Insurgés de papier, likeurs du bijoutier : tous des zombies !
Si la rentrée sent la poudre ce n’est pas seulement dû à l'hypothèse insurrectionnelle, dont on a décrit l’invasion dans les romans de la rentrée et les essais des grands fâchés. Face à la montée de ce motif, comme en miroir, se tient «la montée du vote FN». Celle-là aussi compte, et se compte, sous la forme d’un sondage annonçant les intentions de vote pour le Pen aux municipales à 16% : sont-ce là deux camps qui s'affrontent déjà ? ou bien des armées de zombies se faisant face dans les nuées du fantasme ?
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Derniers commentaires
La France s'est réveillée un matin et le Front national, déjà règlementaire, était presque majoritaire.
J'ai repensé à mes amis d'avant, qui, dans les dîners branchés, quand je leur parlais de mon groupe et d'autres mouvances antifascistes, me répondaient, comaptissants : "Mais... Tu n'es pas un peu parano, obsédée par les fascistes ? Ils sont archiminoritaires, Landra." Juste parce qu'ils ne voyaient pas l'insoupçonnable en costume nickel.
Et qu'ils attendaient des skins rasés aux mâchoires défoncées.
On est en 2003. La france ouvre un oeil un matin somnole toute la journée et sous anésthésie prolongée, elle se penche vers l'extrême droite et s'endort aux pieds de la Loi la Police, pendant que des ministres archimajoritaires en costume nickel passent des contrats sur les sales gueules qui ne leur reviennent pas, étrangères tziganes pas claires suspectes d'insécurité intérieure.
J'ai fini aujourd'hui le premier roman de Lola Lafon, découverte sur le site grâce à Judith. Voilà un extrait de la fin de son roman.
Je lis des idées intéressantes dans votre questionnement et les commentaires.
Comme j'ai constaté que les questions sont parfois plus intéressantes que les réponses apportées, je vous propose quelques interrogations suggérés par votre article.
Le FN comme une menace est-ce un fantasme ? Circulez y a rien a voir ?
Concevoir un changement du rapport de force politique est-ce un fantasme de zombies ?
Le vote est-il encore un moyen de le faire où perpétue t-il le modèle en place ? Et quel vote ?
Emmanuel Todd, dis dormez tranquille et Bernard Stiegler agite l’épouvantail comme d’autres ils expriment leur point de vue, OK.
Quelles sont leurs motivations, quelle est leur réalité, c’est justement ce qui est intéressant.
Comment les médias présentent, étoffent le point de vue FN ? Abordent –elles les évènements par le filtre FN ?
Et puis, le fantasme est-il forcément négatif ? Comment prendre ce point de vue en considération ?
N’est-il pas aux prémices de l’action ? Ne peut-il déterminer les choix ?
En tout cas il n’est pas forcément incompatible avec de futures actions.
Il relève de la pensée, d’un désir, d’une observation. Subjectif ou sous influence. Comment faire la part des choses, fantasme ou réalité ?
Pourquoi minimiser ce que chacun constate : l’étouffement d’une idéologie de gauche qui défend l’idée d’une contribution commune à l’essor de notre société (qui paie les charges sociales et les impôts) et la valorisation quasi permanente de l’idée d’une séparation des responsabilités sociales (patronales, salariés, accompagnements des populations venues d’ailleurs) ? Ou se situe le FN, alors ?
Le gouvernement est-il de gauche parce qu’il dit qu’il est de gauche où est-ce un fantasme ?... ;D
Question du père :
Ces djeunes diplômés, futurs cadres sup de l'administration, futurs enseignants en lycée, classes prépas et/ou universités, sont-ils définitivement passés du côté obscur de la Force ?
Réponse du fiston : je ne crois pas... ils ont réagi émotionnellement sans réfléchir aux conséquences possibles de leur geste de soutien au bijoutier. Le père ajoute : "ni à la signification sociopolitique que d'aucuns ne manqueraient pas d'attribuer à cette démarche spontanée et naïve."
On appelle ça "de l'irresponsabilité citoyenne" ou encore "de l'inculture politique" non ? Comme quoi faire de longues études ne protège pas toujours des idées courtes !
:-(
J'ai mal à mon world...
