leur déterminants sociologiques catholiques et quasi-vichyssois", y compris durant les années 40, étaient la plupart du temps aussi, "pris individuellement, de braves gars et de braves femmes".
Cela n'a pas empêché ce que l'on sait.

Ceux qui refusent de comprendre qu'il y a dans le laïcisme agressif de l'"esprit du 11 janvier" un vieux fond raciste et culturellement différentialiste, dirigé systématiquement contre les populations issues de l'ex-empire colonial en Afrique sont soit naïfs soit dans le déni.

Assurer, dans le corps du livre, que les caricatures de Mahomet sont une incitation à la haine, avant de conclure que la protection de ces mêmes caricaturistes est un devoir sacré de l'Etat expose à des contorsions...

Idem, pas de contradiction. Charlie Hebdo est depuis longtemps un torchon raciste qui charrie derrière le droit à la caricature une obsession anti-arabo-musulmans. Cela n'empêche pas qu'il est du devoir de l'Etat de protéger des gens menacés de mort.

examinons une de ses thèses centrales, qui est apparemment celle-ci : la France qui a défilé le 11 janvier (j'en étais) est la France des classes moyennes et des cadres, qui a manifesté pour le droit d'agresser la figure centrale d'une religion d'opprimés.


C'est exactement ce que tente de faire Todd, et beaucoup d'autres avec lui, et c'est exactement ce que refusent les gardiens de l'"esprit" unanimiste, hystérique et quasi-totalitaire - sous des dehors faussement tolérants et bienveillants - du 11 "janvier" que sont les P Cohen et autres L Joffrin de service.

Et il faudrait peut-être se demander ce que signifie EXACTEMENT cette revendication PAS VRAIMENT INNOCENTE d'un droit absolu d'agresser ce que des gens opprimés et minoritaires dans notre pays AIMENT et VENERENT, de la part des franges supérieures et inférieures de la classe dominante.

Certains n'avaient d'ailleurs pas attendu le 11 pour pressentir ce qu'il y avait de moche et de profondément pervers dans ce pseudo-unanimisme obligatoire déjà présent dès le lendemain des attentats:

http://www.arretsurimages.net/articles/2015-01-08/Je-ne-suis-pas-Charlie-Et-croyez-moi-je-suis-aussi-triste-que-vous-id7366
Todd, avec Lordon ("Je ne suis pas Charlie") nous vengent de l'hystérie merdiatique -Qu'ils en soient grandement remerciés.

https://www.youtube.com/watch?v=PHCSm7TV5L8
http://blog.mondediplo.net/2015-01-13-Charlie-a-tout-prix
Nous revoilà en plein confusionnisme…

1) Sur la thèse de Todd résumée ainsi par DS : « la France qui a défilé le 11 janvier est la France des classes moyennes et des cadres, qui a manifesté pour le droit d'agresser la figure centrale d'une religion d'opprimés ».
D’accord sur le constat sociologique (et d’accord pour affirmer qu’il dit quelque chose de la société française - j’y reviendrai), mais pour le reste, on frôle les pâquerettes… Une religion d’opprimés, l’Islam ? Pas plus qu’une religion d’oppresseurs. Car ça n’a tout simplement aucun sens de dire que l’Islam est ceci ou qu’il est cela, étant donné sa diversité et les combats qui le fractionnent (entre mille : sunnites/chiites). Todd feint de croire que les dessins de presse fleurissent ex nihilo, alors qu’ils apparaissent en réaction à tel ou tel événement. Une caricature de Mahomet apparait d’abord parce que quelques abrutis, quelque part à un moment donné, décapitent un type en son nom. Todd feint encore de croire que la caricature s’attaque non pas à cette figure d’oppresseur (qui assassine au nom de sa religion) mais au musulman qui est, en effet, de plus en plus violemment stigmatisé en France - et dont la « musulmanité » est probablement un prétexte très accessoire à un racisme tout simplement anti-arabe. Un spécialistes de cartes et de statistiques (« qu'il maitrise à peu près seul dans le pays » - la bonne blague, Daniel !) comme Todd, s’il était intellectuellement honnête, ne se permettrait pas de confondre le fait qu’il y a sans doute un recoupement significatif des populations de confession musulmane avec les populations les plus pauvres, et le fait que l’Islam serait « une religion d’opprimés » et que « s’attaquer à l’Islam, c’est s’attaquer aux opprimés ». Ce raisonnement est insidieusement confusionniste. Allez donc dire aux représentants de la fantastique culture Dogon que l’Islam est une religion d’opprimés, quand le pouvoir politique qu’elle cherche à étendre au Mali passe par l’effacement de toute culture non-islamique ou pré-islamique.

Cela ne veut pas dire qu’en France, on ne rencontre pas de sinistres « penseurs » qui s’empressent de brandir l’épouvantail de l’Islam sanguinaire et oppresseur des Boko Haram et consorts, pour mieux répandre le venin de la détestation des musulmans, essentialisés et érigés en poison mortel à même de détruire et de supplanter une culture française supposée judéo-chrétienne depuis et pour toujours (les Finkielkraut, Zemmour et compagnie - on ne manque hélas pas de ce genre de vautours). Mais que ce phénomène existe ne devrait entrainer qu’une seule réaction : sa condamnation et sa déconstruction idéologique. Je prends un exemple parallèle : il existe des fascistes au petit pied réunis sous la bannière de « Riposte laïque », qui utilisent l’argument de la laïcité pour casser de l’arabe et se contempler dans la vomissure de leur France-éternelle-saucisson-pinard-camembert. Que faut-il faire ? Les démolir chaque fois que faire se peut en les dévoilant (puisque c’est une obsession chez eux :-)), ou renoncer à tout jamais à déclarer que « je suis laïque », de peur d’encourir les foudres subversives du démographe-que-heureusement-que-la-france-l’a-parce-que-c’est-le-seul-à-savoir-lire-une-carte ?

2) Sur cette phrase de Daniel : « Todd ne dit pas autre chose que notre invité de la semaine ». Mais si, précisément, il dit tout autre chose. Et je m’étonne que vous puissiez sombrer si rapidement dans la mélangite aiguë, après avoir déploré si haut le confusionnisme ambiant. Joxe soutient que les classes moyennes se sont désintéressées des pauvres (par parenthèse, il ne faudrait peut-être pas se contenter de le leur reprocher, et remarquer que d’une part on a tout fait pour qu’ils en arrivent là, et que d’autre part s’ils se sont détournés de tout devoir de solidarité, c’est peut-être aussi parce qu’une « classe moyenne », aujourd’hui, c’est parfois une classe complètement déclassée, en butte elle aussi à des problèmes quotidiens de pauvreté - tandis que les pauvres ont eux aussi glissés vers encore plus pauvres). Todd fait semblant de suggérer que ces populations pauvres sont parfaitement superposables aux populations musulmanes, et soutient, avec un paternalisme de vieux colon blanc (pardon pour le pléonasme), que les pauvres n’ont plus que l’Islam à quoi se raccrocher, et que comme en plus d’être sales ils sont un peu cons et par la même incapables de distinguer le fanatisme daechien de la foi pacifique du croyant, il ne faudrait surtout pas s’offusquer (encore moins dessiner, pensez-vous !) des guignols sanguinaires et des symboles qu’ils manipulent, car à tous les coups, ils le prendraient pour eux - et d’ailleurs, ils auraient bien raison, parce que le Français blanc de classe moyenne (je l’ai lu sur mes cartes-que-je-suis-le-seul-à-savoir-lire), de manière homogène, n’aime pas les musulmans, était fier d’être dans le même défilé que le colonisateur Netanyahou, et même que si on le laissait trop défiler dans l’unanimisme sans rien dire, il finirait par réclamer qu’on mette le Mahomet de Luz à côté de Marianne, juste pour faire chier qui vous savez, il exigerait la soupe au cochon obligatoire dans les cantines, et va savoir s’il ne débaptiserait pas rapidement toutes les rues Jules-Romains ou Francis-Jeanson par des rue Massu ou Aussaresses.

Pour ma part, l’explication que je donne aux positions ridicules de Todd, tient dans ce que j’appellerai le « panurgisme à l’envers ». Unanimisme Charlie ? Insupportable, pour Todd. Faisons donc comme si cet unanimisme avait une autre réalité que celle d’un nombre confus de personnes descendues en masse dans la rue pour des raisons si différentes et si contradictoires - et, très souvent, sans même d’autre raison que d’avoir perdu soudainement des gueules qui faisaient tellement partie de nos meubles qu’on n’avait cessé d’imaginer qu’ils pouvaient mourir.

