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La centrale et la raffinerie
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Depuis 4 jours que j'essaie de comprendre un peu ce qui se passe, le plus effrayant, c'est la boucle: tel expert explique "le pire, ce serait si ceci se produisait". Quelques heures plus tard, ça se produit. Et les experts recommencent: "Là ça va encore, mais le pire, ce serait... "
Et pendant ce temps là, la bourse Japonaise plonge ! Aucune pitié ni solidarité sur les marchés !
Bonjour,
D'après Greenpeace la centrale de Tokai (à 100 km au nord-est de Tokio) est touchée. Problème de refroidissement, donc, puisque l'eau de mer ne suffit pas, risque de fusion des réacteurs. Sur Google Maps (Tokai Nuclear Power Plant), on trouve une photo de l'entrée de la centrale avec la statue d'un bonhomme tout rond (l'atome), tout mignon. Je l'enverrais si cela était possible, mais je ne sais pas comment faire. De quoi pleurer !
D'après Greenpeace la centrale de Tokai (à 100 km au nord-est de Tokio) est touchée. Problème de refroidissement, donc, puisque l'eau de mer ne suffit pas, risque de fusion des réacteurs. Sur Google Maps (Tokai Nuclear Power Plant), on trouve une photo de l'entrée de la centrale avec la statue d'un bonhomme tout rond (l'atome), tout mignon. Je l'enverrais si cela était possible, mais je ne sais pas comment faire. De quoi pleurer !
[quote=DS]Quant aux raffineries et aux complexes pétrochimiques en feu, à Ichihara, dans la région de Tokyo (photo ci-dessous), ou à Shiogama, entrevus presque par accident sur les vues aériennes, qui s'en est vraiment soucié ? Combien de morts dans ces incendies-là ? Comment sont-ils combattus ? Avec quels dégâts ? Quels risques pour les populations environnantes ? Mais non. Ce suspense-là ne nous intéresse étrangement pas, tant le nucléaire concentre sur lui toutes les angoisses.
Je suis content que vous aussi vous ayez remarqué cette autre absence dans la couverture médiatique du Japon. MAis en ce qui me concerne, et Arya a partagé mon impression, ce problème là m'intéresse beaucoup. Sur le direct du Monde, j'ai par deux fois posé la question hier de savoir où en était ces incendiés chimiques et pétroliers, pas de réponse.
Il me semble plutôt qu'il faut dire "Ce suspense-là ne n'intéresse étrangement pas nos journalistes". Sans doute parce qu'il n'y a pas de conflit politique dessus.
Je suis content que vous aussi vous ayez remarqué cette autre absence dans la couverture médiatique du Japon. MAis en ce qui me concerne, et Arya a partagé mon impression, ce problème là m'intéresse beaucoup. Sur le direct du Monde, j'ai par deux fois posé la question hier de savoir où en était ces incendiés chimiques et pétroliers, pas de réponse.
Il me semble plutôt qu'il faut dire "Ce suspense-là ne n'intéresse étrangement pas nos journalistes". Sans doute parce qu'il n'y a pas de conflit politique dessus.
Ca me parait normal de parler des "incidents" nucléaires vu qu'ils doivent être traités en URGENCE sous peine d'avoir une catastrophe ENORME. C'est la priorité car c'est la difficulté d'action la plus grande.
J'aime bien ce billet. Etre antinucléaire de principe (c'est-à-dire considérer que le coût du nucléaire en terme de "magnitude des conséquences potentielles" est prohibitif quelles que soient les probabilités d'avoir à payer ces coûts) est une position morale qui n'excut pas un certain recul dans l'appréhension de certains évènements. En l'occurence, je me sens submergé d'analyses très techniques aux conclusions très contradictoires sur les dangers de la situation japonaise actuelle. Je n'ai pas le bagage technique nécessaire pour localiser précisément les divergences de ces analyses, et évaluer précisément lesquelles sont trompeuses sur quel point. Je n'ai pas non plus le temps de m'y plonger à cet effet. Je me retrouve avec mes préjugés, mes impressions favorables vis-à-vis des conclusions "catastrophistes donc anti", ma méfiance envers les conclusions "rassurantes donc pro", mon espoir de trouver des anayses "catastrophistes mais pro" ou "rassurantes quoique anti" (positions qui m'inspireraient plus de confiance), et ma méfiance vis-à-vis de mes propres biais. L'effet pervers est que les discours pro-nucléaires qui minimisent la gravité de la situation japonaise me rassurent confortablement (j'ai très très envie que la gravité de la situation japonaise ne se décuple pas par une tragédie radioactive) alors que les discours dramatiques des antinucléaires me rassurent aussi ("ah, vous voyez, je ne suis pas fou, c'est dangereux pour de vrai"). Bref, je ne me sens pas capable d'estimer objectivement la gravité du danger nucléaire par rapport aux autres conséquences du séisme, et donc la place que ce danger-là devrait occuper dans notre traîtement (médiatique comme individuel) de toutes ces informations.
Mais je pense qu'au-delà de cette proportionalité des différentes composantes du drame, il y a un facteur qui rend la question de ces centrales nucléaires plus saillante : le séisme et le raz-de-marée sont des catastrophes naturelles. Nous n'en sommes pas responsables, elles ne sont pas évitables pour nous. Elles ne découlent pas de nos choix politiques. Elles n'impliquent pas de culpabilités. Le nucléaire, comme choix polémique et lieu de conflit entre détracteurs et partisans, comme artefact humain et prise de risque, est un objet sur lequel nous avons prise. Il est de notre responsabilité. Le fait qu'il existe une telle chose, qui puisse nous sauter au visage, est la faute de quelqu'un - qui a pris cette décision contre l'avis de ses pairs. Cela transforme complètement l'évènement, et lui donne un enjeu d'une dimension supplémentaire par rapport aux conséquences d'un tsunami. Il s'agit d'une catastrophe "humaine", au sein de la catastrophe "naturelle". Il ne s'agit plus de ce que les éléments font aux hommes, mais de ce que les hommes font aux hommes. Et il me paraît normal que notre attention redouble d'autant.
On peut arguer que d'autres conséquences du séisme, plus immédiatement nocives peut-être (là encore, cela dépend des analyses "nucléaires" auxquelles on se réfère), sont aussi dues à des constructions humaines, telles que les usines pétrochimiques, etc. Mais l'usage de composants chimiques et d'énergies fossiles dans notre civilisation est trop largement intégré depuis trop longtemps pour que la construction d'un de ses composants soit perçu comme un "acte" (et "politique") au même titre que la construction d'une centrale nucléaire, et pour que le débat soit aussi intensément fracturable en "pro" et "anti", avec alternatives envisageables et enjeux pragmatiques. Outre qu'il n'est pas vraisemblable de remplacer la quantité d'appareils fonctionnants aux hydrocarbures, la finitude des stocks de pétrole scelle un concensus, à terme, sur la recherche d'alternatives. Le nucléaire est lui plus polarisant, parce qu'à la fois plus contigent à la société humaine (il ne s'agit pas de sortir ou non de l'électricité en soi, et peu d'appareillages dépendent de l'atome directement), et sans consensus sur ses limitations (pas de date limite à laquelle ses partisans seront obligés de faire face). Le choix politique du nucléaire est plus libre que celui du pétrole ou du chimique ou de nombre d'autres industries dangereuses, et ce choix plus libre implique de plus grandes prises de responsabilités. Responsabilités qu'il faut assumer maintenant en face des centrales japonaises, alors que sur le reste de la tragédie, on peut considérer que les humains avaient déjà fait à peu près de leur mieux.
