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En lisant l'ami Lordon...
Partons du principe qu'entre amis, on peut tout se dire. Je parle des vrais amis.
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Derniers commentaires
J'ai un peu l'esprit de l'escalier et je m'en excuse : mon message se place plus dans l'ensemble des discussions qui animent ce forum que spécifiquement dans le thème où je le situe
Quelqu’un dans ce forum a renvoyé à un texte de Shlomo Sand sans qu’il n’y ait beaucoup d’échos : quelques réactions d’hostilité sur des aspects de la première partie du texte mais rien sur une réflexion que je n’ai retrouvée nulle part ailleurs et que je recopie ci-dessous :
« Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits. »
Or cette réflexion renvoie à une question plus générale, abordée là encore calmement dans l’interview de Régis Debray dans l’émission « une fois pour toutes » de France Culture et que je traduis à ma façon « défendre le droit au blasphème en France, évidemment ; se comporter comme si toutes les civilisations étaient en état de le recevoir et devaient nécessairement le faire leur, cela va-t-il tellement de soi ? ». Et pour être plus crue, une question qu’il semble indécent, à beaucoup, de poser et de se poser : la (re)publication en 2006 des caricatures de Mahomet du journal d’extrême droite danois était-elle pertinente, la une de CH au lendemain de la tuerie l’est-elle ? A noter qu’il est assez amusant d’entendre dans cette interview la hargne de Dominique Souchier à obtenir de Régis Debray de prononcer le slogan magique « je suis Charlie » comme quelqu’un l’a souligné dans un forum ici.
Enfin petite information locale, je suis de Nice ; Shlomo Sand n’a pu tenir une conférence il y a un ou deux mois ici, la salle qui était prévue lui étant refusée au dernier moment après l’intervention de groupes proches d’Israël. Je ne crois pas que beaucoup des 23 000 manifestants de Nice (institutionnels ou individuels) s’en soient alarmés alors. A ma connaissance, seulement des prises de position de la LDH et du journal « le Patriote » de sensibilité Front de gauche.
Quelqu’un dans ce forum a renvoyé à un texte de Shlomo Sand sans qu’il n’y ait beaucoup d’échos : quelques réactions d’hostilité sur des aspects de la première partie du texte mais rien sur une réflexion que je n’ai retrouvée nulle part ailleurs et que je recopie ci-dessous :
« Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits. »
Or cette réflexion renvoie à une question plus générale, abordée là encore calmement dans l’interview de Régis Debray dans l’émission « une fois pour toutes » de France Culture et que je traduis à ma façon « défendre le droit au blasphème en France, évidemment ; se comporter comme si toutes les civilisations étaient en état de le recevoir et devaient nécessairement le faire leur, cela va-t-il tellement de soi ? ». Et pour être plus crue, une question qu’il semble indécent, à beaucoup, de poser et de se poser : la (re)publication en 2006 des caricatures de Mahomet du journal d’extrême droite danois était-elle pertinente, la une de CH au lendemain de la tuerie l’est-elle ? A noter qu’il est assez amusant d’entendre dans cette interview la hargne de Dominique Souchier à obtenir de Régis Debray de prononcer le slogan magique « je suis Charlie » comme quelqu’un l’a souligné dans un forum ici.
Enfin petite information locale, je suis de Nice ; Shlomo Sand n’a pu tenir une conférence il y a un ou deux mois ici, la salle qui était prévue lui étant refusée au dernier moment après l’intervention de groupes proches d’Israël. Je ne crois pas que beaucoup des 23 000 manifestants de Nice (institutionnels ou individuels) s’en soient alarmés alors. A ma connaissance, seulement des prises de position de la LDH et du journal « le Patriote » de sensibilité Front de gauche.
En tout cas la presse va encore recevoir des sous publiques, et ça fait vaguement "vautours" là :Des millions pour la presse après la mort chez Charlie Hebdo ..
Comme si nos sous étaient là pour renflouer des journaux que le public n'achète plus, compenser encore, prouve qu'il y a un gros problème de démocratie et de pluralité de la presse qui appartient à un seul groupe le plus souvent. Du gaspillage d'argent qui pourrait aider les plus faibles d'entre nous mais dont on se fiche bien de ces nouveaux et anciens pauvres. Ces perfusions permanentes ne font découvrir le gouffre qu'il y a entre le pouvoir autiste, et la population.qui préfère désormais la presse alternative....
Comme si nos sous étaient là pour renflouer des journaux que le public n'achète plus, compenser encore, prouve qu'il y a un gros problème de démocratie et de pluralité de la presse qui appartient à un seul groupe le plus souvent. Du gaspillage d'argent qui pourrait aider les plus faibles d'entre nous mais dont on se fiche bien de ces nouveaux et anciens pauvres. Ces perfusions permanentes ne font découvrir le gouffre qu'il y a entre le pouvoir autiste, et la population.qui préfère désormais la presse alternative....
Modeste proposition pour les asinautes non-musulmans: éviter de parler de PROPHETE pour évoquer MAHOMET
Les chrétiens pensent que Jésus-Christ est le MESSIE et qu'il n'y a donc aucun prophète après lui,les juifs dénient à JC la qualité de Messie,les athées ont souvent le traité des 3 imposteurs dans leur bibliothèque...
La controverse sur les pauvres qui seraient plus tentés par le djihad que les riches me paraît oiseuse. Les gens qui ont réalisé l'attentat du 11/09/2001 étaient riches et diplômés.
La religion sert surtout à colorer et fournir des raisons à une action criminelle qui aurait pu être aussi bien un règlement de comptes de dealer,une bagarre de supporters,une querelle de sortie en discothèque...
On rencontre souvent des petits loubards qui se montrent d'abord insolents avec leurs parents et leurs profs,menaçants pour leurs camarades,rêvent de plaies et bosses et passent à la pratique. Un peu de deal,quelques bagarres et ils se font un nom dans leur quartier. La prison c'est la célébrité. Un acte de terrorisme et les voilà sur la plus haute marche du podium.
Les chrétiens pensent que Jésus-Christ est le MESSIE et qu'il n'y a donc aucun prophète après lui,les juifs dénient à JC la qualité de Messie,les athées ont souvent le traité des 3 imposteurs dans leur bibliothèque...
La controverse sur les pauvres qui seraient plus tentés par le djihad que les riches me paraît oiseuse. Les gens qui ont réalisé l'attentat du 11/09/2001 étaient riches et diplômés.
La religion sert surtout à colorer et fournir des raisons à une action criminelle qui aurait pu être aussi bien un règlement de comptes de dealer,une bagarre de supporters,une querelle de sortie en discothèque...
On rencontre souvent des petits loubards qui se montrent d'abord insolents avec leurs parents et leurs profs,menaçants pour leurs camarades,rêvent de plaies et bosses et passent à la pratique. Un peu de deal,quelques bagarres et ils se font un nom dans leur quartier. La prison c'est la célébrité. Un acte de terrorisme et les voilà sur la plus haute marche du podium.
Le 7 janvier 2015, c'est le 20ème siècle qui a été définitivement enterré...
La pathologie psychique qui "soutient" le système économique libéral est la perversion qui, telle le python KAA du Livre de la Jungle, avant d'engloutir les corps, hypnotise les âmes avec sa rhétorique et paralyse les consciences........
Le "réveil" comme dit Lordon, va demander une énergie dont nous n'avons encore aucune idée....
La pathologie psychique qui "soutient" le système économique libéral est la perversion qui, telle le python KAA du Livre de la Jungle, avant d'engloutir les corps, hypnotise les âmes avec sa rhétorique et paralyse les consciences........
Le "réveil" comme dit Lordon, va demander une énergie dont nous n'avons encore aucune idée....
Le "réveil" comme dit Lordon, va demander une énergie dont nous n'avons encore aucune idée....
Pendant ce temps là la réalité dont on nous parle pas trop ...ici ..Ces 1 % qui capte la richesse des 99 % !!
[quote=extraits] Dans un rapport à la veille du sommet de Davos, Oxfam fustige une «insatiable» quête de richesse sur fond d'explosion des inégalités.
En 2016, les 1% les plus riches possèderont en patrimoine cumulé plus que les 99% restant de la population mondiale. Une «insatiable» quête de richesse, sur fond d’explosion des inégalités, qu’un rapport d’Oxfam entend dénoncer à la veille du forum économique mondial de Davos, qui se tient du 21 au 25 janvier en Suisse. Explications.
L’accélération de la captation
Pour parvenir à ce chiffre, Oxfam s’est notamment basé sur les données d'une étude du Crédit Suisse. Qui rappelle que la part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches en 2009 est passée de 44% en 2009 à 48% en 2014. Et que s’il reste 52% aux 99% restants, la quasi-totalité de ces 52% sont aux mains des 20% les plus riches.
Au final, 80% de la population mondiale doit se contenter de seulement 5,5% des richesses. «Si cette tendance de concentration des richesses pour les plus riches se poursuit, ces 1% les plus riches détiendront plus de richesses que les 99% restants d’ici seulement deux ans», note Oxfam. Car l’accaparement et la concentration des richesses s’accèlère.
Et Oxfam tente d’affiner ce chiffre en s'appuyant sur l’évolution du nombre de milliardaires, basé, cette fois, sur les chiffres d'un classement actualisé de Forbes sur les milliardaires qui possèdent autant que la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes. Ainsi, si les 85 personnes les plus riches de la planète trustaient autant que 50% des plus pauvres de la population mondiale en 2013, elles sont aujourd’hui 80 à posséder autant que 3,5 milliards de personnes en 2014.
«Une spectaculaire accélération de la concentration de la richesse», rappelle l’ONG, car il fallait 388 milliardaires en 2010. «En termes nominaux, le patrimoine des 80 personnes les plus riches du monde a doublé entre 2009 et 2014.»
