Les voeux de Hessel, l'Indigné du Sarkozistan
Comment se portent les dissidents au Sarkozistan ? Dispersés. Inflammables. Depuis l'échec des grandes manifestations sur les retraites, ils semblaient atomisés. Et soudain les voici, virtuellement rassemblés, autour d'un mot, d'un nom, d'un symbole, d'une image. En quelques jours, plusieurs médias réunissant des tendances différentes de l'opposition au régime, de la plus radicale à la plus modérée, se sont emparés du personnage d'un ancien diplomate nonagénaire, dont le livre a fédéré autour de lui les rages rentrées et les fureurs impuissantes. Ce livre, titré "Indignez-vous", s'est vendu à 500 000 exemplaires (il compte vingt pages, et coûte trois euros).
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A: Comment se portent les dissidents au Sarkozistan?
Si la dissidence au "sarkozisme" (!?) est « le Sarkozistan de l'ombre » (quelle fine allusion à l'armée de l'ombre de la résistance et à sa mise en lumière! En même temps je lui reconnais la vertu de pointer ironiquement les résistants en pantoufles maniaques de l'indignation du clavier), elle se résumerait alors à « souhaite(r) aborder l'année nouvelle sous le signe de l'indignation. » Ce qui est en effet l'opération médiatique de récupération manifeste orchestrée par je ne sais qui de mise en avant (en lumière) de S. Hessel suite au peu d'échos rencontré par la tentative de remise au goût du jour depuis quelques années du CNR gaullo-communiste de la Libération comme opposition aux valeurs sarkozistes. Visant à « fédér(er) autour de lui les rages rentrées et les fureurs impuissantes »
Peut-on attendre alors d'un journaliste du Sarkozistan comme DS autre chose qu'un regret sans objet: « si le Régime ne trouve face à lui que le vénérable ambassadeur de France Hessel, il devrait pouvoir survivre. »?
B: en quoi S. Hessel est-il « l'indigné du Sarkozistan » digne de porter le turban?
Il est dommage au passage que le commentaire de l'image élargisse à « tous les habitants du pays, des Palais aux masures... » le port du turban, ôtant toute la pertinence (opportune ou pas selon les goûts) de la caricature. Il n'y avait que ça de vraiment malin dans la chronique.
Le « personnage » S. Hessel présente plusieurs caractéristiques très prisées pour en faire un « objet » médiatique (bon casting, dirais-je cyniquement) (je ne discute pas là les engagements de l'homme S. Hessel tel qu'il les explique dans son fascicule, ce n'est pas le lieu, je parle de l'utilisation de son image et de ce qu'il en donne lui-même à voir):
- Résistant, torturé, ayant participé à l'élaboration du CNR, dont il appartient à chacun d'apprécier l'intérêt en fonction de ses connaissances historiques du Gaullisme, du pacte Gaullo-communiste de la Libération et de ses choix politiques les lui faisant interpréter d'une manière ou d'une autre (souvent opposées d'ailleurs).
- Diplomate, c'est-à-dire homme d'État (représentant la France sans être élu). C'est ce statut qui doit nous faire apprécier son langage... diplomatique. « Le motif de base de la Résistance était l'indignation. » P. 11. « ...comme j'ai été indigné par le nazisme » (P. 12). À moi, il ne me viendrait pas à la bouche d'être "indigné" par le nazisme. Je dirai révolté, écœuré, à dégueuler... Quelque chose de plus fort quoi. Mais résisterais-je « à l'épreuve de la baignoire » (P. 25)? La question est donc: pourquoi retenir « indignation » alors que dans le texte il utilise des mots comme « révulsion universelle » (P. 15), « rupture radicale » (P. 20), « colère » (P. 22), « insurrection » même pacifique (P. 22), « résister ». N'est-ce pas pour introduire diplomatiquement « ...l'espérance de la non-violence. C'est le chemin que nous devons apprendre à suivre. Aussi bien du coté des oppresseurs que des opprimés, il faut arriver à une négociation pour faire disparaître l'oppression » (P. 20). À chacun de croire ou non à ce qui est pour moi philosophiquement de l'idéalisme naïf et politiquement de l'enculage de mouches (pardon pour les mouches).
- « Nonagénaire ». Ayant détruit « l'image du Père », on nous sort l'image du grand-père (voire arrière) pour l'opposer aux pulsions délétères de la mère mauvaise archaïque qui selon certains auteurs s'est emparée de nos psychismes. Mon dieu que ce papy est adorable. J'en veux un pour noël. Mince, c'est trop tard.
Même si S. Hessel défend que « ces raisons sont nées moins d'une émotion que d'une volonté d'engagement » (P. 13) en citant Sartre et que « la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence (…) est une des composantes essentielles qui fait l'humain» (P. 14), il n'empêche que l'indignation est plus proche de la catégorie émotion que de la révolte.
