"Les terroristes se retrouveraient totalement dans le discours de Valls"
"Expliquer, c'est déjà un peu excuser" : cette petite phrase de Manuel Valls prononcée devant l'Hyper Cacher, au terme de la semaine de commémorations des attentats de janvier 2015, a provoqué une vive émotion parmi les sociologues français, dont le rôle consiste justement à étudier et à expliquer les phénomènes sociaux. Mais la limite est-elle toujours aussi nette entre explication et excuse ? Du djihadisme aux agressions sexuelles en Allemagne, nous revenons cette semaine sur quelques explications sociologiques, journalistiques ou militantes. Sur notre plateau pour en discuter : l'anthropologue Alain Bertho, qui a travaillé sur les émeutes urbaines et plus récemment sur le djihadisme, le sociologue Geoffroy de Lagasnerie, qui a signé cette semaine une tribune dans Libération en réponse à Manuel Valls, et Claire Serre-Combe, présidente et porte-parole d'Osez le féminisme.
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Derniers commentaires
Merci à la police belge. Presque effacé, ce dessin hilarant de Pierre Kroll : Il est là, Salah ?
sans doute, est-ce 1 "clientèle" de choix pour certaines "sectes";
"absence totale de la notion de futur":
oui, sans doute la majorité des français(e)s vivent dans l'instant ou
sur le passé; ne penser qu'avenir est mal ressenti en général, vous êtes en décalage ...
le seul futur dont on se préoccupe, et encore, c'est en terme de gagner du fric, de puissance,
pas de construire durablement dans le futur;
Mr Geoffroy de Lagasnerie, je ne comprends pas tout ce que vous dites;
il faudrait que je modère le débit de vos paroles et que je les analyse, bref,
trop de boulot;
La presse va finir par ne plus parvenir à excuser le cafouillage nos courageux policiers d'élite et la manière dont Cazeneuve et compagnie lui ont raconté des sornettes.
Ce qui m'amène à une interrogation intéressante : l'alternative est elle entre expliquer ou mentir pour excuser ? Ce qui pour le coup justifierait peut être cette odieuse culture de l'explication ambiante.
Emission qui se termine dans l'ignominie (Cologne ...)
Je me pose moi aussi la question de mon réabonnement
Ensuite merci aux universitaires qui revendiquent enfin d'être dans la matière, de se colleter avec le problème de leur études, peut être que de la génération des trentenaire nous auront le leader qui nous manque pour AGIR. Comprendre ça va, il nous manque l'action, et c'est vrai que pour les adultes qui manifestent depuis 15 ans on ne gagne JAMAIS , les retraites, le code du travail, contre la finance, le non a Maastricht ... Tous ça doit nous éreinter et nous déprimer, il nous faut plus que des émissions (meme si heureusement qu'elles sont là) pour bousculer l'ordre établi .
Cela me conforte dans mon intention de ne pas renouveler mon abonnement.
La sociologie, rappelons que c'est aussi des études de terrain. C'est peut-être pas le moment pour parler de la posture du sociologue, trop tôt ? En tout cas il y en a d'autres que l'explication à la Bourdieu, et je suis preneur. Moi j'ai :
http://lmsi.net/
https://quartierslibres.wordpress.com (pour l'actu)
RC
Or, ce serait ouvrir la boîte à Pandore, ce qui est impensable aujourd'hui.
De plus, l'argument de la violence sociale induite par le sentiment d'exclusion des terrasses des cafés parisiens s'applique durant la construction psychique pendant l'adolescence. Il est donc tout à fait valable dans ce cas précis.
Si je poussais le bouchon, je dirais même que tenir un café à Molenbeek, en tant qu'adulte, est parfaitement compatible avec ce sentiment de rejet vécu avec les cafés parisiens. Il peut même le renforcer...
Nico
En revanche, les parcours individuels de chacun sont intéressants. Faudrait voir à pas embrouiller la réalité suffisamment complexe.
Je partage l'agacement de beaucoup sur Lagasnerie. Sa posture et son attitude ("je suis le seul sociologue valable depuis Bourdieu") décrédibilisent considérablement son discours, alors qu'il y a des choses très intéressantes à retenir de ses interventions, à commencer par sa toute première, sur l'angle de la sociologie et les raisons du sujet qu'elle suscite. En revanche, sa manière de présenter l'approche de la sociologie sur l'explicitation des motivations inconscientes des acteurs sociaux est catastrophique, alors que c'est quelque chose de fondamental et fondateur.
Quel dommage que vous n'ayez pas pu avoir Lahire, je me rallie à l'opinion qu'un report d'une semaine en aurait largement voulu la peine.
Après, j'ai beaucoup de frustration quant à la conduite de l'émission :
Trop de place accordée à Marine Le Pen. On s'en fout que le FN n'aime pas la sociologie ou utilise des sophismes anti-intellectualises pour attaquer telle ministre ou tel mouvement progressiste, c'est ce qui les a toujours défini. L'enjeu, c'est la résistance des néo-conservateurs au pouvoir (politique et médiatique) à ce savoir. Valls et Val en sont des étendards, mais prendre la mesure de cette résistance et la manière dont elle irigue tout le débat politique, ça aurait été un éclairage bienvenu.
Pas compris pourquoi autant de temps a été passé sur l'histoire des terasses. Cette proposition d'explication ne prétendait pas être un facteur déterminant de l'explication des attaques de novembre. Faire réagir Claire Serre-Combe sur le sujet n'avait aucun intérêt : ce n'était pas son champs d'expertise, elle n'avait rien à dire à ce sujet et c'est bien normal. Le rapprochement fait par Bertho sur les révoltes de 2005 et les agressions des manifestants contre le CPE en 2006, à choisir, méritait bien plus qu'on s'y attarde.
