Homosexuels, handicapés : une ligne j@une pour Canal+ ?
La joyeuse équipe des comédiens "d'Action discrète" (Canal+) se promène dans les rues de Montpellier, déguisée en bande de supporters de Georges Frêche. Pour débusquer le racisme ordinaire présumé, et la supposée homophobie, des électeurs de Frêche, ils multiplient les provocations. Surjouant les beaufs inconscients, ils vantent dans un bar lesbien la bienveillance de Frêche envers "les pédés" et "les colleuses de timbres". Déboulant dans une association d'aide aux handicapés, ils tonitruent que Frêche adore "les baveux" et les "gogolitos". Efficacité visuelle assurée !
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Derniers commentaires
En l'occurrence ici, ça ferait penser au conte du tailleur et du roi nu, avec à la fin, un tribunal qui sanctionnerait l'enfant pour avoir dit "le roi est nu". Une fois de plus, la démonstration est faite qu'il est moins dangereux en France de déployer des moyens ignobles pour racoler un électorat douteux que de dénoncer cette même ignominie.La frénésie de clouer Frêche au pilori, me paraît suspecte de la part des journalistes et plus encore des politiques, là je trouvais qu'action directe avait trouvé une "frêcheur de ton" plutôt ravigorante pour dénoncer ses dérives verbales ; intéressant de voir que c'est cela qui suscite les foudres de certains éléments de la société civile, et peu rassurant pour l'avenir de la liberté d'expression. Ce n'est que l'humble et désolé constat d'un éducateur, parent et ami de handicapés et d'homosexuels qui trouve cette victimisation est un brin contre-productive comme l'aurait dit l'ami Ivan (Illitch pas Rébroff).
Choix de la cible de leur sketch: lamentable.
- une femme, en CAT, qui affronte quotidiennement les regards et réflexions stupides, les absurdités de la société et offre toute son énergie à soigner les autres... n'en a plus pour se défendre.
- des victimes quotidiennes du racisme français, savent qu'elles ne peuvent pas se défendre sans risquer le poste. (un arabophone interrogé ?)
- des lesbiennes dans un bar, n'ont rien demandé à personne, agressées à domicile, mais restent tout de même les plus capables de contrattaquer (sont d'ailleurs les seuls à le faire en justice et à mon avis, elles ont bien raison et tout mon soutien).
Niveau de l'humour: aucun, même pas un poil d'absurde, c'est drôle à la rigueur dans la rue quand ils tombent sur des gens qui s'intéressent au discours politique de Freche, pour le reste des agressions, surtout celel dans le bar gay, sans déconner, ils le feraient pour satisfaire les homophobes qui regardent canal+ il s'y prendraient pas autrement ..., j'vous assure qu'y en a un ou deux que ca fait bien bander sur le net... ( sinon une bonne ratonnade c'est sympa aussi)
Compréhension de l'expérience: aucune: ils n'ont pas compris qu'ils avaient agressé des gens (oui il y a des gens plus émotifs que d'autres en fonction de la fatigue, du stress, de l'historique), ils pensent juste avoir blessé l'orgueil de certains.
Suggestion pour Action discrète :
- Faire la même chose avec des gros routiers pour voir leur réaction. ("Ca sent l'taureau ici!")
- avec des supporters du PSG
... non exhaustive
==> Conséquence:
- ils porteraient plainte Le Rolland et ses ptits comédiens, oui car ils ne sont victimes de rien et ca, ca se lit sur leur gueule.
Suggestion pour la Ligne Jaune
- ne pas s'arrêter au débat simpliste "peut-on rire de tout"
- poser les vraies questions sur le racisme dans la société française
- ne pas nier le racisme contre les africains (oui parce que dans l'Afrique il y a aussi le Maghreb) / l'homophobie généralisée / eugénisme ambiant
Critique
Dans l'ensemble très intéressant mais un débat complètement déséquilibré par un léger parti pris du présentateur, et un manque de réflexion de la part des représentants de Canal, ils n'ont pas été mis devant leur responsabilité, j'espère que la justice le fera.
C'est une habitude française ou quoi de ne pas prévenir quand on ne respecte pas ce à quoi on s'était engagé ?
On a longtemps connu ça dans les gares ou les aeroports, maintenant @si fait de même !!
Même si je comprends la nécessité de prendre des congés, la moindre des choses c'est quand même de prévenir, non ?
Ma mauvaise humeur est à la mesure de ma déception !
Je ne suis pas tellement choqué qu'on prenne des vacances 5 fois par an comme les collégiens (Grandes vacances, Toussaint, Noël, Février, Pâques) et je n'en suis plus surpris tant l'usage s'en est répandu parmi ceux qui en ont les moyens et le désir dans un pays ou rien n'est plus pressé que de ne rien faire...
Ce qui m'agace c'est qu'on ne prenne pas la peine d'avertir... Je ne dis pas de s'excuser, ce serait naturellement excessif. Mais prévenir ça devrait être la moindre des choses, non ?
Et cela démontre accessoirement que l'ergonomie est catastrophique : aucun espace n'est dédié à ce genre d'info. Pourquoi ?
Enfin ce n'est pas un drame mais c'est agaçant et ça laisse une impression, justifiée ou non, de je-m'en-foutisme un peu désagréable.
***
j'ai envoyé un message privé à Guy pour savoir, et il m'a donné cette information.
:'(
Que va-t-on devenir ?
La meilleure solution ne serait-elle pas finalement de condamner plutôt les personnages joués par les comédiens ?
Ca ouvrirait une voie intéressante d'ailleurs : on pourrait enfin faire le procès de tous les méchants qui s'en sortent à la fin.
A quand le procès du Père Ubu par costumace par un tribunal polonais d'exception ?
Mon opinion : les petits jeunes d’Action discrète se sont plantés, un point c’est tout. Ils croient avoir du talent, ils n’en ont pas. Aucun décalage dans leur action, qui n’a rien de discrète. En plus, ils jouent très mal.
Le hic, c’est l’attaque directe qu’ils ont lancée sur les clientes du bar homo et les employées du CAT. En revanche, il n’y a pas d’attaque contre la dame qui voit débarquer des Afghans chez elle, ou dans les autres sketchs. C’est ça la différence, si je puis me permettre, puisque personne n’a l’air de s’en rendre compte.
Je ne comprends pas non plus l’objet de leur émission. Frêche a-t-il déjà employé ces mots contre les handicapés ou les homos ? Non, bien sûr. Dans ce cas, à quoi cette émission sert-elle ? La démonstration du langage outrancier de Frêche est gratuite… sauf pour les abonnés.
C’est toujours pareil : aller plus loin, plus fort, dépasser les bornes. Tout est bon, pourvu qu’on fasse du « buzzzzzzzz ». C’est pitoyable.
Pour en revenir à action discrète, je déplore que leur démarche ait été comprise à l'inverse de leurs intentions.
Pourquoi n'a-t'on pas invité des homosexuels ou autre "cible" qui ont compris cette démarche et qui auraient pu aller dans le sens de messieurs Le Rolland et Samuel ? J'ai peur que certains pensent que tous les homosexuels et tous les parents de handicapés mentaux sont passés à côté du message....
Lol !!
J'ai mis très longtemps à me faire une opinion sur les limites de l'humour. Et j'en suis arrivé à la conclusion qu'il y a sufisamment de thèmes de dérision possibles pour arrêter d'instrumentaliser les populations "faibles". J'ajoute d'ailleurs que la "communauté" homosexuelle ne me paraît plus (et j'en suis ravi) en faire partie (elle a des "armes" aujourd'hui dont elle ne disposait pas avant). C'est nettement moins le cas des "personnes en situation de handicap" (fabuleux néologisme) qui ne constituent en aucune manière un groupe d'influence... donc en clair, lâchez leur la grappe et allez vous attaquer à ceux qui ont les épaules (j'attends avec impatience que vous alliez mettre eul'brin dans une rédaction de télévision... ou vous attaquer aux éditorialistes vedettes que vous croisez dans les couloirs...).
Mais bon les "humoristes" de Canal (qu'il me paraît complètement absurde de comparer à Desproges qui, lui, savait faire preuve d'une subtilité dont ils sont totalement dénués) sont intouchables et peuvent afficher leur morgue sans jamais s'interroger un quart de demi seconde sur ce qu'ils font. Ce qui me fait réellement marrer pour le coup, c'est qu'ils utilisent tous les mêmes ressorts de cour de maternelle en faisant passer ça pour du talent... alors qu'ils sont pour l'essentiel des types incultes qui font du sous-Bigard en palpant des sommes indécentes, et en faisant mine d'avoir une conscience politique. Le problème c'est qu'ils ont une vision trés étriquée du monde qui dépasse rarement le périphérique et les boîtes de nuit branchées parisiennes...
N'oublions jamais qu'ils sont du côté du manche. Et à Canal bien plus qu'ailleurs !
Cela dit, qu'ils continuent, après tout, c'est de l'humour non ?
En revanche, traiter les représentants des associations présents sur le plateau de kapos, curés, censeurs, etc., c'est de la connerie pure. Ceux qui se sont permis ici-même d'utiliser ce genre d'insultes sont des imbéciles. Et là je ne rigole plus.
La fausse moustache des autorisations de diffusion ne tient absolument pas et les gens de Canal+ le savent très bien, un floutage suffit et ils l'ont du reste appliqué.
Voilà, sur le reste OK. Mais merde à l'avenir, arrêter de jouer les Huns, drapés dans la fumeuse liberté de faire rire. Parce que derrière vous, la vie continue. Et il y a des gens qui se font envoyer paître parce qu'ils ont une caméra et qu'ils essaient de faire leur taf et qu'on leur dit : la dernière fois, on s'est tellement fait trouer le derche par telle ou telle émission qu'on veut plus vous parler. C'est pas comparable. Sans aucun doute. Mais t'as beau leur expliquer ça aux gens que vous avez insulté, ils t'envoient chier.
et je pense aussi qu'il aurait peut-être fallu rassurer au moins les "outragés" (quid de ceux qui abondent dans le sens des comédiens ?)
mais il y a quand même un détail qui m'échappe:
aucun des intervenants n'avait l'air très gêné par les passages sur les "bicots" et les "youpins" ?
deux poids deux mesures, le handicap c'est pas pareil ? ça ne mérite même pas la comparaison ? ëtre traité de Gogol c'est moche,
mais être traité de négro c'est la vie ?
je veux bien qu'on m'explique, là.
http://www.rue89.com/2010/02/21/un-film-de-dany-boon-sur-les-douaniers-ca-ne-les-fait-pas-rire-139400
Précision : je ne suis pas un défenseur de Boon, et ne parlerai pas de la qualité (ou de l'absence de qualité) de son (ses) films, ce n'est pas le sujet.