Mais a quand la réaction du peuple, et des militants de la gauche ici présent ?
Pendant ce temps là la réalité dont on nous parle pas trop ...ici ..Ces 1 % qui capte la richesse des 99 % !!
[quote=extraits] Dans un rapport à la veille du sommet de Davos, Oxfam fustige une «insatiable» quête de richesse sur fond d'explosion des inégalités.
En 2016, les 1% les plus riches possèderont en patrimoine cumulé plus que les 99% restant de la population mondiale. Une «insatiable» quête de richesse, sur fond d’explosion des inégalités, qu’un rapport d’Oxfam entend dénoncer à la veille du forum économique mondial de Davos, qui se tient du 21 au 25 janvier en Suisse. Explications.
L’accélération de la captation
Pour parvenir à ce chiffre, Oxfam s’est notamment basé sur les données d'une étude du Crédit Suisse. Qui rappelle que la part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches en 2009 est passée de 44% en 2009 à 48% en 2014. Et que s’il reste 52% aux 99% restants, la quasi-totalité de ces 52% sont aux mains des 20% les plus riches.
Au final, 80% de la population mondiale doit se contenter de seulement 5,5% des richesses. «Si cette tendance de concentration des richesses pour les plus riches se poursuit, ces 1% les plus riches détiendront plus de richesses que les 99% restants d’ici seulement deux ans», note Oxfam. Car l’accaparement et la concentration des richesses s’accèlère.
Et Oxfam tente d’affiner ce chiffre en s'appuyant sur l’évolution du nombre de milliardaires, basé, cette fois, sur les chiffres d'un classement actualisé de Forbes sur les milliardaires qui possèdent autant que la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes. Ainsi, si les 85 personnes les plus riches de la planète trustaient autant que 50% des plus pauvres de la population mondiale en 2013, elles sont aujourd’hui 80 à posséder autant que 3,5 milliards de personnes en 2014.
«Une spectaculaire accélération de la concentration de la richesse», rappelle l’ONG, car il fallait 388 milliardaires en 2010. «En termes nominaux, le patrimoine des 80 personnes les plus riches du monde a doublé entre 2009 et 2014.»
Mais a quand la réaction du peuple, et des militants de la gauche ici présent ?
>>Mais a quand la réaction (...) des militants de la gauche ici présent ?
Trop occupés à s'écharper entre-eux sur le concept obsolète de la lutte des classes pour lutter les prédateurs qui ruinent les travailleurs.
Par exemple, ma boule de cristal me souffle que Jeudi prochain, les salaires vont perdre entre 10 et 20% de pouvoir d'achat dans l'indifférence générale des syndicats. J'espère que ma boule se trompe.
Trop occupés à s'écharper entre-eux sur le concept obsolète de la lutte des classes pour lutter les prédateurs qui ruinent les travailleurs.
Par exemple, ma boule de cristal me souffle que Jeudi prochain, les salaires vont perdre entre 10 et 20% de pouvoir d'achat dans l'indifférence générale des syndicats. J'espère que ma boule se trompe.
Unité nationale qu'ils disaient ?
Même les anciens amis se fâchent entre eux ;o((
J'aimerais bien qu'@si fasse une petite enquête comparative sur les prix de la mn de pub dans les écrans pubs pré et post JiTé ou retransmissions en direct... à la télé (publique comme privée) avant et après le 7 janvier dernier...
Même les anciens amis se fâchent entre eux ;o((
J'aimerais bien qu'@si fasse une petite enquête comparative sur les prix de la mn de pub dans les écrans pubs pré et post JiTé ou retransmissions en direct... à la télé (publique comme privée) avant et après le 7 janvier dernier...
Je suis Lordon!
Quand à Libération, no comment.
Le fait que Daniel écrive sur cet outil de propagande permet d'entrevoir les limite d'@si:
Critique des médias, le tout en images, mais pas trop d'anti conformisme tout de même.
Quand à Libération, no comment.
Le fait que Daniel écrive sur cet outil de propagande permet d'entrevoir les limite d'@si:
Critique des médias, le tout en images, mais pas trop d'anti conformisme tout de même.
Écoutez le discours de Valls, ça va vous faire du bien.
Certes, pour se gauchir il aurait pu ajouter une louché de profs et d'éducateurs plus quelques boulots aidés, mais bon faut non plus pas qu'il se fâche avec ses futurs électeurs...
Tous micro-entrepreneurs et plus de surveillance, voilà des lendemains qui chantent déjà !
J'oubliais : je suis Lordon
Certes, pour se gauchir il aurait pu ajouter une louché de profs et d'éducateurs plus quelques boulots aidés, mais bon faut non plus pas qu'il se fâche avec ses futurs électeurs...
Tous micro-entrepreneurs et plus de surveillance, voilà des lendemains qui chantent déjà !
J'oubliais : je suis Lordon
Voilà un forum qui part dans tous les sens! Certains n'aiment pas l'interprétation de Bianca Castafiore dans Faust mais regrettent que des mélomanes la massacrent en compagnie de quelques policiers,juifs,correcteurs d'orthographe,chauffagistes...
Avez-vous remarqué que les innombrables caméras de Paris ont une fois de plus été inutiles? Elles n'ont pas empêché un massacre et ont été quasi inutile pour l'enquête.
Avez-vous entendu les propositions de prêchi-prêcha pour lutter ,dans l'éducation nationale , contre l'esprit "jihadiste?
Avez-vous remarqué que les innombrables caméras de Paris ont une fois de plus été inutiles? Elles n'ont pas empêché un massacre et ont été quasi inutile pour l'enquête.
Avez-vous entendu les propositions de prêchi-prêcha pour lutter ,dans l'éducation nationale , contre l'esprit "jihadiste?
Mmm., pour faire court: je suis pas Lordon.
Remarquable l'article de Lordon. Il y a aussi un article de Shlomo Sand sur Mediapart.
Tous les deux montrent que les enjeux sont beaucoup plus complexes que "l'atteinte à la liberté d'expression".
Si on est incapable de les traiter, alors l'avenir est effectivement très sombre.
Si la cause principale des assassinats récents réside dans les interventions extérieures de la France, en les accentuant on ne résoud pas le problème, on l'aggrave, comme Bush près le 11 septembre.
Pendant que la population américaine communiait dans l'hystérie anti-terroriste, les banques ont fait monter tranquillement la spéculation jusqu'à l'effondrement de 2008, dont nous recueillons aujourd'hui encore les fruits emposisonnés.
Vous voulez l'équivalent aujourd'hui ? C'est le Grand Marché Transatlantique dont les négociateurs espèrent certainement pouvoir refermer les fenêtres pour continuer leurs projets dans l'opacité qu'ils adorent. Pendant que nos chers médias "libres" regarderont ailleurs.
Tous les deux montrent que les enjeux sont beaucoup plus complexes que "l'atteinte à la liberté d'expression".
Si on est incapable de les traiter, alors l'avenir est effectivement très sombre.
Si la cause principale des assassinats récents réside dans les interventions extérieures de la France, en les accentuant on ne résoud pas le problème, on l'aggrave, comme Bush près le 11 septembre.
Pendant que la population américaine communiait dans l'hystérie anti-terroriste, les banques ont fait monter tranquillement la spéculation jusqu'à l'effondrement de 2008, dont nous recueillons aujourd'hui encore les fruits emposisonnés.
Vous voulez l'équivalent aujourd'hui ? C'est le Grand Marché Transatlantique dont les négociateurs espèrent certainement pouvoir refermer les fenêtres pour continuer leurs projets dans l'opacité qu'ils adorent. Pendant que nos chers médias "libres" regarderont ailleurs.
Un ami de Charlie qui n'est pas Charlie non plus:
https://www.facebook.com/misterhal/posts/10152970983802622?fref=nf
https://www.facebook.com/misterhal/posts/10152970983802622?fref=nf
M. Schneidermann,
je ne comprends pas votre réaction aux propos de M. Lordon. Que trouvez-vous donc de si étonnant ou de choquant (ou digne de faire le sujet de votre billet matinal) que quelqu’un de gauche comme Lordon, de vraie gauche je veux dire, et qui a donc tiré un trait sur Libé depuis de très longues années, soit écœuré de voir ce journal moribond se repaitre de ce genre de making-off dans ses couloirs, la Une de Charlie en avant première (ET EN EXCLU !), attrapes click digne de Purepeople ou de Closer…
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/ou-est-charlie_1179332
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/mahomet-en-une-du-charlie-hebdo-de-mercredi_1179193
C’est tout à fait à l’image des derniers directeurs de rédaction, autant engagés à gauche qu’un Valls ou un Patrick Cohen, sans parler des propriétaires qui ont leurs ambitions si éloignées du lectorat originel du journal et qui n’allongent pas les millions par philanthropie. Pas étonnante cette chute interminable. Et sans regret pour qui les considère ni plus ni moins comme des traitres, parfaitement dans les pas d’un PS converti au néolibéralisme.
Nous sommes nombreux à avoir eu la nausée devant les articles suscités, la binette d’un Joffrin quasi souriant devant l’opportunité inespérée, incapable de le dissimuler aux caméras malgré le masque de circonstance (et dont je ne mets pas en doute la sincérité pour autant, les émotions contradictoires sont choses courantes chez les humains), et les voilà à afficher leur solidarité et survendre leur soutien à la rédaction décimée de Charlie Hebdo… survendre, et oui.
Libé charognards ! Nous sommes nombreux à l’avoir pensé et bien avant de lire Frédéric Lordon, croyez-moi. (Et pas seulement des antifas ou des trotskistes révolutionnaires!)
