La presse anglo-saxonne veut-elle la peau du quinoa ?
Peut-on avoir la conscience tranquille en mangeant du quinoa ? La question a suscité l'intérêt récemment dans les forums. En effet, un article du Guardian de janvier 2013 fustigeait la consommation occidentale de quinoa, l'imputant en grande partie aux besoins des végétaliens qui y trouvent leur compte en termes nutritionnels. Mais le succès mondial de la petite graine mythique d'Amérique du sud aurait rendu cette dernière hors de portée des producteurs locaux. Aubaine ou malédiction, le quinoa suscite controverses et débats. Si les médias occidentaux avertissent des dangers de l'augmentation des prix pour les populations locales, les gouvernements et certaines ONG défendent les exportations et la richesse qu'elles produisent pour ces populations.
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Derniers commentaires
Ceci dit, n'importe quel échange commercial entre pays riches et pays pauvres sera perverti tant que les différences de niveau de vie seront aussi scandaleuses. On peut juste espérer pallier, un peu, en restant attentif aux inévitables nuisances. L'enfer, bio ou pas, est pavé de bonnes intentions.
par exemple quand vous expliquez que le soja est surtout envoyé à l'élevage.
J'avais plutôt des chiffres qui annonçait le soja comme producteur d'huile. Et mes souvenir de discussions avec des agriculteurs me disent que seul une partie du soja (appelée tourteau) qui est un déchet est donnée aux animaux.
Ah et il y a plus de 200 exploitants français qui cultivent le quinoa.
http://www.npr.org/blogs/thesalt/2013/08/15/212342707/can-quinoa-farming-go-global-without-leaving-andeans-behind?ft=1&f=1001
Bref, tres interessant comme sujet!
En effet, vous écrivez « Très riche en nutriments, le quinoa est effectivement l'élément indispensable d'un bon régime végétalien » ce qui est faux. Le quinoa (pas plus que la faible part de soja destinée à l'alimentation humaine directe) n'est (en zone d'opulence et d'extrême diversité alimentaire, bref, chez nous les riches occidentaules) en rien indispensable à quelque régime que ce soit, fut-il végan. En effet, pour riche en fer et en protéines que cette graine soit, elle n'est aucunement la seule à pouvoir satisfaire nos besoins en ces deux nutriments. Le fer de même que les protéines se trouvent dans de nombreux aliments (notamment végétaux). Que le quinoa contienne tous les acides aminés essentiels implique seulement (pour les végétalien·nes ?) qu'il n'est pas besoin de l'associer avec un autre végétal pour obtenir l'ensemble des acides aminés essentiels. Or, il suffit en général d'associer céréales et légumineuses indigènes pour avoir tous les acides aminés essentiels. Il n'est donc point besoin, ni indispensable d'avoir recours à cet aliment socialement et écologiquement nuisible lorsque l'on est végétalien.
De même, vous écrivez « Le soja représente en effet une alternative à la viande pour les végétariens » ce qui est également faux... sauf à préciser quelque peu l'assertion. En effet, le soja ne représenterait une alternative à la viande qu'au seul niveau des acides aminés essentiels qui sont effectivement tous présents dans ces deux aliments. Or, la viande n'apporte pas les mêmes nutriments que le soja (et vice versa) et on ne peut « remplacer » l'un par l'autre. Le soja n'est pas un substitut à la viande, c'est seulement un aliment qui, comme elle (et comme le quinoa), contient tous les acides aminés essentiels et ne nécessite donc pas de l'associer avec un autre aliment pour se procurer ces dits acides aminés.
Par exemple, la viande et les produits animaliers contiennent de la vitamine B12 que l'on ne peut retrouver (dans la nature) à des quantités suffisantes dans aucun produit non animalier. C'est pourquoi ceulles qui ont un régime strictement végétalien (dans la très grande majorité des cas) doivent se supplémenter en B12 synthétisée par des bactéries « cultivées ». Le soja pas plus que la quinoa n'est donc un substitut à ces produits pour ce qui est de ce nutriment.
Bref, le soja comme le quinoa ne sont pas indispensables aux végétalien·nes mais sont perçus comme étant indispensables.
Merci toutefois pour le reste de votre article.
Pour les docu d'arté, outre les torrents, il y a des outils comme Captvty qui permettent de récupérer les émissions en différentes qualités et en .mp4 ou .flv ( merci VLC ), dans le cadre, biensur, de la copie privée.
Quant aux ratés du label AB, est-ce que le documentaire donne des chiffres (estimation du nombre de produits qui sont labelisés à tort) ?
Ayé ! J'ai retrouvé le bon reportage, il y en a eu plusieurs sur Arte, apparemment. Celui auquel je fais référence se trouve là, et la question du quinoa non certifié vendu au marché noir et exporté sous label est mentionnée à partir de la 6e minute.
ce qui est déjà pas mal bien évidemment, cela dit, ils ne se gênent pas, en tous cas dans le magasin proche de chez moi, à mettre en rayon des tomates en provenance du Sud de l'Espagne au mois de juin, parce que la production locale avait pris du retard à cause du printemps pourri alors que nous sommes en pleine région productrice. Et c'est pareil régulièrement pour d'autres produits.