Cette femme de l'association de handicapés est au bord des larmes quand elle met dehors. On peut vraimet se demander alors si les acteurs jouent et s'ils sont capables, ne serait-ce que quelques secondes, de prendre le risque de rater leur canular pour simplement s'expliquer, voire s'excuser.
Ça me gêne vraiment.
itou pour le bar homo, avec un petit bémol : c'est un lieu de rencontres d'adultes en pleine possession de leurs moyens et qui décident de se retrouver dans un lieu exclusif ( dans le sens éthymologique du terme càd excluant, l'hétérophobie existe aussi, AD pourrait s'amuser les couples hétéro dans un bar homo pour voir comment ils seraient servis dans certains endroits)
NB : le terme homophobie reste et restera un nonsens, une absurdité, comme si l'auto peur, la peur de soi même existait.
M'enfin, AD devrait garder leur indécence, parfois drôle, pour leur sketch, et faire preuve d'humilité, d'humanité quand ils réalisent qu'ils ont blessé qqn.
Comment ont-ils pu quitter l'association de handicapés en sachant qu'ils venaient de blesser quelqu'un.Que se sont'-ils dit à ce moment ? OUarf, laisse tomber, on passe à la suivante ?
dommage, vraiment dommage.
Cela dit, je ne partage pas les points de vue des représentants de l'UNAPEI et de la fierté homo ( sorry, but I am proud to be straight mais je ne dis qu'aux demoiselles concernées ou que j'aimerai voir concernées ^^),
ZE geillepraïde of : rien que le nom m'agace. peut-on être fier de sa sexualité ?
P.S : je n'ai pas fini de voir l'émission,je commente à chaud en même temps ^^
[toutenbateau]
Ensuite, je note que les deux moments où les AD acceptent de se distancier de ce qu'ils ont fait est :
- au début sur la peine que peut infliger la séquence du CAT à une partie du public, concerné par le handicap. Mais ça s'oublie très vite et les justifications reprennent de plus belles.
- l'idée que ne pas informer ensuite les personnes du canular est préjudiciable au personnes filmées.
J'ajoute un 3e point, pas pris en compte par AD mais qui pose problème : le changement délibéré de registre d'une émission à l'autre. C'est s'autoriser à franchir des lignes non identifiées dans une prise de risque permanente qu'on peut estimer géniale ou... irresponsable. Or il est bien évident, pour moi, que les sketchs outranciers avec costumes ou accessoires sont plus amusants et identifiables comme canulars, sans perdre le sens de la dérision recherchée, que les scènes de rue, qui relèvent de la caméra cachée documentaire, parfois salutaire mais rarement drôle, poussant au dérapage le quidam (ça me rappelle des pratiques de flics américains ou d'émissions de télé-réalités, ça... Fausse prostituée, faux-dealer, tentatrice pour filmer le mari cavaleur...).
Le mot qui me semble occulté du débat car masqué par les positions de principe sur la liberté d'expression, c'est la "responsabilité". En quoi le motif humoristique dédouane-t-il de s'interroger sur sa responsabilité, sur ce qu'on vise et les effets de bord à assumer. AD semble ne s'en reconnaître aucune. C'est plus gênant qu'un humoriste trash qui sait exactement où il va, parfois plus loin d'ailleurs, mais sans susciter de telles polémiques.
Pour ma part, la seule séquence du bar lesbien ne suffit pas à expliquer le dépôt de plainte, et je n'ai ressenti ni humour ni vive agression dans ce passage. Il manque la qualification des propos coupés au montage et les éventuelles conséquences dans les jours qui ont suivi la diffusion. Sous réserve que des faits ou propos graves soient dévoilés, mener cette affaire en justice est périlleux car fait davantage se pencher sur la motivation du plaignant, l'intérêt qu'il veut en tirer, bref, conduire au "procès d'intention", au risque de masquer l'enjeu initial. La position de l'UNAPEI est de ce fait plus habile.
Pourtant, l'émoi de la salariée du CAT est flagrant et ça m'a davantage heurté, invalidant du coup tout l'exercice des AD, alors que je ne suis pas du tout concerné spécifiquement par le sujet. En somme, l'idée selon laquelle l'humour nous échappe quand on est directement concerné a ses limites.
De toute façon, il reste de cet épisode qu'on s'interroge sur tout autre chose que le phénomène Frêche, ce qui démontre que les AD ont raté leur cible...
La liberté d'expression, oui, mais pour ne surtout pas s'en servir.
Quelle époque...
Quant à la différence entre cette situation-là (à Montpellier) et les autres, c'est que malheureusement, les propos homophobes et anti-handicapés sont banalisés parmi les gens interviewés, et c'est ça je crois contre lequel les assoc portent plainte, contre cette population française qui ne voit rien de mal à ces mots horribles, contre ces gens que ça ne choque même pas, les outrances de langage des "Action discrète", ces gens sont tous des Georges Frêche en puissance, c'est pour ça qu'ils continuent à voter pour lui, c'est pour ça que lui continue à les ancrer dans leurs propos discriminatoires.
mais en vouloir aux gars de Canal pour ça, c'est une erreur d'adressage, Il aurait mieux fallu porter plainte contre l'homme et la femme de la rue, parce que le chemin sera encore long avant que les gens ouvrent leurs oeillères. Et comme ce n'est pas possible, c'est contre leur propre impuissance que les associations protestent, désolée vraiment pour elles.
http://anthropia.blogg.org
Difficile de prendre position pour l'un ou l'autre camp. La voie médiane serait qu'Action Discrète" prévienne juste après leur "méfait" qu'il s'agit d'un canular. Ca serait la moindre des choses.
Je suis surpris qu'il n'y ait aucune réaction (à ma connaissance) des associations maghrébines ou africaines suite à l"attentat" d'action discrète.
Quelle conclusion en tirer, que ces populations/associations ont tellement l'habitude d'être dénigrées/insultées qu'elles n'en réagissent plus ou que les associations homo et handicapées sont plus réactives ?
Je tablerais bien sur la non réactivité des associations maghrébo-africaine qui ne réagissent déjà pas des masses aux "dérapages" de certains hommes politiques ; envie de ne pas faire de vague, de ne pas se faire remarquer dans un contexte national (identité ?) assez tendu ou difficulté à se faire représenter par l'intermédiaire d'une association ? Par comparaison, je trouve les Musulmans beaucoup plus réactifs bien que très consensuels, mais tous les africains ne sont pas musulmans et tous les musulmans pas africains. Un problème d'unité parmi des personnes qui, bien qu'originaires d'un même continent ne sont pas originaires d'un même pays ? Mais on pourrait dire la même chose de l'Europe, sans parler des territoires d'outre-mer dans le cas de la France.
Par contre, pour les associations homosexuelles (ou anti homophobie) et de handicapés, sont-elles seulement plus/trop réactives ou saisissent-elles une des rares possibilités de faire porter leur discours sur la place médiatique ?
On trouvera ça ridicule au départ et puis ..., bah, on s'habituera.
Et enseigner l'esprit critique plutôt que tenter de "protéger" les gens de leur propre connerie ? Non ?
(1) Pour être précis : attaques de représentants auto-proclamés d'une minorité supportés par une partie, seulement de cette minorité.
Moi je trouve très bien que l'on dénonce que ce n'est pas acceptable de considérer que en langage populaire dire negro, pédale, baveux etc c'est normal! Il me semble que cette émission de potache a au moins le mérite de souligner cela. Personne sur le plateau n'a évoqué cela.
On est resté sur le "les gens ont été blessés". Mais bon sang, il y a plein de commentaires qui me blessent et je n'attaque pas pour autant en justice! On est en démocratie et en conséquence chacun à le droit de dire ce qu'il veut. Si ce que quelqu'un à dit me choque j'ai le droit de dire que cette personne est un abruti, de donner mes arguments et puis point.
Ca me rappelle le coup des caricatures de Mahomet. Franchement les musulmans cela a du les blesser nettement plus que les homosexuels du bar. Ou encore l'afiche du film amen qui détournait une croix catholique en la transformant en croix gammée. Et bien les gens ont été blessés, ils ont porté plainte et ils ont perdu! et tant mieux (je le dis en tant que catholique pratiquant).
On a tout fait pour museler le FN à la télé et le seul résultat c'est qu'il est monté inexorablement. Si on ne parle pas, c'est les non-dits, les soupcons les théories du complot et cela nous méne à pire encore.
Quel dommage que l'on ai pas parlé dans ce débat d'un éventuel effet colatéral positif de prise de conscience que les expressions populairement acceptables ne le sont pas moralement et que tous nous devons faire un effort la dessus pour ne plus de traiter de "débile mental" de "gogol" ou de "tarlouse" pour paraphraser Louis Nicolin.
Effectivement, c'est très mauvais :)
Moi je suis un pédé, une tarlouze, une tante bien au sec des problèmes d'homophobie et toujours prêt à rire des blagues drôles qu'elles soient homophobes, racistes, antisémites etc.....
Franchement en visionnant les divers sketchs/caméra cachée de AD et bien j'ai rarement envie de rire voire jamais.
Je comprends tout à fait leurs buts mais comme visiblement ils ne les atteignent pas je me permettrai juste une simple supposition :
Les membres d'AD ne manquent ils pas tout simplement et tout bêtement de talent ?
Pour attaquer le politicien georges frêche, ces comédiens ont utilisé et blessé des catégories de la population : homos et handicapés ne sont pour eux que des dommages collatéraux, ils n'ont pas lieu de se plaindre.
Gay-friendly, Canal+? Peut-être. Parisianniste, certainement. Donneuse de leçons et méprisante, c'est ça aussi, la culture canal. Et ça vaut bien son pesant de sarkozy.