Je me rends compte de plus en plus, et ça me semble être ça la vraie sagesse, que c'est la personnalité de chacun qui va faire son adhésion à telle ou telle théorie prospective. Personnellement, je suis intrinsèquement un zen, un immobile qui prend le temps (ce qui explique pourquoi je me sens si souvent en décalage avec le 'monde de l'information' en perpétuelle agitation), mais aussi un confiant en l'intelligence de l'homme qui le mène forcément à rechercher le bien et la paix à moyen terme : je ne peux donc que me sentir proche du feeling emmanuel-toddien qui ressent comme une évidence que le monde, en gros, devient de plus en plus "raisonnable" par l'accès à la culture et que nous ne sommes plus au temps des envies sanguinaires à grande échelle. Je trouve toujours stupéfiantes les positions à la Stiegler qui me semblent être des pathologies d'inquiet, d'angoissé maladif voire hypocondriaque, comme s'il fallait toujours être dans le mouvement de défense à une menace qui serait forcément visible et concrète, mais à la fois c'est tout à fait cohérent avec sa personnalité et son parcours.
Comme ça a été dit plus haut, le seul apocalypse prochain est écologique, même s'il ne se voit pas encore parfaitement. S'en imaginer d'autres, c'est repousser sans cesse plus loin le vrai problème. Ce sont les structures de base qu'il faut changer, tout le monde le sait mais préfère s'occuper de ce qui défile sous son nez sur son fil d'actualité (voilà pourquoi je ne crois absolument pas à une "civilisation numérique" souhaitable, surtout pas !).
Non que vos idées ne soient pas intéressantes, mais votre façon de tout associer, zombies, FN, l'insurrection qui ne vient pas, et j'en passe et d'en faire une salade russe, ou autrichienne à la sauce Freud, ou niçoise à la sauce Facebook, me dépasse.
Juste deux remarques : la première à propos du FN, parce que le plus important n'est pas le nombre de votes pour le FN, parce que ça ne varie que très peu, ce qui est important, c'est le nombre de personnes qui va voter pour d'autres que le FN. Parce que mécaniquement, si très peu de monde va voter, le score du FN, dont les électeurs sont motivés, devient plus important et peut faire une énorme différence.
Et je suis persuadée que c'est sur ça que ça va jouer.
La seconde, c'est qu'un zombie, ça n'a pas d'émotion, ça n'a que la volonté de nuire aux vivants.
Or, je pense que les facebookés qui ont liké en faveur du bijoutier assassin de Nice, l'ont fait justement sous le coup de l'émotion. Ils l'ont fait uniquement parce qu'ils sont des êtres humains.
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"entre 34% et 40%, il y a 6% d'écart". Non. Il y 6 POINTS d’écart, ce qui a peu de sens, puisque ce n'est pas la même chose de passer de 6 à 12% (double le nombre de gens concernés, soit +100%) que de passer de 94 à 100% (+6.4%).
En réalité, de 34 et 40%, il y a donc une augmentation de plus de 16%.
Beaucoup parlent de changements : l'impression d'une radicalisation, d'une parole libérée, d'un état "post" révolutionnaire/réactionnaire de la société.
Pour ma part je ne vois qu'un nouvel éclairage/éclaircissement sur les multiples identités de la France.
Comme beaucoup ne gardent de 68 que les changements et les idées "libertaires"... alors qu'une autre (d'autres) France existait en parallèle, bien présente, une France plus "conservatrice", plus peureuse... nous avons tendance a nous voiler la face et à ne tirer des événements que la moelle qui nous satisfait.
La parle n'est pas davantage libérée... elle résonne simplement avec plus de liberté. Nous sommes victime d'un mégaphone géant qui "crie" certaines paroles et en masque d'autres, au gré des événements.
Il n'y a pas plus de mécontents, de réactionnaires, de conservateurs, de racistes : tous étaient là, depuis longtemps... mais leur parole est "entendu, la parole est imposée.
Nous pouvions vivre tapis avec nos idéaux, notre vision de la France. Nous pouvions n'écouter que nos amis, nos proches, ceux avec qui nous partagions les même idéaux. Aujourd'hui l'AUTRE nous explose à la gueule, l'AUTRE nous est imposé.
Je suis positif parce que j'arrive encore à croire qu'il y a possibilité de changements... lucide en sachant qu'il me faudra toujours tenir compte de celui qui n'est pas de mon avis... la route est longue.
