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Je suis allée me faire voir chez les Grecs
Et de trois. Dimanche 12 février le parlement grec a adopté la troisième feuille de route imposée par la troïka – FMI, UE et BCE – afin de… afin de quoi au juste ? Sortir une bonne fois pour toutes la Grèce de sa tragédie économique ? Cautériser sa dette qui atteint plus de 160% de son PIB ? Engager sans le dire sa sortie de l’euro ? Se payer le pays et ses îles clubmedesques ?
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Derniers commentaires
je sais pas très bien où mettre cet article, ici me semble le mieux. je viens de lire, en date du 25/2 que le gouvernement de Georges Papandréou aurait invité l'Elstat, l'institut statistique grec, à surestimer le déficit 2009 pour mieux faire passer les réformes auprès du peuple grec.
si c'est vrai, comment trouver les mots pour qualifier cet acte ?
si c'est vrai, comment trouver les mots pour qualifier cet acte ?
Un complot international est en cours, visant à mener à terme la destruction de mon pays. Les assaillants ont commencé en 1975, avec comme cible la culture grecque moderne, puis ils ont poursuivi la décomposition de notre histoire récente et de notre identité nationale et aujourd’hui ils essaient de nous exterminer physiquement par le chômage, la famine et la misère. Si le peuple grec ne se soulève pas pour les arrêter, le risque de disparition de la Grèce est bien réel. Je la vois arriver dans les dix prochaines années. Le seul élément qui va survivre de notre pays sera la mémoire de notre civilisation et de nos luttes pour la liberté.
la suite
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Deux forums sur la Grèce, trois sur la viande Halal... Vous avez du mal à remplir les forums ?
un article franchement pessimiste de touati, mourir guéri
we are all greeks, mais certains plus que d'autres...
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Merci Anne-Sophie pour le rajout de la photo de Willi, touchant.
de syros : en fait, le 95 est entre 1,90 et 1,98/l (mais les mauvais esprits doutent que le 95 à 1,90/l soit à 100% de l'essence). les bus scolaires ont été purement et simplement supprimés. les taxes et impôts sur les bagnoles ont explosé. pas simple, pour amener son gosse à l'école, car les gens vendent leurs bagnoles : ils n'ont simplement pas de quoi acheter l'essence ni payer les taxes. écoles d'ailleurs qui ferment les unes après les autres, et un des deux lycées a été fermé, avec le chômage qui va avec, bien sûr. les "budgets des habitants", ben il est variable, comme chez vous. mais de diminution en diminution (chaque plan ayant rogné sur les salaires) diminué de moitié ou des 2/3, avec souvent un chômeur dans le couple à la clef. quand il y a salaire : les ouvriers du chantier naval n'ont pas été payés depuis août. tout est à louer ou à vendre, et beaucoup d'angoisses pour les paysans avec la taxe immobilière, entre 4 et 16 euros/m2. et ce jusqu'à la saint glin glin. la hausse de la TVA concernant tous les produits, les gens ont des difficultés à acheter à bouffer. les petits supermarchés ont en gondole non plus des chewing-gums ou des briquets, mais des paquets de 5 paquets de pâtes ou de riz à des prix intéressants. à part ça, il y a soupe populaire et distribution de bouffe de base plusieurs fois par semaine, vers la place principale d'ermoupoli, et ce par l'église, qui joue ainsi son rôle de cache-sexe de la misère et du scandale. bon, j'arrête la liste.
juste 2 anecdotes : comme dans les forêts autour d'athènes mais également dans toute la grèce continentale, tant que cela a alerté le WWF, il y a des... voleurs d'arbres sur l'île. j'ai pu filmer un type, venu avec son 4X4, sa tronçonneuse et un autre type, ils ont liquidé en moins de temps qu'il faut pour l'écrire un pin dans la seule pinède de l'île. la route qui descend chez moi est la seule route vraiment arborée de l'île, eh bien dans une zone tranquille et sans maison voisine, des arbres ont été sciés et emportés. l'autre anecdote est tragique : un ami, Willi, un de ces petits vieux cigales sans un rond avec un coeur en or, qui avait pourtant survécu à la famine qui a causé entre 3000 et 7000 morts sur l'île durant l'occupation italienne, cet ami n'a pas survécu aux banksters. diabète, gangrène mal soignée à l'hôpital (qui ne reçoit pratiquement plus de médicaments. détail : je me fais faire une prise de sang, et au lieu d'un pansement, c'est un bout de coton et du scotch papier), il est transféré tout seul à athènes, sa famille ne peut pas lui rendre visite (les billets de ferry sont chers, et il n'y a aucun tarif spécial pour les insulaires - sans compter ensuite les transports à athènes, et une nécessaire nuit d'hôtel, vu les horaires débiles de ces ferries), et il meurt là-bas de gangrène. cerise sur le gâteau : il a été mis à la fosse commune, la famille n'ayant pas les moyens de rapatrier le corps sur l'île. Willi, Gouillielmo... il jouait du bouzouki 2ème voix merveilleusement, et aussi d'un petit lira des cyclades, qu'on joue avec les doigts entre la corde et le manche... pas oublier, les premiers et les plus "innocents" à se prendre cette foutue crise en pleine poire, ce sont les petits vieux, qui pourtant en grèce sont les plus beaux du monde. je pense que les courbes de mortalité seront intéressantes à examiner dorénavant.
en fait, la situation est très mauvaise à syros, comparable à la situation des villes du continent, justement parce que c'est vraiment une ville. extrêmement intéressante sociologiquement car c'est le chef-lieu des cyclades : à la fois de l'industrie, une antenne universitaire (le dessin industriel), une très bonne bibliothèque universitaire qui fait cinéclub, un hôpital (tiens, pas eu de chauffage cet hiver à l'hosto, et c'est l'hiver le plus terrible qu'on ait connu depuis très très longtemps), la centrale des flics, tout ce qui est autorités maritimes de l'égée, une cour de justice, 2 cinémas dont un vient de faire faillite, faute de clients, après augmentation de diverses taxes et sppression de diverses aides - le second est en crise... mais donc une ville avec tous les effets de la crise, avec les faillites, les non-paiements de salaires, les mises au chômage, et toutes les restrictions, suppressions, compressions de toutes sortes qu'on trouve à athènes, et même quelques clochards. et ce sur un territoire de 80km2, dont 40km2 seulement sont viabilisés (le reste est un désert de caillasse à lentisques et à euphorbes épineux sans eau, et une seule route) (c'est une des petites îles des cyclades) avec 30'000 habitants dont l'immense majorité vit à ermoupoli (alors que certaines îles ont tout juste une centaine d'habitants). sans compter que la vie à syros était chère (importations et transports... et multiples intermédiaires), mais bénéficiait d'une TVA light (18% au lieu de 21% - pas le pérou non plus) pour compenser le fait que la vie y est plus chère que sur le continent, avec des salaires plus bas. on imagine : alignement de la TVA sur celle du continent, donc la vie qui devient cette fois beaucoup plus chère, mais avec des salaires qui étaient déjà bas mais qui sont très diminués. sans compter le chômage et la mise à pied de beaucoup de fonctionnaires (par exemple, les profs débarqués des écoles et du lycée auraient probablement été versés à une administration quelconque en attendant des jours meilleurs. là, c'est, si je ne me trompe pas, 40% du salaire pendant un an, puis out)
il y a une poduction agricole locale, mais explosée par le dumping alimentaire européen et mondial : le kilo de patates françaises (la grosse moche) : 0,43 euro/k, le kilo de patates syriotes : 0,79 euro/k. et évidemment les gens achètent les patates françaises, ce qui plombe encore plus l'agriculture locale. et tout est à l'avenant, pour TOUT ce que produit la grèce : les avocats crétois contre les avocats d'afrique du sud, la salade du coin contre les bond*elles françaises, les pommes du continent contre les pommes chiliennes, l'ail grec contre l'ail chinois, etc. etc. etc. syros ne produit que des fruits et légumes (hélas à grands coups d'engrais, ce sont des terres minuscules, les terres agricoles, et exploitées depuis des milliers d'années...), en comptant les excellentes préparations comme les figues sèches au sésame, les tomates sèches, et certaines douceurs, comme les loukoums et le nougat local (léger, on n'y laisse pas le dentier).