Je peux comprendre votre peur en tant que journaliste exposé, et je ne nie pas le courage de cette solidarité devant la terrifiante réalité des évènements, mais la peur brouille la vue et le discernement, rend moins intelligent, moins apte à appréhender les nuances et donne toute place au repli sur soi et aux réflexes communautaristes pour reprendre les lieux communs en vigueur… Oserais-je le mot corporatiste à propos de votre article?
Libé n’avait pas dû vendre autant de papier que cette semaine depuis des années, mais tout ça est trop frais, il est inadmissible de le faire remarquer pour l’instant, l’heure est à la solidarité et au recueillement.
"Nous sommes un journal, un vrai, pas une succursalle de la gauche tiède, pas un nid à pub, pas un gouffre à subventions, pas un jouet pour investisseurs, pas un fabriquant de consensus, pas un fossoyeur d'espoir... " (Article 11)
je ne comprends pas votre réaction aux propos de M. Lordon. Que trouvez-vous donc de si étonnant ou de choquant (ou digne de faire le sujet de votre billet matinal) que quelqu’un de gauche comme Lordon, de vraie gauche je veux dire, et qui a donc tiré un trait sur Libé depuis de très longues années, soit écœuré de voir ce journal moribond se repaitre de ce genre de making-off dans ses couloirs, la Une de Charlie en avant première (ET EN EXCLU !), attrapes click digne de Purepeople ou de Closer…
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/ou-est-charlie_1179332
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/mahomet-en-une-du-charlie-hebdo-de-mercredi_1179193
C’est tout à fait à l’image des derniers directeurs de rédaction, autant engagés à gauche qu’un Valls ou un Patrick Cohen, sans parler des propriétaires qui ont leurs ambitions si éloignées du lectorat originel du journal et qui n’allongent pas les millions par philanthropie. Pas étonnante cette chute interminable. Et sans regret pour qui les considère ni plus ni moins comme des traitres, parfaitement dans les pas d’un PS converti au néolibéralisme.
Nous sommes nombreux à avoir eu la nausée devant les articles suscités, la binette d’un Joffrin quasi souriant devant l’opportunité inespérée, incapable de le dissimuler aux caméras malgré le masque de circonstance (et dont je ne mets pas en doute la sincérité pour autant, les émotions contradictoires sont choses courantes chez les humains), et les voilà à afficher leur solidarité et survendre leur soutien à la rédaction décimée de Charlie Hebdo… survendre, et oui.
Libé charognards ! Nous sommes nombreux à l’avoir pensé et bien avant de lire Frédéric Lordon, croyez-moi. (Et pas seulement des antifas ou des trotskistes révolutionnaires!)
Je peux comprendre votre peur en tant que journaliste exposé, et je ne nie pas le courage de cette solidarité devant la terrifiante réalité des évènements, mais la peur brouille la vue et le discernement, rend moins intelligent, moins apte à appréhender les nuances et donne toute place au repli sur soi et aux réflexes communautaristes pour reprendre les lieux communs en vigueur… Oserais-je le mot corporatiste à propos de votre article?
Libé n’avait pas dû vendre autant de papier que cette semaine depuis des années, mais tout ça est trop frais, il est inadmissible de le faire remarquer pour l’instant, l’heure est à la solidarité et au recueillement.
"Nous sommes un journal, un vrai, pas une succursalle de la gauche tiède, pas un nid à pub, pas un gouffre à subventions, pas un jouet pour investisseurs, pas un fabriquant de consensus, pas un fossoyeur d'espoir... " (Article 11)
Lordon: "Tout porte à croire que le cortège parisien, si immense qu’il ait été, s’est montré d’une remarquable homogénéité sociologique : blanc, urbain, éduqué"
Cette uniformité était-elle réelle ou fantasmée? Dans le premier cas, elle justifierait l'argumentation de Lordon, qui fait de la grotesque "union nationale" et autre "peuple en marche", revendications bourgeoises des seuls dominants, les véritables prémices des jours mauvais. Dans le second, elle serait due à biais de confirmation. Pour ma part, après la marche de dimanche au milieu de 150 000 autres suiveurs de Charlie dans ma métropole régionale, j'ai aujourd'hui la plus grande difficulté à distinguer ce que je crois avoir vu de ce que je peux avoir voulu ne pas voir.
Cette uniformité était-elle réelle ou fantasmée? Dans le premier cas, elle justifierait l'argumentation de Lordon, qui fait de la grotesque "union nationale" et autre "peuple en marche", revendications bourgeoises des seuls dominants, les véritables prémices des jours mauvais. Dans le second, elle serait due à biais de confirmation. Pour ma part, après la marche de dimanche au milieu de 150 000 autres suiveurs de Charlie dans ma métropole régionale, j'ai aujourd'hui la plus grande difficulté à distinguer ce que je crois avoir vu de ce que je peux avoir voulu ne pas voir.
En dépit de l'unanisme de façade, de grands fossés (fractures ? tranchées ?) séparent les gens vivants dans notre pays...
Et la grande majorité de la presse, qui nous abreuve de bons sentiments parfumés à l'églantine, active les tractopelles.
Et la grande majorité de la presse, qui nous abreuve de bons sentiments parfumés à l'églantine, active les tractopelles.
Le texte de Lordon est celui de l'intervention qu'il a faite devant 500 personnes (499 de gauche + moi) lors de la réunion organisée par Fakir à la Bourse du Travail.
On peut pleurer de tout, mais pas avec n’importe qui
Il a été chaudement applaudi (voire ovationné)
Si il est normal et ssain de critiquer son texte, attention de ne pas sombrer dans l'excès en le vouant aux gémonies sous le ridicule prétexte qu’il jouerait à la rock star comme j’ai pu le lire dans les commentaires.
Il n’ y en a pas beaucoup des comme lui et même si il est capable de se défendre tout seul, je lui apporte mon soutien total.
On peut pleurer de tout, mais pas avec n’importe qui
Il a été chaudement applaudi (voire ovationné)
Si il est normal et ssain de critiquer son texte, attention de ne pas sombrer dans l'excès en le vouant aux gémonies sous le ridicule prétexte qu’il jouerait à la rock star comme j’ai pu le lire dans les commentaires.
Il n’ y en a pas beaucoup des comme lui et même si il est capable de se défendre tout seul, je lui apporte mon soutien total.
Un quotidien turc publie des dessins de Charlie.
Une remarquable leçon de courage et de résistance.
Une remarquable leçon de courage et de résistance.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
La Grande Foire de la RECUP' est lancée...Elle ne durera pas la semaine ,ni le mois ni l'année ...On y trouvera de tout,
des faussaires et des faux airs (je suis Charlie)des imitations presque parfaites avec de vrais professionels:des politiciens (tous) et quelques hommes politiques débutants ,des journalistes (pas tous ?) et quelques intellectuels prestidigitateurs du verbe .
Notre boulot (aides par @si)sera de les découvrir .Mais le plus grand plaisir sera d'étaler les déguisements ,les oripeaux ou la simple fausse moustache .
des faussaires et des faux airs (je suis Charlie)des imitations presque parfaites avec de vrais professionels:des politiciens (tous) et quelques hommes politiques débutants ,des journalistes (pas tous ?) et quelques intellectuels prestidigitateurs du verbe .
Notre boulot (aides par @si)sera de les découvrir .Mais le plus grand plaisir sera d'étaler les déguisements ,les oripeaux ou la simple fausse moustache .
Soutien total à Frédéric Lordon. Il faut être aveugle pour ne pas voir comment Libération orchestre une immense manoeuvre de récupération à son propre profit. Et aussi au profit du gouvernement, dont il est la feuille de propagande la plus flagrante. En témoigne l'immonde papier de Luc Le Vaillant (http://www.liberation.fr/societe/2015/01/12/ce-que-je-n-aurais-jamais-imagine-faire-avant-mercredi-dernier_1178884) qui sur le dos des morts, vient nous vendre Hollande-Valls (et même Merkel!) comme des gens sympas. Tout en nous faisant croire - hypocrisie totale - qu'il reste libertaire. Pauvre type, pauvre journaliste, totalement vendu au néo-libéralisme, planqué dans un journal subventionné mais que personne ne lit là où le Monde Diplo ne touche pas un centime et qui vient nous faire encore croire qu'il est un rebelle. Pourquoi Mr Schneidermann, vous ne lui avez pas répondu à Luc Le Vaillant ? Réflexe corporatiste je suppose. On n'est pas dupes vous savez...
Philippe Lançon est de retour à Libé.
Ils ne nous auront pas !
Ils ne nous auront pas !
Se poser la question véritable : le tueur est l'enfant de qui ? D'où vient le djihadiste ? On ne naît pas djihadiste, on le devient. À cause de la guerre, des livres saoudiens, de leurs satellites, cheikhs, fatwas, avis, imams, théologiens qui inondent le monde et farcissent les âmes. Il faut désigner la matrice. Et la détruire.
Qui dit ça ? Eric Zemmour ? Non, Kamel Daoud, écrivain algérien, menacé lui aussi de mort. Désolé d'y revenir : les frères tueurs n'ont pas crié Mort au MEDEF mais Allahou akhbar
Qui dit ça ? Eric Zemmour ? Non, Kamel Daoud, écrivain algérien, menacé lui aussi de mort. Désolé d'y revenir : les frères tueurs n'ont pas crié Mort au MEDEF mais Allahou akhbar
Je voudrais savoir une chose, honnêtement : vous pensiez vraiment que les gens de Charlie Hebdo ne risquaient rien ?
Évidemment, il est prouvé par les faits qu'ils risquaient la mort.
Mais DS, lorsque vous écriviez qu'ils faisaient ça pour la pub ? N'était-il pas possible qu'ils aient à la fois une arrière-pensée publicitaire, mais également une vision politique des choses ?