Je suis bien d'accord, ces zombis comme des avatars, peuvent montrer l'exemple, décomplexer la droite (ou la gauche suivant le cas)...les médias sont aussi d'excellentes caisses de résonnance. Je me souviens, juste avant la présidentielle de 2002, la télé nous montrait tous les soirs cet homme qui avait perdu sa maison. Avatar? pas tant que çà. Le sentiment d'insécurité était partout même dans les petits bourgs tranquilles, les voitures de ma rue bien tranquille ont été cambriolées quatre fois. Jamais plus depuis. A l'époque, il s'agissait de faire voter à droite je suppose. L'Egypte est un exemple en vrai grandeur de l'arrivée au pouvoir des extrémistes, à partir d'un soulèvement populaire. Les médias informent et manipulent, sélectionnent, renforcent, déforment des tendances. Les médias le font ils "à l'insu de leur plein gré" ou sur commande? Quand François Fillon appelle à voter FN plutôt que PS, il ne compte pas sur les zombis médiatiques mais sur de vrais électeurs. En France, on ne va pas renverser les dictatures démocratiques "en vrai", mais on peut commencer à le faire sur le papier ou sur face book (quoique là, il paraît que ce sont des machines qui votent!). Plutôt que zombis, j'aurais préféré avatar. Derrière l'avatar, il y a un joueur.
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OK, ça peut paraître brutal comme ça, mais c'est réellement l'impression qui m'est restée à la fin de cette chronique. Le FN et les aspirants révolutionnaires? Les extrêmes et leur cortège de fantasmes? On traite ici d'épiphénomènes, qui plus est locaux, qui plus est déjà commentés jusqu'à saturation.
Regardons simplement l'histoire récente, depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ces deux forces n'ont joué que des rôles ponctuels, sur des transformations marginales de la société. Même Mai 68, événement considéré comme majeur, notamment par son impact sur la décalcification des relations sociales, n'est qu'anecdotique par rapport à l'ampleur du bouleversement qui serait nécessaire pour dépasser notre modèle actuel. Sur la même période, l'accélération libérale en politique économique est bien plus significative, a bien plus de conséquences.
Cette impuissance politique fondamentale se prolonge dans les remous récents. Les Indignés: sympathiques, médiatiques, inopérants. La récente vague islamophobe: révoltante, irritante, inopérante. Je ne pense pas que ce soit une question de poids, c'est-à-dire de masse critique pour amorcer une opération de mutation. Je pense plutôt que les combats proclamés par ces groupes sont périphériques. Même le plus colérique des gauchistes n'envisage au fond qu'un ajustement à la marge. J'estime que tout vient d'une mauvaise définition du "système", raison pour laquelle je n'aime pas utiliser ce mot. Il nous donne l'impression d'embrasser une globalité, comme un équivalent social de "l'univers", alors qu'en réalité personne ne se donne la peine de définir ce qu'il veut dire en l'employant. Et en analysant ses usages, on s'aperçoit que son champ ne recouvre de fait qu'une superstructure sociale sans réelle importance dans la perspective d'un changement de paradigme. Le mot "système" laisse dans l'ombre une très large part de non-dit, et une plus large part encore d'impensé. Les extrêmes cités dans cette chronique sont encore très proches du centre, et il faut changer d'échelle pour que le débat devienne pertinent.
Au-delà, des réflexions de fond existent: dans le fourmillement des "alter", chez les fondateurs et penseurs de l'écologie politique, dans les essais et dans les expériences anarchistes. Seulement, là aussi, pour quel effet? Même appuyé par des données objectives aussi solides que celles produites par le GIEC, pour donner un exemple éclatant, aucun courant de pensée n'a pu infléchir notre trajectoire actuelle.
A ce stade, je vois donc trois possibilités:
-Mon analyse est bancale et aveugle, et la révolution, qu'elle soit rouge, brune ou verte, est pour demain
-Nos questionnements ne sont pas encore assez aboutis, pas assez radicaux, et il nous faut encore creuser avant de pouvoir réinventer
-Pas d'espoir, du moins dans l'immédiat
Cette dernière remporte mon suffrage personnel. C'est peut-être dû à un manque d'imagination. Néanmoins, je constate que les lignes de force qui nous gouvernent trouvent leur source dans des pôles en-dehors de notre contrôle. Et quand je dis "notre", j'inclus même les élites économiques et politiques. Ce qui me frappe c'est l'absence actuelle de rêve collectif. Il existe des initiatives limitées, des projets privés plus ou moins fous (colonisation de Mars, transhumanisme, groupes autogérés...) mais rien n'émerge à l'échelle de la société. Nous sommes portés par la vague, et nous ne trouvons pas le moyen de reprendre le contrôle. Peut-être est-ce impossible, parce que cela demanderait d'agir sur des facteurs intangibles liés à la nature humaine. Peut-être est-ce dû aussi à notre niveau de puissance opérationnelle: nos "mauvais penchants" auraient trouvé des outils, notamment technologiques, pour se déployer à l'échelon planétaire, et le phénomène serait irréversible. Peut-être sommes-nous condamnés à attendre une rupture sans pouvoir la provoquer ni l'éviter, avant de reprendre la main.
