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Extension du domaine du zemmourisme
Deux coups de gueule, en ce long week-end pluvieux.
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http://socialiste.forumactif.com/t9683-aux-origines-de-lhomme-europeen
La fillette de Denisova, mère d’une autre humanité
Une molaire a, en outre, été exhumée à Denisova. Son ADNmt permet d’affirmer qu’elle appartenait elle aussi à un dénisovien, qui a occupé les lieux à quelque 7500 ans de distance de la fillette. Cette molaire a la particularité d’être très grosse, très archaïque d’aspect. Pas plus que l’auriculaire, elle n’a pu être datée directement et remonterait soit à 30 000 ans, soit au-delà de 50?000.
Cette dent évoque «un casse-tête javanais qu’on a déjà connu avec les méganthropes, dont la taille de la mâchoire et des dents était surprenante, avance Pascal Picq, du Collège de France. Avec ces résultats génétiques, on parvient à éclairer les relations entre sapiens et neandertal en Europe, et on commence tout juste à découvrir la complexité du puzzle en Asie.»
L’année 2010 aura donc été très riche pour la paléogénomique. C’est celle de la découverte de la part néandertalienne chez les non-Africains actuels, et de l’héritage dénisovien chez les Papous. Les généticiens savent que ces avancées peuvent ressusciter des thèses racialistes. Aussi prennent-ils soin de préciser que cet ADN en héritage est non codant, c’est-à-dire qu’il n’a pas de fonction connue. Mais «quand bien même il commanderait des gènes, la différence génétique ne saurait justifier le racisme», insiste Pascal Picq.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f25e3892-1849-11e0-9338-e2097b85b528|2
La fillette de Denisova, mère d’une autre humanité
Une molaire a, en outre, été exhumée à Denisova. Son ADNmt permet d’affirmer qu’elle appartenait elle aussi à un dénisovien, qui a occupé les lieux à quelque 7500 ans de distance de la fillette. Cette molaire a la particularité d’être très grosse, très archaïque d’aspect. Pas plus que l’auriculaire, elle n’a pu être datée directement et remonterait soit à 30 000 ans, soit au-delà de 50?000.
Cette dent évoque «un casse-tête javanais qu’on a déjà connu avec les méganthropes, dont la taille de la mâchoire et des dents était surprenante, avance Pascal Picq, du Collège de France. Avec ces résultats génétiques, on parvient à éclairer les relations entre sapiens et neandertal en Europe, et on commence tout juste à découvrir la complexité du puzzle en Asie.»
L’année 2010 aura donc été très riche pour la paléogénomique. C’est celle de la découverte de la part néandertalienne chez les non-Africains actuels, et de l’héritage dénisovien chez les Papous. Les généticiens savent que ces avancées peuvent ressusciter des thèses racialistes. Aussi prennent-ils soin de préciser que cet ADN en héritage est non codant, c’est-à-dire qu’il n’a pas de fonction connue. Mais «quand bien même il commanderait des gènes, la différence génétique ne saurait justifier le racisme», insiste Pascal Picq.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f25e3892-1849-11e0-9338-e2097b85b528|2
L'émission Ce soir ou jamais du 24 mai avait pour sujet : Pour en finir avec les spécificités, faut-il supprimer le mot «race».
Lorsque Taddei lui a posé la question sur l'existence des races, André Pichot (épistémologue et historien des sciences) a répondu : "C'est une question conne !".
Et ça m'a mis en joie car c'est ce que je dis en substance (et pas qu'une fois) sur ce forum.
Lorsque Taddei lui a posé la question sur l'existence des races, André Pichot (épistémologue et historien des sciences) a répondu : "C'est une question conne !".
Et ça m'a mis en joie car c'est ce que je dis en substance (et pas qu'une fois) sur ce forum.
donnont la parole au Postmodernism Generator : http://www.elsewhere.org/pomo/
en Espagne, limitation du droit à l'avortement et les cours de religion vont redevenir casi obligatoires. la note religion aura une influence désormais sur la moyenne générale.
bienvenus dans un monde de droite.
bienvenus dans un monde de droite.
"Submergée par son travail, Aude Selly a souffert d'un syndrome d'épuisement professionnel qui l'a conduite à une tentative de suicide."
http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/le-burn-out-est-un-choc-emotionnel-physique-et-mental-qui-fait-valser-votre-vie_1250850.html
https://twitter.com/AudeSelly
Comportements et souffrances au travail.
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Libre-antenne/Sons/Libre-antenne-Dans-la-nuit-du-21-04-13-au-22-04-13-1490635/
http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/le-burn-out-est-un-choc-emotionnel-physique-et-mental-qui-fait-valser-votre-vie_1250850.html
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Comportements et souffrances au travail.
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Libre-antenne/Sons/Libre-antenne-Dans-la-nuit-du-21-04-13-au-22-04-13-1490635/
Les attaques obscurantistes contre la science se multiplient sur le forum. Nous vivons une époque de régression.
Merci beaucoup à DS pour avoir relevé cet "article" dans le Monde.
Je connais un type aux idées plutôt d'extrême droite qui s'est mis en tête de me convaincre de la justesse de ses idées. Etant ouvert au dialogue, du moment qu'il demeure dans une démarche d'argumentation, je porte attention aux documents qu'il m'envoie de temps en temps, quand je ne suis pas débordé par mes multiples occupations. Il m'a fait lire cet article, y trouvant l'eau qui manque pour alimenter son moulin. J'avais commencé à rédiger une réponse, mais je n'ai pas encore terminé, plusieurs imprévus me sont tombés dessus depuis.
Plusieurs choses concernant cette prise de position. D'abord je tiens à signaler à quel point ce texte procède par mystification. Premièrement parce que ses auteurs refusent d'appeler un chat un chat. Ils font des pieds et des mains pour asseoir à grand peine une distinction pourtant bien connue et très simple à énoncer : la différence entre racisme et racialisme. Pour faire simple, le racisme est une doctrine politique qui considère qu'au niveau biologique il existe des races différentes qu'il faut hiérarchiser, quitte à mettre en place des systèmes de ségrégation, voire d'éradication. Le racialisme pour sa part, est simplement une position scientifique qui considère que les races, telles qu'on les nomme par tradition, représentent une caractéristique pertinente dans la classification des êtres vivants. Il existe ainsi des positions racialistes en biologie, en médecine, en anthropologie ou encore en anatomie. Donc si on résume très simplement, le racisme hiérarchise tandis que le racialisme différencie sans nécessairement hiérarchiser. Ce qui signifie que si tout racisme sous-entend nécessairement un racialisme, tout racialisme n'aboutit pas nécessairement sur du racisme.
Il s'agit-là d'une position très simple, et très ancienne. Autant dire qu'on réinvente la poudre. Car nous dire : "en tant que scientifiques, nous sommes des racialistes donc n'allez pas nous reprocher d'être racistes" constitue un argument qui n'est pas recevable. Si tout racialisme ne vise pas un racisme, alors il n'y a pas lieu de censurer d'office tous les racialismes. Néanmoins, en tant que le racialisme peut nourrir le racisme, tout scientifique racialiste se doit de redoubler de vigilance et de rigueur dans ses études et ses raisonnements. Donc nous dire : "nous ne sommes pas racistes, donc nous avons le droit de tout soutenir à titre scientifique" n'est pas une position recevable. On nous bassine avec les études racialistes américaines, en prétendant y trouver des faits irréfutables. Et chaque fois la conclusion est la même : en France, pour des raisons politiques, nos scientifiques refuseraient d'accepter la réalité. Mais en quoi les Etats-Unis d'Amérique, dont le régime était encore ségrégationniste il y a cinquante ans, ne formeraient pas des chercheurs qui, pour des raisons politiques, accepteraient comme factuels des éléments en fait tout-à-fait troubles? L'argument peut se retourner, dès qu'on ne part pas du principe que les Américains ont forcément plus raison que les Français.
D'autres que moi ici même ont rappelé que race et sous-espèce n'étaient pas assimilables, et que les taxinomistes ne considèrent pas la race comme un critère biologiquement recevable pour établir une classification rigoureuse des espèces. La notion de race, par son histoire, est elle-même trouble dans ses significations. Le mot de race a pu aussi bien désigner le lignage dynastique (c'est à dire la pure et simple filiation généalogique), le peuple (puis la nation) ou encore simplement la couleur de peau. On n'est pas parvenus à établir de définition technique scientifiquement recevable du terme de race. Et régulièrement reviennent les naïfs qui nous disent "mais voyons, c'est évident! la race est un fait, ça se voit". Amusant dans la mesure où ils entendent alors la race dans le sens de la couleur de peau. Mais en tant que le blanc peut bronzer au soleil et le noir pâlir sous le ciel de Lille, cela ne constitue pas un argument biologique. Et les mêmes personnes qui glorifieront la rigueur de la physique, qui sait si bien aller au-delà des apparences (pensez au continuum espace-temps d'Einstein ou encore les états superposés dans les équations de Schrödinger concernant le mouvement des particules), ces mêmes personnes vont ensuite insulter les biologistes pour ne pas tenir compte de la couleur de peau.
Un fait intéressant, concernant l'état des théories racialistes américaines en matière d'anatomie : dès lors qu'on étudie des populations noires, on trouve tout un tas de races différentes avec des caractéristiques très précises en matière d'ossature (mais cela ne touche jamais les organes, très étrangement). On trouve ainsi des tas de races noires. Par contre, les blancs ne forment qu'une seule race... Etrange non? Qu'un noir fasse 2 mètres et un autre 1 mètre 50, et voilà une nouvelle race de créée. Mais que cette différence de corpulence existe chez les blancs, et on dira que ce facteur n'est pas suffisant pour établir une véritable différence raciale : on prétendra simplement que cette différence n'est pas systématique. Seuls les noirs sont systématiquement grands ou petits. N'est-ce pas formidable? Les populations d'Afrique sont comme autant de promesses d'espèces différentes dans quelques millions d'années, tandis que les blancs formeront toujours une humanité clairement caucasienne. Ô grandeur de la science rigoureuse...
Même bêtise caractéristique : on nous dira que les races existent parce que les hommes sont influencés par leur milieu. Etrange comme on ne tient pas compte de l'omniprésence de la technique dans les milieux de vie des hommes. La prise en compte de l'influence de la technique sur l'évolution humaine impliquerait nécessairement une dimension culturelle, refusée catégoriquement par cet éloge du racialisme. Mais c'est vrai, après tout ce sont les sciences sociales qui ne tiennent pas compte du biologique.
Enfin arrive l'argument choc, celui tant attendu, l'artillerie lourde du racialiste : la génétique. Le grand avantage de la génétique, c'est qu'on n'y comprend pas grand chose, donc on peut lui faire dire n'importe quoi. On va chercher plusieurs athlètes jamaïcains, pour leur trouver un gène commun. On dira ensuite que ce gène est présent chez telle population d'Afrique de l'Ouest (comment a-t-on fait pour le savoir?), et hop, on peut de nouveau dire que les noirs courent vite et que c'est génétiquement prouvé. Mais dites-moi, qu'est-ce qui prouve que ce gène concerne les muscles? Mystère... La dernière mode en matière de racialisme génétique, ce sont les études statistiques sur les nucléotides des branches ADN (allez savoir pourquoi, les racialistes ne travaillent jamais que sur statistiques). On dira : tiens regardez, telle population regroupe statistiquement telle petite suite de nucléotides, et celle-là telle autre. Ca y est, on a prouvé qu'il existe génétiquement des races. Ici encore, plusieurs questions se posent. D'abord, est-ce qu'ils ont testé toute la planète? Probablement pas... Première raison de se méfier: le panel n'est probablement pas représentatif, en tant que les études racialistes n'ont pas plus de ressources pour leurs études que leurs collègues non racialistes. Ensuite, rien dans l'étude ne permet de vérifier si ces branches constituent des intron ou des outron (c'est-à-dire que nous ne savons pas si ces branches ADN servent effectivement à la constitution des protéines au sein des cellules : si cette partie du gène ne sert pas, elle ne peut donc pas constituer un facteur racial).C'est donc la deuxième raison de se méfier : on se cache derrière les statistiques pour ne pas avoir à vérifier comment ces gènes participent matériellement à l'organisme. Et cela mène tout naturellement à la troisième raison de se méfier : on ne comprend pas encore suffisamment comment les gènes participent à l'organisme pour pouvoir trouver dans les gènes eux-mêmes des facteurs d'évolution humaine, et plus encore des sous-espèces. Alors des races... Quelle idée saugrenue...
Sur la question du genre, on passera sur la bêtise qui consiste à amalgamer genre et sexe. Le transsexuel conserve génétiquement le même caractère sexué, mais il a changé de genre. Simone de Beauvoir disait qu'on ne naît pas femme, on le devient. Elle ne signifie pas ce faisant que l'on se fait soudainement pousser un appareil génital. Mais qu'être femme implique une dimension culturelle. Les théories du genre ne font que signaler qu'il existe des cas limites où la dimension culturelle du genre prend le pas sur la présence biologique du sexe. Sans avoir à passer par la chirurgie,on a recensé des cas de femmes vivant toute leur vie dans la peau d'un homme, simplement en s'appropriant les caractéristiques culturelles de l'homme. Confondre le caractère sexué de l'organisme humain avec la prise en charge culturelle de ce caractère sexué, c'est faire preuve d'un esprit obtus qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Amusant quand on constate que leur article prétend que ce sont les sciences humaines et sociales qui ne tiennent pas compte de la biologie...
Et c'est là que l'on s'amusera le plus : lorsque - en lisant le début de leur article - on verra à quel point tous les maux de la biologie racialiste sont finalement mis le dos de la philosophie, rappelant les heures les plus idiotes du positivisme le plus grossier. A lire les auteurs, on croirait que les philosophes contemporains sont à la biologie moderne ce que les aristotélistes des universités du XVIIe siècle étaient aux physiciens. Alors qu'on n'a jamais autant traité de biologie en philosophie qu'au XXe siècle. Simondon en 1958 discutait déjà avec précision du modèle de l'ADN proposé par Crick et Watson en 1953. Il existe actuellement de nombreux pôles universitaires consacrés à l'éthique du vivant, qui suivent avec attention les développements de la biologie. Mais voyez-vous, pour tenir compte des faits, il faudrait être racialiste... Telle est la position absurde des auteurs de ce pamphlet, qui accuseront ceux qui ne se rangent pas de leur côté - comme le font souvent les plus aveuglés des militants d'extrême droite - d'être de vilains bien pensants qui ne tiennent pas compte de la réalité et vivent dans le pays des bisounours. Alors que souvent, ces même donneurs de leçon montrent à quel point ils sont peu documentés, et surtout peu formés à la rigueur du raisonnement. Etrange qu'on puisse trouver au CNRS des gens encore capables de co-signer sans rougir un article de cette qualité...
Je remercie donc encore DS d'avoir relevé cette bêtise, et d'offrir ainsi le moyen d'en discuter. Car il y a un avantage à voir paraître ce genre de pavés dans la marre à la Le Pen : ils permettent de mettre le doigt sur les raccourcis et les simplifications grossières dont ils ont besoin pour pouvoir soutenir de telles positions.Merci beaucoup à DS pour avoir relevé cet "article" dans le Monde.
Je connais un type aux idées plutôt d'extrême droite qui s'est mis en tête de me convaincre de la justesse de ses idées. Etant ouvert au dialogue, du moment qu'il demeure dans une démarche d'argumentation, je porte attention aux documents qu'il m'envoie de temps en temps, quand je ne suis pas débordé par mes multiples occupations. Il m'a fait lire cet article, y trouvant l'eau qui manque pour alimenter son moulin. J'avais commencé à rédiger une réponse, mais je n'ai pas encore terminé, plusieurs imprévus me sont tombés dessus depuis.