à ma connaissance, syros produit son énergie, il y a une usine à lignite à l'entrée de la ville, vers l'ancien port vénitien. également quelques grandes éoliennes (5, il me semble). problème : dès qu'il y a une avarie, faut envoyer l'éolienne sur le continent, je vous dis pas le merdier pour le transport et l'embarquement. par contre, l'île n'est pas totalement autonome en eau, qui se paie très très cher, et qui arrive en partie en tanker. il y a une petite usine de désalinisation, mais c'est tout (et l'eau est infecte). les poubelles sont triées, puis en théorie transportées sur le continent pour recyclages divers. mais quelqu'un a vu les éboueurs mettre ensemble tout ce qui avait été soigneusement trié, je suppose que ça coûte moins cher à l'administration de simplement mettre tout ça sur la grande décharge de dili (qui brûlait encore les déchets en 2009).
mais, et là, c'est l'aspect vraiment important de ma réponse, les cigales en ont plein le dos. l'histoire grecque, en particulier la guerre civile et la dictature, ont très très largement ancré la méfiance que les grecs ont pour l'état, l'état potentiellement traître, liberticide, félon et assassin. et l'histoire contemporaine alimente cette méfiance profonde, ce désamour pour les institutions. et je constate et sur l'île et à travers des pages denses de sites divers, l'explosion de ce qui fout des spasmes aux neo-libs, à l'état, et à tous ceux qui reprochent à la grèce l'existence de cette indéniable économie parallèle, qui est d'une part un réflexe de survie, et d'autre part la réponse du berger à la bergère. l'état nous b.... ? on .aise l'état ! et actuellement, en toute légalité, c'est ça qui est divin et merveilleux, se développent, en parallèle à des trocs, échanges variés et divers, des expériences de réseaux en "monnaie complémentaire", et qui fonctionnent très bien. l'île de paros a commencé il y a plusieurs mois, et à syros, existe un groupe depuis 2 mois, sano, qui fonctionnel comme les SEL dans le sud de la france. pas d'argent, mais des points + et des points - par travail/chose fourni/reçu, avec équivalence pour l'heure de travail (1 heure toubib = 1 heure baby-sitting), et je connais des gens qui, à part les impératifs sousous dans la popoche genre électricité, impôts, etc., vivent entièrement grâce à ce système.
et ce système, l'état ne peut RIEN contre, ni l'interdire, ni prélever de taxe. alors là, on est quelques uns à rire très très fort.
je crois que cette réponse-là à la crise, les grecs en sont fiers. on calme le jeu, on décroît gentiment, on retrouve l'entraide entre gens qui ne se connaissent pas (et pas que les fameuses solidarités familiales : on est dead si on n'a ni famille ni enfant), on vit avec très peu, mais plus sereinement, etc. le social se fait horizontalement, le côté profondément anar des grecs se structure à travers ces réseaux, ces monnaies complémentaires et autres économies parallèles, et tend vers l'idéal de vie que j'ai rencontré bien vivant au centre de la crète : l'autarcie.
vous savez quoi ? en fait, les grecs avant la crise, les grecs européens, post dictature, ils n'étaient plus du tout cigales (les gens normaux, hein, pas les riches), ils cherchaient désespérément à sauter par-dessus une barre qui avait été fixée à la même hauteur pour tout le monde UE, et, faut le dire, bien trop haute pour eux. ils y ont perdu beaucoup de leur âme. et là, grâce à la crise, ça y est, ils vont vraiment devenir les cigales de l'histoire... mais des cigales qui survivront à l'hiver - hélas sans Willi...
juste 2 anecdotes : comme dans les forêts autour d'athènes mais également dans toute la grèce continentale, tant que cela a alerté le WWF, il y a des... voleurs d'arbres sur l'île. j'ai pu filmer un type, venu avec son 4X4, sa tronçonneuse et un autre type, ils ont liquidé en moins de temps qu'il faut pour l'écrire un pin dans la seule pinède de l'île. la route qui descend chez moi est la seule route vraiment arborée de l'île, eh bien dans une zone tranquille et sans maison voisine, des arbres ont été sciés et emportés. l'autre anecdote est tragique : un ami, Willi, un de ces petits vieux cigales sans un rond avec un coeur en or, qui avait pourtant survécu à la famine qui a causé entre 3000 et 7000 morts sur l'île durant l'occupation italienne, cet ami n'a pas survécu aux banksters. diabète, gangrène mal soignée à l'hôpital (qui ne reçoit pratiquement plus de médicaments. détail : je me fais faire une prise de sang, et au lieu d'un pansement, c'est un bout de coton et du scotch papier), il est transféré tout seul à athènes, sa famille ne peut pas lui rendre visite (les billets de ferry sont chers, et il n'y a aucun tarif spécial pour les insulaires - sans compter ensuite les transports à athènes, et une nécessaire nuit d'hôtel, vu les horaires débiles de ces ferries), et il meurt là-bas de gangrène. cerise sur le gâteau : il a été mis à la fosse commune, la famille n'ayant pas les moyens de rapatrier le corps sur l'île. Willi, Gouillielmo... il jouait du bouzouki 2ème voix merveilleusement, et aussi d'un petit lira des cyclades, qu'on joue avec les doigts entre la corde et le manche... pas oublier, les premiers et les plus "innocents" à se prendre cette foutue crise en pleine poire, ce sont les petits vieux, qui pourtant en grèce sont les plus beaux du monde. je pense que les courbes de mortalité seront intéressantes à examiner dorénavant.
en fait, la situation est très mauvaise à syros, comparable à la situation des villes du continent, justement parce que c'est vraiment une ville. extrêmement intéressante sociologiquement car c'est le chef-lieu des cyclades : à la fois de l'industrie, une antenne universitaire (le dessin industriel), une très bonne bibliothèque universitaire qui fait cinéclub, un hôpital (tiens, pas eu de chauffage cet hiver à l'hosto, et c'est l'hiver le plus terrible qu'on ait connu depuis très très longtemps), la centrale des flics, tout ce qui est autorités maritimes de l'égée, une cour de justice, 2 cinémas dont un vient de faire faillite, faute de clients, après augmentation de diverses taxes et sppression de diverses aides - le second est en crise... mais donc une ville avec tous les effets de la crise, avec les faillites, les non-paiements de salaires, les mises au chômage, et toutes les restrictions, suppressions, compressions de toutes sortes qu'on trouve à athènes, et même quelques clochards. et ce sur un territoire de 80km2, dont 40km2 seulement sont viabilisés (le reste est un désert de caillasse à lentisques et à euphorbes épineux sans eau, et une seule route) (c'est une des petites îles des cyclades) avec 30'000 habitants dont l'immense majorité vit à ermoupoli (alors que certaines îles ont tout juste une centaine d'habitants). sans compter que la vie à syros était chère (importations et transports... et multiples intermédiaires), mais bénéficiait d'une TVA light (18% au lieu de 21% - pas le pérou non plus) pour compenser le fait que la vie y est plus chère que sur le continent, avec des salaires plus bas. on imagine : alignement de la TVA sur celle du continent, donc la vie qui devient cette fois beaucoup plus chère, mais avec des salaires qui étaient déjà bas mais qui sont très diminués. sans compter le chômage et la mise à pied de beaucoup de fonctionnaires (par exemple, les profs débarqués des écoles et du lycée auraient probablement été versés à une administration quelconque en attendant des jours meilleurs. là, c'est, si je ne me trompe pas, 40% du salaire pendant un an, puis out)
il y a une poduction agricole locale, mais explosée par le dumping alimentaire européen et mondial : le kilo de patates françaises (la grosse moche) : 0,43 euro/k, le kilo de patates syriotes : 0,79 euro/k. et évidemment les gens achètent les patates françaises, ce qui plombe encore plus l'agriculture locale. et tout est à l'avenant, pour TOUT ce que produit la grèce : les avocats crétois contre les avocats d'afrique du sud, la salade du coin contre les bond*elles françaises, les pommes du continent contre les pommes chiliennes, l'ail grec contre l'ail chinois, etc. etc. etc. syros ne produit que des fruits et légumes (hélas à grands coups d'engrais, ce sont des terres minuscules, les terres agricoles, et exploitées depuis des milliers d'années...), en comptant les excellentes préparations comme les figues sèches au sésame, les tomates sèches, et certaines douceurs, comme les loukoums et le nougat local (léger, on n'y laisse pas le dentier).
à ma connaissance, syros produit son énergie, il y a une usine à lignite à l'entrée de la ville, vers l'ancien port vénitien. également quelques grandes éoliennes (5, il me semble). problème : dès qu'il y a une avarie, faut envoyer l'éolienne sur le continent, je vous dis pas le merdier pour le transport et l'embarquement. par contre, l'île n'est pas totalement autonome en eau, qui se paie très très cher, et qui arrive en partie en tanker. il y a une petite usine de désalinisation, mais c'est tout (et l'eau est infecte). les poubelles sont triées, puis en théorie transportées sur le continent pour recyclages divers. mais quelqu'un a vu les éboueurs mettre ensemble tout ce qui avait été soigneusement trié, je suppose que ça coûte moins cher à l'administration de simplement mettre tout ça sur la grande décharge de dili (qui brûlait encore les déchets en 2009).
mais, et là, c'est l'aspect vraiment important de ma réponse, les cigales en ont plein le dos. l'histoire grecque, en particulier la guerre civile et la dictature, ont très très largement ancré la méfiance que les grecs ont pour l'état, l'état potentiellement traître, liberticide, félon et assassin. et l'histoire contemporaine alimente cette méfiance profonde, ce désamour pour les institutions. et je constate et sur l'île et à travers des pages denses de sites divers, l'explosion de ce qui fout des spasmes aux neo-libs, à l'état, et à tous ceux qui reprochent à la grèce l'existence de cette indéniable économie parallèle, qui est d'une part un réflexe de survie, et d'autre part la réponse du berger à la bergère. l'état nous b.... ? on .aise l'état ! et actuellement, en toute légalité, c'est ça qui est divin et merveilleux, se développent, en parallèle à des trocs, échanges variés et divers, des expériences de réseaux en "monnaie complémentaire", et qui fonctionnent très bien. l'île de paros a commencé il y a plusieurs mois, et à syros, existe un groupe depuis 2 mois, sano, qui fonctionnel comme les SEL dans le sud de la france. pas d'argent, mais des points + et des points - par travail/chose fourni/reçu, avec équivalence pour l'heure de travail (1 heure toubib = 1 heure baby-sitting), et je connais des gens qui, à part les impératifs sousous dans la popoche genre électricité, impôts, etc., vivent entièrement grâce à ce système.
