Islamisation : "une enquête de journalistes n'est pas une enquête de sociologues"
Sujet brûlant : l'islamisation en Seine-Saint-Denis. Voici une enquête sous une forme inhabituelle. Si elle est signée par deux stars de l'investigation, elle est menée sur le terrain par cinq étudiants du Centre de formation des journalistes. Enquête inhabituelle aussi parce qu'elle se veut à l'écart de toutes les idéologies, ni islamophobe, ni islamophile. Mais l'idéologie ne se cache-t-elle pas parfois dans les détails ou les formulations ? Pour en débattre, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, tous deux journalistes d'investigation, et Célia Mebroukine, une des enquêtrice du livre intitulé " Inch'Allah, l'islamisation à visage découvert". (Fayard)
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Merci pour l'émission et surtout merci à Lynda Zerouk qui a fait un formidable travail et livré une véritable leçon de journalisme. Dommage que ses interlocuteurs n'aient pas paru prêts à l'entendre. En tout cas elle m'a permis de découvrir Davet et (...)
J'ai regardé l'émission. C'était pénible mais je remercie Daniel Schneidermann et l'équipe de d'@si de nous l'avoir proposé. J'ai voulu savoir s'il y avait quelque chose d'intéressant au-delà du titre racoleur du livre. Et on peut dire que non. Danie(...)
Tout d'abord félicitations à Lynda qui a fait, je trouve, une prestation remarquable et peu facile face à notre duo du Monde (surtout Davet) qui a toujours la même défense insatisfaisante.
Quant à nos deux zozos (qui restent des journalistes qui(...)
Derniers commentaires
Personne n'est parfait même quand on veut faire du bon journalisme aux antipodes de ce que l'on voit et entend sur les plateaux-télés tel que le font Messieurs Davet et Lhomme. Et j'ai assisté aussi à une excellente émission avec des intervieweurs sans concessions comme la plupart du temps. Cela console un peu en ces temps d'hystérisation, d'anathèmes jetés, de contre-vérités à la pelle, de manipulations politiques concernant ce thème.
Ils se cachent tellement derrière leur petit doigt...
Cocasse de se dire que les élèves auraient peut-être fait un meilleur travail mais moins repris dans les médias s'ils n'avaient pas écouté davet et lhomme... on espère qu'au moins ils ont partagé les sous.
mlkk
Bonjour,
Cela pourrait être drôle, si ce n'était tragique...
J'en ai l'intuition, et j'ai deux sources qui prétendent que le soleil tourne autour de la terre. J'ai envoyé mes équipes sur le terrain, pour observer les faits et rien que les faits...Pas de spécialistes du sujet surtout (Astrologues ici, mais sociologues dans le texte...)Et l'intuition que j'avais, corroborée par des sources multiples et validées par des observations empiriques de terrain, devient un fait ayant désormais statut de vérité... Et pourtant il tourne !
Mais j'ai une seconde intuition, un nouvel angle : il y a islamisation des quartiers populaires (pas des autres?), et donc j'enquête...
De plus, éviter les généralisations hâtive : "islamisation " du barbeuk police = islamisation de tous les barbeuks = signe de l'islamisation de la société. J'ai vu un chat noir, donc tous les chats sont noirs...
Bigre, en page 9 ? Cela donne vraiment envie de lire l'ensemble. Et nous parlons du top de l'investigation au Monde?
Très faible, vraiment.
Lynda, bravo.
Un simple petit prof de SES en lycée de province.
Tweet de Célia Mebroukine : Le Bondy Blog cherche à tout prix à décrédibiliser notre livre "Inch Allah". Ils vont même jusqu'à publier la tribune d'une femme dont le discours extrême va à l'encontre de leur propre ligne éditoriale. On réagit.
La femme en question est Martine Roman, responsable administrative des masters d'histoire de l'Université Paris-8, auquel un chapitre est consacré, la présentant, selon elle, comme un personnage négatif, caricatural.
Sans entrer dans la polémique qui les oppose, cet extrait d'interview (qui ne figure pas dans le livre) donne une idée de ses prises de position :
Des femmes crèvent dans le monde entier, ces connasses là elles sont avec leur voile et le cul à l'air avec leur jean moulant. Quand je sors et qu'il y en a qui gueulent, elles se comportent de manière très impudique. On est mal à l'aise face ça. Elles le savent très bien. Des filles d'Algérie disent qu'il y a plus de voilées à Paris-8 qu'en Algérie.
Le genre de propos que Nassira al Moaddem, directrice du Bondy Blog que DS avait invitée dans une de ses émissions, condamne habituellement avec vigueur. Mais les faussaires du BB sont prêts à toutes les compromissions pour parvenir à leurs fins.
Martine Roman, responsable administrative des masters d'histoire de l'université Paris 8, a un chapitre dédié dans le livre "Inchallah", l'islamisation à visage découvert, coordonné par les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Elle dénonce, dans un droit de réponse qu'elle nous a fait parvenir, « une manipulation » et un travail qui fait fi de toute « déontologie».
En octobre 2017, j’ai reçu un appel d’Ivanne Trippenbach (jeune journaliste, co-auteure de Inch’Allah, ndlr). Elle se recommandait de Fabrice Lhomme qui lui avait donné mes coordonnées. Je le connaissais, je ne me suis pas méfiée.
Très vite, j’ai été heurtée par sa manière de procéder et compris le parti pris sous-jacent. La tonalité insistante, ses questions insidieuses m’ont alertée
Dans cette conversation à bâtons rompus, que je supposais préalable à une enquête de terrain à Paris 8, j’étais sensée lui donner quelques indications. Très vite, j’ai été heurtée par sa manière de procéder et compris le parti pris sous-jacent. La tonalité insistante, ses questions insidieuses m’ont alertée.
J’ai par la suite confirmé mon refus de toute discussion ou rencontre ultérieure
Force m’est aujourd’hui de le constater, dans l’entreprise de MM. Davet et Lhomme, il fallait un personnage négatif à dénoncer. Peut-être s’agissait-il pour eux de se dédouaner et pour cela d’épingler des jugements « excessifs ». Ils ont construit un personnage odieux, peu fiable, auquel il me fallait correspondre. A l’évidence, la jeune journaliste avait eu préalablement un portrait de moi caricatural. Le féminisme m’était imputé à charge, tout comme mon expérience de Vincennes de 1976 à ce jour. Tout était surinterprété tendancieusement. Heurtée par la démarche, j’ai fermement dit : « Arrêtez de me poser des questions, venez sur le terrain faire votre enquête, je ne veux plus vous parler ». J’ai par la suite confirmé mon refus de toute discussion ou rencontre ultérieure.
Au début de l’année 2018, j’informai Fabrice Lhomme de ma décision, il m’annonça alors que le projet sur le 93 était abandonné.
Depuis, aucune nouvelle, jusqu’à la parution du livre que j’ai apprise par des amies.
J’ai été saisie par la désinvolture et le cynisme des deux auteurs qui, tranquillement, me livraient en pâture à la réprobation générale. Il était plus aisé de cibler une personne, une « secrétaire » (réflexe de classe ?), désignée comme « très isolée » qu’on tentait de disqualifier, que de faire une enquête auprès de collectifs, d’enseignants, de personnels, de syndicalistes parmi les milliers d’acteurs de Paris 8.
Et de fait, les premières conséquences ne se sont pas fait attendre : plusieurs réactions déjà dans le milieu universitaire et sur des sites d’information. Certains ont cru nécessaire de m’apporter leur soutien, d’autres de me manifester leur réprobation.
Surprise également à la lecture de la description minutieuse de mon aspect physique. Je n’avais jamais rencontré la journaliste !