Plusieurs choses concernant cette prise de position. D'abord je tiens à signaler à quel point ce texte procède par mystification. Premièrement parce que ses auteurs refusent d'appeler un chat un chat. Ils font des pieds et des mains pour asseoir à grand peine une distinction pourtant bien connue et très simple à énoncer : la différence entre racisme et racialisme. Pour faire simple, le racisme est une doctrine politique qui considère qu'au niveau biologique il existe des races différentes qu'il faut hiérarchiser, quitte à mettre en place des systèmes de ségrégation, voire d'éradication. Le racialisme pour sa part, est simplement une position scientifique qui considère que les races, telles qu'on les nomme par tradition, représentent une caractéristique pertinente dans la classification des êtres vivants. Il existe ainsi des positions racialistes en biologie, en médecine, en anthropologie ou encore en anatomie. Donc si on résume très simplement, le racisme hiérarchise tandis que le racialisme différencie sans nécessairement hiérarchiser. Ce qui signifie que si tout racisme sous-entend nécessairement un racialisme, tout racialisme n'aboutit pas nécessairement sur du racisme.
Il s'agit-là d'une position très simple, et très ancienne. Autant dire qu'on réinvente la poudre. Car nous dire : "en tant que scientifiques, nous sommes des racialistes donc n'allez pas nous reprocher d'être racistes" constitue un argument qui n'est pas recevable. Si tout racialisme ne vise pas un racisme, alors il n'y a pas lieu de censurer d'office tous les racialismes. Néanmoins, en tant que le racialisme peut nourrir le racisme, tout scientifique racialiste se doit de redoubler de vigilance et de rigueur dans ses études et ses raisonnements. Donc nous dire : "nous ne sommes pas racistes, donc nous avons le droit de tout soutenir à titre scientifique" n'est pas une position recevable. On nous bassine avec les études racialistes américaines, en prétendant y trouver des faits irréfutables. Et chaque fois la conclusion est la même : en France, pour des raisons politiques, nos scientifiques refuseraient d'accepter la réalité. Mais en quoi les Etats-Unis d'Amérique, dont le régime était encore ségrégationniste il y a cinquante ans, ne formeraient pas des chercheurs qui, pour des raisons politiques, accepteraient comme factuels des éléments en fait tout-à-fait troubles? L'argument peut se retourner, dès qu'on ne part pas du principe que les Américains ont forcément plus raison que les Français.
D'autres que moi ici même ont rappelé que race et sous-espèce n'étaient pas assimilables, et que les taxinomistes ne considèrent pas la race comme un critère biologiquement recevable pour établir une classification rigoureuse des espèces. La notion de race, par son histoire, est elle-même trouble dans ses significations. Le mot de race a pu aussi bien désigner le lignage dynastique (c'est à dire la pure et simple filiation généalogique), le peuple (puis la nation) ou encore simplement la couleur de peau. On n'est pas parvenus à établir de définition technique scientifiquement recevable du terme de race. Et régulièrement reviennent les naïfs qui nous disent "mais voyons, c'est évident! la race est un fait, ça se voit". Amusant dans la mesure où ils entendent alors la race dans le sens de la couleur de peau. Mais en tant que le blanc peut bronzer au soleil et le noir pâlir sous le ciel de Lille, cela ne constitue pas un argument biologique. Et les mêmes personnes qui glorifieront la rigueur de la physique, qui sait si bien aller au-delà des apparences (pensez au continuum espace-temps d'Einstein ou encore les états superposés dans les équations de Schrödinger concernant le mouvement des particules), ces mêmes personnes vont ensuite insulter les biologistes pour ne pas tenir compte de la couleur de peau.
Un fait intéressant, concernant l'état des théories racialistes américaines en matière d'anatomie : dès lors qu'on étudie des populations noires, on trouve tout un tas de races différentes avec des caractéristiques très précises en matière d'ossature (mais cela ne touche jamais les organes, très étrangement). On trouve ainsi des tas de races noires. Par contre, les blancs ne forment qu'une seule race... Etrange non? Qu'un noir fasse 2 mètres et un autre 1 mètre 50, et voilà une nouvelle race de créée. Mais que cette différence de corpulence existe chez les blancs, et on dira que ce facteur n'est pas suffisant pour établir une véritable différence raciale : on prétendra simplement que cette différence n'est pas systématique. Seuls les noirs sont systématiquement grands ou petits. N'est-ce pas formidable? Les populations d'Afrique sont comme autant de promesses d'espèces différentes dans quelques millions d'années, tandis que les blancs formeront toujours une humanité clairement caucasienne. Ô grandeur de la science rigoureuse...
Même bêtise caractéristique : on nous dira que les races existent parce que les hommes sont influencés par leur milieu. Etrange comme on ne tient pas compte de l'omniprésence de la technique dans les milieux de vie des hommes. La prise en compte de l'influence de la technique sur l'évolution humaine impliquerait nécessairement une dimension culturelle, refusée catégoriquement par cet éloge du racialisme. Mais c'est vrai, après tout ce sont les sciences sociales qui ne tiennent pas compte du biologique.
Enfin arrive l'argument choc, celui tant attendu, l'artillerie lourde du racialiste : la génétique. Le grand avantage de la génétique, c'est qu'on n'y comprend pas grand chose, donc on peut lui faire dire n'importe quoi. On va chercher plusieurs athlètes jamaïcains, pour leur trouver un gène commun. On dira ensuite que ce gène est présent chez telle population d'Afrique de l'Ouest (comment a-t-on fait pour le savoir?), et hop, on peut de nouveau dire que les noirs courent vite et que c'est génétiquement prouvé. Mais dites-moi, qu'est-ce qui prouve que ce gène concerne les muscles? Mystère... La dernière mode en matière de racialisme génétique, ce sont les études statistiques sur les nucléotides des branches ADN (allez savoir pourquoi, les racialistes ne travaillent jamais que sur statistiques). On dira : tiens regardez, telle population regroupe statistiquement telle petite suite de nucléotides, et celle-là telle autre. Ca y est, on a prouvé qu'il existe génétiquement des races. Ici encore, plusieurs questions se posent. D'abord, est-ce qu'ils ont testé toute la planète? Probablement pas... Première raison de se méfier: le panel n'est probablement pas représentatif, en tant que les études racialistes n'ont pas plus de ressources pour leurs études que leurs collègues non racialistes. Ensuite, rien dans l'étude ne permet de vérifier si ces branches constituent des intron ou des outron (c'est-à-dire que nous ne savons pas si ces branches ADN servent effectivement à la constitution des protéines au sein des cellules : si cette partie du gène ne sert pas, elle ne peut donc pas constituer un facteur racial).C'est donc la deuxième raison de se méfier : on se cache derrière les statistiques pour ne pas avoir à vérifier comment ces gènes participent matériellement à l'organisme. Et cela mène tout naturellement à la troisième raison de se méfier : on ne comprend pas encore suffisamment comment les gènes participent à l'organisme pour pouvoir trouver dans les gènes eux-mêmes des facteurs d'évolution humaine, et plus encore des sous-espèces. Alors des races... Quelle idée saugrenue...
Sur la question du genre, on passera sur la bêtise qui consiste à amalgamer genre et sexe. Le transsexuel conserve génétiquement le même caractère sexué, mais il a changé de genre. Simone de Beauvoir disait qu'on ne naît pas femme, on le devient. Elle ne signifie pas ce faisant que l'on se fait soudainement pousser un appareil génital. Mais qu'être femme implique une dimension culturelle. Les théories du genre ne font que signaler qu'il existe des cas limites où la dimension culturelle du genre prend le pas sur la présence biologique du sexe. Sans avoir à passer par la chirurgie,on a recensé des cas de femmes vivant toute leur vie dans la peau d'un homme, simplement en s'appropriant les caractéristiques culturelles de l'homme. Confondre le caractère sexué de l'organisme humain avec la prise en charge culturelle de ce caractère sexué, c'est faire preuve d'un esprit obtus qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Amusant quand on constate que leur article prétend que ce sont les sciences humaines et sociales qui ne tiennent pas compte de la biologie...
Et c'est là que l'on s'amusera le plus : lorsque - en lisant le début de leur article - on verra à quel point tous les maux de la biologie racialiste sont finalement mis le dos de la philosophie, rappelant les heures les plus idiotes du positivisme le plus grossier. A lire les auteurs, on croirait que les philosophes contemporains sont à la biologie moderne ce que les aristotélistes des universités du XVIIe siècle étaient aux physiciens. Alors qu'on n'a jamais autant traité de biologie en philosophie qu'au XXe siècle. Simondon en 1958 discutait déjà avec précision du modèle de l'ADN proposé par Crick et Watson en 1953. Il existe actuellement de nombreux pôles universitaires consacrés à l'éthique du vivant, qui suivent avec attention les développements de la biologie. Mais voyez-vous, pour tenir compte des faits, il faudrait être racialiste... Telle est la position absurde des auteurs de ce pamphlet, qui accuseront ceux qui ne se rangent pas de leur côté - comme le font souvent les plus aveuglés des militants d'extrême droite - d'être de vilains bien pensants qui ne tiennent pas compte de la réalité et vivent dans le pays des bisounours. Alors que souvent, ces même donneurs de leçon montrent à quel point ils sont peu documentés, et surtout peu formés à la rigueur du raisonnement. Etrange qu'on puisse trouver au CNRS des gens encore capables de co-signer sans rougir un article de cette qualité...
Je remercie donc encore DS d'avoir relevé cette bêtise, et d'offrir ainsi le moyen d'en discuter. Car il y a un avantage à voir paraître ce genre de pavés dans la marre à la Le Pen : ils permettent de mettre le doigt sur les raccourcis et les simplifications grossières dont ils ont besoin pour pouvoir soutenir de telles positions.
Je connais un type aux idées plutôt d'extrême droite qui s'est mis en tête de me convaincre de la justesse de ses idées. Etant ouvert au dialogue, du moment qu'il demeure dans une démarche d'argumentation, je porte attention aux documents qu'il m'envoie de temps en temps, quand je ne suis pas débordé par mes multiples occupations. Il m'a fait lire cet article, y trouvant l'eau qui manque pour alimenter son moulin. J'avais commencé à rédiger une réponse, mais je n'ai pas encore terminé, plusieurs imprévus me sont tombés dessus depuis.
Plusieurs choses concernant cette prise de position. D'abord je tiens à signaler à quel point ce texte procède par mystification. Premièrement parce que ses auteurs refusent d'appeler un chat un chat. Ils font des pieds et des mains pour asseoir à grand peine une distinction pourtant bien connue et très simple à énoncer : la différence entre racisme et racialisme. Pour faire simple, le racisme est une doctrine politique qui considère qu'au niveau biologique il existe des races différentes qu'il faut hiérarchiser, quitte à mettre en place des systèmes de ségrégation, voire d'éradication. Le racialisme pour sa part, est simplement une position scientifique qui considère que les races, telles qu'on les nomme par tradition, représentent une caractéristique pertinente dans la classification des êtres vivants. Il existe ainsi des positions racialistes en biologie, en médecine, en anthropologie ou encore en anatomie. Donc si on résume très simplement, le racisme hiérarchise tandis que le racialisme différencie sans nécessairement hiérarchiser. Ce qui signifie que si tout racisme sous-entend nécessairement un racialisme, tout racialisme n'aboutit pas nécessairement sur du racisme.
Il s'agit-là d'une position très simple, et très ancienne. Autant dire qu'on réinvente la poudre. Car nous dire : "en tant que scientifiques, nous sommes des racialistes donc n'allez pas nous reprocher d'être racistes" constitue un argument qui n'est pas recevable. Si tout racialisme ne vise pas un racisme, alors il n'y a pas lieu de censurer d'office tous les racialismes. Néanmoins, en tant que le racialisme peut nourrir le racisme, tout scientifique racialiste se doit de redoubler de vigilance et de rigueur dans ses études et ses raisonnements. Donc nous dire : "nous ne sommes pas racistes, donc nous avons le droit de tout soutenir à titre scientifique" n'est pas une position recevable. On nous bassine avec les études racialistes américaines, en prétendant y trouver des faits irréfutables. Et chaque fois la conclusion est la même : en France, pour des raisons politiques, nos scientifiques refuseraient d'accepter la réalité. Mais en quoi les Etats-Unis d'Amérique, dont le régime était encore ségrégationniste il y a cinquante ans, ne formeraient pas des chercheurs qui, pour des raisons politiques, accepteraient comme factuels des éléments en fait tout-à-fait troubles? L'argument peut se retourner, dès qu'on ne part pas du principe que les Américains ont forcément plus raison que les Français.
D'autres que moi ici même ont rappelé que race et sous-espèce n'étaient pas assimilables, et que les taxinomistes ne considèrent pas la race comme un critère biologiquement recevable pour établir une classification rigoureuse des espèces. La notion de race, par son histoire, est elle-même trouble dans ses significations. Le mot de race a pu aussi bien désigner le lignage dynastique (c'est à dire la pure et simple filiation généalogique), le peuple (puis la nation) ou encore simplement la couleur de peau. On n'est pas parvenus à établir de définition technique scientifiquement recevable du terme de race. Et régulièrement reviennent les naïfs qui nous disent "mais voyons, c'est évident! la race est un fait, ça se voit". Amusant dans la mesure où ils entendent alors la race dans le sens de la couleur de peau. Mais en tant que le blanc peut bronzer au soleil et le noir pâlir sous le ciel de Lille, cela ne constitue pas un argument biologique. Et les mêmes personnes qui glorifieront la rigueur de la physique, qui sait si bien aller au-delà des apparences (pensez au continuum espace-temps d'Einstein ou encore les états superposés dans les équations de Schrödinger concernant le mouvement des particules), ces mêmes personnes vont ensuite insulter les biologistes pour ne pas tenir compte de la couleur de peau.
Un fait intéressant, concernant l'état des théories racialistes américaines en matière d'anatomie : dès lors qu'on étudie des populations noires, on trouve tout un tas de races différentes avec des caractéristiques très précises en matière d'ossature (mais cela ne touche jamais les organes, très étrangement). On trouve ainsi des tas de races noires. Par contre, les blancs ne forment qu'une seule race... Etrange non? Qu'un noir fasse 2 mètres et un autre 1 mètre 50, et voilà une nouvelle race de créée. Mais que cette différence de corpulence existe chez les blancs, et on dira que ce facteur n'est pas suffisant pour établir une véritable différence raciale : on prétendra simplement que cette différence n'est pas systématique. Seuls les noirs sont systématiquement grands ou petits. N'est-ce pas formidable? Les populations d'Afrique sont comme autant de promesses d'espèces différentes dans quelques millions d'années, tandis que les blancs formeront toujours une humanité clairement caucasienne. Ô grandeur de la science rigoureuse...
Même bêtise caractéristique : on nous dira que les races existent parce que les hommes sont influencés par leur milieu. Etrange comme on ne tient pas compte de l'omniprésence de la technique dans les milieux de vie des hommes. La prise en compte de l'influence de la technique sur l'évolution humaine impliquerait nécessairement une dimension culturelle, refusée catégoriquement par cet éloge du racialisme. Mais c'est vrai, après tout ce sont les sciences sociales qui ne tiennent pas compte du biologique.