Pour résumer, parce que j'ai encore tartiné :
Difficile pour nous de nous d'évaluer objectvement ce qui se passe et peut se passer dans ces centrales. Peut-être qu'on exagère, peut-être que non. Mais si on se focalise sur elles, c'est parce qu'une catastrophe liée à elles serait la faute de nos politiques énergétiques. La culpabilité et la colère s'ajouteraient au deuil. Nous sommes passifs devant un tsunami, et une catastrophe naturelle. Mais nous sommes responsables de la catastrophe nucléaire, que nous avions (en tant que collectivité humaine avec tensions internes) hésité à rendre possible. Un séisme meurtrier nous parle de la nature, une catastrophe radioactive nous parle de nous.
Mais je pense qu'au-delà de cette proportionalité des différentes composantes du drame, il y a un facteur qui rend la question de ces centrales nucléaires plus saillante : le séisme et le raz-de-marée sont des catastrophes naturelles. Nous n'en sommes pas responsables, elles ne sont pas évitables pour nous. Elles ne découlent pas de nos choix politiques. Elles n'impliquent pas de culpabilités. Le nucléaire, comme choix polémique et lieu de conflit entre détracteurs et partisans, comme artefact humain et prise de risque, est un objet sur lequel nous avons prise. Il est de notre responsabilité. Le fait qu'il existe une telle chose, qui puisse nous sauter au visage, est la faute de quelqu'un - qui a pris cette décision contre l'avis de ses pairs. Cela transforme complètement l'évènement, et lui donne un enjeu d'une dimension supplémentaire par rapport aux conséquences d'un tsunami. Il s'agit d'une catastrophe "humaine", au sein de la catastrophe "naturelle". Il ne s'agit plus de ce que les éléments font aux hommes, mais de ce que les hommes font aux hommes. Et il me paraît normal que notre attention redouble d'autant.
On peut arguer que d'autres conséquences du séisme, plus immédiatement nocives peut-être (là encore, cela dépend des analyses "nucléaires" auxquelles on se réfère), sont aussi dues à des constructions humaines, telles que les usines pétrochimiques, etc. Mais l'usage de composants chimiques et d'énergies fossiles dans notre civilisation est trop largement intégré depuis trop longtemps pour que la construction d'un de ses composants soit perçu comme un "acte" (et "politique") au même titre que la construction d'une centrale nucléaire, et pour que le débat soit aussi intensément fracturable en "pro" et "anti", avec alternatives envisageables et enjeux pragmatiques. Outre qu'il n'est pas vraisemblable de remplacer la quantité d'appareils fonctionnants aux hydrocarbures, la finitude des stocks de pétrole scelle un concensus, à terme, sur la recherche d'alternatives. Le nucléaire est lui plus polarisant, parce qu'à la fois plus contigent à la société humaine (il ne s'agit pas de sortir ou non de l'électricité en soi, et peu d'appareillages dépendent de l'atome directement), et sans consensus sur ses limitations (pas de date limite à laquelle ses partisans seront obligés de faire face). Le choix politique du nucléaire est plus libre que celui du pétrole ou du chimique ou de nombre d'autres industries dangereuses, et ce choix plus libre implique de plus grandes prises de responsabilités. Responsabilités qu'il faut assumer maintenant en face des centrales japonaises, alors que sur le reste de la tragédie, on peut considérer que les humains avaient déjà fait à peu près de leur mieux.
Pour résumer, parce que j'ai encore tartiné :
Difficile pour nous de nous d'évaluer objectvement ce qui se passe et peut se passer dans ces centrales. Peut-être qu'on exagère, peut-être que non. Mais si on se focalise sur elles, c'est parce qu'une catastrophe liée à elles serait la faute de nos politiques énergétiques. La culpabilité et la colère s'ajouteraient au deuil. Nous sommes passifs devant un tsunami, et une catastrophe naturelle. Mais nous sommes responsables de la catastrophe nucléaire, que nous avions (en tant que collectivité humaine avec tensions internes) hésité à rendre possible. Un séisme meurtrier nous parle de la nature, une catastrophe radioactive nous parle de nous.
En allant jusqu'au bout du raisonnement, dans la mesure où l'homme peuple la terre, il n'existe pas de catastrophe purement naturelle: chacune d'elle tire une part plus ou moins importante de sa gravité de l'activité humaine qui l'a précédée. Les mangroves détruites qui amplifient les tsunamis, les tremblements de terre qui détruisent des constructions insuffisamment protégées, un glissement de terrain ou une avalanche qui ravage un lotissement spéculatif, des digues qui s'effondrent parce que pas entretenues...
Au fait, le billet de DS nous parlait de raffineries en feu, ça a donné lieu à peu (pas?) de commentaires. Ce n'est pourtant pas à négliger. Avons nous des cerveaux si peu disponibles que nous ne puissions pas voir à la fois plusieurs aspects d'un même évènement? Ou alors, le nucléaire nous fascine-t-il tellement qu'il efface tout ce qui l'entoure?
Au fait, le billet de DS nous parlait de raffineries en feu, ça a donné lieu à peu (pas?) de commentaires. Ce n'est pourtant pas à négliger. Avons nous des cerveaux si peu disponibles que nous ne puissions pas voir à la fois plusieurs aspects d'un même évènement? Ou alors, le nucléaire nous fascine-t-il tellement qu'il efface tout ce qui l'entoure?
A ce sujet (votre dernier paragraphe, qui reformule la chronique de D. Schneidermann), je recommande la lecture de cet article publié par l'UFAL (Union des familles laïques) :
veillee-anti-nucieaire-au-trocadero-une-insulte-au-peuple-japonais
En résumé :
Ne devrions-nous pas, dans l'immédiat, réserver nos efforts à panser la catastrophe en cours au Japon ? Le mot catastrophe incluant le tremblement de terre, le tsunami et l'ensemble de leurs conséquences (en terme de vies humaines, de pollution, puis sur les centrales nucléaires, mais aussi les raffineries, et autres...).
Et surtout ne pas utiliser la peur du nucléaire, essentiellement générée par le "buzz" médiatique en cours, comme un argument pour lancer et animer un débat sur la question de sortir du nucléaire... Question qui est bien évidemment indispensable à traiter ! Mais sûrement pas dans ce contexte de peur et d'instrumentalisation d'une catastrophe dont on ne connaît même pas encore l'ampleur globale...
Il me semble que nous aurions tout à gagner, dans cette circonstance, à rester le plus raisonnable et honnête possible pour mener un débat sur la question du nucléaire, et plus généralement sur la réduction de nos consommations d'énergie (parce que c'est bien là l'essentiel de l'enjeu)... On n'est pas à quelques mois prêt...
veillee-anti-nucieaire-au-trocadero-une-insulte-au-peuple-japonais
En résumé :
Ne devrions-nous pas, dans l'immédiat, réserver nos efforts à panser la catastrophe en cours au Japon ? Le mot catastrophe incluant le tremblement de terre, le tsunami et l'ensemble de leurs conséquences (en terme de vies humaines, de pollution, puis sur les centrales nucléaires, mais aussi les raffineries, et autres...).
Et surtout ne pas utiliser la peur du nucléaire, essentiellement générée par le "buzz" médiatique en cours, comme un argument pour lancer et animer un débat sur la question de sortir du nucléaire... Question qui est bien évidemment indispensable à traiter ! Mais sûrement pas dans ce contexte de peur et d'instrumentalisation d'une catastrophe dont on ne connaît même pas encore l'ampleur globale...
Il me semble que nous aurions tout à gagner, dans cette circonstance, à rester le plus raisonnable et honnête possible pour mener un débat sur la question du nucléaire, et plus généralement sur la réduction de nos consommations d'énergie (parce que c'est bien là l'essentiel de l'enjeu)... On n'est pas à quelques mois prêt...