Surprise également à la lecture de la description minutieuse de mon aspect physique, de mon profil psychologique, idéologique, Jusqu’à la tonalité de ma voix supposée tremblante « entre colère et anxiété ». Quelle précision ! Seul problème : je n’avais jamais rencontré la journaliste !
Depuis quelques jours et la parution du livre, je me trouve dans l’obligation de m’expliquer, de rétablir les faits, de justifier même mes options féministes que je ne renie en aucun cas.
Je suis outrée que des journalistes de renom s’octroient tant de facilités à mes dépens.
J’ai pour habitude d’assumer mes convictions, mes propos, encore faut-il qu’ils ne soient pas dénaturés, utilisés à des fins qui me sont étrangères.
Je suis outrée que des journalistes aient perdu à cette occasion tout sens de la déontologie ou de l’éthique. Cette entreprise de manipulation s’apparente à un abus de confiance
« Lançeuse d’alerte », « féministe laïque », soixante-huitarde attardée… Dans la typologie sommaire, voire les stéréotypes des Davet – Lhomme, je refuse la place qu’ils prétendent m’assigner. Je suis outrée que des journalistes aient perdu à cette occasion tout sens de la déontologie ou simplement de l’éthique. L’un des deux faisant en outre partie de mes connaissances, cette entreprise de manipulation s’apparente à un abus de confiance.
« Une enquête spotlight » ? Une entreprise politique ou idéologique ? Commerciale ? Si j’en juge par le chapitre Paris 8, il n’y a eu ni enquête ni terrain.
Martine ROMAN, responsable administrative des Masters, département d’histoire de l’université Paris 8
Entretien (paru sur le site Mizane) avec Julien Talpin, sociologue chargé de recherche en sciences politiques au CNRS, co-directeur avec Marwan Mohammed de l'ouvrage "Communautarisme ?" punlié au PUF / La vie des idées.
Il répond, d'une certaine manière, à Davet et Lhomme ( il est d'ailleurs question de la démarche qu'ils revendiquent, "des faits, toujours des faits", à la fin de l'interview ). Démarche scientifique, interrogations épistémologiques autour du très décrié "communautarisme". A lire absolument !
http://www.mizane.info/julien-talpin-il-y-a-toujours-derriere-la-norme-un-rapport-de-force-qui-la-definit/?fbclid=IwAR3DNM8KHYgUlT0jK3vab7QPsRVd6HJWAeq1vtWZ_fdT03TFTpbwe8PD47w
"Le travail réflexif des sciences humaines devrait nous mener, en tant que chercheurs, à objectiver nos propres présupposés ou a priori ou nos biais pour aller les confronter avec le réel factuel que l’on veut décrire.
Si l’on prend comme exemple le livre des journalistes Davet et Lhomme, « Inchallah », leurs auteurs ont expliqué avoir voulu décrire les faits et rien que les faits.
Il est intéressant de constater comment leur manière de décrire les faits est chargée elle-même d’a prioris qui sont autant de prescriptions implicites, dans le choix des termes ou du cadrage des faits qu’ils présentent.
En ce sens, ces journalistes mélangent bien les niveaux descriptifs, analytiques et prescriptifs."
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Exploitation économique et journalisme paternaliste
Je vis au Bourget (93). Mes filles vont à l’école ici.
Merci infiniment à Lynda Zerouk, je souscris à tout ce que les autres abonnés ont écrit.
Quelle sagacité, quel mordant, quelle persévérance ! Mille fois merci.
Je ne regarde plus Davet-Lhomme comme avant. En quoi valent-ils mieux que l’éditocrate moyen de lémédias, dont ils prétendent se démarquer par leur ronflant titre de responsables de l’investigation au Monde ?
Pas merci à Daniel, qui à la toute fin a fait du Davet-Lhomme-qui-en-remontre-aux-petits-jeunes-qui-débutent en sortant lui-même, et obséquieusement, dans la dernière minute de l'émission le mot "procureure" à l'endroit de Lynda. Comme pour s’excuser auprès de Davet.
Il devait sans doute être inquiet de la tournure de la discussion et de l'éventualité que les deux rock-stars ne remettent plus les pieds chez lui... C’était inutile de la part de Daniel, discréditant et dégradant pour Lynda, pour ne pas écrire le pire de ce que je pense.
Pour Daniel également : dommage de ne traiter le point essentiel, à savoir la relation maître-élève, qu’à 6 minutes de la fin. C’était le bon angle pourtant et le seul qui m’intéressait. Mais le dispositif rendait cela délicat (Célia littéralement encadrée par les deux mâles-cinquantenaires-blancs), présence de 2 briscards pour 1 seule jeune professionnelle. Vous auriez pu commencer à aborder cette question dès le début de l’émission où ont été traités les présupposés de départ à l’égard du sujet. Davet-Lhomme se défendant de tout parti-pris ex ante, ce qui fait réellement pouffer quand on voit les extraits du documentaire où ils imposent leur choix de sujet aux 5 jeunes pros.
Je suis néanmoins rassuré pour ces 5 jeunes gens, qui dans quelques années auront compris comment et pourquoi ils ont été utilisés par deux pseudo-stars du métier et ne voudront sans doute pas gravir les marches de la profession de la même façon qu’eux, en reniant des principes de base.
J’ai regardé l’émission après avoir lu l’article de Faiza Zerouala et Marine Turchi dans Mediapart (qui, elles, l’ont écrit après avoir vu l’émission). Daniel a perdu une occasion de relancer Davet-Lhomme ce que Faiza écrit bien, lorsque Davet a rétorqué à Daniel qu’il n’allait pas non plus traiter du contexte social de la Seine Saint Denis en plus du contexte prétendument islamisé. Alors que la contextualisation était la seule clé d’analyse qui vaille dans notre département, le plus pauvre de France métropolitaine, l’un des plus dynamique démographiquement, celui où on crée beaucoup d’entreprises, etc.
Quid par ailleurs des « bienfaits » de l’islam et de « l’habitus monothéiste » en général dans les départements comme le nôtre, où une grande enquête (HBSC=Health Behaviour in School-aged Children) sur la jeunesse montrait récemment encore que nos ados étaient moins sujets aux conduites à risques que dans les autres départements ?
Enquête ici :
http://mmpcr.fr/wp-content/uploads/2016/12/Premiers-résultats-HBSC-Paris_Seine-St-denis-v2.pdf
Ou ici :
Presse ici :
Autre sujet d’importance passé à la trappe : le « modèle » ou la contrainte économique de l’enquête et son influence sur le résultat final. Davet-Lhomme expliquent au
Davet-Lhomme fanfaronnant qu’il fallait d’abord aller chercher les faits et ensuite voir ce qu’on en ferait ! Alors que c’était tout vu dès le départ. Une contradiction de plus aussi, lorsque Davet-Lhomme prétendent que l’éditeur Fayard devait en avoir pour son argent (Daniel plaisantant même sur les notes de frais des jeunes journalistes ayant visité tous les troquets de Sevran). Tout ceci était téléguidé. Evoquer cette question aurait sans doute mieux éclairé la titraille racoleuse…
Les jeunes pros le comprendront quand leur notoriété soudaine leur permettre, je le souhaite, de travailler avec des journalistes plus rigoureux. Ils auront alors le retour critique nécessaire, j’en suis convaincu.
En outre, Daniel, ça fait en effet deux fois que vous évitez de traiter une question essentielle, celle des ressources et de l’économie du modèle de l’enquête. Hors Série le faisait jadis (émission « Aux Ressources », qui semble avoir changé d’angle).
C’est Snegaroff lors de votre émission @si sur les « journalistes français et D. Trump » qui a glissé une petite perle qui n’a été relevée par personne sur, je cite, « le modèle économique d’un correspondant français à Washington ».
Bref, une émission de plus pour déplorer la zemmourisation ambiante et débilitante et détourner l’attention des réels sujets. Je retourne à ma lecture de mon CQFD marseillais.