Enfin arrive l'argument choc, celui tant attendu, l'artillerie lourde du racialiste : la génétique. Le grand avantage de la génétique, c'est qu'on n'y comprend pas grand chose, donc on peut lui faire dire n'importe quoi. On va chercher plusieurs athlètes jamaïcains, pour leur trouver un gène commun. On dira ensuite que ce gène est présent chez telle population d'Afrique de l'Ouest (comment a-t-on fait pour le savoir?), et hop, on peut de nouveau dire que les noirs courent vite et que c'est génétiquement prouvé. Mais dites-moi, qu'est-ce qui prouve que ce gène concerne les muscles? Mystère... La dernière mode en matière de racialisme génétique, ce sont les études statistiques sur les nucléotides des branches ADN (allez savoir pourquoi, les racialistes ne travaillent jamais que sur statistiques). On dira : tiens regardez, telle population regroupe statistiquement telle petite suite de nucléotides, et celle-là telle autre. Ca y est, on a prouvé qu'il existe génétiquement des races. Ici encore, plusieurs questions se posent. D'abord, est-ce qu'ils ont testé toute la planète? Probablement pas... Première raison de se méfier: le panel n'est probablement pas représentatif, en tant que les études racialistes n'ont pas plus de ressources pour leurs études que leurs collègues non racialistes. Ensuite, rien dans l'étude ne permet de vérifier si ces branches constituent des intron ou des outron (c'est-à-dire que nous ne savons pas si ces branches ADN servent effectivement à la constitution des protéines au sein des cellules : si cette partie du gène ne sert pas, elle ne peut donc pas constituer un facteur racial).C'est donc la deuxième raison de se méfier : on se cache derrière les statistiques pour ne pas avoir à vérifier comment ces gènes participent matériellement à l'organisme. Et cela mène tout naturellement à la troisième raison de se méfier : on ne comprend pas encore suffisamment comment les gènes participent à l'organisme pour pouvoir trouver dans les gènes eux-mêmes des facteurs d'évolution humaine, et plus encore des sous-espèces. Alors des races... Quelle idée saugrenue...
Sur la question du genre, on passera sur la bêtise qui consiste à amalgamer genre et sexe. Le transsexuel conserve génétiquement le même caractère sexué, mais il a changé de genre. Simone de Beauvoir disait qu'on ne naît pas femme, on le devient. Elle ne signifie pas ce faisant que l'on se fait soudainement pousser un appareil génital. Mais qu'être femme implique une dimension culturelle. Les théories du genre ne font que signaler qu'il existe des cas limites où la dimension culturelle du genre prend le pas sur la présence biologique du sexe. Sans avoir à passer par la chirurgie,on a recensé des cas de femmes vivant toute leur vie dans la peau d'un homme, simplement en s'appropriant les caractéristiques culturelles de l'homme. Confondre le caractère sexué de l'organisme humain avec la prise en charge culturelle de ce caractère sexué, c'est faire preuve d'un esprit obtus qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Amusant quand on constate que leur article prétend que ce sont les sciences humaines et sociales qui ne tiennent pas compte de la biologie...
Et c'est là que l'on s'amusera le plus : lorsque - en lisant le début de leur article - on verra à quel point tous les maux de la biologie racialiste sont finalement mis le dos de la philosophie, rappelant les heures les plus idiotes du positivisme le plus grossier. A lire les auteurs, on croirait que les philosophes contemporains sont à la biologie moderne ce que les aristotélistes des universités du XVIIe siècle étaient aux physiciens. Alors qu'on n'a jamais autant traité de biologie en philosophie qu'au XXe siècle. Simondon en 1958 discutait déjà avec précision du modèle de l'ADN proposé par Crick et Watson en 1953. Il existe actuellement de nombreux pôles universitaires consacrés à l'éthique du vivant, qui suivent avec attention les développements de la biologie. Mais voyez-vous, pour tenir compte des faits, il faudrait être racialiste... Telle est la position absurde des auteurs de ce pamphlet, qui accuseront ceux qui ne se rangent pas de leur côté - comme le font souvent les plus aveuglés des militants d'extrême droite - d'être de vilains bien pensants qui ne tiennent pas compte de la réalité et vivent dans le pays des bisounours. Alors que souvent, ces même donneurs de leçon montrent à quel point ils sont peu documentés, et surtout peu formés à la rigueur du raisonnement. Etrange qu'on puisse trouver au CNRS des gens encore capables de co-signer sans rougir un article de cette qualité...
Je remercie donc encore DS d'avoir relevé cette bêtise, et d'offrir ainsi le moyen d'en discuter. Car il y a un avantage à voir paraître ce genre de pavés dans la marre à la Le Pen : ils permettent de mettre le doigt sur les raccourcis et les simplifications grossières dont ils ont besoin pour pouvoir soutenir de telles positions.Merci beaucoup à DS pour avoir relevé cet "article" dans le Monde.
Je connais un type aux idées plutôt d'extrême droite qui s'est mis en tête de me convaincre de la justesse de ses idées. Etant ouvert au dialogue, du moment qu'il demeure dans une démarche d'argumentation, je porte attention aux documents qu'il m'envoie de temps en temps, quand je ne suis pas débordé par mes multiples occupations. Il m'a fait lire cet article, y trouvant l'eau qui manque pour alimenter son moulin. J'avais commencé à rédiger une réponse, mais je n'ai pas encore terminé, plusieurs imprévus me sont tombés dessus depuis.
Plusieurs choses concernant cette prise de position. D'abord je tiens à signaler à quel point ce texte procède par mystification. Premièrement parce que ses auteurs refusent d'appeler un chat un chat. Ils font des pieds et des mains pour asseoir à grand peine une distinction pourtant bien connue et très simple à énoncer : la différence entre racisme et racialisme. Pour faire simple, le racisme est une doctrine politique qui considère qu'au niveau biologique il existe des races différentes qu'il faut hiérarchiser, quitte à mettre en place des systèmes de ségrégation, voire d'éradication. Le racialisme pour sa part, est simplement une position scientifique qui considère que les races, telles qu'on les nomme par tradition, représentent une caractéristique pertinente dans la classification des êtres vivants. Il existe ainsi des positions racialistes en biologie, en médecine, en anthropologie ou encore en anatomie. Donc si on résume très simplement, le racisme hiérarchise tandis que le racialisme différencie sans nécessairement hiérarchiser. Ce qui signifie que si tout racisme sous-entend nécessairement un racialisme, tout racialisme n'aboutit pas nécessairement sur du racisme.
Il s'agit-là d'une position très simple, et très ancienne. Autant dire qu'on réinvente la poudre. Car nous dire : "en tant que scientifiques, nous sommes des racialistes donc n'allez pas nous reprocher d'être racistes" constitue un argument qui n'est pas recevable. Si tout racialisme ne vise pas un racisme, alors il n'y a pas lieu de censurer d'office tous les racialismes. Néanmoins, en tant que le racialisme peut nourrir le racisme, tout scientifique racialiste se doit de redoubler de vigilance et de rigueur dans ses études et ses raisonnements. Donc nous dire : "nous ne sommes pas racistes, donc nous avons le droit de tout soutenir à titre scientifique" n'est pas une position recevable. On nous bassine avec les études racialistes américaines, en prétendant y trouver des faits irréfutables. Et chaque fois la conclusion est la même : en France, pour des raisons politiques, nos scientifiques refuseraient d'accepter la réalité. Mais en quoi les Etats-Unis d'Amérique, dont le régime était encore ségrégationniste il y a cinquante ans, ne formeraient pas des chercheurs qui, pour des raisons politiques, accepteraient comme factuels des éléments en fait tout-à-fait troubles? L'argument peut se retourner, dès qu'on ne part pas du principe que les Américains ont forcément plus raison que les Français.
D'autres que moi ici même ont rappelé que race et sous-espèce n'étaient pas assimilables, et que les taxinomistes ne considèrent pas la race comme un critère biologiquement recevable pour établir une classification rigoureuse des espèces. La notion de race, par son histoire, est elle-même trouble dans ses significations. Le mot de race a pu aussi bien désigner le lignage dynastique (c'est à dire la pure et simple filiation généalogique), le peuple (puis la nation) ou encore simplement la couleur de peau. On n'est pas parvenus à établir de définition technique scientifiquement recevable du terme de race. Et régulièrement reviennent les naïfs qui nous disent "mais voyons, c'est évident! la race est un fait, ça se voit". Amusant dans la mesure où ils entendent alors la race dans le sens de la couleur de peau. Mais en tant que le blanc peut bronzer au soleil et le noir pâlir sous le ciel de Lille, cela ne constitue pas un argument biologique. Et les mêmes personnes qui glorifieront la rigueur de la physique, qui sait si bien aller au-delà des apparences (pensez au continuum espace-temps d'Einstein ou encore les états superposés dans les équations de Schrödinger concernant le mouvement des particules), ces mêmes personnes vont ensuite insulter les biologistes pour ne pas tenir compte de la couleur de peau.
Un fait intéressant, concernant l'état des théories racialistes américaines en matière d'anatomie : dès lors qu'on étudie des populations noires, on trouve tout un tas de races différentes avec des caractéristiques très précises en matière d'ossature (mais cela ne touche jamais les organes, très étrangement). On trouve ainsi des tas de races noires. Par contre, les blancs ne forment qu'une seule race... Etrange non? Qu'un noir fasse 2 mètres et un autre 1 mètre 50, et voilà une nouvelle race de créée. Mais que cette différence de corpulence existe chez les blancs, et on dira que ce facteur n'est pas suffisant pour établir une véritable différence raciale : on prétendra simplement que cette différence n'est pas systématique. Seuls les noirs sont systématiquement grands ou petits. N'est-ce pas formidable? Les populations d'Afrique sont comme autant de promesses d'espèces différentes dans quelques millions d'années, tandis que les blancs formeront toujours une humanité clairement caucasienne. Ô grandeur de la science rigoureuse...
Même bêtise caractéristique : on nous dira que les races existent parce que les hommes sont influencés par leur milieu. Etrange comme on ne tient pas compte de l'omniprésence de la technique dans les milieux de vie des hommes. La prise en compte de l'influence de la technique sur l'évolution humaine impliquerait nécessairement une dimension culturelle, refusée catégoriquement par cet éloge du racialisme. Mais c'est vrai, après tout ce sont les sciences sociales qui ne tiennent pas compte du biologique.
Enfin arrive l'argument choc, celui tant attendu, l'artillerie lourde du racialiste : la génétique. Le grand avantage de la génétique, c'est qu'on n'y comprend pas grand chose, donc on peut lui faire dire n'importe quoi. On va chercher plusieurs athlètes jamaïcains, pour leur trouver un gène commun. On dira ensuite que ce gène est présent chez telle population d'Afrique de l'Ouest (comment a-t-on fait pour le savoir?), et hop, on peut de nouveau dire que les noirs courent vite et que c'est génétiquement prouvé. Mais dites-moi, qu'est-ce qui prouve que ce gène concerne les muscles? Mystère... La dernière mode en matière de racialisme génétique, ce sont les études statistiques sur les nucléotides des branches ADN (allez savoir pourquoi, les racialistes ne travaillent jamais que sur statistiques). On dira : tiens regardez, telle population regroupe statistiquement telle petite suite de nucléotides, et celle-là telle autre. Ca y est, on a prouvé qu'il existe génétiquement des races. Ici encore, plusieurs questions se posent. D'abord, est-ce qu'ils ont testé toute la planète? Probablement pas... Première raison de se méfier: le panel n'est probablement pas représentatif, en tant que les études racialistes n'ont pas plus de ressources pour leurs études que leurs collègues non racialistes. Ensuite, rien dans l'étude ne permet de vérifier si ces branches constituent des intron ou des outron (c'est-à-dire que nous ne savons pas si ces branches ADN servent effectivement à la constitution des protéines au sein des cellules : si cette partie du gène ne sert pas, elle ne peut donc pas constituer un facteur racial).C'est donc la deuxième raison de se méfier : on se cache derrière les statistiques pour ne pas avoir à vérifier comment ces gènes participent matériellement à l'organisme. Et cela mène tout naturellement à la troisième raison de se méfier : on ne comprend pas encore suffisamment comment les gènes participent à l'organisme pour pouvoir trouver dans les gènes eux-mêmes des facteurs d'évolution humaine, et plus encore des sous-espèces. Alors des races... Quelle idée saugrenue...
Sur la question du genre, on passera sur la bêtise qui consiste à amalgamer genre et sexe. Le transsexuel conserve génétiquement le même caractère sexué, mais il a changé de genre. Simone de Beauvoir disait qu'on ne naît pas femme, on le devient. Elle ne signifie pas ce faisant que l'on se fait soudainement pousser un appareil génital. Mais qu'être femme implique une dimension culturelle. Les théories du genre ne font que signaler qu'il existe des cas limites où la dimension culturelle du genre prend le pas sur la présence biologique du sexe. Sans avoir à passer par la chirurgie,on a recensé des cas de femmes vivant toute leur vie dans la peau d'un homme, simplement en s'appropriant les caractéristiques culturelles de l'homme. Confondre le caractère sexué de l'organisme humain avec la prise en charge culturelle de ce caractère sexué, c'est faire preuve d'un esprit obtus qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Amusant quand on constate que leur article prétend que ce sont les sciences humaines et sociales qui ne tiennent pas compte de la biologie...
Et c'est là que l'on s'amusera le plus : lorsque - en lisant le début de leur article - on verra à quel point tous les maux de la biologie racialiste sont finalement mis le dos de la philosophie, rappelant les heures les plus idiotes du positivisme le plus grossier. A lire les auteurs, on croirait que les philosophes contemporains sont à la biologie moderne ce que les aristotélistes des universités du XVIIe siècle étaient aux physiciens. Alors qu'on n'a jamais autant traité de biologie en philosophie qu'au XXe siècle. Simondon en 1958 discutait déjà avec précision du modèle de l'ADN proposé par Crick et Watson en 1953. Il existe actuellement de nombreux pôles universitaires consacrés à l'éthique du vivant, qui suivent avec attention les développements de la biologie. Mais voyez-vous, pour tenir compte des faits, il faudrait être racialiste... Telle est la position absurde des auteurs de ce pamphlet, qui accuseront ceux qui ne se rangent pas de leur côté - comme le font souvent les plus aveuglés des militants d'extrême droite - d'être de vilains bien pensants qui ne tiennent pas compte de la réalité et vivent dans le pays des bisounours. Alors que souvent, ces même donneurs de leçon montrent à quel point ils sont peu documentés, et surtout peu formés à la rigueur du raisonnement. Etrange qu'on puisse trouver au CNRS des gens encore capables de co-signer sans rougir un article de cette qualité...
Je remercie donc encore DS d'avoir relevé cette bêtise, et d'offrir ainsi le moyen d'en discuter. Car il y a un avantage à voir paraître ce genre de pavés dans la marre à la Le Pen : ils permettent de mettre le doigt sur les raccourcis et les simplifications grossières dont ils ont besoin pour pouvoir soutenir de telles positions.
http://www.dailymotion.com/video/xmmxzy_race-et-intelligence-le-dernier-tabou-de-la-science-partie1-2-de-3_news
j'ai trouvé bon visionnage à tous .
j'ai trouvé bon visionnage à tous .
La seule utilisation de ce mot honni sera désormais autorisée pour « race humaine », qu’on appelait autrefois espèce humaine. On savait que l’espèce humaine était unique depuis Adam et sa côte, tandis que les Evangiles avaient remis le couvert universaliste : «il n’y aura plus de Juifs, il n’y aura plus de Romains.» Cela ne suffit pas.
Hitler fondait sa politique criminelle de hiérarchie des races sur des travaux scientifiques qui avaient classé, distingué, hiérarchisé les formes de crânes, de nez et de lèvres. Aujourd’hui, on nie l’existence des races en se fondant sur des travaux scientifiques qui attestent que les êtres humains ont en commun 99% de leur ADN, mais qui redécouvrent des «types biologiques» ressemblant furieusement aux races d’antan.