La méthode Todd, ça n’est rien d’autre que de faire le mouton ingénieux à qui on ne la fait pas. Lorsque la meute se rue sans le savoir vers le précipice, bien inspiré est le mouton qui reste stoïquement à l’écart (c’est arrivé à Todd - sans quoi on l’aurait fort justement oublié). Mais quand le troupeau, sentant le séisme s’ébrouer, fuit l’épicentre pour se rassembler sans réfléchir dans un lieu provisoirement plus rassérénant, stupide est la bestiole qui se targue de faire seul du trampoline sur l’échelle affolée de Richter.

Vous me direz, ce n’est pas la première fois qu’il fait du trampoline à l’écart, l’ami Todd. L’histoire du hollandisme révolutionnaire, c’était déjà un peu Dada chez Ubu. Mais enfin ça nous amusait parce qu’au fond, nous autre moutons solférino-vaccinés, nous avions un peu envie de le croire, le mouton solitaire qui n’avait pas fui l’épicentre. Cette fois, on commence à voir un peu la ficelle : ce mouton n’est qu’un cuistre qui ne sait exister que dans le snobisme du solitaire éclairé.
Disons que quand on manifeste à plusieurs millions derrière Bongo, Orban et Nétanyahou, pour les libertés démocratiques, on est en plein délire à la base...
Il me semble que le sujet Charlie est un sujet qui met particulièrement en lumière un phénomène qu'on retrouve partout à des degrés divers, c'est la coexistence d'une chose et de son contraire. Aimant bien utiliser des notions physiques pour les appliquer aux sciences humaines, ça m'évoque la superposition quantique : un atome peut tourner à la fois dans un sens ET dans l'autre. Ca heurte notre sens pratique, notre expérience du quotidien, mais la science nous a montré cette réalité.
Il me semble que dans le cas Charlie, on peut aussi en appeler à la superposition d'états contradictoires. Charlie a bien fait de publier ces caricatures, ET Charlie n'aurait pas dû le faire. Et finalement, trancher la question en déterminant si l'un prédomine sur l'autre ne peut qu'être une expérience personnelle qui dépend de la sensibilité de chacun. Chercher une morale universelle qui trancherait la question est vain.
DS relève les contradictions (apparentes ?) dans les propos de Todd comme si c'était des preuves d'erreurs de raisonnement. Mais finalement, ne peut-on être à la fois Charlie et pas Charlie ? les manifestants du 11 janviers ne peuvent-ils à la fois avoir été animés par les meilleurs intentions humanistes et un relent sous-jacent de catholicisme paléo-vichiste (juste pour reprendre la phraséologie Toddienne) ?
Le malaise chez les gens comme moi vient du fait qu'"on" a voulu trancher ces questions sans ambigüité possible et sans discussion possible. Pas de place pour le "oui mais". Le "on" comporte sa part de manipulateurs. Et le danger de voir une jurisprudence émerger et utilisée à de mauvaises fins. Car on a malheureusement là tous les ingrédients d'une manipulation de masse : un évènement traumatique, et face au désarrois qu'il engendre, une idéologie sur mesure (le fameux "esprit du 11 janvier") plaquée pour formater les masses et orienter les esprits.
"Et finalement, trancher la question en déterminant si l'un prédomine sur l'autre ne peut qu'être une expérience personnelle qui dépend de la sensibilité de chacun. Chercher une morale universelle qui trancherait la question est vain. "

Non seulement ce n'est pas vain mais c'est un exercice contraint par le fait que nous vivons tous dans un ordre juridique déterminé régit par des règles déterminées. cette question comme tout autre est une question de droit.
Il faut donc la trancher - libre à vous à titre personnel de préférer ne pas le faire, mais collectivement nous nous le devons car cela déterminer le type de société que nous voulons être.

Pour paraphraser Rockin Squat', "si tu ne t'occupes pas de politique, la politique s'occupe de toi".
ne laissons pas des gens peu sympathiques décider de notre avenir à notre place.
Le droit et la société ont tranché depuis bien longtemps : c'est la liberté d'expression prévaut. Ce qui n'empêche aucunement de critiquer certaines expressions.
L'analogie de Roger ne tient pas longtemps : il n'y a pas de contradiction dans la position qui consiste à dire que le droit de publier des caricatures ou à blasphémer est non négociable tout en critiquant les usages inopportuns d'un tel droit. Pour Todd (auquel je m'associe) : Charlie Hebdo a eu tort de s'enfermer dans cette position provocante, revendiquée irresponsable, mais cela ne justifie aucunement qu'on lui retire le droit de le faire (a fortiori en assassinant une partie de sa rédaction). La liberté doit être associée à la responsabilité, y compris dans le domaine de l'expression.
Je ne plaçais pas la contradiction entre le droit et l'usage. Comme vous dites, et pour répondre en même temps à DanetteOchoc, la question du droit a été tranchée et personne à ma connaissance ne le remet en question. Par contre, vous tranchez sur l'opportunité des caricatures en invoquant la responsabilité qui devrait être associée à la liberté. Pourtant, DS dans d'autres chroniques rappelais le slogan de Charlie, "journal irresponsable", et approuvais l'irresponsabilité du caricaturiste et son rôle nécessaire dans nos sociétés. Ce point de vue se défend, et c'est plutôt là que se niche la contradiction.

PS : quand à mon analogie, elle est expérimentale, ne soyez pas trop sévère en la jugeant trop sérieusement. D'autant plus que si les physiciens du forum s'y mettent, je vais déguster.
Je vois. Effectivement, je tranche : il n'y a pour moi aucune irresponsabilité qui vaille en matière de liberté. C'est simplement un positionnement éthique, qui me semble nécessaire pour préserver la liberté même (car tout usage irresponsable d'une liberté est, par définition, susceptible de limiter la liberté d'autrui). Il n'y a pas de liberté sans contraintes librement choisies. En matière d'expression - et en dehors des cas de diffamation toujours néfastes - la seule contrainte peu susceptible de restreindre la liberté de certains au profit d'autres est celle que l'on s'impose soi même, avec éthique... de responsabilité dirait Weber.
Invoquer l'éthique de la responsabilité, comme l'a fait Didier Fassin après les attentats, pour critiquer Charlie est une gageure, non seulement parce que les religieux lorsqu'ils manifestent ostensiblement leurs croyances ne se soucient aucunement de leurs responsabilités, ils s'imposent tout bêtement, peu importe ce que les autres en pensent, mais surtout parce qu'on peut tout à fait être conséquentialiste, adhérer à l'éthique de la responsabilité, et défendre le blasphème au nom même des conséquences qu'il en coûterai à la collectivité, pour ne pas dire à l'humanité, si nous renoncions à l'expression de ce droit. C'est juste une question d'échelle spatiale et temporelle, mais pour cela, il ne faut pas s'arrêter au premier qui se déclare victime. Pour le dire donc autrement, on peut parfaitement défendre le blasphème au nom de la responsabilité.
Charlie, journal irresponsable... pas tant que ça finalement.

yG
les religieux lorsqu'ils manifestent ostensiblement leurs croyances ne se soucient aucunement de leurs responsabilités, ils s'imposent tout bêtement, peu importe ce que les autres en pensent, mais surtout parce qu'on peut tout à fait être conséquentialiste,

Quel culot ces religieux alors! Comme ces filles avec leur jupes longue, de la vraie provocation.
Vas-y que ça sonne les cloches, que ça prie sans se soucier de ce que les autres pensent.

Pour qui se plaint de l'essentialisation de Todd en voila une affirmation qu'elle est belle.

Tous ces yG qui balancent leur idées sur les forum sans se soucier aucunement de ce que les autres pensent.

A oui mais eux c'est pas pareil il font du prosélytisme mais pas religieux donc c'est bon.
Mais moi, je ne viens pas pleurnicher que vous vous opposiez à mes propos, pierre mas.
Ce n'est pas le cas de ces religieux qui exigent qu'on respecte leurs petites croyances métaphysiques.

"A oui mais eux c'est pas pareil il font du prosélytisme mais pas religieux donc c'est bon."

