Gaza : "Fisheye" censure une chronique critique envers Israël
La veille du bouclage d'une édition sur la guerre, le magazine de photographie a supprimé une chronique commandée au maître de conférences en histoire visuelle André Gunthert, portant notamment sur l'invisibilité des images de Gaza dans les médias occidentaux. Le directeur de la publication Benoît Baume dément toute censure : le texte n'avait pas sa place dans le magazine, étant "à charge" contre Israël et pas assez focalisé sur les images, répond-il.
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Les fake news israéliennes (les 40 bébés décapités, le centre de commande du Hamas sous l'hôpital Al Shifa, etc..) sont d'usage obligatoire pendant les quelques jours qui précèdent leur dégonflage.
Passé ce délai, rappeler qu'elles ont existé vaut exc(...)
Décidément difficile de relater un autre discours que le dominant en Occident. Les champions de la démocratie ne font pas mieux que les dictatures ou régimes autoritaires sur la liberté d'expression.
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Merci à Asi d'avoir accueilli André Gunthert, l'histoire de son article expulsé et l'article lui-même. Effet collatéral positif, nous lisons cet article auquel nous n'aurions pas eu accès autrement. Et son histoire qui n'aurait pas eu lieu et qui est(...)
Derniers commentaires
transforme" la guerre en "conflit entre Israël et la Palestine alors que je ne crois pas que la Cisjordanie et le Fatah soient en guerre contre Israël aujourd'hui"
Avant de censurer, il ne faut pas croire, mais savoir, Monsieur.
Directeur de la publication et apparemment certains que ce qui se passe actuellement en "Palestine" n'a pas de rapport avec la résistance à la colonisation européenne. Vous ne pensez pas que la Cisjordanie soit en guerre contre l'État Israélien ? Faite juste un petit tour en Cisjordanie et ses "colonies". Où alors consultez les travaux des journalistes Israéliens sur ces territoires. https://boutique.arte.tv/detail/les-colons
Une précédente chronique sur le choc des images en Ukraines est complémentaire avec cette chronique sur les images en Palestine. AU contraire des discours, les images sont réels.
A Gaza, l'accumulation d'images d'horreurs d'humaines sur les palestiniens montre la réalité du terrain bien plus que les discours officiels israeliens et ce sont elles qui changent par la preuve progressivement l'opinion publique.
Navré pour la censure et j'espère bon retour sur @si.
Je viens de lire votre chronique sur l'affrontement sainte Soline, vous avez clairement un positionnement politique argumenté par l'analyse des images. L'argument actuel utilisé par Baume sur l'absence de neutralité alors que l'exercice est similaire me parait bien risible.
C'est quoi l'idée ? De parler des images de guerre sans parler de la guerre ? Il faudrait quoi alors ? Juste discourir doctement autour des images, peut-être un peu contextualisées mais pas trop trop quand même ? Et si des images montrent une réalité qui dérange parce qu'une fois qu'on commence à tirer sur le fil, c'est toute la propagande d'un camp qui vient avec, alors il faut tout balayer sous le tapis ? Je ne comprends pas l'intention de ce magazine. D'accord pour montrer et parler des photos mais pas si ça remet en question le discours de la partie qu'on a décidé de soutenir et une fois qu'on s'aperçoit que ça ouvre une boite de Pandore, on panique et on censure en jurant ses grands dieux qu'on ne censure pas bien sûr ?
Merci à Asi d'avoir accueilli André Gunthert, l'histoire de son article expulsé et l'article lui-même. Effet collatéral positif, nous lisons cet article auquel nous n'aurions pas eu accès autrement. Et son histoire qui n'aurait pas eu lieu et qui est très instructive.
Je ne comprends pas bien l'argument selon lequel il aurait dû ne parler que des images et pas de leur impact sur ceux qui les regardent. Je ne vois pas bien comment faire l'un sans l'autre, surtout quand on s'appelle André Gunthert.
c'est dans ces moments tout particulièrement que j'apprécie @si car sans cette enquête cela donnait l'impression d'une censure injustifiée que j'étais déjà prêt à condamner sans réserve. la honnêtement, mon avis est plus mitigé vu la demande originale de fisheye qui souhaitait parler d'imagerie de guerre avant tout.
