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le maillot de corps de Laurent Gbagbo
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Derniers commentaires
Monsieur,
Ce message n'a peut être rien à faire sur le forum, mais c'est uniquement pour vous féliciter et vous dire le plaisir que j'ai à lire votre chronique si précieuse.
Benjamin Alet
Ce message n'a peut être rien à faire sur le forum, mais c'est uniquement pour vous féliciter et vous dire le plaisir que j'ai à lire votre chronique si précieuse.
Benjamin Alet
Rien à voir, mais une vite-question sur un vite-dit d'art (ici car ça manque de forums dans ces forums, et Alain Korkos devrait savoir répondre). Je mesure mal le degré d'unicité des pièces d'art photographiques. Le piss christ détruit, il peut ressusciter ? L'artiste garde des négatifs utilisables pour d'autre tirages, ou est-ce une pièce unique certifiée unique par destruction des négatifs ?
Wouch! La censureuse est passée par là! Pauvre Sémir, va pas être content...
C'est une bonne idée de parler de la chute de Gbagbo en l'abordant de cette façon, par rapport à un grand malaise.
J'ignore jusqu'à quel point vous avez théorisé les choses, Alain, mais il reste que ce qui est symptomatique, ce n'est pas que le maillot de corps.
Tout est flou et manipulatoire dans le traitement médiatique des évènements de Côte d'Ivoire.
Les autorités françaises ont choisi leur camp dans cette bataille entre caudillos qui est la variante ivoirienne de l'éclatement des états africains qui se déroulent depuis plusieurs décennies, les délimitations des états en question étant le produit de la décolonisation.
Donc exacerbations de différences religieuses et ethniques, attisées par ledit Gbagbo qui a joué la carte de l'ethnicisme dans un pays fragilisé par les crises du cacao et du café, qui ont fait exploser le système clientéliste.
En face, une rébellion initialement venue du Burkina Faso, et dont personne ne sait qui l'a financée, et a occupé le nord du pays.
Lors des dernières élections, il y a eu de la triche en faveur de Ouattara au nord, et à son détriment au sud, contrôlé par le côté Gbagbo.
Certes Gbagbo n'a rien d'un grand démocrate : il a joué la carte de l'ivoirité, concept fumeux et délétère dans un pays où les immigrations sont très importantes, que ce soient les arrivées de Burkinabés, de Français ou de Syro-libanais. Il a organisé la variante africaine des escadrons de la mort, il a créé des organisations de jeunesse ivoirienne à sa botte pour faire le boulot de répression.
Ouattara, pour démontrer ses grandes qualités de démocrate, a été premier ministre du dictateur en chef Houphouet-Boigny, et est d'ailleurs à l'origine de l'arrestation de Gbagbo qui avait organisé une manifestation pacifique, et l'avait fait condamner à deux ans de prison (source Wikipedia).
Dès lors, je m'interroge sur les intérêts exacts de la France dans cette affaire. En fait, je ne m'interroge pas, on peut voir très clairement que l'intérêt de notre pays, c'est la stabilité de la Côte d'Ivoire à tout prix, ce qui lui permettra de restaurer son autorité de type néo-colonialiste, donc favoriser les échanges économiques et tenir en respect les pays voisins qui pourraient être amenés à contester.
Plus stratégiquement, c'est le signe que la parenthèses américaine en Afrique est terminée. Désormais Obama laisse les mains libres aux Européens, et particulièrement à la France, pour contrôler leurs anciennes colonies africaines.
Dans ces conditions, prendre parti et définir qui est bon et qui est méchant, et porter celui sur lequel c'est tombé, au pouvoir par des moyens militaires, ce n'est pas la meilleure solution. Je ne suis pas certaine que la Côte d'Ivoire soit gagnante dans cette affaire. La France oui, à très court terme, ce qui explique l'enthousiasme de nos médias, mais à moyen et à long terme, je n'en suis pas sûre.
Cette image de Laurent Gbagbo humilié est avant tout celle de certains pays pauvres ex-tiers mondes qui sont les jouets de l'occident, même s'ils se rebiffent. Parce que le principal défaut de Gbagbo aux yeux des occidentaux, c'est qu'il a tiré sur les avions français quand on lui a été imposé la partition du pays.
Le rapport avec Saddam Hussein qui avait défié la communauté occidentale en attaquant le Koweit puis en gazant les Kurdes, et qui s'est retrouvé à poil, n'a rien d'anodin.
Et sa chute et sa mort ont correspondu à la grande empoignade entre Irakiens qui, humiliés, ont laissé tous leurs démons émerger et s'affronter, dans l'explosion de la violence et la guerre civile.