Sur les agressions sexuelles de masse de Cologne, c'était vraiment décevant. Claire Serre-Combe devait s'attendre à une interview de complaisance, elle a été hyper légère et complètement déstabilisée dès que Daniel a commencé à la relancer. Il y avait pourtant tout dans leur communiqué. C'est vraiment dommage de ne pas être au niveau quand on préside une des principales assos féministes de France... C'est quand même dingue qu'il n'est pas été expliqué l'essence profondément sociologique de la lutte féministe actuelle, qui consiste à mettre la société face à ses responsabilités dans les rapports de domination de genre, et parmi lesquels les violences sexuelles tiennent une place essentielles. Et que si, évidemment, les agressions de Cologne doivent être condamnées sans équivoques et leur perpétrateurs poursuivi et condamnés à hauteur de leurs acte (m'étonnerait pas que la condamnation soit plus facile pour ceux-là que pour d'autres), l'attention médiatique particulière pour ces agressions ne tient pas qu'au nombre extraordinaire de plaintes. Elle s'inscrit également dans un processus, assez classique malheureusement, d'attention différenciée globale (i.e. pas seulement l'extrême droite) pour les violences sexuelles en fonction de l'identité supposée des agresseurs. Les violences perpétrées par des agresseurs identifiables comme extérieurs à la société (racisés, migrants...) sont mises en exergue tandis que celles commises par ceux issus des corps normatifs de la société sont minimisées, décontextualisées et dépolitisées. Et il s'agit d'un mécanisme de déculpabilisation et de dénégation, soit le coeur du combat féministe, sur lequel une association féministe ne peut en aucun cas lâcher de terrain, d'où les contradictions apparantes.
Vous revenez sur les attaques de fdsouche, il y aurait eu plus à dire sur les critiques citées par Anne-Sophie Jacques (Toranian, Atlantico).
J'aurai bien aimé entendre Valérie CG, est-ce que vous l'aviez envisagé, Justine ?
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Et c'est pourtant celui qui est une des preuves de la cécité des citoyens Français au sort d’une partie de la population à qui elle reproche de ne pas jouer le jeu de l’intégration.
J'ai personnellement étant adolescent désargenté en escapade sur le continent toujours mal vécu les terrasses de café. Et cela bien que j'avais un laisser-passer, un sauve conduit de taille : la gaucherie irrémédiable dont j'avais héritée de par mon éducation dans un autre pays, bien visibles en lettres de néon et qui m'excusait d'avance de paraître aussi maladroit et aussi mal fagoté.
Entrer dans un café ne posait aucun problème tant qu'un comptoir était clairement en vue mais traverser une terrasse parisienne ou la longer, c'était une autre histoire même si bien sûr j'exagère le tragique.
Aussi je n'ai aucun mal à comprendre. De même que je vois bien chez les copains de mes enfants marqués du sceau de l'immigration cette gêne qu'ils ressentent à venir chez nous où pourtant un accueil évident leur est fait et que, par ailleurs je sais, ils apprécient.
Je ne comprends pas cette cécité ou ce manque de perception de mes concitoyens. C'est heureusement des gens comme Édouard Louis doué d'une sensibilité formée par un vécu intime d'autres discriminations qui mettent en lumière ces sentiments et permettent de dépasser les explications basées sur des préjugés où l'excuse est péremptoirement absente pour éviter d'être en partie redevable, questionable.
Bien entendu cette explication des terrasses ne règle pas tout et n'excuse rien (ce que je disais de mon passé n'a pas fait de moi un de ces barbares) mais elle nous rappelle que ces gens ne sont pas issus de n'importe où, et qu'en ce 18 janvier 2016, il n'y a toujours pas de Plan Marshall de la vie citoyenne
Le nombre de posts radicalement oppposés à ce sociologue est vraiment symptomatique... On a vu ca avec Todd également. Un besoin de pensée unique dans une période de confusion totale?
(repost)
Comme je l'ai écrit à priori je pense toujours pareil à postériori : pas trop de contradiction entre les invités. Dommage.
Par contre différences de niveau sur le plateau... Alain Bertho on n'est pas obligé de se sentir d'accord avec lui mais son discours a du fond et de la rigueur.
Claire Serre-Combe est pour le moins inconséquente (pour ne pas dire nullissime) et se fait hacher menu par DS sur la comparaison fêtes de Bayonne-évènements de Cologne...
Ensuite on garde le meilleur pour la fin avec GEOFFROY !
Alors celui là... Ca sent l'imposture... Le nouveau Bourdieu ? Alors lol pour rester à son niveau... Ce monsieur jargonne, il a tout compris et son discours sur les terrasses on aurait envie d'en rire si autant de personnes n'y avaient pas été massacrées (au passage j'aimerai bien voir la mixité sociale dans les endroits que Geoffroy fréquente...)
Ce gars là tout comme son grand pote Édouard Louis on va se les fader pendant 40 ans, misère...
Pour conclure sur ce grand penseur je remets un lien indispensable sur LE trio infernal (Geoffroy, Edouard et Didier) :
http://pierre-jourde.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/12/26/un-cas-interessant-d-endogamie-intellectuelle-576374.html
Claire Serre-Combe est pour le moins inconséquente (pour ne pas dire nullissime) et se fait hacher menu par DS sur la comparaison fêtes de Bayonne-évènements de Cologne...
