Euthanasie : débat impossible à la télé ?
La télévision française, partiale en faveur de l'euthanasie ? C'est ce dont l'accuse la société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). L'association s'oppose à l'euthanasie (soutenue en cela par une partie de la droite catholique). Elle saisit le CSA sur deux émissions, qu'elle considère biaisées en faveur de l'euthanasie. De la difficulté d'organiser un débat équilibré.
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Je suis étonné de voir des premiers commentaires sur un ton agressif. Je m'imaginais qu'un article aussi pondéré et avec du recul engendrerait des commentaires du même ordre. Le sujet n'est pas de savoir si l'on est pour ou contre l'euthanasie, le su(...)
Tout débat est impossible à la télé. sur l'euthanasie comme sur le reste. J'ai du mal à croire que les média penchent pour l'euthanasie, sachant que cette dernière est toujours interdite en France et que les rares avancées dans le domaine sont systém(...)
Sur le problème de l'euthanasie , notre immense philosophe breton a choisi de se voiler la face...
( on se fera une raison )
En ce qui me concerne, comme vous, je suis pour ( mon problème étant de trouver l'assistant )
Derniers commentaires
Marrant cet article. N'est ce pas la télé, (tous les médias ?), qui est partiale quel que soit le sujet, mais en général, elle ne soutient pas des positions progressistes : sur l'économie, par exemple, s'offusque t on qu'il n'y ait que des ultra libéraux qui parlent, journalistes ou invités ? Si seulement il pouvait y avoir un économiste atterré pour trois néo classiques, on aurait l'impression d'un vrai pluralisme. L'article sera plus crédible quand Dominique Seux laissera sa chronique une fois sur quatre à Guillaume Duval.
euuuh.... La raison pour laquelle l'euthanasie est vue sous un jour favorable dans une émission mainstream n'est ce pas, pour une fois, le simple reflet de ce que, effectivement, les deux tiers des gens (j'allais dire des occidentaux, mais gardons déjà "les français"...) sont aujourd'hui favorable au fait de mourir sinon dans la dignité, au moins dans l'exercice de son libre-arbitre ?... Quelles que soient les considérations morales sur le sujet (qui, évidemment, se discutent) il parait assez évident que critiquer vertement ce choix représentatif est déjà orienté idéologiquement. Non ?... Sinon pourquoi ?... Et pourquoi d'ailleurs cela mérite t'il réellement un article ? Je l'ai lu avec plaisir mais j'ai un peu l’impression de faire la com de l'association revendicatrice en discutant du sujet dans ces termes...
Les soins palliatifs ne s'opposent pas à l'euthanasie ou au suicide assisté. Les deux solutions devraient pouvoir coexister et être choisies par les premiers intéressés, à savoir les malades en fin de vie ou ceux qui ne souhaitent pas endurer des souffrances physiques ou mentales intolérables. La France est très en retard sur cette question sociétale majeure et cela, sous la pression constante et parfois agressive d'une église catholique qui n'a pas pas désarmé.
On peut très facilement faire un parallèle entre la question de l'euthanasie aujourd'hui et celle de l'avortement dans les années 70.
Hier comme aujourd'hui, le corps médical est sur une position rétrograde, essayant désespérément de maintenir son contrôle sur nos corps.
Hier comme aujourd'hui, les curés de tout poil prétendent nous dire comment vivre et mourir.
Hier comme aujourd'hui, une grande partie du corps social en a marre et revendique le droit pour chacun de disposer de son corps comme il l'entend.
Donc de même qu'à l'époque les anti-avortement étaient devenus inaudibles bien avant la loi Veil, aujourd'hui plus personne n'écoute les anti-euthanasie.