J'ai du mal à voir comment des conditions semblables, morcellement ethnique et religieux, importance du nombre d'hommes armés, humiliation par l'étranger, ne généreraient pas les mêmes conséquences qu'en Irak, même si les pays semblent très différents.
Espérons que les Ivoiriens aspirent à la sérénité et veuillent à tout prix fermer la parenthèse de la transition. Au vu de la manifestation de dimanche dernier à Paris, j'ai du mal à y croire.
J'ignore jusqu'à quel point vous avez théorisé les choses, Alain, mais il reste que ce qui est symptomatique, ce n'est pas que le maillot de corps.
Tout est flou et manipulatoire dans le traitement médiatique des évènements de Côte d'Ivoire.
Les autorités françaises ont choisi leur camp dans cette bataille entre caudillos qui est la variante ivoirienne de l'éclatement des états africains qui se déroulent depuis plusieurs décennies, les délimitations des états en question étant le produit de la décolonisation.
Donc exacerbations de différences religieuses et ethniques, attisées par ledit Gbagbo qui a joué la carte de l'ethnicisme dans un pays fragilisé par les crises du cacao et du café, qui ont fait exploser le système clientéliste.
En face, une rébellion initialement venue du Burkina Faso, et dont personne ne sait qui l'a financée, et a occupé le nord du pays.
Lors des dernières élections, il y a eu de la triche en faveur de Ouattara au nord, et à son détriment au sud, contrôlé par le côté Gbagbo.
Certes Gbagbo n'a rien d'un grand démocrate : il a joué la carte de l'ivoirité, concept fumeux et délétère dans un pays où les immigrations sont très importantes, que ce soient les arrivées de Burkinabés, de Français ou de Syro-libanais. Il a organisé la variante africaine des escadrons de la mort, il a créé des organisations de jeunesse ivoirienne à sa botte pour faire le boulot de répression.
Ouattara, pour démontrer ses grandes qualités de démocrate, a été premier ministre du dictateur en chef Houphouet-Boigny, et est d'ailleurs à l'origine de l'arrestation de Gbagbo qui avait organisé une manifestation pacifique, et l'avait fait condamner à deux ans de prison (source Wikipedia).
Dès lors, je m'interroge sur les intérêts exacts de la France dans cette affaire. En fait, je ne m'interroge pas, on peut voir très clairement que l'intérêt de notre pays, c'est la stabilité de la Côte d'Ivoire à tout prix, ce qui lui permettra de restaurer son autorité de type néo-colonialiste, donc favoriser les échanges économiques et tenir en respect les pays voisins qui pourraient être amenés à contester.
Plus stratégiquement, c'est le signe que la parenthèses américaine en Afrique est terminée. Désormais Obama laisse les mains libres aux Européens, et particulièrement à la France, pour contrôler leurs anciennes colonies africaines.
Dans ces conditions, prendre parti et définir qui est bon et qui est méchant, et porter celui sur lequel c'est tombé, au pouvoir par des moyens militaires, ce n'est pas la meilleure solution. Je ne suis pas certaine que la Côte d'Ivoire soit gagnante dans cette affaire. La France oui, à très court terme, ce qui explique l'enthousiasme de nos médias, mais à moyen et à long terme, je n'en suis pas sûre.
Cette image de Laurent Gbagbo humilié est avant tout celle de certains pays pauvres ex-tiers mondes qui sont les jouets de l'occident, même s'ils se rebiffent. Parce que le principal défaut de Gbagbo aux yeux des occidentaux, c'est qu'il a tiré sur les avions français quand on lui a été imposé la partition du pays.
Le rapport avec Saddam Hussein qui avait défié la communauté occidentale en attaquant le Koweit puis en gazant les Kurdes, et qui s'est retrouvé à poil, n'a rien d'anodin.
Et sa chute et sa mort ont correspondu à la grande empoignade entre Irakiens qui, humiliés, ont laissé tous leurs démons émerger et s'affronter, dans l'explosion de la violence et la guerre civile.
J'ai du mal à voir comment des conditions semblables, morcellement ethnique et religieux, importance du nombre d'hommes armés, humiliation par l'étranger, ne généreraient pas les mêmes conséquences qu'en Irak, même si les pays semblent très différents.
Espérons que les Ivoiriens aspirent à la sérénité et veuillent à tout prix fermer la parenthèse de la transition. Au vu de la manifestation de dimanche dernier à Paris, j'ai du mal à y croire.
Je trouve ces images particulièrement humiliantes ; quoi qu’ait fait Gbagbo, aucun être humain ne mérite d’être traité de la sorte. Cette humiliation prouve que les hommes de Ouattara et Soro sont des êtres dépourvus de conscience, d’éducation, et qu’ils sont totalement drogués et incontrôlables.