Encore merci Lynda. Vous n’aurez pas eu besoin de piger chez Davet-Lhomme pour forger votre esprit critique.
Entièrement d'accord avec l'analyse de Robo.
J'ajouterais que ces deux guignols défendent une vision du journalisme d'investigation viriliste ("je suis pour un journalisme agressif, offensif", "on fait dans le hardcore") parfaitement détestable (mais très répandue).
Pas mal de malaise face au dispositif qui fait de Célia Mebroukine la jeune journaliste encadrée par ces deux zaffreux qui la rappellent à l'ordre et lui indiquent quelle anecdote raconter ("mais on a quand même eu des différends alors vous voyez bien qu'on accepte le débat"). On la sent souvent gênée aux entournures (en tout cas, je me suis sentie gênée pour elle) et ce qu'on voit, en fait de transmission, c'est surtout celle de la langue de bois et de l'exercice contortionniste creux.
une des très rares émissions d'ASI que je n'ai pas regardé entirement, le sujet était intéressant mais finalement les jeunes journalistes ne sont peu ou pas crédités dans le livres ( ils ont fait le sale boulot).
Un petit article de mediapart revient d'ailleurs sur ce livre. https://www.mediapart.fr/journal/france/251018/inch-allah-deux-journalistes-forment-des-etudiants-en-deformant-le-93 (accès abonnés )
.
J'ai trouvé que cette émission ne servait finalement plus qu'à faire parler du livre et finalement assez peu à révéler le travail effectué. Davet and co a vendu sa soupe objectif atteint.
J'ai un gout d'inachevé dans cette émission que je ne saurai clairement identifié mais c'est pas le gout de mon @si habituel indéniablement, celui où j'en sors des fois moins bêtes ,souvent plus informé en tous les cas en ayant pas eu l'impression de perdre mon temps.
Les islamistes du CCIF balancent les comptes Twitter des étudiants journalistes qui on travaillé sur Inch Allah, ce qui entraîne les menaces des habituels intégristes bas du front, certains d'entre eux parlant même de "crime" ! Aux yeux de ces grands démocrates, évoquer les signes d'islamisation en Seine Saint-Denis devrait être puni par la loi. La leur.
Pour ce qui est de l'intérêt du "résultat" de l'enquête (au delà de l'intérêt qu'elle présente pour des étudiants en journalisme qui cherchent à se faire la main sur un sujet "sexy"), tout est dit là :
Je les avais entendu sur France Inter (aussi connue comme RdM, radio de merde…) et ils m’avaient retourné l’estomac.
Après, il faut dire que j’ai eu peur que tout ce qu’ils racontaient eu été vrai.
Maintenant, que je comprends la démarche « journalistique » qui a engendré ce livre, je n’ai plus peur que du racisme qu’il va générer.
En allant sur Wikipédia, il suffit de lire brièvement qui sont ces deux personnages pour ne pas avoir peur de crier « au torchon » !!!
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Pourquoi est-ce qu'on leur attribue l'affaire Clearstream ?
Je trouve que le témoignage de Véronique Decker est très éclairant. À la limite, il serait le seul commentaire au livre que ça suffirait. Merci à Juliette qui l'a cité, merci à Fseg qui a corrigé le lien. Pour moi, "la messe est dite"*
Le procédé qui consiste à interroger benoîtement quelqu'un pour instrumentaliser et trahir son témoignage est... sale. Le faire interroger par de jeunes étudiants non identifiés médiatiquement et peut être de bonne foi pour qu'il ne se méfie pas est encore plus... sssssubtil.
* N'oubliez pas que je suis athée, mais "d'apparence" catholique, qu'il y a des croix et des statues de la vierge partout dans mon environnement, que les rendez-vous se prennent plus souvent "sur la place de l'église" que sur celles de la mairie, sauf quand les deux sont voisines, et que nous sommes dans un pays complètement déchristianisé, où les enterrements se font sans curé, où l'église est vide à 99,9% de son temps, mais où les cloches continuent de sonner l'angélus matin et soir).
"C'est bien" ou "c'est mal" : voilà donc le travail des journalistes ? Aller dans un département montré du doigt et venir faire la liste de ce qui entre ou non dans leur définition de la laïcité ? En effet, les sociologues et les journalistes ne font pas le même travail : vous ne verrez jamais un sociologue tenir un discours moral sur ce qui est "bon" ou "mauvais", mais des analyses sur la façon dont la société fonctionne.
Quant aux faits objectifs qui parlent d'eux-mêmes, franchement, voir des "grands journalistes" dire ça, ça fait mal à voir : énorme effet de cadrage dans leur enquête, et présupposés assumés. Comment parler après de "faits" qu'on va rigoureusement chercher quand on a un tel angle d'attaque ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ces deux apprentis formateurs sont complètement débiles et devraient éviter d’approcher des étudiant-e-s. Former est un métier qui ne s’improvise pas et nécessite des compétences. C’est justement le message de Veronique Decker. Oui, l’instit mal citée dans le livre. Cette dame dit des choses passionnantes lorsque ses propos ne sont pas déformés de manière aussi crasse, honteuse et malhonnête. La voici par exemple sur Mediapart : https://youtu.be/3Q3fPiLlmpo. Merci d’avance de ne plus jamais inviter les deux clowns. Jamais.
Merci pour cette émission. Chapeau bas, Lynda Zerouk, pour votre rigueur, et votre pugnacité.
Bravo et merci pour cette émission. La qualité des invités, qu'il s'agisse de Davet et Lhomme mais également de Célia Mebroukine. Les questions pertinentes de Lynda Zerouk ont permis d'avoir une discussion passionnante.
apparemment les étudiants n'ont pas été payés pour le boulot effectuer
Est-ce qu'il n'y a que moi que ça choque que les noms des étudiants ne soient pas sur la couverture ?
Oui, ça fait partie des moeurs. Comme les Sherpas, qui se coltinent, en plus de la montée, le portage de tout le fatras, et dont on ignorait (ignore encore?) les noms, alors que le mec qui a grimpé grâce à eux écrit un bouquin et touche le fric.
On l'a connu combien de temps après?
Dès son retour
Franchement, ça vaut mieux pour eux.
LES LIENS ENTRE LA FRANCE ET LA SEOUDIE, ILS CONNAISSENT PAS CES "PROFESSEURS" DE JOURNALISME ?
Ils nous pondent un livre sur l'islamisation du 9 3 comme on dit (avec l'aide de leurs stagiaire qui est déjà enfermée dans le sujet "banlieue", "Islam", "Syrie" soit dit en passant).
Mais pourquoi ne pas déplorer plutôt la ghettoïsation de ce département où ont été relégués tous les immigrés (généralement d'Afrique du Nord et d'Afrique noire) ? Pourquoi déplorer la conséquence en occultant la cause qui est :
- la relégation
- la ghettoïsation physique et psychologique
- l'appartheid même sous certains aspects étant donné que ce département de Seine Saint-Denis n'a pas les mêmes moyens en matière :
----> de travail,
----> de transport,
----> d'éducation nationale,
----> de justice,
----> d'hôpitaux
----> et même de sécurité etc...
Pourquoi occultent-ils les liens entre la France et la seoudie ? La seoudie est ce royaume composés de roitelets qui soutiennent daesh, cet état qui finance les mosquées salafistes, cet état qui pratique un lobby sur nos hommes politiques.
Ces 2 "vieux, hommes, blancs et journalistes" pourront essayer de tout dénoncer, cela n'ôtera pas cette réalité.
SEMIR
FELICITATIONS A LYNDA ZEROUK
Ces interventions sont excellentes.
@Daniel Schneidermann ==> c'est une bonne recrue !