Je vais aller maintenant dans votre sens, même si génétiquement les races n'existent pas, dans les faits on est capable d’identifier publiquement des Noirs ou d’autres races, comme on en a toujours été capable ailleurs dans le monde.
Le monde ne s'explique pas avec des gènes,et ce n'est pas le rôle de la science de le faire.On risque de retomber dans les pires régimes racistes,ce qui sera le contraire de l'objectif souhaiter.
texte intégral de l'excellent André Pichot
Les déclarations de J.-M. Le Pen sur l'inégalité des races et The Bell Curve de R.J. Herrnstein et C. Murray nous ont valu, de la part de grands biologistes et autres intellectuels, quelques considérations que l'on peut classer en deux groupes : I'un caractérisé par la réunion d'octobre 1996 au musée de l'Homme où F. Jacob et al. ont déclaré que la race était un « faux concept »(1), l'autre par l'article de N. Block dans La Recherche (2) , qui s'efforce de déficeler les arguments attribuant aux Noirs une intelligence héréditairement inférieure.
Tout d'abord, combattre le racisme en laissant entendre que les races n'existent pas est une ineptie. Tout un chacun sait d'expérience courante qu'il existe des Blancs, des Noirs, des Jaunes, et que l'on peut même faire quelques distinctions à l'intérieur de ces groupes ; et tout un chacun sait que ces groupes sont appelés « races ». L'existence même des métis, souvent utilisée pour conforter l'unicité de l'espèce humaine, implique la diversité de races. Sans races, pas de métis ; et sans possibilité de métissage, pas de races, mais des espèces différentes.
Les titres prestigieux des généticiens rassemblés au musée de l'Homme peuvent impressionner, et l'on trouvera bien présomptueux le modeste historien des sciences qui prétend que cet aréopage raconle des bêtises. L'historien a cependant le grand avantage d'avoir lu ce qu'ont écrit les illustres prédécesseurs de nos gloires actuelles. C'est une lecture souvent affligeante, mais un excellent remède contre le scientisme, et cela permet de décrypter les discours des scientifiques contemporains.
Si, sous l'influence de la génétique moléculaire, on laisse entendre que les races n'existent pas, c'est simplement parce que cette notion, taxonomique, n'a ni sens ni utilité dans cette discipline ; on ne risque donc pas de l'y trouver. Inversement, au début du siècle, biométriciens et généticiens des populations ont exalté les races et proclamé leur inégalité, simplement parce que c'était une notion-clé dans leurs théories. La génétique des populations était alors dominante et imposait ses vues ; aujourd'hui la génétique moléculaire l'a éclipsée, et c'est son discours qui prévaut (y compris en génétique des populations).
L'acceptation sociale de ces théories est un problème différent. En son temps, la thèse des généticiens des populations avait plus de chances d'être acceptée que n'en a aujourd'hui celle des généticiens moléculaires, pourtant mieux intentionnés, mais, hélas, pleins de contradictions. Qu'au musée de l'Homme nos scientifiques se soient faits les contempteurs du pangénétisme et que, dans le même élan, ils aient argué des gènes pour nier la diversité des races, voilà qui ne manque pas de piquant. Nous ne vivons pas dans un monde de gènes, mais dans un monde d'hommes, et celui-ci est irréductible à celui-là. Que la notion de race (ou d'espèce, de genre, etc.) ne se laisse pas saisir par la génétique moléculaire, c'est une chose ; qu'il y ait des races en taxonomie, en anthropologie, ou dans le monde humain où nous vivons, c'en est une autre ; et en ce domaine la vérité n'appartient pas au réductionnisme moléculaire.
Ce qui est en question dans le racisme, ce n'est pas la diversité des races humaines, c'est l'égalité des droits des individus, quelle que soit leur race. Il ne s'agit donc pas de nier les différences individuelles ou raciales par une quelconque pantalonnade génétique, mais de montrer que l'égalité des droits les transcende.
Prétendre combattre le racisme en affirmant, au nom de la génétique et contre le sens commun, que les races n'existent pas, c'est implicitement fonder l'égalité des droits sur la relative unicité génétique de l'espèce humaine. C'est-à-dire retourner la thèse raciste qui prétend fonder l'inégalité sur des différences anatomiques, et justifier ce retournement par un préjugé réductionniste voulant que les gènes aient une dignité supérieure à celles-ci (ce qui n'est vrai qu'en génétique, pas en anatomie ni dans les rapports sociaux, où la couleur de la peau importe plus que le gène de la mélanine). La fragilité du procédé est d'autant plus flagrante que les mêmes biologistes ont maintes fois fait l'éloge de la diversité génétique pour justifier le droit à la différence.
Dans les deux cas, unicité ou diversité génétique, c'est une absurdité. L'égalité des droits ne doit rien à la biologie, et l'opinion des généticiens sur la question n'a aucune importance ; elle a d'ailleurs été éminemment changeante, et il serait cruel de rappeler ce qu'ont écrit à ce sujet les grands maîtres de la discipline (notons simplement que Weismann, l'inventeur des principaux concepts de la génétique, était membre du Comité d'honneur de la Société allemande d'hygiène raciale).
Les biologistes parlent un peu plus juste quand ils affirment qu'il n'a jamais été possible (et ce n'est pas faute d'avoir cherché) de relier races et capacités intellectuelles, ni même d'attribuer une origine génétique à ces capacités. C'est effectivement ce dont il s'agit, de manière explicite, dans The Bell Curve et, de manière implicite, dans l'affirmation LePenesque de l'inégalité des races (les Noirs courent plus vite que les Blancs, donc ils ont un plus petit cerveau). Et, si une supposée inégalité intellectuelle est ainsi avancée, c'est pour promouvoir une inégalité de droits.
On peut cependant trouver quelque peu contournée la méthode employée par l'article de N. Block pour invalider ce racisme pseudo-biologique. Il est infiniment plus simple de souligner que la notion de quotient intellectuel n'a qu'un intérêt relatif. Certains tests permettent, à la rigueur, d'apprécier l'aptitude d'un individu à remplir une tâche déterminée, mais certainement pas de « mesurer son intelligence » (à supposer que cela ait un sens). Dans les tests généraux, questions et réponses représentent d'ailleurs deux choses différentes : les questions traduisent l'intelligence des concepteurs du test (ou l'idée qu'ils se font de l'intelligence), et les réponses quantifient la capacité qu'a le questionné à se plier aux fantasmes desdits concepteurs.
Une fois cela posé, on peut, si l'on a du temps à perdre, s'intéresser aux méthodes utilisées par la soi-disant « génétique des comportements ». Mais, il est, à mon avis, plus rapide et plus juste de voir les choses de la manière suivante. Premièrement, les approches statistiques ne valent pas tripette lorsqu'elles ne s'appuient pas sur un modèle physiologique Ñ ne serait-ce qu'esquissé . Dans la première moitié du siècle, elles démontraient, dur comme fer, I'inéluctable dégénérescence physique et intellectuelle de l'humanité, faute de sélection naturelle ; aujourd'hui, on note une réelle amélioration de la santé et de la durée de vie dans les pays où il n'y a plus de « sélection naturelle », et même Ñ selon N. Block et quoi que cela signifie Ñ une élévation générale du quotient intellectuel. Deuxièmement, l'hérédité scientifique ne dépasse guère la séquence primaire des protéines ; tout ce qui vient après, en physiologie et a fortiori en psychologie, est pratiquement une terra incognita où, malgré ses prétentions impérialistes, la génétique n'est qu'une demi-science (en étant généreux). La conclusion s'impose d'elle-même sur la valeur des démonstrations statistiques de l'hérédité de l'intelligence.
Ces démonstrations (et leur réfutation) sont d'ailleurs inutiles pour ce qui nous intéresse ici, car l'égalité des droits ne se fonde pas plus sur les capacités intellectuelles que sur la couleur de la peau ou le génome. En démocratie, les innombrables imbéciles ont les mêmes droits que les génies (au moins aussi nombreux), et peu importe que l'imbécillité et le génie soient dus à l'hérédité, à l'éducation ou à l'alcool.
Ceux qui s'en désolent pourront toujours méditer sur la nocivité respective des imbéciles et des demi-savants : dans la première moitié du siècle, et dans la louable intention d'améliorer l'humanité et son précieux patrimoine génétique Ñ dont les imbéciles se souciaient comme d'une guigne Ñ, c'est la fine fleur de la biologie qui crut bon de justifier « scientifiquement » la ségrégation des races « inférieures », et poussa de nombreux gouvernements à adopter les lois eugénistes grâce auxquelles furent stérilisés quelques centaines de milliers de malades, de délinquants, d'inconvenants et de pas rentables ; ce qui n'a évidemment eu aucun effet sur la santé et la moralité publiques, mais a inspiré à Hitler son programme politique (lequel, contrairement à une légende bien commode, doit beaucoup plus au panthéon de la biologie qu'au pauvre Gobineau, l'habituelle tête de Turc en la matière)(3).
Tout cela avait été enterré sous une bonne couche de molécularisme tartiné de grandes déclarations humanistes et bien pensantes, mais aujourd'hui les cadavres ressortent du placard, et le weismanno-darwinisme idéologique ressuscite : leurs vieux schémas prenant l'eau de toutes parts, généticiens et évolutionnistes sombrent dans la génétomanie et, comme par hasard, le biologisme refait surface à l'extrême droite où le racisme et l'eugénisme « scientifiques » retrouvent une nouvelle jeunesse.
Dans cette affaire, le dernier mot revient aux philosophes du droit. Comme ils gardent le silence et abandonnent le terrain aux biologistes (ce qu'il ne faut surtout pas faire), je tenterai, tant bien que mal, de me substituer à eux, en avançant que, si les qualités objectives (physiques et intellectuelles) des hommes peuvent être différentes, de manière héréditaire ou de manière acquise, cela n'atteint pas ces hommes dans leur être même, parce que lesdits hommes ne se réduisent pas à un ensemble de qualités objectives ; ce ne sont pas des objets, des « ressources humaines » dont on évalue la rentabilité ou la contribution au progrès. En cela, ils ne sont ni inégaux ni différents, ils sont incomparables. Et c'est parce qu'ils sont incomparables, qu'ils sont égaux, mais d'une égalité qui ne se fonde ni sur la mesure ni sur la comparaison : l'égalité en dignité, et en droits. Les critères biologiques n'ont ici aucun intérêt, les généticiens non plus (sauf à servir de faire valoir à des politiciens douteux, dans un ping-pong idéologique dont il ne peut rien sortir de bon).
André Pichot
Hitler fondait sa politique criminelle de hiérarchie des races sur des travaux scientifiques qui avaient classé, distingué, hiérarchisé les formes de crânes, de nez et de lèvres. Aujourd’hui, on nie l’existence des races en se fondant sur des travaux scientifiques qui attestent que les êtres humains ont en commun 99% de leur ADN, mais qui redécouvrent des «types biologiques» ressemblant furieusement aux races d’antan.
Je vais aller maintenant dans votre sens, même si génétiquement les races n'existent pas, dans les faits on est capable d’identifier publiquement des Noirs ou d’autres races, comme on en a toujours été capable ailleurs dans le monde.
Le monde ne s'explique pas avec des gènes,et ce n'est pas le rôle de la science de le faire.On risque de retomber dans les pires régimes racistes,ce qui sera le contraire de l'objectif souhaiter.
texte intégral de l'excellent André Pichot
Les déclarations de J.-M. Le Pen sur l'inégalité des races et The Bell Curve de R.J. Herrnstein et C. Murray nous ont valu, de la part de grands biologistes et autres intellectuels, quelques considérations que l'on peut classer en deux groupes : I'un caractérisé par la réunion d'octobre 1996 au musée de l'Homme où F. Jacob et al. ont déclaré que la race était un « faux concept »(1), l'autre par l'article de N. Block dans La Recherche (2) , qui s'efforce de déficeler les arguments attribuant aux Noirs une intelligence héréditairement inférieure.
Tout d'abord, combattre le racisme en laissant entendre que les races n'existent pas est une ineptie. Tout un chacun sait d'expérience courante qu'il existe des Blancs, des Noirs, des Jaunes, et que l'on peut même faire quelques distinctions à l'intérieur de ces groupes ; et tout un chacun sait que ces groupes sont appelés « races ». L'existence même des métis, souvent utilisée pour conforter l'unicité de l'espèce humaine, implique la diversité de races. Sans races, pas de métis ; et sans possibilité de métissage, pas de races, mais des espèces différentes.
Les titres prestigieux des généticiens rassemblés au musée de l'Homme peuvent impressionner, et l'on trouvera bien présomptueux le modeste historien des sciences qui prétend que cet aréopage raconle des bêtises. L'historien a cependant le grand avantage d'avoir lu ce qu'ont écrit les illustres prédécesseurs de nos gloires actuelles. C'est une lecture souvent affligeante, mais un excellent remède contre le scientisme, et cela permet de décrypter les discours des scientifiques contemporains.
Si, sous l'influence de la génétique moléculaire, on laisse entendre que les races n'existent pas, c'est simplement parce que cette notion, taxonomique, n'a ni sens ni utilité dans cette discipline ; on ne risque donc pas de l'y trouver. Inversement, au début du siècle, biométriciens et généticiens des populations ont exalté les races et proclamé leur inégalité, simplement parce que c'était une notion-clé dans leurs théories. La génétique des populations était alors dominante et imposait ses vues ; aujourd'hui la génétique moléculaire l'a éclipsée, et c'est son discours qui prévaut (y compris en génétique des populations).
L'acceptation sociale de ces théories est un problème différent. En son temps, la thèse des généticiens des populations avait plus de chances d'être acceptée que n'en a aujourd'hui celle des généticiens moléculaires, pourtant mieux intentionnés, mais, hélas, pleins de contradictions. Qu'au musée de l'Homme nos scientifiques se soient faits les contempteurs du pangénétisme et que, dans le même élan, ils aient argué des gènes pour nier la diversité des races, voilà qui ne manque pas de piquant. Nous ne vivons pas dans un monde de gènes, mais dans un monde d'hommes, et celui-ci est irréductible à celui-là. Que la notion de race (ou d'espèce, de genre, etc.) ne se laisse pas saisir par la génétique moléculaire, c'est une chose ; qu'il y ait des races en taxonomie, en anthropologie, ou dans le monde humain où nous vivons, c'en est une autre ; et en ce domaine la vérité n'appartient pas au réductionnisme moléculaire.
Ce qui est en question dans le racisme, ce n'est pas la diversité des races humaines, c'est l'égalité des droits des individus, quelle que soit leur race. Il ne s'agit donc pas de nier les différences individuelles ou raciales par une quelconque pantalonnade génétique, mais de montrer que l'égalité des droits les transcende.
Prétendre combattre le racisme en affirmant, au nom de la génétique et contre le sens commun, que les races n'existent pas, c'est implicitement fonder l'égalité des droits sur la relative unicité génétique de l'espèce humaine. C'est-à-dire retourner la thèse raciste qui prétend fonder l'inégalité sur des différences anatomiques, et justifier ce retournement par un préjugé réductionniste voulant que les gènes aient une dignité supérieure à celles-ci (ce qui n'est vrai qu'en génétique, pas en anatomie ni dans les rapports sociaux, où la couleur de la peau importe plus que le gène de la mélanine). La fragilité du procédé est d'autant plus flagrante que les mêmes biologistes ont maintes fois fait l'éloge de la diversité génétique pour justifier le droit à la différence.
Dans les deux cas, unicité ou diversité génétique, c'est une absurdité. L'égalité des droits ne doit rien à la biologie, et l'opinion des généticiens sur la question n'a aucune importance ; elle a d'ailleurs été éminemment changeante, et il serait cruel de rappeler ce qu'ont écrit à ce sujet les grands maîtres de la discipline (notons simplement que Weismann, l'inventeur des principaux concepts de la génétique, était membre du Comité d'honneur de la Société allemande d'hygiène raciale).