Personnellement, pour prendre une décision, je vois tous les avantages cumulés, matériels, moraux, psychologiques..., et je prends une décision dans l'idée que c'est la meilleure solution, justement parce que c'est un cumul de raisons. Je suppose que c'est le cas de la plupart des gens.
Quand Libé prend la décision d'abriter Charlie Hebdo, c'est pour des raisons de soutien, pour la pub que ça leur apporte, et parce que dans la grande offensive des néo- libéraux, ces batailles successives, cette guerre socio-économique dans laquelle Libé a choisi son camp, c'est pratique de faire croire qu'on soutient l'autre camp, ce qui suppose qu'on fait partie de l'autre camp.
Nul cynisme raisonné sans doute de leur part, juste une suite d'avantages bien compris et un enfermement dans leur classe sociale et dans un système qui veut que les politiques et les médias se soutiennent les uns les autres, parce que ça permet à l'ensemble de conserver le pouvoir.
L'extrême-gauche est binaire et pas très efficace, on le sait, et je suis bien placée pour le savoir. Elle sait surtout parler et critiquer, dans le sens négatif du terme, parce que ça ne va jamais, tous les autres sont trop intégrés au système, donc traîtres.
Lordon est tombé dans le grand trou EG. Adieu sa belle intelligence.
Les raisons pour lesquelles on épouse les idées d'un groupe, comment ces idées agissent sur nous, sont des phénomènes habituels, gouvernés par notre cerveau. Cela n'a rien de rationnel. On a tendance insidieusement à épouser les idées des gens qu'on fréquente, c'est très difficile de résister.
Sans doute un vieux souvenir de notre hominisation, où il fallait que des groupes proto-humains puis humains survivent dans des environnements hostiles. Les groupes qui étaient capables de se regrouper en cas de danger de façon automatique et efficace , soit pour fuir soit pour combattre, sont ceux qui ont survécu et ont poursuivi l'évolution jusqu'à conquérir la terre entière au néolithique. Et ces comportements se sont imbriqués dans notre cerveau et sont devenus endogènes.
Dans nos sociétés urbaines, nous n'avons pas forcément besoin de ces réflexes induits, mais ils perdurent et nous influencent profondément.
Ce n'est pas forcément embêtant, mais à condition d'en avoir conscience : quand nous avons peur, nous nous rassemblons derrière des chefs.
Le problème, c'est que nous pensons le faire rationnellement.
Cela explique pourquoi on accepte de défiler pour la liberté d'expression et la démocratie derrière des gens qui les combattent assidument.
En fait, c'est notre cerveau le plus basique qui nous le conseille, cette partie de notre cerveau qui croit savoir que suivre le chef est la solution.
Évidemment, il est prouvé par les faits qu'ils risquaient la mort.
Mais DS, lorsque vous écriviez qu'ils faisaient ça pour la pub ? N'était-il pas possible qu'ils aient à la fois une arrière-pensée publicitaire, mais également une vision politique des choses ?
Personnellement, pour prendre une décision, je vois tous les avantages cumulés, matériels, moraux, psychologiques..., et je prends une décision dans l'idée que c'est la meilleure solution, justement parce que c'est un cumul de raisons. Je suppose que c'est le cas de la plupart des gens.
Quand Libé prend la décision d'abriter Charlie Hebdo, c'est pour des raisons de soutien, pour la pub que ça leur apporte, et parce que dans la grande offensive des néo- libéraux, ces batailles successives, cette guerre socio-économique dans laquelle Libé a choisi son camp, c'est pratique de faire croire qu'on soutient l'autre camp, ce qui suppose qu'on fait partie de l'autre camp.
Nul cynisme raisonné sans doute de leur part, juste une suite d'avantages bien compris et un enfermement dans leur classe sociale et dans un système qui veut que les politiques et les médias se soutiennent les uns les autres, parce que ça permet à l'ensemble de conserver le pouvoir.
L'extrême-gauche est binaire et pas très efficace, on le sait, et je suis bien placée pour le savoir. Elle sait surtout parler et critiquer, dans le sens négatif du terme, parce que ça ne va jamais, tous les autres sont trop intégrés au système, donc traîtres.
Lordon est tombé dans le grand trou EG. Adieu sa belle intelligence.
Les raisons pour lesquelles on épouse les idées d'un groupe, comment ces idées agissent sur nous, sont des phénomènes habituels, gouvernés par notre cerveau. Cela n'a rien de rationnel. On a tendance insidieusement à épouser les idées des gens qu'on fréquente, c'est très difficile de résister.
Sans doute un vieux souvenir de notre hominisation, où il fallait que des groupes proto-humains puis humains survivent dans des environnements hostiles. Les groupes qui étaient capables de se regrouper en cas de danger de façon automatique et efficace , soit pour fuir soit pour combattre, sont ceux qui ont survécu et ont poursuivi l'évolution jusqu'à conquérir la terre entière au néolithique. Et ces comportements se sont imbriqués dans notre cerveau et sont devenus endogènes.
Dans nos sociétés urbaines, nous n'avons pas forcément besoin de ces réflexes induits, mais ils perdurent et nous influencent profondément.
Ce n'est pas forcément embêtant, mais à condition d'en avoir conscience : quand nous avons peur, nous nous rassemblons derrière des chefs.
Le problème, c'est que nous pensons le faire rationnellement.
Cela explique pourquoi on accepte de défiler pour la liberté d'expression et la démocratie derrière des gens qui les combattent assidument.
En fait, c'est notre cerveau le plus basique qui nous le conseille, cette partie de notre cerveau qui croit savoir que suivre le chef est la solution.
Les propos de Lordon m'ont peu à peu désorientée. D'accord au début, je n'ai ensuite pas compris sa véhémence contre Libé. Lui gardait-il un chien de sa chienne depuis longtemps ? Merci Daniel pour ce que avez dit c'était nécessaire. Je ne suis pas fan de Libé mais là j'admire la générosité et le courage.
Monsieur Schneiderman il n'y a pas que Frédéric Lordon qui soit écoeuré par la récupération tout azimut du carnage de la semaine dernière !
Sur le blog de Paul Jorion :
http://www.pauljorion.com/blog/
La Grande Récup par Annie Cyngiser
13 janvier 2015 p
Billet invité.
C’est à la « chute » d’une nouvelle que l’on saisit tout ce que la narration d’un récit comporte : des petites balises, des petits clignotants qui, distillés et éparpillés dans le texte, font sens une fois le dénouement de l’histoire posé.
Livrés au compte goutte au lecteur ou de manière allusive à travers descriptions ou dialogues, ces éléments apparaissent en 2° lecture, une fois connue la « morale » de l’histoire, comme autant de jalons pour nous préparer à la fin du texte…
La grande journée commémorative d’union sacrée, avec un rassemblement quasi mondial incongru de 50 chefs d’Etat, qui est venue conclure, ce 11 janvier 2015, la protestation nationale devant les assassinats perpétrés par trois fêlés embrigadés par un courant politique religieux néo-fasciste, s’est terminée, après un raz-de-marée républicain… à la synagogue.
Hommage qui pour certains va de soi quand des citoyens français juifs sont tués sur le sol de la République. Hommage que l’on peut comprendre au vu de la sensible culpabilité post pétainiste de la France. Mais pourquoi et depuis quand un chef d’Etat et ses ministres auraient à se revêtir d’une kippa, signe de réelle appartenance religieuse, tandis qu’un quelconque couvre-chef suffit, en signe de respect et d’observance stricte de l’espace sacré, à l’intérieur d’une synagogue, celui de la Thorah et de la salle de prière, et non sur le perron ou sur les marches extérieures du temple ?
Un quelconque couvre-chef, oui comme ceux que portaient les coreligionnaires juifs de mon enfance ; casquettes, chapeaux et même mouchoirs noués aux quatre coins pour ceux qui avaient… oublié !
Curieuse conclusion et chute d’une journée où s’est exprimé laïquement la nation, à quoi s’est rajouté le transfert immédiat du corps des victimes pour inhumation en Israël, territoire, qui n’est pas, que l’on sache, un département français ?
D’autant qu’un manque se signale par son absence dans la trame du récit : les plus hautes autorités de l’Etat français laïc et républicain sont-elles allées également se déchausser pour pénétrer dans une mosquée en hommage au policier d’origine musulmane lui aussi victime de la tuerie à Charlie Hebdo ?
A reprendre le fil des événements et remonter en amont dans le « texte », l’on peut alors constater que :
– depuis 3 jours, on est devenu Charlie, juif et… flic, acclamant ainsi la « violence légitime des forces de l’ordre » en oubliant que juif et police accolés cela fait parfois un drôle d’effet, en oubliant également qu’avoir crié « je suis juif allemand » en 68 le fut en protestation de l’expulsion de Cohn-Bendit par les mêmes forces de l’ordre ! Tout le monde devient « Charlie » mais ne devient pas « Lassana Bathily », l’employé de l’épicerie casher de Vincennes qui a caché plusieurs otages dans la chambre froide. Ce n’est qu’un simple employé d’épicerie un peu black !
– depuis trois jours, on s’est également découvert une nouvelle passion : la « liberté d’expression », en oubliant que les libertés sont plurielles et que la formule magique « liberté d’expression » ne peut avoir de sens sans action ou possibilité de l’être.
