France périurbaine : "il n'y a qu'une solution, il faut partir"
Les géographes l’appellent la France péri-urbaine, certains médias l’appellent la "France moche". Mais on pourrait parler aussi de la France invisible, la France des lotissements pavillonnaires, des cabanons construits parfois sans permis, ni riche, ni véritablement pauvre. C'est le thème du documentaire "la France en face", diffusé sur France 3 cette semaine. (visible encore en replay). La télévision n’a –t-elle pas regardé cette France avec des lunettes un peu sombres? Ces zones périurbaines sont-elles aussi anxiogènes qu’on nous les a montrées? Débat sur notre plateau avec Jean-Robert Viallet, réalisateur du documentaire, auteur d’un autre doc dont nous avions parlé sur le site, "La mise à mort du travail", Alain Mergier, sociologue auteur notamment du "Descenseur social", Violaine Girard, sociologue, auteure de plusieurs études, ici , ici ou ici sur la France périurbaine, et Philippe Estèbe, géographe.
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Derniers commentaires
Ce n'est quand même pas croyable de ne pas pouvoir faire une quelconque émission sur les provinces ou les bleds pommé (entre autres), s'en devoir
forcément parler des plombs sur FN! (je parle du doc d'@si bien sur, pas du docu qui en est le sujet)
Et que l'on ne me sortes pas que cela émane de l'actualité, ce sont, par définition, les médias,qui la fabrique, l'actualité!!!
http://lmsi.net/Qu-est-ce-que-la-question-sociale,984
http://www.cspinyourface.com/2012/09/lingenu-laurent-bouvet-et-les-mechants.html
Il avait une idée, il a cherché des gens pour l'illustrer ou la nuancer, il touche de vrais problèmes. L'accession à la propriété, qui met en danger les petits budgets, qui leur donne accès à la belle campagne, mais quand ils rentrent chez eux après le boulot il fait nuit. La petite jeune qui passe de contrat d'intérim en contrat d'intérim, et qui veut quand même pas quitter sa ville parce qu'elle y perdrait son logement (chez ses parents je suppose) ses amis, sans forcément y gagner beaucoup. L'étudiante en anthropologie (...) qui interrompt ses études parce qu'elle n'a eu "que" la mention bien alors que la mention très bien lui aurait donné accès à une aide financière. La question de la voiture, qui empêche les habitants de ces endroits de trouver du boulot. La maraîchère mise en faillite parce que ses gros clients internationaux lui imposent leurs prix, veulent des salades calibrées et lui font passer au broyeur la moitié de sa production. Tout ça forme un tableau global à la fois hétéroclite et cohérent. Parce que c'est un ensemble hétéroclite qui met en danger la vie des gens dans ces zones mal desservies. J'y ai retrouvé pas mal de mon vécu, personnel ou pas. La voiture dont tu ne peux te passer mais qui te bouffe un budget dingue, et qui te fait passer des week end à taper sur de vieux boulons rouillés en espérant que le problème sera réglé avant lundi matin, la maison achetée grâce à quelques acrobaties budgétaires (acrobaties sans filet) qu'on revend à perte en y perdant non seulement le fric investi mais son rêve et sa dignité. Le jeune qui enchaîne intérim sur intérim, dans la même boîte, avec au bout la carotte d'un CDI qui recule sans cesse. Le petit paysan qui risque la mise en faillite au moindre incident de production ou de vente.
Ce que j'ai aimé aussi dans ce documentaire, ce sont les deux personnages qui s'en tirent (la maraîchère) ou espèrent s'en tirer (les deux jeunes filles de Montpellier). J'ai bien aimé le "Je vaux mieux que ça" qui incite la jeune montpelliéraine à changer de vie, et la paysanne qui, en dix minutes, parvient à convaincre une juge de lui laisser sa chance en lui expliquant ce qu'est une AMAP.
Paradoxalement, j'ai aimé aussi la marocaine, qui m'a scotchée en disant voter pour le FN, et qui pourtant est tellement chaleureuse dans son travail dur et mal payé. Elle est très représentative de cette frange populaire de droite, amoureuse de l'ordre et du mérite parce que c'est le seul rempart contre la déchéance. Dans les "assistés", elle hait ce qu'elle a peur de devenir. Elle croit que sa vertu la met à l'abri. Elle, peut être, mais ses enfants... Bonne chance....