En même temps, quand on lit ceci dans l'article que vous citez, on peut avoir des doutes sur son sérieux :
Rappelons que contrairement à la radioactivité, la pollution chimique ne diminue pas avec le temps
Ah bon ? La radioactivité diminue avec le temps ?
Demandez aux parents des gamins biélorusses et ukrainiens qui naissent sans bras, ou débiles profonds ce qu'ils en pensent.
Pensez aux cancers qui fleurissent là-bas...
Enfants oubliés de Tchernobyl.
Pour être tout à fait claire, ce que je trouve ignoble, moi, c'est de comparer les victimes d'une catastrophe naturelle, inévitable, et celles d'un "accident" nucléaire, parfaitement prévisible, celui-là.
Être anti-nucléaire, aujourd'hui, c'est justement se soucier grandement du "peuple japonais". De tous les peuples de la terre.
Car pendant que "nous débattons raisonnablement" derrière nos claviers, des gens meurent, ou vont mourir. Comme ceux-là, jeunes ou vieux...
Pendant que nous envisageons vaguement de "réduire notre consommation d'énergie, parce que c'est l'essentiel de l'enjeu"; notre bonne vieille Areva empoisonne les populations du Niger.. Pas grave, n'est-ce-pas, plus important de pleurer sur les "otages assassinés par les terroristes", ils sont français, eux...
Rappelons que contrairement à la radioactivité, la pollution chimique ne diminue pas avec le temps
Ah bon ? La radioactivité diminue avec le temps ?
Demandez aux parents des gamins biélorusses et ukrainiens qui naissent sans bras, ou débiles profonds ce qu'ils en pensent.
Pensez aux cancers qui fleurissent là-bas...
Enfants oubliés de Tchernobyl.
Pour être tout à fait claire, ce que je trouve ignoble, moi, c'est de comparer les victimes d'une catastrophe naturelle, inévitable, et celles d'un "accident" nucléaire, parfaitement prévisible, celui-là.
Être anti-nucléaire, aujourd'hui, c'est justement se soucier grandement du "peuple japonais". De tous les peuples de la terre.
Car pendant que "nous débattons raisonnablement" derrière nos claviers, des gens meurent, ou vont mourir. Comme ceux-là, jeunes ou vieux...
Pendant que nous envisageons vaguement de "réduire notre consommation d'énergie, parce que c'est l'essentiel de l'enjeu"; notre bonne vieille Areva empoisonne les populations du Niger.. Pas grave, n'est-ce-pas, plus important de pleurer sur les "otages assassinés par les terroristes", ils sont français, eux...
La phrase que vous relevez dans l'article m'a aussi heurté... Mais il faut dire que dans l'absolu, elle n'est pas totalement fausse : tout élément radioactif est caractérisé par sa demi-vie, période au bout de laquelle il aura perdu la moitié de sa radioactivité. Au bout d'un temps donné, la radioactivité devient donc négligeable (et nulle au bout d'un temps infini).
En revanche, une molécule chimique polluante stable reste effectivement présente dans l'environnement ad vitam eternam. Toutefois, je suis d'accord avec vous pour dire que l'affirmation de l'UFAL est trop imprécise, et n'a pas sa place dans l'argumentaire développé.
Plus généralement, et à la relecture de l'article cité (avant de vous répondre), il est vrai que toute une partie du développement de l'UFAL se trompe selon moi de cible en diabolisant le Réseau Sortir du nucléaire (notamment dans le titre de l'article), dont le combat est légitime et nécessaire, et qu'on ne peut taxer d'opportuniste : le Réseau a une histoire, une cohérence dans son discours, il existait avant et continuera sa lutte après les évènements en cours. Bien évidemment, l'actualité leur donne plus de résonance et il est normal qu'ils se fassent entendre.
En fait ce que je trouvais pertinent et digne de partager sur ce forum, c'est la partie de l'article de l'UFAL sur la médiatisation et, surtout, sur l'instrumentalisation politique de cette catastrophe nucléaire (ça pourrait être un sujet pour ASI, justement !). Je me permets de citer la partie de l'article concernée :
"Réagir de manière impulsive et émotionnelle afin de profiter de l’effet de peur, c‘est exactement ce que fait le gouvernement actuel avec la sécurité, l’islam ou les étrangers. Il est surprenant de voir certaines personnalités de gauche, qui ont dénoncé avec raison et vigueur ce comportement, le reproduire aujourd’hui avec la catastrophe japonaise et se contenter de suivre les mots d’ordre des activistes du Réseau Sortir du Nucléaire ou demander un référendum à chaud."
"L’UFAL entend réaffirmer que si le débat sur les énergies doit avoir lieu (y compris sur la sortie programmée de l’électro-nucléaire !), il doit être l’objet d’une réflexion démocratique, posée et construite sur la rationalité, la responsabilité et la connaissance ; qu’une catastrophe n’a pas à être instrumentalisée à des fins médiatiques et politiques.
L’UFAL rappelle que face à la catastrophe et aux risques, le premier des devoirs est de faire preuve de sérieux, de précision et de responsabilité, pour permettre un débat démocratique et des choix rationnels."
Je trouve cela clair et pertinent... Contrairement au Réseau sortir du nucléaire, si certains personnages et partis politiques utilisent cette catastrophe à des fins qu'on peut deviner électorale, en surfant sur la peur générée par ces évènements, c'est bien cela qui est gênant.
Bien sûr, être critique sur ce point n'empêche pas évidemment de souhaiter ardemment que soit rapidement posée la question de sortir du nucléaire. Quand je parlais dans mon commentaire précédent de débattre raisonnablement et honnêtement, je parlais bien sûr du débat démocratique qui est nécessaire sur la question du nucléaire, et auquel est forcément liée la question de la décroissance de nos consommations énergétiques. On ne peut pas sortir du nucléaire si on continue aux niveaux actuels de gaspillage de l'énergie (électrique et autres).
La question n'est pas de savoir si oui ou non c'est une catastrophe nucléaire de l'ampleur de Tchernobyl ou de celle Three Mile Island... C'est dans tous les cas tragique, et notre société tout entière a sa part de responsabilité. Soyons-en conscients, simplement. Areva, ou d'autres, continuera d'exploiter des êtres humains au Niger, ou ailleurs, tant que nos sociétés tout entières ne se remettront pas en question.
En revanche, une molécule chimique polluante stable reste effectivement présente dans l'environnement ad vitam eternam. Toutefois, je suis d'accord avec vous pour dire que l'affirmation de l'UFAL est trop imprécise, et n'a pas sa place dans l'argumentaire développé.
Plus généralement, et à la relecture de l'article cité (avant de vous répondre), il est vrai que toute une partie du développement de l'UFAL se trompe selon moi de cible en diabolisant le Réseau Sortir du nucléaire (notamment dans le titre de l'article), dont le combat est légitime et nécessaire, et qu'on ne peut taxer d'opportuniste : le Réseau a une histoire, une cohérence dans son discours, il existait avant et continuera sa lutte après les évènements en cours. Bien évidemment, l'actualité leur donne plus de résonance et il est normal qu'ils se fassent entendre.
En fait ce que je trouvais pertinent et digne de partager sur ce forum, c'est la partie de l'article de l'UFAL sur la médiatisation et, surtout, sur l'instrumentalisation politique de cette catastrophe nucléaire (ça pourrait être un sujet pour ASI, justement !). Je me permets de citer la partie de l'article concernée :
"Réagir de manière impulsive et émotionnelle afin de profiter de l’effet de peur, c‘est exactement ce que fait le gouvernement actuel avec la sécurité, l’islam ou les étrangers. Il est surprenant de voir certaines personnalités de gauche, qui ont dénoncé avec raison et vigueur ce comportement, le reproduire aujourd’hui avec la catastrophe japonaise et se contenter de suivre les mots d’ordre des activistes du Réseau Sortir du Nucléaire ou demander un référendum à chaud."