:-)))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))
2 VIEUX HOMMES BLANCS, 1 JEUNE BEURETTE ET 1 TITRE : INCH'ALLAH
Ce sont toujours les mêmes dispositifs : ces 2 journalistes ne peuvent pas faire une enquête de terrain car ils sont GRILLES en banlieue et du coup ils envoient "l'Arabe de service" pour enquêter.
Mais bien entendu, ils ne donneront jamais leur sentiment personnel sur la question...
Ils sont un peu comme ces gens qui votent à droite mais qui préfère dire "je ne dis pas pour qui je vote"...
Alors que les gens de gauche en général le disent...
Leur enquête ne m'intéresse pas.
Qu'ils enquêtent sur les puissants et leur manière de vivre, de penser, de s'habiller, d'éduquer leurs enfants.
Mais ça, c'est pas demain la veille que nous verront des vraies enquêtes journalistiques sur ce sujet.
SEMIR
Il faudrait expliquer deux choses à ces Messieurs :
- Les sociologues font du terrain. Il n'y a donc pas lieu d'opposer terrain et analyse sociologique.
- Si, il est préférable de se poser aussi les questions théoriques AVANT l'enquête. ça évite de se poser des mauvaises questions ou de mal les poser.
Sale temps pour le journalisme!
Bonjour, je trouve la chroniqueuse trop ouvertement politisée et souvent violente dans ses désaccords. Elle est calme et souriante certes mais la confrontation est toujours trop frontale. On peut être surpris du grand écart fait dans l enumeration des situations mais on peut pas leur faire un procès d'intention. Je doute qu ils ont voulu dire on commence par l'Aïd et on finit en Syrie. Balancer le mot d'islamisme est complètement inapproprié. C est intéressant de savoir qui a travaille sur le barbecue de la PJ. C'est inutile de pinailler sur les sources qui sont secrètes. En tout cas le résultat est souvent le même : la chroniqueuse énerve l'invité et on apprend rien. Cordialement. Feedback is welcome.
Merci pour cette émission et le travail de Madame la journaliste qui interroge les auteurs du livre. Un témoignage... un chapitre... On peut toujours trouver quelqu'un pour dire ce que l'on souhaite entendre. En quoi une sous-préfète est-elle crédible ? par sa seule profession ?! Surtout, le droit de parole de ces hauts fonctionnaires est ultra encadré par le pouvoir politique... Il y a aussi les sources anonymes des deux journalistes... qui sont eux aussi très crédibles et fiables... ont-ils leur carte ou votent-ils simplement pour le RN ? Par le pouvoir de leur seule profession de journaliste ils se permettent d'inventer un monde... Le Préfet est-il un islamiste ? Le recteur ? Les maires et autres élus ? Les agents de police ? Y a-t-il des salles de prières dans les Mc do ou KFC ? Y a-t-il un métro ligne 5 ou 13 pour homme exclusivement (oui puisque le 93 est islamisé les femmes restent à la maison)... On va dans un café interroger des gars... qui souffrent plus d'une absence de mixité que d'autre chose... Etc. Les journalistes du livre ne semblent pas connaître le mot laïcité puisque selon eux aller en syrie tuer des gens est à peu de chose près la même chose que de vouloir manger hallal... simon
J’habite la Seine-Saint-Denis depuis 47 ans’ je pense qu’il y a dans la présentation de ce livre (que je n’ai pas lu) qui me dérange. C’était déjà le cas lors du débat après la diffusion du doc sur LCP. Les hauteurs reviennent souvent sur l’Islamisation « DU » département. C’est une érreure, il y a une forme d’Islamisation « DANS » notre département mais pas « DU »! C’est sûrement la même situation qui peut se vérifier dans d’autres départements en IDF ou ailleurs en France dans les mêmes proportions de faits constatés par habitant. Merci pour vos émissions.
Un « fait réel », un fait brut, ça n'existe pas. Dès qu'il y a narration, il y a discours : un propos est tenu par un sujet. Pour qu'il y ait « fait » il faut que le dit fait ait été identifié comme tel et ait été raconté. Et la narration du fait mène nécessairement celui qui l'écoute ou la lit à une chute, un dénouement, une conclusion. Cela tient à la formulation ( voix active ou passive, formulations affirmatives ou négatives, métaphores et images en tout genre, …), mais aussi au séquençage. A partir du moment où l'on raconte dès « faits », même en se targuant de neutralité, le choix de ces faits, leur succession, les mettent en perspective et créent un discours. Je rejoins donc complètement les interventions de Lynda Zerouk, qui a souligné le rapprochement proposé par le livre entre, par exemple, les absences d'élèves le jour de l'Aid et l'engagement d'un jeune en Syrie auprès de Daesh : il y a là un sens ( une direction ), le texte dit quelque chose, invite le lecteur à lire (lier), à interpréter.
C'est vrai dans un texte, c'est vrai au cinéma, on appelle ça l'effet Koulekhov. Définition Wikipedia : « L’effet Koulechov désigne la propension d'un plan à influer sur le sens du plan qui lui succède dans le montage, avec en retour l’influence de ce plan sur le sens du précédent, une « contamination sémantique » à double direction. »
Davet, Lhomme et l'équipe des jeunes journaliste n'auraient proposé qu'une liste de « faits » ou de témoignages qu'il y aurait eu discours, la série donnant une orientation à la lecture.
Qu'ils nient tout parti pris idéologique, c'est un point (discutable, certes...) mais qu'ils nient que le montage (Célia Mébroukine utilise d'ailleurs l'expression « final cut ») ait un effet de sens et produise du discours, cela confère à la stupidité. L'extrait du documentaire où ils rembarrent avec brutalité et mépris la jeune journaliste qui s'interroge sur la définition du terme « Islamisation » et sur la pertinence de la sélection des dits « faits » est à ce titre édifiante. ( Lhomme regrette la forme mais assume le fond de son intervention, dit-il, et c'est inquiétant. Il est évident que c'est la jeune femme qui adopte une démarche intellectuelle « honnête » et rigoureuse. )
Par ailleurs, ce livre apporte-t-il quelque chose de nouveau, un nouvel éclairage sur la question, une nouvelle formulation ? Je n'en ai pas l'impression, et s'il y a une chose qui ne le laisse pas penser, c'est le titre. ( Il faudrait d'ailleurs leur glisser qu'arabisation et islamisation ce n'est pas la même chose, et que dans les pays arabophones, tout le monde dit « inchallah » à chaque coin de phrase, toutes confessions et athées confondus ). Et dire « on a fait la même chose dans Sarkozy m'a tuer est bien loin de l'honnêteté intellectuelle : c'est feindre d'ignorer que ce précédent ouvrage avait vocation a révéler des « affaires » concernant un puissant homme politique quand Inchallah aborde le marronnier de l'islamisation et montre une énième fois du doigt ceux que l'on appelle désormais « les musulmans »* et qui constituent encore, tant que l'islamisation galopante, certes, n'est pas achevée, une minorité en France.
Mauvaise foi, stupidité, ignorance, brutalité (elle se lit sur leurs visages), ces deux gars sont odieux.
Davet et Lhomme sont (étaient ?) deux bons journalistes d'investigation, qui ont fait leur preuve, mais qui maintenant me donnent le sentiment d'avoir chacun un ego démesuré, au point de ne plus supporter le moindre point de vue contradictoire sur leur travail. Ils adoptent un ton professoral, souvent méprisant quand de légitimes questions (par exemple méthodologiques) leur sont posées. C'est un témoignage (de ma part), peut-être un fait pour eux ?
Vous vous foutez quand même notre tête au sujet du bar de sevran, on voit clairement la teneur des propos quand ils sont en " off " Mais par contre quand ils changent de disque face aux caméra parce que tout le monde en parle, circulez, y'a rien à voir.