et ce système, l'état ne peut RIEN contre, ni l'interdire, ni prélever de taxe. alors là, on est quelques uns à rire très très fort.
je crois que cette réponse-là à la crise, les grecs en sont fiers. on calme le jeu, on décroît gentiment, on retrouve l'entraide entre gens qui ne se connaissent pas (et pas que les fameuses solidarités familiales : on est dead si on n'a ni famille ni enfant), on vit avec très peu, mais plus sereinement, etc. le social se fait horizontalement, le côté profondément anar des grecs se structure à travers ces réseaux, ces monnaies complémentaires et autres économies parallèles, et tend vers l'idéal de vie que j'ai rencontré bien vivant au centre de la crète : l'autarcie.
vous savez quoi ? en fait, les grecs avant la crise, les grecs européens, post dictature, ils n'étaient plus du tout cigales (les gens normaux, hein, pas les riches), ils cherchaient désespérément à sauter par-dessus une barre qui avait été fixée à la même hauteur pour tout le monde UE, et, faut le dire, bien trop haute pour eux. ils y ont perdu beaucoup de leur âme. et là, grâce à la crise, ça y est, ils vont vraiment devenir les cigales de l'histoire... mais des cigales qui survivront à l'hiver - hélas sans Willi...
Coucou les Grecs ! On arrive bientôt...
Maintenant qu'on a signé le Traité, on est marron
Maintenant qu'on a signé le Traité, on est marron
Bravo Anne-Sophie,
décidément, je ne regrette jamais de vous lire, il y a toujours matière à apprendre des choses que l'on trouve difficilement ailleurs.
En l'occurence cet article est particulièrement précis et détaillé.
Bonne continuation!
décidément, je ne regrette jamais de vous lire, il y a toujours matière à apprendre des choses que l'on trouve difficilement ailleurs.
En l'occurence cet article est particulièrement précis et détaillé.
Bonne continuation!
Juste une question pratique...aux amis grecs :
Comment font ils au quotidien ?
Comment font ils avec des baisses de salaires pour vivre au quotidien ?
Comment font ils avec la fermeture des magasins ?
Comment fait on pour vivre avec une toute petite retraite ?
Est ce que la solidarité joue ? Ou est ce que c'est à un tel point que...
Est ce que l'on se regroupe en famille pour payer ?
Dans l'article il est dit que les plus jeunes cherchent à partir mais et les autres ???
J'aimerai vraiment savoir comment font ceux qui vivent en Gréce au quotidien..
Le détail des mesures...oui...mais je suis aussi curieux de l'aspect pratique et des sacrifices que cela provoque.
Merci pour les réponses !!!
Comment font ils au quotidien ?
Comment font ils avec des baisses de salaires pour vivre au quotidien ?
Comment font ils avec la fermeture des magasins ?
Comment fait on pour vivre avec une toute petite retraite ?
Est ce que la solidarité joue ? Ou est ce que c'est à un tel point que...
Est ce que l'on se regroupe en famille pour payer ?
Dans l'article il est dit que les plus jeunes cherchent à partir mais et les autres ???
J'aimerai vraiment savoir comment font ceux qui vivent en Gréce au quotidien..
Le détail des mesures...oui...mais je suis aussi curieux de l'aspect pratique et des sacrifices que cela provoque.
Merci pour les réponses !!!
Et si la troika arrivait à force de coupes à casser le système clientéliste basé sur les faveurs politiques, les échanges de bon procédés, la corruption et la non imposition de certains organismes ?
Où attendent-il que les grecs le fassent pour eux.
Où attendent-il que les grecs le fassent pour eux.
Merci Anne Sophie.
La situation est embrouillée.
Je n'arrive pas à savoir, par exemple, si le vote d'aujourd'hui à l'assemblée sur le « mécanisme européen de stabilité financière » est une bonne ou une mauvaise chose. Si nous nous enfonçons dans une "dictature européenne" comme le décrivait Todd la semaine dernière chez Taddeî (Ce soir ou jamais) ou si c'est la première pierre de la solidarité financière européenne qui est enfin posée comme l'affirmait Cohn Bendit sur France Inter (France inter).
Donc, merci encore pour vos articles, il n'y en a pas assez ailleurs, mais maintenant qu'on sait que le match est plié pour la présidentielle, les journalistes vont peut être reprendre une activité normale, #DouxReves comme on dit sur twitter !
La situation est embrouillée.
Je n'arrive pas à savoir, par exemple, si le vote d'aujourd'hui à l'assemblée sur le « mécanisme européen de stabilité financière » est une bonne ou une mauvaise chose. Si nous nous enfonçons dans une "dictature européenne" comme le décrivait Todd la semaine dernière chez Taddeî (Ce soir ou jamais) ou si c'est la première pierre de la solidarité financière européenne qui est enfin posée comme l'affirmait Cohn Bendit sur France Inter (France inter).
Donc, merci encore pour vos articles, il n'y en a pas assez ailleurs, mais maintenant qu'on sait que le match est plié pour la présidentielle, les journalistes vont peut être reprendre une activité normale, #DouxReves comme on dit sur twitter !
Ma chère Anne-Sophie, j’ai une « Modeste proposition » pour aider les grecs à rembourser leur dette.
On devrait toujours relire les auteurs un peu oubliés. Le gouvernement grec devrait s’inspirer de Jonathan Swift.
Ainsi il pourrait, dans un premier temps, réactualiser la « Modeste proposition » de ce pamphlétaire irlandais. Les pauvres (et il y en a de plus en plus en Grèce) pourraient ainsi être tenu d’élever leurs nourrissons jusqu’à l’âge de un an environ en les allaitant généreusement (cela ne nécessite pas ou peu de dépense). Une fois bien engraissés ces jeunes enfants seraient retirés à leurs parents, vendus comme viande de boucherie et achetées un bon prix par les armateurs et autres riches du pays. Ils auraient ainsi à leur table des mets de choix et particulièrement originaux. De mêmes les restaurants étoilés pourraient les proposer sur leur carte et les accommoder de façons originales. En effet « un jeune enfant bien sain, bien nourri, est, à l’âge d’un an, un aliment délicieux, très-nourrissant et très-sain, bouilli, rôti, à l’étuvée ou au four, et je ne mets pas en doute qu’il ne puisse également servir en fricassée ou en ragoût. »1
Bien entendu cet argent gagné par les pauvres grâce à la vente des jeunes enfants leurs seraient immédiatement repris sous forme d’un impôt « spécial dette » afin de rembourser les banques qui détiennent la dette grecque ! Ainsi ce pays, grâce à cet effort de tous, sortira rapidement, n’en doutons pas, du marasme dans lequel il s’est honteusement jeté !
Si cela ne suffit pas (et cela ne suffira pas), alors ils pourraient continuer dans cette voie généreuse et euthanasier tous les vieux de plus de 70 ans (mais cette limite peut, à l’inverse de la mise à la retraite, être abaissée si nécessaire à 65 ou 60 ans). Cela réduirait ainsi drastiquement les dépenses de santé (ce qu’ils ont commencé à faire et les vieux coûtent horriblement chers) et les retraites (ce qu’ils font aussi déjà depuis un certain temps). Une fois incinérés, les cendres de ces vieux pourraient être aisément utilisées pour fertiliser le sol de l’UE dans le cadre de PAC (ce qui leurs permettraient de bénéficier de subventions immédiatement récupérées et remises aux banques - voir ci-dessus pour les nourrissons). Mais si la situation s’aggrave encore et que la nourriture venait à manquer, la Grèce pourrait alors reprenne l’idée développée dans Soleil vert, film américain d'anticipation réalisé par Richard Fleischer, sorti en 1973 et inspiré du roman Soleil vert de Harry Harrison (source Wikipédia). Entre les nourrissons et les vieux la Grèce ne manquera pas de nourriture et s’enrichira !
Ces propositions sont tout à fait transposables au Portugal, à l’Espagne et d’une manière générale aux pays endettés sans aucune contre-indication.
Bien entendu ces mesures draconiennes sont peu compatibles avec le droit international comme les articles 55 et 103 de la charte des Nations Unies, la déclaration de Philadelphie ou avec la Commission du droit international de l’ONU : « Un état ne saurait, par exemple, fermer ses écoles, ses universités et ses tribunaux, supprimer sa police et négliger ses services publics au point d’exposer sa population au désordre et à l’anarchie, simplement en vue de disposer de fonds nécessaires pour faire face à ses obligations vis-à-vis de ses prêteurs étrangers. » Mais bon, ne chipotons pas lorsque la situation est aussi grave il faut savoir s’affranchir des règles souvent bien désuètes, il faut le reconnaître, dans ce monde ultra libéral où le droit est regardé avec suspicion ! Et puis soyons sûr que cela plaira à la troïka !