"L’UFAL entend réaffirmer que si le débat sur les énergies doit avoir lieu (y compris sur la sortie programmée de l’électro-nucléaire !), il doit être l’objet d’une réflexion démocratique, posée et construite sur la rationalité, la responsabilité et la connaissance ; qu’une catastrophe n’a pas à être instrumentalisée à des fins médiatiques et politiques.
L’UFAL rappelle que face à la catastrophe et aux risques, le premier des devoirs est de faire preuve de sérieux, de précision et de responsabilité, pour permettre un débat démocratique et des choix rationnels."
Je trouve cela clair et pertinent... Contrairement au Réseau sortir du nucléaire, si certains personnages et partis politiques utilisent cette catastrophe à des fins qu'on peut deviner électorale, en surfant sur la peur générée par ces évènements, c'est bien cela qui est gênant.
Bien sûr, être critique sur ce point n'empêche pas évidemment de souhaiter ardemment que soit rapidement posée la question de sortir du nucléaire. Quand je parlais dans mon commentaire précédent de débattre raisonnablement et honnêtement, je parlais bien sûr du débat démocratique qui est nécessaire sur la question du nucléaire, et auquel est forcément liée la question de la décroissance de nos consommations énergétiques. On ne peut pas sortir du nucléaire si on continue aux niveaux actuels de gaspillage de l'énergie (électrique et autres).
La question n'est pas de savoir si oui ou non c'est une catastrophe nucléaire de l'ampleur de Tchernobyl ou de celle Three Mile Island... C'est dans tous les cas tragique, et notre société tout entière a sa part de responsabilité. Soyons-en conscients, simplement. Areva, ou d'autres, continuera d'exploiter des êtres humains au Niger, ou ailleurs, tant que nos sociétés tout entières ne se remettront pas en question.
la partie de l'article de l'UFAL sur la médiatisation et, surtout, sur l'instrumentalisation politique de cette catastrophe nucléaire
Je viens d'entendre ce bon Claude Allègre dans le jité de la 2. Il tenait exactement le même discours. Il était "choqué", ce brave homme.
Et rassurez-vous, à part quelques illuminés chez les écolos, aucun parti politique en France n'a "instrumentalisé" la situation au Japon, aucun de ces partis n'est contre le nucléaire. Ça s'appelle la realpolitik.
Pour la droite, ça paraît évident, c'est juste une question de business, pour la "gauche", tout occupée à savoir qui sera calife à la place du calife, elle n'a même pas posé la question.
Contentons-nous, comme d'habitude, de soigner les effets plutôt que la cause. Jusqu'à ce qu'un jour, il ne reste plus rien à gratter. La terre, pressée comme un citron.
Je viens d'entendre ce bon Claude Allègre dans le jité de la 2. Il tenait exactement le même discours. Il était "choqué", ce brave homme.
Et rassurez-vous, à part quelques illuminés chez les écolos, aucun parti politique en France n'a "instrumentalisé" la situation au Japon, aucun de ces partis n'est contre le nucléaire. Ça s'appelle la realpolitik.
Pour la droite, ça paraît évident, c'est juste une question de business, pour la "gauche", tout occupée à savoir qui sera calife à la place du calife, elle n'a même pas posé la question.
Contentons-nous, comme d'habitude, de soigner les effets plutôt que la cause. Jusqu'à ce qu'un jour, il ne reste plus rien à gratter. La terre, pressée comme un citron.
"L’UFAL entend réaffirmer que si le débat sur les énergies doit avoir lieu (y compris sur la sortie programmée de l’électro-nucléaire !), il doit être l’objet d’une réflexion démocratique, posée et construite sur la rationalité, la responsabilité et la connaissance ; qu’une catastrophe n’a pas à être instrumentalisée à des fins médiatiques et politiques.
L’UFAL rappelle que face à la catastrophe et aux risques, le premier des devoirs est de faire preuve de sérieux, de précision et de responsabilité, pour permettre un débat démocratique et des choix rationnels."
L'UFAL se fout de la gueule du monde. "Si le débat sur les énergies doit avoir lieu..." C'est quoi ce conditionnel à la noix ? Pourquoi pas "le débat sur les énergies doit avoir lieu". L'UFAL ne trouve rien à redire au fait que le débat sur le nucléaire n'a jamais eu lieu ? JA-MAIS. Et elle se permet de donner des leçons de morale, d'appeler au sérieux, à la responsabilité. Se fout de la gueule du monde ! Il est de quel côté le manque de sérieux et de responsabilité ?
L'UFAL se fout de la gueule du monde. "Si le débat sur les énergies doit avoir lieu..." C'est quoi ce conditionnel à la noix ? [...]
... euh, c'est pas vraiment un conditionnel, ça... voire pas du tout ! :-)
Plus sérieusement, je comprends votre commentaire et la formulation laisse l'ambigüité sur leur position. La formule utilisée dans l'article, avec le "si" en début de proposition, me semble être une formule littéraire courante... et qu'on pourrait reformuler ainsi : "Le débat doit effectivement avoir lieu, mais il ne doit pas avoir lieu dans une situation de crise, il doit avoir lieu dans la sérénité". Ainsi je pense qu'on peut comprendre que selon l'UFAL, tout du moins dans cet article, le débat sur la question de la sortie du nucléaire est indispensable...
Non ?
Toutefois, je nuancerai mon propos... car je suis allé chercher les positions de principe de l'UFAL sur le sujet de l'énergie, sur leur site, afin d'en avoir le cœur net (votre commentaire et celui de Gavroche m'ont fait réfléchir !). Et effectivement, on n'y trouve pas de position clairement en faveur de la sortie immédiate du nucléaire. Je cite un passage :
"Si on admet comme prioritaire la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter les changements climatiques, on ne peut pas mener de front la sortie du nucléaire et la division par 4 nos émissions de gaz à effets de serre d’ici le milieu du siècle. Réclamer la sortie du nucléaire tout en prétendant réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre relève de la mystification. Le problème, c’est qu’avec les technologies actuellement disponibles, aucun gouvernement n’est en mesure d’atteindre démocratiquement les objectifs de réduction des gaz à effet de serre tout en se désengageant du nucléaire civil."
Leur position est même encore plus claire dans ce passage : "deux mesures sans lesquelles tout projet est incomplet, donc inefficace : la réduction de la consommation d’énergie et la poursuite du programme nucléaire civil tant que la réduction nécessaire des émissions de gaz à effet de serre ne sera pas obtenue".
(c'est là)
Bref... conclusion, pour l'UFAL, la sortie du nucléaire n'est pas la priorité. Pas du tout. Du coup effectivement on comprend mieux leur discours... Merci pour ces échanges enrichissants !
... euh, c'est pas vraiment un conditionnel, ça... voire pas du tout ! :-)
Plus sérieusement, je comprends votre commentaire et la formulation laisse l'ambigüité sur leur position. La formule utilisée dans l'article, avec le "si" en début de proposition, me semble être une formule littéraire courante... et qu'on pourrait reformuler ainsi : "Le débat doit effectivement avoir lieu, mais il ne doit pas avoir lieu dans une situation de crise, il doit avoir lieu dans la sérénité". Ainsi je pense qu'on peut comprendre que selon l'UFAL, tout du moins dans cet article, le débat sur la question de la sortie du nucléaire est indispensable...
Non ?