Les biologistes parlent un peu plus juste quand ils affirment qu'il n'a jamais été possible (et ce n'est pas faute d'avoir cherché) de relier races et capacités intellectuelles, ni même d'attribuer une origine génétique à ces capacités. C'est effectivement ce dont il s'agit, de manière explicite, dans The Bell Curve et, de manière implicite, dans l'affirmation LePenesque de l'inégalité des races (les Noirs courent plus vite que les Blancs, donc ils ont un plus petit cerveau). Et, si une supposée inégalité intellectuelle est ainsi avancée, c'est pour promouvoir une inégalité de droits.
On peut cependant trouver quelque peu contournée la méthode employée par l'article de N. Block pour invalider ce racisme pseudo-biologique. Il est infiniment plus simple de souligner que la notion de quotient intellectuel n'a qu'un intérêt relatif. Certains tests permettent, à la rigueur, d'apprécier l'aptitude d'un individu à remplir une tâche déterminée, mais certainement pas de « mesurer son intelligence » (à supposer que cela ait un sens). Dans les tests généraux, questions et réponses représentent d'ailleurs deux choses différentes : les questions traduisent l'intelligence des concepteurs du test (ou l'idée qu'ils se font de l'intelligence), et les réponses quantifient la capacité qu'a le questionné à se plier aux fantasmes desdits concepteurs.
Une fois cela posé, on peut, si l'on a du temps à perdre, s'intéresser aux méthodes utilisées par la soi-disant « génétique des comportements ». Mais, il est, à mon avis, plus rapide et plus juste de voir les choses de la manière suivante. Premièrement, les approches statistiques ne valent pas tripette lorsqu'elles ne s'appuient pas sur un modèle physiologique Ñ ne serait-ce qu'esquissé . Dans la première moitié du siècle, elles démontraient, dur comme fer, I'inéluctable dégénérescence physique et intellectuelle de l'humanité, faute de sélection naturelle ; aujourd'hui, on note une réelle amélioration de la santé et de la durée de vie dans les pays où il n'y a plus de « sélection naturelle », et même Ñ selon N. Block et quoi que cela signifie Ñ une élévation générale du quotient intellectuel. Deuxièmement, l'hérédité scientifique ne dépasse guère la séquence primaire des protéines ; tout ce qui vient après, en physiologie et a fortiori en psychologie, est pratiquement une terra incognita où, malgré ses prétentions impérialistes, la génétique n'est qu'une demi-science (en étant généreux). La conclusion s'impose d'elle-même sur la valeur des démonstrations statistiques de l'hérédité de l'intelligence.
Ces démonstrations (et leur réfutation) sont d'ailleurs inutiles pour ce qui nous intéresse ici, car l'égalité des droits ne se fonde pas plus sur les capacités intellectuelles que sur la couleur de la peau ou le génome. En démocratie, les innombrables imbéciles ont les mêmes droits que les génies (au moins aussi nombreux), et peu importe que l'imbécillité et le génie soient dus à l'hérédité, à l'éducation ou à l'alcool.
Ceux qui s'en désolent pourront toujours méditer sur la nocivité respective des imbéciles et des demi-savants : dans la première moitié du siècle, et dans la louable intention d'améliorer l'humanité et son précieux patrimoine génétique Ñ dont les imbéciles se souciaient comme d'une guigne Ñ, c'est la fine fleur de la biologie qui crut bon de justifier « scientifiquement » la ségrégation des races « inférieures », et poussa de nombreux gouvernements à adopter les lois eugénistes grâce auxquelles furent stérilisés quelques centaines de milliers de malades, de délinquants, d'inconvenants et de pas rentables ; ce qui n'a évidemment eu aucun effet sur la santé et la moralité publiques, mais a inspiré à Hitler son programme politique (lequel, contrairement à une légende bien commode, doit beaucoup plus au panthéon de la biologie qu'au pauvre Gobineau, l'habituelle tête de Turc en la matière)(3).
Tout cela avait été enterré sous une bonne couche de molécularisme tartiné de grandes déclarations humanistes et bien pensantes, mais aujourd'hui les cadavres ressortent du placard, et le weismanno-darwinisme idéologique ressuscite : leurs vieux schémas prenant l'eau de toutes parts, généticiens et évolutionnistes sombrent dans la génétomanie et, comme par hasard, le biologisme refait surface à l'extrême droite où le racisme et l'eugénisme « scientifiques » retrouvent une nouvelle jeunesse.
Dans cette affaire, le dernier mot revient aux philosophes du droit. Comme ils gardent le silence et abandonnent le terrain aux biologistes (ce qu'il ne faut surtout pas faire), je tenterai, tant bien que mal, de me substituer à eux, en avançant que, si les qualités objectives (physiques et intellectuelles) des hommes peuvent être différentes, de manière héréditaire ou de manière acquise, cela n'atteint pas ces hommes dans leur être même, parce que lesdits hommes ne se réduisent pas à un ensemble de qualités objectives ; ce ne sont pas des objets, des « ressources humaines » dont on évalue la rentabilité ou la contribution au progrès. En cela, ils ne sont ni inégaux ni différents, ils sont incomparables. Et c'est parce qu'ils sont incomparables, qu'ils sont égaux, mais d'une égalité qui ne se fonde ni sur la mesure ni sur la comparaison : l'égalité en dignité, et en droits. Les critères biologiques n'ont ici aucun intérêt, les généticiens non plus (sauf à servir de faire valoir à des politiciens douteux, dans un ping-pong idéologique dont il ne peut rien sortir de bon).
André Pichot
Je me permets d'envenimer vaguement le débat cite une réaction au post facebook d'ASI sur le sujet, proposée par un M. Thomas Lernould
"On se rend surtout compte que le mot "race" fait peur en France du fait du fantasme egalitaire. Hors, des populations ciblé (noir, asiatique) ont des specificités physiques. Qui sont les champions au 100 metres depuis plus de 60 ans? Qui brise les records du 100 metres? Qui sont les champions au ping-pong? Race ne veut pas dire racisme."
Je pense qu'il résume en soit les raisons pour lequelles ce type de catégorisation pose problème.
Si on décompose avec un peu de mauvaise foi: les humains sont différents, ils ont des capacitées physiques (et disons mentales, cela va de soi comme le reste) différentes mais peuvent être regroupés en grands groupes permettant de, bah, plein de chose au non de l'honnêté intellectuelle qui consiste à systématiser la différence.
En gros les asiatiques sont souples donc ils gagnent en judo, euh, zut, euh les "noirs" ( du pygmé au bantou en passant par les autres foncés) sont plus puissant (mais bon, un peu moins porté sur la jugeotte, c'est en creux, et prouvé par l'Histoire des civilisation, n'est ce pas) dansent bien, en géneral.
Après la race, ça englobe aussi la culture, l'histoire, en lien avec ces capacités et prédispositions naturelles, cette culture caucasoide qui allie le vaillant nordique blanc au grec méditerranéen, avec une jolie graduation de couleur de peau et de caractéristique physiques ayant porté la social démocratie comme la démocratie athénienne etc, l'egyptien ses pyramides comme le pan-arabisme, les ancètres des afghan d'aujourd'hui une culture greco-bouddhique à son image, et que sais-je encore.
Et un hors sujet pour finir cette glissade dans la gadoue : Le saviez-vous?
le foyer d'où seraient parties les migrants ayant formé la culture polynésienne seraient des groupes de population aborigènes de Taiwan.
A chacun selon la capacité de sa race, donc, et acceptons les évidence pour faire fi du "fantasme égalitaire".
"On se rend surtout compte que le mot "race" fait peur en France du fait du fantasme egalitaire. Hors, des populations ciblé (noir, asiatique) ont des specificités physiques. Qui sont les champions au 100 metres depuis plus de 60 ans? Qui brise les records du 100 metres? Qui sont les champions au ping-pong? Race ne veut pas dire racisme."
Je pense qu'il résume en soit les raisons pour lequelles ce type de catégorisation pose problème.
Si on décompose avec un peu de mauvaise foi: les humains sont différents, ils ont des capacitées physiques (et disons mentales, cela va de soi comme le reste) différentes mais peuvent être regroupés en grands groupes permettant de, bah, plein de chose au non de l'honnêté intellectuelle qui consiste à systématiser la différence.
En gros les asiatiques sont souples donc ils gagnent en judo, euh, zut, euh les "noirs" ( du pygmé au bantou en passant par les autres foncés) sont plus puissant (mais bon, un peu moins porté sur la jugeotte, c'est en creux, et prouvé par l'Histoire des civilisation, n'est ce pas) dansent bien, en géneral.
Après la race, ça englobe aussi la culture, l'histoire, en lien avec ces capacités et prédispositions naturelles, cette culture caucasoide qui allie le vaillant nordique blanc au grec méditerranéen, avec une jolie graduation de couleur de peau et de caractéristique physiques ayant porté la social démocratie comme la démocratie athénienne etc, l'egyptien ses pyramides comme le pan-arabisme, les ancètres des afghan d'aujourd'hui une culture greco-bouddhique à son image, et que sais-je encore.
Et un hors sujet pour finir cette glissade dans la gadoue : Le saviez-vous?
le foyer d'où seraient parties les migrants ayant formé la culture polynésienne seraient des groupes de population aborigènes de Taiwan.
A chacun selon la capacité de sa race, donc, et acceptons les évidence pour faire fi du "fantasme égalitaire".
Ce qui le plus inquiétant, c'est justement la place qu'on fait à ces "débatteurs" dans des journaux dits "de référence".
Où étaient les contradicteurs ? Où est passé le travail du journaliste ?
Une de mes collègues de boulot pense exactement comme Mme Lacub. Mais tout le monde s'en fiche de son avis, c'est personnel, cet avis, ça ne valorise pas ceux qui l'émettent mais ceux qui devraient porter un avis différent, n'spas...
Comme pour un diner de cons, finalement ceux qui le sont le plus sont sans doute ceux qui invitent...
Où étaient les contradicteurs ? Où est passé le travail du journaliste ?
Une de mes collègues de boulot pense exactement comme Mme Lacub. Mais tout le monde s'en fiche de son avis, c'est personnel, cet avis, ça ne valorise pas ceux qui l'émettent mais ceux qui devraient porter un avis différent, n'spas...
Comme pour un diner de cons, finalement ceux qui le sont le plus sont sans doute ceux qui invitent...
(...) Ce qui est en question dans le racisme, ce n'est pas la diversité des races humaines, c'est l'égalité des droits des individus, quelle que soit leur race. Il ne s'agit donc pas de nier les différences individuelles ou raciales par une quelconque pantalonnade génétique, mais de montrer que l'égalité des droits les transcende.
Prétendre combattre le racisme en affirmant, au nom de la génétique et contre le sens commun, que les races n'existent pas, c'est implicitement fonder l'égalité des droits sur la relative unicité génétique de l'espèce humaine. C'est-à-dire retourner la thèse raciste qui prétend fonder l'inégalité sur des différences anatomiques, et justifier ce retournement par un préjugé réductionniste voulant que les gènes aient une dignité supérieure à celles-ci ce qui n'est vrai qu'en génétique, pas en anatomie ni dans les rapports sociaux, où la couleur de la peau importe plus que le gène de la mélanine. La fragilité du procédé est d'autant plus flagrante que les mêmes biologistes ont maintes fois fait l'éloge de la diversité génétique pour justifier le droit à la différence.
Dans les deux cas, unicité ou diversité génétique, c'est une absurdité. L'égalité des droits ne doit rien à la biologie, et l'opinion des généticiens sur la question n'a aucune importance ; elle a d'ailleurs été éminemment changeante, et il serait cruel de rappeler ce qu'ont écrit à ce sujet les grands maîtres de la discipline notons simplement que Weismann, l'inventeur des principaux concepts de la génétique, était membre du Comité d'honneur de la Société allemande d'hygiène raciale (...)
André Pichot, texte consultable sur http://www.larecherche.fr/actualite/aussi/biologistes-races-01-02-1997-85268
Prétendre combattre le racisme en affirmant, au nom de la génétique et contre le sens commun, que les races n'existent pas, c'est implicitement fonder l'égalité des droits sur la relative unicité génétique de l'espèce humaine. C'est-à-dire retourner la thèse raciste qui prétend fonder l'inégalité sur des différences anatomiques, et justifier ce retournement par un préjugé réductionniste voulant que les gènes aient une dignité supérieure à celles-ci ce qui n'est vrai qu'en génétique, pas en anatomie ni dans les rapports sociaux, où la couleur de la peau importe plus que le gène de la mélanine. La fragilité du procédé est d'autant plus flagrante que les mêmes biologistes ont maintes fois fait l'éloge de la diversité génétique pour justifier le droit à la différence.
Dans les deux cas, unicité ou diversité génétique, c'est une absurdité. L'égalité des droits ne doit rien à la biologie, et l'opinion des généticiens sur la question n'a aucune importance ; elle a d'ailleurs été éminemment changeante, et il serait cruel de rappeler ce qu'ont écrit à ce sujet les grands maîtres de la discipline notons simplement que Weismann, l'inventeur des principaux concepts de la génétique, était membre du Comité d'honneur de la Société allemande d'hygiène raciale (...)
André Pichot, texte consultable sur http://www.larecherche.fr/actualite/aussi/biologistes-races-01-02-1997-85268
(compliment on)
C'est pour ça que je suis abonné à arrêt sur images
(compliment off)
C'est pour ça que je suis abonné à arrêt sur images
(compliment off)
Ceux que cela intéresse et qui veulent en parler sérieusement chercheront ce qui définit les mots "gènes", "génotype", "patrimoine génétique", "phénotype", et quelques autres qu'il découvriront en cette occasion. C'est trop copieux pour que je me hasarde à faire un topo ici (et j'ai trop peur d'écrire des bêtises).
Mais je voudrais tout de même dire quelques petites choses.
Pour en rester aux espèces sexuées, seuls les vrais jumeaux (issus du même oeuf) partagent 100% de leurs gènes. Il est difficile de parler de "race" si on s'en tient à une paire d'individus. Il faut donc être moins strict en matière de partage des gènes. Mais il y a un seuil bas: l'Homme et le chimpanzé ont 98% de gènes communs. La différence peut sembler faible, mais le résultat est là: les deux espèces ne sont pas interfécondes (sinon elles seraient une seule et même espèce), et présentent les notables différences physiques que chacun connaît.
Alors, la question à poser à ceux qui soutiennent l'existence des "races" est: sur les (environ) 22000 gènes qui composent le patrimoine génétique humain, quels sont ceux qui doivent être communs à tout un groupe pour que tous les individus de ce groupe puissent être dits de même race, et pourquoi ces gènes en particulier plutôt que d'autres ? Ou faut-il s'en tenir un % de gènes communs quels que soient ceux concernés, et pourquoi ?
Mais je voudrais tout de même dire quelques petites choses.
Pour en rester aux espèces sexuées, seuls les vrais jumeaux (issus du même oeuf) partagent 100% de leurs gènes. Il est difficile de parler de "race" si on s'en tient à une paire d'individus. Il faut donc être moins strict en matière de partage des gènes. Mais il y a un seuil bas: l'Homme et le chimpanzé ont 98% de gènes communs. La différence peut sembler faible, mais le résultat est là: les deux espèces ne sont pas interfécondes (sinon elles seraient une seule et même espèce), et présentent les notables différences physiques que chacun connaît.