En ce qui concerne lee barbecues nous avons un communiqué dela DRPJ et l'affirmation de Lhomme et Davet (car nous avons bien compris que pour eux le témoignage anonyme d'une source à laquelle ils font confiance est un fait). Dans l'émission ils témoignent de l'existence de la source.. Est-ce un fait?
Il y aurait tellement à dire sur cette émission et d'autres Asinautes l'ont déjà très bien fait.
Un constat général cependant : face à un tel cocktail de vanité, de bêtise, de médiocrité et de mauvaise foi, il n'y a rien à faire. Pas de discussion possible. Pas de progrès dans le dialogue, puisque toute remise en cause est prise personnellement et disqualifiée comme le fait de "ceux qui se voilent la face".C'est le genre d'émissions où, à mon avis, il aurait fallu qu'Asi assume de se brouiller avec ces deux "bons clients" (et confrères) et invite sur le plateau un militant des quartiers populaires ou un sociologue (dont les "noeuds au cerveau" servent justement à appréhender correctement le terrain, l'enquête empirique...ce poncif du "terrain qui dit le vrai" opposé aux "lectures en amont qui embrouillent" est d'un benêt...) capables de dérouiller Davet et Lhomme en bonne et due forme.
Leur travail est exemplaire au mauvais sens du terme : il concentre toutes les tares de l'enquête bâclée et construite de manière à confirmer les pires préjugés en vogue. Il aurait donc été bon de l'exposer comme tel : une bouse, pour telle, telle, telle raison. Cela aurait permis de faire apparaître en creux les critères d'une bonne enquête journalistique (ou sociologique), voire éventuellement de servir de support à la formation des journalistes.
Et pour finir, un truc qui m'a amusé : la tendance qu'ont tous les cuistres qui prétendent tenir un discours d'autorité, et cela se vérifie chez la plupart des ecclésiastiques comme chez Davet et Lhomme, de souligner la pureté de leurs intentions. J'interviens dans un contexte lourd, sur un sujet lourd, en utilisant des mots politiquement chargés, en dérogeant à la logique et à l'honnêteté élémentaire, mais je proclame à grands cris que je suis neutre, parce que je ne pense pas à mal et que j'ai un bon fond. Les effets prévisibles qu'aura mon livre sur le champ politique ne m'intéressent pas, je flotte dans l'éther des bonnes intentions, celles de "dire la vérité". Tout comme, chez les cathos, les pires actions (lorsqu'on les pense en termes d'effets de pouvoir, de domination) peuvent trouver grâce au yeux de Dieu dans la mesure où son auteur.rice pensait bien faire au fond de son petit coeur pur.
Bref, On a là un éloge indirect de l'ignorance et de la dépolitisation typique des pensées religieuses, qui ont beaucoup infusé sur la pensée libérale qui constitue à mon avis le cadre inconscient des réflexions de nos deux Tartuffe.
Dans les 5 dernières minutes, 2 choses intéressantes, je trouve. Sur la 1ère j’aimerais bien avoir un avis svp:
1, Mebroukine nous apprend que Davet et Llhomme ont réécrit des parties avec des approximations que les apprentis journalistes ont dû traquer et corriger. Approximations=? RomanÇage? Je croyais qu’il n’y avait que les faits et rien que les faits qui devaient être rapportés ....
2. DS de faire remarquer que le documentaire était un peu faux et Mebroukine d’expliquer que c’était l’angle choisi qui créait ce biais. Intéressant de voir l’apprentie qui a déjà très bien compris l’influence des choix et de la manière de relater les faits, les témoignages...un peu comme les chiffres...Il aurait peut-être fallu leur faire remarquer que c’est pour cela qu’on a besoin de sociologie, de sciences pour éviter de mal informer.
Je n ai pas lu le livre mais ça m'a l'air d'être un micro trottoir amélioré. C est dit dès le début de l emission, ils veulent vendre un livre de témoignages "factuels". Merci pour cette émission qui pour moi montre l'inutilité totale de ce genre de livre
On n'a qu'à s'arrêter sur le titre de l'émission ("Islamisation : une enquête sociologique n'est pas une enquête de terrain")trois secondes pour se rendre compte de la vacuité analytique du "travail" des zinzins de l'espace médiatique.
Une enquête de terrain n'est pertinente que s'il y a eu, dans l'ordre chronologique :
1. Problématisation du sujet.
2. Hypothèses.
3. Grille d'analyse
4. Grille d'entretien.
Aucune de ces étapes n'a été respectées, la valeur du travail d'enquête est donc nulle.
Tous les bons livres méthodologiques et epistémologiques sur l'Entretien traitent autant de l'enquête journalistique que de l'enquête sociologique. De là, on peut en conclure que Lhomme et Davet ne sont pas prêts d'être atteints ni par la déontologie ni par la compétence et que leur succès commercial tient davantage à leur réseau et à leurs techniques marketing qu'à la qualité de leur travail d'enquêteurs.
Je ne crois pas qu'ils soient fondamentalement islamophobes, mais l'Islamophobie fait vendre donc les deux compères charlatans se sont rués sur l'occasion pour faire une fois de plus parler d'eux.
Ces dernières semaines l'interventionnisme de Linda Zerouk me gênait de plus en plus. Là c'est insupportable. Trop sûre d'elle. Elle prend les invités de haut avec son style: "J'ai raison et vous avez tort". Quand la réponse des invités à ses critiques ne lui convient pas, elle en remet une couche. @Daniel: vous ne tenez plus vos troupes?
J'espère qu'on aura Juliette G. la semaine prochaine.
Inintéressant au possible ! Tout "Le Monde" a bien appris la leçon... Je ne vais même pas jusqu'au bout !
C'est faux de dire que dans Inchallah il y a l'idée d'Islam, c'est une expression arabe que les chrétiens ou juifs locuteurs de l'arabe utilisent, tout comme Allah !!!!!
Lhomme et Davet: dernière calamité
N'ayant su, ce que je ne saurais me pardonner, échapper à l'émission de LCP, MERCI à la présentation et au forum de celle d'@si de me dispenser de subir une seconde fois l'effet de la dernière de leurs calamités.
Bonjour, Il me semble que Mme Lynda ZEROUK à prit une position dans cette émission qui pose des questions de neutralité. C' est un livre témognage qu'elle doit accompagner dans l'émission et non prendre partie????? On est d'accord ou pas mais quand on est animatrice on ne montre pas ses orientations.
Jean-François MATHIEU Neutre, laique, agnostique, athée et débarrassé d'à priori.
Bien à vous.
Tout d'abord félicitations à Lynda qui a fait, je trouve, une prestation remarquable et peu facile face à notre duo du Monde (surtout Davet) qui a toujours la même défense insatisfaisante.
Quant à nos deux zozos (qui restent des journalistes qui croient en leur boulot), on peut clairement leur reprocher une logique où la remise en cause et la réflexion critique ne peuvent jamais les atteindre car d'eux mêmes, ils pensent:
1) on met les pieds dans des thèmes polémiques en étant honnêtes (sans contester les faits observés),
2) on nous critique parce que justement on dérange,
3) comme on est honnêtes, on n'a rien à se reprocher
4) Ah on est racoleurs, pas structurés? pas de pb avec ça, on est racoleurs parce qu'on est aussi vendeurs, pas structurés parce que la vie ne l'est pas, elle est complexe...
Bref, circulez, notre méthode est la meilleure qui soit, nos valeurs sont celles qu'elles sont...