Toutefois, je nuancerai mon propos... car je suis allé chercher les positions de principe de l'UFAL sur le sujet de l'énergie, sur leur site, afin d'en avoir le cœur net (votre commentaire et celui de Gavroche m'ont fait réfléchir !). Et effectivement, on n'y trouve pas de position clairement en faveur de la sortie immédiate du nucléaire. Je cite un passage :
"Si on admet comme prioritaire la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter les changements climatiques, on ne peut pas mener de front la sortie du nucléaire et la division par 4 nos émissions de gaz à effets de serre d’ici le milieu du siècle. Réclamer la sortie du nucléaire tout en prétendant réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre relève de la mystification. Le problème, c’est qu’avec les technologies actuellement disponibles, aucun gouvernement n’est en mesure d’atteindre démocratiquement les objectifs de réduction des gaz à effet de serre tout en se désengageant du nucléaire civil."
Leur position est même encore plus claire dans ce passage : "deux mesures sans lesquelles tout projet est incomplet, donc inefficace : la réduction de la consommation d’énergie et la poursuite du programme nucléaire civil tant que la réduction nécessaire des émissions de gaz à effet de serre ne sera pas obtenue".
(c'est là)
Bref... conclusion, pour l'UFAL, la sortie du nucléaire n'est pas la priorité. Pas du tout. Du coup effectivement on comprend mieux leur discours... Merci pour ces échanges enrichissants !
Pour ma part, je ne reproche pas à l'UFAL de ne pas poser la question de la sortie du nucléaire. Ce n'est pas, a priori, son rôle en tant qu'association familiale laïque. Mais je maintiens que sur la question du débat sur les énergies, et particulièrement l'énergie nucléaire, il n'y a pas d'autre position défendable, dans un pays démocratique, que celle qui consiste à exiger le débat. Et je ne vois pas que le "si le débat sur les énergies doit avoir lieu" de l'UFAL soit autre chose qu'une sorte d'indifférence. S'il a lieu c'est bien, s'il a pas lieu, bof...
"Ou alors, le nucléaire nous fascine-t-il tellement qu'il efface tout ce qui l'entoure?"
Heu... c'est surtout que, si le pétrole brûle sur place, donc ici aux antipodes, un nuage nucléaire peut aller très très loin, se souvenir de celui de Tchernobyl. Et vous savez, le NIMBY, ça marche bien, c'est même avec ça que Deubelyou et Blair the liar ont réussi à faire peur de Saddam Hussein à leurs peuples...
Heu... c'est surtout que, si le pétrole brûle sur place, donc ici aux antipodes, un nuage nucléaire peut aller très très loin, se souvenir de celui de Tchernobyl. Et vous savez, le NIMBY, ça marche bien, c'est même avec ça que Deubelyou et Blair the liar ont réussi à faire peur de Saddam Hussein à leurs peuples...
Et en "allant au bout" de ce raisonnement-là, il n'y a jamais rien d'artificiel dans une catastrophe car tout est un produit de l'humain qui est lui-même (avec ses activités) un phénomène naturel. Il ne faut jamais prendre les notions de "naturel" ou "artificiel" au pied de la lettre.
La question n'est pas tellement là, mais dans le fait qu'interdire les raffineries est moins concevable qu'interdire les centrales nucléaires. Il n'y a pas de débat public sur l'existence de raffineries (dont nous sommes trop exclusuivement dépendants depuis trop longtemps, et qui sont trop indissociables de notre mode de vie), alors qu'il y a débats publics et moratoires occasionnels sur la construction de centrales nucléaires (dont la fonction peut être remplie par d'autres technologies). Le choix du nucléaire est plus ouvertement "délibéré" que le choix du pétrochimique.
Pour tenter une analogie périlleuse : si deux épizooties se déclaraient dans l'agro-alimentaire, l'attention se porterait principalement sur celle des deux qui découlerait des modes de production les plus "expérimentales" ou contestées. Même si les deux épidémies tenaient pour beaucoup au contexte général de nos productions alimentaires de masse. L'une sera traîtée comme un "mal nécessaire", assez inévitable, et sous l'angle de la réaction. L'autre sera traîté comme un "mal évitable", avec mises en accusation de ceux qui auraient dû être responsables de l'évitement (en proportion de la quantité des mises en garde), et avec un enjeu plus actif : l'intégration à une polémique sur les technologies actuelles et futures. L'esprit a plus d'angles d'attaques ouverts sur l'évènement.
On peut aller encore plus loin, en faisant internenir Mary Douglas ("Risk & Culture"). Selon elle, notre vision d'un ordre naturel propre à notre sous-culture (la "vision du monde" selon les écolos, les gauchos, les néolibéraux, etc) détermine ce qui est perçu comme ses transgressions, et donc la nature des conséquences de ces "transgressions". En gros, si un accident se produit en conséquence d'une activité qui est dans "l'ordre des choses" (subjectif), cet accident n'est qu'un accident, un pas-de-chance, un drame "naturel" (même si humain). On répare, on survit, on fait le deuil, on fait avec. Si, en revanche, l'accident est lié à une activité (subjectivement) "contre-nature", alors ses conséquences font office de punition : elles illustrent et réaffirment l'immoralité de la transgression. Par exemple, kreutzfeld-jakob a frappé les imaginations parce que cette épidémie transgressait deux tabous subjectifs : d'une part elle était liée à l'élevage industriel (contre-nature pour les écolos), d'autre part au cannibalisme ("anormal" dans notre culture, et représenté par le recyclage des farines animales). Cette maladie devenait la forme séculaire d'une punition divine, un "c'est bien normal", "on l'a bien cherché", "il était évident que ça amènerait des problèmes". Par contraste, un accident d'avion est plus naturel, parce que voyager en avion est dans l'ordre des choses, et il est plus rare d'entendre aujourd'hui "c'est bien normal", "qu'est-ce qu'on avait à chercher à aller dans le ciel", etc. Paradoxalement, cela rend l'accident plus "normal", moins polémique. On peut aussi penser à l'image du Sida, vue comme maladie naturelle ou comme "fallait bien s'y attendre avec ces dépravés" selon les sous-cultures.
Les raffineries font assez consensuellement partie de ce qui est "normal" dans notre environnement. Le pétrole est dans l'ordre des choses (il n'y a pas de grand courant théorique, même chez les écologistes, pour demander la suppression du parc automobile mondial). L'atome, en revanche, pour de nombreuses bonnes ou mauvaises raisons (dont son histoire militaire), constitue une transgression de l'ordre des choses, aux yeux de beaucoup de monde, en particulier à gauche. On n'est pas censé construire des centrales atomiques. Un accident nucléaire est bien plus qu'un simple accident, il entre dans le registre punitif et culpabilisateur de l'impardonnable. On peut même se demander si les nouvelles d'un accident nucléaire ne sont pas traitées plus comme les nouvelles "de guerre" que comme les nouvelles de catastrophes "accidentelles" (naturelles, ferroviaires, etc). Même si l'on considère ces deux types de traitements comme des pôles de part et d'autre d'un axe continu, où différents évènements se distribuent en fonction des sous-cultures et le la normalité qu'elles y rattachent, et où les catastrophes pétrochimiques se meuvent dans des zones intermédiaires...
Tout cela pour dire que toutes les catastrophes (ou toutes les sous-catastrophes d'une tragédie globale) ne sont pas égales, et ne sont pas toujours hiérarchisées en fonction de l'importance des conséquences factuelles. De deux barrages qui cèdent, celui qui se sera rompu "malgré" sa construction rigoureuse et respectueuse de toutes les normes morales (sécurité, écologie) occupera moins l'attention et les discours que celui dont la construction aura fait polémique - qu'il s'agisse de déplacements de populations, de scandales écologiques, d'attributions illicites du marché, ou de la "rationalité/vénalité" de décisions économiques vis-à-vis du mode de construction. Même si les dégats sont analogues, et les causes objectivement similaires.