Bien sûr, il faut citer la quatrième des trois possibilités: celle à laquelle je n'ai pas pensé.
Je termine par une remarque d'abonné-éternel-insatisfait: personnellement, je préfère lorsqu'@SI se fait l'écho des grands silences plutôt que des grands vacarmes.
Bref, cette chronique n'est pas intéressante, mais elle m'a quand même donné assez de grain à moudre pour pondre une tartine. Merci, donc :-)
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Donc le panurgisme médiatique attire l'attention des "gens" (gens étant là utilisé comme terme générique à tous ceux que ne fréquente pas cette élite éditocrato-journalistique) sur ce qui est un détail... Et à force de commentaires négatifs, finit par convaincre ces mêmes "gens" à aller voir de plus près ce qui est décrié par cette "majorité".
En plus de Todd, il en est un autre qui n'a pas peur de La Pen, c'est Mélenchon. Parce qu'il a pris la peine de décortiquer le programme du F.N. depuis longtemps et de dénoncer tout ce qui n'y figure pas.
Pour s'informer, il suffit aussi d'aller regarder les quelques résultats passés de quelques gestions F.N. dans quelques villes du Sud-Est : catastrophiques ! Et ça, "on" oublie d'en parler.
J'adhère totalement au début de votre article.
En particulier sur l'excitation que peut procurer la possibilité du chaos.
En revanche, déshumaniser est une terrible, erreur. Rien au monde ne peux retirer à qui que ce soit son humanité.
Un zombie est une machine de chair sans humanité.
Ou, selon Romero, un damné qui, l'enfer étant trop plein, doit subir sa peine sur Terre. Bref un corps sans âme.
Vous suggérez que les électeurs extrémistes fantasment peut-être la réalité.
J'estime que déshumaniser l'adversaire est le pire, le plus libérateur et le plus destructeur des fantasmes.
Tu as des antennes, tu es une sorcière : et tu es si jeune, avec la naïveté qui accompagne cet âge…
Oui, notre société est foutue, l’odeur de poudre se respire à chaque coin de rue (ou il y a toujours des flics pour faire du délit de sale gueule ou les poches de l’automobiliste de passage) !
Mais nous ne savons ni où, ni quand, ni comment ça va péter…
La suite par mail.
Cependant les statistiques électorales ne sont pas tout.
Le contexte politique et idéologique s'est fortement dégradé depuis les années 1980. Plusieurs présidents successifs ont fait montre de leur impuissance et tous ont renié rapidement le programme sur lequel ils avaient été élus. Si le socialisme ne se portait déjà pas très bien en 1988, le libéralisme a montré depuis plusieurs années qu'il n'est pas la solution de rechange comme le prétendait Chirac en 1988 ou Sarkozy en 2007.
En 1988, le sentiment pro-européen était majoritaire en France, et plus vous étiez jeune, plus vous étiez pour l'Europe : ce sont les jeunes qui ont "sauvé" le traité de Maastricht en 1992... Aujourd'hui, il y a une hostilité majoritaire et profonde non seulement contre l'Europe telle qu'elle se construit (ça on l'avait vu en 2005), mais de plus en plus contre l'Europe tout court (qui voit encore fleurir sur nos murs le slogan de 2005 : "Pour une autre Europe" ??). Et cette fois, ce sont les nouvelles générations les plus antis.
En 1988, le FN était le parti d'un type sulfureux et incontrôlable qui venait de faire un tollé avec son "point de détail" de l'histoire, en référence aux chambres à gaz de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, le FN, bien aidé par les médias, a entrepris une vaste entreprise de re-looking, a ripoliné son discours de façade, a recruté des jeunes ambitieux. Bref, il se "recentre" comme un grand parti populiste potentiellement attrape-tout. On a autour de nous en Belgique, en Hollande, en Suisse, en Autriche, des cas de partis populistes qui ont ainsi atteint jusqu'à 40 % des voix dans des scrutins (N-VA en Flandre) ou qui sont devenus incontournables pour gouverner le pays (FPÖ en Autriche).
Et puis l'histoire est bien le dernier endroit où l'observation d'un phénomène du passé permet de conclure à sa répétition à l'identique dans l'avenir. Au contraire, les historiens de l'histoire contemporaine guettent souvent les points de basculements pouvant expliquer des engrenages lourds de conséquence : l'année 1905 (1GM), les années 1930-1933 (2GM), les années 1975-1980 (chute du communisme), etc...