De toutes façons de plan d’austérité en plan d’austérité aussi inutiles qu’absurdes, et avec « cette persévérance dans l’erreur qui signale les derniers degrés de l’aveuglement idéologique », on finira fatalement par y arriver !
« Salauds de pauvres » !
Et bonne journée,
P. H.
PS : je suis certain également que nos favoris pour la présidentielles, vu la tournure prise par cette campagne, ont forcément relu (ou lu) eux aussi Jonathan Swift et son « Art du mensonge politique », qui est « l'art de convaincre le peuple, l'art de lui faire croire des faussetés salutaires et cela pour quelque bonne fin. »
On devrait toujours relire les auteurs un peu oubliés. Le gouvernement grec devrait s’inspirer de Jonathan Swift.
Ainsi il pourrait, dans un premier temps, réactualiser la « Modeste proposition » de ce pamphlétaire irlandais. Les pauvres (et il y en a de plus en plus en Grèce) pourraient ainsi être tenu d’élever leurs nourrissons jusqu’à l’âge de un an environ en les allaitant généreusement (cela ne nécessite pas ou peu de dépense). Une fois bien engraissés ces jeunes enfants seraient retirés à leurs parents, vendus comme viande de boucherie et achetées un bon prix par les armateurs et autres riches du pays. Ils auraient ainsi à leur table des mets de choix et particulièrement originaux. De mêmes les restaurants étoilés pourraient les proposer sur leur carte et les accommoder de façons originales. En effet « un jeune enfant bien sain, bien nourri, est, à l’âge d’un an, un aliment délicieux, très-nourrissant et très-sain, bouilli, rôti, à l’étuvée ou au four, et je ne mets pas en doute qu’il ne puisse également servir en fricassée ou en ragoût. »1
Bien entendu cet argent gagné par les pauvres grâce à la vente des jeunes enfants leurs seraient immédiatement repris sous forme d’un impôt « spécial dette » afin de rembourser les banques qui détiennent la dette grecque ! Ainsi ce pays, grâce à cet effort de tous, sortira rapidement, n’en doutons pas, du marasme dans lequel il s’est honteusement jeté !
Si cela ne suffit pas (et cela ne suffira pas), alors ils pourraient continuer dans cette voie généreuse et euthanasier tous les vieux de plus de 70 ans (mais cette limite peut, à l’inverse de la mise à la retraite, être abaissée si nécessaire à 65 ou 60 ans). Cela réduirait ainsi drastiquement les dépenses de santé (ce qu’ils ont commencé à faire et les vieux coûtent horriblement chers) et les retraites (ce qu’ils font aussi déjà depuis un certain temps). Une fois incinérés, les cendres de ces vieux pourraient être aisément utilisées pour fertiliser le sol de l’UE dans le cadre de PAC (ce qui leurs permettraient de bénéficier de subventions immédiatement récupérées et remises aux banques - voir ci-dessus pour les nourrissons). Mais si la situation s’aggrave encore et que la nourriture venait à manquer, la Grèce pourrait alors reprenne l’idée développée dans Soleil vert, film américain d'anticipation réalisé par Richard Fleischer, sorti en 1973 et inspiré du roman Soleil vert de Harry Harrison (source Wikipédia). Entre les nourrissons et les vieux la Grèce ne manquera pas de nourriture et s’enrichira !
Ces propositions sont tout à fait transposables au Portugal, à l’Espagne et d’une manière générale aux pays endettés sans aucune contre-indication.
Bien entendu ces mesures draconiennes sont peu compatibles avec le droit international comme les articles 55 et 103 de la charte des Nations Unies, la déclaration de Philadelphie ou avec la Commission du droit international de l’ONU : « Un état ne saurait, par exemple, fermer ses écoles, ses universités et ses tribunaux, supprimer sa police et négliger ses services publics au point d’exposer sa population au désordre et à l’anarchie, simplement en vue de disposer de fonds nécessaires pour faire face à ses obligations vis-à-vis de ses prêteurs étrangers. » Mais bon, ne chipotons pas lorsque la situation est aussi grave il faut savoir s’affranchir des règles souvent bien désuètes, il faut le reconnaître, dans ce monde ultra libéral où le droit est regardé avec suspicion ! Et puis soyons sûr que cela plaira à la troïka !
De toutes façons de plan d’austérité en plan d’austérité aussi inutiles qu’absurdes, et avec « cette persévérance dans l’erreur qui signale les derniers degrés de l’aveuglement idéologique », on finira fatalement par y arriver !
« Salauds de pauvres » !
Et bonne journée,
P. H.
PS : je suis certain également que nos favoris pour la présidentielles, vu la tournure prise par cette campagne, ont forcément relu (ou lu) eux aussi Jonathan Swift et son « Art du mensonge politique », qui est « l'art de convaincre le peuple, l'art de lui faire croire des faussetés salutaires et cela pour quelque bonne fin. »
Le FMI et l'UE font de la Grèce un test. Jusqu'à quel point peut on mettre un peuple à terre sans qu'il se révolte? Qui pourrait subir sans tout brûler ce que les Grecs souffrent depuis déjà deux ans?
Ils s'en prennent au pays le plus dans la merde économiquement puisque ce n'est un secret pour personne que le pays maquille ses comptes depuis des lustres. Après l'avoir encouragé à s'enfoncer avec force pognon donné par l'UE et dilapidé par des élites corrompues (le système politique grec est digne de celui des républiques bananières ainsi qu'en témoignent les lignées de dirigeants), l'opportunité de la crise permet de mettre à sac non pas les richesses grecques mais le peuple. Jusqu'où peut-on descendre? Jusqu'où peut-on cracher sur tout un peuple, lui ôter le pain de la bouche et bafouer son honneur?
Une fois que ces organismes pourris jusqu'à la moelle auront leur réponse, ils mettront en œuvre leurs mêmes manipulations malfaisantes dans les autres pays pas sages économiquement: Portugal, Espagne, Italie, Irlande et puis la France. On nous fera gober que la perte de notre niveau de vie (je ne parle pas de rouler en bmw et d'avoir des rolex mais juste de vivre dignement comme des Européens, c'est à dire payer ses factures, manger à sa faim, avoir une maison chauffée l'hiver, habiller ses gosses correctement et faire des études...) en plus de notre souveraineté de toute façon fantoche depuis un bail est inéluctable parce que nous avons été vilains.
Tous ces gens formidablement intelligents pour qui vous n'avez pas voté (oui nous n'avons pas tous voté pour des connards, quel dirigeant peut se targuer d'avoir eu la majorité des voix de tous les citoyens en âge de voter? et puis d'autres n'étaient pas encore nés, par exemple en 73 année de la loi sur l'emprunt d’État sur les marchés financiers, comme moi) et qui vous ont mis dans la merde depuis plus de trente ans ne sont pas responsables de la situation catastrophique des finances de l’État.
Ce sont nous les pauvres manants salariés de bureau, ouvriers, artisans et paysans les seuls responsables. Nous qui versons à la sueur de notre front l'équivalent en charges de notre paye chaque mois dans les caisses étatiques. Qui payons en plus la TVA, les impôts, les redevances, les taxes foncières ou d'habitation pour avoir seulement le droit d'habiter dans notre propre logement... Nous sommes les uniques responsables du chômage structurel, de la désindustrialisation de notre pays, des files qui s'allongent aux restos du cœur. Nous qui travaillons juste pour le plaisir d'être ponctionné non pas pour contribuer au bon fonctionnement de notre État mais pour engraisser on ne sais quoi caché derrière des montages financiers complexes. Peut-être même est-ce le néant qui s'y cache, aussi vide de sens que les milliers de milliards de devises virtuelles.
Tout ce que nous avons payé n'a servi qu'à couvrir les intérêts. Il va maintenant falloir baisser son froc pour payer la dette payée plusieurs fois, enfin peut-être. Après tout, ce n'est pas si pressé de régler ses comptes.
Il est tellement plus pratique d'avoir un couteau sous la gorge du peuple afin de l'empêcher de réfléchir à l'origine de ses problèmes. C'est ce qu'il se passe en Grèce et demain peut-être chez nous. En notre nom l'UE étrangle nos soi-disant frères européens. Ben si c'est ça la solidarité européenne née de cette construction fantasmatique, ça n'en valait pas la peine. Mais nous l'avons déjà dit en 2005 et nos non représentants s'en contre-branlent et sont bien décidés à ne jamais rien arranger.
Ils s'en prennent au pays le plus dans la merde économiquement puisque ce n'est un secret pour personne que le pays maquille ses comptes depuis des lustres. Après l'avoir encouragé à s'enfoncer avec force pognon donné par l'UE et dilapidé par des élites corrompues (le système politique grec est digne de celui des républiques bananières ainsi qu'en témoignent les lignées de dirigeants), l'opportunité de la crise permet de mettre à sac non pas les richesses grecques mais le peuple. Jusqu'où peut-on descendre? Jusqu'où peut-on cracher sur tout un peuple, lui ôter le pain de la bouche et bafouer son honneur?