La question n'est pas tellement là, mais dans le fait qu'interdire les raffineries est moins concevable qu'interdire les centrales nucléaires. Il n'y a pas de débat public sur l'existence de raffineries (dont nous sommes trop exclusuivement dépendants depuis trop longtemps, et qui sont trop indissociables de notre mode de vie), alors qu'il y a débats publics et moratoires occasionnels sur la construction de centrales nucléaires (dont la fonction peut être remplie par d'autres technologies). Le choix du nucléaire est plus ouvertement "délibéré" que le choix du pétrochimique.
Pour tenter une analogie périlleuse : si deux épizooties se déclaraient dans l'agro-alimentaire, l'attention se porterait principalement sur celle des deux qui découlerait des modes de production les plus "expérimentales" ou contestées. Même si les deux épidémies tenaient pour beaucoup au contexte général de nos productions alimentaires de masse. L'une sera traîtée comme un "mal nécessaire", assez inévitable, et sous l'angle de la réaction. L'autre sera traîté comme un "mal évitable", avec mises en accusation de ceux qui auraient dû être responsables de l'évitement (en proportion de la quantité des mises en garde), et avec un enjeu plus actif : l'intégration à une polémique sur les technologies actuelles et futures. L'esprit a plus d'angles d'attaques ouverts sur l'évènement.
On peut aller encore plus loin, en faisant internenir Mary Douglas ("Risk & Culture"). Selon elle, notre vision d'un ordre naturel propre à notre sous-culture (la "vision du monde" selon les écolos, les gauchos, les néolibéraux, etc) détermine ce qui est perçu comme ses transgressions, et donc la nature des conséquences de ces "transgressions". En gros, si un accident se produit en conséquence d'une activité qui est dans "l'ordre des choses" (subjectif), cet accident n'est qu'un accident, un pas-de-chance, un drame "naturel" (même si humain). On répare, on survit, on fait le deuil, on fait avec. Si, en revanche, l'accident est lié à une activité (subjectivement) "contre-nature", alors ses conséquences font office de punition : elles illustrent et réaffirment l'immoralité de la transgression. Par exemple, kreutzfeld-jakob a frappé les imaginations parce que cette épidémie transgressait deux tabous subjectifs : d'une part elle était liée à l'élevage industriel (contre-nature pour les écolos), d'autre part au cannibalisme ("anormal" dans notre culture, et représenté par le recyclage des farines animales). Cette maladie devenait la forme séculaire d'une punition divine, un "c'est bien normal", "on l'a bien cherché", "il était évident que ça amènerait des problèmes". Par contraste, un accident d'avion est plus naturel, parce que voyager en avion est dans l'ordre des choses, et il est plus rare d'entendre aujourd'hui "c'est bien normal", "qu'est-ce qu'on avait à chercher à aller dans le ciel", etc. Paradoxalement, cela rend l'accident plus "normal", moins polémique. On peut aussi penser à l'image du Sida, vue comme maladie naturelle ou comme "fallait bien s'y attendre avec ces dépravés" selon les sous-cultures.
Les raffineries font assez consensuellement partie de ce qui est "normal" dans notre environnement. Le pétrole est dans l'ordre des choses (il n'y a pas de grand courant théorique, même chez les écologistes, pour demander la suppression du parc automobile mondial). L'atome, en revanche, pour de nombreuses bonnes ou mauvaises raisons (dont son histoire militaire), constitue une transgression de l'ordre des choses, aux yeux de beaucoup de monde, en particulier à gauche. On n'est pas censé construire des centrales atomiques. Un accident nucléaire est bien plus qu'un simple accident, il entre dans le registre punitif et culpabilisateur de l'impardonnable. On peut même se demander si les nouvelles d'un accident nucléaire ne sont pas traitées plus comme les nouvelles "de guerre" que comme les nouvelles de catastrophes "accidentelles" (naturelles, ferroviaires, etc). Même si l'on considère ces deux types de traitements comme des pôles de part et d'autre d'un axe continu, où différents évènements se distribuent en fonction des sous-cultures et le la normalité qu'elles y rattachent, et où les catastrophes pétrochimiques se meuvent dans des zones intermédiaires...
Tout cela pour dire que toutes les catastrophes (ou toutes les sous-catastrophes d'une tragédie globale) ne sont pas égales, et ne sont pas toujours hiérarchisées en fonction de l'importance des conséquences factuelles. De deux barrages qui cèdent, celui qui se sera rompu "malgré" sa construction rigoureuse et respectueuse de toutes les normes morales (sécurité, écologie) occupera moins l'attention et les discours que celui dont la construction aura fait polémique - qu'il s'agisse de déplacements de populations, de scandales écologiques, d'attributions illicites du marché, ou de la "rationalité/vénalité" de décisions économiques vis-à-vis du mode de construction. Même si les dégats sont analogues, et les causes objectivement similaires.
Les photos avant/après sur le site d'ABC news (passer la souris sur les photos)
Vidéos des vagues du tsunami.
Vidéos des vagues du tsunami.
Dernière minute sur France Info :
Les barres de combustible sont désormais à l'air libre dans le réacteur n° 2 ... La fusion est en cours.
La planète peut dire merci à la folie des hommes.
Les barres de combustible sont désormais à l'air libre dans le réacteur n° 2 ... La fusion est en cours.
La planète peut dire merci à la folie des hommes.
(Je reposte ici...désolé)
On nous indique qu'il s'agit d'"accidents" et pas de catastrophe.
C'est un mensonge.
La fusion du réacteur est confirmée par les autorités. Cela s'est produit à Tchernobyl aussi. Qu'est ce que cela signifie ?
Une réaction entraîne la fonte du réacteur qui se transforme progressivement en une sorte de magma à une température extrêmement importante.
Ils tentent de stopper le processus en cours (fusion) en refroidissant le cœur avec de l'eau de mer. L'URSS utilisait du sable et du béton, voir du plomb, créant ainsi une chape. Mais, le cœur était à l'air libre à Tchernobyl. Pour le moment, ce ne semble pas être le cas au japon.
Il est ÉVIDENT que cela ne suffira pas à arrêter la fusion (cf experts US : tentative "désespérée" de refroidissement à l'eau de mer).
Et ensuite ?
La cuve ne résistera pas longtemps à la chaleur et le cœur en fusion s'enfoncera inexorablement sous terre (syndrome chinois).
Jusqu'où ?
Jusqu'au moment où il aura suffisamment refroidi.
Si le coeur en fusion rencontre de l'eau, Tchernobyl sera considéré comme un pétard mouillé à côté.
Y a-t-il de l'eau (nappe) sous la centrale ?
Les autorités le savent forcément mais personne n'a posé la question à ma connaissance.
En tout état de cause, il s'agit d'une catastrophe majeure.
Bien entendu, ce mécanisme est transposable aux 2 voir 3 réacteurs en fusion (doute sur l'état des réacteurs 2 et 3).
Dans le pire des cas (catastrophisme) : Le nord du Japon sera rayé de la carte, l'archipel entier transformé en zone radioactive inhabitable.
Les nuages hautement radioactifs produits contamineront tous les territoires traversés (eau, faune, flore).
Bonne journée.
On nous indique qu'il s'agit d'"accidents" et pas de catastrophe.
C'est un mensonge.
La fusion du réacteur est confirmée par les autorités. Cela s'est produit à Tchernobyl aussi. Qu'est ce que cela signifie ?
Une réaction entraîne la fonte du réacteur qui se transforme progressivement en une sorte de magma à une température extrêmement importante.