Ben oui, je ne vous le fais pas dire, tous les prosélystime ne se valent pas, tout bêtement parce que tout ne se vaut pas. Et d'ailleurs, je vous ferai remarquer qu'on n'est pas ici dans une cour d'école, mais bon...

Je note en passant que vous ne vous attardez pas sur la question de l'éthique de la responsabilité, comme c'est dommage, j'espère que vous y reviendrez rapidement.

yG
Quelles sont exactement les conséquences de ne pas user inutilement d'un droit pour la seule raison qu'on a besoin de vérifier qu'on peut bien l'user sans aucun égard pour ses conséquences, selon vous yannick ? Un droit dont, sans les religieux qui ont inventé le blasphème, on ne disposerait tout simplement pas ?
Si je décidais ce soir que les gens qui se dessinent une bite sur le front m'offensent profondément, vous tiendriez vraiment à être le premier à le faire en public juste pour me prouver que vous pouvez le faire ? Et vous pensez vraiment que si vous ne le faisiez pas (sans pour autant abandonner l'idée que si un jour ça vous semble hyper opportun et utile, vous vous en réserveriez le droit), les conséquences pour l'humanité seraient terribles ?
"Si je décidais ce soir que les gens qui se dessinent une bite sur le front m'offensent profondément, vous tiendriez vraiment à être le premier à le faire en public juste pour me prouver que vous pouvez le faire ? Et vous pensez vraiment que si vous ne le faisiez pas (sans pour autant abandonner l'idée que si un jour ça vous semble hyper opportun et utile, vous vous en réserveriez le droit), les conséquences pour l'humanité seraient terribles ?"

Oui, Jules, les conséquences pour l'humanité en seraient terribles, puisqu'à ne pas le faire, nous aurions tout simplement abandonné à quiconque (comme votre exemple du phallus le démontre fort bien à votre corps défendant, et comme c'est le cas d'ailleurs dans les pays qui l'interdisent) le droit de dicter à tout à chacun ce qu'il a le droit de dire sous couvert qu'il pourrait se sentir offenser. Ne pas blasphèmer, c'est laisser autrui dicter ce que vous pouvez dire.

Nous avons, en tant qu'humanité, plus à perdre du fait de ne pas pratiquer le blasphème que de le pratiquer, fusse-t-il sans talent, à tort et à travers, là n'est absolument pas la question.

yG
Voilà bien toute la faiblesse de votre raisonnement : le simple fait que quelqu'un formule une interdiction et qu'on ne la transgresse pas immédiatement ne signifie aucunement que cette interdiction est acceptée ou effective.
Je pense que c'est la peur de subir une interdiction qui vous laisse penser le contraire : l'idée qu'on vous ôte une liberté fondamentale vous est insupportable au point que vous ayez besoin de prouver à tout le monde, y compris à vous même, que cette liberté existe toujours (ou bien que quelqu'un d'autre le fasse pour vous). C'est un comportement irrationnel et enfantin. C'est du même ordre que si on vous disait de ne surtout pas penser à un éléphant violet avec trois trompes : vous n'y auriez jamais pensé par vous même, mais la suggestion vous mets cette idée dans la tête. La différence c'est que penser à un éléphant violet à trois trompes ne crée pas de tensions, ou de ressentiment.
"Voilà bien toute la faiblesse de votre raisonnement : le simple fait que quelqu'un formule une interdiction et qu'on ne la transgresse pas immédiatement ne signifie aucunement que cette interdiction est acceptée ou effective.

Qui vous parle Jules, d'immédiatement et encore plus de personnellement ? Vous pouvez à titre personnel ne jamais pratiquer un droit, prenons par exemple, la sodomie. C'est votre problème si vous n'en voulez pas. Mais vous n'avez alors aucunement le droit d'en interdire la pratique aux autres qui y consentent, quoi que vous puissiez en penser par ailleurs.

" l'idée qu'on vous ôte une liberté fondamentale vous est insupportable au point que vous ayez besoin de prouver à tout le monde, y compris à vous même, que cette liberté existe toujours (ou bien que quelqu'un d'autre le fasse pour vous)."

Non, ce n'est pas au niveau psychologique auquel vous tentez de me rabaisser que se joue le problème, mais au niveau factuel.
Une liberté, cela se constate et donc s'exerce, cela ne se décrète pas.
Votre attitude est sur ce point aussi inconséquente que celle consistant à proclamer, le bonheur existe puisque vous avez le droit d'être heureux, tout en supprimant toutes les possibilités que nous pourrions avoir de l'être ou en n'ayant jamais rencontré quiconque l'étant.

C'est un comportement irrationnel et enfantin. C'est du même ordre que si on vous disait de ne surtout pas penser à un éléphant violet avec trois trompes : vous n'y auriez jamais pensé par vous même, mais la suggestion vous mets cette idée dans la tête. La différence c'est que penser à un éléphant violet à trois trompes ne crée pas de tensions, ou de ressentiment."

Vous avez remarquez que vos exemples sont dans la négative et la transgression (votre exemple initial reposait sur la transgression d'un interdit), alors que je prône justement le contraire, le droit d'exercer un droit déjà acté, bref, d'aller dans le sens de ce qui est déjà autorisé. L'illustration qui correspondrait à votre exemple initial, c'est l'enfant qui casse un objet qu'on lui a interdit de casser, pas celui qui casse ceux qu'on l'a autorisé à détruire.

En conclusion, n'étant pas dans l'interdit concernant le blasphème, j'ai donc toute latitude pour l'exprimer, que vous le compreniez ou non au final, que vous me trouviez enfantin, irrationnel, je n'en discuterai pas davantage, c'est votre avis, votre problème, pas le mien.

yG
"C'est votre problème si vous n'en voulez pas. Mais vous n'avez alors aucunement le droit d'en interdire la pratique aux autres qui y consentent, quoi que vous puissiez en penser par ailleurs. "

Nous sommes tout à fait d'accord là dessus. Les religieux n'ont aucun droit d'interdire le blasphème : c'est un constat, pas seulement un vœu. Sauf que ce n'est pas de ça que je parle, moi.

Une liberté peut s'exercer et se constater de mille manières. Et elle peut exister sans être constatée constamment. Contrairement à ce que vous semblez prétendre ("tout en supprimant toutes les possibilités que nous pourrions avoir de l'être ou en n'ayant jamais rencontré quiconque l'étant"), il est tout à fait possible de blasphémer en France. Et je suis à peu près sûr que ça se fait tous les jours. Seulement, toutes les pratiques d'une liberté, toutes les expressions ne se valent pas : blasphémer pour blasphémer est idiot, de la même manière que dessiner un phallus sur son front pour prouver qu'on peut le faire est également idiot. Ne pas le faire n'est pas renoncer au droit de le faire. Un droit n'est pas un devoir. Mais je l'ai suffisamment répété, vous l'avez très bien compris.

Pour parfaire mon analogie, il faut imaginer un enfant qui insulte son camarade. Il en a formellement le droit, mais on lui explique assez vite que c'est une erreur de le faire. Une erreur morale, qui met en danger le "vivre ensemble". Certains vont réagir en se disant : puisque j'en ai le droit, je vais quand même le faire parce que je déteste qu'on me dise quoi faire. Et puis avec un peu de maturité, ils en viendront à comprendre que la recommandation qu'on leur a faite est finalement tout à fait sage et qu'ils ne perdent rien à la respecter. Sans abandonner pour autant leur droit à ne pas le faire : aujourd'hui encore, je me sentirais tout à fait libre de vous insulter en privé. Je ne le ferai pas : je n'y vois aucun avantage et je n'ai pas besoin de me prouver que je peux le faire.

Le liberté d'expression donne effectivement la latitude de s'exprimer. Mais user de cette liberté sans se soucier des autres ("c'est votre problème pas le mien"), c'est faire preuve d'inconséquence, et donc d'absence d'éthique.
(...) Pour parfaire mon analogie, il faut imaginer un enfant qui insulte son camarade. Il en a formellement le droit, mais on lui explique assez vite que c'est une erreur de le faire. (...)