Il devient ainsi indifférent que des chefs d’Etat racistes, xénophobes, corrompus, certains menant une politique coloniale avec le soutien des grandes puissances aient participé à la « grande messe » du jour. Il importe peu que le « Patriot Act » nous guette et que le Premier Ministre prévoit encore et encore davantage de répression et de contrôle pour combler l’absence dramatique d’éducation et de culture générale, ces dernières laminées depuis plus de 20 ans à l’école, avec vente de marchandises culturelles avariées à la télévision… Il importe peu que trois assassins fanatisés soient « purs produits » de France, comme mille autres avec eux, élevés en batterie dans les banlieues, « éduqués » par la prison, le trafic de shit et des organisations néofascistes financées, elles, par les « amis » des Occidentaux. Du moment que l’émotion coule et que l’on puisse vaincre ensemble la peur, la colère et la détresse…
Pendant trois jours, on est devenu patriote, on chante la Marseille, on exhibe des drapeaux bleu-blanc-rouge après le grand show télévisuel où l’on assiste en direct aux assauts, où l’on se projette comme de futures victimes possibles : du jour au lendemain, chic alors, on pourrait tous entrer dans un film à la love story ou à la ferme…
Voilà le contre-volet de la « transformation d’une blessure en fierté »*, de la remontée d’un sentiment d’appartenance qui n’appartient pas qu’au FN, et qui permettra, nul n’en doute, de faire remonter l’audimat du gouvernement.
L’engeance humaine ne peut-elle marcher qu’au symbole en oubliant les faits ? Les bons sentiments et la peur doivent–ils à ce point nous faire oublier nos responsabilités ? Et nous faire croire que 4 millions de citoyens dans la rue, devenus tous subitement Charlie, éradiqueront des situations aussi terribles que cette fillette de 10 ans qui vient s’exploser au Nigéria en faisant des centaines de morts civils… Trois lignes dans la presse, pétrole et mines d’uranium obligent.
La seule « liberté d’expression » face à tout cela qu’est-ce ?
=========================================
Sur le site de l'UJFP :
http://www.ujfp.org/
Schlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie »
mardi 13 janvier 2015 par Shlomo Sand
Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid. Ce qui s’est passé à Paris, en ce début du mois de janvier constitue un crime absolument inexcusable. Dire cela n’a rien d’original : des millions de personnes pensent et le ressentent ainsi, à juste titre. Cependant, au vu de cette épouvantable tragédie, l’une des premières questions qui m’est venue à l’esprit est la suivante : le profond dégoût éprouvé face au meurtre doit-il obligatoirement conduire à s’identifier avec l’action des victimes ? Dois-je être Charlie parce que les victimes étaient l’incarnation suprême de la liberté d’expression, comme l’a déclaré le Président de la République ? Suis-je Charlie, non seulement parce que je suis un laïc athée, mais aussi du fait de mon antipathie fondamentale envers les bases oppressives des trois grandes religions monothéistes occidentales ?
Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire. Mais, là n’est pas le problème ! Dans la majorité des caricatures sur l’islam publiées par l’hebdomadaire, au cours de la dernière décennie, j’ai relevé une haine manipulatrice destinée à séduire davantage de lecteurs, évidemment non-musulmans. La reproduction par Charlie des caricatures publiées dans le journal danois m’a semblé abominable. Déjà, en 2006, j’avais perçu comme une pure provocation, le dessin de Mahomet coiffé d’un turban flanqué d’une grenade. Ce n’était pas tant une caricature contre les islamistes qu’une assimilation stupide de l’islam à la terreur ; c’est comme si l’on identifiait le judaïsme avec l’argent !
On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue. Il est bon, en effet, que dans la civilisation appelée, de nos jours, « judéo-chrétienne », il ne soit plus possible de diffuser publiquement la haine antijuive, comme ce fut le cas dans un passé pas très éloigné. Je suis pour la liberté d’expression, tout en étant opposé à l’incitation raciste. Je reconnais m’accommoder, bien volontiers, de l’interdiction faite à Dieudonné d’exprimer trop publiquement, sa « critique » et ses « plaisanteries » à l’encontre des juifs. Je suis, en revanche, formellement opposé à ce qu’il lui soit physiquement porté atteinte, et si, d’aventure, je ne sais quel idiot l’agressait, j’en serais très choqué… mais je n’irais pas jusqu’à brandir une pancarte avec l’inscription : « je suis Dieudonné ».
En 1886, fut publiée à Paris La France juive d’Edouard Drumont, et en 2014, le jour des attentats commis par les trois idiots criminels, est parue, sous le titre : Soumission, « La France musulmane » de Michel Houellebecq. La France juive fut un véritable « bestseller » de la fin du 19ème siècle ; avant même sa parution en librairie, Soumission était déjà un bestseller ! Ces deux livres, chacun en son temps, ont bénéficié d’une large et chaleureuse réception journalistique. Quelle différence y a t’il entre eux ? Houellebecq sait qu’au début du 21ème siècle, il est interdit d’agiter une menace juive, mais qu’il est bien admis de vendre des livres faisant état de la menace musulmane. Alain Soral, moins futé, n’a pas encore compris cela, et de ce fait, il s’est marginalisé dans les médias… et c’est tant mieux ! Houellebecq, en revanche, a été invité, avec tous les honneurs, au journal de 20 heures sur la chaine de télévision du service public, à la veille de la sortie de son livre qui participe à la diffusion de la haine et de la peur, tout autant que les écrits pervers de Soral.
Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.
De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé » pour réinstaurer le « droit » à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole.
Mais au fond, il se peut qu’il ait bien compris ! L’Occident éclairé n’est peut-être pas la victime si naïve et innocente en laquelle il aime se présenter ! Bien sûr, il faut être un assassin cruel et pervers pour tuer de sang-froid des personnes innocentes et désarmées, mais il faut être hypocrite ou stupide pour fermer les yeux sur les données dans lesquelles s’inscrit cette tragédie.
C’est aussi faire preuve d’aveuglement que de ne pas comprendre que cette situation conflictuelle ira en s’aggravant si l’on ne s’emploie pas ensemble, athées et croyants, à œuvrer à de véritables perspectives du vivre ensemble sans la haine de l’autre.
Shlomo Sand
(Traduit de l’hébreu par Michel Bilis)
Sur le blog de Paul Jorion :
http://www.pauljorion.com/blog/
La Grande Récup par Annie Cyngiser
13 janvier 2015 p
Billet invité.
C’est à la « chute » d’une nouvelle que l’on saisit tout ce que la narration d’un récit comporte : des petites balises, des petits clignotants qui, distillés et éparpillés dans le texte, font sens une fois le dénouement de l’histoire posé.
Livrés au compte goutte au lecteur ou de manière allusive à travers descriptions ou dialogues, ces éléments apparaissent en 2° lecture, une fois connue la « morale » de l’histoire, comme autant de jalons pour nous préparer à la fin du texte…
La grande journée commémorative d’union sacrée, avec un rassemblement quasi mondial incongru de 50 chefs d’Etat, qui est venue conclure, ce 11 janvier 2015, la protestation nationale devant les assassinats perpétrés par trois fêlés embrigadés par un courant politique religieux néo-fasciste, s’est terminée, après un raz-de-marée républicain… à la synagogue.
Hommage qui pour certains va de soi quand des citoyens français juifs sont tués sur le sol de la République. Hommage que l’on peut comprendre au vu de la sensible culpabilité post pétainiste de la France. Mais pourquoi et depuis quand un chef d’Etat et ses ministres auraient à se revêtir d’une kippa, signe de réelle appartenance religieuse, tandis qu’un quelconque couvre-chef suffit, en signe de respect et d’observance stricte de l’espace sacré, à l’intérieur d’une synagogue, celui de la Thorah et de la salle de prière, et non sur le perron ou sur les marches extérieures du temple ?
Un quelconque couvre-chef, oui comme ceux que portaient les coreligionnaires juifs de mon enfance ; casquettes, chapeaux et même mouchoirs noués aux quatre coins pour ceux qui avaient… oublié !
Curieuse conclusion et chute d’une journée où s’est exprimé laïquement la nation, à quoi s’est rajouté le transfert immédiat du corps des victimes pour inhumation en Israël, territoire, qui n’est pas, que l’on sache, un département français ?
D’autant qu’un manque se signale par son absence dans la trame du récit : les plus hautes autorités de l’Etat français laïc et républicain sont-elles allées également se déchausser pour pénétrer dans une mosquée en hommage au policier d’origine musulmane lui aussi victime de la tuerie à Charlie Hebdo ?
A reprendre le fil des événements et remonter en amont dans le « texte », l’on peut alors constater que :
– depuis 3 jours, on est devenu Charlie, juif et… flic, acclamant ainsi la « violence légitime des forces de l’ordre » en oubliant que juif et police accolés cela fait parfois un drôle d’effet, en oubliant également qu’avoir crié « je suis juif allemand » en 68 le fut en protestation de l’expulsion de Cohn-Bendit par les mêmes forces de l’ordre ! Tout le monde devient « Charlie » mais ne devient pas « Lassana Bathily », l’employé de l’épicerie casher de Vincennes qui a caché plusieurs otages dans la chambre froide. Ce n’est qu’un simple employé d’épicerie un peu black !
– depuis trois jours, on s’est également découvert une nouvelle passion : la « liberté d’expression », en oubliant que les libertés sont plurielles et que la formule magique « liberté d’expression » ne peut avoir de sens sans action ou possibilité de l’être.