Ils tentent de stopper le processus en cours (fusion) en refroidissant le cœur avec de l'eau de mer. L'URSS utilisait du sable et du béton, voir du plomb, créant ainsi une chape. Mais, le cœur était à l'air libre à Tchernobyl. Pour le moment, ce ne semble pas être le cas au japon.
Il est ÉVIDENT que cela ne suffira pas à arrêter la fusion (cf experts US : tentative "désespérée" de refroidissement à l'eau de mer).
Et ensuite ?
La cuve ne résistera pas longtemps à la chaleur et le cœur en fusion s'enfoncera inexorablement sous terre (syndrome chinois).
Jusqu'où ?
Jusqu'au moment où il aura suffisamment refroidi.
Si le coeur en fusion rencontre de l'eau, Tchernobyl sera considéré comme un pétard mouillé à côté.
Y a-t-il de l'eau (nappe) sous la centrale ?
Les autorités le savent forcément mais personne n'a posé la question à ma connaissance.
En tout état de cause, il s'agit d'une catastrophe majeure.
Bien entendu, ce mécanisme est transposable aux 2 voir 3 réacteurs en fusion (doute sur l'état des réacteurs 2 et 3).
Dans le pire des cas (catastrophisme) : Le nord du Japon sera rayé de la carte, l'archipel entier transformé en zone radioactive inhabitable.
Les nuages hautement radioactifs produits contamineront tous les territoires traversés (eau, faune, flore).
Bonne journée.
Les centrales françaises ? Un petit tour chez Besson près du Tricastin http://www.youtube.com/watch?v=bttk6tIHInI
La différence c'est qu'une pollution nucléaire peut durer 100 000 ans... autant dire pour l'éternité...
C'est précisément ce qui peur...
En tout cas, qu'hommage soit rendu à la dignité et au civisme des Japonnais.
Sur BHL
BHL dans Le Parisien d'hier et comme j'avais prévu : "Je rapporte un reportage sur les horreurs d'une guerre ou on envoie des avions mitrailler des populations desarmées"
S'agit-il d'une denonciation de la guerre de Gaza où la population civile était bombardée au phosphore blanc ? Non voyons, celle là il l'a soutenu... il parle de la guerre civile en Libye...
SEMIR
C'est précisément ce qui peur...
En tout cas, qu'hommage soit rendu à la dignité et au civisme des Japonnais.
Sur BHL
BHL dans Le Parisien d'hier et comme j'avais prévu : "Je rapporte un reportage sur les horreurs d'une guerre ou on envoie des avions mitrailler des populations desarmées"
S'agit-il d'une denonciation de la guerre de Gaza où la population civile était bombardée au phosphore blanc ? Non voyons, celle là il l'a soutenu... il parle de la guerre civile en Libye...
SEMIR
NKM prend ses infos sur NHK ???
Personnellement je n'ai pas vraiment eu l'impression que les événements à la centrale nucléaire avaient totalement pris le pas sur les autres conséquences du tremblement de terre. Peut-être parce que je me renseigne surtout à partir de presse écrite en ligne, et beaucoup moins à partir d'audio / visuel? Le journal de FI ce matin à 7h c'était 8 mins de Japon et 7 mins de Libye (où, soit dit en passant, les rebelles se font massacrer pendant que la diplomatie internationale se regarde en chiens de faïence, comme on pouvait déjà le craindre la semaine dernière), ils ne pouvaient pas vraiment faire mieux...
En tout cas je ne suis pas sûr qu'une fixation sur une possible catastrophe nucléaire soit si incompréhensible que cela. Je veux bien croire les communiqués de l'AIEA selon lesquels les enceintes de confinement sont pour l'instant intactes. Il n'empêche que si l'une de ces enceintes venaient à s'ouvrir, il suffirait d'un changement de direction des vents pour que Tokyo se retrouve sous un nuage radioactif. Il y a peut-être moins de 10% de chances pour que cela arrive, mais il me semble que les conséquences possibles justifient un certain intérêt...
En tout cas je ne suis pas sûr qu'une fixation sur une possible catastrophe nucléaire soit si incompréhensible que cela. Je veux bien croire les communiqués de l'AIEA selon lesquels les enceintes de confinement sont pour l'instant intactes. Il n'empêche que si l'une de ces enceintes venaient à s'ouvrir, il suffirait d'un changement de direction des vents pour que Tokyo se retrouve sous un nuage radioactif. Il y a peut-être moins de 10% de chances pour que cela arrive, mais il me semble que les conséquences possibles justifient un certain intérêt...
Les pollutions chimiques sont dramatiques, et des gens en meurent.
Je me souviens des photos de Minamata..
Des enfants tout tordus parce que leur mère avait mangé du poisson aromatisé au mercure.
Mais les japonais sont sensibles à la menace nucléaire. On comprend pourquoi.
Et comme partout, le pognon est roi.
On hésite à utiliser l'eau de mer, pour ne pas abîmer les réacteurs très très chers... Là-bas, les centrales sont privées, et les actionnaires ne sont pas contents. Un peu comme ceux de BP l'an dernier, qui avaient rogné sur les mesures de sécurité pour ne pas arrêter l'exploitation de la plate-forme. Un sou est un sou, n'est-ce-pas.
On n'hésite pas à "rassurer les populations", de là-bas et d'ici. Le nuage va s'arrêter à la frontière, qu'ils disent ...
J'ai essayé de trouver sur le ouebe ce qui se passerait chez nous en cas d'accident nucléaire... Pas pu trouver ce qu'on appelle le "plan rad"...
J'avais entendu dire que les populations contaminées seraient confinées sur zone par l'armée... Pour éviter la propagation...
Je me souviens des photos de Minamata..
Des enfants tout tordus parce que leur mère avait mangé du poisson aromatisé au mercure.
Mais les japonais sont sensibles à la menace nucléaire. On comprend pourquoi.
Et comme partout, le pognon est roi.
On hésite à utiliser l'eau de mer, pour ne pas abîmer les réacteurs très très chers... Là-bas, les centrales sont privées, et les actionnaires ne sont pas contents. Un peu comme ceux de BP l'an dernier, qui avaient rogné sur les mesures de sécurité pour ne pas arrêter l'exploitation de la plate-forme. Un sou est un sou, n'est-ce-pas.
On n'hésite pas à "rassurer les populations", de là-bas et d'ici. Le nuage va s'arrêter à la frontière, qu'ils disent ...
J'ai essayé de trouver sur le ouebe ce qui se passerait chez nous en cas d'accident nucléaire... Pas pu trouver ce qu'on appelle le "plan rad"...
J'avais entendu dire que les populations contaminées seraient confinées sur zone par l'armée... Pour éviter la propagation...
J'ai voté, certes, mais je regrette le "nous" dans : "Ce suspense-là ne nous intéresse étrangement pas, tant le nucléaire concentre sur lui toutes les angoisses." Je ne me sens pas du tout concerné par ce "nous" (j'allais dire hesselien... mais j'ai trop d'estime pour vous DS).
Perso, tout ce qui détruit actuellement le Japon m'intéresse... comme ce qu'il advient de la Nouvelle-Zélande en ce moment. C'est elle qui est "étrangement" oubliée. Non ?
Perso, tout ce qui détruit actuellement le Japon m'intéresse... comme ce qu'il advient de la Nouvelle-Zélande en ce moment. C'est elle qui est "étrangement" oubliée. Non ?
Bonjour
Ce qui m'a surpris dans la narration des événements japonais, c'est que l'on ne nous a pas rabâché que les secours français avaient fait des merveilles et que sans eux il y aurait eu encore plus de morts !!! Là on ne voyait que des chinois, des américains, des allemands, des anglais… point de bérets français à l'horizon. Enfin nous étions à notre place !!! comme notre diplomatie.