Euh, non, il n'en a pas formellement le droit, l'injure est punie par la loi.
Et c'est là qu'on se dit que le Droit devrait être enseigné à l'école vu que les gens ne savent même pas qu'ils n'ont pas le droit d'injurier leur voisin...
Quel rapport y a-t-il entre injure et blasphème ?? C'est ce dernier qu'il faut enseigner à l'école ...
Il est à craindre que pour enseigner le blasphème, on doive commencer par enseigner le sacré...
Qu'avons-nous de sacré ? Les cafards, non. L'humain ? Le prochain ? Et si on blasphémait contre l'humanité ? Contre la bonté, la pitié et la bienfaisance ?

Il n’y a de dangereux dans le monde que la pitié et la bienfaisance ; la bonté n’est jamais qu’une faiblesse dont l’ingratitude et l’impertinence des faibles forcent toujours les honnêtes gens à se repentir." in La philosophie dans le boudoir par le Divin Marquis.

Sinon, je me demande ce que donneraient des forums où tout un chacun pourrait s'envoyer au tribunal pour injure ou diffamation.
Monsieur Faab, je vous soupçonne d'avoir fait vos études chez les jésuites.
Vous y avez acquis l'art consommé de l'oblique.

Le sacré ne s'enseigne pas, il s'inculque.
" Enseigner le sacré"...Sûrement pas. Mais enseigner les concepts de sacré, de profane, d'interdit, de transgression, on devrait commencer par là. Mais heureusement, la littérature et la poésie sont là pour pallier la béante insuffisance de la science. Quant au divin marquis, il est loin d'avoir le monopole du blasphème. Nietzsche, Baudelaire, Emily Brontë, William Blake, Kafka, Genet...En fait, c'est toute la littérature qui penche massivement côté blasphème. Musulmans de tous pays, blasphémez !
"Une injure prononcée entre deux personnes dans un cadre confidentiel n'est pas punissable."

Voici ce que dit votre lien. Et c'est bien à cela que je faisais référence.
« Une liberté peut s'exercer et se constater de mille manières. Et elle peut exister sans être constatée constamment. »

C'est là un faux problème, Jules, car pour les connards qui ont perpétré et tous ceux qui ont soutenu ces attentats, peu importe la fréquence, le nombre, la régularité, l'intelligence, la subtilité, l'humour, ou l'équité entre les religions lié aux blasphèmes.
Pour eux, un seul blasphème, vieux d'une semaine ou de deux milles ans, aurait déjà été de trop.

C'est juste une excuse fallacieuse qu'ils tentent d'agiter, mais en fait, personne ne prend sa balance pour mesurer le nombre de blasphème dont est victime la religion du voisin par rapport à la sienne, rapporté au prorata du nombre de croyants de chaque religion, avant de condamner un blasphème.

Souvenez-vous de Salman Rushdie, c'est ce mêmes type de connards qui est allé cherché dans un livre d'un auteur alors peu connu, mais dont le titre lui (et aux idéologues iraniens) déplaisait, de quoi alimenter sa vindicte.

« blasphémer pour blasphémer est idiot »

Ce qui est à mes yeux totalement idiot, c'est d'évaluer la légitimité du blasphème à l'aune de son intelligence/idiotié.
Pourquoi le blasphème devrait être plus intelligent ou moins idiot que sa cible ?
On ne demande pas aux religieux de faire preuve d'intelligence en aucune de leurs croyances.

Peu importe donc qu'un blasphème soit subtile ou non, pertinent ou non, il ne sera jamais gratuit, tant qu'il existera des personnes pour le dénoncer du simple fait qu'il en est un.

« Pour parfaire mon analogie, il faut imaginer un enfant qui insulte son camarade. Il en a formellement le droit, mais on lui explique assez vite que c'est une erreur de le faire. Une erreur morale, qui met en danger le "vivre ensemble". »
+
« Le liberté d'expression donne effectivement la latitude de s'exprimer. Mais user de cette liberté sans se soucier des autres ("c'est votre problème pas le mien"), c'est faire preuve d'inconséquence, et donc d'absence d'éthique. »


Votre conclusion est invalide, Jules, car vous ne mesurez pas que la première des menaces liées au vivre ensemble, c'est justement votre camarade, celui qui veut encore croire au père Noël passé ses dix ans qui l'exerce de fait sur tous ses autres copains obligés de se taire pour complaire à son caprice.

L'égoïste, ce n'est pas celui qui exprime un rejet de vos valeurs qui l'exerce, c'est celui qui vous interdit d'exprimer le moindre propos qui puisse l'indisposer dans sa croyance. C'est lui, le petit tyran qui souhaite régner sur tout ce qui se dit depuis sa petite perspective.

C'est donc, tout au contraire, ne vous déplaise, en parfaite connaissance de cause éthique, que je défends le blasphème contre tous ceux qui prétendent qu'il en est l'absence.

yG
Vous tentez constamment de renverser la discussion, mais c'est très artificiel et ça se voit, yannick. Que celui qui impose le silence à son prochain soit un danger pour le vivre ensemble, j'en ai toujours convenu et je défends la liberté d'expression. Mais les torts de l'un n'enlève pas les torts de l'autres. Celui qui répond par les coups à l'injure est évidemment plus à blâmer que celui qui profère l'injure. Ça n'enlève pas que celui qui injurie a une part de responsabilité.

"L'égoïste, ce n'est pas celui qui exprime un rejet de vos valeurs qui l'exerce, c'est celui qui vous interdit d'exprimer le moindre propos qui puisse l'indisposer dans sa croyance."

Les deux acteurs agissent en égoïstes. Le premier, dans le cas qui nous intéresse, fait preuve d'égoïsme car le propos qu'il exprime a pour condition nécessaire (raison d'être) le fait d'indisposer, de heurter le second. Ce n'est pas comme si l'Islam cherchait à nous interdire de dire des choses qu'on dirait sans lui, des choses utiles, constructives ou intelligentes. Non, le sacré "protège" une mythologie qui n'existerait pas sans ceux qui la considère comme sacrée. Sans eux, elle serait totalement hors du champ de notre expression car elle n'existerait tout simplement pas. Ce n'est pas comme si les musulmans trouvaient offensant qu'on demande une baguette de pain à la boulangère ou qu'on se dise "passe moi le sel" à table. Le jour où la religion déborde sur la vie réelle des non croyants à leur insu (voile obligatoire, prière de rue, recommandations d'une Eglise sur les préservatifs, etc...), alors là oui, la transgression revendiquée devient constructive et utile au bien commun. Mais tant qu'on reste dans le domaine des contes et des histoires imaginaires, il n'y a rien à gagner à exercer son droit à offenser les croyances de l'autre.

Quand je dis que le blasphème gratuit est idiot, c'est un jugement de valeur, et c'est bien tout ce qui m'intéresse ici. Il est inadéquat et néfaste, en raison de ses multiples conséquences prévisibles, dont aucune n'est réellement bénéfique à la société. La légitimité n'est absolument pas remise en question : le blasphème est, et doit demeurer, fondé en droit.
Très intéressant, Jules, votre concept de " blasphème payant".
Joli sophisme que d'opposer "payant" à mon "gratuit". Si ça vous intéresse de rester un peu fidèle de ce que je dis, utilisez le terme "responsable". Blasphème ou plutôt "offense" (histoire de ne pas donner aux termes religieux plus d'importance qu'ils ne méritent) responsable.
Bien vu, Jules. Mon sophisme ne visait qu'à vérifier un soupçon : nos conceptions du blasphème sont aux antipodes l'une de l'autre. Je jurerais que vous n'avez pas, comme moi, fait un séjour chez les jésuites. Peut-être faut-il les avoir vécues pour comprendre certaines choses.
"Vous tentez constamment de renverser la discussion, mais c'est très artificiel et ça se voit, yannick."

Non, ce n'est pas artificiel, mais vous ne semblez pas le voir Jules.


"Que celui qui impose le silence à son prochain soit un danger pour le vivre ensemble, j'en ai toujours convenu et je défends la liberté d'expression. Mais les torts de l'un n'enlève pas les torts de l'autres. Celui qui répond par les coups à l'injure est évidemment plus à blâmer que celui qui profère l'injure. Ça n'enlève pas que celui qui injurie a une part de responsabilité."


Parce que vous partez abusivement du principe, très apprécié par de trop nombreux religieux, selon lequel le blasphème serait déjà une insulte et donc un tort commis contre autrui, ce qu'il n'est aucunement.

Il ne faut pas confondre le fait que certains religieux considèrent le blasphème comme une insulte avec le fait qu'il en soit une.