Effectivement, ces deux exemples laissent à penser que l'on "penche" vers les pour... C'est oublier un peu vite le boycott quasi total de la question et les mauvaises manières faites à JL Roméro pendant des années sur les mêmes chaînes... Serait-ce le signe que le vent a tourné ? Ce serait tant mieux. Sur le fond de l'affaire, il faut toujours affirmer haut et fort que décider de sa fin de vie est une question philosophique et culturelle pour laquelle on n'a besoin ni de l'avis du corps médical, ni de son aide : la seule chose que l'on demande c'est de ne pas être obligé d'avoir recours à des procédés pénibles pour le décideur et pour son entourage, au moment de la réalisation de sa décision de mettre un terme à une vie qu'il estime ne plus réespecter SA CONCEPTION de la dignité
! Bref, c'est une affaire de liberté individuelle, principe constitutionnel dénié à ceux qui veulent l'appliquer. Dernier exemple, ce mois-ci : une personne (31 ans) qui n'a jamais pu être alimentée normalement depuis sa naissance (vous avez bien lu !), qui subit infection sur infection (avec séjours à l'hôpital récurrents) et qui a été mise sous curatelle car... elle est "dépressive" (On le serait à moins...)
Tout débat est impossible à la télé. sur l'euthanasie comme sur le reste. J'ai du mal à croire que les média penchent pour l'euthanasie, sachant que cette dernière est toujours interdite en France et que les rares avancées dans le domaine sont systématiquement combattus par de nombreuses personnalités qui ont une grosse exposition médiatique.
Cela dit, évaluons quand même ce que dit le SFAP.
- ils accusent Christine Angot de propos diffamatoire quand cette dernière ne fait que dire la vérité: oui, certaines associations anti-euthanasie foutent la pression sur les personnes en fin de vie (comme des anti-avortements foutent la pression sur les femmes enceintes), ce sont des procédés dégueulasses. Et après ces hypocrites viennent nous parler de respect de la vie, eux qui ne respectent rien.
- "Les propos du [cadre de santé] étaient les seuls à être remis en cause" : peut-être parce que celui-ci était le seul à raconter des "bullshit", pour reprendre l'expression favorite de Wauquiez. Je n'ai pas vu le débat, mais les cathos réacs ne sont pas connus pour leur honnêteté intellectuelle. Ca ne les dérangent pas de manipuler les chiffres, de mentir par omission ou de mentir tout court. En l'occurrence, sur l'exemple développé dans cet article d'ASI, la présentatrice a bien fait de préciser les limites de la loi française, et les effets de la maladie de Charcot. C'est bien le type anti-euthanasie qui ment (dans ce cas précis)
Je trouve l'article d'ASI assez concilliant avec le SFAP, vous auriez pu souligner plus clairement leurs mensonges.
Je suis étonné de voir des premiers commentaires sur un ton agressif. Je m'imaginais qu'un article aussi pondéré et avec du recul engendrerait des commentaires du même ordre. Le sujet n'est pas de savoir si l'on est pour ou contre l'euthanasie, le suicide assisté, la sédation profonde ou les soins palliatifs. Il est normal que des avis différents voir opposés apparaissent sur un thème si sensible.
Est-il possible d'en débattre à la TV ? Sans doute pas, comme le montre cet article. "Sur la télévision" de Bourdieu* éclairerait sans doute la question.
* J'espère qu'il n'est pas tabou d'évoquer ce livre et son auteur en ces lieux :-)
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ce qui est bizarre c'est que vous rameniez le voile comme premier commentaire sur un tel sujet. On aimerait lire votre opinion sur le "suicide assisté* aussi clairement que celle que vous exprimez sur le voile.
*Moi je penche du côté des pour.
Sur le problème de l'euthanasie , notre immense philosophe breton a choisi de se voiler la face...
( on se fera une raison )
En ce qui me concerne, comme vous, je suis pour ( mon problème étant de trouver l'assistant )
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Quant à la question posée, joker! (expression ,remise au goût du jour par Gérard Collomb )
Ne devriez-vous pas conclure qu'on tape surtout sur les zélotes, les "extrêmes", qui ont des comptes à rendre face au "soyons raisonnables" dont celui attribué à la loi de 1905 vu comme un compromis ?
D'ailleurs, faut-il s'étonner que les médias visant le plus grand nombre suivent au final l'air du temps, ce qui est "raisonnable" selon l'ambiance du moment ?