Alors, la question à poser à ceux qui soutiennent l'existence des "races" est: sur les (environ) 22000 gènes qui composent le patrimoine génétique humain, quels sont ceux qui doivent être communs à tout un groupe pour que tous les individus de ce groupe puissent être dits de même race, et pourquoi ces gènes en particulier plutôt que d'autres ? Ou faut-il s'en tenir un % de gènes communs quels que soient ceux concernés, et pourquoi ?
C'est un apeau à trolls ?
C'est une invitation au bourre-pif ?
C'est une volonté de tâter le terrain ?
C'est une volonté de générer du clic ?
C'est un simple fait d'actualité médiatique ?
C'est tout cela à la fois ?
Vous pouvez appeler un ami si vous n'êtes pas sûr....
C'est une invitation au bourre-pif ?
C'est une volonté de tâter le terrain ?
C'est une volonté de générer du clic ?
C'est un simple fait d'actualité médiatique ?
C'est tout cela à la fois ?
Vous pouvez appeler un ami si vous n'êtes pas sûr....
Ce qui me frappe dans les deux cas c'est qu'il y a une évidente volonté de faire polémique (ou faire du buzz, comme on dit aujourd'hui; d'ailleurs si c'était dans un forum quelconque on dirait "troller"). Je trouve dommage de se focaliser précisément sur les propos volontairement provocateurs, ce qui réduit presque le discours à un débat idéologique où chacun joue un rôle prédéfini.
Or ces deux articles ont en commun, il me semble, de ne pas résister à une simple analyse critique objective (pour peu qu'on juge utile d'y répondre d'ailleurs) :
Pour Nancy Huston et Michel Raymond, comme dit plus haut voir par exemple http://cafaitgenre.org/2013/05/20/sexes-et-races-deux-realites-une-reponse-a-nancy-huston-et-michel-raymond.
Pour Iacub, je n'ai pas connaissance d'analyse critique aussi détaillée (?). Mais il me semble assez clair qu'en ne considérant que deux hypothèse très restreintes ("On peut envisager deux réponses à cette énigme"), elle évacue à bon compte toute la complexité de la problématique du suicide.
De plus, sa première hypothèse "psychologique" (ça semble pertinent d'envisager cette perspective sur le sujet en effet!) est démesurément biaisée, puisque qu'en trois phrase elle réduit cet aspect psychologique à "cette situation [de travailleur] le mettrait dans un état de faiblesse psychique" ! D'où sort cette interprétation ? Y a-t-il des indices qui vont dans ce sens ? Si c'était réellement le cas, n'aurait-on pas la même proportion de suicide dans toutes les entreprises, tous les métiers et à tous les niveaux de la hiérarchie ? Sans être spécialiste, j'en doute fortement. C'est comme si on disait qu'une femme qui travaille est par définition "dans un état de faiblesse psychique", parce qu'elle est potentiellement la victime de harcèlement sexuel.
On peut aussi douter de la rigueur intellectuelle d'un raisonnement qui passe de "Comme si le rapport de force entre le capital et le travail était devenu psychique" (affirmation gratuite au passage) à "L’employeur devrait veiller sur lui comme s’il était un enfant ou un adolescent" : donc, un rapport de force ce serait une relation dans laquelle l'un a besoin d'être choyé, et l'autre ne lui veut que du bien ? Tiens, Wikipedia donne une définition légèrement différente :
Un rapport de force est une relation de confrontation entre plusieurs parties en termes de force, que cette force soit physique, psychique, sociale, économique, militaire. Si les parties impliquées dans le rapport de forces ont un pouvoir inégal, on distingue la partie dominante et la partie dominée. Lorsque la partie dominante ne rencontre aucune résistance, on se trouve dans le cadre de la « loi du plus fort », euphémisme pour absence de loi.
Donc, selon Iacub, il y aurait bien un rapport de force, mais l'employeur ne serait jamais susceptible de vouloir en tirer profit (c'est bien connu, dans un système capitaliste les entreprises agissent uniquement par altruisme). L'hypothèse qu'une entreprise puisse chercher à augmenter sa productivité en imposant (sciemment ou non) des contraintes qui influent sur la santé psychologique de ses employeurs n'est même pas envisagée (moins réaliste que celle du travailleur-enfant à ses yeux semble-t-il).
ps: "ils se servent du meurtre d’eux-mêmes comme arme au lieu de faire appel à la parole." Ah les idiots, on permet pourtant à n'importe qui de s'exprimer dans Libé.
Or ces deux articles ont en commun, il me semble, de ne pas résister à une simple analyse critique objective (pour peu qu'on juge utile d'y répondre d'ailleurs) :
Pour Nancy Huston et Michel Raymond, comme dit plus haut voir par exemple http://cafaitgenre.org/2013/05/20/sexes-et-races-deux-realites-une-reponse-a-nancy-huston-et-michel-raymond.
Pour Iacub, je n'ai pas connaissance d'analyse critique aussi détaillée (?). Mais il me semble assez clair qu'en ne considérant que deux hypothèse très restreintes ("On peut envisager deux réponses à cette énigme"), elle évacue à bon compte toute la complexité de la problématique du suicide.
De plus, sa première hypothèse "psychologique" (ça semble pertinent d'envisager cette perspective sur le sujet en effet!) est démesurément biaisée, puisque qu'en trois phrase elle réduit cet aspect psychologique à "cette situation [de travailleur] le mettrait dans un état de faiblesse psychique" ! D'où sort cette interprétation ? Y a-t-il des indices qui vont dans ce sens ? Si c'était réellement le cas, n'aurait-on pas la même proportion de suicide dans toutes les entreprises, tous les métiers et à tous les niveaux de la hiérarchie ? Sans être spécialiste, j'en doute fortement. C'est comme si on disait qu'une femme qui travaille est par définition "dans un état de faiblesse psychique", parce qu'elle est potentiellement la victime de harcèlement sexuel.
On peut aussi douter de la rigueur intellectuelle d'un raisonnement qui passe de "Comme si le rapport de force entre le capital et le travail était devenu psychique" (affirmation gratuite au passage) à "L’employeur devrait veiller sur lui comme s’il était un enfant ou un adolescent" : donc, un rapport de force ce serait une relation dans laquelle l'un a besoin d'être choyé, et l'autre ne lui veut que du bien ? Tiens, Wikipedia donne une définition légèrement différente :
Un rapport de force est une relation de confrontation entre plusieurs parties en termes de force, que cette force soit physique, psychique, sociale, économique, militaire. Si les parties impliquées dans le rapport de forces ont un pouvoir inégal, on distingue la partie dominante et la partie dominée. Lorsque la partie dominante ne rencontre aucune résistance, on se trouve dans le cadre de la « loi du plus fort », euphémisme pour absence de loi.
Donc, selon Iacub, il y aurait bien un rapport de force, mais l'employeur ne serait jamais susceptible de vouloir en tirer profit (c'est bien connu, dans un système capitaliste les entreprises agissent uniquement par altruisme). L'hypothèse qu'une entreprise puisse chercher à augmenter sa productivité en imposant (sciemment ou non) des contraintes qui influent sur la santé psychologique de ses employeurs n'est même pas envisagée (moins réaliste que celle du travailleur-enfant à ses yeux semble-t-il).
ps: "ils se servent du meurtre d’eux-mêmes comme arme au lieu de faire appel à la parole." Ah les idiots, on permet pourtant à n'importe qui de s'exprimer dans Libé.
Videla qui défuncte, Bouteflika dans le coma, des djihadistes dézingués en Tunisie, La Pen qui se fracasse le sacrum, la cote de Copé en chute libre... Cette fin de mois de mai morose nous aura tout de même apporté son lot de bonnes nouvelles.
On notera que la presse française s’est moins formalisée de l’usage du mot “race” à l’occasion de l’élection de Barack Obama, l’homme qui a déclaré “a race est une question que notre pays ne peut se permettre d’ignorer”… Nul n’a crié au châtiment en lisant : “L’élection d’un “frère de race” à la plus haute fonction de l’État est certainement un facteur psychologique très positif pour la communauté noire (et pour les Noirs dans le monde entier).” (Le Point). Personne ne s’est étranglé des propos publiés par Le Monde Diplomatique – “Si les démocrates choisissent M. Obama pour défendre leurs couleurs en novembre, son progressisme présumé a autant de chances d’être sujet à controverse que sa race.” – ou par Marianne – “Les Américains n’ont pas à choisir l’homme qui gèrera au mieux le tsunami boursier et bancaire, celui qui réformera la Sécurité sociale et mettra fin aux folles guerres d’Orient. Ils ont seulement à trancher entre deux races, la leur ou l’autre.”
Race vient de " ratio", raison. Les anti-racistes sont donc irrationnels . et toc.
Affolant.
Affolant évidemment que ces deux "intellectuelles" aient pignons sur rubrique. Asi, comme toujours, montre bien les nouveaux circuits intégrés de la presse et des médias. Mais une question n'est pas posée ici et mériterait, à mon avis, de l'être.
Pourquoi postuler l'existence des races ? Dans quel objectif ? Pour servir quel discours ?
On s'attend, dans une ligne toute zemmourdienne, à ce que ce type de propos nourrisse une inversion rhétorique de base de (l'extreme) droite. "On nous taxe de racisme à tout bout de champs", "on ne peut même plus dire que les gens ont des couleurs différentes de peau", bref "on nous muselle". Argument d'autant plus amusant qu'il vient de ces fameux "intellectuels" qui occupent l'espace médiatique au quotidien. Qui ont apparemment besoin de se "décomplexer".
Inversion rhétorique donc.
Soit. Mais pourquoi vouloir produire des distinctions entre les hommes en fonction d'une race ?
On ne saurait trop leur rappeler que le racisme, ce n'est pas juste une vilenie, c'est avant tout la distinction d'êtres en termes de "races", et s'il est connoté très péjorativement, c'est précisément que cette distinction a justement servi des pratiques de domination et, dans les cas les plus odieux, des exterminations. Le "Noir" a vite été assimilé à un "sous-homme", à un être qui ne pouvait représenter le sujet universel, celui-là même qui, tout emprunt de Raison et d'Objectivité, a fait légitimer les pratiques coloniales et exterminatrices par des discours "scientifiques". Ces "sciences" sont toujours des actes de pouvoir,. Le sujet universel s'est vite donné l'apparence, en creux, de l'Homme Blanc Bourgeois Hétérosexuel. D'où les mots Sexisme, Hétérosexisme, Racisme, Classisme etc.
On ne saurait trop voir ce que l'universel a produit comme exclusion, et continue de produire : « La construction de la différence est, de ce point de vue également, une construction sociale de l'universel et du particulier vu que la différence n'est plus un rapport entre deux particularités, mais une déviation ou un écart de la norme. » (Eleni Varikas, Les rebuts du monde, Stock, Paris, 2007, p 108)
L'argument de Huston s'inscrirait-il dans ce type de discours qui vise à produire des sujets plus ou moins universel, c'est-à-dire plus ou moins à même d'être les agents de leur propre devenir ?
Si non, alors pourquoi vouloir penser les différences en termes de race, si ce n'est pour adjoindre des caractères spécifiques à telle ou telle "race" ? Le racisme n'est jamais resté de l'ordre de la simple description physiologique.
Et quand bien même on accepterait qu'il puisse exister différentes races, sur quelles bases les fonder ? La couleur de peau, par exemple, est une caractérisation taxinomique qui ne répond pas à une réalité, et c'est justement pour légitimer des pratiques excluantes que le pouvoir européen s'est fonder sur une prétendue objectivité. Rappelons qu'entre le Noir, le Jaune, le Rouge, le Blanc, il y a autant de tons et de variations qui échappent à cette perspective. Pourtant, cela n’empêche pas la logique raciste de produire des "Nègres", qu'elle que soit la couleur de leur peau. Franz Fanon montre très bien la logique qui sous-tend la distinction entre couleurs de peau : Jean Veneuse, héros d'un roman de René Maran, a tous les attributs d'un "Blanc" (intellectuel, intégré dans la société dans laquelle il vit etc...), ce qui fait dire à ses amis qu'il est simplement comme nous mais "excessivement brun". (Voire Peau Noire, Masques Blancs, Franz Fanon). La couleur de peau n'a rien d'objectif à apporter à la pensée des races.
Une distinction raciale ne saurait se faire entre des couleurs de peau, Elsa Dorlin montre très bien comment le problème s'est posé à l'heure des lumières, à l'heure du colonialisme, de produire des catégories distinctives qui soient fonctionnelles. ( Voire Elsa Dorlin, la matrice de la race, La découverte, Paris, 2006).
Il y a autant de couleur de peau que de "types" de cheveux, des fronts, de sexes etc...Et ce ne sont que des "types" qui servent à des regroupements pour le moins douteux. Penser en taxinomies est toujours une opération réductrice, et celle-ci, puisqu'elle ne se fonde pas sur l'agrégation mais sur la distinction, a toujours pour objectif de produire une légitimation nécessaire à des actes de domination. On passe toujours très vite de "l'objectif" à "l'objectification" des individus, à des "êtres-objets".
Alors, pourquoi, dans quel objectif, Houston veut-elle produire des distinction de race ?
Affolant évidemment que ces deux "intellectuelles" aient pignons sur rubrique. Asi, comme toujours, montre bien les nouveaux circuits intégrés de la presse et des médias. Mais une question n'est pas posée ici et mériterait, à mon avis, de l'être.
Pourquoi postuler l'existence des races ? Dans quel objectif ? Pour servir quel discours ?
On s'attend, dans une ligne toute zemmourdienne, à ce que ce type de propos nourrisse une inversion rhétorique de base de (l'extreme) droite. "On nous taxe de racisme à tout bout de champs", "on ne peut même plus dire que les gens ont des couleurs différentes de peau", bref "on nous muselle". Argument d'autant plus amusant qu'il vient de ces fameux "intellectuels" qui occupent l'espace médiatique au quotidien. Qui ont apparemment besoin de se "décomplexer".
Inversion rhétorique donc.
Soit. Mais pourquoi vouloir produire des distinctions entre les hommes en fonction d'une race ?
On ne saurait trop leur rappeler que le racisme, ce n'est pas juste une vilenie, c'est avant tout la distinction d'êtres en termes de "races", et s'il est connoté très péjorativement, c'est précisément que cette distinction a justement servi des pratiques de domination et, dans les cas les plus odieux, des exterminations. Le "Noir" a vite été assimilé à un "sous-homme", à un être qui ne pouvait représenter le sujet universel, celui-là même qui, tout emprunt de Raison et d'Objectivité, a fait légitimer les pratiques coloniales et exterminatrices par des discours "scientifiques". Ces "sciences" sont toujours des actes de pouvoir,. Le sujet universel s'est vite donné l'apparence, en creux, de l'Homme Blanc Bourgeois Hétérosexuel. D'où les mots Sexisme, Hétérosexisme, Racisme, Classisme etc.
On ne saurait trop voir ce que l'universel a produit comme exclusion, et continue de produire : « La construction de la différence est, de ce point de vue également, une construction sociale de l'universel et du particulier vu que la différence n'est plus un rapport entre deux particularités, mais une déviation ou un écart de la norme. » (Eleni Varikas, Les rebuts du monde, Stock, Paris, 2007, p 108)
L'argument de Huston s'inscrirait-il dans ce type de discours qui vise à produire des sujets plus ou moins universel, c'est-à-dire plus ou moins à même d'être les agents de leur propre devenir ?
Si non, alors pourquoi vouloir penser les différences en termes de race, si ce n'est pour adjoindre des caractères spécifiques à telle ou telle "race" ? Le racisme n'est jamais resté de l'ordre de la simple description physiologique.