Pour moi, un point de basculement pourrait être l'effondrement ou la stagnation d'une gauche alternative au profit d'un parti populiste venu de l'extrême-droite, attrape-tout, y compris de sympathisants venus de cette gauche-là... L'amertume contre les institutions européennes, contre le social-libéralisme, la crise qui ne faiblit pas et la souffrance sociale endémique, le doute croissant dans les solutions de "gauche", tout cela me fait dire que nous sommes peut-être déjà dans ce point de basculement. Souvenons-nous de la campagne de 2012, du bras de fer FdG-FN proclamé par Mélenchon et largement perdu, y compris dans la symbolique ville populaire d'Hénin-Beaumont.
Dommage en effet, elles (les télés) auraient ainsi pu zoomer sur l'émission "Place de la toile" (Xavier de Laporte/France culture) dans laquelle Daniel Schneidermann ne nous a pas dit.si @si avait fait son choix entre Parti de gauche, Front de gauche et Parti communiste français. Quel teasing!
Donc dormez en paix, brave peuple de droite et de gauche:les français sont des crétins qui croient tous les bobards électoraux et ne tiennent absolument pas rigueur aux hommes politiques de leurs trahisons.
En fait, la "vague bleu marine" est juste un truc inventé par des journaux en mal de sensationnalisme.
Donc la meilleur chose à faire est d'oublier ce danger imaginaire.
Et si par extraordinaire quelques succès électoraux devaient advenir, ils seraient évidemment dus à des circonstances purement circonstancielles, donc [large]PAS DE PANIQUE[/large]1.
1(c) Douglas Adams
Dans le genre moins stressé que Stiegler il y a aussi l'analyse de Wievorka qui est présenté comme un "spécialiste du FN" sur fr. inter.fr et a commis récemment un livre sur le sujet.
Merde alors, vous êtiez où en 2002 Monsieur Todd ?
Avec 15%, on peut foutre la merde durablement et ce n'est pas être paranoïque que de le souligner, ce n'est pas jouer avec ses peurs, c'est juste avoir un peu de mémoire.
yG
Rien de plus, donc que de la littérature
Qui peut donner de petits frissons aux intellectuels bobos *
Et c'est tout.
*J.B., le Monde des livres, a frissonné
[quant au fond, faudrait commencer par relire l'Idéologie allemande (K.Marx)]
Bon, en fait, vous me convaincrez assez facilement que du point de vue électoral, pas du tout sûr qu'on ait effectivement ce raz-de-marée FN.
Bizarrement, dans cette vidéo (débat avec Todd sur médiapart), Stiegler tient une position sensiblement différente. Il précise bien (et étrangement ça entre en contradiction avec l'entretien sur l'express : a-t-il picolé avant l'interview ? Se lance-t-il trop facilement dans des illusions lyriques ? Le/la journaliste a-t-elle "arrangé" les propos ?) que ce sont les idées d'extrême-droite (et non le parti FN) qui vont devenir majoritaires, au-delà des partis et des résultats électoraux. C'est plus nuancé, et là je dois dire que ça me convainc plus - d'autant qu'on sort de cinq ans d'un régime pas si éloigné que ça de l'extrême-droite.
Une fois dit ça, on retourne en effet à la fatigue (ou souffrance) généralisée dont je parlais sur l'autre fil. Et là, vous pointez du doigt un truc fondamental : il ne faudrait pas que les fantasmes de lutte contre des épouvantails nous fassent oublier l'essentiel que sont les luttes sociales - en particulier, actuellement, l'organisation du travail. Je ré-insiste (oui, lourdement, bon, hein) sur Christophe Dejours, dont voici une conférence : la souffrance au travail, actuellement, est un facteur majeur de souffrance dans la société en général (Dejours parle de la "centralité du travail", au sens où ce qui se passe au travail se reflète et se répand dans la société toute entière, jusque et y compris dans l'éducation des enfants).
ça ne marche plus...
Mais, nombriliste que je suis, pinailleur à mon heure, je dois reconnaître que cet article m'a beaucoup plu. Comme habituellement je ne fais que critiquer (parfois de façon constructive) ce que je lis, je me disais qu'il serait aussi bienvenu de signaler quand je n'ai rien à dire, parce que c'est juste bien, et que même si cela va de soi, c'est quand même agréable de le (d/l)ire.
PF