Plus que tout, je me suis sentie humiliée en tant qu’africaine. Mais aussi en tant que femme et noire par les images de Simone Gbagbo bousculée, humiliée, touchée par des dizaines d’hommes (des voyous) la tirant par les cheveux, lui arrachant ses vêtements, la jetant au sol et lui écrasant le visage de leurs rangers. Cette vidéo montrait ni plus ni moins qu’un viol en direct. Aucune femme, qui est aussi une mère, une sœur, une épouse, ne mérite un tel traitement. Les médias se sont visiblement délectés de montrer l’humiliation suprême que l’on peut faire subir à une femme !
Plus que tout, je me suis sentie humiliée en tant qu’africaine. Mais aussi en tant que femme et noire par les images de Simone Gbagbo bousculée, humiliée, touchée par des dizaines d’hommes (des voyous) la tirant par les cheveux, lui arrachant ses vêtements, la jetant au sol et lui écrasant le visage de leurs rangers. Cette vidéo montrait ni plus ni moins qu’un viol en direct. Aucune femme, qui est aussi une mère, une sœur, une épouse, ne mérite un tel traitement. Les médias se sont visiblement délectés de montrer l’humiliation suprême que l’on peut faire subir à une femme !
Stripped of dignity, stripper of power Quoi ? il faisait en fait un strip-tease pour le nouveau pouvoir ?
Je crois qu'un hère a chassé votre dais...
Je crois qu'un hère a chassé votre dais...
On peut ajouter dans cette famille capitale des dérivés rigolos comme chavirer, du provençal cap virar, tourner la tête en bas, le cadet car les officiers gascons qui servaient dans l'armée royale étaient souvent les puînés (nés en deuze), de là l'emprunt des Anglais pour former le mot caddie ou caddy, qui aide à porter les clubs, puis le charriot de supermarché, et, dernier pour la route, un biceps et un triceps qui sont aussi des dérivés de capus (muscles à deux et trois attaches supérieures). Voilà, j'ai fini de faire mon intéressante.
Est-ce qu'il y a un rapport avec le drapeau blanc de la reddition?
Merci de la chronique fort éclairante et passionnante.
Deux petits détails sur les bourgeois de Calais : le rituel qu'ils ont accompli est une amende honorable. Elle a valeur judiciaire avant d'avoir une valeur religieuse. Ce n'est pas une humiliation, mais fondamentalement un rituel de réconciliation qui s'inscrit dans une perspective pacifique et chrétienne. On condamnait à l'amende honorable pour ne pas condamner à mort, et ce choix révèle la réalité d'une société de réconciliation. Souvent, les condamnés, pour une raison ou une autre, pouvaient être condamnés à l'amende honorable, qui était un moyen de réparer l'honneur de la partie lésée en public, face à l'opinion. Le blanc signifie alors l'humilité, tout comme le fait de défiler en chemise blanche et d'effectuer son trajet pieds nus, ce qui évoque immanquablement l'humilité christique, lui-même crucifié avec seulement un vêtement au bon endroit, bref on signifie le dépouillement.
Par ailleurs, les condamnés à l'amende honorable n'intégraient pas automatiquement une confrérie. Ce sont deux choses différentes. La condamnation est une peine judiciaire ponctuelle ; l'engagement dans une confrérie est un acte de religion volontaire, également en vogue à la fin du Moyen Age, quand on souhaitait calmer le courroux divin à l'origine des catastrophes de l'époque. Mais l'un n'entraînait pas l'autre.
Deux petits détails sur les bourgeois de Calais : le rituel qu'ils ont accompli est une amende honorable. Elle a valeur judiciaire avant d'avoir une valeur religieuse. Ce n'est pas une humiliation, mais fondamentalement un rituel de réconciliation qui s'inscrit dans une perspective pacifique et chrétienne. On condamnait à l'amende honorable pour ne pas condamner à mort, et ce choix révèle la réalité d'une société de réconciliation. Souvent, les condamnés, pour une raison ou une autre, pouvaient être condamnés à l'amende honorable, qui était un moyen de réparer l'honneur de la partie lésée en public, face à l'opinion. Le blanc signifie alors l'humilité, tout comme le fait de défiler en chemise blanche et d'effectuer son trajet pieds nus, ce qui évoque immanquablement l'humilité christique, lui-même crucifié avec seulement un vêtement au bon endroit, bref on signifie le dépouillement.