Et quand bien même on accepterait qu'il puisse exister différentes races, sur quelles bases les fonder ? La couleur de peau, par exemple, est une caractérisation taxinomique qui ne répond pas à une réalité, et c'est justement pour légitimer des pratiques excluantes que le pouvoir européen s'est fonder sur une prétendue objectivité. Rappelons qu'entre le Noir, le Jaune, le Rouge, le Blanc, il y a autant de tons et de variations qui échappent à cette perspective. Pourtant, cela n’empêche pas la logique raciste de produire des "Nègres", qu'elle que soit la couleur de leur peau. Franz Fanon montre très bien la logique qui sous-tend la distinction entre couleurs de peau : Jean Veneuse, héros d'un roman de René Maran, a tous les attributs d'un "Blanc" (intellectuel, intégré dans la société dans laquelle il vit etc...), ce qui fait dire à ses amis qu'il est simplement comme nous mais "excessivement brun". (Voire Peau Noire, Masques Blancs, Franz Fanon). La couleur de peau n'a rien d'objectif à apporter à la pensée des races.
Une distinction raciale ne saurait se faire entre des couleurs de peau, Elsa Dorlin montre très bien comment le problème s'est posé à l'heure des lumières, à l'heure du colonialisme, de produire des catégories distinctives qui soient fonctionnelles. ( Voire Elsa Dorlin, la matrice de la race, La découverte, Paris, 2006).
Il y a autant de couleur de peau que de "types" de cheveux, des fronts, de sexes etc...Et ce ne sont que des "types" qui servent à des regroupements pour le moins douteux. Penser en taxinomies est toujours une opération réductrice, et celle-ci, puisqu'elle ne se fonde pas sur l'agrégation mais sur la distinction, a toujours pour objectif de produire une légitimation nécessaire à des actes de domination. On passe toujours très vite de "l'objectif" à "l'objectification" des individus, à des "êtres-objets".
Alors, pourquoi, dans quel objectif, Houston veut-elle produire des distinction de race ?
Pardon, HUston, et pas "Houston". Aïe !
Etant ni calé sur le sujet ni scientifique, je suis allé regarder la définition sur le Larousse.
Il y en a 2.
Une pour les animaux, simple et concise et une pour l'homme assez étonnante, avec mise en garde au lecteur.
Sans aucun doute on touche un sujet sensible.
Animaux :
Population animale résultant, par sélection, de la subdivision d'une même espèce et possédant un certain nombre de caractères communs transmissibles d'une génération à la suivante.
Homme :
Catégorie de classement de l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, sans aucune base scientifique et dont l'emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques. (Face à la diversité humaine, une classification sur les critères les plus immédiatement apparents [couleur de la peau surtout] a été mise en place et a prévalu tout au long du XIXe siècle. Les progrès de la génétique conduisent aujourd'hui à rejeter toute tentative de classification raciale chez les êtres humains.)
J'ai une question toute simple. Pourquoi diable ce qui est vrai pour un animal devient faux pour l'homme ?
Si quelqu'un possède la réponse.
Il y en a 2.
Une pour les animaux, simple et concise et une pour l'homme assez étonnante, avec mise en garde au lecteur.
Sans aucun doute on touche un sujet sensible.
Animaux :
Population animale résultant, par sélection, de la subdivision d'une même espèce et possédant un certain nombre de caractères communs transmissibles d'une génération à la suivante.
Homme :
Catégorie de classement de l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, sans aucune base scientifique et dont l'emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques. (Face à la diversité humaine, une classification sur les critères les plus immédiatement apparents [couleur de la peau surtout] a été mise en place et a prévalu tout au long du XIXe siècle. Les progrès de la génétique conduisent aujourd'hui à rejeter toute tentative de classification raciale chez les êtres humains.)
J'ai une question toute simple. Pourquoi diable ce qui est vrai pour un animal devient faux pour l'homme ?
Si quelqu'un possède la réponse.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Le suicide au travail est un signe de désespoir du à la matraitance au travail et non pas à des salamaleks du style complètement insultant pour les victimes ,comme je viens de lire d'appel au martyr . Le harcèlement au travail existe, c'est une réalité alors avant de faire de la philosophie à deux balles ...
Sur le sujet (comme indiqué dans une de mes réponses ci-dessus), la chronique de Caroline Fourest, ce matin sur France Culture.
(pas souvent d'accord avec elle et je sais qu'elle en indispose beaucoup à juste titre sur d'autres sujet mais là pour le coup, elle a raison).
(pas souvent d'accord avec elle et je sais qu'elle en indispose beaucoup à juste titre sur d'autres sujet mais là pour le coup, elle a raison).
Je conseillerais un livre pour réfléchir sur le suicide: "Suicide et sacrifice" de Jean-paul Galibert aux éditions Lignes.
Attention, je doute... (ou je sais on s'en fout).
Ma première lecture du texte de Iacub était sur la même ligne que DS, scandalisée.
Et puis je viens de le relire, et de le relire notamment du point de vue de la critique des médias, et ce que jy'ai vu m'a rappelé ce que j'ai pensé récemment lorsque j'ai entendu parler de 2 immolations de vendeurs ambulants dans des pays arabes : les médias et au delà les opposants au régimes ou entreprises concernées sont effectivement en train de légitimer ces gestes, de "permettre" aux mécontents de se suicider pour faire entendre leur colère ou leur désespoir.
On en vient à un système ou le discours ambiant serait presque celui des appels aux martyrs : vous vous rendez compte, cette vie est tellement difficile que des gens suicident ! Asseyons-nous et comptons ensemble semaine après semaine combien de désespérés ne tiendront pas le coup et viendront écrire leur nom au bas de la liste. Amis désespérés, soyez confiants, nous serons là pour relayer votre geste...
Est-on vraiment si loin de ça ?
Au delà de l'argument plus que discutable de la vie pas si dure que ça à supporter, je crois qu'il y a effectivement une instrumentalisation de ces gestes, où il ne s'agit pas d'empêcher que quiconque puisse encore avoir cette tentation, mais de recenser le nombre de morts.
Pour ceux qui franchiront le pas, il ne s'agit plus du coup d'une décision individuelle, mais de devenir la chair à canon d'un combat que méneront ceux qui restent.
Je pense qu'on ne rend service à personne en disant, de quelque façon que ce soit, que mourir de cette façon peut s'inscrire dans une sorte d'action collective, pour être utile à une cause.
Je ne sais pas si c'est exactement le fond de l'article de Iiacub, mais ça me permet en tout cas de mettre des mots sur un malaise que j'avais déjà ressenti.
Ma première lecture du texte de Iacub était sur la même ligne que DS, scandalisée.
Et puis je viens de le relire, et de le relire notamment du point de vue de la critique des médias, et ce que jy'ai vu m'a rappelé ce que j'ai pensé récemment lorsque j'ai entendu parler de 2 immolations de vendeurs ambulants dans des pays arabes : les médias et au delà les opposants au régimes ou entreprises concernées sont effectivement en train de légitimer ces gestes, de "permettre" aux mécontents de se suicider pour faire entendre leur colère ou leur désespoir.
On en vient à un système ou le discours ambiant serait presque celui des appels aux martyrs : vous vous rendez compte, cette vie est tellement difficile que des gens suicident ! Asseyons-nous et comptons ensemble semaine après semaine combien de désespérés ne tiendront pas le coup et viendront écrire leur nom au bas de la liste. Amis désespérés, soyez confiants, nous serons là pour relayer votre geste...
Est-on vraiment si loin de ça ?
Au delà de l'argument plus que discutable de la vie pas si dure que ça à supporter, je crois qu'il y a effectivement une instrumentalisation de ces gestes, où il ne s'agit pas d'empêcher que quiconque puisse encore avoir cette tentation, mais de recenser le nombre de morts.
Pour ceux qui franchiront le pas, il ne s'agit plus du coup d'une décision individuelle, mais de devenir la chair à canon d'un combat que méneront ceux qui restent.
Je pense qu'on ne rend service à personne en disant, de quelque façon que ce soit, que mourir de cette façon peut s'inscrire dans une sorte d'action collective, pour être utile à une cause.
Je ne sais pas si c'est exactement le fond de l'article de Iiacub, mais ça me permet en tout cas de mettre des mots sur un malaise que j'avais déjà ressenti.
Ceci est un message à caractère non constructif et totalement défouloir, mais cette bouffonne de Lacub a définitivement été finie à la pisse, je vois pas comment c'est possible autrement.
(vous pouvez supprimer le message, je voulais juste me défouler et dire ce que je pense de cette connasse).
(vous pouvez supprimer le message, je voulais juste me défouler et dire ce que je pense de cette connasse).
races vous dites races mais quelles races...
mon arriere grand pere noir américain ma grand mere des balkans et ma mere d'origine russe du kraï du Primorie. qui suis je ? de quelle race suis je?
mon arriere grand pere noir américain ma grand mere des balkans et ma mere d'origine russe du kraï du Primorie. qui suis je ? de quelle race suis je?
http://www.youtube.com/watch?v=0nsiHwtNvpw
Beau sujet d'émission non?
et moi qui croyait que c'était gagné;.. plus de race ,une pluralité humaine ...
Le racisme par contre a semble t il de beaux jours devant lui....
Merci Michel d'avoir relevé ces deux aussi incroyables que décevant articles
et moi qui croyait que c'était gagné;.. plus de race ,une pluralité humaine ...
Le racisme par contre a semble t il de beaux jours devant lui....
Merci Michel d'avoir relevé ces deux aussi incroyables que décevant articles
Le suicide est-il un moyen d'expression sociale ou un moyen de pression des salariés contre l'employeur ? En tout cas, le suicide mérite autre chose qu'une analyse médiatique. Le suicide engage l'intimité de la personne.
Un suicide au travail concerne évidemment l'entreprise. Un suicide au travail démontre une faille dans les processus de motivation des salariés.
De la à en déduire qu'il s'agit d'un moyen de pression ou d'expression. Voilà un gros amalgame. Il existe certainement des journalistes ou des acteurs sociaux pour s'interroger sur des vagues de suicides mais ces interrogations n'ont de réponses que par des enquêtes approfondies. Un suicide reflette un ensemble de facteurs et dépend de la personnalité et du comportement de chaque individu.
Un suicide au travail concerne évidemment l'entreprise. Un suicide au travail démontre une faille dans les processus de motivation des salariés.
De la à en déduire qu'il s'agit d'un moyen de pression ou d'expression. Voilà un gros amalgame. Il existe certainement des journalistes ou des acteurs sociaux pour s'interroger sur des vagues de suicides mais ces interrogations n'ont de réponses que par des enquêtes approfondies. Un suicide reflette un ensemble de facteurs et dépend de la personnalité et du comportement de chaque individu.
Citation : Les races existent, parce que c'est évident, parce qu'il y a "neuf sous-espèces de girafes, et quatre de chimpanzés".
Confondre des races avec des sous-espèces, ça craint !
N'importe quel scientifique sait qu'en taxonomie, la race n'a aucune valeur. Croisez une Belle avec un Clochard, leurs enfants existeront sans souci, et seront fertiles. On les nommera des Bollards ou des Clochelles, ou tout autre mélange de Belle et de Clochard bref : la race est un nom donné à une variante aisément reconnaissable. Ce concept intéresse d'abord les éleveurs, ensuite les collectionneurs, enfin les racistes.
La sous-espèce est un terme désignant une population qui a terminé un processus d'isolement génétique : croiser un spécimen de l'espèce parente avec un spécimen de la sous-espèce ne donne, d'une manière très lourdement majoritaire, rien du tout ou, si par gros hasard des enfants naissent, rien de fertile.
Exemples de races :
http://www.idscaro.net/sci/06_disc/200702/index.htm
Ce tableau en deux colonnes présente la vaariation du pourpre au blanc dans une espèce d'escargot de mer (colonne de gauche), en fonction de son habitat, qui sera caractérisé par la présence d'autres espèces-types (colonne de droite).
Confondre des races avec des sous-espèces, ça craint !
N'importe quel scientifique sait qu'en taxonomie, la race n'a aucune valeur. Croisez une Belle avec un Clochard, leurs enfants existeront sans souci, et seront fertiles. On les nommera des Bollards ou des Clochelles, ou tout autre mélange de Belle et de Clochard bref : la race est un nom donné à une variante aisément reconnaissable. Ce concept intéresse d'abord les éleveurs, ensuite les collectionneurs, enfin les racistes.
La sous-espèce est un terme désignant une population qui a terminé un processus d'isolement génétique : croiser un spécimen de l'espèce parente avec un spécimen de la sous-espèce ne donne, d'une manière très lourdement majoritaire, rien du tout ou, si par gros hasard des enfants naissent, rien de fertile.
Exemples de races :
http://www.idscaro.net/sci/06_disc/200702/index.htm
Ce tableau en deux colonnes présente la vaariation du pourpre au blanc dans une espèce d'escargot de mer (colonne de gauche), en fonction de son habitat, qui sera caractérisé par la présence d'autres espèces-types (colonne de droite).
Pour moi, le mot "race" n'a rien d'idéologique. Ce mot exprime des différences physiques qui ne sont pas des caractéristiques identitaires au sein d'une société. Classer des typologies d'individus n'est pas créer une hiérarchie entre individus. De la même manière, l'expression "groupe ethnique" désigne des différences culturelles ou religieuses ou autres qui ont besoin d'être nommé. La mondialisation des échanges humains (commerciaux, culturels, diplomatiques, de loisirs, etc) à besoin de cette reconnaissance de la différence.
L'universalisme républicain n'est pas opposable ou incompatible avec des réalités naturelles ou sociales. Il s'inscrit à l'intérieur de réalités fondamentales. L'être humain fait partie de la nature.
Mais rien n'empêchera des groupes idéologiques d'identifier des groupes ethniques par des mots ou expressions péjoratives et de s'opposer à d'autres idéologies catégoriquement universalistes.
L'universalisme républicain n'est pas opposable ou incompatible avec des réalités naturelles ou sociales. Il s'inscrit à l'intérieur de réalités fondamentales. L'être humain fait partie de la nature.
Mais rien n'empêchera des groupes idéologiques d'identifier des groupes ethniques par des mots ou expressions péjoratives et de s'opposer à d'autres idéologies catégoriquement universalistes.
Tiens, c'est drôle, l'on s'effare (à juste titre) que la Huston et son collègue Raymond affirment (sans l'ombre d'une argumentation scientifique) l'existence des races, mais l'on ne dit rien de leur affirmation parallèle et simultanée que les différences essentielles entre hommes et femmes existent, établissant un trait d'union entre "la théorie du genre" (lol) et le nazisme (re-lol). Curieusement.
Ceci dit, il est en effet étonnant qu'un journal qui se veut sérieux comme le Monde, se fasse le relais des thèses vaticanes sur la biologie humaine et se complaise ainsi à publier si promptement le plus ordurier et le plus mal ficelé des torchons sous prétexte d'anticonformisme ou de brisage de "tabous". Comme il est rare en effet de lire et d'entendre ce genre de discours de nos jours, où la plus crasse des réactions se fait passer pour une féconde impertinence. O tempora, o mores, comme qui dirait.
Pour une réponse intéressante et développée : clic !
Ceci dit, il est en effet étonnant qu'un journal qui se veut sérieux comme le Monde, se fasse le relais des thèses vaticanes sur la biologie humaine et se complaise ainsi à publier si promptement le plus ordurier et le plus mal ficelé des torchons sous prétexte d'anticonformisme ou de brisage de "tabous". Comme il est rare en effet de lire et d'entendre ce genre de discours de nos jours, où la plus crasse des réactions se fait passer pour une féconde impertinence. O tempora, o mores, comme qui dirait.
Pour une réponse intéressante et développée : clic !
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Ais-je mal compris l’article de Nancy Huston ?