D'autant qu'en plus ils se sont fait avoir vu que 2 semaines après c'était la profusion au niveau production locale compte tenu de la chaleur qui s'est installée durablement, et le prix était divisé par 2 ou 3 ;-)
Oui, les comportements changent. Il y a 20 ans, j'ai servi des haricots verts (du Sénégal!!!) à Noël. Ça me paraît surréaliste aujourd'hui.
Local et/ou bio et/ou de saison, les trois si possible. Bon, j'achète encore du café, des bananes, du chocolat.
Moi j'ai fait pire, il y a 15 ans j'ai vendu des haricots du Kenya, des fraises du Maroc, et des pommes d'Afrique du Sud, on appelait ça les produits de contre saison, du coup on ne concurrençait pas les producteurs locaux.
Cela dit j'aime pas les bananes ;-)
En réalité nos ainés ont tout dit et tout écrit: le problème c'est le capitalisme et ses pratiques délirantes du "libre échange" et de la Balance Commerciale Sacrée qui doit être Excedentaire. Qui au final tuent bien plus que tous les autres régimes totalitaires réunis.
Cependant, il faut faire attention à ce soi-disant cercle vertueux du "je suis ton voisin donc je ne te pollue pas la gueule". Les mécanismes qui poussent les agriculteurs à utiliser de grandes quantités de pesticides sont souvent liés à des contextes économiques tendus (fort taux d'endettement, tensions avec la banque et/ou les fournisseurs etc.), qui poussent les producteurs à sécuriser leur récolte (et c'est là que le bât blesse : les agriculteurs sont encore payés au poids de la récolte et pas à sa qualité, même si certains critères rentrent en compte dans le prix final payé au producteur). La course au rendement est fortement ancrée dans la culture agricole française aussi pour ces raisons.
Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faudra pas attendre le communisme pour commencer à résoudre le problème des produits phytosanitaires.
On peut dauber sur le bio et ses (réelles) dérives. Mais tout ce mouvement du public qui commence à se soucier des poisons qu'il ingurgite, c'est bien des producteurs et consommateurs bio qu'il est parti. Et tous ces a-peu-près, raisonnés, raisonnables, naturels, local et de saison mais bourrés de toxiques, ça aussi, c'est à ranger dans le greenwashing.
Seule notre vigilance est garante de notre sécurité alimentaire, et du respect des producteurs d'ici ou d'ailleurs.
Ce qui est effarant, c'est que personne ne remette en question ce problème majeur de transport des aliments ... Comment justifier effectivement que l'on fasse produire par des paysans pauvres des matières premières agricoles revendues très cher dans les pays occidentaux, au plus grand bénéfice des intermédiaires (grossistes et grandes surfaces) sans considérer une seule seconde qu'il est peut être un peu curieux de bouffer un truc qui a fait 12 000 km avant d'arriver dans notre assiette ?
Quelle sorte de cécité frappe les journalistes français, qui parlent de ce sujet sans le mettre en relation avec les tonnes de blé sous perfusion de la PAC que nous exportons pour envahir des marchés non subventionnés au détriment des souverainetés alimentaires locales ? Ou des tonnes de soja OGM qui arrivent chez nous pour combler notre propre déficit en matières premières riches en protéines (de près de 50 %, le déficit !) tout ça pour engraisser des Prim'Holstein (la vache qui n'est sélectionnée que pour pisser du lait de mauvaise qualité, qui valorise très mal les aliments et qui est généralement alimentée à l'ensilage de maïs plutôt qu'à l'herbe pour plus de productivité) qui elles aussi alimentent une filière destinée à l'exportation (poudre de lait déshydraté envoyée en Chine, contre 5000 ans d'habitudes alimentaires, alors que les Asiatiques ont beaucoup plus de mal que les Européens à digérer le lait) ?
Quand, enfin, arrêtera-t-on de parler d'agriculture moderne sans dénoncer l'immense scandale que sont l'utilisation des pesticides (saloperies en bidon qui provoquent vraisemblablement, entre autres joyeusetés, les maladies de Parkinson et d'Alzhaimer), le recours aux engrais chimiques (4 tonnes de pétrole pour faire 3 tonnes d'engrais azoté), le déclin des exploitations à taille humaine au profit du modèle des latifundia, le contresens économique fondamental de l'endettement des agriculteurs pour acquérir leur outil de production, la pression foncière inacceptable, la mainmise d'un petit groupe de cols blancs sur la maîtrise de la sélection végétale et sur le prix des denrées alimentaires ?
Oui, le sujet est complexe ...
Quand je lis cette phrase, je comprends qu'effectivement, quand les champs sont loin des infrastructures routières, subsiste, pour une faible partie seulement des agriculteurs un commerce local. Lorsque les infrastructures routières sont là, quel agriculteur résisterait à vendre à prix d'or à l'exportation plutôt qu'à prix d'ami à son voisin?
Arrêtons de consommer ce qui vient de l'autre bout de la planète... Si on veut aider ces pays, il faut les aider à faire de l'agriculture vivrière, de l'agroécologie à circuits courts et cesser de penser qu'on fera leur bonheur en engraissant les agriculteurs exportateurs. Sur ce, je vais me faire un café... :-°
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