Outre que ces anciennes émissions étaient plus "légères" dans leur contenu, il me semble que la moindre des politesses pour les gens de Canal + serait d'informer leurs "victimes" et de leur faire leurs excuses si ces dernières se sont senties agressées.
Manifestement, ils s'en foutent totalement!
Chapeau à Birnbaum qui a su pointer une contradiction chez les porte-parole des victimes aussi, sauf que ça a fait reprendre du poil de la bête dans le débat à nos pieds-nickelés-font-de-la-télé.
Mais moi, je vois une différence fondamentale entre le canular dans le bar gay et celui avec les afghans. D'une part, dans le second, les "afghans" sont des comédiens. D'autre part, personne ne s'y fait insulter sans raison.
Je pense qu'il y a d'autres angles d'attaque juridiques pour les représentants des associations handicapés et homos. Insulter des gens dans la rue est interdit par la loi, même pour un canular. Et comme en plus les victimes n'ont pas été prévenues qu'il s'agissait d'une caméra cachée, ils sont fondés à porter plainte pour injure à caractère raciste (homophobe en l'occurrence).
Regardez les Yes-Men pour voir ce qu'est un "bon canular". Ça tient par fois à peu de chose, une ligne jaune...
En revanche, l'attitude de la personne filmée dans la synagogue m'a laissé une impression de malaise : les provocations langagières des comédiens sont passées comme une lettre à la poste.
Alors que l'ensemble de l'émission d'A.D. relevait de la franche rigolade et du pur canular, là on était au cœur du sujet qui a déclenché la récente affaire Frêche : c'est quand-même un supposé antisémitisme qui est à l'origine de la rupture définitive (?) avec le PS et qui a suscité l'émission d'A.D., ainsi que les deux dernières Lignes Jaunes.
J'aurais aimé que Guy évoque cette séquence...
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De la part du président de l'UNAPEI, quand il prétend que ce sont les handicapés qui sont choqués et victime de se sketch. Ce sont les familles des handicapés, évidemment, qui ne supporte pas le traitement de ce sujet. De plus, prétendre que tout les parents d'handicapés sont choqués est un autre mensonge. Ma femme travail pour l'UNAPEI et elle est en contacte permanent avec les familles. Son constat est sans équivoques, si une petite minorité de famille est très pointilleuse sur l'image que la société porte sur le handicape, un grand nombre a de l'humour et apprécient le second degré. Certain affirme même que cela leur fait du bien de dédramatiser un sujet si pesant. L'humour n'exclue pas le respect, c'est ce que les représentant d'Action Discrète ont vainement essayer d'expliquer.
Le représentant de la communauté homosexuelle a également légèrement exagéré. Le voir expliquer que le buzz est parti très fort parce que, manque de bol, le matin même un homo s'était fait fracassé la tête à coup de marteau, laissant les deux d' AD bouche bée était un grand moment. Mais ils n'étaient pas au bout de leurs surprises, voilà maintenant qu'ils apprennent que ce n'est pas le sketch qui pose problème, mais le trouble dans lequel ils ont laissé les filles du café... et que la plainte sera porté au nom de toutes les "victimes". Il prétend représenter les homos, les handicapés (leurs familles...) mais aussi les noirs les arabes les juifs... Quel grand justicier il fait, ce petit homme...
Enfin, les deux prétendent que l'aspect satirique n'est pas assez évident, (surtout pour les enfants... ) et qu'il peut porter à confusion. On est clairement dans la mauvaise fois ! A moins de tomber par accident, pour la première fois, sur ce sketch précisément, il est évident qu'on est dans l'humour. Et que dire du magistral : on peut rire de tout, mais pas n'importe comment... La victimisation n'est pas à la portée de tout le monde, apparemment !
Très intéressant, à 24', ce que dit le représentant des homos : "ce qui est surtout choquant c'est ce qui n'a pas été diffusé" (et ensuite il cadre bien le sujet).
Le problème effectivement n'est pas la teneur des propos lancés (donc pas du tout un problème de "liberté d'expression" ou de "censure", ça c'est hors sujet : les mêmes propos ou injures auraient été déclamés sur une scène il n'y aurait pas eu de problème, il aurait été évident pour tout le monde que c'était du 2nd degré). Le problème c'est que des gens se sont fait réellement insulter (ils n'étaient pas au courant que c'était du "2nd degré") - et personne n'est venu les détromper ensuite.
Ce qui m'a fait mal c'est la dame du centre pour handicapés, mise hors d'elle, avec sa voix qui tremble. Pour cette dame, certes il ne s'agissait pas de "fiction", mot rabâché par le producteur sur le plateau de @si.
La prochaine étape ce pourrait être une baffe dans la gueule, mais pardon "c'est du 2nd degré"... Ou un coup de batte de base-ball dans la tronche ? ("pour rire").
Autre souci : les gens filmés se retrouvent sans leur accord sur C+ (insultés et pris pour des cons), la tête floutée mais parfaitement reconnaissables par leurs proches (vêtements + voix), et par eux-mêmes pour commencer.
Et puis derrière ce sketch d'une équipée de "militants débiles", il y a de la part des AD le présupposé (très discutable) que Frêches est un gros con. Ce présupposé ainsi affiché et "défendu", à 2 mois d'une élection, pose problème (peu abordé dans le "ligne jaune"), surtout quand on est un peu au parfum de la "machination" ourdie par Solférino pour tenter de dégommer Frêches et sa mainmise sur la fédération PS de l'Hérault. Les AD ont là emboité le pas à des procédés fort peu catholiques.
PS. Le jour où les AD iront traiter Sarkozy de "petit enculé" et de "sale nain" (pardon GB), Hortefeux de "pédé de nazi", Besson de "face de ténia sorti de mon cul", X. Bertrand de "grosse merde qui tâche" etc. (dans un sketch de 2nd degré mettant en scène par exemple des "anti-sarkozystes primaires", languedociens éventuellement), là ça risque d'être drôle. Mais aller insulter non pas des "Importants", mais de simples et braves péquins dans la rue (GB d'ailleurs prononce le mot "abus de faiblesse" à 42'50, et développe ensuite ce sujet), qui plus est des péquins du sud quand soi-même on débarque de C+ à Paris : c'est au minimum nul.
Je retourne à mes préoccupations.
Les deux zouaves qui volent au secours des minorités et particulièrement celui qui défend les handicapés(l'autre n'aura même pas eu le temps de me balancer ses insanités mentales) sont des.... des zouaves!!!!
Non mais prendre en otage la condition du handicapé et de son proche pour interdire une forme d'humour qui clairement critique le racisme latent et toutes formes de discrimination ordinaire, c'est vraiment mi-sé-rable. Bon va falloir que je prenne un avocat?
Et quand en plus il nous balance la bonne vieille "Desproges lui il faisait ça avec humour" là je rigole, je le met au défi lui et SES handicapés et LEURS proches de rire de Desproges s'il n'arrive déjà pas à le faire avec Action Discrète. Desproges s'il était un maître l'était justement car sans compromission ni le moindre égard pour les émotions des publics ciblés. Il faisait mal et c'était délibéré.
20 minutes et je prétends savoir que les lignes mentales des deux zouaves ne viendront pas s'ouvrir.
PS Important: En fait je me dis aussi que ça semble un peu couillon de mettre en face les "inculpés" face aux "accusateurs" sans tierces parties autre que GB.
PPS:Non mais quel monde de dingue....et là je devrais coller ma bouille révulsée par autant d'inanité exhibée.Beurk!
Mon tropisme naturel me fait immédiatement pencher pour Action Discrète, et contre les gardiens de l'ordre moral.
Mais j'ai plusieurs fois oscillé au cours du débat. Tout le monde n'a pas raison dans cette histoire ; mais tout le monde n'a pas tort.
AD agit sur le réel, qui est une matière nucléaire : "ça nous échappe", dit Le Rolland, et tout est là.
La question fondamentale me semble devoir être formulée comme suit : peut-on faire n'importe quoi dans le réel sous prétexte que c'est pour de faux, et qu'il y a un potentiel comique dans ce n'importe quoi pour qui le regarde en sachant que c'est pour de faux ?
Ben j'ai pas la réponse. On me dira que ça dépend de la nature exacte du n'importe quoi. Help.
Globalement cette émission de moralisation est vraiment affligeante. La coupe est pleine en ce moment inutile que ce soit votre site qui la fasse déborder.
Mais ils ne m'amusent pas du tout quand ils interpèlent de force des individus sur une problématique personnelle, en se protégeant derrière la caméra.
Savoir que même dans ce cas ils n'informent même pas leurs interlocuteurs est détestable.
La ligne jaune est peut-être là, tout simplement : d'un côté imposer une parole au nom de la liberté et de l'autre s'emparer librement d'un espace de parole pour le décaler.
Je suis de ceux qu'ils rigolent bien devant les sketchs d'Action discrète, même si je ne leur trouve pas vraiment de talent. Cela me paraît effectivement assez aisé à mettre en "oeuvre"; juste un petit grain de folie, et le tour est joué...! Mais l'extrait que vous avez passé sur les gays et les handicapés m'a profondément choqué. peut-être ai-je la mémoire qui flanche, mais aussi parce que je ne regarde pas AD toutes les semaines, mais je ne souvient pas les avoir vu insulter les gens comme dans cette émission. D'ailleurs vous même, malgré l'admiration que vous leur vouez, semblez assez sensible à la réaction de la dame du CAT... J'avoue avoir un frère travailleur handicapé, mais pas mental, et c'est sur cette catégorie qu'ils se sont lâchés. Le "gogolo...je sais pas quoi n'est vraiment pas passé. Pourtant, j'adore l'humour noir, la satire, etc...je n'aime que ça même!... Ces "comédien" ne sont que des petits cons prétentieux canal historico-bobo très sûrs d'eux avec leurs situations sociales trés au-dessus des français (très)moyens ...!
L'émission, c'était limite, mais alors le forum.....
Soudain, j'ai un flash, je viens de comprendre pourquoi Sarkozy a été élu.
Il m'a fallu presque trois ans pour le comprendre....
Et voilà, ça devient évident pour moi !