Ne doit-on respecter que le même ? La différence engendre-t-elle de fait la discrimination ? Au nom de quoi une femme, un handicapé, un noir ne devraient-ils être protégés par les mêmes droits qu’un homme, un valide, un blanc? La diversité doit-elle engendrer de fait séparations, persécutions, exclusions ? Doit-on nier sa singularité, jusqu’où et pourquoi?
Poser des mots, certes connotés, peut être incertains ou maladroits sur des idées difficiles, minoritaires et peu politiquement correctes pour l’heure n’est pas un crime, il semble que ce soit néanmoins dangereux. Loin provocateur c’est d’une certaine honnêteté et selon moi vous faites injustement injure à l’auteur en la fourrant dans le même sac qu’un réactionnaire patenté (ce dernier a d’ailleurs sa sorte d’utilité et reste à mes yeux préférable à un libéral, libertaire ou pas). Ce thème parcourt d’ailleurs beaucoup de ses ouvrages. ..
Parfois lire un article, lire tout court, exige de ne pas être journaliste, de s’échapper au dessus de sa formation, en tout cas de ne pas soustraire certains mots au contexte ou même à l’œuvre, aussi Monsieur Shneidermann ne suis-je pas d’accord avec vous !
Ne doit-on respecter que le même ? La différence engendre-t-elle de fait la discrimination ? Au nom de quoi une femme, un handicapé, un noir ne devraient-ils être protégés par les mêmes droits qu’un homme, un valide, un blanc? La diversité doit-elle engendrer de fait séparations, persécutions, exclusions ? Doit-on nier sa singularité, jusqu’où et pourquoi?
Poser des mots, certes connotés, peut être incertains ou maladroits sur des idées difficiles, minoritaires et peu politiquement correctes pour l’heure n’est pas un crime, il semble que ce soit néanmoins dangereux. Loin provocateur c’est d’une certaine honnêteté et selon moi vous faites injustement injure à l’auteur en la fourrant dans le même sac qu’un réactionnaire patenté (ce dernier a d’ailleurs sa sorte d’utilité et reste à mes yeux préférable à un libéral, libertaire ou pas). Ce thème parcourt d’ailleurs beaucoup de ses ouvrages. ..
Parfois lire un article, lire tout court, exige de ne pas être journaliste, de s’échapper au dessus de sa formation, en tout cas de ne pas soustraire certains mots au contexte ou même à l’œuvre, aussi Monsieur Shneidermann ne suis-je pas d’accord avec vous !
tout ça me rappelle les paroles d'une chanson: " j'en ai mare des gens qui se jettent sous les rames des métros, j'en ai mare, ça me fait arriver en retard, au boulot "
Si on attrapait ces deux charmantes dames par le même bout qu'elles attrapent les choses, on leur dirait qu'elles appartiennent à la race des gens qui parlent le français avec un accent-pas-du-cru et que si trop de personnes les embêtent avec ça, elles ont toujours la solution de [s]démissionner[/s] aller voir ailleurs, les pays c'est comme des employeurs, y'en a plein d'autres. Peut-être qu'elles comprendraient à quel point c'est des saloperies d'idées leurs trucs, même imprimés.
Une fois par révolte contre le suicide, contre la mort, j'avais dit un message sur un forum un peu intempestif du genre de celui de Iacub "se suicider, nan faut pas, pas le droit", heureusement sur le forum quelqu'un (Oblivion?) m'avait remis la tête à l'endroit. Ces grands penseurs de nos grands journaux devraient forumer. À l'inverse de ce qu'on croit, notre monde, leur monde IRL est étriqué et forumer élargit l'horizon et nous aide à être moins cons. Attention je ne voudrais pas qu'on croit que je dis qu'elles sont cons.., euh :-)
Une fois par révolte contre le suicide, contre la mort, j'avais dit un message sur un forum un peu intempestif du genre de celui de Iacub "se suicider, nan faut pas, pas le droit", heureusement sur le forum quelqu'un (Oblivion?) m'avait remis la tête à l'endroit. Ces grands penseurs de nos grands journaux devraient forumer. À l'inverse de ce qu'on croit, notre monde, leur monde IRL est étriqué et forumer élargit l'horizon et nous aide à être moins cons. Attention je ne voudrais pas qu'on croit que je dis qu'elles sont cons.., euh :-)
Je me suis déjà fait éditer pour avoir insulté un facho, je vais tacher de rester prudent et de ne pas donner mon opinion sur ces deux charmantes dames !
au sujet des suicides, cette phrase d'Elsa Triolet: il n'y a pas de suicide, il n'y a que des meutres.
les races sont une construction politique, donc elles existent politiquement
Races, espèces, ethnies... ne sont que des appellations pour marquer la "différence".
Nous pouvons jouer avec les mots, nous battre avec des définitions, la seule problématique réelle est celle du "vivre ensemble".
Pour ma part, de "race humaine", j'ai beaucoup de mal avec certains membres de mon espèce... mais bon, je fais avec.
Nous pouvons jouer avec les mots, nous battre avec des définitions, la seule problématique réelle est celle du "vivre ensemble".
Pour ma part, de "race humaine", j'ai beaucoup de mal avec certains membres de mon espèce... mais bon, je fais avec.
Gabriac et l'extrême-droite, Enderlin vs Israël, les races selon les extrémistes... coup sur coup.
Ça racole sec, en ce moment; si avec ça on ne voit pas arriver de nouveaux contributeurs de qualité sur le forum, c'est à désespérer de faire des billets sujets à polémique du type attrapes-mouches bas du front.
Ça racole sec, en ce moment; si avec ça on ne voit pas arriver de nouveaux contributeurs de qualité sur le forum, c'est à désespérer de faire des billets sujets à polémique du type attrapes-mouches bas du front.
Moi, je trouve intéressant de s'interroger sur le suicide comme moyen d'expression politique.
Même si l'introduction du texte de Iacub contient des affirmations pour le moins discutables, se demander si la valorisation par les médias et par leurs lecteurs (je vais me faire lyncher) d'un acte individuel horrible en acte politique me semble une réelle et actuelle question.
Même si l'introduction du texte de Iacub contient des affirmations pour le moins discutables, se demander si la valorisation par les médias et par leurs lecteurs (je vais me faire lyncher) d'un acte individuel horrible en acte politique me semble une réelle et actuelle question.
Et c'est dans Libé... Et c'est dans le monde!
Depuis Sartre de nombreuses mouches se sont posées sur son journal, la plus grosse, la plus gourmande de m... : la mouche Demorand.
Quant au monde! Depuis Hubert Beuve-Méry : que de mouches, que de mouches, ça en est tellement couvert qu'il n'y a plus rien de v(l)isible !!!
Depuis Sartre de nombreuses mouches se sont posées sur son journal, la plus grosse, la plus gourmande de m... : la mouche Demorand.
Quant au monde! Depuis Hubert Beuve-Méry : que de mouches, que de mouches, ça en est tellement couvert qu'il n'y a plus rien de v(l)isible !!!
[quote=Daniel Schneidermann] Comme si le sarko-zemmourisme était maintenant l'unité de mesure indépassable du débat idéologique.
Dès le début du siècle dernier, Charles Péguy avait identifié, sous le nom de parti intellectuel le facteur réel de notre misère intellectuelle. Laquelle s'est, depuis, tellement étendue, qu'il faudrait proposer au-delà, mais dans le même sens, l'expression de genre intellectuel. Tant on ne voit pas ce qui s'y oppose aujourd'hui. Car, faut-il le rappeler, sous le terme de parti intellectuel, Péguy ne désignait pas un groupe particulier de gents de pensée, encore moins un parti au sens habituel. Sous cette dénomination, il rangeait aussi bien les progressistes que les traditionalistes, les athées que les croyants: tous ayant diversement, mais également, sacrifié à l'intellectualité, soit, le culte du pouvoir sous les oripeaux du savoir. Que le racisme en soit l'expression fondamentale, le siècle n'a pas manqué d'en donner la preuve multipliée. Et l'on ne voit toujours pas ce qui pourrait s'opposer à leur renouvellement - autrement que par des déclarations d'indignations aussi véhémentes que substantiellement inefficientes.
De sorte qu'il faudrait commencer par tenter d'assumer notre misère, reconnaître que ce qui en elle se présente à devoir penser est d'une grandeur dépassant de beaucoup ce que nous pouvons en déceler. Ce qui signifie se préparer à ne pas nous dérober devant la tâche qui nous est assignée.
Dès le début du siècle dernier, Charles Péguy avait identifié, sous le nom de parti intellectuel le facteur réel de notre misère intellectuelle. Laquelle s'est, depuis, tellement étendue, qu'il faudrait proposer au-delà, mais dans le même sens, l'expression de genre intellectuel. Tant on ne voit pas ce qui s'y oppose aujourd'hui. Car, faut-il le rappeler, sous le terme de parti intellectuel, Péguy ne désignait pas un groupe particulier de gents de pensée, encore moins un parti au sens habituel. Sous cette dénomination, il rangeait aussi bien les progressistes que les traditionalistes, les athées que les croyants: tous ayant diversement, mais également, sacrifié à l'intellectualité, soit, le culte du pouvoir sous les oripeaux du savoir. Que le racisme en soit l'expression fondamentale, le siècle n'a pas manqué d'en donner la preuve multipliée. Et l'on ne voit toujours pas ce qui pourrait s'opposer à leur renouvellement - autrement que par des déclarations d'indignations aussi véhémentes que substantiellement inefficientes.
De sorte qu'il faudrait commencer par tenter d'assumer notre misère, reconnaître que ce qui en elle se présente à devoir penser est d'une grandeur dépassant de beaucoup ce que nous pouvons en déceler. Ce qui signifie se préparer à ne pas nous dérober devant la tâche qui nous est assignée.
Si je me souviens vaguement de mes cours de SVT ( biologie pour les plus vieux, sciences naturelles pour les encore plus vieux) deux individus appartiennent à la même espéce s'ils peuvent se reproduire (ex: un cocker et une labrador qui ne sont pas de la même race).
Je ne vois pas en quoi ce serait choquant d'utiliser le terme race pour désigner différents groupes de l'espèce humaine alors qu'on le fait sans problème pour désigner différents groupes au sein d'autres éspéces animales.
Ce qui est choquant c'est moins le terme "races" que les dicours dans lesquels ce terme est employé. Des discours qui dans 99.9 % des cas essayent de naturaliser un constat qui a une explication sociale. Et c'est en celà que les propos d'un type comme Zemmour sont aussi détéstables que stupides et contribuent à l'ignorance. Ceux qui ont déjà entendu parler d'une variable de confusion me comprendront.
Je ne vois pas en quoi ce serait choquant d'utiliser le terme race pour désigner différents groupes de l'espèce humaine alors qu'on le fait sans problème pour désigner différents groupes au sein d'autres éspéces animales.
Ce qui est choquant c'est moins le terme "races" que les dicours dans lesquels ce terme est employé. Des discours qui dans 99.9 % des cas essayent de naturaliser un constat qui a une explication sociale. Et c'est en celà que les propos d'un type comme Zemmour sont aussi détéstables que stupides et contribuent à l'ignorance. Ceux qui ont déjà entendu parler d'une variable de confusion me comprendront.
Deux intellectuelles,vous dites,Daniel.Si c'est dans cette case qu'il faut ranger ces deux provocatrices inconscientes,c'est un truc minable à ne pas fréquenter.Si loin du bon sens ,en tout cas de l'intelligence qu'il fallait les dénoncer.Elles sont pires que Zemmour mais heureusement moins écoutées.
"Toutes les opinions sont légitimes"?
Je ne dirais pas ça, pas du tout: il y a là un double glissement invisible mais pervers. C'est l'expression des opinions qui est non pas légitime, mais libre. Du moins tant que la loi n'en a pas décidé autrement.
Il est peut être légal, mais certainement pas légitime, de penser ou plus exactement de dire, de proclamer, que se suicider suite à un harcèlement professionnel est "lâche". Par contre, si je disais que Marcella Yacub est [s]une salope à qui on devrait bien casser la gueule proprement[/s] (notez bien que je ne le dis pas, je dis seulement "si je le disais") là, ce serait parfaitement légitime, mais j'enfreindrais malheureusement la loi.
Je ne dirais pas ça, pas du tout: il y a là un double glissement invisible mais pervers. C'est l'expression des opinions qui est non pas légitime, mais libre. Du moins tant que la loi n'en a pas décidé autrement.
Il est peut être légal, mais certainement pas légitime, de penser ou plus exactement de dire, de proclamer, que se suicider suite à un harcèlement professionnel est "lâche". Par contre, si je disais que Marcella Yacub est [s]une salope à qui on devrait bien casser la gueule proprement[/s] (notez bien que je ne le dis pas, je dis seulement "si je le disais") là, ce serait parfaitement légitime, mais j'enfreindrais malheureusement la loi.
Les discussions autour du mot "race" ont autant de sens que celle autour du mot "mademoiselle", qu'on s'est fadé il y a quelques mois.
Pour Iacub, son propos est tellement débile, absurde, incohérent, qu'il ne mérite même pas qu'on le relève ! Elle ne boxe pas dans la même catégorie que Zemmour, qui, même s'il tombe parfois dans la facilité de la provoc médiatique, a un discours argumenté, construit...
Pour Iacub, son propos est tellement débile, absurde, incohérent, qu'il ne mérite même pas qu'on le relève ! Elle ne boxe pas dans la même catégorie que Zemmour, qui, même s'il tombe parfois dans la facilité de la provoc médiatique, a un discours argumenté, construit...
Sur le suicide au travail j'aurais quand même tendance à dire que tant qu'à faire de tuer quelqu'un autant que ce soit le petit/grand chef qui tas pourri la vie qui prenne. Mais bon, si c'était si simple on serait beaucoup moins de 65 millions en France...
Huston et Iacub ont évidemment le droit de penser ce qu'elles pensent. Toutes les opinions sont légitimes, et le débat sur l'existence de races humaines est d'une complexité.....
Le mot race n'a pas qu'une connotation scientifique... Il a aussi une connotation historique.... Le coup du "toutes les opinons sont légitimes", ça arrange bien ceux qui veulent pas se mouiller". Ça évite de se dire que des collègues ne sont pas objectifs mais simplement racistes.
Et puis vous êtes bien sympa avec Marcella... J'imagine qu'il faut lui donner sa chance... Consigne du patron?
Parce que franchement je sais pas ce qu'il vous faut, mais son article est proprement gerbant....
ASI ou le monde de la gentille critique des médias... Pour l'indignation repassez plus tard...
Le mot race n'a pas qu'une connotation scientifique... Il a aussi une connotation historique.... Le coup du "toutes les opinons sont légitimes", ça arrange bien ceux qui veulent pas se mouiller". Ça évite de se dire que des collègues ne sont pas objectifs mais simplement racistes.
Et puis vous êtes bien sympa avec Marcella... J'imagine qu'il faut lui donner sa chance... Consigne du patron?
Parce que franchement je sais pas ce qu'il vous faut, mais son article est proprement gerbant....
ASI ou le monde de la gentille critique des médias... Pour l'indignation repassez plus tard...
Allo Huston, on a un problème, non mais allo quoi !
On te harcèle au boulot ? Ta hiérarchie t'en demande toujours plus ? Tu ne supportes plus la pression ? A tel point que tu songes sérieusement à mettre fin à tes jours ?
Ressaisis toi, il y a d'autres solutions.
Démissionne et trouve un travail plus cool, dans une boîte dirigée par un patron philanthrope, avec des supérieurs compréhensifs, à ton écoute, qui t'organiseront un planning adapté à tes désirs et à ton rythme.
Ou confie toi à tes collègues qui sauront trouver les mots qu'il faut pour te remonter le moral, et lutteront avec toi pour tout changer et te redonner confiance en l'avenir.
Elle est pas belle avec Marcelle, la vie en entreprise ?
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