C'est quand même trop court. De fait les sociologues débattent de méthodologie parce que relater le monde social implique sérieusement leurs propres représentations. On peut se poser une question: le journalisme d'investigation social n'est-il pas voué à finir en caricature? Qu'un journaliste pose la question de l'"islamisation" du 93, pourquoi pas. C'est une représentation politique comme une autre. Qu'il se jette dans l'enquête sans autre référence que soi-même présente le risque évident qu'il se fasse mener par le bout de son nez, et qu'il trouve sur son chemin que ce qu'il envie de montrer et accepte d'entendre. Alors Lhomme nous cite deux fois le cas de cette école salafiste qui lui pose question. Lhomme est une personne réflexive, complexe, qui doute de soi, c'est ce qu'on doit en conclure. Très bien, et le lecteur qui ne voit qu'un condensé de ce que Lhomme a sélectionné? Comme le rappelle Lynda, il n'y a pas que l'islam qui se fait remarquer en banlieue, et l'islam s'inscrit dans un conexte social difficile. Un livre qui utilise ce contexte social essentiellement comme toile de fond et focalise son discours sur un "problème" procède à une réduction politique. Quel courant est ainsi alimenté?
Merci pour l'émission et surtout merci à Lynda Zerouk qui a fait un formidable travail et livré une véritable leçon de journalisme. Dommage que ses interlocuteurs n'aient pas paru prêts à l'entendre. En tout cas elle m'a permis de découvrir Davet et Lhomme, incarnations du pire du journalisme à la française: autosatisfaction de vieux briscards, mauvaise foi à toute épreuve, double discours permanent (on cherche pas le sensationnalisme mais on prend un titre vendeur et on met les morceaux les plus croustillants dans la préface, on annonce "à visage découvert" mais on utilise des sources anonymes, on prétend dévoiler le "réel" mais on écarte tout ce qui pourrait nuancer le portrait parce que vous comprenez "c'est pas le sujet"), incompétence (confusion plus que problématique du témoignage et du fait, parfaitement relevé par Lynda), absence totale de recul et de réflexivité (aucune interrogation sur les mots, leur signification et leur charge dans le contexte actuel), ignorance et inculture placées au rang de principes déontologiques (faut pas lire de sciences humaines, ça risquerait de... de quoi au fait?), vision niaise du reportage (on va à la pêche et on voit ce qui ressort...), réactions infantiles à la contradiction. Au final une conception du métier inquiétante qui consiste à découvrir ce qu'en réalité on a déjà postulé au départ (tu m'étonnes qu'il y a un angle). Que ces Bouvard et Pécuchet du journalisme donnent des leçons et prétendent même "déformater" leurs stagiaires (bonne remarque de Daniel sur ce sujet, dommage que vous n'ayez pas poussé un peu) c'est à mourir de rire (ou à vomir, selon les moments).
J'ai regardé l'émission. C'était pénible mais je remercie Daniel Schneidermann et l'équipe de d'@si de nous l'avoir proposé. J'ai voulu savoir s'il y avait quelque chose d'intéressant au-delà du titre racoleur du livre. Et on peut dire que non. Daniel Schneidermann met les auteurs devant leur contradiction. Et le meilleur passage, c'est quand vous le confrontez à ses propos qui trahissent au final sa pensée, ses a priori, l'essence de son idéologie: ” "On a décidé de mettre la focale précisément sur l'islamisation du département (...) Nous allons prendre le mauvais côté de la Seine-Saint-Denis, le mauvais côté du fait religieux". Davet ne répondra jamais à la question de Schneidermann ("Considérez-vous, Gérard Davet, que l'islamisation, c'est mal ?") . Il est coincé. Il n'assume pas ses propos.
Davet montre son visage le plus méprisant, incapable d'entendre les questions critiques de Lynda Zerouk. Lhomme parâit moins bête, mais quand on voit les passages du documentaires, on comprend pourquoi Lhomme travaille avec Davet.
Les apprentis journalistes ont complètement été bouffés par leur deux professeurs, à l'image de l'émission où Célia Mebroukine fait de la langue de bois, comme si elle avait peur de fâcher ses deux professeurs en public.
Bref, merci Daniel et @si, en regardant votre émission, on se rend compte des limites de ce livre. Vous avez fait votre travail.
Un peu déçu par l'émission, j'aurais aimé qu'ils abordent ce qu'il se passe dans seine-saint-denis, si oui ou non il y a imposition de la charia comme dirait un zemmour puisque c'est le sujet du livre quand même !
D'autre part il est surprenant (ou pas) qu'ils aient fait appel à des petits jeunes pour ce travail, Je ne peux pas m'empêcher de penser que comme d'habitude on envoie les plus jeunes au casse pipe pour faire ce que les autres ne veulent pas faire (les jeunes profs dans les pires établissements, les internes en médecine qui assurent le plus gros des gardes, les infirmières débutantes qu'on colle en service de réanimation etc). En clair, ils avaient trop peur d'aller dans le 93 peut être ? ou fallait-il pouvoir se dédouaner en accusant les petits jeunes si la critique du livre tournait au vinaigre ?
Quand même des débutants sur un sujet aussi clivant et difficile aujourd'hui en France je ne trouve pas cela très pro désolé.
Peut-être y a-t-il ailleurs des villes de province, de banlieue ou des quartiers de Paris où la pratique du catholicisme par exemple est plus présente ou « visible »... ?
Je suis pour Lynda.
Ils sont d'un mépris dont leur apprentie semble avoir beaucoup appris. Ils ont pris la plus formatée pour courir les plateaux télé ? Cette émission me laisse avec un certain malaise, et ces journalistes ne m'intéressent pas, toujours à choisir le sujet et l'angle à la mode pour promouvoir un livre vernis de réputation mais pétri de ... je ne trouve pas de mot poli.
J'aurais aimé que DS pousse la stagiaire plus loin à propos de la directrice d'école qui affirme qu'on ne l'avait pas informée qu'un livre serait publié. Ele dit que leur groupe l'a bien informée de leur "projet", mais dans quels termes exactement ? Stage de fin d'études ? Ou livre ronflant buzzant avec Navet et Pomme, qui ont, soit dit en passant, un Melon pas possible ? Bonne intervention de Lynda sur la présence de sources quand ces grands messieurs nous vendent du 100% témoins visibles. Mais bon, s'ils trouvent un truc croquant et douteux à nous mettre sous la dent, ils seraient bêtes de s'en priver, hein ? Même si ce n'est pas très professionnel ni conforme à leur grande "honnêteté intellectuelle".
Tout au long de l'émission, j'ai pensé au formatage de ces étudiants, et DS aborde le sujet, très bien. Ce serait intéressant d'avoir le ressenti des étudiants lorsqu'ils auront pu prendre du recul sur cette affaire, sauf celle qui était présente sur le plateau, celle-là, elle est perdue à jamais.
Enfin, ils parlent de la schizophrénie nécessaire, avec d'un côté le citoyen et de l'autre le journaliste objectif, et au milieu une membrane pous ou moins poreuse. Bah je vais vous dire un truc les gars, il y a un truc qui relie les deux, c'est l'ambition, et à travers elle, ça circule. A commencer par le choix de vos angles. Allez, on choisit un angle en toute neutralité, on bosse un an dessus et s'il est pas validé ou à nuancer, comme on est super honnêtes on le dira. Mais bon, si on empêche des flics de bouffer des côtelettes et de boire du vin en matant des gonzesses, alors pas de quartier. Rien que le choix du terme islamisation révèle un biais, c'est un terme fort, à connotation absolutiste et qui fait peur. A ce compte, ils auraient pu appeler leur bouquin Allahou Akoubar, ils auraient buzzé encore plus fort.
Enfin, ils sont accueillis comme des rois chez Salamé and co, mais quand on les titille ça passe pas. Ils doivent déja être en train de chercher une autre bande de castors juniors à modeler, avec en bonus des droits d'auteur et de la publicité pour leur si précieuse image. CQFD.
Ces deux-là c’est Bouvard et Pecuchet, le symbole de la médiocrité française : l’esprit étroit, les idées préconçues, le regard surplombant, l’esprit communautariste (n’est crédible que celui qui me ressemble sociologiquement/idéologiquement) et la perception du musulman comme suspect par nature.