De même qu'il ne suffit pas de se sentir insulté pour l'avoir été, il ne suffit pas de se sentir victime pour en être une. Il n'y a donc, contrairement à votre analogie et à vos propos, aucune part de responsabilité de la part du blasphémateur dans le fait qu'on lui en foute une ou pire encore qu'on lui tire dessus. Jamais je ne cautionnerai une analyse qui puisse, ne serait-ce que, le laisser sous-entendre.


"Les deux acteurs agissent en égoïstes. Le premier, dans le cas qui nous intéresse, fait preuve d'égoïsme car le propos qu'il exprime a pour condition nécessaire (raison d'être) le fait d'indisposer, de heurter le second. "


Non, le relativisme dont vous faites preuve est pour le moins inapproprié :

Non seulement parce que nous pourrions encore blasphémer, n'en déplaise à certains, sans qu'il n'y ait aucun croyant, tout simplement pour nous foutre de l'idée même de dieu.

Comme nous pouvons nous foutre du Père Noël, des Super-héros…. alors que nous n'y croyons plus depuis des lustres, voire que personne n'y croit du tout.

Car, si nous pouvons être magnanime avec les croyances des enfants, à la rigueur, nous n'avons plus à l'être avec celles des adultes, sauf à faire du paternalisme avec eux et à les considérer, plus ou moins discrètement, comme des abrutis dont nous ne devrions pas froisser le susceptibilité, parce que sinon… Soit, déjà, une manière de céder à leur chantage.
Sans moi.

Lorsque je déclare régulièrement que Dieu est une pourriture, une ordure, que je l'emmerde ou que je le conchie, je ne devrai pas avoir à me soucier de la présence ou non d'un quelconque religieux dans mon environnement ou mon public proche ou lointain, puisque mon rapport au divin ne dicte aucunement celui que vous pouvez avoir.

Enfin, votre relativisme ne tient pas également, parce que le blasphème n'est pas tant systématiquement dans la bouche du blasphémateur, qu'il n'est parfois avant tout dans l'oreille et l’œil de celui qui veut se sentir insulté.

Le mariage pour tous en est dernièrement le meilleur exemple. Ouvrir un droit à de nouvelles personnes n'en supprime pas à ceux qui en bénéficient déjà et pourtant des milliers de personne, notamment au nom de leur croyance, ont tenté de s'opposer à cette évolution parce qu'ils en souffraient. Devons-nous capituler également devant leur souffrances ?
Aucunement, sauf à prendre la justice pour un hôpital où toutes les souffrances devraient se valoir.

"Ce n'est pas comme si l'Islam cherchait à nous interdire de dire des choses qu'on dirait sans lui, des choses utiles, constructives ou intelligentes. Non, le sacré "protège" une mythologie qui n'existerait pas sans ceux qui la considère comme sacrée. Sans eux, elle serait totalement hors du champ de notre expression car elle n'existerait tout simplement pas. Ce n'est pas comme si les musulmans trouvaient offensant qu'on demande une baguette de pain à la boulangère ou qu'on se dise "passe moi le sel" à table. Le jour où la religion déborde sur la vie réelle des non croyants à leur insu (voile obligatoire, prière de rue, recommandations d'une Eglise sur les préservatifs, etc...), alors là oui, la transgression revendiquée devient constructive et utile au bien commun. Mais tant qu'on reste dans le domaine des contes et des histoires imaginaires, il n'y a rien à gagner à exercer son droit à offenser les croyances de l'autre."

C'est votre avis, et je le trouve d'une part, mal avisé, car, la liberté d'expression est en jeu, ne vous en déplaise, dans cette affaire, nous avons donc quelque chose à y gagner, et d'autre part, pour le moins bien naïf, car, vous pensez qu'il n'y a aucun lien de causalité entre la première demande, celle de respecter les croyances métaphysiques et la seconde, celle de respecter les prescriptions qui y sont associées plus ou moins explicitement, port du voile, interdiction de l'avortement, refus du darwinisme, j'en passe et des meilleurs...

Même les films, les expo, les pièces de théâtre, les livres qu'ils ne veulent pourtant pas voir ou lire, et que personne ne leur imposent, ils veulent néanmoins empêcher les autres d'y avoir accès. Ce n'est pas là un autre phénomène, ce n'est que la continuation de la même logique : "Vous, tout le monde doit respecter ce que je respecte". Cela ne tient pas simplement à la dimension "imaginaire" de mes croyances, comme vous l'estimez, cela tient à tout ce qui est lié à celles-ci, ni plus, ni moins. On ne fait pas mieux comme totalitarisme.

"Quand je dis que le blasphème gratuit est idiot, c'est un jugement de valeur, et c'est bien tout ce qui m'intéresse ici. Il est inadéquat et néfaste, en raison de ses multiples conséquences prévisibles, dont aucune n'est réellement bénéfique à la société. La légitimité n'est absolument pas remise en question : le blasphème est, et doit demeurer, fondé en droit."

Non, le blasphème ne sera jamais aussi néfaste que ce qu'il sert à dénoncer. L'expression réelle et tangible de ce droit est la seule façon de ne pas entériner par l'absence de pratique, par habitude, un non-droit qui n'a pas à être, à savoir le respect du contenu des croyances d'autrui. Vous n'en voyez pas le bénéfice pour la société, libre à vous, d'autres ne partagent pas votre... croyance.

« L'usage de libertés doit se faire avec responsabilité, c'est à dire avec égard vis à vis des conséquences de nos actes, c'est la condition même de l'existence de ces libertés. »

C'est justement ce que vous ne comprenez toujours pas, le blasphème est responsable de fait. Ce qu'il permet, empêcher les religieux d'empiéter sur un espace qui n'est pas le leur, est des plus essentiels.

« Dire que l'avis d'autrui "n'a aucune espèce d'importance en la matière", c'est refuser toute responsabilité. C'est faire fi de l'éthique, du vivre ensemble. »

Au contraire, c'est comprendre qu'il ne suffit pas de vivre ensemble pour que toutes les exigences soient recevables. L'éthique est évaluation, tout ne se vaut pas.

« Le quidam a également toute légitimité à dénoncer l'exercice d'un droit quand les modalités de cet exercice sont néfastes. »

Néfaste pour quelle société, pour quelles valeurs ?
Encore une fois, toutes les valeurs ne se valent pas.

yG
J'ajoute, pour l'écrire clairement, que ne pas user d'un droit n'est pas la même chose qu'y renoncer.

J'ai le droit de me pourrir la santé en fumant, mais je m'en passe.
"J'ajoute, pour l'écrire clairement, que ne pas user d'un droit n'est pas la même chose qu'y renoncer.
J'ai le droit de me pourrir la santé en fumant, mais je m'en passe.":
Jules

Le droit de bouger (parler, blasphèmer, etc.) n'en est un qui si d'aucuns bougent (parlent, blasphème) effectivement, car, sinon, il s'apparente en tout à son interdiction.

Charlie a blasphémé pendant des années à notre place, pour nous tous, ils en ont payé le prix également pour nous tous, même pour les ingrats et les imbéciles qui n'en ont pas conscience.

Que d'autres (que Luz par exemple qui a largement fait sa part) reprennent le flambeau pour que la lumière, au coeur des ténébres qui sévissent encore, ne soit pas qu'un vain souvenir.

Dieu, si tu me lis, je t'emmerde.

yG
Comme vous le dites si bien : "ne s'apparente". On sait bien depuis au moins Platon et sa cave, que les apparences sont trompeuses. Et là, il est assez facile de les dissiper : il suffit de revenir au sens des mots. La définition d'un droit n'implique nullement sont utilisation : c'est une possibilité laissée à celui qui en dispose. Sinon, ça s'appelle un devoir.
Entendu dans la bouche de Ruquier (en pâmoison devant Fourest ) un truc de ce genre nous avons le droit mais aussi le devoir de blasphémer.

A quand un concours de caricature des divinités hindoues?

Pour dénoncer les violences faîtes au nom de cette religion ça serait-y pas une bonne idée de s'attaquer à leur conception du sacré ? Après tout c'est la même démarche non? http://www.courrierinternational.com/article/2011/01/27/le-terrorisme-hindou-n-est-pas-une-chimere

Et si le truc est repris par des agitateurs et qu'on se met a dos 1 milliards d'individus qu'est ce qu'on fait?... Et ben on persiste. Non mais!