Les bras m'en tombent tellement que je pourrais devenir le prochain modèle pour la Vénus de Milo.
Vous vivez donc tous dans un milieu où l'insulte et l'injure sont si anodins que vous parvenez à les justifier.....
En fait, je suis trop vieille pour comprendre cela, je ne suis qu'une vieille réac plus du tout à la page.
Déjà, quand Canal + avait porté aux nues comme vedette médiatique un mec qui avait frappé plusieurs femmes, j'avais été choquée.
Mais je constate que même sur le forum d'@SI, je ne suis plus à la page....
Quand vous vous conformez au règlement des forums, vous le faites parce que vous êtes obligés, et pas parce que vous pensez que c'est un signe de respect de ne pas insulter et injurier vos semblables ? Et parce que le fait d'être indigné quand on est insulté, c'est relatif et ça dépend des gens qui reçoivent l'insulte. Il faut tout limiter par le bas ?
Et ceux qui protestent sont des censeurs ?
Chapeau les artistes !
Un représentant des gouines et des tarlouzes et un défenseur des intérêts des limaces, face à deux burnes de Canal, un youpin camé jusqu'aux yeux et un Breton alcoolique (je prends pas de risque, ils le sont tous).
Vous aviez pas un négro, un bougnoule ou un sarkozyste sous la main, pour compléter le tableau ? Dommage.
Mais nooon, je déconne. Gentiment.
Faudrait être handicapé du bulbe ou susceptible comme un pédé pour me prendre au sérieux.
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Cette compassion dégoulinante, d'une extraordinaire hypocrisie, est un cache-sexe qui permet, comme le relève Sleepless un peu plus haut, de détourner l'attention de l'horreur véritable : les canulars d'AD me semblent en effet bien moins choquants que les réactions des gens qui sont piégés par ces derniers.
"Ah ben oui hein bicot c'est pas raciste on peut dire bicot et être au PS !".
Formidable n'est-ce pas ? Qui fait preuve de racisme ici ? Les comédiens grimés en militants qui cherchent à montrer les dérives du discours frêchiste ou le quidam qui répond en souriant que "bicot c'est pas raciste du tout", et qui lui, ne récite pas un texte ?
Je crois que les associations se focalisent sur le mauvais ennemi, attaquant en justice des humoristes pour brider une parole qui n'est vraiment douloureuse que parce qu'elle révèle au grand jour que la vermine se niche partout. Ils se trompent de combat, tout en renforçant la juridiciarisation des rapports humains. Comme si le racisme, ou l'homophobie, allaient disparaître sous les coups d'une décision de justice.
Une manière de plus de lisser le discours, empêcher la parole. Plus de vagues, plus de provocations, le consensus généralisé. Yeah.
Ceci étant dit, porter plainte, il ne faut pas déconner. Ca me fait penser au maire de Roubaix qui veut saisir la halde pour obtenir son avis sur un quick ne servant que de la nourriture hallal. Si j'étais président de la république, je ne nommerais pas Mickey premier ministre, mais je fermerais la halde illico.
Guy j'ai trouvé que vous insistiez un peu trop sur le fait que le représentant des handicapé ait souri au sketch sur les afghan. J'ai trouvé que les sketches n'avait pas grand chose en commun . Je ne suis concerné ni par les handicapé ni par les afghans et pourtant je vois la différence.
J'ai apprécié le fait que vous mettiez le nez dans leur caca aux mecs d'AD quand à leur aveu de ne pas prévenir les personnes après, en revanche comme déjà dit plus haut je trouve que vous n'avez pas creusé le préjudice causé à Frêche en pleine période électorale.
Je précise cependant que tous les sketches m'ont fait rire.
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- position 1 : plaisir
- position 2 : pas plaisir.... il n'ira pas jusqu'à dire qu'il est "désolé pour les autres".. non... Tout est exclusivement source de plaisir pour soi.... ou pas... les autres, on s'en fout !!! et donc, il continuera comme avant...Il a raison, ça marche : on parle beaucoup, beaucoup de lui... donc, il a raison... donc, il continuera...
Je pense à Augusto Boal qui avec un procédé très similaire d'inscription de la fiction dans le réel.... se donnait pour objectif la prise de conscience et l'aide à la résolution des conflits sociaux... comme quoi, ce ne sont pas seulement les formes qui comptent... mais aussi la qualité des esprits qui les portent...
Quand le cynisme, le fric et l'egocentrisme deviennent les principes directeurs de ceux qui devraient assumer le rôle subversif d'une société... alors..... alors..... il est temps d'ouvrir....un livre de poésie.
Action discrète souhaitait manifestement tester le langage Frêche sur le terrain.
On a vu les résultats. Ils sont grotesques, drôle, et en même temps, cruels.
J'ai en mémoire un super numéro d'AD dans lequels ils court-sicruitaient un débat sur l'identité nationale, hilarant. C'est par là.
"Quand vous dites "je ne suis pas content", est-ce que cela ne veut pas dire tout bêtement que c'est raté ?"
Il n'y a pas eu de réponse du comédien sûrement trop surpris par l'animateur qui a là radicalement donné sur son plateau un sens unanime à la ligne jaune en profitant de l'état sincèrement émotionnel de Pierre à ce moment là qui reprendra plus tard ses esprits et ses arguments.
Est-ce que Guy n'a pas là franchi la ligne jaune ? hihi
Je pense que la question a été trop brutale, venue comme un poignard dans le dos.
Il aurait fallu un temps de réflexion en amont pour pouvoir apporter un minimum de réaction comme par exemple:
"Est-ce que j'ai choqué majoritairement tous les handicapés et toute la communauté gay et lesbian de France au point de n'avoir fait rire aucuns d'entre eux ?
Effectivement le fait de ne pas informer les gens « piégés » peut poser un problème,
mais en ce qui concerne le reste, ça fait rire ou pas, mais ce n’est que de la caricature.
Je suis étonné de voir à quel point les gens du cru (dont je fais partie, je précise) l'ont mal pris, et pas uniquement les frêchistes, loin de là.
Je suggère de lire la réaction du dessinateur Aurel dans le forum d'un article à ce sujet.
Voir aussi sur le même site le dernier sondage qui indique que le potentat régional n'a pour l'instant pas trop à s'inquiéter, et qu'accessoirement la candidate officielle du ps est partie se prendre une rouste.
L'humour dit quelque chose. Moins c'est drôle, + ce que l'humour dit devient apparent à nos yeux et + le quelque chose révèle son côté trivial.
Si on rit de bon cœur c'est qu'on adhère à cette chose trivial, c'est notre côté malsain, on est pas des saints, et si on n'en a pas conscience, rien d'étonnant.
Parfois l'humour dit des trucs profond et on peut rire de bon cœur sans remuer la poussière du tapis.
Pour moi inutile de faire le ménage dans la production humoristique, qui permet toujours même ratée, au moins si on en a envie, de faire le ménage dans son for intérieur. Et là on peut accorder aux images de "action discrète" de nous avoir donner envie de faire le ménage!
Et alors, il est où ce jeu de mots? Vous imaginez ma frustration lorsque vous avez conclu l'émission de cette manière? Quoi? On me refuse un jeu de mots? Mais de quel droit? C'est honteux! Alerte! A la censure!! Pire: à l'auto-censure!!! Au voleur! A l'assassin! Ma cassette! Ma cassette!
Franchement, c'est pas sympa ce que vous avez fait, j'en ai mal dormi. Du coup, pour vous faire pardonner, une seule solution: nous le livrer enfin ici, ce jeu de mots. Même pas cap' :-)
(Desproges, tribunal du flagrant déilre de lepen)
appuyer là où ça fait mal est une mission de salubrité publique des humoristes. Cela dit, je n'ai pas encore vu l'émission, je le ferai ce soir.
Montrer par l'absurde l'absurdité de notre monde oui, oui et oui.
Je pense que les auteurs du canular ont repris les expressions des propos de Frêche (ou de ses partisans).
Il aurait été intéressant de voir, ou d'entendre, ces propos de leur bouche de manière à mettre le doigt sur ce qui fait mal à savoir la tolérance (acceptation de tels propos) d'un coté et l'indignation (exemple sur le plateau) de l"autre.
J'ai trouvé cette émission passionnante !
Je vais tout de suite me débarrasser de la forme en rejoignant l'opinion d'Arya : c'est pas le tout de poser des questions intéressantes, GB, l'idéal est de laisser les invités y répondent sans les interrompre (même lorsque ce qu'ils répondent n'est pas intéressant (je trouve d'ailleurs aussi intéressant le fait qu'un invité ne réponde rien d'intéressant à une question intéressante (ce qui ne fut jamais le cas lors de cette émission ( et je ne sais même plus combien de fois je dois fermer cette longue parenthèse )), bref, zut à larégie !, comme dirait l'autre) et ce fut, en gros, le cas dans cette Ligne J@une, donc merci, GiBi !!!
Mais alors sur le fond, c'est bien la première fois où je me retrouve à suivre un débat contradictoire dans lequel je me dis que tout le monde a raison.
Le dépôt de plainte est, selon moi, justifié. Franchement, si les situations avaient été réelles, et elles ont été vécues comme telles par les victimes, qui iraient prétendre qu'une bande de dégénérés entrant dans un bar lesbien ou dans les locaux d'une association d'insertion de personnes handicapées pour insulter ainsi les gens ne mérite pas d'être poursuivie pénalement ?
Mais, d'un autre côté, je me dis qu'Action Discrète a réussi son coup, justement parce que ces victimes ont cru que tout cela était vrai. Le fait que ce soit ressenti comme drôle ou pas drôle est assez secondaire, ce qui est intéressant, c'est que quelqu'un comme Thierry Nouvel puisse trouver le sketch sur les Afghans caricatural mais pas l'autre sketch. Ce qui signifie - et c'est ce qu'il fallait démontrer - que les propos de (type) Georges Frêche sont intolérables, ne peuvent être tolérés, ne doivent pas être tolérés dans la bouche de quelqu'un qui n'est pas un comique et ne peut avoir l'excuse de l'humour, dans une société dont les avancées politiques sur ces thèmes sont si faibles, si fragiles qu'une population lesbienne ne puisse arriver à se fendre la gueule lorsqu'elle se trouve confronter à ce genre de choses et à dire "Mouarf ! C'est une blague, votre truc, là ?".