Davet est tellement bête qu’il compare la non-vérification d’une conversation avec Poutine rapportée par Hollande avec la non-vérification d’un récit sur ce qui est présenté comme un fait de société. Comme si la signification des faits ne pouvaient pas être controversés et multiformes.
Contrairement à beaucoup de commentateurs, j'ai beaucoup apprécié cette émission.
Bien que les sujets sur la conception du journalisme aient déjà été beaucoup traité il y a toujours beaucoup à en dire et matière à réfléchir.
Merci donc pour cette émission. Merci à Lynda qui est bien sortie du rôle de potiche passe-plat de début d'émission de la tradition asinienne, et qui a foncé dans le tas. On a frôlé parfois le pugilat mais le débat est toujours resté intéressant.
J'ai beaucoup aimé les échanges de Belattarités («Votre émission de qualité» «Davet et Lhomme les «stars» du journalisme»), qui s'entrecoupaient de missiles intercontinentaux: «j'ai vu une émission sur le formatage».
Bravo Lynda Zerouk pour ces interventions!
F. Lordon a écrit « La neutralité journalistique est au choix une ânerie sans nom ou une parfaite hypocrisie. » Ici, compte tenu de l’honnêteté intellectuelle hautement revendiquée, il semblerait que nous n’ayons pas le choix. Espérons que la (dé)monstration fourni par l'émission éclairera au moins les étudiant-es du CFJ.
C'est terrible à dire mais, à chaque entretien, Davet-Lhomme, c'est habileté de langage et manipulation, ils sont tout le temps en train de se contredire, mais ils le font avec un tel aplomb que ça passe... Depuis le "J'assume à 100% ce que j'ai dit" (ce dont on se fout un peu) jusqu'au "De toute façon, notre livre, c'est 100 % des faits, bon mais dedans les faits on met des témoignages, d'ailleurs Véronique Decker elle dit des faits, bon à part quand elle parle d'autre chose que d'islam" en passant par "Pour le titre je n'aurais pas dû dire racoleur, mais oui on va pas se cacher qu'il s'agit vendre."
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Messieurs Lhomme et Davet, je suis assez affligée de voir avec légèreté vous balayez d'un revers de main la contestation concernant le nom même de votre sujet "L'islamisation". Qu'est-ce que c'est l'islamisation ? Tentons une définition : Islamisation viendrait du mot "Islam" le nom d'une religion monothéiste ancienne, et "-isation" : tendance, phénomène de propagation de cette même idée. Sans faire appel à des sociologues (apparemment c'est trop compliqué) ou autres linguistes, il s'agirait en fait d'une tendance à un nombre croissant de personnes pratiquant l'Islam, bon, jusque-là rien de très surprenant en Seine-Saint-Denis où les générations de familles issues d'Afrique du nord et centrale se sont agrandies depuis.
Alors voilà nous avons un problème, parce que "Islamisation" laisse présupposé dans votre bouche quelque chose de négatif. Ce terme n'est pas compris comme l'équivalent de "Christianisation", "Judéisation" ou "Bouddhisation". Il y a un contexte (les attentats, les départs pour la Syrie, les phénomènes de radicalisation) alors pourquoi ne pas avoir dans ce cas chercher un terme plus approprié, plus précis comme "la radicalisation d'une frange de la population musulmane" plus long mais plus juste me semble-t-il, et cela justement à cause de ce contexte sensible qui ne souffre aucun amalgame !!!
Donc si l'on doit en croit Fabrice Lhomme les islamistes font toujours la cuisine à la maison parce qu'il leur est interdit de manger de la nourriture préparée par une femme.
Et dire que cela passe, en France et en 2018, pour du journalisme.
Voilà un sujet bien casse-gueule, mais intéressant.
Bravo Lynda, vous prenez de l'assurance, et c'est réjouissant.
Pour ce qui est du sujet lui-même, moi, ce qui me frappe quand je me promène en Seine St Denis, c'est avant tout la pauvreté. Un urbanisme à la va comme je te pousse, des zones commerciales merdiques sur des kilomètres, et des gens qui vivent dans des conditions limites quand même.
Je n'ai pas l'impression qu'il y a beaucoup plus de musulmans qu'en Hauts de Seine Sud où je vis.
Et pour en revenir aux protestants, je pense que cette directrice d'école parlait des évangéliques et des mormons, et pas de nos protestants traditionnels, ceux qui ont été en grande partie chassés par Richelieu.
Les Brésiliens vont bientôt payer pour savoir que les évangéliques sont un sacré problème, et que les musulmans sont en général beaucoup moins dangereux politiquement qu'on ne pourrait le penser, sauf pour les fanatiques, dont je ne conteste pas la nocivité.
Dans ma ville de 50 000 habitants, il y a le tiers des jeunes qui sont arabes, mais la mosquée est toute petite, et le culte catholique se limite désormais à quelques messes le dimanche dans la grande église vide. Et il y a une belle synagogue car la communauté juive est importante et y envoie ses enfants.
Par contre, les cultes protestants fleurissent. Pour ce que j'en sais, c'est quelques dizaines de personnes pour chaque culte.
Mais leurs locaux sont impressionnants, et souvent neufs. l'argent coule à flot.
Certains cultes viennent et repartent, mais ça me rappelle, dans mon adolescence dans les années 70, dans mon école catholique bretonne, un conférencier missionnaire en Afrique qui disait qu'il préférait mille fois faire des missions en Afrique, avec la chaleur et les maladies, les insectes, que chercher à convertir en France. Terre de déshérence et désert spirituel, disait-il.
Que dirait-il de ma ville de la région parisienne aujourd'hui ? Un monde abstrait et géométrique, à une des densités démographiques les plus importantes de France.
Et où nul ne croit. Ou si peu....
Et pourtant un monde serein où chacun essaie de vivre en bonne intelligence avec les autres.
Un monde vivant !
Ok, je suis athée, je suis donc de parti pris.
une émission qui laisse très mal à l'aise
-le dispositif de l'émission est très curieux, on invite les deux journalistes et une "apprenti enquêtrice" qui a participé au livre, mais aucune contradiction. Il est évident que le rapport entre l'élève et les vieux journalistes "chevronés", amènera difficilement autre chose qu'une parole publique déférente, même si on sent que derrière ce n'est pas si simple.