Article de La Croix sur un sondage qu'ils ont fait avec le Forum européen de bioéthique : "PMA, GPA, fin de vie... vague de fond libérale".
"Les chiffres étonnent par leur ampleur. Le sondage mené par l’Ifop pour La Croix et le Forum européen de bioéthique confirme le consentement d’une grande partie de la société à des sujets comme l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes (60 %) et aux femmes seules (57 %), à une évolution de la loi sur la fin de vie (89 %), ou, plus surprenant encore, à la levée de l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) (64 %). Des chiffres qui dessinent l’image d’une société libérale sur des questions « importantes », comme 89 % des Français le reconnaissent par ailleurs."
Au demeurant, les barbus, les papillotés, les tonsurés et leurs voilées respectives se rejoignent souvent sur ces questions. Si n'étaient prises en compte que les convergences idéologico-morales, les cathos et musulmans militants devraient logiquement s'allier mais bon, du côté cathos de droite, on a aussi l'arrière-plan croisades en résonance avec l'ambiance "clash des civilisations", peur de l'étranger basané etc., avec tout un public serait-il athée et rationaliste prêt à faire de la France fille aînée de l'Eglise un marqueur culturel.
Et c'est comme ça qu'au nom du "chez nous", de l'identité nationale, de l'identité culturelle, de "notre Histoire", de la civilisation contre les barbares etc., on voit des alliances improbables du genre de Riposte "Laïque" écrivant : Des musulmans soutenus par des gauchistes ont osé profaner la cathédrale Saint-Denis (ça cause d'une occupation par des sans-papiers et ça se conclut par une invective contre la hiérarchie catholique devenue "pusillanime, islamophile et "aux ordres"" selon l'auteure).
Quelle est la légitimité d'une émission de tv supposée traiter de santé à "taper sur les zélotes" - alors même qu'elle s'affirme comme un "lieu de débat"? Le très bon article d'ASI a le mérite de fact-checker et de montrer l'hypocrisie à l'oeuvre. Le fait que cette hypocrisie serve ce qu'il est "raisonnable" de penser ne la rend pas moins hypocrite.
Autrement dit - et ceci prévaut me semble-t'il pour la ligne éditoriale d'ASI - la fin ne justifie pas les moyens.
Ou n'êtes-vous pas d'accord avec ceci ?
Je répondais à Zabou29 disant qu'on "tape toujours sur les cathos" en lui demandant si, quitte à parler de "taper", c'était bien les cathos qui étaient en question dans les médias grand public.
Sur l'émission en question, je ne pense pas qu'ils aient particulièrement voulu taper sur quelqu'un. Pseudo-débat sans doute, hypocrisie consciente je ne sais pas. Il ne m'étonnerait pas qu'ils se soient dit "bon, faudrait quand même qu'on en cause, qu'on fasse un débat" alors que ça leur était impossible rien que par leur position.
C'est une émission avec les contraintes "centristes" habituelles et d'autant plus avec des médecins-animateurs dans un rôle d'expert, normatif, tendant spontanément à défendre la confiance dans les pratiques dominantes du milieu. Faudrait pas que les spectateurs se mettent à douter de leur médecin.
Normalement ce devrait être du débat philosophico-moral où on n'esquive pas le poids idéologique, mais je vois mal une émission médicale pouvoir gérer ça.
Au demeurant, je me demande dans quelle émission grand public on pourrait vraiment tenir ce débat. La vie, la mort, la souffrance, la foi, religieux contre anti-cléricaux etc., je n'ai pas souvenir d'avoir vu ça à la télé française (ça se voit aux USA).
Est-ce que ça ne ferait pas scandale si une émission grand public invitait évêque-rabbin-imam défendant une norme sociale religieuse, disant que leur foi commande qu'on fasse telle ou telle loi ? Ne dirait-on pas qu'ont été invités des extrêmes mettant en cause la laïcité ?
Au final, l'hypocrisie ne serait-elle pas celle du grand public, de la société elle-même qui n'accepte le débat que dans certaines limites ?