Sa réponse était au somment de la nullité également... DS : "ok pour les plaintes pour agressions sexuelles à Bayonne mais c'est de loin des proportions plus petites qu'à Cologne" Serre-Combe : "oui mais y'a que 10% des victimes qui portent plainte !". Si on multiplie le nombre de plaintes des deux événements par 10 (vu que l'axiome s'applique aux deux événements, aucune raison que non) pour arriver à un très hypothétiquo-statistique "chiffre réel des faits d'agressions sexuelles", la différence de proportions entre les deux restera la même...
Serre-Combe doit y adhérer.
Il s'agit en effet d'un véritable champ de recherche à ouvrir.
Voici ma modeste contribution à la compréhension du « terrorisme » franco-français de l 'époque moderne.
Le phénomène « terroriste » n'est pas sans rappeler l' « amok », comportement meurtrier de masse et simultanément suicidaire décrit par l'ethnographie à partir de sa forme institutionnelle en Malaisie, et documentée dans plusieurs sociétés du monde, et répertoriés notamment par M Mauss :
« Tout le monde connaît l'amok malais : des hommes (ce sont toujours des hommes), même encore de nos jours, et même dans de très grandes villes, pour venger une mort d'un des leurs ou pour une insulte, partent, " courent l'amok " et tuent autant de gens qu'ils peuvent sur le chemin jusqu'à ce qu'ils soient eux-mêmes abattus. »
http://sociol.chez.com/socio/autob/maussideedemotr.htm
A propos de l'amok, on peut lire dans wiki : « Si les causes du déclenchement sont socialement déterminées et de l'ordre des frustrations importantes (humiliations, échecs en public) induisant un désir de vengeance, le mécanisme est celui de la décompensation brutale ».
J'aurais tendance à inverser la proposition tout en en maintenant les termes exacts: « Si le mécanisme est celui de la décompensation brutale, les causes du déclenchement sont socialement déterminées et de l'ordre des frustrations importantes (humiliations, échecs en public) induisant un désir de vengeance. »
La « décompensation » n'est de ce point de vue que la manifestation individuelle et exacerbée – pathologique sur le plan clinique – d'une pathologie sociale.
Tous ces derniers attentats peuvent être vus – dans une sociologie improvisée - comme la manifestation épiphénoménale d'un fait social total (au sens où il "concerne tous les membres d'une société et dit quelque chose sur tous ces membres", Wiki), que j'appellerais par commodité le sujet "racaille de banlieue" (l'emploi du terme servant à désigner de l'extérieur – ie par le reste de la société – ce groupe soulignant délibérément le côté « total » du fait).
Ce fait social met en relation conflictuelle et hystérisée une catégorie extrêmement spécifique de la population - la première génération de fils (les garçons) d'immigrés en provenance du Maghreb - et le reste de la société.
Cette sous-population spécifique et minoritaire est caractérisée par une assignation sociale très précise sans équivalent dans l'histoire contemporaine de la France, et totalement inédite dans l'histoire longue des flux migratoires et de l'installation de populations d'origine étrangère (non seulement tous les enfants d'étrangers se sont jusqu'ici systématiquement « intégrés » dès la première génération, mais surtout on n'a jamais vu d'enfants d'immigrés moins intégrés que leurs parents!):
-un sur-échec scolaire massif et qui augmente avec le temps, non seulement par comparaison avec les enfants autres catégories sociales mais aussi par comparaison avec leur sœurs. (voir le travail de J-L Auduc http://hommesmigrations.revues.org/562)
-une place dans la division du travail elle aussi très spécifique, qui se manifeste soit par l'exclusion pure et simple de celle-ci (le désœuvrement, « tenir les murs »), soit par une spécialisation dans l'activité productive illégale, essentiellement le trafic de drogues - drogues qui sont vendues au reste de la collectivité nationale – se traduisant par des taux d'incarcération de 5 à 8 fois supérieurs à ceux de la population d'ensemble.
-une sous-culture proto-délinquante fondée sur le virilisme, le sens exacerbé de l'honneur et de la dignité, la volonté de contrôler le quartier, les territoires, et les soeurs à défaut de contrôler quoique ce soit d'autre, un ressentiment massivement dirigé contre toutes les institutions ainsi que tous les symboles et valeurs dominantes, mais aussi contre les pères qui se sont laissés humilier, et une sur-valorisation de la violence comme moyen de régler conflits extérieurs et intérieurs.
L'aspect « total » du fait social « racaille » s'exprime par la mise en scène par l'ensemble du corps social, des institutions publiques (écoles en ZEP, travailleurs sociaux, c'est à dire un corps de métier spécialisé en traitement du sujet « racaille ») et des corps intermédiaires de cette sous-population minoritaire qui lui confèrent une centralité (medias, discours politiques, kärcher, propos de bistrots, travaux de recherche académique etc...), la plupart du temps assortie d'une négativité absolue.
Il existe bien sûr un continuum du sujet social « racaille » : celui qui va de l'étudiant échangeant des mails avec le sociologue S Beaud dans « Pays de malheur », et qui a du certainement devenir éduc spé depuis...jusqu'à nos nouveaux terroristes.
Mais ces jeunes hommes partagent massivement un affect commun, et le reste de la société (y compris leurs parents et leur sœurs) partagent aussi le même affect commun à leur égard, et cette relation occupe une place centrale dans les « transactions » symboliques qu'entretient la société française avec elle-même.