Cette prise de conscience est importante, cette piqûre de rappel d'Action Discrète doit être faite et régulièrement, même si elle fait mal à quelques uns et non pas en les méprisant mais en étant prêt à réparer le mal qu'on leur a fait.
Si Canal + est aussi "gay friendly" que cela a été prétendu lors de cette émission, j'espère, même dans l'éventualité d'une condamnation, que cette chaîne aura le courage de continuer à diffuser ce genre d'images dans l'avenir, j'espère qu'Yves Le Rolland continuera d'avoir le courage de les produire, j'espère que Pierre Samuel et sa bande auront toujours conscience de l'importance de prendre le pouls d'une société de cette façon-là.
Longue vie, donc, à Action Discrète !
Le groupe AD j'en ai vu des bouts, comme je disais plus haut, en fait des reprises ici et là, et je ne pensais pas vraiment qu'il s'agissait d'humour, il a fallu qu'un jour un présentateur annonce un extrait avec 'notre fameux groupe parodique' pour que je comprenne 3 choses: ça venait bien de canal et avalisé par, c'était connu - chuis donc un plouc- et ça a une volonté humouristique-j'ai donc pas d'humour ou disons pas celui la-.
Ha.
L'émission m'a permis d'en voir un peu plus donc.
Durant l'émission, l'un des tenants d'AD parle du décalage qui crée l'humour, et aussi du fait d'imiter la réalité cad des gens qui tiennent de certains discours pour le dénoncer.
Donc du second degré.
Alors je cite ça:
"Le "second degré", j’entends ça à longueur de journée, et ça m’agace. Ca m’agace parce que trop souvent ceux qui prétendent en faire usage n’ont pas compris de quoi il s’agit. Et encore, je laisse de côté ceux pour qui ça n’est qu’un alibi destiné à leur permettre tout et n’importe quoi.
L’erreur courante consiste à prendre pour second degré ce qu’on dit sans le penser. Par exemple, si on insulte un juif « pour rire », alors qu’on n’est pas antisémite. On va encore me dire que je prends un exemple extrême.
Exactement, je prends un exemple "extrême", parce que ce qui vaut pour une catégorie vaut pour une autre, donc pour comprendre de quelle manière fonctionne le soi-disant "second degré" sexiste, il est utile de le comparer à d’autres formes de pseudo-humour similaires.
Souvent l’erreur est de bonne foi. Peu m’importe. Je ne suis pas dans la tête des gens, je ne sais pas ce qu’ils pensent, mais je sais ce qu’ils disent lorsqu’ils le disent devant moi. Sur ce qui est dit devant moi, j’ai le droit de porter un jugement, de même qu’autrui peut juger ce que je dis.
Donc, comme point de départ je propose cette distinction entre action et intention. Ce qu’on dit ne préjuge pas de ce que l’on pense.
Mais ce qui et dit est dit, selon l’adage. Un énoncé est un acte, un acte de langage mais un acte tout de même, au même titre que publier un article ou mettre une main aux fesses.
Donc, dire quelque chose que l’on ne pense pas n’enlève rien à ce qu’on a dit. Ce décalage n’est pas, en soi, une altération du message. Par conséquent, dire une chose que l’on ne pense pas n’est pas en soi du second degré, et ne saurait l’être.
Le second degré doit donc être signalé, explicité. Il y a de nombreuses manières de s’y prendre. Mais puisqu’il s’agit d’expliciter, les formes les plus subtiles, comprises d’un cercle de proches, ne sont pas perceptibles par un public d’inconnus ou presque inconnus. Quand l’auditeur prend au premier degré des propos qui se voulaient au second, la faute peut provenir des deux côtés, et notamment de celui qui a parlé sans se tenir compte de ce que les éléments qui révélaient le second degré n’étaient pas entre compréhensibles de son auditoire.
Le second degré est délicat car il joue sur les références. Pour être efficace, en plus des ressorts habituels de l’humour (caricature, outrance, décalage, absurde...), il doit trouver le moyen de souligner que celui qui parle n’en pense pas un mot. Le ton, surtout à l’oral, doublé de l’expression du visage, peut suffire si l’on a quelque talent approprié. Alors on peut même se permettre l’antiphrase, figure de style consistant à exprimer le contraire de ce qu’on pense, sans équivoque, le plus souvent sur un mode descriptif ("quelle chaleur", alors qu’il fait moins 5 degrés, ou "manger des limaces pleines de terre, mais bien sûr j’aime ça, c’est même mon plat favori").
(..)
Le second degré qui est perçu au premier degré est un échec, quel qu’en soit le responsable, l’auteur ou le public, l’échec est le même. Il y a échec parce que le référent n’est pas le même pour tout le monde. Plus le public est large et plus l’échec est probable. Si une tentative de second degré échoue, est perçu au premier degré, alors, tout simplement, C’EST du premier degré, ni plus ni moins.
Le second degré est un humour qui se moque de lui-même. Il contient donc une critique de ce qui en serait le premier degré. Il est bien clair que tout ce qui est admis au second degré n’est pas admissible au premier degré. Pourquoi ?
Parce que l’humour est une forme de l’expression. Une forme parmi d’autres. Humour ou pas, le message est transmis, l’acte de dire existe, ce qui est dit est dit. L’humour n’enlève rien au contenu du message. Une blague antisémite reste antisémite, une blague anti-belges reste anti-belges, une blague homophobe reste homophobe, une blague sexiste reste sexiste, une blague raciste reste une blague raciste. Répliquer "t’as pas d’humour" est souvent un faux diagnostic, qui a l’inconvénient d’esquiver toute réflexion sur le contenu de la blague incriminée.
(..)
Une blague sur les belges n’est pas nécessairement une blague anti-belges, mais elle peut très bien l’être. Une blague sur les juifs peut être antisémite, mais il y a aussi des "blagues juives", qui ne le sont pas. Une blague sexiste n’est pas la même chose qu’une blague féministe, même si les deux prennent pour objet un sexe ou l’autre.
L’humour n’est pas un talisman, il n’est pas une excuse, il n’est pas un antidote, il est juste une manière drôle de dire quelque chose, mais de le dire tout de même, indéniablement. La différence entre une blague sexiste et une non-sexiste n’est pas que l’une serait drôle et pas l’autre, les deux sont potentiellement aussi drôles, mais l’une est acceptables et pas l’autre. Si l’on estime que le racisme est répréhensible, et donc les plaisanteries racistes, alors on doit appliquer le meme raisonnement pour ce qu’on estime condamnable. Cela inclue le sexisme.
Enfin, cessons de croire que tout peut être analysé en une seule dimension. Une plaisanterie peut être prise au premier ET au second degré, tout simplement parce que le langage est complexe, que les jeux de références le sont tout autant, et qu’on dit rarement une seule chose à la fois."
Bon, j'arrête, sinon je vais faire un comm caricatural.
- la caméra cachée m'a-t-elle fait rire? NON
- cette émission m'a-t-elle fait réfléchir sur le racisme et l'homophobie? NON, je savais déjà que le racisme et l'homophobie existent et je les avais déjà vue à l'œuvre.
Moment de flottement quant il s'agit de parler déontologie. Curieux tout de même de ne pas prévenir les victimes après coup. C'est très limite. Même chose dans le cas de Calais et des autres émissions.
Malaise!
si l'ensemble avaient été joué par des acteurs, le résultat final auraient peut être été drôle. Mais là c'était des VRAIS gens, qui n'avaient rien demandé. Et des histoires vrais des vrais gens, la télévision en vide la substance pour n'en cracher que des contours grossiers.
pour le bar c'est encore pire :c'est un lieu "communautaire" où justement les gens se retrouvent en paix, dans une sorte de cocon... essayant justement de se mettre à l'abri de la connerie humaine.
La télévision se dit : ahhh c'est pas grave... quant ils sauront que c'est pour canal ils rigoleront bien... et si procès il y a on parlera encore plus de canal... sa subversion, son impertinence. pauvres gens, ils n'ont pas d'humour !
Les assos ont décidément mal fait leur boulot (sans ironie de ma part je le crois sincèrement) et leur plainte se résume finalement à une absurdité qui aboutira je pense au non lieu.
cela dit je n'aime pas les caméras cachées qui tentent toujours de nous faire remarquer comment les gens objets de démonstration sont forcément médiocres (parigo bobo indifférents égoistes et provincio limités intellectuellement, racistes, cruels et sans doute mangeurs d'hommes... je plaisante hein ?). La particularité de cette caméra cachée cependant est que ceux qui se comportent en héros : ceux qui ne sont pas médiocres et refusent les propos tenus et virent les personnes (pourtant en surnombre et de sexes males de surcroit) de leur bar ou de leur bureau ... celles (finalement) qui se comportent en héroïnes sont conçues a posteriori comme des emmerdeuses sans humour... j'avoue que de l'humour il en faut :))).
freche ava avoir beaucoup d'avocats à payer, ' enfin pas lui,' les impots...
ces associations n'ont que pour but de labourer le terrain
pas beaucoup de réactions par apports et je cite 'aux bicots, bougnououls'
chacun prêche pour son coin carré, mme le représentant de l'unapei qui a reconnu a demi mot avoir rigolé sur les afghans mais sans savoir pourquoi !!!!
J'ai juste trouvé la comparaison entre le "sketch" des réfugiés afghans, et ceux du bar lesbien et du local de l''UNAPEI,
totalement biaisée. Dans le "sketch" des réfugiés afghans, la victime collatérale est la brave dame à qui l'on propose d'accueillir
les réfugiés et non les réfugiés eux-mêmes. La comparaison aurait été valable si les auteurs du "sketch" étaient allés voir
un réfugié afghan pour lui proposer un emploi d'animal de compagnie en intérim et un boite de croquettes pour chiens.
La ligne jaune aurait alors été franchie, comme dans les "sketch" du bar lesbien et du local de l''UNAPEI qui ne m'ont pas
fait rire...Pas toujours facile, le second degré.
Comme si le préjudice émotionnel causé était insuffisant (l'est-il ?), il prétend qu'il existe un lien de causalité entre la violence homophobe qui se serait déchaînée pendant quatre jours à Montpellier d'une part et d'autre part la réalisation des sketchs d'Action Discrete si bien que l'infraction d'incitation à l'acte homophobe serait constituée.