Or l'émotion (« le culte de l'émotion ») est, elle, une composante de la manipulation affectivo-idéologique de la propagande médiatique et politique (Royal ou Sarkozy et «leurs» infirmes), la propagande publicitaire manipulant plutôt le désir. Les @sinautes font partie des gens avertis de cela.
Ne prenant pas S. Hessel et ses conseillers pour des idiots, je ne leur ferai pas l'injure de penser qu'il ne le savent pas aussi, d'autant qu'il répète: « Nous appelons toujours à "une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous". » Je lui accorde que sur les plateaux de télé j'ai plus vu le pacifisme diplomatique que la véritable insurrection qui vient. Mais bon, c'est ça la social-démocratie.
Donc, même s'il s'agit de stratégie politicienne pour faire passer le message c'est une stratégie qui choisit de s'inscrire dans la stratégie dominante des médias et, pour ne pas le répéter, je suis d'accord avec l'argumentaire de Rémi Vallée sur ce point. Et aussi de Djac Baweur.
Mais dire qu'il mérite le turban pour cela, et je le dis, veut dire que l'on dénonce, que l'on n'est pas d'accord avec cette stratégie politicienne de « tous les moyens sont bons pour la bonne cause ». Le populisme n'est pas la démagogie. (Merci pour le lien vers Rancière à Gavroche avec qui je ne suis par ailleurs pas d'accord, mais à chacun de défendre ses positions, si possible avec des arguments non putassiers – eh oui, je veux réhabiliter ce terme de la langue française. Non pour son rapport avec la péripatétique aristotélicienne, mais parce qu'il est très adapté à ce temps googelien où sont utilisés à foison dans les forums des arguments de mauvaise foi prêtant sans preuves des intentions malsaines ou fausses à l'adversaire (la jalousie de DS pour la vente du fascicule par ex. Il n'y a pas besoin de ça pour le mettre en cause) décrédibilisant la personne plutôt que ses arguments, ou, comme cela foisonne aussi, les critiques de commentaires même pas lus).
Enfin, je dois dire que si j'ai lu l'opuscule de S. Hessel, c'est parce qu'un « ami » a voulu se faire plaisir en me l'offrant (en ces temps de faillite nationale il faut bien obéir à l'injonction commerciale de consommer plus pour enrichir plus qui vous savez. Mais il y a pleins d'autres petits bouquins pas chers à acheter comme par ex « Qu'est-ce que la démocratie directe? » de Fabrice Wolff aux Éditions antisociales – 5 E, 138 p. Oups, 138 c'est trop long!). Rien que cet ami en avait acheté 4 ou 5 pour offrir. J'ai appris depuis que beaucoup en achetaient jusqu'à 10. C'est vrai qu'à trois euros, même ceux qui ne lisent pas peuvent se payer le luxe de faire un cadeau original. À ce titre, la vente de 600000 ex (il paraît qu'on en est là) ne me paraît pas le signe d'un engouement si massif.
Par contre c'est le signe, pour moi, de la soumission d'un certain nombre à la massive propagande à propos de ce bouquin et de l'idéologie de l'indignation petite-bourgeoise qui va avec. Et ça, je trouve, comme d'autres l'ont exprimé sur ce fil, que ça ne présage pas d'une capacité collective à construire « tous ensemble » une société meilleure sans attendre le leader maximo.
Tiens, ça me fait regretter Fred, Le (faux) misanthrope
Nietzsche
D'un côté, les agités du bocal, les bachibouzouks, les indignés de travers, et de l'autre, les gens ouverts d'esprit et fréquentables (copyright Pompastel) qui réfléchissent... Les journalistes d'ASI faisant évidemment partie de la deuxième catégorie, puisqu'ils nous enseignent à avoir des indignations bien propres sur elles, et ... fécondes.
Alors, finalement, ça m'a fait penser à ceci :
Non, le peuple n'est pas une masse brutale et ignorante
Jacques Rancière (encore un affreux gauchiste) y parle du "populisme"...
Extraits (pour les 99 % de crétins qui ne lisent pas les liens, copyright DS) :
La notion de populisme construit un peuple caractérisé par l’alliage redoutable d’une capacité - la puissance brute du grand nombre - et d’une incapacité - l’ignorance attribuée à ce même grand nombre. Il s’agit de montrer à des démocrates toujours suspects d’«angélisme», ce qu’est en vérité le peuple profond : une meute habitée par une pulsion primaire de rejet qui vise en même temps les gouvernants qu’elle déclare traîtres, faute de comprendre la complexité des mécanismes politiques.
La notion de populisme remet en scène une image du peuple élaborée à la fin du XIXe siècle par des penseurs comme Hippolyte Taine et Gustave Le Bon, effrayés par la Commune de Paris et la montée du mouvement ouvrier : celle des foules ignorantes impressionnées par les mots sonores des «meneurs» et menées aux violences extrêmes par la circulation de rumeurs incontrôlées et de frayeurs contagieuses.