Il devient ainsi indifférent que des chefs d’Etat racistes, xénophobes, corrompus, certains menant une politique coloniale avec le soutien des grandes puissances aient participé à la « grande messe » du jour. Il importe peu que le « Patriot Act » nous guette et que le Premier Ministre prévoit encore et encore davantage de répression et de contrôle pour combler l’absence dramatique d’éducation et de culture générale, ces dernières laminées depuis plus de 20 ans à l’école, avec vente de marchandises culturelles avariées à la télévision… Il importe peu que trois assassins fanatisés soient « purs produits » de France, comme mille autres avec eux, élevés en batterie dans les banlieues, « éduqués » par la prison, le trafic de shit et des organisations néofascistes financées, elles, par les « amis » des Occidentaux. Du moment que l’émotion coule et que l’on puisse vaincre ensemble la peur, la colère et la détresse…
Pendant trois jours, on est devenu patriote, on chante la Marseille, on exhibe des drapeaux bleu-blanc-rouge après le grand show télévisuel où l’on assiste en direct aux assauts, où l’on se projette comme de futures victimes possibles : du jour au lendemain, chic alors, on pourrait tous entrer dans un film à la love story ou à la ferme…
Voilà le contre-volet de la « transformation d’une blessure en fierté »*, de la remontée d’un sentiment d’appartenance qui n’appartient pas qu’au FN, et qui permettra, nul n’en doute, de faire remonter l’audimat du gouvernement.
L’engeance humaine ne peut-elle marcher qu’au symbole en oubliant les faits ? Les bons sentiments et la peur doivent–ils à ce point nous faire oublier nos responsabilités ? Et nous faire croire que 4 millions de citoyens dans la rue, devenus tous subitement Charlie, éradiqueront des situations aussi terribles que cette fillette de 10 ans qui vient s’exploser au Nigéria en faisant des centaines de morts civils… Trois lignes dans la presse, pétrole et mines d’uranium obligent.
La seule « liberté d’expression » face à tout cela qu’est-ce ?
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Sur le site de l'UJFP :
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Schlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie »
mardi 13 janvier 2015 par Shlomo Sand
Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid. Ce qui s’est passé à Paris, en ce début du mois de janvier constitue un crime absolument inexcusable. Dire cela n’a rien d’original : des millions de personnes pensent et le ressentent ainsi, à juste titre. Cependant, au vu de cette épouvantable tragédie, l’une des premières questions qui m’est venue à l’esprit est la suivante : le profond dégoût éprouvé face au meurtre doit-il obligatoirement conduire à s’identifier avec l’action des victimes ? Dois-je être Charlie parce que les victimes étaient l’incarnation suprême de la liberté d’expression, comme l’a déclaré le Président de la République ? Suis-je Charlie, non seulement parce que je suis un laïc athée, mais aussi du fait de mon antipathie fondamentale envers les bases oppressives des trois grandes religions monothéistes occidentales ?
Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire. Mais, là n’est pas le problème ! Dans la majorité des caricatures sur l’islam publiées par l’hebdomadaire, au cours de la dernière décennie, j’ai relevé une haine manipulatrice destinée à séduire davantage de lecteurs, évidemment non-musulmans. La reproduction par Charlie des caricatures publiées dans le journal danois m’a semblé abominable. Déjà, en 2006, j’avais perçu comme une pure provocation, le dessin de Mahomet coiffé d’un turban flanqué d’une grenade. Ce n’était pas tant une caricature contre les islamistes qu’une assimilation stupide de l’islam à la terreur ; c’est comme si l’on identifiait le judaïsme avec l’argent !
On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue. Il est bon, en effet, que dans la civilisation appelée, de nos jours, « judéo-chrétienne », il ne soit plus possible de diffuser publiquement la haine antijuive, comme ce fut le cas dans un passé pas très éloigné. Je suis pour la liberté d’expression, tout en étant opposé à l’incitation raciste. Je reconnais m’accommoder, bien volontiers, de l’interdiction faite à Dieudonné d’exprimer trop publiquement, sa « critique » et ses « plaisanteries » à l’encontre des juifs. Je suis, en revanche, formellement opposé à ce qu’il lui soit physiquement porté atteinte, et si, d’aventure, je ne sais quel idiot l’agressait, j’en serais très choqué… mais je n’irais pas jusqu’à brandir une pancarte avec l’inscription : « je suis Dieudonné ».
En 1886, fut publiée à Paris La France juive d’Edouard Drumont, et en 2014, le jour des attentats commis par les trois idiots criminels, est parue, sous le titre : Soumission, « La France musulmane » de Michel Houellebecq. La France juive fut un véritable « bestseller » de la fin du 19ème siècle ; avant même sa parution en librairie, Soumission était déjà un bestseller ! Ces deux livres, chacun en son temps, ont bénéficié d’une large et chaleureuse réception journalistique. Quelle différence y a t’il entre eux ? Houellebecq sait qu’au début du 21ème siècle, il est interdit d’agiter une menace juive, mais qu’il est bien admis de vendre des livres faisant état de la menace musulmane. Alain Soral, moins futé, n’a pas encore compris cela, et de ce fait, il s’est marginalisé dans les médias… et c’est tant mieux ! Houellebecq, en revanche, a été invité, avec tous les honneurs, au journal de 20 heures sur la chaine de télévision du service public, à la veille de la sortie de son livre qui participe à la diffusion de la haine et de la peur, tout autant que les écrits pervers de Soral.
Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.
De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé » pour réinstaurer le « droit » à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole.
Mais au fond, il se peut qu’il ait bien compris ! L’Occident éclairé n’est peut-être pas la victime si naïve et innocente en laquelle il aime se présenter ! Bien sûr, il faut être un assassin cruel et pervers pour tuer de sang-froid des personnes innocentes et désarmées, mais il faut être hypocrite ou stupide pour fermer les yeux sur les données dans lesquelles s’inscrit cette tragédie.
C’est aussi faire preuve d’aveuglement que de ne pas comprendre que cette situation conflictuelle ira en s’aggravant si l’on ne s’emploie pas ensemble, athées et croyants, à œuvrer à de véritables perspectives du vivre ensemble sans la haine de l’autre.
Shlomo Sand
(Traduit de l’hébreu par Michel Bilis)
Peut-être que l'accusation de Lordon est facile ... et encore ?
Facile parce que ce n'est pas difficile de taper sur son clavier et mettre en ligne.
Pas si facile quand ce qu'on écrit peut fermer les portes de ceux qui auraient pu véhiculer la pensée.
Mais est-ce que, parce que c'est facile, ça perd de sa vérité ?
Pourquoi ne pourrait-on pas penser que oui, bien sûr, un journal qui informe remplit sa mission mais qu'en même temps il s'enrichit ? Oui, bien ^sur, Libé qui accueille Charlie accueille Charlie, mais en même temps Libé devient sympathique aux yeux de plein de gens qui sans ça n'en ont rien à foutre de Libé. Oui, évidemment !
C'est blasphémer que de dire simplement cela ?
Quand @si analyse le boulot fait par les chaînes d'info en direct, qui font du remplissage et publient des erreurs... vous ne faites rien de profondément différent que ce que fait Lordon. Et les chaîne en question pourraient vous répondre que les contingences, la réalité matérielle des faits implique que oui, dans un direct on fait du remplissage et on peut dire des choses sans les avoir recoupées, que c'est même exactement ça le principe du direct. Et ces chaînes pourraient vous reprocher d'être confortablement dans vos bureaux en train d'analyser le lendemain quand eux étaient sur place le jour-même, en n'ayant pas le confort dont vous disposez pour faire un jouranlisme moins sensationnel.
Oui, Libé a accueilli 2 fois Charlie. Et ldes deux fois dans des contextes hyperviolents et du coup c'est courageux.
Oui à Libé ils sont pour la liberté d'expression, mais vous m'accorderez qu'en cas de double attaque de Minute, ou d'attaque de Zemmour ou de Houellebecq ce n'est peut-être pas Libé qui aurait ouvert ses portes.
Dire ça, faire ce simple constat, c'est pas possible ?
Dire qu'en même temps que la liberté de la presse autre chose se joue, c'est impensable ?
Toute la presse vient en reportage dans les locaux de Libé qui accueille Charlie, du coup, forcément, obligatoirement, le patron de libé est obligé de leur répondre semblez-vous affirmer.
Je ne crois pas. Il peut aussi répondre " C'est pas ça le sujet." Il peut faire un communiqué unique.
Moi, ça ne 'm'a pas gênée, je n'ai pas vu une seule de ces interviews, mais si elles ont existé, alors oui, on a le droit de réfléchir à ce porpos et de dire qu'on trouve que c'est un peu une forme de publicité si c'est ce qu'on pense.
Il ne dit rien d'autre, Lordon, dans ce billet.
Facile parce que ce n'est pas difficile de taper sur son clavier et mettre en ligne.
Pas si facile quand ce qu'on écrit peut fermer les portes de ceux qui auraient pu véhiculer la pensée.
Mais est-ce que, parce que c'est facile, ça perd de sa vérité ?
Pourquoi ne pourrait-on pas penser que oui, bien sûr, un journal qui informe remplit sa mission mais qu'en même temps il s'enrichit ? Oui, bien ^sur, Libé qui accueille Charlie accueille Charlie, mais en même temps Libé devient sympathique aux yeux de plein de gens qui sans ça n'en ont rien à foutre de Libé. Oui, évidemment !
C'est blasphémer que de dire simplement cela ?
Quand @si analyse le boulot fait par les chaînes d'info en direct, qui font du remplissage et publient des erreurs... vous ne faites rien de profondément différent que ce que fait Lordon. Et les chaîne en question pourraient vous répondre que les contingences, la réalité matérielle des faits implique que oui, dans un direct on fait du remplissage et on peut dire des choses sans les avoir recoupées, que c'est même exactement ça le principe du direct. Et ces chaînes pourraient vous reprocher d'être confortablement dans vos bureaux en train d'analyser le lendemain quand eux étaient sur place le jour-même, en n'ayant pas le confort dont vous disposez pour faire un jouranlisme moins sensationnel.
Oui, Libé a accueilli 2 fois Charlie. Et ldes deux fois dans des contextes hyperviolents et du coup c'est courageux.
Oui à Libé ils sont pour la liberté d'expression, mais vous m'accorderez qu'en cas de double attaque de Minute, ou d'attaque de Zemmour ou de Houellebecq ce n'est peut-être pas Libé qui aurait ouvert ses portes.