Si bien que tout compte fait, moi je me demande si je ne vais pas porter plainte contre V. Autin pour abus du droit...
Je le soupçonne de trouver avec d'autres, ensemble, séparément, à deux, à trois et même plus si affinités sélectives et momentanées, bref de trouver donc une baudruche à gonfler à l'hélium & dans la baudruche, de trouver l'occasion :
1) d'améliorer les fins de mois associatives sur le dos d'un défendeur solvable;
2) de se faire mousser au plan communautaire local/national pour par un rond ( à double tranchant à vrai dire..),
3) de câliner G. Frêche, en relayant et en relançant sa dénonciation de sa diabolisation par l'appareil-PS (sous les regards mi-affligés, mi-compatissants de l'UMP pour Martine Aubry)
4) de se faire l'instrument (scud?) parfaitement conscient et discret de la vengeance élyséenne, pour qui les humoristes "outranciers" sont bêtes noires et contre-feux notoires les plus efficaces et les plus populaires.
1 ou 2 ou 3 ou 4, zéro ou le tout à la fois. Je ne sais pas. Mais y a des larmes qui coulent pour tant de mauvaise foi, de sectarisme et comment disaient-ils sur le plateau ? d'égoïsme revendiqué !
enfin un peu de liberté même si celle ci est calculée
l'humour blesse toujours un peu celui- qui est visé
moi qui suis gay et handicapé, je ne me suis pas sentit attaqué, bien au contraire, je n'aime pas ces discours mieulleux qui ont contraire discrimine encore +
ceux qui ont portés ou envisagent de déposer plainte , je les connais, ce sont des serviteurs de freche
donnez moi des noms de personnes dans le languedoc qui n'est pas redevable au parrain 'freche' pas frais.
Mais quelle fut ma stupeur d'apprendre que les personnes n'étaient pas, après la séquence, informées du canular.
C'aurait pu être vrai : Les cons sont beaucoup plus nombreux qu'on le croit. C'est ni plus ni moins que du mépris à leur égard. C'est un fait.
Les mecs d'action discrète devraient réviser leur géographie.
Je trouve que cette émission pose le problème du rapport Paris-Province :
Quand Action Discrète déboule à Montpellier, ils n'ont en tête qu'une caricature de province qu'ils croient vrai! Et leur boulot est de démontrer que cette caricature colle à la réalité.
Cela fait 2 émissions que Guy Birenbaum intervient dans le débat pour donner son avis. OK ça ne me dérange pas. Par contre j'ai la aussi l'impression qu'il dévie le fil du débat pour valider un avis qui lui est personnel.
L'arrogance de certains parisiens lorsqu'ils viennent en Province est détestable, aussi détestable que la haine de certains provinciaux pour Paris. Ce sketch d'Action discrète ne fait qu'amplifier le phénomène, il est donc raté, de la à le considérer dangereux...
D'autant plus que les sketch à la préfecture de Troyes ou devant le siège de l'UMP sont hilarants.
Les guignols, groland ou action discrète sont à mon sens ce qu'il reste de valable sur C+. Attention donc à ne pas se tromper de cible.
En dehors du fait qu'il se caractérise par un jeu d'acteur encore plus mauvais que celui de ses compères, on voit au cours de l'émission qu'il défend mal les mots que ses producteurs lui mettent dans la bouche.
A mon avis, l'équipe d'Action discrète se serait hâtée de préciser qu'il s'agissait d'un canular si elle avait eu le courage d'être grossière envers des personnes capables de réagir physiquement à leur outrance. En somme de l'impertinence bas de gamme et un peu lâche.
En cela, les membres d'AD confirment l'impression qu'ils renvoient de prime abord; ils sont à l'humour transgressif ce que les supporters du PSG sont au foot.
Si ces mecs peuvent t'arracher de temps en temps un sourire sur un de leurs sketches, pour autant ils paraissent tellement déconnectés des sujets politiques sur lesquels ils interviennent, qu'en faire une avant-garde de l'impertinence ou de la liberté d'expression qu'il faudrait défendre en toute situation, est proprement désolant.
Donc Freche a un problème, c'est un beauf, le monde et spécialement Montpellier, est rempli de beaufs qu'on réussit facilement à piéger en leur faisant dire des beaufitudes, des injures racistes ou homophobes.
Donc, à partir de là, on peut se rendre dans les endroits où se trouvent des personnes potentiellement victimes de ces préjugés et injures, et les insulter à l'aise. Il n'y a pas de problème. L'idée même que ça pourrait poser un problème est perçu comme une censure. Tout cela est normal. On peut aller n'importe où et insulter les gens qui y sont sans problème. Et quand les victimes réelles de ces propos ouvertement prononcés sans préparation et sans préciser par la suite que c'était un canular, protestent, c'est eux le problème ?
J'en conclus que les lois contre les propos racistes, homophobes, ou contre les handicapés sont de simples fioritures répressives inventées par des fascistes en puissance.
Personnellement, je n'ai rien à défendre dans l'affaire, Pas de Montpellier, pas Frêcheuse, pas homo, pas d'handicapés dans mon entourage, pas socialo. Mais je trouve qu'ils s'en sont bien sortis, moi je leur aurais botté les fesses. En société, on peut avoir conscience des conséquences de ses actes, quand même.
Et je vois quand même une grande différence entre l'émission sur la jungle de Calais, où il n'y avait pas de vrais Afghans, et où le propos était entre des citoyens lambda et une clownerie grotesque.
Si Action Discrète s'était rendue dans la jungle de Calais et avait insulté les Afghans, ç'aurait quand même été autre chose, non ?
Je rêve ou quoi ?
A croire que c'est un nouveau canular d'Action Discrète ! J'espère !
L'émission pose en tout cas parfaitement les notions de limite, qui arrivent de plus en plus vite en matière d'humour.
Ce qui m'ennuie un peu, c'est que le responsable de l'association homo ne parle jamais de ce que démontre aussi les sketches, et qui va dans son sens : l'homophobie ordinaire ne dérange pas grand monde. Les seuls dérangés, ce sont les patrons et clients d'un bar gay.
En ce sens, l'émission sert son association.
C'est pas en empéchant toute manifestation d'homophobie qu'on la fera reculer, mais c'est plus en faisant un travail en amont (et faudrait alors parler du film sur les petits poissons qui a donné l'occasion à Menard de sortir cette phrase "magnifique" : "je préfèrerai que mes enfants soient hétérosexuels")
Peut être aussi que la limite a été dépassée en allant dans les bars gays et à l'association d'handicapé. Parce que là, contrairement à dans d'autres lieux, on est juste en pleine provoc et on ne démontre rien.
Bref, sujet complexe, émission intéressante
Vincent Autin, il y a un truc qui me laisse perplexe, je ne comprend pas sa démarche. Il soulève des arguments juste comme celui de ne pas prévenir du canular a posteriori, mais sa persistance dans la plainte, il recadre très mal une question de GB à un moment, qui lui demande en gros s'il veut qu'il y ait des propos interdit, faire le censeur, ce à quoi il répond que non bien sur. Mais c'est pourtant bien ce qui se passe d'une manière ou d'une autre.
Ces lois anti-discriminations m'ont toujours intriguées, moi qui suis un partisan de la liberté d'expression totale. Alors certes des gens sont blessés par des propos, devait-on légiférer là dessus? Ce qui m'amène à me poser une seconde question, comment distinguer propos blessants, d'insultes, et de harcèlement moral?
Ce qui me pose problème d'autre part c'est la relativité des ressentis. Personnellement pour m'offusquer par des mots, il faut aller très très loin.
Ce n'est que des mots, je n'y accorde pas d'importance, et surtout je sais très bien les retourner en finesse (sans jamais d'agressivité), mais ça n'engage que moi. Or je peux comprendre que beaucoup se sentent blessés par des mots. Mais légiférer sur quelque chose qui n'a pas d'impact sur tout le monde me laisse perplexe.
Le sketch d'action discrète soulève un point intéressant, la différence de perception du signifié à partir d'un même signifiant. Les blagues beaufs et très limites, sont souvent une tradition culturelle, une maladresse, et une inconscience sociale car aucune empathie vis à vis d'autrui.
Et on va avoir deux profils : le vrai raciste, qui n'aime pas telle ou telle communauté et qui va employer les mots qu'il sait péjoratif pour les nommer, et le gouailleur beauf, qui répète un comportement qu'il connait bien en utilisant des mots qui le font rire, et qui exprime son malaise vis à vis de la chose nommée. Or ce que fait le dernier, c'est surtout de ne pas se mettre à la place de l'autre, il ne sait pas ou ne veut pas savoir que son signifiant n'a pas le même signifié partout, et que pour d'autres c'est inacceptable et blessant (et souvent il s'en fout aussi mais plus par orgueil et par protection que pour vouloir blesser les atures).
Et en face il y a des gens qui vont comprendre son signifiant par la définition objective du dictionnaire, ou de leur signifié propre.
Ainsi on ne distingue pas de ce qui relève de l'insulte, de la négation de ce qu'est l'autre (dans l'intention)et ce qui relève de la maladresse, (signifié différent et non adaptabilité sociale, empathie etc).
Et pourtant la différence est évidente si tant est qu'on regarde un peu du côté non verbal. Le language ce n'est pas que les mots, et c'est même surtout tout le reste.
Bien sûr que le politiquement correct contemporain est étouffant... Tout le monde est d'accord pour le dire. Mais ici, je pense que la question est plutôt de distinguer quand la provocation fait sens, de quand elle est gratuite.
Je fais une distinction entre le début du film et la fin. Quand les membres d'A.D. sont dans la rue et diffusent la "Frêche touch" (ce jeu de mot, c'était juste énorme!), nous permettant, d'une part, de mettre en lumière le racisme ordinaire ("moi aussi je dis bicot", ça se passe de commentaire), et d'autre part de saisir une bribe de l'aura du personnage sur place, ça a du sens.