Daniel S. et Lynda Z. se chargent heureusement de poser plutôt les bonnes questions, avec une susceptibilité incroyable de la part de l'un des deux journalistes d'ailleurs qui ne supporte pas d'être contredit puisque Lynda Zerouk se fait traiter de "procureur" (on imagine le calvaire pour les étudiants-enqueteurs). On est à la fois en bonne compagnie entre journalistes, et à la foi les critiques sont assez cinglantes ("j'ai assisté à un formatage" dit Daniel, ce qui aurait pu être développé, et c'est bien l'impression qu'on a au cours de l'émission en entendant Célia Mabroukine défendre coute que coute le projet pour lequel elle s'est investie)
-sur le livre, le titre est évidemment putassier au possible, on dirait n'importe quel titre de n'importe quel article de valeurs actuelles, du coup difficile de pas partir avec un à priori négatif sur le projet. à priori qui se confirme justement dans l'escamouche entre Lynda Zerouk et l'un des journalistes (je sais plus lequel est lequel); puisqu'au final sur un sujet hautement politique on confond témoignage entièrement subjectif et fait; en bredouillant un truc sur la "crédibilité des témoins" (encore heureux que les sociologues se font des "noeuds au cerveau"). Évidemment que l'angle choisi est très politique, l"islamisation" en tant que tel c'est une notion purement subjective qui renvois très souvent à une vision raciste de l'islam et des musulmans. est-ce qu'on parle d'islam en général? est-ce qu'on parle d'islam radical? est-ce qu'on parle d'islam politique? de salafisme? de djihadisme? rien que le fait d'entretenir cette confusion et de tout mélanger est un gros problème et aboutira à servir l'agenda de l'extreme-droite. on comprend complétement les réserves des apprentis-journalistes et le fait qu'ils aient cherché des réponses du coté des sciences sociales (sciences sociales qui constituent aussi des travaux d'enquête, la rigueur scientifique en plus). Énormément de mal aussi avec cette vision du journalisme où on n'assumerait pas de parler depuis son propre point de vue.ça n'as en fait aucun sens, et c'est d'autant plus ridicule que les trois invités refusent de répondre à la question en se défaussant là dessus ("j'ai renoncé à l'objectivité, je crois à l’honnêteté intellectuelle." c'est déja ça de pris). Le cynisme assumé est aussi difficile à avaler ("on est là pour vendre du papier"); oui d'accord on vit tous dans une société capitaliste, il faudrait aussi s'en réjouir et se vanter des degueulasseries auxquelles on est obligé? On aurait donc un journaliste qui se refuserait de parler de son point de vue, tout en ne se réclamant pas d'une certaine scientficité, mais d'"honneteté intellectuelle", en voulant relater "des faits", sans oublier qu'il faut quand même bien "vendre du papier"? tout ça n'est vraiment pas très cohérent. la question qu'on se pose en regardant cette émission, c'est un journaliste à quoi ça sert?
On me signale dans l'oreillette que Zabou29, regardant Davet et Lhomme débiter leurs bêtises islamophobes, aurait malencontreusement eu un orgasme.
Qu'est-ce que le résumé de l'émission ne donne pas envie de la regarder !!! Toutes les cases du bingo habituel sont déjà cochées (Islamisation, Sevran, Le Monde, Seine St Denis...) avec la même façon qu'à Le Monde depuis 30 ans au moins de nous dépeindre la "banlieue" sous une forme a la fois inquiétante, misérabiliste et dépolitisée, sans jamais ou presque raccrocher la situation des concernés aux évolutions générales économiques et sociales, aux politiques qui ont été menées et dont Le Monde est depuis 30 ans le plus habile promoteur, en se voilant sous ce sempiternel mythe de l'enquête journalistique de terrain. Celle-ci n'est pas forcément bonne parce qu'elle est de terrain, elle n'est bonne que si elle s'appuie sur une réflexion, une mise à distance, une mise en perspective basée sur des connaissances plus générales et plus approfondies.
On aurait du mal à imaginer un journaliste de la rubrique "science" se passer de tout échange avec un scientifique ou de toute production scientifique pour écrire le moindre article, mais on trouve encore ici cette plaie des journalistes politiques, dit chevronnés, du journal dit de référence qui se vantent de se passer de tout les travaux sociologiques (comme ci ceux-ci formaient un tout uniforme et monochrome, s'ils n'étaient pas variés dans les approches et les résultats ), de tous les travaux des autres sciences sociales (de l'histoire, de la géographie urbaine, etc)... Du Zemmour pour macronien, pitoyable.
Heureusement que Lynda Zerouk est pugnace contre ces personnages qui représentent tout à la fois le pire du journalisme et le pire de la formation.
Heureusement aussi que ces jeunes ont refusé le jeu de la manipulation et sont allés se documenter avant d'enquêter, et se sont interrogés sur les effets possible d'une publication.
Deux questions : pourquoi les inviter encore ? et pourquoi ne pas mentionner Lynda Zerouk en tant que présentatrice ?
Lynda est, pardonnez ma brutalité, d'une bêtise affligeante. Davet et Lhomme disent que le fait de parler est un fait. C'est trop dur à comprendre? Ils ne disent pas que les faits relatés sont des faits vérifiés, ils disent que le simple fait que cette personne dise cela ou ceci est un fait en soi. Je n'ai pas l'impression que Lynda ait fait même une école de journalisme devant l'abyssale bêtise de ses questions et de ses réponses. Ce n'est pas la première fois que je me fais la réflexion. Encore une fois désolé si je peux avoir la dent dure.
Davet et Lhomme le reconnaissent clairement, ce n'est pas de la sociologie, c'est du journalisme et donc comme ils l'envisagent, eux, de la relation de faits. Si le lecteur n'est pas capable d'échelonner selon sa propre grille de lecture ce qui relève du changement d'habitus et ce qui relève de la radicalisation, ce n'est pas leur faute. Il faut alors acheter un cerveau en état de marche à ce lecteur.
Bordel, j'aimerais bien des éléments de contexte pour comprendre l'animosité visible de Davet envers Lynda (et peut-être celle masquée d'icelle envers çuici)...
Il me semble ressortir de ce moment que les journalistes n'ont pas voulu définir le terme "islamisation" pour ensuite ne s'en tenir qu'à ce qui rentre dans cette définition, mais ont préféré illustrer toutes les définitions possibles existant sur le terrain. Certes l'approche sociologique n'est pas celle journalistique et c'est très bien. Mais si la sociologie utilise la méthode scientifique, c'est parce qu'elle permet d'éviter des écueils: notamment celui d'utiliser un seul terme pour recouvrir des réalités non seulement différentes mais distinctes, séparées (genre le terrorisme islamiste et la construction de mosquées là où vivent des musulmans).
Je ne comprends pas pourquoi Davet n'a pas compris que c'était l'écueil que pointait Lynda et a cru qu'elle ignorait les bases du journalisme. Bien nommer les choses me parait la base pour toute personne faisant profession de les décrire.
"islamisation" , un terme qui ne dit pas grand chose. "salafisation" "wahhabisation" et autres seraient sûrement plus appropriés pour disséquer cette islamisation. Des courants divers , des comportements sociaux variés !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Deux sinistres connards qui font le boulot pour Wauquier-Zemmour et cie, essentiellement pour vendre du papier.
C'est très triste pour ces jeunes journalistes, qui arrivent avec les bons réflexes intellectuels - réfléchir à leur sujet et à ses enjeux - qui sont brutalement repris par ces deux entrepreneurs en décervelage...
La "fabrique des crétins" dans toute sa pureté chimique!
L'"islamisation" est le faux concept typique des racistes déguisés en "culturalistes", permettant d'essentialiser deux phénomènes complexes:
- la forte présence de plusieurs générations originaires du maghreb sur ce territoire
- la radicalisation d'une minorité de musulmans et le regain apparent de certaines pratiques sur ces mêmes territoires
L'"islamisation" d'un département n'a strictement aucun sens si ce n'est la légitimation du discours en réalité non pas islamophobe, mais arabophobe, c'est-à-dire raciste, visant à dénoncer à peu de frais l'"invasion" d'une culture et d'une tradition étrangère, en particulier sur la terre où sont enterrés les rois de France!
Le fait qu'un des deux sinistres "professeurs", pour imposer frauduleusement son sujet sur "l'islamisation" aux étudiants, s'appuie uniquement sur l'opinion isolée d'un proviseur marseillais dont la journaliste El Boaddem dénonce clairement l'orientation raciste suffit à discréditer d'emblée nos deux compères: l'islam y est comparé à un "virus" et le voile à des "pustules d'herpès"...
http://www.europe1.fr/societe/islamisme-a-lecole-nassira-el-moaddem-tres-critique-a-legard-du-livre-de-bernard-ravet-qui-lui-repond-3435470
Je ne comprends pas pourquoi Daniel ne leur est pas rentré dedans...
Bravo à ces jeunes qui investiguent. J'espère qu'ils finiront pas à lire ce qu'on leur donne, mais qu'à leur tour ils emboîteront le pas de ces deux messieurs du Monde. Respect à tous pur ce que vous faîtes.