Plutôt que de l'amok, on serait en face d'une sorte d'équivalent analogique du « potlatch » ou du « Kula » dont j'aurais bien du mal à analyser en détail la fonction fondamentale : je me contenterais d'avancer banalement derrière ces transactions symboliques et violentes (cf les agressions des étudiants contre le CPE par des racailles de cité), le « travail » de digestion de l'héritage colonial – qui lui est objectivement central dans l'histoire française, ce que n'est pas cette génération jeunes hommes arabes - qui ne passe pas.
En ce sens, ce nouveau terrorisme est la continuation des émeutes de 2005 - opposant alors frontalement et sans médiation, en dehors de celle des flics, la « racaille » au chef de l'exécutif (épisode aigü et chimiquement pur de cet état d'hystérisation qui dure depuis 30 ans) - mais par d'autres moyens.
Ce fait total va bien au-delà des simples concepts classiques « d'exclusion » ou de « lumpenprolétariat » : le chômage, la misère, la pauvreté touchent aussi des catégories bien plus larges que les jeunes hommes arabes de cité (en milieu rural, dans les anciens bastions industriels etc...), sans qu'il n'existe aucunement une même centralité les concernant.
L'aspect « religieux » mis en avant partout du fait de la « radicalisation » est un phénomène très récent qui répond à un double mouvement des deux côtés de cette polarisation, et qui tend à faire perdre de vue le fait « racaille », alors qu'il n'en est qu'une manifestation dérivée : du côté des franges les plus violentes de la « racaille » le fait de trouver opportunément un cadre permettant d'exprimer totalement et jusqu'au bout cette assignation négative absolue – dans une logique performative (réaliser « positivement » l'assignation négative) -, et du côté de l' « anti-racaille » - c'est-à dire le reste de la société, allant des laïcards Charlie « de gauche » au FN – un moyen de transformer ceux qui ne sont que nos enfants en autre absolu facile à identifier et à dénoncer comme étant intrinsèquement mauvais.
C'est ainsi que le sujet « racaille » est devenu en quelques années le sujet « Islam »: il n'y a là qu'un glissement sémantique qui ne fait que divertir et détourner le véritable sens de l'obsession centrale de la France d'aujourdhui.
Pour une raison simple : « nous » (le corps social majoritaire pour aller vite) ne savons pas quoi en faire, puisque ce sont nos enfants, et qu'ils persévèrent dans leur devenir « racaille »...alors nous retournons cette énergie impuissante et ces affects hystérisés vers des choses contre lesquelles on peut facilement s'indigner ou qui inspirent spontanément la crainte (voile, halal, fondamentalisme, terrorisme etc...), et contre lesquelles on peut faire la guerre - de façon bien sûr totalement illusoire et dérivative.
Le phénomène de « décompensation » du sujet social « racaille » n'intervient alors qu'en dernière instance, au moment où effectivement il y a passage à l'acte : comme tout phénomène de décompensation, il ne concerne qu'une frange ultra-minoritaire des sujets. La majorité des autres maintient tant bien que mal des résistances surmoïques, une personnalité clivée (en maintenant une « comédie » sociale à l'extérieur pour ceux qui ont un job ou vont à l'école, tout en cultivant des pensées violentes ou aggressives entre pairs envers les « non-pairs »), des dérivatifs de canalisation de la violence et des frustrations intériorisées (shit, soirées, petite délinquance, incivilités, brulage rituel de voitures, insultes, football, playstation, bars à chicha etc..)
C'est d'ailleurs, bien plus que le terrorisme, ces actes quotidiens qui attirent vers eux la négativité et le « ras le bol des français » pour parler comme le FN, notamment à travers le récit quotidien qu'en fait la PQR – le terrorisme ne venant que fournir à posteriori une preuve éclatante et incontestable de la négativité intrinsèque de la « racaille ».
La société française ne se définie donc plus que par et pour le terrorisme ?
Hors les politiciens populistes ne cherchent pas a éviter les situations conflictuelles car ils vivent du malheur, de la haine et de l'intolérance qui en découle !
Après avoir vu l'émission et lu une partie du forum (désolé, c'est quand même compliqué à lire dans son ensemble), je ne peux m'empêcher de faire quelques remarques.
La première c'est que j'ai l'impression, que vous essayez trop d'expliquer la phrase de Valls : "Expliquer, c'est déjà un peu excuser". Pour ma part je m'arrêterais à un niveau beaucoup plus pragmatique : avec ces mots il réduit le djihadisme à un problème manichéen, et les djihadistes à des méchants qu'on ne peut comprendre et que nous (les gentils) devons combattre. En somme une classique propagande de guerre, la guerre n'étant pas une période dorée pour la réflexion. Sachant cela, j'ai quand même un peu peur en voyant Valls et le gros de notre classe politique réduire les djihadistes à Orangina Rouge... on n'est pas sortis de l'auberge.
La deuxième remarque concerne Geoffroy de Lagasnerie et les critiques qu'il a soulevées. Pour ma part je n'ai pas compris tout ce qu'il a dit, mais surtout il m'a fait penser à votre émission du 6 novembre sur le traitement médiatique du réchauffement climatique, qui expliquait que le discours des scientifiques était inadapté au public...
La troisième... est que je vais moi aussi intellectualiser la phrase de Valls... en disant que je n'ai pas de problème à excuser les djihadistes. Pour prendre une comparaison triviale, si mon mignon petit chaton a la rage, alors je l'excuse je le plains et tout et tout, mais ça ne me posera pas de problème de prendre la décision qui convient pour l'empêcher de nuire, à savoir le faire euthanasier (ce qui au passage le "punira" déjà bien assez). L'étape suivante (occultée par Valls) sera de sérieusement s'attaquer au problème qui a permis à la rage d'arriver à ma porte.