Fusillade aux abords d'un rassemblement islamophobe au Texas En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/05/04/un-concours-de-caricatures-de-mahomet-cible-par-des-tirs-au-texas_4626660_3222.html#cDGDEeOO1f8KpdLO.99

L'islamophobie n'existe pas c'est une ruse pour empêcher la critique légitime de l'islam.
Et bien d'autres que Charlie ont blasphémé et blasphèment encore. On peut blasphémer de manière responsable...
"On peut blasphémer de manière responsable.."

C'est là un oxymore, Jules.


La définition d'un droit n'implique nullement sont utilisation : c'est une possibilité laissée à celui qui en dispose. Sinon, ça s'appelle un devoir.


Teuteuteu, la définition d'un droit ouvert à tous implique que c'est votre devoir de l'accepter s'il est utilisé par quiconque.

yG
"Teuteuteu, la définition d'un droit ouvert à tous implique que c'est votre devoir de l'accepter s'il est utilisé par quiconque."

Allons bon, la rhétorique grossière de l'homme de paille, c'est un peu voyant sur ce coup. Ce que vous dites est à peu près juste (selon ce que vous entendez par "accepter"), mais totalement hors sujet et déconnecté de l'argument que je viens de vous mettre sur la table. Le droit de blasphémer existe, et consiste par définition en une possibilité (et pas en une obligation) pour celui qui en jouis, de l'exercer.
Mais la liberté de l'exercer n'est garantie que par le devoir de l'autre de de vous laisser l'exercer non?
Ou du moins par le devoir de l'état de fournir les conditions propices à cet exercice. Je pense que vous êtes d'accord sur ce coup-là.
Oui je suis d'accord. Je parle de celui qui exerce le droit : c'est lui qui doit l'exercer avec responsabilité. Il va de soi que l'autre a le devoir de respecter ce droit. Encore une fois, respecter la liberté d'expression n'implique pas de soutenir toutes ses manifestations. On peut critiquer, dénoncer, sans vouloir interdire.
"Le droit de blasphémer existe, et consiste par définition en une possibilité (et pas en une obligation) pour celui qui en jouis, de l'exercer.": Jules

Un quidam, oui, n'est pas obligé de le pratiquer, seulement, il est obligé d’accepter que n'importe qui puisse blasphèmer, un peu, beaucoup, avec talent ou non, que cela lui plaise ou non, qu'il estime cela approprié ou non, son avis n'a aucune espèce d'importance en la matière.

Quant à moi, je tiens à ce que ce droit s'exprime, tout simplement pour que les religieux ne prennent pas la mauvaise habitude de considérer un éventuel fait (que personne ou presque ne blasphème) pour un droit qu'ils n'ont pas à avoir le moins du monde.

Dieu, si tu me lis, je t'emmerde encore et encore.

yG
yannick, une telle foi force le respect.
"Un quidam, oui, n'est pas obligé de le pratiquer, seulement, il est obligé d’accepter que n'importe qui puisse blasphèmer, un peu, beaucoup, avec talent ou non, que cela lui plaise ou non, qu'il estime cela approprié ou non, son avis n'a aucune espèce d'importance en la matière."

Tout à fait. Mais cela ne justifie pas que celui qui offense le fasse. L'usage de libertés doit se faire avec responsabilité, c'est à dire avec égard vis à vis des conséquences de nos actes, c'est la condition même de l'existence de ces libertés. Dire que l'avis d'autrui "n'a aucune espèce d'importance en la matière", c'est refuser toute responsabilité. C'est faire fi de l'éthique, du vivre ensemble.
Le quidam a également toute légitimité à dénoncer l'exercice d'un droit quand les modalités de cet exercice sont néfastes. Il ne peut simplement pas user de coercition pour empêcher un tel usage.
Merci monsieur Roger.
Et je parie que vous allez avoir tout plein de réponses qui vont vous dire : "Mais oui, mais non..."

PS : Aimant bien utiliser des notions physiques pour les appliquer aux sciences humaines,
Vous avez pas un peu peur du vide ?
Le vide, c'est déjà de l'espace et du temps. Un déjà dont la tragédie de la destinée humaine s’accommoderait bien !
Le silence éternel de ces espaces infinis m'arrache un bâillement sidéral.
Alors écoutez ça.
Peut-être cela va-t-il vous arracher à votre torpeur.
Ah ben voilà comment je m'imagine la science !
Je ne me lasse pas de réécouter. C'est délicieusement apéritif. Et tellement actuel comme ils disent.

"Je n'arrive plus à tenir un discours politique, je n'arrive qu'à tenir un discours moral" (vers 08'21)

Vous avez trois heures.
J'oubliais.
Cette semaine il y avait Edgar Morin sur les stars. Je trouve un peu inégal mais je suis sûr que c'est mieux que Delahousse.
Plutôt d'accord avec E.Todd
J'ai ressenti fortement ce "flash totalitaire" * dont parle Todd et j'ai, moi aussi, dû attendre un bon moment avant d'oser dire que je n'aimais plus depuis longtemps ce Charlie dont la dérive islamophobe me dégoûtait. Et on était sommé aussitôt de bien vouloir préciser qu'on n'approuvait pas pour autant ces assassinats. Ce que je faisais évidemment... (Et que je fais toujours).

*entre autres cette injonction stupéfiante de Nathalie St Cricq au journal de l'A2 appelant à "repérer et TRAITER ceux qui ne sont pas Charlie."
http://youtu.be/8rhzCyqVkDo
Ce que j'ai trouvé particulièrement insupportable dans l'émission de ce matin, ce n'est pas Todd, mais le journaliste qui l'avait invité et ne lui laissait pas finir une phrase. Ce qui fait que j'aurais bien du mal à discerner en quoi je suis, ou pas, en accord ou en désaccord avec Todd. Seuls ceux qui le connaissent bien (ce n'est pas mon cas) ont pu y trouver leur chemin. Du coup, à quoi ça peut bien servir, une interview où le mec ne peut pas aligner une idée complète, et où il passe son temps à protester qu'on le laisse finir ses phrases et qu'il n'a pas dit ça du tout?
pour la manif: disons que le dénominateur commun des manifestant(e)s était très large, donc flou;
en fait, maintenant, s'il fallait retourner dans la rue pour Charlie, il n'y aurait sans doute pas grand
monde et pas les mêmes !
ceci et tellement superficiel;
en tous les cas pour les tué(e)s de Charlie, je crois que leur mémoire a quand même était chiffonée
par le rang d'hommes d'état présents qui participent d'autre part allégrement au terrorisme d'état;
"portnawak diraient les jeunes". Les jeunes d'il y a vingt alors. Il y a dix ans ils disaient "nimp". J'ai assez rejoint le club des "plus tellement jeunes" pour ne pas savoir ce qu'ils disent aujourd'hui, mais j'aurais au moins la prudence de ne pas faire de suppositions :)
Yo Daniel !
Je suis pour ainsi dire sûr que vous y avez au minimum pensé mais je le dis quand même : quelle émission ça ferait avec Todd et Lordon comme invités sur le sujet ! Par contre je vous y verrais plus comme contradicteur qu'animateur.

Allez, je croise les doigts...

Pour ceux qui ne l'aurait pas encore lu :
http://blog.mondediplo.net/2015-01-13-Charlie-a-tout-prix
Déjà, respecter ses promesses
"L'an dernier, le président avait promis un texte après les municipales. Aujourd'hui, il est renvoyé à "l'après-scrutin" sans même préciser lequel !"
http://www.lepoint.fr/politique/hollande-repousse-encore-et-toujours-le-droit-de-vote-des-etrangers-06-05-2014-1819535_20.php
Pas besoin de chercher midi à quatorze heures, le onze janvier ne fut qu'une photographie dominicale de nos sociétés.
- d'un côté, barricadés, les chefs d'Etats qui font leur théâtre, avec la connivence des caméras. Ils auraient même pu "défiler" sur fond vert.
- les français, en vrac, qui ne savaient eux-mêmes pas bien ce qu'ils faisaient là, mais qui sont venus nombreux parce que quand même des morts c'est grave, et ça ils étaient tous d'accord.
- les musulmans chez eux, parce quand même des morts c'est grave, mais bon ils avaient caricaturé le prophète Mohamed (sallallahou 'alayhi wa salam).
"...la France des classes moyennes et des cadres, qui a manifesté pour le droit d'agresser la figure centrale d'une religion d'opprimés"

Si j'étais musulman je crois que ça commencerais à vraiment me gonfler de lire des trucs comme ça: une religion d'opprimés. Comme si le statut d'opprimé, de victime était intrinsèque pour les musulmans. C'est pour ça que la chronique de Sophia Aram ce matin était vraiment salutaire: quel plaisir de l'entendre prendre le contre pied de Todd devant lui après toutes les conneries qu'il a pu débiter juste avant.