Une fois que ces organismes pourris jusqu'à la moelle auront leur réponse, ils mettront en œuvre leurs mêmes manipulations malfaisantes dans les autres pays pas sages économiquement: Portugal, Espagne, Italie, Irlande et puis la France. On nous fera gober que la perte de notre niveau de vie (je ne parle pas de rouler en bmw et d'avoir des rolex mais juste de vivre dignement comme des Européens, c'est à dire payer ses factures, manger à sa faim, avoir une maison chauffée l'hiver, habiller ses gosses correctement et faire des études...) en plus de notre souveraineté de toute façon fantoche depuis un bail est inéluctable parce que nous avons été vilains.
Tous ces gens formidablement intelligents pour qui vous n'avez pas voté (oui nous n'avons pas tous voté pour des connards, quel dirigeant peut se targuer d'avoir eu la majorité des voix de tous les citoyens en âge de voter? et puis d'autres n'étaient pas encore nés, par exemple en 73 année de la loi sur l'emprunt d’État sur les marchés financiers, comme moi) et qui vous ont mis dans la merde depuis plus de trente ans ne sont pas responsables de la situation catastrophique des finances de l’État.
Ce sont nous les pauvres manants salariés de bureau, ouvriers, artisans et paysans les seuls responsables. Nous qui versons à la sueur de notre front l'équivalent en charges de notre paye chaque mois dans les caisses étatiques. Qui payons en plus la TVA, les impôts, les redevances, les taxes foncières ou d'habitation pour avoir seulement le droit d'habiter dans notre propre logement... Nous sommes les uniques responsables du chômage structurel, de la désindustrialisation de notre pays, des files qui s'allongent aux restos du cœur. Nous qui travaillons juste pour le plaisir d'être ponctionné non pas pour contribuer au bon fonctionnement de notre État mais pour engraisser on ne sais quoi caché derrière des montages financiers complexes. Peut-être même est-ce le néant qui s'y cache, aussi vide de sens que les milliers de milliards de devises virtuelles.
Tout ce que nous avons payé n'a servi qu'à couvrir les intérêts. Il va maintenant falloir baisser son froc pour payer la dette payée plusieurs fois, enfin peut-être. Après tout, ce n'est pas si pressé de régler ses comptes.
Il est tellement plus pratique d'avoir un couteau sous la gorge du peuple afin de l'empêcher de réfléchir à l'origine de ses problèmes. C'est ce qu'il se passe en Grèce et demain peut-être chez nous. En notre nom l'UE étrangle nos soi-disant frères européens. Ben si c'est ça la solidarité européenne née de cette construction fantasmatique, ça n'en valait pas la peine. Mais nous l'avons déjà dit en 2005 et nos non représentants s'en contre-branlent et sont bien décidés à ne jamais rien arranger.
Salu à tous
je vous avais déjà parlé d'Olivier Berruyer et de son blog les-crises.fr, qui en plus d'être un économiste pas con, est une mine intarrissable d'informations zéconomiques zet zécologiques.
Il a récemment mis en ligne son intervention à BFM Buisness, émission que je trouve très révélatrice de l'état d'esprit de ses collègues. Moi ils me foutent les jetons !
je vous avais déjà parlé d'Olivier Berruyer et de son blog les-crises.fr, qui en plus d'être un économiste pas con, est une mine intarrissable d'informations zéconomiques zet zécologiques.
Il a récemment mis en ligne son intervention à BFM Buisness, émission que je trouve très révélatrice de l'état d'esprit de ses collègues. Moi ils me foutent les jetons !
Voilà où mène l'absence de courage politique, la démagogie consistant à dire à un pays pauvre, ne vous inquiétez pas, dancez et chantez tout l'été, nous garantissons votre pouvoir d'achat. Quelle belle fuite en avant si merveilleisement illustrée par ce pseudo si bien choisi de la Cigale! On ne pouvait faire mieux!
Alors passées les larmes de crocodile sur le prix du demi, l'impossibilité de voyager, ou le prix de l'essence (vends Twingo 1,2 pas chère..), les situations individuelles ne sont certes pas plaisantes, mais l'article passe très vite sur la baisse semble t il conséquente du premier poste de dépense de tout ménage, le logement.
La Grèce est donc frappée de plein fouet par la Troika, ce qui devrait la ramener au niveau de vie de ses voisins les plus proches! Quel scandale!
Et l'on a la confirmation d'une chose, que l'européen grassouillet (grec compris) vit dans un luxe sur cette planète, et qu'à la moindre bourasque, c'est la panique. Tout fonctionne encore, il y a encore un Etat, de l'argent qui circule et même des marchés financiers qui s'envolent.
Pour n'importe quel africain, le paradis! Pour un grec qui chantait au soleil, la misère, la torture, la fin du monde!
Une fin du monde il faut le rappeler qui n'a qu'un but, éviter le défaut qui plongerait l'Europe entière dans cette situation peu plaisante.
Une fin du monde passagère quand même. l'Europe arrive par le nord, et la Grèce va devenir le pays de la zone le plus à même d'en tirer profit, avec des infrastructures notd/sud, des flux nord/sud qui vont croitre rapidement, et des plombiers serbes qui vont venir travailler en Grèce pour le faramineux salaire qu'on leur proposera.. Ha les salauds!
Il y a aussi le kollosal projet énergétique avec l'Allemagne sur le solaire, qui devrait faire de la Grèce un exportateur énergétique et de savoir faire dans le solaire, de premier ordre. La ce sont des dizaines de milliards.
Bref le présent, n'est pas plaisant pour toute cigale nourrie à la démagogie de ses politiques qui n'osent jamais parler de risque majeur ou même mineur de perte de niveau de vie. Mais il n'est que passager, et ce bel article catastrophe, on le ressortira dans quelques années.
Alors passées les larmes de crocodile sur le prix du demi, l'impossibilité de voyager, ou le prix de l'essence (vends Twingo 1,2 pas chère..), les situations individuelles ne sont certes pas plaisantes, mais l'article passe très vite sur la baisse semble t il conséquente du premier poste de dépense de tout ménage, le logement.
La Grèce est donc frappée de plein fouet par la Troika, ce qui devrait la ramener au niveau de vie de ses voisins les plus proches! Quel scandale!
Et l'on a la confirmation d'une chose, que l'européen grassouillet (grec compris) vit dans un luxe sur cette planète, et qu'à la moindre bourasque, c'est la panique. Tout fonctionne encore, il y a encore un Etat, de l'argent qui circule et même des marchés financiers qui s'envolent.
Pour n'importe quel africain, le paradis! Pour un grec qui chantait au soleil, la misère, la torture, la fin du monde!
Une fin du monde il faut le rappeler qui n'a qu'un but, éviter le défaut qui plongerait l'Europe entière dans cette situation peu plaisante.
Une fin du monde passagère quand même. l'Europe arrive par le nord, et la Grèce va devenir le pays de la zone le plus à même d'en tirer profit, avec des infrastructures notd/sud, des flux nord/sud qui vont croitre rapidement, et des plombiers serbes qui vont venir travailler en Grèce pour le faramineux salaire qu'on leur proposera.. Ha les salauds!
Il y a aussi le kollosal projet énergétique avec l'Allemagne sur le solaire, qui devrait faire de la Grèce un exportateur énergétique et de savoir faire dans le solaire, de premier ordre. La ce sont des dizaines de milliards.
Bref le présent, n'est pas plaisant pour toute cigale nourrie à la démagogie de ses politiques qui n'osent jamais parler de risque majeur ou même mineur de perte de niveau de vie. Mais il n'est que passager, et ce bel article catastrophe, on le ressortira dans quelques années.
Oui mais non (ou un peu HS)? Le nœud du problème, apparemment, n'est pas économique, mais historique/sociologique. Voir cet itw d'un historien grec ou celle la, d'un sociologue, disant que la situation est plus le résultats d'un échec/refus grec (dirigeant + population?) de faire de leur pays un état 'moderne' (whatever that means), vivant au passage encore plus a credit que nous. Il compare plutôt la situation a celle des pays ex-communiste au début des 90s, avec tout a reconstruire, y compris un état digne de ce nom.
Donc apparemment il faut surtout sortir d'un vision économique et quantitative: il ne s'agirait pas d'ajustement temporaire de l'existant pour équilibré les plus et les moins le temps que ça aille mieux, mais plus redéfinir un état qui ressemble a quelque chose et s'occupe du bien commun, une population qui a un minimum de confiance en lui, un tissue industriel un peu moins tier-mondiste etc.
Il y avait aussi une itw d'un politique argentin récemment (libe ou lemonde?) qui expliquait comment il avait redresser le pays au début des années 2000 en envoyant chier le FMI et prenant des mesures hétérodoxes, assez intéressant...
Donc apparemment il faut surtout sortir d'un vision économique et quantitative: il ne s'agirait pas d'ajustement temporaire de l'existant pour équilibré les plus et les moins le temps que ça aille mieux, mais plus redéfinir un état qui ressemble a quelque chose et s'occupe du bien commun, une population qui a un minimum de confiance en lui, un tissue industriel un peu moins tier-mondiste etc.
Il y avait aussi une itw d'un politique argentin récemment (libe ou lemonde?) qui expliquait comment il avait redresser le pays au début des années 2000 en envoyant chier le FMI et prenant des mesures hétérodoxes, assez intéressant...