Dire ça, faire ce simple constat, c'est pas possible ?
Dire qu'en même temps que la liberté de la presse autre chose se joue, c'est impensable ?
Toute la presse vient en reportage dans les locaux de Libé qui accueille Charlie, du coup, forcément, obligatoirement, le patron de libé est obligé de leur répondre semblez-vous affirmer.
Je ne crois pas. Il peut aussi répondre " C'est pas ça le sujet." Il peut faire un communiqué unique.
Moi, ça ne 'm'a pas gênée, je n'ai pas vu une seule de ces interviews, mais si elles ont existé, alors oui, on a le droit de réfléchir à ce porpos et de dire qu'on trouve que c'est un peu une forme de publicité si c'est ce qu'on pense.
Il ne dit rien d'autre, Lordon, dans ce billet.
Réfléchissons.
Peut-on attendre d'une entité comme ASI, lieu où travaillent des journalistes, traiter correctement d'un assassinat de journalistes?
Les journalistes des médias traditionnels ont déposé leur cerveau et manifestement DS devait écrire une chronique: aujour'hui, c'est tombé sur Lordon.
Peut-on attendre d'une entité comme ASI, lieu où travaillent des journalistes, traiter correctement d'un assassinat de journalistes?
Les journalistes des médias traditionnels ont déposé leur cerveau et manifestement DS devait écrire une chronique: aujour'hui, c'est tombé sur Lordon.
Bonjour
Il est vrai que la liberté de la presse est menacée lorsqu'on lit ce matin les journaux unanimes pour applaudir l'assemblée nationale belliciste.
Il est vrai que la liberté de la presse est menacée lorsqu'on lit ce matin les journaux unanimes pour applaudir l'assemblée nationale belliciste.
Le problème avec certaines personnes intelligentes et érudites c'est qu'à un certain moment, inconsciemment, elles pensent pouvoir l'être sur tout et vis à vis de tous.
Alors le dérapage n'est pas loin.
François Lapérou
Alors le dérapage n'est pas loin.
François Lapérou
Merci à celles et ceux qui, comme les membres de Charlie Hebdo, mènent en première ligne, leur combat courageux contre l'extrémisme, l'intégrisme, l'obscurantisme... quelle que soit la forme qu'ils revêtent.
Longue vie à ces femmes et à ces hommes debout.
Longue vie à ces femmes et à ces hommes debout.
Oui, Lordon a raison et certains dont Libération et Joffrin sont les plus mal placés pour défendre la liberté d'expression, eux dont la religion est le TINA
En prime un autre emmerdeur :
http://www.ujfp.org/spip.php?article3768
En prime un autre emmerdeur :
http://www.ujfp.org/spip.php?article3768
Trouvé ce com' chez Lordon :
Si les tueurs avaient eu un minimum d'éducation politique, ce n'est pas à Charlie qu'ils auraient fait un carnage, mais au MEDEF.
Mais les prédicateurs qui ont fait leur éducation au terrorisme se foutent bien de l'oppression du capitalisme sans règle autre que la loi du plus fort.
Vu qu'ils sont financés par des pays qui, en matière de business, sont cul et chemise avec la Gattazie.
Et qui ont envoyé des représentants faire cause commune avec les princes qui nous emmerdent, vous savez, tous ces gens qui faisaient un cortège à Nicolas 1er le Petit.
Si les tueurs avaient eu un minimum d'éducation politique, ce n'est pas à Charlie qu'ils auraient fait un carnage, mais au MEDEF.
Mais les prédicateurs qui ont fait leur éducation au terrorisme se foutent bien de l'oppression du capitalisme sans règle autre que la loi du plus fort.
Vu qu'ils sont financés par des pays qui, en matière de business, sont cul et chemise avec la Gattazie.
Et qui ont envoyé des représentants faire cause commune avec les princes qui nous emmerdent, vous savez, tous ces gens qui faisaient un cortège à Nicolas 1er le Petit.
Très bonne chronique.
Les terroristes ont au moins un mérite, ils stimulent la pensée!
Les terroristes ont au moins un mérite, ils stimulent la pensée!
A la fois, et à la foi donc...
A la fois condamner le meurtres d'êtres humains chez nous, intolérable en 2015, rappeler qu'on ne peut pas imposer des valeurs à d'autres par la force et la guerre,
ET
A la foi (sans s notez bien) voter la poursuite de la guerre avec meurtres d'êtres humains chez eux, tolérable en 2015, et rappeler qu'on peut imposer nos valeurs à d'autres par la force et la guerre.
A la fois condamner le meurtres d'êtres humains chez nous, intolérable en 2015, rappeler qu'on ne peut pas imposer des valeurs à d'autres par la force et la guerre,
ET
A la foi (sans s notez bien) voter la poursuite de la guerre avec meurtres d'êtres humains chez eux, tolérable en 2015, et rappeler qu'on peut imposer nos valeurs à d'autres par la force et la guerre.
Libération rime avec liberté d'expression.
La bonne blague....
(https://www.bakchich.info/blogs/2014/09/26/chez-liberation-pierre-marcelle-de-nouveau-censure-63655)
La bonne blague....
(https://www.bakchich.info/blogs/2014/09/26/chez-liberation-pierre-marcelle-de-nouveau-censure-63655)
Ce que j'aurais bien aimé, c'est que Lordon nous dise quelle aurait été selon lui une réaction appropriée et juste (des médias, des politiques, des citoyens...) : le petit hommage discret ? l'indifférence distancée ? le fatalisme ? le silence respectueux ?
Je trouve très sain et très juste le réflexe critique, et ces critiques-ci sont parfaitement recevables, mais ce serait bien parfois de prendre le risque de proposer quelque chose derrière.
Je trouve très sain et très juste le réflexe critique, et ces critiques-ci sont parfaitement recevables, mais ce serait bien parfois de prendre le risque de proposer quelque chose derrière.
Merci Daniel, belle chronique qui traduit ce que j'ai ressenti en lisant Lordon (moi le lordonophile convaincu).
Ce qui me séduit le plus, c'est votre conclusion. Il va falloir à la fois... le rafiot et le naufragé. À la fois... À la fois, bon dieu (pardon à ceux que j'offense en Le nommant démajusculé), c'est pas compliqué. À la fois ne rien laisser passer de l'incurie médiatique ordo-libérale (comme dirait Lordon), la relever sans cesse (non pour lui dénier le droit de penser selon son modèle idéologique mais pour bien indiquer que loin de la neutralité dans laquelle elle se drape, elle défend un point de vue, en tentant de le faire passer pour bon sens ou objectivité), et défendre becs et ongles la presse lorsqu'elle est attaquée sur le mode complotiste du tous pourris tous vendus ; à la fois être intransigeant envers la persécution intolérable des musulmans et sans complaisance vis-à-vis des exigences des religieux ("il faut qu'ils comprennent que nous aimons vraiment le Prophète", a déclaré sans rire le mufti d'Égypte hier, devant la couv de Charlie qu'il juge, tenez-vous bien, "raciste"), exigences qui ne seront jamais tenues de s'appliquer qu'à ceux qui croient en ce qui les fonde ; à la fois mépriser les Finkielkraut qui voient des arabes hostiles et indésirables partout, et les Dieudonné qui voient des juifs dans tous les processus de domination. À la fois, c'est peut-être bien la clé de la manière dont il va nous falloir penser (encore la résumé-je ici à des oppositions binaires, mais il va souvent nous falloir penser à la fois beaucoup plus que deux termes...).
Ce qui me séduit le plus, c'est votre conclusion. Il va falloir à la fois... le rafiot et le naufragé. À la fois... À la fois, bon dieu (pardon à ceux que j'offense en Le nommant démajusculé), c'est pas compliqué. À la fois ne rien laisser passer de l'incurie médiatique ordo-libérale (comme dirait Lordon), la relever sans cesse (non pour lui dénier le droit de penser selon son modèle idéologique mais pour bien indiquer que loin de la neutralité dans laquelle elle se drape, elle défend un point de vue, en tentant de le faire passer pour bon sens ou objectivité), et défendre becs et ongles la presse lorsqu'elle est attaquée sur le mode complotiste du tous pourris tous vendus ; à la fois être intransigeant envers la persécution intolérable des musulmans et sans complaisance vis-à-vis des exigences des religieux ("il faut qu'ils comprennent que nous aimons vraiment le Prophète", a déclaré sans rire le mufti d'Égypte hier, devant la couv de Charlie qu'il juge, tenez-vous bien, "raciste"), exigences qui ne seront jamais tenues de s'appliquer qu'à ceux qui croient en ce qui les fonde ; à la fois mépriser les Finkielkraut qui voient des arabes hostiles et indésirables partout, et les Dieudonné qui voient des juifs dans tous les processus de domination. À la fois, c'est peut-être bien la clé de la manière dont il va nous falloir penser (encore la résumé-je ici à des oppositions binaires, mais il va souvent nous falloir penser à la fois beaucoup plus que deux termes...).
Qui lira Lordon sur le Blog du Diplo?
Comment,
Sur une chaîne Publique (France 2) une JOURNALISTE Nathalie Saint Cricq dans le Jourbal d'Elise Lcet 13h du 13 Janvier 2015
dit qu'il faut:
--Repérer puis
--Traiter (comme maladie mentale!)
Ceux qui ne sont pas Charlie.
sur le site ASI analyse te critique des médias personne ne se lève comme un seul homme. Bizarre!
Comment,
Sur une chaîne Publique (France 2) une JOURNALISTE Nathalie Saint Cricq dans le Jourbal d'Elise Lcet 13h du 13 Janvier 2015
dit qu'il faut:
--Repérer puis
--Traiter (comme maladie mentale!)