Ce qui m'a surpris dans la narration des événements japonais, c'est que l'on ne nous a pas rabâché que les secours français avaient fait des merveilles et que sans eux il y aurait eu encore plus de morts !!! Là on ne voyait que des chinois, des américains, des allemands, des anglais… point de bérets français à l'horizon. Enfin nous étions à notre place !!! comme notre diplomatie.
je trouve la France bien nombrilisme de rapporter ce qui se passe au japon à elle même.
C'est important de parler du nucléaire, mais pourquoi maintenant! je suis vraiment pas pro morizet, mais j'aime profondément le japon, ça a pas l'air d'être le cas des journalistes de ce pays qui sont fascinés par la dignité des japonais comme on est fasciné par un panda qui fait une roulade...
Je suis complétement bouleversée par le cataclysme que subit ce pays, et je vois bien que faut vraiment en avoir rien a foutre pour rapporter ses problèmes à notre pays..
ma génération (15-35 ans), contrairement à celle qui est au pouvoir des rédactions de ce pays semble-t-il, se sent extrêmement proche du japon, pour diverses raisons, et est en attente d'infos sur ce pays pour le moment. Donc au final on va sur les reseaux sociaux pour choper des infos dignes de ce nom, bravo les journalistes..
je supporte pas de voir ces débats sur le nucléaire prendre le dessus sur ce qui se passe là bas, je trouve ça vraiment indécent, égocentrique, minable..J'ai vraiment honte, une fois de plus, de notre mentalité d'occidental égocentrique.
ps : D'autant que même si le japon explosait sous ses centrales, les vents marins entraineraient les radiations vers la cote ouest des usa..donc faut arrêter de flipper 2 min pour ses petits intérêts, c'est vraiment mesquin..
C'est important de parler du nucléaire, mais pourquoi maintenant! je suis vraiment pas pro morizet, mais j'aime profondément le japon, ça a pas l'air d'être le cas des journalistes de ce pays qui sont fascinés par la dignité des japonais comme on est fasciné par un panda qui fait une roulade...
Je suis complétement bouleversée par le cataclysme que subit ce pays, et je vois bien que faut vraiment en avoir rien a foutre pour rapporter ses problèmes à notre pays..
ma génération (15-35 ans), contrairement à celle qui est au pouvoir des rédactions de ce pays semble-t-il, se sent extrêmement proche du japon, pour diverses raisons, et est en attente d'infos sur ce pays pour le moment. Donc au final on va sur les reseaux sociaux pour choper des infos dignes de ce nom, bravo les journalistes..
je supporte pas de voir ces débats sur le nucléaire prendre le dessus sur ce qui se passe là bas, je trouve ça vraiment indécent, égocentrique, minable..J'ai vraiment honte, une fois de plus, de notre mentalité d'occidental égocentrique.
ps : D'autant que même si le japon explosait sous ses centrales, les vents marins entraineraient les radiations vers la cote ouest des usa..donc faut arrêter de flipper 2 min pour ses petits intérêts, c'est vraiment mesquin..
"Les dix mille morts du tremblement de terre et du tsunami, les cent trente mille (?) sinistrés et déplacés, en sont presque passés au second plan."
avec les chaînes qui passaient et repassaient toujours les mêmes images impressionnantes, je n'ai pas eu cette sensation de second plan !
au contraire les morts ont été au premier plan des actus durant tout le week end, mais ils n'apparaitront dans les images, sans doute, que dans quelques jours quand toutes les eaux et les boues auront disparu !
et les Etats se sont mobilisés très rapidement pour aller aider le Japon à sortir de cette catastrophe !
pour sûr c'est un pays riche et organisé ce qui fait qu'on ne risque pas d'y voir les désespoirs s'y accumuler comme il se sont accumulés à Haïti par exemple où les catastrophes se rajoutaient aux catastrophes : lenteur des secours, amputations à tout va, épidémies, vies reconstruites sous des tentes !
au Japon matériellement tout est déjà sous-contrôle , enfin c'est ce qui ressort des images !
à tel point que ça donnait plutôt l'effet inverse c'est-à-dire que le danger du nucléaire, qui contrairement à Haïti risque d'être le danger collatéral essentiel de ce tremblement de terre, voulait être écarté !!
et la précipitation des pro-nucléaires en France : AREVA et le gouvernement en particulier, à venir nous expliquer que s'interroger sur les morts potentiels du nucléaire était indécent au regard des morts déjà effectives du tsunami, donnerait plutôt à penser que de ce côté là ils ne contrôlent rien du tout mais voudraient bien étouffer tout cela !!
rendez-vous compte si AREVA chutait à la bourse de Tokyo !!! nos dirigeants en sont là, mais ils nous ont déjà fait le coup du nuage sans papier qui était refoulé à la frontière allemande !!
avec les chaînes qui passaient et repassaient toujours les mêmes images impressionnantes, je n'ai pas eu cette sensation de second plan !
au contraire les morts ont été au premier plan des actus durant tout le week end, mais ils n'apparaitront dans les images, sans doute, que dans quelques jours quand toutes les eaux et les boues auront disparu !
et les Etats se sont mobilisés très rapidement pour aller aider le Japon à sortir de cette catastrophe !
pour sûr c'est un pays riche et organisé ce qui fait qu'on ne risque pas d'y voir les désespoirs s'y accumuler comme il se sont accumulés à Haïti par exemple où les catastrophes se rajoutaient aux catastrophes : lenteur des secours, amputations à tout va, épidémies, vies reconstruites sous des tentes !
au Japon matériellement tout est déjà sous-contrôle , enfin c'est ce qui ressort des images !
à tel point que ça donnait plutôt l'effet inverse c'est-à-dire que le danger du nucléaire, qui contrairement à Haïti risque d'être le danger collatéral essentiel de ce tremblement de terre, voulait être écarté !!
et la précipitation des pro-nucléaires en France : AREVA et le gouvernement en particulier, à venir nous expliquer que s'interroger sur les morts potentiels du nucléaire était indécent au regard des morts déjà effectives du tsunami, donnerait plutôt à penser que de ce côté là ils ne contrôlent rien du tout mais voudraient bien étouffer tout cela !!
rendez-vous compte si AREVA chutait à la bourse de Tokyo !!! nos dirigeants en sont là, mais ils nous ont déjà fait le coup du nuage sans papier qui était refoulé à la frontière allemande !!
En tous cas Sofia Aram en a profité pour se payer Besson, et toc !
http://www.dailymotion.com/video/xhl37i_merci-badinter_fun
http://www.dailymotion.com/video/xhl37i_merci-badinter_fun
Quant aux raffineries et aux complexes pétrochimiques en feu, à Ichihara, dans la région de Tokyo (photo ci-dessous), ou à Shiogama, entrevus presque par accident sur les vues aériennes, qui s'en est vraiment soucié ? Combien de morts dans ces incendies-là ? Comment sont-ils combattus ? Avec quels dégâts ? Quels risques pour les populations environnantes ?
Bien d'accord, je découvre cette info grâce à vous. Mais pourquoi opposer cette absence d'information et les informations tronquées, f(i)loutées, manipulées, qui nous arrivent sur les inquiétudes nucléaires? Ya pas de place pour deux idées à la fois dans nos ptites têtes?
Bien d'accord, je découvre cette info grâce à vous. Mais pourquoi opposer cette absence d'information et les informations tronquées, f(i)loutées, manipulées, qui nous arrivent sur les inquiétudes nucléaires? Ya pas de place pour deux idées à la fois dans nos ptites têtes?