C'est bien la première fois depuis que je suis abonné à @si que je constate un tel investissement de la part d'un(e) chroniqueur(se)/journaliste sur un tel sujet, et qui s'y avance en profondeur tout en y revenant régulièrement.
Vu qu'on attend toujours les "un an après" sur de nombreux sujets, bien que j'imagine bien que la hiérarchie des infos ne permette matériellement pas ce suivi pourtant annoncé naguère, j'en suis d'autant plus client.
Merci Anne-Sophie et à cette mystérieuse cigale qui murmure à votre oreille.
A noter que selon Le Point, la gauche monte en flèche dans les sondages, pour ce qu'ils valent.
Ce qui donnerait confirmation que tout le monde là-bas ne se trompe pas d'ennemi.
Vu qu'on attend toujours les "un an après" sur de nombreux sujets, bien que j'imagine bien que la hiérarchie des infos ne permette matériellement pas ce suivi pourtant annoncé naguère, j'en suis d'autant plus client.
Merci Anne-Sophie et à cette mystérieuse cigale qui murmure à votre oreille.
A noter que selon Le Point, la gauche monte en flèche dans les sondages, pour ce qu'ils valent.
Ce qui donnerait confirmation que tout le monde là-bas ne se trompe pas d'ennemi.
Ce qui est terrible (outre le sort réservé à la population grecque), c'est que tout le monde semble d'accord pour dire que ce nième plan de "sauvetage" (comme ils disent à la télé) n'apporte aucun début de perspective de sortie de crise : il s'agit simplement d'éviter un "défaut désordonné" à court terrme.
Dans ces conditions, on peut s'interroger sur les raisons d'une telle obstination dans la folie de la "rigueur" :
- Aveuglement des décideurs européens pour qui la compétitivité est l'alpha et l'oméga de la politiqe? Comme si tous les pays pouvaient être simultanément exportateurs nets?
- Ou refus de voir la crise systémique?
- Ou simplement volonté de retarder l'échéance de l'écroulement?
- Ou quoi?
Interrogation subsidiaire : la sortie de la Grèce de la zone euro semble exclue par tous les décideurs; pourquoi? Surtout si on pense à l'Argentine des années 2001 - 2002.
Dans ces conditions, on peut s'interroger sur les raisons d'une telle obstination dans la folie de la "rigueur" :
- Aveuglement des décideurs européens pour qui la compétitivité est l'alpha et l'oméga de la politiqe? Comme si tous les pays pouvaient être simultanément exportateurs nets?
- Ou refus de voir la crise systémique?
- Ou simplement volonté de retarder l'échéance de l'écroulement?
- Ou quoi?
Interrogation subsidiaire : la sortie de la Grèce de la zone euro semble exclue par tous les décideurs; pourquoi? Surtout si on pense à l'Argentine des années 2001 - 2002.
Ce qui est terrible (outre le sort réservé à la population grecque), c'est que tout le monde semble d'accord pour dire que ce nième plan de "sauvetage" (comme ils disent à la télé) n'apporte aucun début de perspective de sortie de crise : il s'agit simplement d'éviter un "défaut désordonné" à court terrme.
Dans ces conditions, on peut s'interroger sur les raisons d'une telle obstination dans la folie de la "rigueur" :
- Aveuglement des décideurs européens pour qui la compétitivité est l'alpha et l'oméga de la politiqe? Comme si tous les pays pouvaient être simultanément exportateurs nets?
- Ou refus de voir la crise systémique?
- Ou simplement volonté de retarder l'échéance de l'écroulement?
- Ou quoi?
Interrogation subsidiaire : la sortie de la Grèce de la zone euro semble exclue par tous les décideurs; pourquoi? Surtout si on pense à l'Argentine des années 2001 - 2002.
Comme vous le dites, je pense que l'objectif est d'éviter un défaut.
Car :
- cela ne serait pas bons pour les banques et tout le système financier - on peut penser à l'activation des CDS, sortes d'assurances qu'ont souscrit ceux qui ont prété à l'état grec. Cette activité spécifique n'étant pas réglementés, les émetteurs de CDS n'ont jamais eu aucune obligation de fonds propres (en français clair, ils n'ont pas le commencement du centime nécessaire pour payer ces CDS),
- ça pourrait donner des idées à d'autres pays (de faire défaut).
Les raisons d'une telle obstination pourrait être, il me semble, la sujétion des politiques au secteur financier. Celui-ci "tient les gouvernements par les couilles" :
1- c'est lui qui prête / fournit l'argent
2 - parcequ'il peut agiter l'épouvantail du "si je fais faillite, tous les français seront ruinés"
Adoncques, pendant que je tartinais tout ça, Constant Gardener postait exactement la même chose mais en moins de dix lignes. Pas grave, j'envoie quand même, juste pour appuyer :
Je ne sais pas très bien comment verbaliser ça, ou même le problématiser précisément, mais ce qui m'échappe, c'est le mécanisme de l'ignorance qui rend cela possible. A survoler des sites comme @si et les liens qui en partent, l'évidence de l'inanité des mesures européennes semble unanime. On peut même directement mesurer cette inanité par les témoignages ou expériences brutes "sur le terrain", les conséquences pratiques sur les foyers grecs, conséquences qui devraient tout simplement se heurter à un impératif moral chez les décideurs politiques locaux et internationaux.
Or, les grands médias nous présentent régulièrement les décideurs comme "se félicitant" des acceptations de leurs plans de rigueurs, nous présentent la Grèce comme "sauvée du chaos" par ces résultats, nous parlent de "soulagement", etc. En Grèce, les hypothèses du défaut sont systématiquement présentées comme apocalyptique, faisant de la sortie de l'Euro/pe et du rejet des conditions imposées de l'UE une non-option, un suicide total (comme si la voie actuelle n'en était pas un, d'autant plus assuré qu'observable et non théorique). Les grecs ont, du coup, des postures assez variées, entre ceux qui s'insurgent de l'acceptation des plans de rigueur, et ceux que l'idée de leur rejet terrifient.
Et je m'interroge sur le contraste entre ces discours. En particulier aux niveau politique. Au niveau citoyen (café de commerce, débats familiaux, disputes forumiques) la superficialité des adhésions, l'extrapolation des stéréotypes, les convictions de dilettantes sont inévitables : on n'exige aucun investissement dans une quelconque recherche ou réflexion, on s'en tient surtout à un art expressif brodé autour de feelings et de réaffirmations identitaires (le camp des ceci ou des cela). Au niveau professionnel, par contre, on nage réellement dans ces problématiques, on doit y faire face de façon non seulement informée (on a accès aux données, on est censé les prendre en compte) et on doit les traiter avec responsabilité. En d'autre termes : les erreurs sont moins superficielles, dans leurs mécanismes et conséquences.
Donc, en se confrontant à des postures aussi contrastées, on en arrive forcément à s'interroger sur les incommunicabilités de champs, et le cloisonnement des discours. On se demande pourquoi untel ne discuterait pas avec untel. Pourquoi ceux-ci ne prendraient pas en compte ce que disent ceux-là. Le spectaculaire de la situation grecque pousse cette question à un terrible niveau d'intensité : comment pensent les décideurs de la Troïka, et sur la base de quoi. Une fois établie la cruauté factuelle des mesures imposées et leur circularité contre-productive (et ce vis-à-vis d'un public déjà majoritairement acquis), peut-on s'intéresser aux facteurs de cécité, ou aux facteurs de négligence des conséquences humaines, chez ces décideurs ?
Il ne s'agit pas uniquement de vendus crapuleux, politiciens surfant meurtrièrement sur la xénophobie locale pour s'assurer une popularité électorale envers les zappeurs-à-opinion évoqués plus haut, ni uniquement d'aventuriers industriels cherchant de nouvelles opportunités de profit à combustible humain, même si ces acteurs-là jouent un rôle-clé (que ce soit indépendamment ou dans des collusions décidées légales par ceux qui choisissent quelles pratiques classifier comme corruptionnelles). Il y a, au-delà de ceux-là, tout un appareil administratif, politique, juridique, diplomatique, économique, médiatique, constitué d'humains qui ne trouvent pas nécessairement un profit définitif au mensonge cynique, qui sont sujets à l'empathie de base escomptée de lur espèce, et qui sont en position d'accès continu aux données du problème. Ceux-là, comment articulent-ils ces données, pour en arriver à considérer ces mesures comme une bonne chose ?
La question est plus difficile, parce qu'il s'agit de gens de pouvoir, donc moins accessibles à l'investigation (journalistique, sociologique, ethnologique) que les experts médiatiques ou marginaux, et les gens-de-la-rue que l'on dérange sans remords pour récolter leur point de vue. Question de statut, vieux problème du "studying up" par rapport au "studying down". Comment rendre compte de leurs représentations, comment les confronter à la réalité, comment identifier les points précis où se niche l'inhumanité d'une décision ou de son adhésion. Comment expliquer la construction d'un mécanisme absurde et assassin de cette magnitude-là ? Par l'abstraction des conséquences vues (ou plutôt chiffrées) depuis l'étranger ? Par l'ethnocentrisme occidental qui universalise ses valeurs morales de productivité économique et de citoyenneté individualiste ? Par le cloisonnement national des bénéfices recherchés, en fonction duquel un peuple peut être intégralement sacrifié pour le confort d'un autre ? Par le racisme associé à une morale punitive de type protestant-capitaliste qui voit la purification du pêché dans la souffrance ? Par la vieille croisade sacrée de la "bonne gouvernance", à imposer par la violence à travers le monde ? Ou par de simples mécanismes institutionnels qui filtrent -ou pondèrent- des données disponibles ?