Ceux qui ne sont pas Charlie.
sur le site ASI analyse te critique des médias personne ne se lève comme un seul homme. Bizarre!
Lordon dit aussi :
Je le pouvais d’autant moins que cette formule a aussi fonctionné comme une sommation. Et nous avons en quelques heures basculé dans un régime de commandement inséparablement émotionnel et politique. Dès ses premiers moments, la diffusion comme traînée de poudre du « Je suis Charlie » a fait irrésistiblement penser au « Nous sommes tous américains » du journal Le Monde du 12 septembre 2001. Il n’a pas fallu une demi-journée pour que cette réminiscence se confirme, et c’est Libération qui s’est chargé de faire passer le mot d’ordre à la première personne du pluriel : « Nous sommes tous Charlie » — bienvenue dans le monde de l’unanimité décrétée, et malheur aux réfractaires. Et puis surtout célébrons la liberté de penser sous l’écrasement de tout dissensus, en mélangeant subrepticement l’émotion de la tragédie et l’adhésion politique implicite à une ligne éditoriale.
Il exprime bien ce que je crois avoir ressenti ce fameux mercredi, une récupération de la manière de faire le deuil : une exaltation telle de la liberté d'expression (que je revendique aussi bien sûr) qu'elle écraserait presque la liberté de penser pour les gens qui comme moi avaient du mal à brandir un panneau "je suis Charlie".
Je le pouvais d’autant moins que cette formule a aussi fonctionné comme une sommation. Et nous avons en quelques heures basculé dans un régime de commandement inséparablement émotionnel et politique. Dès ses premiers moments, la diffusion comme traînée de poudre du « Je suis Charlie » a fait irrésistiblement penser au « Nous sommes tous américains » du journal Le Monde du 12 septembre 2001. Il n’a pas fallu une demi-journée pour que cette réminiscence se confirme, et c’est Libération qui s’est chargé de faire passer le mot d’ordre à la première personne du pluriel : « Nous sommes tous Charlie » — bienvenue dans le monde de l’unanimité décrétée, et malheur aux réfractaires. Et puis surtout célébrons la liberté de penser sous l’écrasement de tout dissensus, en mélangeant subrepticement l’émotion de la tragédie et l’adhésion politique implicite à une ligne éditoriale.
Il exprime bien ce que je crois avoir ressenti ce fameux mercredi, une récupération de la manière de faire le deuil : une exaltation telle de la liberté d'expression (que je revendique aussi bien sûr) qu'elle écraserait presque la liberté de penser pour les gens qui comme moi avaient du mal à brandir un panneau "je suis Charlie".
Recevant la mailing liste de Libé, scorie d'un temps où j'étais aboné, il faut quand même être aveugle pour ne pas voir à quel point ils sirfent sur l'effet Charlie, et pas seulement pour défendre la liberté d'expression, mais pour vendre du papier.
En ce moment, on a l'impression qu'il faut se boucher le nez en permanence pour ne pas salir "l'Unité Nationale"...
Dans le même ordre d'idée, la vente de numéro de Charlie Hebdo qui se tranforme en machine marketing du type iPhone (Attente, pénurie programmée, files dans les magasins fortement médiatisées), je suppose qu'il ne faut rien en dire aussi.
Vaut-il mieux essayer d'être debout 365j par an, ou bien sembler l'être une fois tous les cinq ans, avec un petit défilé et un achat souvenir ?
Le réveil va être vraiment difficile...
En ce moment, on a l'impression qu'il faut se boucher le nez en permanence pour ne pas salir "l'Unité Nationale"...
Dans le même ordre d'idée, la vente de numéro de Charlie Hebdo qui se tranforme en machine marketing du type iPhone (Attente, pénurie programmée, files dans les magasins fortement médiatisées), je suppose qu'il ne faut rien en dire aussi.
Vaut-il mieux essayer d'être debout 365j par an, ou bien sembler l'être une fois tous les cinq ans, avec un petit défilé et un achat souvenir ?
Le réveil va être vraiment difficile...
F. Lordon est tout doucement en train d'être digéré par la machine médiatique. Quand il parlait peu, sa voix portait à chaque fois. Maintenant qu'il devient une petite rock star, et qu'il faut absolument qu'il ait un avis original sur tout, a commencer par ce qui s'est passé la semaine dernière, ça patine (on pourrait appeler ça l'effet Emmanuel Todd). Tant pis si ça pique, mais je ne vois pas ce que sa contribution a de remarquable, alors que d'habitude, je le lis avec beaucoup d'intérêt et j'apprends beaucoup. Mais là, on est dans la facilité, et l'esquisse d'un petit système qui risque de devenir lassant : beaucoup de triples négations (j'exagère à peine), du Spinoza de rigueur, le style ampoulé habituel et le zeste de condescendance de rigueur pour nous expliquer que ne la lui fait pas, à lui et que l'unanimisme du "Tous Charlie" est supect. Il crois quoi, qu'on avait attendu qu'il le dise pour s'en rendre compte ? Il croit qu'on a marché dans la rue parce qu'on est heureux de bêler qu'on pense tous pareils, ou parce qu'on veut protéger notre droit à penser des choses différentes ? (j'ai écrit un peu la même chose sur un autre fil, désolé pour la redite mais là ca colle bien)
Quand à Libé, l'horrible ennemi tenu par l'horrible Joffrin-qui-avait-fait-vive-la-crise-en-1984 c'est toujours la même chose : d'abord, en présupposer du mal. Après, trouver les raisons.
Quand à Libé, l'horrible ennemi tenu par l'horrible Joffrin-qui-avait-fait-vive-la-crise-en-1984 c'est toujours la même chose : d'abord, en présupposer du mal. Après, trouver les raisons.
ces imams bedonnants, ces évêques, ces rabbins au coude-à-coude
Ah ah ah, DS a succombé au syndrome Charlie Hebdo ! Il ne tape pas équitablement sur toutes les religion, car il a dit que les imams étaient bedonnants, pas les évêques ni les rabbins ! Il est islamophobe ! Que le feu de Yéza s'abatte sur lui !
Ah ah ah, DS a succombé au syndrome Charlie Hebdo ! Il ne tape pas équitablement sur toutes les religion, car il a dit que les imams étaient bedonnants, pas les évêques ni les rabbins ! Il est islamophobe ! Que le feu de Yéza s'abatte sur lui !
Cher Daniel,
Votre point de vue est tout à fait défendable. Cependant, les alternatives à "avec une publicité aussi ostentatoire que possible " ne se limitent pas à "surtout sans que personne le sache".
Votre point de vue est tout à fait défendable. Cependant, les alternatives à "avec une publicité aussi ostentatoire que possible " ne se limitent pas à "surtout sans que personne le sache".
[quote=Le Matinaute]le risque est réel, non seulement à dessiner Mahomet, mais aussi à se faire les complices du blasphème. OK, les frères Kouachi et Coulibaly sont morts. Mais qui peut jurer que d'autres soldats du prophète, dans un coin, ne rêvent pas de se faire le directeur de Libé, ou un journaliste, ou un type qui passe par hasard dans le hall, ou même, dans une très moindre mesure, un chroniqueur du journal (hum) ?
Si la prise de risque suffisait à imposer le respect... ne devrions-nous pas nous incliner aussi devant les salopards qui ont tué ces derniers jours? Car eux aussi ont pris un sacré risque, non? Du coup, l'argument de Daniel devient très dangereux, limite "apologie du terrorisme" (second degré, hein, ne tirez pas!).
Je suis globalement d'accord avec le texte de Lordon, même si je dirais sur un autre ton ce qu'il dit de Libé. On le disait avant, on doit pouvoir le dire après. Ce serait un comble que la lutte pour la liberté d'expression nous fasse taire.
Si la prise de risque suffisait à imposer le respect... ne devrions-nous pas nous incliner aussi devant les salopards qui ont tué ces derniers jours? Car eux aussi ont pris un sacré risque, non? Du coup, l'argument de Daniel devient très dangereux, limite "apologie du terrorisme" (second degré, hein, ne tirez pas!).
Je suis globalement d'accord avec le texte de Lordon, même si je dirais sur un autre ton ce qu'il dit de Libé. On le disait avant, on doit pouvoir le dire après. Ce serait un comble que la lutte pour la liberté d'expression nous fasse taire.
Lordon a peut être des comptes à régler avec Libé... Dommage son texte vaut largement mieux que cette remarque limite crapuleuse...
Je me désolidarise de Lordon qui n'est pas menacé, lui. Déception, déception..........
Il est très intelligent mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, cette expression me revient souvent en ce moment, je ne sais pourquoi.
Il est très intelligent mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, cette expression me revient souvent en ce moment, je ne sais pourquoi.
Je reposte ce que j'ai posté ce matin...
La Chasse aux Sorciers, sorcières est ouverte: ceux qui ne sont pas Charlie
Par GPMarcel08:44 le 14/01/2015
Re: Cinq minutes de rigolade avec mon pote François (Fillon)
La Chasse Aux Sorciers (res) est ouverte.
Nathalie St Cricq "journaliste politique" de France2
" Il faut repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie..."
[www.youtube.com]
La Chasse aux Sorciers, sorcières est ouverte: ceux qui ne sont pas Charlie
Par GPMarcel08:44 le 14/01/2015
Re: Cinq minutes de rigolade avec mon pote François (Fillon)
La Chasse Aux Sorciers (res) est ouverte.
Nathalie St Cricq "journaliste politique" de France2
" Il faut repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie..."
[www.youtube.com]
Je suis d'accord avec vous sur ce point Daniel, mais sur le reste, Lordon signe ici (à mon avis) une chronique très intelligente.
Certains prennent des risques. D'autres se désolidarisent et bavent.