Par ailleurs, les condamnés à l'amende honorable n'intégraient pas automatiquement une confrérie. Ce sont deux choses différentes. La condamnation est une peine judiciaire ponctuelle ; l'engagement dans une confrérie est un acte de religion volontaire, également en vogue à la fin du Moyen Age, quand on souhaitait calmer le courroux divin à l'origine des catastrophes de l'époque. Mais l'un n'entraînait pas l'autre.
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Excellente étude Alain, mais pour une fois j'ai un petit doute (dans une lecture un peu diagonale) sur la pertinence de la dérive des images...
Gbagbo est-il une victime, assimilable à tous ces suppliciés gaillardement croqués et peinturlurés au-dessous ?
Ce n'est pas très évident... Un énorme salaud, un tueur, un voleur effroyable...
... Un abruti total qui ne comprend même pas qu'il est grillé et qui se terre dans son bunker minable en [s]tricot de peau[/s] [s]maillot de corps[/s] Marcel, comme un prolo des pays froids et qui se fait choper dans son intimité pitoyable comme le premier petit malfrat venu !
Il faut que je retourne voir la transition qui m'échappe !
Gbagbo est-il une victime, assimilable à tous ces suppliciés gaillardement croqués et peinturlurés au-dessous ?
Ce n'est pas très évident... Un énorme salaud, un tueur, un voleur effroyable...
... Un abruti total qui ne comprend même pas qu'il est grillé et qui se terre dans son bunker minable en [s]tricot de peau[/s] [s]maillot de corps[/s] Marcel, comme un prolo des pays froids et qui se fait choper dans son intimité pitoyable comme le premier petit malfrat venu !
Il faut que je retourne voir la transition qui m'échappe !
Ah ! C'est cool d'avoir mis "la recette du Bloody Mary" en mot-clef pour la retrouver plus facilement, parce que j'oublie toujours le citron, et c'est indispensable le citron, pour atténuer le goût de la vodka (parce que j'aime pas trop la vodka en fait mais le Bloody Mary c'est génial !).
http://www.youtube.com/watch?v=6AtWflOHfcM
http://www.youtube.com/watch?v=6AtWflOHfcM
Tout à l'heure, j'ai voulu me confectionner un Bloody Mary selon les indications d'Alain, mais je me suis planté. J'ai inversé les centilitres de vodka et de jus de tomate. Je l'ai bu quand même, et suivant ses conseils, j'ai recommencé. Avec les bonnes proportions cette fois, mais je l'ai trouvé un peu fade. 4 cl de vodka, c'est peu. On sent pas assez l'alcool. Pour mon troisième, je suis donc revenu à mon dosage d'origine, et comme j'ai pas de worcester sauce, j'ai versé à la place 5 cl de whisky.
Pour mon quatrième, j'ai décidé de remplacer le jus de citron par du gin.
J'aime essayer des trucs plutôt que suivre fidèlement les recettes.
C'est comme le coq au vin. Je le cuisine au cognac.
Je me ferai un autre Bloody Mary avant d'aller au lit. Parce qu'il parait qu'au bout du cinquième, tu dors.
Pour mon quatrième, j'ai décidé de remplacer le jus de citron par du gin.
J'aime essayer des trucs plutôt que suivre fidèlement les recettes.
C'est comme le coq au vin. Je le cuisine au cognac.
Je me ferai un autre Bloody Mary avant d'aller au lit. Parce qu'il parait qu'au bout du cinquième, tu dors.
A moins que ce ne soit une pub pour les sous vêtements "Petit Gbagbo".
Question : qui est est cet "européen", de 3/4 dos à droite de la photo ? un de la Licorne ? un mercenaire ?
Les premiers commentaires de ce forum me font froid dans le dos... colonialisme, racisme, arrogance de petits blancs, nostalgie des employeurs de "boys", c'est l'hallali !
Les premiers commentaires de ce forum me font froid dans le dos... colonialisme, racisme, arrogance de petits blancs, nostalgie des employeurs de "boys", c'est l'hallali !
Réussir à victimiser le gang Gbagbo, il fallait le faire
Franchement ce qui est indécent ce n'est pas ce genre d'image en Une des quotidiens et des journaux télévisé. Ce qui est indécent ce sont les actes horribles qui ont été perpétré par ce genre de personnage. Sur l'échelle de la valeur humaine cette petite humiliation n'est rien comparé aux souffrance des peuples oprimés. Et que demain on arrête Kadhafi avec un ballet dans le c... cela me fera ni chaud ni froid. Je ne commencerais pas à intellectualisé sur sa tenue vestimentaire lors de son arrestation. La première chose que je me dirais, c'est qu'il y a un bourreau de moins sur la planète.
Ses draps étaient tellement sales qu'ils n'auraient pu servir en cas de reddition.
Frédéric Dard
Frédéric Dard