Je pense que si on ne situe pas les points de divergence entre les pro- et anti-troïka, on en reste au descriptif (partiel) d'un absurde dialogue de sourds, auquel on finit par participer. Peut-être qu'@si, avec son (petit) statut journalistique, pourrait creuser vers le "haut", après avoir établi les bases du "bas", et nous éclairer sur les raisons pour lesquelles les argumentateurs se croisent sans se voir. Et bien sûr, je soupçonne qu'il y a, derrière ces disqualifications mutuelles a priori, derrière ces décisions politiques et et derrière ces définitions de priorités, des moteurs moins directement "économiques" que "représentationnels".
Bref. La question la plus importante, au-delà du descriptif de l'inacceptabilité de la situation, et du consensus apparent (mais où ça par opposition à où ça) sur l'inutilité catastrophique des diktats européens, reste : où est-ce que ça bloque, au niveau de l'information, entre les deux postures. Expliquer un aveuglement est plus difficile que le constater, surtout si l'on cherche à l'expliquer autrement que par des suppositions. Irez-vous un peu fouiller dans cette direction ?
Je ne sais pas très bien comment verbaliser ça, ou même le problématiser précisément, mais ce qui m'échappe, c'est le mécanisme de l'ignorance qui rend cela possible. A survoler des sites comme @si et les liens qui en partent, l'évidence de l'inanité des mesures européennes semble unanime. On peut même directement mesurer cette inanité par les témoignages ou expériences brutes "sur le terrain", les conséquences pratiques sur les foyers grecs, conséquences qui devraient tout simplement se heurter à un impératif moral chez les décideurs politiques locaux et internationaux.
Or, les grands médias nous présentent régulièrement les décideurs comme "se félicitant" des acceptations de leurs plans de rigueurs, nous présentent la Grèce comme "sauvée du chaos" par ces résultats, nous parlent de "soulagement", etc. En Grèce, les hypothèses du défaut sont systématiquement présentées comme apocalyptique, faisant de la sortie de l'Euro/pe et du rejet des conditions imposées de l'UE une non-option, un suicide total (comme si la voie actuelle n'en était pas un, d'autant plus assuré qu'observable et non théorique). Les grecs ont, du coup, des postures assez variées, entre ceux qui s'insurgent de l'acceptation des plans de rigueur, et ceux que l'idée de leur rejet terrifient.
Et je m'interroge sur le contraste entre ces discours. En particulier aux niveau politique. Au niveau citoyen (café de commerce, débats familiaux, disputes forumiques) la superficialité des adhésions, l'extrapolation des stéréotypes, les convictions de dilettantes sont inévitables : on n'exige aucun investissement dans une quelconque recherche ou réflexion, on s'en tient surtout à un art expressif brodé autour de feelings et de réaffirmations identitaires (le camp des ceci ou des cela). Au niveau professionnel, par contre, on nage réellement dans ces problématiques, on doit y faire face de façon non seulement informée (on a accès aux données, on est censé les prendre en compte) et on doit les traiter avec responsabilité. En d'autre termes : les erreurs sont moins superficielles, dans leurs mécanismes et conséquences.
Donc, en se confrontant à des postures aussi contrastées, on en arrive forcément à s'interroger sur les incommunicabilités de champs, et le cloisonnement des discours. On se demande pourquoi untel ne discuterait pas avec untel. Pourquoi ceux-ci ne prendraient pas en compte ce que disent ceux-là. Le spectaculaire de la situation grecque pousse cette question à un terrible niveau d'intensité : comment pensent les décideurs de la Troïka, et sur la base de quoi. Une fois établie la cruauté factuelle des mesures imposées et leur circularité contre-productive (et ce vis-à-vis d'un public déjà majoritairement acquis), peut-on s'intéresser aux facteurs de cécité, ou aux facteurs de négligence des conséquences humaines, chez ces décideurs ?
Il ne s'agit pas uniquement de vendus crapuleux, politiciens surfant meurtrièrement sur la xénophobie locale pour s'assurer une popularité électorale envers les zappeurs-à-opinion évoqués plus haut, ni uniquement d'aventuriers industriels cherchant de nouvelles opportunités de profit à combustible humain, même si ces acteurs-là jouent un rôle-clé (que ce soit indépendamment ou dans des collusions décidées légales par ceux qui choisissent quelles pratiques classifier comme corruptionnelles). Il y a, au-delà de ceux-là, tout un appareil administratif, politique, juridique, diplomatique, économique, médiatique, constitué d'humains qui ne trouvent pas nécessairement un profit définitif au mensonge cynique, qui sont sujets à l'empathie de base escomptée de lur espèce, et qui sont en position d'accès continu aux données du problème. Ceux-là, comment articulent-ils ces données, pour en arriver à considérer ces mesures comme une bonne chose ?
La question est plus difficile, parce qu'il s'agit de gens de pouvoir, donc moins accessibles à l'investigation (journalistique, sociologique, ethnologique) que les experts médiatiques ou marginaux, et les gens-de-la-rue que l'on dérange sans remords pour récolter leur point de vue. Question de statut, vieux problème du "studying up" par rapport au "studying down". Comment rendre compte de leurs représentations, comment les confronter à la réalité, comment identifier les points précis où se niche l'inhumanité d'une décision ou de son adhésion. Comment expliquer la construction d'un mécanisme absurde et assassin de cette magnitude-là ? Par l'abstraction des conséquences vues (ou plutôt chiffrées) depuis l'étranger ? Par l'ethnocentrisme occidental qui universalise ses valeurs morales de productivité économique et de citoyenneté individualiste ? Par le cloisonnement national des bénéfices recherchés, en fonction duquel un peuple peut être intégralement sacrifié pour le confort d'un autre ? Par le racisme associé à une morale punitive de type protestant-capitaliste qui voit la purification du pêché dans la souffrance ? Par la vieille croisade sacrée de la "bonne gouvernance", à imposer par la violence à travers le monde ? Ou par de simples mécanismes institutionnels qui filtrent -ou pondèrent- des données disponibles ?
Je pense que si on ne situe pas les points de divergence entre les pro- et anti-troïka, on en reste au descriptif (partiel) d'un absurde dialogue de sourds, auquel on finit par participer. Peut-être qu'@si, avec son (petit) statut journalistique, pourrait creuser vers le "haut", après avoir établi les bases du "bas", et nous éclairer sur les raisons pour lesquelles les argumentateurs se croisent sans se voir. Et bien sûr, je soupçonne qu'il y a, derrière ces disqualifications mutuelles a priori, derrière ces décisions politiques et et derrière ces définitions de priorités, des moteurs moins directement "économiques" que "représentationnels".
Bref. La question la plus importante, au-delà du descriptif de l'inacceptabilité de la situation, et du consensus apparent (mais où ça par opposition à où ça) sur l'inutilité catastrophique des diktats européens, reste : où est-ce que ça bloque, au niveau de l'information, entre les deux postures. Expliquer un aveuglement est plus difficile que le constater, surtout si l'on cherche à l'expliquer autrement que par des suppositions. Irez-vous un peu fouiller dans cette direction ?
Le Guardian publie depuis des semaines de très virulentes critiques, que ce soit des petits entrefilets ou des éditos, idem pour le site de la BBC. Ce qui ne fait que renforcer votre interrogation, car ce ne sont pas des medias confidentiels!
Irez-vous un peu fouiller dans cette direction ?
Ralala IT vous avez mis le doigt sur la difficulté. Pas que je ne veuille pas m'y coller, encore que, le doux confort de la superficialité sait se faire irrésistible. Ou alors faut pas que j'y aille seule mais en cordée, on part à plusieurs, une grande rando spéléo si vous voulez avec perceptive de choco BN au bout. Là ça peut s’envisager.
Ralala IT vous avez mis le doigt sur la difficulté. Pas que je ne veuille pas m'y coller, encore que, le doux confort de la superficialité sait se faire irrésistible. Ou alors faut pas que j'y aille seule mais en cordée, on part à plusieurs, une grande rando spéléo si vous voulez avec perceptive de choco BN au bout. Là ça peut s’envisager.
Selon ce site, la France produit 10 fois plus de pétrole que la Grèce (et la Norvège 400 fois). Confusion avec le négoce des puissants armateurs grecs? Ou beaucoup de raffinage en Grèce?
Pour se faire une idée, par rapport aux exemples d'illustration proposés, sur la fameuse île de Syros, l'essence représente une part importante en moyenne du budget des habitants ?
La hausse de la TVA du type de celle de l'essence concerne également les denrées alimentaires ? Y-a-t-il une production agricole locale ou tout est importé ? L''électricité est intégralement acheminée du continent ?
La hausse de la TVA du type de celle de l'essence concerne également les denrées alimentaires ? Y-a-t-il une production agricole locale ou tout est importé ? L''électricité est intégralement acheminée du continent ?