Mais quand il vont dans dans un C.A.T., un bar lesbien, et qu'ils insultent les handicapés et les homo, pour moi c'est gratuit. Evidemment qu'ils vont se faire jeter en proférant de tels propos dans ces lieux. Alors, qu'est ce que ça nous montre? Rien. C'est de la provocation gratuite pour obtenir une réaction qui n'est que trop prévisible.
Je ne crois pas que les membres d'A.D. aient voulu s'adonner à la provocation gratuite, ils se sont juste plantés, ils ont cédé à la tentation de la provoc' et ont perdu l'idée de leur intervention. Je ne les blâmerai pas pour ça, ils pratiquent une forme d'humour risquée, mais tellement jubilatoire, ils prennent des risques en tutoyant les limites et ils ont bien raison. Quand ça a du sens.
Je suis d'accord avec Thierry Nouvel quand il dit que cette prestation des membres d'Action Discrète est porteuse d'un humour beaucoup moins flagrant que les précédentes : il n'y a pas tout le décorum burlesque qui entourait des partisans de Villepin, ni l'absurde caricatural du discours des envoyés du ministère de l'immigration. Ces frêchistes, eux, ne portent pas d'accoutrement particulier et pourraient presque passer pour des vrais tant ils sont au diapason des monceaux d'âneries que peut débiter leur leader.
Pour autant ça ne justifie pas qu'on puisse tirer aussi violemment sur le messager sans se préoccuper de l'information qu'il apporte. Car ce qui est édifiant quand on regarde cette émission, c'est avant tout l'absence de réaction voire l'approbation de pas mal de montpelliérains devant ces propos insensés... Et ça, les Action Discrète l'ont bien montré.
Cette affaire montre surtout que notre société humaine est très malade, qu'elle se replie en communautés dans des fortins, que chaque communauté se sent aujourd'hui agressée et blessée par une autre communauté, c'est un climat de défiance générale. C'est une société fracturée, grièvement blessée même. Le communautarisme va aller s'aggravant dans une logique toujours plus paranoïaque et individualiste, chaque communauté va se fracturer en plusieurs petites communautés et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on arrive à ce que chaque individu soit le représentant de sa communauté propre, c'est le comble de l'individualisme. Les dirigeants planétaires qui manient sans vergogne depuis des lustres le concept des divisions pour régner et qui ne songent plus à soulager les maux de la société mais à mater cette société par le seul emploi du bâton sont responsables de ces souffrances, ce n'est pas la communauté d'à côté qui est responsable.
Le pire, c'est qu'aujourd'hui ils nous ont construit un modèle social d'une prison de laquelle on ne songe plus à s'échapper ni à se mutiner légitimement, mais dans laquelle on songe à faire la peau de son co-détenu. Mais aujourd'hui, internet réveille les consciences.
Merci pour cette émission.
S'agissant d'un envoi au septième ciel, et quelle que soit l'orientation sexuelle, c'est plutôt poétique, je trouve... :-)
"c'est une réalité humaine que beauocup de parents connaissent" ben pareil on peut transférer ce point de vue à toutes les autres minorités dont il est question
les parents d'enfants handicapés n'en rient pas, c'est comme les bougnoules quand on les traite de bougnoules, ça les fait pas rire non plus...bon bref je vais toutes les citer.
qui est la cible de ce montage? les connards qui tiennent ce genre de propos évidemment et un peu georges frèche aussi, certainement pas les minorités.
c'est toujours le même problème, il est choquant de dénoncer ceux qui tiennent des propos choquants? alors on ne peut plus faire de cinéma, alors on va lapider celui qui joue le role du méchant et traiter en héros celui qui joue le gentil? comme en Inde? Si on comptait el nombre de films dans lesquels des acteurs jouent le role d'un connard ou d'un salopard qui tient des propos inadmissibles?
est-ce que c'est drole? oui évidemment j'ai beaucoup ri
fallait il dire aux gens que c'était un canular? je pense que oui. et je pense que ça mérite vraiment un débat (contrairement au au point précédent) mais si c'était ça le principal problème, les plaignants arrêteraient la procédure, alors que la plainte n'est pas retirée, le problème c'est donc bien pour les plaignants les propos qui ont été tenus.
ne pas attaquer Nicolin qui parle au premier degré mais attaquer des comédiens, c'est vraiment choquant
les afghans c'est drole parce qu'il est pas concerné, je le pense aussi, tout le monde le pense, c'est évident.
bon après y en a qui sont noirs, homosexuels et handicapés...bon ils éxagèrent aussi...
Entre ces deux conceptions des limites que l'on doit imposer à l'humour, il y a un gouffre. Le même abîme que celui qui sépare la civilité de la judiciarisation des rapports sociaux.
La limite actuelle s'attaque au "comment" du rire et conduit donc à une prescription des bonnes et mauvaises façons de faire rire. Cette conception débouche inévitablement sur un encadrement rigoureux du rire dans l'espace défini par des limites transgressives, des lignes j@unes à ne pas dépasser. Malheureusement, comme le rire n'est que transgression, cette posture aboutira fatalement à la disparition de l'humour.
La limite de Desproges est tout autre. Elle s'intéresse aux valeurs des gens et à la signification contextuel du rire, rendant possible de rire des juifs, mais pas avec Hitler.
Le rire, comme la véritable civilité, est toujours une frontière, la zone de contact où se noue une relation entre deux partis, entre deux sensibilités dans une négociation informelle. La politesse protocolaire n'est jamais authentique et un rire qui respecterait des interdits prédéfinis serait nécessairement vide de toute puissance comique. En cela les évolutions récentes du rire comme de la civilité révèlent l'atomisation de la société, une émergence de la guerre de tous contre tous dans laquelle la justice, instrumentalisée, sera rendue contre les clowns et la liberté d'expression.
J'ai bien peur que l'avenir ne soit pas drôle.
La transgression n'est pas tant dans l'émission où il est parfaitement clair que le discours tenu n'est pas celui des comédiens mais de leur personnage au parler-Frêche si particulier, mais dans la réalité du canular pour ceux qui en sont victimes. Pour ces dernières qui appartiennent aux communautés moquées pour les besoins du sketch, l'agression verbale est réelle. Le fait que les comédiens n'aient pas après-coup expliqué aux victimes qu'il ne s'agissait en fait que d'un canular est incompréhensible...
Bizarre tout de même ce moment vers la fin de l'émission où Guy Birenbaum et un plan piègent le défenseur des handicapés mentaux entrain de sourire pendant le visionnage de l'épisode de la jungle de Calais. La différence fondamentale qui n'a pas été dite pendant l'émission, c'est que dans l'épisode Georges Frêche, la victime du canular est aussi celle du discours utilisé alors que dans l'épisode de la jungle, la victime est un témoin lambda pas directement touché par le discours choquant utilisé...
Personne ne pleure pour une victime collatérale puissante (de Villepin, Frêche, etc.), par contre lorsque la victime directe est réelle (et non un quidam témoin, cela change tout au niveau de la réception. Et cela n'a rien à voir avec l'idée que chacun tente de défendre sa "communauté" comme Guy Birenbaum et les deux acolytes à sa droite tentent de le faire admettre au défenseur des handicapés!
ce qui est le cas à travers ce canular, magnifique miroir grossissant qui le fait apparaître comme l'arroseur arrosé par les postillons de sa "langue d'oc".
Mais j'ai beau chercher, je ne vois toujours pas pourquoi cette association anti-homophobe montpellièraine persiste encore à porter plainte...
Au contraire, ils devraient être très *fiers* de la réaction de la cliente de ce bar qui remet, par quelques mots bien envoyés,
les choses dans l'ordre en qualifiant les pseudo-fréchistes de connards !
Elle n'est vraiment pas très "pride", la réaction de cette association qui surjoue la victimisation.
Y aurait-il des enjeux de pouvoir locaux entre cette association et l'autre association dont le représentant serait fréchiste ?
Derrière ce qui ressemble fort à un acharnement de leur part, m'est avis qu'il y a pas mal de non-dit...
Pourquoi n'ont-ils pas porté plainte contre les propos de Nicollin, cette question posée à plusieurs reprises est restée sans aucune réponse...
La mauvaise foi, l'esprit de sérieux et le terrorisme moral des 2 censeurs me glace le sang, vraiment...
Que des personnes obtuses et sans humour puissent se retrouver à la tête d'organisation représentatives de minorités me semble inquiétant quant à l'avenir de l'intégration de ces minorités dans la société. A trop hurler au loup, on se discrédite...
Les crétins homophobes, racistes, etc. existent malheureusement dans la réalité. Faut-il interdire leur représentation sous forme de personnages fictifs ? Cette censure est intolérable. C'est une insulte faite à l'intelligence du spectateur.
Maintenant, il est vrai que la méthode de travail des AD (ne pas informer les victimes du canular) est contestable, et merci GB d'avoir ouvert le débat sur cette question, beaucoup moins rebattue. Mais j'espère sincèrement que le programme en tant que tel ne sera pas condamné sur son contenu diffusé... sinon la France aura basculé pour de bon dans le politiquement correct... brrr
Il me semble qu'à aucun moment, on a prévenu les personnes "piégées" que c'était un canular. Les personnes qui ont croisé le chemin de ces "comiques" sont rentré chez elles en pensant qu'il y avait des militants pro-frêche qui pensaient ce qu'elles ont entendu. Qu'ont-elles pu ensuite raconter à leur entourage, à leurs amis, sur les militants pro frêche ? Que deviendra le vote de toutes ces personnes ?
Le prochain sketch de ces "comiques" sera-t-il de faire passer les militants du PS pour des adorateurs de Hitler ?
Le fait d'être en campagne électorale ne pose-t-il pas également problème ?
Enfin, quelqu'un peut-il m'expliquer où il fallait rire ? (ça me rappelle un sketch des guignols où Alain de Greef essaie d'expliquer au CSA qu'un sketch où on sodomise un mouton est drôle).
Si c'est de l'humour, la situation jouée est drôle et elle apparaît avec évidence comme telle sur place ( d'ailleurs on entend bien glousser quelques participants dans le débat du préfet et les passants devant l'UMP ont dû se marrer ) sinon c'est nul. Ça ne peut pas être choquant sur place et drôle à la télé, autrement ça relève du happy slapping..
Ils reconnaissent le plantage, ça devrait suffire.