"...pour des raisons tenant largement à la mauvaise conscience et au ressentiment néo-coloniaux de la France, les classes moyennes se sont détournées de tout devoir de solidarité avec les pauvres, qu'ils soient d'origine maghrébine ou africaine."

Je ne vois pas la logique dans cette phrase: dans quelles circonstances est-ce que la mauvaise conscience d'une personne X envers une personne Y pour des crimes passés commis par X contre Y pourrait expliquer une forme d'hostilité de X envers Y aujourd'hui. Ça n'est tout simplement pas logique. Est-ce que les allemands manquent de solidarité envers Israël pour cause de mauvaise conscience due aux crimes du nazisme?

Mais la mauvaise conscience est bien à l'oeuvre et on voit ses effets chez les gens qui aujourd'hui disent qu'il ne pas faut trop embêter les musulmans avec la laïcité parce que ce sont les membres les plus faibles de la société (typiquement Médiapart) ou qu'ils pratiquent une religion d'opprimés.
Ce verdict de Todd ou DS me semble déjà un peu flou, car il parle de "classes moyennes" par opposition aux gens d'origine lointaine : ou bien les membres des classes populaires qui ne sont pas d'origine lointaine (les "petits blancs"), sont laissés dans un angle mort ; ou bien ils sont rattachés aux "classes moyennes", à l'issue d'une redéfinition de la notion de classe qui l'identifie à quelque chose comme une communauté culturelle.
Quoi qu'il en soit là-dessus, le verdict me semble aussi plutôt injuste : parce qu'il reproche aux gens plus ou moins rattachés à ces "classes moyennes", des choses auxquelles ils ne peuvent pas grand chose ; ou parce qu'il leur reproche de ne pas faire des choses qui vont, par les sacrifices qu'elles demandent, au-delà de ce qu'on devrait attendre d'un homme. Un enseignement qu'on devrait tirer de l'épisode du déluge (dans la Genèse), est que Dieu a décidé que la morale devrait être pour les hommes un salut, et non quelque chose qui les accable trop (en leur repprochant de ne pas faire des choses qui vont au-dela de leurs possibilités).
Tout dépend, ensuite, du type de désolidarisation dont on parle. Il y a déjà une désolidarisation économique, c'est-a-dire des choix de politique économique excessivement défavorables aux gens les moins riches (même ceux qui ne sont pas d'origine lointaine), souvent exposés à la concurrence des pays émergents. Il aurait fallu du protectionnisme, faire des politiques moins néo-libérales, interdites par les traités européens... C'est tres injuste d'accuser les "classes moyennes" d'avoir choisi le libre echange et l'obeissance au néo-libéralisme européen. Ces politiques ne correspondent pas au voeu d'une grande partie de la population française, y compris beaucoup de gens qui ne sont pas d'origine lointaine ; et elles correspondraient encore moins au voeu des Français, s'ils etaient mieux informés des choses économiques, et de leur lien avec les traités européens. Il y a chez beaucoup de gens une disposition à se solidariser avec leurs concitoyens, que les dirigeants n'ecoutent pas, et que souvent les élites intellectuelles méprisent (en vertu de l'equation selon laquelle : solidarité avec ses concitoyens = patriotisme = nationalisme = racisme).
Il y a ensuite une desolidarisation geographique, c'est-a-dire que beaucoup de gens evitent de vivre dans des lieux d'habitation (plus ou moins "ghettoisés"), qui leur semblent trop dangereux, dans lesquels les écoles leur semblent trop chahutées, ou peut-etre, qui n'ont plus un projet de "vivre ensemble" dans lequel ils se retrouvent. Cette fois, ce qui est injuste, c'est de reprocher aux gens de refuser de porter des fardeaux trop lourds. Il est plus juste de reconnaitre a chacun le droit de faire un minimum le necessaire pour habiter dans un lieu ou il y a un climat social un minimum agreable, pour lui et ses enfants.
Il y a encore une desolidarisation, ou au moins une separation demographique, c'est a dire que beaucoup de gens ont tendance a se marier, faire des enfants, etre amis, etc..., avec des gens qui leur ressemblent par la catégorie socio-professionnelle, mais aussi l'origine. Ce qui serait injuste, cette fois, ce serait de ne plus reconnaitre a chacun le droit de choisir ses intimes (qui fait partie de toute société un minimum libérale politiquement) ; ou encore, ce serait de s'imaginer que c'est seulement par xenophobie qu'on se choisit des intimes qui nous ressemblent. On se choisit des intimes qui nous ressemblent assez pour qu'on ait de bonnes interactions avec eux (rient des memes choses que nous, s'interessent aux memes sujets de conversations, etc...), et qui ont un minimum la meme idee que nous de ce que nous voulons faire avec eux dans l'intimité (aiment de memes loisirs, etc..., ou par exemple pour un couple, a une meme idee de la place de l'homme et de la femme dans le couple, de l'education des enfants, de la place de la religion dans cette education, etc...).
Mais bref, a part critiquer des propos de Todd ou DS, que peut-on proposer de mieux ?
Solidarisation economique : protectionnisme, politiques moins neo-liberales quitte à deplaire aux traites europeens...
Solidarisation geographique et demographique, ou sociologique : le cote multiculturel de la France fait partie d'elle meme de maniere ineffaçable : il fait donc partie de ce qu'elle pourrait être de mieux, ou de son ideal. Il ne faut pas se detourner de ce qu'on peut etre de mieux, car ce serait se rendre incapable d'accueillir la vie comme elle nous est donnée. Il faut au contraire se rendre compte à quel point ce qu'on peut etre de mieux est desirable, à quel point donc ce qu'une France multiculturelle pourrait etre de mieux, est desirable, est un bel ideal. Il faut ensuite se demander en quoi consiste cet ideal, c'est a dire quelle forme concretement, prendrait une France multiculturelle la mieux possible. Cela suppose de redefinir une articulation entre : des manieres par lesquelles les Français devraient pouvoir se séparer quand ils le veulent ; et des manieres par lesquelles ils pourraient faire des choses ensemble, a travers les frontieres de classes et de communautés culturelles. Cela suppose d'innover un peu, de s'adapter à la situation, mais en y reflechissant assez, cela peut se dessiner...
Abonnée parallèlement à Mediapart, mon dernier commentaire cette nuit sur le sujet "Caroline Fourest interdit à quiconque d'en placer une" :
La France (et l'Europe) se trouve devant ce qu'elle considère comme un obstacle : les ex-colonisés et surtout les nouvelles générations de ces ex se voient comme faisant partie à part entière de la France tant en tant que Citoyen conscient, que voulant, ou pas, pratiquer à égalité avec la traditionnelle religion catholique qui fut et reste la religion majoritaire, quoique je me demande si la "religion" majoritaire ne serait pas plutôt être athée, donc voulant pratiquer en paix leur religion : l'islam.

Mais voilà les citoyens de France dans leur grande mansuétude ne veulent pas l'entendre calmement et sereinement : quoi ces anciens serfs de nos colonies demandent à être égaux à nous ?

Quelques uns ont fait l'essai de vacances dans les pays d'origine de leurs parents. Là ils sont repartis convaincus qu'ils n'ont rien de commun avec ces civilisation, la leur c'est la française pas celle du Maghreb.

Donc nous voilà à ce qui ressemble à une guerre de religion. Elle sévit en tous lieux, de toutes manières possibles.