"La France des 25 grandes métropoles de plus de 370 000 habitants, qui a elle seule produit 2/3 des richesses national: Paris, ben sur, mais aussi Lille, Rennes, Nantes, Nancy, Lyon, Bordeaux, Toulouse, clermont ferrant, Cean, etc.."
Heu ? Y'a pas un probleme la ? Marseille ils connaissent pas ? C'est pas en France ? Y'a pourtant plus de 800 000 habitants (La 2éme ville de france en nombre d'habitant)
Alors oui Marseille est une ville differente avec un centre ville populaire et c'est plus facile de l'ignorer quand on fait une étude de ce type.
Bon du coup, j'ai pas regarder, la suite, peu etre qu'il en parle...
Il contient les réponses à la plupart des questions soulevées lors de l'émission + moult cartes de répartition sur le territoire français.
Vite, une suite.
Il me semble qu'il était inutile de torturer le réalisateur pour lui demander des réponses qu'il ne connaissait pas. Du coup, les invités en plateau n'ont servi à rien.
Dommage.
L’émission et le documentaire La France en face m’ont laissée perplexe (je n’arrive pas à avoir une vue large).
Et plusieurs choses m’ont «gênée» :
le terme simplificateur «bobo» utilisé par Guilluy, l’absence de l'acteur Front de gauche dans ses analyses, les métropolitains
qui profiteraient de la mondialisation (quand on voit les conditions de travail de ceux-ci…).
De plus, une étude de la forme ne serait pas de trop.
Certains plans bien tristes pourraient être filmés dans n’importe quel environnement. À un moment, une balançoire
au premier plan oscille (tristement !) devant la maison illicite. Je parie un kilo de cahuètes qu’on peut faire la même chose
dans le 8e arrdt de Paris.
La musique est triste et obstinée : un ostinato (je ne suis pas sûre que ce soit ça) de cordes et un autre thème avec des sons
ressemblant à des gamelans colorent le documentaire en grisouille.
Bon, j’ai l’air comme ça d’avoir détesté l’émission et le docu mais ce n’est pas vrai !
Je suis juste un peu déçue par le réalisateur et… perplexe.
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En vérité, je trouve que certains commentaires constituent des pistes plus intéressantes que l'émission elle-même : pourquoi cette propension des politiques publiques à promouvoir la propriété comme acmé de l'ascension sociale, quelles frustations cela a pu générer ces vingt dernières années, et pourquoi la sociologie électorale a percuté avec ces mutations sociales ?
Bref, j'ai trouvé ça bien plus brouillon que les émissions plus bordéliques avec Canard PC et co. Mais bon, on est toujours content de voir des experts invités nulle part ailleurs (même si Estèbe, mon Dieu, était quand même un pape des politiques publiques il y a quinze ans...)
Comme quoi la France péri-urbaine est vraiment délaissée. Comme les Rroms, sortis des radars :
http://harmoniques-nuances.blogspot.fr/2013/10/si-ca-continue-il-faudra-finir-le.html
Ce qui m'a intéressé est la façon qu'à l'assistante de vie (la dame qui vote FN) de ne pas se considérer comme française (pourtant elle en a la nationalité). La nationalité n'est donc pas pour elle un marqueur identitaire. C'est très intéressant car on retrouve cela chez nombre d'enfants et de petits enfants d'immigrés.
Votre émission soulève une question qui me semble cruciale, la nation porte en son sein l'histoire, les valeurs communes, un territoire commun, le vivre ensemble d'un pays, peut-on se passer de ce terme ? Faut-il situer ailleurs le vivre en commun et où, dans la valeur travail, dans la langue ? Pour éviter cette absence d'identification qui peut justifier et normer le pire (ici une reconduite à la frontière). Cette absence d'identification souligne une fragmentation de la société française. En gros qu'est-ce qui fait qu'on vit ensemble, est-ce subi, du à une fatalité, ou bien parce qu on partage un projet vers lequel on tend ensemble ?
continuent à travailler pour la grandeur de la france,dans des villes toujours plus tentaculaires,en payant des impôts,qui permettent aux perdants lumineux de se la faire douce...je suis au rmi (maintenant rsa)depuis 1 quart de siècle!
cordialement assisté.