J'ai trouvé Justine très percutante au contraire de DS qui posait aussi les bonnes questions, mais d'une autre façon. Tout le monde a pu s'exprimer, s'expliquer, et franchement, j'ai les réponses à pas mal de questions que je me posais.
Lagasnerie est un bon vulgarisateur de la pensée sociologique critique pour décrire les mouvements qui agitent la société en profondeur.
Les autres invités jouaient leur rôle et complétaient très bien le plateau.
Autre point curieux dans le débat, la dimension religieuse des événements a été à peine citée. Pour certains,dont GdL sans doute, le jeune djihadiste qui se revendique de l'Islam a tout faux, il se ment à lui-même, il veut juste exprimer sa réaction contre l'injustice des dominants. Mais que ce jeune djihads trouve dans le Coran un système, des textes, qui donnent une justification à sa violence totalement autre que l'explication politico-économique bourdieusienne, et qui l'incitent à passer à 'acte n'a-t-il pas d'importance pour nous?
Petite remarque amusée/ GdL en parlant multiplie les gestes circulaires, toujours les mêmes, et ne peut s'empêcher de regarder vers la caméra, comme si'l voulait s'échapper du dialogue avec DS (excellent dans ce débat) pour prendre à partie le téléspectateur. Ce jeune "savant" qui élimine des interlocuteurs coupable de ne pas être "au niveau", c'est-à-dire le sien (voir le texte de J. Brabant), qui refuserait de parler avec Philippe Val, Marcel Gauchet, Finkielkraut, bref à tous ceux qu'il juge indigne de se confronter à sa pensée, aimerait bien se passer de l'intermédiation des journalistes. Est-il vraiment inconscient de l'image qu'il donne de lui-même?
En clair, il faudrait peut-être s'attarder sur ces désaccords de principe, apparemment massif, des sociologues contre Geoffroy de Lagasgnerie, faire une petite fiche dessus, et la consulter la prochaine fois, avant de faire de sa présence une condition à l'invitation d'autres sociologues, non ?
Il est par ailleurs significatif que vous ne preniez le temps, parce que leurs principes et leurs intérêts sont adaptés aux vôtres apparemment, de n'inviter de ces chercheurs en sciences sociales que les membres les plus marginaux et par ailleurs liés entre eux (en tout cas récemment : Edouard Louis, un étudiant-romancier, Geoffroy de Lagasgnerie, un enseignant dans une école d'art). Certes ils ont des choses intéressantes à dire, mais font partie du même tout petit groupe, développant une pensée politique plutôt passe-partout : il ne manque plus que celui qui leur fait figure de mentor, Didier Eribon, ancien journaliste de surcroît, et la boucle sera bouclée.
L'explication du manque de temps et de l'urgence journalistique ou logistique ne saurait "expliquer" à elle seule, et encore moins "excuser", votre distance structurelle, récurrente, et au combien significative, avec le monde de la recherche. Prendre vraiment le temps de vous "arrêter" pour réfléchir, cela ne suppose pas aussi de se donner les moyens d'agrandir un peu le cercle fermé de son carnet d'adresses ?
Faire parler la contraction que par de brèves images a qq limite.
Alors que ce qu'elle a vraiment dit, c'est que si un jeune veut partir en Syrie, pour le dissuader, il faut comprendre pourquoi il veut partir. Évidence de la mauvaise foi de MLP. Et de tous ceux qui ont relayé cette parole. Toujours la même confusion entre "comprendre" au sens empathique et comprendre au sens intellectuel. On n'en sortira pas?
merci également à Schneidermann pour avoir claqué le bec à la féministe, effectivement je me suis vite demandé ce qu'elle faisait là !
"Un champ structuré par des réseaux amicaux et professionnels (...) qui préfèrent se faire une légitimité (...) dans les médias (...) voilà qui (...) qui constituerait un bien beau cas d'étude pour les sciences sociales."
Méta-sociologie !!! Voilà le champ de recherche à créer et à creuser !!!
La conclusion, si terrible soit-elle, Justine, est terrible et fantastique !
Merci :)
Cyril.
A propos d'excuses , grande honnêteté aussi chez de lagasnerie aussi qui affirme que , oui , expliquer c'est excuser . Chez lui c'est une vision , un angle , et son désir de repenser complètement le tribunal , le jugement , est la démonstration d'un esprit audacieux .
Enfin beaucoup de bon-sens chez alain bertho ou sa contextualisation des événements de 95 nous ramène vers ceux de 2015 . En gros , ceux qui cassaient la gueule aux "guillaumes" en 95 étaient ( pouvaient être ) ceux qui flinguaient aux terrasses en 2015 .
Enfin une question...Ne croyez vous pas qu'on s'en douter tous un peu...?
curieuse époque que la nôtre ou s'apercevoir que l'eau mouille fait débat.
Il était dans une émission de Mediapart récemment avec Gilles Kepel: [large]Aveugle face au djihadisme?[/large]
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Si l'on dit Valls est responsable de ses actes et ses dires, il ne resterait dans des périodes moins promptes à l'excuse qu'une possibilité : le "peloton d'exécution" pour tromperie nationale. Dans une démocratie, la prise de pouvoir par les urnes par ceux qui se font élire sur un programme et en font un autre s'apparente en quelque sorte à un coup d'état. Et il n'est pas besoin de faire un dessin pour tirer les conclusions qu'une telle prise de pouvoir implique.