Nous Français nous avons choisi la laïcité car nous avons connu les guerres de religion. C'est ce qui nous distingue de nos voisins. On dirait que nous en avons oublié les raisons et surtout les conséquences. c'était aussi une guerre d'influence des Nobles entre eux. Une guerre entre pays : France, Pays-Bas (avec émigration en Afrique du Sud où les Protestants formèrent les 1ers colons), l'Espagne, Citation de Wikipédia :

l'idée qu'il puisse exister des "religions" différentes, y compris l'Islam ou le Judaïsme est un impensable pour l'homme médiéval car il n'existe pour lui qu'une seule connaissance de Dieu, avec des variantes et des hérésies (voir par exemple Thomas d'Aquin, Somme contre les Gentils, livre 1, question 6). Les conflits que nous qualifions aujourd'hui de "religieux" sont, au 16ème siècle, essentiellement d'ordre politique car le contenu théologique des oppositions reste secondaire par rapport aux intérêts politiques ou économique en jeux.

cela ressemble tout à fait à nos conflits actuels. L'économique, le politique, la philosophie. Nous avons à rejouer cette guerre, j'espère sans tant de meurtre et violence. Ce qui est en jeu actuellement n'est pas une autre manière d'envisager Dieu mais ce qu'il contient : une pratique de la vie dans toutes ses dimensions, à additionner à notre passé de colonisateurs. Le propre du racisme est de diminuer l'autre, différent, pour mieux le dominer et l'humilier.

je n'étais donc pas loin de ce que dit Todd et Joxe. Et en total désaccord avec des Caroline Fourest (mais c'est un autre sujet).
Daniel Schneidermann, bien qu'il semble avoir écrit un bouquin sur le sujet, bloque toujours sur cette apparente contradiction : "comment défendre au nom de l'humour des caricatures pas drôles ?". C'est pourtant assez simple : défendre la liberté d'expression n'est pas la même chose qu'endosser toutes expressions exprimées. Défendre le droit d'exprimer une opinion, de faire une caricature n'implique pas de s'interdire de critiquer la pertinence de cette opinion ou de cette caricature. Même quand ceux qui font les caricatures se font tuer par des fous.
Sans même avoir pris la peine d'analyser ce que dit Todd (grand spécialiste du portnawak, admettons-le*), je ressens de la sympathie pour quelqu'un qui ne bêle pas avec les moutons.
Les personnes qui sont descendues dans la rue le 11 janvier ne connaissent pas, pour la plupart, les raisons pour lesquelles elles l'ont fait et auraient sans doute été incapables d'expliquer ce qu'elles attendaient concrètement de cette action. C'est une réaction irrationnelle, motivée par lune pulsion primaire et grégaire d'autodéfense, qui manifeste simplement qu'elles ont été choquées. Elles n'ont sans doute pas mesuré quelles pouvaient être les conséquences de cette conduite, ni les récupérations qui pourraient en être faites. Cette manif a provoqué chez moi un grand malaise. Moins grave, bien sûr, que le vote des Allemands pour le parti nazi en 1933, mais on peut y voir des similitudes.

* Exemple : déjà quatre ans de retard pour la mort de l'euro, prévue pour 2011 par notre prophète..
Bonjour
Le week end a débuté par la parole de Joxe disant, entre autre mais peu évoqué, que ce sont les hommes politiques et non les médias qui forgent l'opinion (sic) Un peu à côté de la plaque…
Il s'est poursuivi par le tam tam médiatique des propos quelconques de 2 protagonistes chez Ruquier. Que d'énergie dépensée et on comprend pourquoi il y a réchauffement climatique.
Passons sur le tam tam de la puanteur de l'argent inoculée à longueur d'infos pour un match de boxe "dit du siècle". Un flop mais quel gaspillage.
Il s'achève par le passage de Todd à la machine à couper la viande de FI et de Daniel. Que diable Todd allait-il faire dans cette galère et pourquoi n'a-t-il pas suivi les conseils de Lordon sur le piège des médias? Son livre devait suffire.
Avec cela j'ai peu d'espoir pour la semaine et les week end qui viennent.
Je me garderai bien de commenter, comme beaucoup de bons et beaux esprits ce matin, un livre dont la sortie, en librairie, est programmée le jeudi 7 mai et que, donc, le vulgum pecus, auquel je m'honore d'appartenir, ne peut pas encore lire, annoter, commenter et, par conséquent critiquer.
Ce n'est peut-être pas votre cas, Daniel, mais, dans ce cas, reconnaissez que nous ne pouvons débattre de ce sujet à armes égales.
Les pensées complexes qui demandent développement et silence des "intervieweurs à la mitraillette à questions" ne peuvent être comprises dans les formats proposés.

Les "dictats des promos", les fonctions vedettariales des intellectuels-incontournables (!!) et autres phrases chocs enferment la pensée dans un sac à malices dont on ne sort que les marionnettes à grimaces.

Je n'ai pas écouté Todd. Je le lirai.

J' en tirerai des réflexions (ou pas) et j'en parlerai (ou pas).

Le train est lancé...Peut-on prendre le termps de lire ou doit-on faire comme d'habitude parler de ce livre sans l'avoir lu?

Mais il est évident, néanmoins, que Todd est poseur de questions.
Mais qu'est ce qu'il a dit, réellement, Emmanuel Todd ?
Est-ce qu'il a traité les manifestants du 11 janvier de vichystes ou est-ce que c'est une extrapolation ?
Est-ce que derrière un choix de mot propre à faire bondir les gens (ça arrive), il n'y a pas des idées qui valent le coup d'être lues ?
J'ai écouté Emmanuel Todd, comme d'habitude pendant qu'on montre la lune les médias audiovisuels regardent le doigt.

La lune qu'a essayé de montrer Todd est ce que j'appellerais

"Le Théorème de l'inversion sinistre" :



La Patrie , le drapeau tricolore, la Nation, le Peuple , la Laïcité, la République.


Il faut un livre pour expliquer tout cela, .dans la mesure où 75% et plus des électeurs forgent leur opinion dans les médias audio-visuels (radios internet, télé) la bataille des idées est faussée et inutile et j'admire Todd de ne pas baisser les bras.
C'est un peu comme avec Fourest, je ne comprends rien à leur discours
[quote=DS]la France qui a défilé le 11 janvier (j'en étais) est la France des classes moyennes et des cadres, qui a manifesté pour le droit d'agresser la figure centrale d'une religion d'opprimés. Dit ainsi, c'est évidemment incomplet, mais cela exprime une part (seulement une part) du sens de cette journée.
Je suis très reconnaissant à E. Todd d'avoir soulevé ce problème. C'est le refus de m'associer à cette image qui m'a conduit à ne pas participer à cette marche.
Tres bonne chronique. Vous consolez un peu mon émotion de bobo vichyste ( mais "sympa" si j'ai bien saisi le professeur Todd, mais c'est pas évident d'être a son niveau...)
Ceci dit Todd sur inter c'était un sacré bon moment de radio, ils ont tous tres bien joué leur partition.
Et si les journalistes arrêtaient d'interrompre leurs invités toutes les 20 secondes dès que ceux-ci ont des propos qui ne rentrent pas dans le cadre...
Il faut arrêter de dire que des gens sont morts pour la liberté d'expression ou qu'une manifestation à la tête de laquelle défilaient les instances de l'État et des dictateurs étrangers défendait la liberté d'expression : "la liberté d’expression est un principe qui régit les rapports entre les individus et l’Etat en interdisant à ce dernier d’empêcher l’expression des opinions qui lui sont contraires.Or, ce qui a été bafoué le 7 janvier à «Charlie», c’est un tout autre principe: le principe qu’on ne tire pas sur quelqu’un parce qu’on n’aime pas ce qu’il dit, le principe qui règle la manière dont individus et groupes vivent ensemble et apprennent à se respecter mutuellement."

Merci Monsieur Jacques Rancière !

http://billets-du-temps-perdu.blogspot.ru/2015/04/les-ideaux-republicains-sont-devenus.html

Le nombre de femmes qui se font tuer tous les ans en France (en nombre bien plus important que le nombre de victimes du terrorisme dans le monde) ne se font pas tuer au nom de la liberté d'expression parce que leur mari ne supportait pas qu'elles ouvrent la bouche.

Désacralisez vos idoles M. Schneidermann. Vous nous avez habitué à plus de distance critique.
Une petite touche de négationnisme dans le discours de Todd : les frères Kouachi relevaient de la psychiatrie. Au fond, c'est un accident, il y a des fous partout, on n'y pourra jamais rien. N'instrumentalisons pas politiquement la démence. Charlie n'a simplement pas eu de chance, c'était pas la peine d' hystériser.
Tout à fait d'accord. Ce matin, il m'a vraiment chauffé la bile !

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