J'avais l'impression de retrouver le @si d'antan
une seule chose cependant, bien que DS ait laissé Laure DAUSSY le soin de dialoguer avec le reporter, j'ai été un peu gêné lorsqu'elle lui répétait sempiternellement fois la même question concernant la femme de ménage (dont je ne me souviens plus l'origine) qui vote FN "Fallait-il la filmé, ne prendre que son témoignage, pourquoi l'avoir pris.."
A ce moment là, je me suis souvenu de la gaffe magistrale de Daniel Shneidermann lorsqu’il avait invité Péan et qui avait conduit se dernier à quitter le plateau. J'avais l'impression qu'excédé par les demandes de Laure, il aurait fini par dire "j'arrête" et couper sa connexion Skype.
Heureusement, il ne l'a pas été fait
Concernant la vidéo il faudrait que je la revoie pour en dire plus mais c'est ce genre d'émission qui m’intéressent, des spécialistes qui étudient et débattent d'un fait d'actualité afin de mieux comprendre
J'en profite pour dire que Mercredi c'était le jour du Live de Médiapart, pour ceux qui l'ont manqués
Live de Médiapart du 30 octobre 2013 :
- Médiapart - 2013-10-30 Historien Patrick Boucheron (Conjurer la Peur)
- Médiapart - 2013-10-30 A quoi a servi la commission d'enquete Cahuzac
- Médiapart - 2013-10-30 Quels antidotes au front national : Radiographie du FN aujourd-hui
- Médiapart - 2013-10-30 Quels antidotes au front national : Les mots des Le pen
- Médiapart - 2013-10-30 Quels antidotes au front national : Les reponses sur le terrain
Live de Médiapart + 2 BONNES émissions d'Arrêt sur images, quoi de mieux pour terminer la semaine :-D
Personnellement je peux ajouter
- Avant Garde Économique - Philippe Murer : Les gains de productivité
La « suburbia — ce mot qui veut dire l'extension des villes au-delà de leurs limites, la dissolution de l'urbain dans un espace sans centre ni périphérie ». Aujourd'hui, l'urbain a remplacé la ville. Alors que la ville menait à « la non-ville — désert, campagne ou montagnes », l'urbain ne débouche jamais que « sur un autre espace suburbain qui repousse sans cesse ses bornes vers l'inimaginable ». Et ouvre donc une perspective sans point de fuite. Laboratoire doué d'une vitalité « sans contrôle qui cherche à tâtons ses formes d'expression appropriées », l'urbain ainsi s'étend, s'agite, invente, produit, détruit, à mesure que la ville, elle, devient « monumentale, patrimoniale, muséale, une nécropole immaculée ».
Extrait d'un article du site du Télérama de juin 2013 à propos de son dernier essai (à lire ici).
A moins que Judith...
1/des intervenants qui s'écoutent ;
2/de l'analyse de fond (où l'on voit que le sens du travail, l'organisation du travail et le collectif de travail sont des sujets absolument centraux) ;
3/mais tout en restant proche et à l'écoute des gens ordinaires.
(et en plus DS qui parvient à laisser intervenir Laure Daussy - la totale)
Dommage cependant qu'on n'entende pas davantage Violaine Girard, rare sociologue à être invitée dans vos émissions... La précision et l'humilité se font malheureusement souvent éclipser sur les plateaux.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
tout d'abord bravo pour vos émissions et articles.
En regardant le documentaire, un visage m'ait revenu, celui de Gauthier Bouchet militant Front National, or ce juene homme trentenaire apparaît aussi dans l'excellent documentaire "Génération Quoi" (France 2, Infra-Rouge).
Je me demandais si c'était une coincidence de le retrouver dans deux docs qui décrivent la société actuelle.
Puis je me suis penché sur cet homme histoire d'en savoir un peu plus...
Il s'avère qu'il est plus qu'un simple militant se présentant à des élections puisqu'il est aussi membre fondateur du rassemblement bleu marine, et "pionnier de l'implantation du FN sur les réseaux sociaux" d'autre part il est aussi le fils de Christian Bouchet candidat FN aux municipales à Nantes (je vous renvoie vers l'article de Mediapart : article ).
Comment expliquer le choix des documentaristes sur les personnes interviewées ?
Bien cordialement,