Mais non Valls doit bénéficier de l'excuse, de l'explication sociologique qui nous rend tous coupables de l'avoir placé là où il est via le chef du coup d'état. La France depuis quelques années a rejoint le défaitisme des gauches étrangères (Blair for example) qui ont abandonné au "capital" les décisions et adoptent ses discours et ses modes de pensée comme cette merveilleuse Concurrence qui permet d'anéantir les systèmes nationaux que ce soit dans les transports, l'énergie, les télécommunications, la santé et bientôt l'éducation. Valls à son tour a adopté cette attitude de capitulation sous le prétexte qu'elle était moderne et adaptée aux conditions de l'économie globale. Mais Valls n'est pas le seul Collabo, nous sommes tous des Collabos, nous qui participons dans nos exigences d'économie à court terme de cet appel à la libre concurrence sans analyser la réalité des résultats.
Prenons un exemple : British Railways a disparu pour laisser la place à des sociétés privées qui ont donné la preuve d'une colossale inefficacité pour répondre à l'appétit non moins colossal de leurs actionnaires et ont obligé le gouvernement à reprendre en main les choses et instaurer une société de gestion des infrastructures avec un statut bâtard de société privée sans actionnaires mais aux emprunts garantis par l'état, Network Rail. Et l'on reparle de renationalisation.
Mais nous "general public", nous n'avons de cesse de pester contre la SNCF et de reprendre contre elle le discours, et en tous points, nous nous laissons convaincre comme par exemple dans le domaine du Code du Travail où nous nous accordons pour dire qu'il doit être simplifié car trop épais et fouillis. Sauf que les élagages qui sont proposés sont comme si, pour élaguer un arbre, on demandait à un bûcheron d'en couper le tronc.
Pour revenir à Valls, Valls est excusé par tout cela, Valls est le produit de notre société comme Alain Bertho l'a rappelé en citant quelqu'un. L'excuse de Valls est la seule raison qui lui éviterait un destin qui, dans des temps moins cléments, serait tragique.
(Nom de Bourdieu, nom de Foucault, est-il possible d'être aussi bête ?)
A propos, expliquer n'est pas excuser, mais excuser n'est pas expliquer non plus.
Et puis, je suis bien attristée de voir que la confusion est telle que des âneries ont été dites concernant notamment le système pénale. Il n'aurait pas été sorcier d'avoir sur le plateau un-e juriste qui aurait exposé la différence que fait justement notre système judiciaire entre Volonté et Intention, la question de la charge pénale et de l'objectif du système pénal (ce n'est justement pas QUE la punition, mais l'éducation et la rééducation notamment parce que l'on prend en compte les déterminismes sociaux, économiques et culturels et considère justement que la société produit les auteurs qu'elles jugent).
Malheureusement notre système pénal, comme toutes les autres composantes de notre société, se heurte principalement et depuis un bon bout de tps à un glissement idéologique avec une volonté politique réactionnaire ((la casse des dispositifs d'application des peines, la casse de la protection judiciaire de la jeunesse et la création de prison après la prison depuis Sarko, le fichier S etc.) de remettre en cause l'action sur le couple liberté-égalité et les objectifs : travailler les causes de nos maux sociétaux pour casser la reproduction des inégalités sociales, économiques et culturelles.
Conclusion: je suis déçue.
Il n'y a pas d'autres intervenants plus intéressants et sans feuille de route de communication ?
J'ai été psychologue dans une autre vie, et aussi mère de famille, et aussi fille de mes parents. C'est une question insoluble car personne n'a la même histoire, et chaque histoire est faite de tellement de détails... Si nos regardons, simplement, chacun, notre propre vie, nous y trouverons des points de bifurcation. Un ami rencontré à tel moment, une parole entendue à point ou à contretemps, une main tendue à tel moment, un regard qui vous cloue ou vous sauve...
Souvent interrogée sur la question de la résilience par les gens avec qui je travaillais, j'avais une piste parmi tant d'autres: la considération que vous apportez à un enfant, le regard positif que vous posez sur lui, mais aussi la remarque vraie que vous aurez faite, même négative, mais bienveillante peuvent faire la différence. Vous ne le saurez pas, et peut être lui non plus, pas tout de suite.
Par contre, il est certain que si le nombre d'enfants mal traités est important dans une société donnée, on n'empêchera pas certains de ces enfants de devenir "mauvais" en grandissant. C'est là que nos "pas d'excuses" et nos "ils sont excusables" se trompent tous les deux. La question n'est pas là. Car quand on en est à se poser ainsi la question, il est trop tard. Protégeons les enfants d'aujourd'hui, ils sont les adultes de demain.
Comme d'autres de vos lecteurs, je regretterai simplement qu'elle soit passée à côté d'une partie du sujet ; parce que oui, on peut être d'accord avec les sociologues, et oui, quelque part, on peut "comprendre" Manuel Valls. Oui, bien sur, que nous sommes tous le produit de notre environnement, que nous soyons terroriste ou libertaire, et oui bien sur, tuer cent trente personnes au hasard restera un acte inexcusable.
Dès lors, comment se positionner ? Qu'est ce qui fait qu'un individu socialement défavorisé et qui baignera dans un chaudron extrêmiste va aller se faire exploser alors qu'un autre ira faire des études ? Supposons qu'ils aient les mêmes parents, en plus !
C'est quoi la différence entre quelqu'un qui saura s'affranchir de ses déterminismes et quelqu'un d'autre qui les suivra jusqu'au cliché ?
La génétique ? Pitié, pas la génétique !
quels ont été leurs actes et leurs comportements répréhensibles ayant provoqué leur agression ?
Quelle forme de domination exerçaient-ils pour finir violentés, blessés, tués ?
Comme ça, on les fout tous en prison, et on est tranquille.