Ta-ta-ta-ta, il va falloir remettre deux-trois choses aux points.
C'est toujours le problème avec ces sites crypto-gauchistes, faut toujours que ça se coupe des vraies réalités, pour partir dans la complainte "ho les pauvres qu'ils sont malheureux" et tutti quanti.
Alors, rappelons l'essentiel :
- d'abord, c'est la faute aux grecs eux-mêmes. Ils ont élu des gens qui les ont foutu dedans, ils avaient pas qu'à, et puis c'est tout, s'ils réfléchissaient deux minutes.
- en plus, ils ont voulu jouer dans la cour des grands, à recevoir tout le pognon de l'Europe sans bouger leurs culs de feignasses, alors hein maintenant qu'ils viennent pas se plaindre. La cigale, la fourmi, tout ça, on connaît la chanson - ils z'ont qu'à danser maintenant.
- s'ils avaient adopté de vraies réformes libérales, la Grèce serait le paradis sur Terre. Ils ont voulu garder des services publics, des conventions collectives et tout ça - tant pis pour eux.
- et puis rappelons que tout ça c'est bien joli, bon, la Grèce, je veux bien, qu'on s'enfonce tous petit à petit dans le marasme le plus profond depuis 1929, bon, d'accord, c'est intéressant, mais la première importance est de dénoncer sans relâche les propos inqualifiables et discriminants que le prochain député/ministre UMP français ne va pas manquer de proférer, et de s'insurger contre ces pédo-nazi-homophobes qui nous gouvernent.
Alors, ok, les grecs, les pauvres, d'accord, mais mollo, hein. Y'a quand même des trucs qui comptent avant tout.
Voilà, j'espère avoir remis quelques lumières dans ces forums totalement acquis à la déraison gauchisante, mêlant tout et n'importe quoi, tout ça pour accuser, au fond, les gentils patrons de faire du profit, et que soit disant le libéralisme - qui pourtant vous a à tous apporté santé, prospérité, et chance - ça serait caca.
N'importe quoi.
C'est toujours le problème avec ces sites crypto-gauchistes, faut toujours que ça se coupe des vraies réalités, pour partir dans la complainte "ho les pauvres qu'ils sont malheureux" et tutti quanti.
Alors, rappelons l'essentiel :
- d'abord, c'est la faute aux grecs eux-mêmes. Ils ont élu des gens qui les ont foutu dedans, ils avaient pas qu'à, et puis c'est tout, s'ils réfléchissaient deux minutes.
- en plus, ils ont voulu jouer dans la cour des grands, à recevoir tout le pognon de l'Europe sans bouger leurs culs de feignasses, alors hein maintenant qu'ils viennent pas se plaindre. La cigale, la fourmi, tout ça, on connaît la chanson - ils z'ont qu'à danser maintenant.
- s'ils avaient adopté de vraies réformes libérales, la Grèce serait le paradis sur Terre. Ils ont voulu garder des services publics, des conventions collectives et tout ça - tant pis pour eux.
- et puis rappelons que tout ça c'est bien joli, bon, la Grèce, je veux bien, qu'on s'enfonce tous petit à petit dans le marasme le plus profond depuis 1929, bon, d'accord, c'est intéressant, mais la première importance est de dénoncer sans relâche les propos inqualifiables et discriminants que le prochain député/ministre UMP français ne va pas manquer de proférer, et de s'insurger contre ces pédo-nazi-homophobes qui nous gouvernent.
Alors, ok, les grecs, les pauvres, d'accord, mais mollo, hein. Y'a quand même des trucs qui comptent avant tout.
Voilà, j'espère avoir remis quelques lumières dans ces forums totalement acquis à la déraison gauchisante, mêlant tout et n'importe quoi, tout ça pour accuser, au fond, les gentils patrons de faire du profit, et que soit disant le libéralisme - qui pourtant vous a à tous apporté santé, prospérité, et chance - ça serait caca.
N'importe quoi.
Quand je pense qu'on fait ça en notre nom, au nom de l'Europe, je n'en reviens pas.
Ces technocrates sans âme sont capables de nous tuer tous, par négligence, du fait de leur idéologie libérale batarde, sans aucun état d'âme.
Et ils ne veulent pas, en plus, reconnaître qu'ils se sont trompés : sans émotion quand ils le devraient, et trop orgueilleux pour admettre qu'ils se sont trompés, quand on ne leur demande que d'être compétents.
Et n'oublions pas que nous ne sommes pas à l'abri de leurs inconséquences....
Cohn Bendit disait sur France Inter l'autre matin qu'on avait laissé la porte ouverte aux lobbyes, parce qu'on n'avait pas voulu faire l'Europe Politique pour leur tenir tête. C'est, je pense, le bon diagnostic.
Comment on fait pour sortir de là ? Cela va être dur.... Le pire, ce n'est pas la crise, c'est le niveau d'incompétence de nos gouvernants.
Ces technocrates sans âme sont capables de nous tuer tous, par négligence, du fait de leur idéologie libérale batarde, sans aucun état d'âme.
Et ils ne veulent pas, en plus, reconnaître qu'ils se sont trompés : sans émotion quand ils le devraient, et trop orgueilleux pour admettre qu'ils se sont trompés, quand on ne leur demande que d'être compétents.
Et n'oublions pas que nous ne sommes pas à l'abri de leurs inconséquences....
Cohn Bendit disait sur France Inter l'autre matin qu'on avait laissé la porte ouverte aux lobbyes, parce qu'on n'avait pas voulu faire l'Europe Politique pour leur tenir tête. C'est, je pense, le bon diagnostic.
Comment on fait pour sortir de là ? Cela va être dur.... Le pire, ce n'est pas la crise, c'est le niveau d'incompétence de nos gouvernants.
L'article n'est pas encore d'Utilité Publique ? Je suis choqué.
Merci Anne-Sophie. Heureusement qu'il n'y a pas que Pujadas.
Ceux qui veulent être informés au jour le jour peuvent nous rejoindre dans le groupe FB : Grèce, l'hiver des cigales
http://www.facebook.com/profile.php?id=100001847503284#!/groups/169468399831275/
Vous y retrouverez cigale zoze et Okeanos.
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Vous y retrouverez cigale zoze et Okeanos.
Bonjour et merci pour cet article. Cependant je ne vois aucune information relative à l'Eglise Orthodoxe grecque ; sauf erreur de ma part elle est exemptée du paiement de l'impôt (revenus et patrimoine) ; qu'en est-il aujourd'hui ? Ces derniers plans d'austérité ont-ils prévu d'assujettir l'Eglise grecque au paiement de l'impôt ?
La décomposition d'une société est un processus assez lent. D'ici que celle de la Grèce soit achevée et visible aux yeux de tous (même les plus décérébrés des téléspectateurs de TF1), la moitié des baudruches libérales qui ont décidé d'égorger ce peuple à l'autel de la compétitivité, seront crevées.
Quitte à en faire hurler certains, c'est à un véritable génocide que nous assistons. Et le relativisme des économistes bon teint (gageons que Guéant ne le dénoncera pas celui-là), pour qui un salaire minimum de moins de 500 euros est encore trop élevé, doit être combattu sans nuances.
Après plusieurs décennies de foutage de gueule, nous sommes menacés par un assassinat en règle par les eurocrates, qui se frottent les mains en coulisse puisqu'ils sont en train de privatiser tous les secteurs rentables de l'activité grecque. A quand un Parthénon bardé de logos ?
Et pour en remettre une couche sur l'incompétence de tous ces commentateurs abrutis, rappelons que la force d'une économie repose TOUJOURS sur le dynamisme de son marché intérieur, pas sur cette imposture qu'est la balance commeciale (qui n'est que la mesure du profit de quelques marchands qui se foutent bien de la situation des "vrais gens").
Quitte à en faire hurler certains, c'est à un véritable génocide que nous assistons. Et le relativisme des économistes bon teint (gageons que Guéant ne le dénoncera pas celui-là), pour qui un salaire minimum de moins de 500 euros est encore trop élevé, doit être combattu sans nuances.
Après plusieurs décennies de foutage de gueule, nous sommes menacés par un assassinat en règle par les eurocrates, qui se frottent les mains en coulisse puisqu'ils sont en train de privatiser tous les secteurs rentables de l'activité grecque. A quand un Parthénon bardé de logos ?
Et pour en remettre une couche sur l'incompétence de tous ces commentateurs abrutis, rappelons que la force d'une économie repose TOUJOURS sur le dynamisme de son marché intérieur, pas sur cette imposture qu'est la balance commeciale (qui n'est que la mesure du profit de quelques marchands qui se foutent bien de la situation des "vrais gens").
Le Front de Gauche et Mélenchon comptent 9 plans d'austérité. Quelqu'un sait-il d'où ils tirent ce compte ?
En espérant être preum's ce lien (pour germanophones) montrant des familles grecques incapables de subvenir aux besoins
de leurs enfants et obligés de les remettre à des associations pour orphelins (en l'occurrence SOS Village d'enfants)
Des familles grecques prennent d'assaut les SOS- Villages d'enfants
de leurs enfants et obligés de les remettre à des associations pour orphelins (en l'occurrence SOS Village d'enfants)
Des familles grecques prennent d'assaut les SOS- Villages d'enfants