Les communistes auraient donc plus d'humour que les gays ?
Sur le fond, la seule chose à critiquer dans cette affaire est le raccourci entre les propos ignobles des pseudo-militants - mais qui sont de l'ordre de la satire et du 2nd degré - et les déclarations de Frêche.
Pour le reste, il faut lire Phillipe Muray...qui décidément était génial.
L'envie du pénal (1)
De cette légifération galopante, de cette peste justicière qui investit à toute allure l'époque, comment se fait-il que personne ne s'effare? Comment se fait-il que nul ne s'inquiète de ce désir de loi qui monte sans cesse ? Ah! la Loi! La marche implacable de nos sociétés au pas de Loi! Nul vivant de cette fin du siècle n'est plus censé l'ignorer. Rien de ce qui est législatif ne doit nous être étranger. "Il y a un vide juridique! " Ce n'est qu'un cri sur les plateaux. De la bouillie de tous les débats n'émerge qu'une voix, qu'une clameur "Il faut combler le vide juridique! " Soixante millions d'hypnotisés tombent tous les soirs en extase. La nature humaine contemporaine a horreur du vide juridique, c'est-à-dire des zones de flou où risquerait de s'infiltrer encore un peu de vie, donc d'inorganisation. Un tour d'écrou de plus chaque jour! Projets! Commissions! Mises à l'étude! Propositions! Décisions! Élaboration de décrets dans les cabinets! Il faut combler le vide juridique! Tout ce que la France compte d'associations de familles applaudit de ses pinces de crabe. Comblons! Comblons! Comblons encore! Prenons des mesures! Légiférons!
... Saintes Lois, priez pour nous! Enseignez-nous la salutaire terreur du vide juridique et l'envie perpétuelle de le colmater! Retenez-nous, ligotez-nous au bord du précipice de l'inconnu! Le moindre espace que vous ne contrôlez pas au nom de la néo-liberté judiciairement garantie est devenu pour nous un trou noir invivable. Notre monde est à la merci d'une lacune dans le Code! Nos plus sourdes pensées, nos moindres gestes sont en danger de ne pas avoir été prévus quelque part, dans un alinéa, protégés par un appendice, surveillés par une jurisprudence. " Il faut combler le vide juridique! " C'est le nouveau cri de guerre du vieux monde rajeuni par transfert intégral de ses éléments dans la poubelle-média définitive.
... Il en a fallu des efforts, et du temps, il en a fallu de la ténacité, de l'habileté, des bons sentiments et des causes philanthropiques pour incruster bien profond, dans tous les esprits, le clou du despotisme légalitaire. Mais maintenant ça y est, c'est fait, tout le monde en veut spontanément. L'actualité quotidienne est devenue, pour une bonne part, le roman vrai des conquêtes de la Loi et des enthousiasmes qu'elle suscite. De nouveaux chapitres de l'histoire de la Servitude volontaire s'accumulent. L'orgie procédurière ne se connaît plus aucune borne. Si je n'évoque pas ici les affaires de magistrats vengeurs, les scandales de fausses factures, la sombre "révolte" des juges en folie, c'est que tout le monde en parle partout. Je préfère aller chercher mes anecdotes en des coins moins visités. Il n'y a pas de petites illustrations. En Suède, tout récemment, un type saute au plafond d'indignation dans un film de Bergman qui passe à la télé, il vient de voir un père donnant une gifle à son fils! Dans un film? Oui, oui. Un film. À la télé. Pas en vrai. N'empêche que ce geste est immoral. Profondément choquant, d'abord, et puis surtout en infraction par rapport aux lois de son pays. Il va donc, de ce pas, porter plainte. Poursuivre en justice. Qui n'approuverait cet homme sensible? Le cinéma, d'ailleurs, regorge d'actes de violence, de crimes, de viols, de vols, de trafics et de brutalités dont il est urgent de le purger. On s'attaquera ensuite à la littérature.
... Dura lex, sed tex! Il y a des soirs où la télé, pour qui la regarde avec la répugnance requise, ressemble à une sorte de foire aux lois. C'est le marché des règlements. Un lex-shop à ciel ouvert. Chacun s'amène avec son brouillon de décret. Faire un débat sur quoi que ce soit, c'est découvrir un vide juridique. La conclusion est trouvée d'avance. "Il y a un vide juridique!" Vous pouvez fermer votre poste. Le rêve consiste clairement à finir par interdire peu à peu, et en douceur, tout ce qui n'est pas encore absolument mort. "Il faut combler le vide juridique!" Maintenant, l'obsession pénaliste se réattaque de front au plaisir. Ah! ça démangeait tout le monde, de recriminaliser la sexualité! En Amérique, on commence à diriger vers des cliniques spécialisées ceux à qui on a réussi à faire croire qu'ils étaient des addicts, des malades, des espèces d'accros du sexe. Ici, en France, on a maintenant une loi qui va permettre de punir la séduction sous ses habits neufs de "harcèlement". Encore un vide de comblé! Dans la foulée, on épure le Minitel. Et puis on boucle le bois de Boulogne. Tout ce qui se montre, il faut l'encercler, le menotter de taxes et décrets. A Bruxelles, de sinistres inconnus préparent l'Europe des règlements. Toutes les répressions sont bonnes à prendre, depuis l'interdiction de fumer dans les lieux publics jusqu'à la demande de rétablissement de la peine de mort, en passant par la suppression de certains plaisirs qualifiés de préhistoriques comme la corrida, les fromages au lait cru ou la chasse à la palombe. Sera appelée préhistorique n'importe quelle occupation qui ne retient pas ou ne ramène pas le vivant, d'une façon ou d'une autre, à son écran de télévision : le Spectacle a organisé un nombre suffisant, et assez coûteux, de distractions pour que celles-ci, désormais, puissent être décrétées obligatoires sans que ce décret soit scandaleux. Tout autre genre de divertissement est un irrédentisme à effacer, une perte de temps et d'audimat.
... Toutes les délations deviennent héroïques. Aux Etats-Unis, pays des lawyers en délire, les homosexuels de pointe inventent l'outing, forme originale de mouchardage qui consiste à placarder à tour de bras des photos de types connus pour leur homosexualité " honteuse ", avec la mention " absolute queer " (parfait pédé). On les fait sortir de leur secret parce que ce secret porte tort, dit-on, à l'ensemble du groupe. On les confesse malgré eux. Plus de vie privée, donc plus d'hypocrisie.
... Transparence! Le mot le plus dégoûtant en circulation de nos jours! Mais voilà que ce mouvement d'outing commence à prendre de l'ampleur. Les chauves s'y mettent, eux aussi ils affichent à leur tour des portraits, des photos de célébrités qu'ils accusent de porter des moumoutes (pardon, des " compléments capillaires") ! On va démasquer les emperruqués qui ne s'avouent pas! Et pourquoi pas, après ça, les porteurs de fausses dents, les bonnes femmes liftées, les cardiaques à pacemakers? L'ennemi héréditaire est partout depuis qu'on ne peut plus le situer nulle part, massivement, à l'Est ou à l'Ouest.
... " Le plus grand malheur des hommes, c'est d'avoir des lois et un gouvernement", écrivait Chateaubriand. Je ne crois pas qu'on puisse encore parler de malheur. Les jeux du cirque justicier sont notre érotisme de remplacement. La police nouvelle patrouille sous les acclamations, légitimant ses ingérences en les couvrant des mots " solidarité ", "justice", "redistribution". Toutes les propagandes vertueuses concourent à recréer un type de citoyen bien dévot, bien abruti de l'ordre établi, bien hébété d'admiration pour la société telle qu'elle s'impose, bien décidé à ne plus jamais poursuivre d'autres jouissances que celles qu'on lui indique. Le voilà, le héros positif du totalitarisme d'aujourd'hui, le mannequin idéal de la nouvelle tyrannie, le monstre de Frankenstein des savants fous de la Bienfaisance, le bonhomme en kit qui ne baise qu'avec sa capote, qui respecte toutes les minorités, qui réprouve le travail au noir, la double vie, l'évasion fiscale, les disjonctages salutaires, qui trouve la pornographie moins excitante que la tendresse, qui ne peut plus juger un livre ou un film que pour ce qu'il n'est pas, par définition, c'est-à-dire un manifeste, qui considère Céline comme un salaud mais ne tolérera plus qu'on remette en cause, si peu que ce soit, Sartre et Beauvoir, les célèbres Thénardier des Lettres, qui s'épouvante enfin comme un vampire devant un crucifix quand il aperçoit un rond de fumée de cigarette derrière l'horizon.
... C'est l'ère du vide, mais juridique, la bacchanale des trous sans fond. A toute vitesse, ce pseudo-monde en perdition est en train de recréer de bric et de broc un principe de militantisme généralisé qui marche dans toutes les situations. Il n'y a pas de nouvelle inquisition, c'est un mouvement bien plus subtil, une montée qui sourd de partout, et il serait vain de continuer à se gargariser du rappel des antiques procès dont furent victimes Flaubert ou Baudelaire : leur persécution révélait au moins une non-solidarité essentielle entre le Code et l'écrivain, un abîme entre la morale publique et la littérature. C'est cet abîme qui se comble chaque jour, et personne n'a plus le droit de ne pas être volontaire pour les grands travaux de terrassement. Qui racontera cette comédie? Quel Racine osera, demain, composer les Néo-Plaideurs? Quel écrivain s'échappera du zoo légalitaire pour en décrire les turpitudes?
1992
(1) Il va sans dire que le phénomène étudié ici a connu dans tous les domaines, depuis 1992, une extension prodigieuse qui ne semble pas près de s'interrompre. Il va sans dire aussi que les exemples que j'avais choisis, a l'époque, valaient pour bien d'autres qu'il était préférable (qu'il est encore, qu'il est plus que jamais préférable) de taire. Seul compte, en définitive, et comme toujours, le fait d'avoir vu la question alors qu'elle n'en était qu'aux prodromes de son sinistre développement (avril 1997).
Extrait de "Exorcismes Spirituels I"
PHILIPPE MURAY
© 1997 Les Belles Lettres
J'allais demander pourquoi SD pas HD, et la HD vient juste d'arriver...
Scuse, hein ?
Bon, allez, je visionne.