Et une légère contrariété: qu'il soit fait encore de la promotion pour son pote Édouard Louis sans que cela ne provoque de sourcillements alors que celui avait menti délibérément sur ce plateau en s'appuyant sur des citations falsifiées (*) . Dans un cas similaire, Laurent Ruquier avait mis les points sur les I, attitude nécessaire à la crédibilité des forces invitantes, me semble-t-il.
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L'explication sociologique ne sonne peut être pas (à part pour Geoffroy de.... qui le revendique) comme une douteuse excuse pour celui qui est loin du milieu concerné.
Pour le pauvre qui respecte les lois, ou la personne d'origine étrangère qui s'intègre, par contre, entendre répéter qu'il est normal que des profils similaires se tournent plutôt vers la délinquance, ou que c'est les discriminations qui expliquent que des gens de même origine brulent sa voiture au lieu de chercher du travail, le discours sociologique (ou plutôt les formes maladroites, teintées d'un fond de racisme de classe, qu'il prend dans la bouche de certains de ceux qui le régurgitent) est autrement blessant.
Pour ceux qui prouvent par leurs efforts l'existence du libre arbitre, quels que soient leurs handicaps sociologiques, l'entendre nier à longueur de temps par une partie de la gauche, et quasi-excuser des comportements qu'ils ont tout fait pour éviter, les entendre qualifier de normaux pour le groupe dont ils font partie, ne doit pas être pour rien dans ce qui les pousse vers la droite (éventuellement extrême). Les discours dé-responsabilisants ce n'est pas la tasse de thé des gens qui se battent pour assumer leurs responsabilités. Et ils les considèrent souvent comme autant d'incitations pour leurs voisins à ne pas faire les efforts qu'ils font eux mêmes.
Comme l'illustrent très bien les cafouillages féministes sur l'affaire de Cologne, ou les critiques des dessins de Charlie Hebdo, un des grands problèmes que rencontre la gauche intellectuelle actuellement, c'est que l'avènement du web, a fait sauter les cloisons qui leur permettaient jadis un entre-soi entre gens qui se comprennent. Et ceci concerne entre autres les pratiquants des sciences sociales, dont les discours se retrouvent cités ou paraphrasés, parfois avec des déformations qui font sonner leurs explications encore plus comme des excuses, bien au delà des sphères intellectuelles auxquelles ils pouvaient se circonscrire il y a une trentaine d'années.
Et, si expliquer le rejet de la gauche dans les classes populaires les intéressait, c'est peut être aux conséquences de celà que les sociologues devraient intéresser (idéalement des sociologues ayant aussi quelques notions de psychologie, ce qui semble bien rare à les entendre).
Étant nul en math, je comprends le principe de la relativité d'Einstein, mais la,le bla bla scientifique atteint une apothéose. Il calque le bon vieux "c'est la faute à la société" qui d'habitude sont dirigé vers les banlieusards délinquants, vers les terroristes islamiques. Le problème, c'est qu'il sont mues par une idéologie cette fois.
Je constate que notre jeune journaliste de l'équipe a du mal(e) à adhérer à ce discours. Elle a peut être des amis qui fréquentaient ces lieux, ont été blesser ou mort. Et lorsque le concret arrive, il est plus difficiles de se contenter de grandes phrases et grands principes.L'éternel retour au réel.
J'ai grandement apprécié l'approche de Geoffroy de Lagasnerie, qui ose aller à contre-courant pour placer l'éthique en première ligne et nous faire regarder les choses sous une perspective qui fait nous remettre en question et qui dérange notre petit train-train et confort.
Depuis les attentats de novembre, c'est la première fois que j'entends ainsi parler des personnes qui sortent de la stigmatisation, du jugement, de l'optique: nous sommes innocents, ils sont barbares. (pour simplifier, mais très souvent les discours étaient il faut l'avouer, simplistes) Je suis outrée et attristée par l'attitude et le discours de nos politiques.
Merci à Alain Bertho et Claire Serre-Combe pour votre participation éclairante.
Et avant tout merci à l'équipe d'Arrêt sur Images pour avoir rendu cette émission possible! :-)
La recherche des causes, dans ce cas, peut fournir les moyens efficaces de la guérison.
Le djihadisme est-il une simple maladie, que l'on pourrait encore éradiquer en recherchant ses causes ?
Ou bien n'est-il pas déjà trop tard pour ça ?
Est-ce en expliquant le nazisme que le nazisme a été vaincu ? Non, c'est tout d'abord en le combattant de façon massive.
Le temps des explications est venu par la suite.
Et rien n'indique d'ailleurs que si ces explications avaient été connues en amont, au moment où le nazisme était encore embryonnaire,
on aurait pu l'empêcher d'exploser comme il l'a fait en quelques années.
A chacun son rôle :
Le rôle social des sociologues est de produire des explications.
C'est aussi le rôle des philosophes et des idéologues.
La frontière entre eux, dans certains cas, est bien floue.
Et de fait, certains d'entre eux, sous prétexte de produire des explications fournissent surtout des circonstances atténuantes.
Des excuses, donc.
Cela pourra toujours servir d'arguments aux avocats de la défense quand il s'agira de juger les terroristes survivants.
C'est leur rôle.
Mais la priorité actuelle n'est pas là, elle est au combat contre la menace.
Un combat qui doit être massif, comme il l'a été contre le nazisme lorsque celui-ci a menacé le monde.
Et ça, c'est le rôle des responsables politiques comme Valls de l'organiser.