Je dis cela car j'ai lu la chronique d'André avant cet article sans contexte particulier pensant qu'il était de retour sur @si (puisque c'est une demande récurrente des @sinautes d'avoir un chroniqueur Image) et à la fin de cette lecture j'ai effectivement eu l'impression de lire une chronique assez classique, tout a fait pertinente par ailleurs mais s'attardant sur le manque d'image plutôt que sur l'image et sa symbolique.
En somme la motivation du refus de publication peut s''entendre , ce qui n'empêche pas que ce soit un prétexte pour censurer un texte qui dérange par ailleurs.
Pourtant, c'est quand même une critique plutôt mesurée (et surtout argumentée) de la "communication" israélienne. Rien qui ne puisse justifier une telle censure.
Ajout d'une citation de Benoît Baume, compte tenu du fait qu'elle était absente de la version initiale alors qu'il la considérait comme particulièrement importante pour son propos : "Il parle de «propagande» pour Israël et de «communication» pour le Hamas, comme si ce n'était pas aussi de la propagande."
Je comprends que l'ajout a été précipité mais n'aurait-il pas été bon de préciser que l'affirmation de Baume est pour le moins… questionnable ?
Il y a de nombreuses occurrences où il est question de la communication israélienne.
* « Le cas israélien confronte à l'inverse à une communication à l'ancienne »
* « Au-delà de sa propre communication, le gouvernement israélien a également tout fait pour restreindre l'exercice normal du journalisme »
* « constater l'insuccès de la communication israélienne »
* « pour contredire la voix de plus en plus affaiblie de la communication officielle israélienne »
Peut-être faisait-il référence à cette phrase : « Malgré sa moindre visibilité pour le public occidental, la communication pro-palestinienne a présenté une meilleure cohérence du récit avec les observations de terrain, quand la propagande israélienne s'épuisait à répéter des formules démenties par le spectacle de la destruction de Gaza » mais rien ne vient étayer que « communication pro-palestinienne » fait référence à la propagande du Hamas, à moins de faire croire que toute position pro-palestinienne est un soutien au Hamas ?
Sérieusement, s'agit-il d'une raison suffisante pour virer en bloc un article de 11.000 signes? Il suffisait de corriger le terme. Je précise que j'ai accepté toutes les corrections qui m'ont été soumises. Celle-là ne m'a pas été proposée. Il s'agit clairement d'autre chose, qui se situe entre le procès d'intention et la justification a posteriori !
Je trouve que la distinction "propagande" vs. "communication" est pertinente dans la phrase en question : en effet, l'auteur nous parle principalement pour le côté palestinien d'images venant de journalistes et du peuple via les réseaux sociaux, au contraire des images israéliennes hyper contrôlées par l'armée et le gouvernement.
A charge d'explosifs contre Gaza, reportage à charge contre Israel. Sans doute le reportage à charge ferait bien trop de dégâts... Sur ces événements, nous sommes nombreux à attendre un reportage à décharge pour Israel. S'il y a des journalistes indépendants et vivants, qu'ils se mettent au travail.
Les fake news israéliennes (les 40 bébés décapités, le centre de commande du Hamas sous l'hôpital Al Shifa, etc..) sont d'usage obligatoire pendant les quelques jours qui précèdent leur dégonflage.
Passé ce délai, rappeler qu'elles ont existé vaut excommunication.
Soutien à André Gunther.
Décidément difficile de relater un autre discours que le dominant en Occident. Les champions de la démocratie ne font pas mieux que les dictatures ou régimes autoritaires sur la liberté d'expression.
Sur Gaza comme l'explique très bien R Brauman, la particularité est que les bombardements touchent une population qui n'a aucune échappatoire. Aucune possibilité de fuir. C'est en ce sens que ce carnage est inédit. Avec la complicité de tous les occidentaux.
Écouter l’interview passionnante de R Brauman
L'idée de Benoît Baume, en créant "Fisheye", était, plutôt que de partir des histoires, de partir de photos pour raconter l'Histoire" (voir son interview dans Les Inrockuptibles). Le différend avec André Gunthert vient peut-être que ce point de vue a des limites quand on connaît l'Histoire depuis son long cours. Une Histoire avec un grand H que connaît Gunthert et que les images actuelles ne sauraient à elles seules raconter.
Quand les images relatent les faits , elles doivent disparaître . L'expérience des deux guerres mondiales et d'autres conflits "locaux" le montre.