Mais merci pour le mot "traumatisant" porté par son illustration vivante, qui m'éclaira définitivement sur ma crainte de voir encore plus de jeunes blanc becs prétendre savoir mieux que les individus eux mêmes pourquoi ils agissent, du haut de l'argument d'autorité qui fut la probable motivation de leurs études (jusqu'à dire "je parle pour la sociologie"), tout en rêvant de créer du droit d'exception à coups d'irresponsabilités sociologiques.
Par contre n'étant pas explication-ophobe, j"ai apprécié toutes les interventions d'Alain Bertho.
Bon ben voilà, des fois que vous sauriez pas où on en est !!!
Les baisses de financement semblent corroborer le rejet de toute tentation de mettre en œuvre de l'analyse pour parfaire la réponse politique et sociales qui sera apportée? Est-ce pas l'émotion (dangereuse quand on doit se raccrocher à la raison si on ne veut pas se perdre) qui pour le moment dirige les foules et donc les politiques. Les politiques n'ont-ils vraiment pas conscience que c'est maintenant déterminant d'agir sur notre système. je ne sais pas mais ça me fait penser au phénomène des gens dans le tramway; ils entrent et restent tous vers l'entrée sans faire un pas à droite ou à gauche pour avoir plus d'espace et en laisser aux autres. non ils se serrent les uns contre les autres, se poussent, empêchent de sortir ou d'entrer et ronchonnent quand on traverse le troupeau à l'aide de "pardons" murmurés pour aller respirer dans un m2 moins convoité par la foule? On t-ils laissé leur cerveau sur le trottoir en montant? Vivent-ils dans l'angoisse de ne pas pouvoir descendre à l'arrêt choisi? pourtant me mettant toujours loin des portes j'ai toujours pu m'évader du tram...S'ils réfléchissaient un peu...
Brillant développement en longueur de Geoffroy de Lagasnerie sur les apports fondamentaux de la sociologie à la compréhension du monde ET à la modification du monde. C'est là la force de son propos qui est d'investir sans retenue "scientifique" le champ politique avec la grille sociologique, à la manière de Bourdieu, qui semblait être caché sous la table tellement il a été cité.
Le savoir sociologique et la politique judiciaire ne sont pas des champs qui ne peuvent que cohabiter sans s'affronter.
La distinction qu'il propose en conclusion de son analyse critique du système judiciaire est salvatrice et donne à penser un avenir émancipateur de la justice au delà de répression/prévention : plutôt que "juger", se fondant sur la responsabilité individuelle, choisir de "rendre la justice" se fondant sur les lois de la causalité et la vision sociologique du monde.
Spinoza permet de saisir le fondement ontologique de cette opposition, que Deleuze explicite ainsi (pour faire vite) :
- La morale c'est le système du jugement, à partir des valeurs transcendantes supérieures.
- L'éthique c'est l'opération de l'immanence dans laquelle il s'agit de comprendre les modalités d'existence.
Source : Cours de Deleuze du Spinoza - Vincenne 1980
"Ni rire, ni pleurer, mais comprendre", projet judiciaire spinoziste ?
Leur laisser le champ libre à ce point, avoir une telle faiblesse d'analyse, de caractère, de vision globale et nuancée, de précision, c'est impardonnable sur un sujet aussi grave, et en plus les féministes sont justement les premières à être armées pour le traiter.
J'a déjà posé la question plein de fois sans jamais obtenir la réponse mais ... pourquoi vous voulez coller à l'actu au point de vous pourrir [s]la vie[/s] le travail ?
Un plateau constitué en prenant rend-vous une dizaine de jours à l'avance, avec des gens vraiment choisis pour ce qu'ils ont fait, du temps pour préparer ... ça serait si grave que ça ?
En fait, chers membres d'@si, faut qu'on vous précise un truc qui n'a pas l'air clair pour vous : y'a plein de sites, de chaines TV et de radio qui ont des rédactions avec des centaines de journalistes et du matos, et des techniciens et des relations partout qui, du coup, sont vachement plus balèzes que vous pour l'actu à chaud.
On les suit, ou pas, mais si on est abonnés ici, c'est pas pour le truc qui buzze dans l'instant : c'est pour de l'analyse, de la réflexion et de l'information, mais pas de l'actualité. Vous n'avez pas les moyens de faire ça, et ce n'est pas ce qu'on cherche.
J'adore les "making of", hein ... mais à force de lire à chaque fois tout ce qui aurait été super mais ne sera pas, et l'urgence tout le temps, je me prends à préférer les émissions que POURRAIT faire @si à celles qu'@si FAIT. Et je me demande pourquoi vous n'osez pas dire " bon, cette semaine, l'émission ne paraitra pas le vendredi parce qu'en attendant mardi on a des supers invités et elle sera mieux."
C'est un truc programmé dans la tête de tous les journalistes, de coller à l'actu, ou alors c'est le rédac chef qui impose ça ?
Vous vous passez des subventions, de la pub, du format imposé ... pourquoi vous gardez ce carcan-là ?
ça vous rassure ?
Je regarderai malgré tout...
Sinon concernant le "sociologue" Geoffroy de Lagasnerie (qui manifestement ne se mouche pas du coude) j'aime beaucoup ce texte
(Pierre Jourde, le genre d'invité que j'aimerais bien voir sur @si, peut être l'a t il déjà été invité mais ça doit faire longtemps dans ce cas...)
"expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser", on remarque que, quelques phrases plus loin dans son discours de samedi devant l'Hyper Casher, il en fournit lui-même un contre-exemple en expliquant l'antisionisme par l'antisémitisme ce qui, en l'occurrence, le rendrait inexcusable.
*Déjà dit là