L’essentiel est d’amalgamer l’idée même du peuple démocratique à l’image de la foule dangereuse. Et d’en tirer la conclusion que nous devons nous en remettre à ceux qui nous gouvernent et que toute contestation de leur légitimité et de leur intégrité est la porte ouverte aux totalitarismes. «Mieux vaut une république bananière qu’une France fasciste», disait un des plus sinistres slogans antilepénistes d’avril 2002. Le battage actuel sur les dangers mortels du populisme vise à fonder en théorie l’idée que nous n’avons pas d’autre choix.
Laissons donc nos indignations à ceux qui réfléchissent. Et qui savent de quoi qu'ils causent, confortablement installés derrière leurs claviers. Et dormez en paix, braves gens.
il vaut mieux refléchir, non ?
Je m'indigne instantanément aussi, mais souvent une indignation, en pousse une autre, puis une autre,....donc avant de s'indigner mieux vos reffléchir.
Vous ne menez pas une actions à chacune de vos indignations ? sinon vous n'auriez même plus le temps de vous indigner !
Donc vous refléchissez, et c'est tant mieux !
Il me parait juste qu'avant de s'indigner, l'ont réfléchissent à nos motivations ! Ca n'a pas l'air stupide ? Ils faut mobiliser notre colére de maniére intelligente, cadrer sur de la refflexion, sinon on s'emballent comme des chevaux fou ! et plouf on s'essoufflent !
S'indigner oui mais pour des causes indignes !
Se révolter pour des causes révoltantes !
Reffléchir ensemble et pas individuellement, afin de mener des combats à long terme, pour obtenir des résultats concrets.
Nourir de refflexions son indignation, pour en faire une locomotive ! et pas l'inverse !
"C'EST POURQUOI TOUTE LA POPULATION SHADOK......
POMPAIT, POMPAIT, POMPAIT....
D'où, un des fameux adages Shadok :
Je pompe donc je suis
Ils avaient mis au point des pompes spéciales pour le cas où il n'y avait pas de problèmes du tout. C'est pourquoi :
S'il n'y pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème
Pour ceux que la technique intéresse, disons que, quand on pompait avec ça, non seulement il ne se passait rien, comme avec une pompe Shadok ordinaire, mais plus on pompait, plus il n'y avait rien qui se passait. D'où :
Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien
que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas
C'est quand même une sécurité !"
Si tu veux [s]pomper[/s]t'indigner sans reffléchir ? tu risque pas d'aller loin !
Qui est le plus "engagé", le journaliste de Marianne, membre du PS, proche de Julien Dray...
ou Stéphane Hessel ?
Stéphane Hessel raconte des choses intéressantes... Pour peu qu'on lui pose les bonnes questions...
http://www.dailymotion.com/video/xe3rq_programme-de-la-resistance_news
au revoir à tous.
Misanthrope
”Le moteur de la résistance , c’est l’indignation. Je vous conseille à tous d’avoir votre motif d’indignation”.
Stéphane Hessel.
Et les chiens d'aboyer sur "l'indignation sociale-démocrate, l'indignation centriste, l'indignation molle. Et peut-être même l'indignation stratégique. Qui cachée sous la noblesse et l'humour délicat de Stephane Hessel, n'est peut-être que stratégie politicienne" Tout est dit ! Avec ce mépris et cette morgue qui fait le charme indiscret des représentants de la "vraie gauche" autoproclamée et autogarantie. Avec même un brin de théorie du complot : vous pensez "l'ambassadeur de France" de 93 ans qui se lance dans une subtile opération politicienne au service de l'horrible sociale-démocratie !
Stéphane Hessel, @si le concède, a eu un comportement admirable pendant la guerre et honorable ensuite. Il est vrai que ce juif allemand, naturalisé en 1937, mobilisé, prisonnier, évadé, rejoignant la France Libre en 1941, en mission en France en 1944, arrêté (sur dénonciation) torturé et déporté, a eu un comportement pour le moins admirable. Devenu diplomate, il participe aux travaux de la commission qui rédige la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Il sera aux côtés de Mendés-France pendant les quelques mois où celui-ci sera Président du Conseil. Il militera pour l'indépendance algérienne. Plus tard, il s'engagera auprès des palestiniens, ce qui lui vaudra la haine des sionistes parisiens.
Oui, Stéphane Hessel, Mendèsiste, soutenant ensuite Rocard, et,dans ses derniers engagements, appuyant Europe-écologie, bien qu'il cite ATTAC comme forme d'engagement, ne s'est jamais situé dans une gauche prétendument radicale. Fausse gauche dont l'ennemi principal, pour ne pas dire unique est, non pas l'UMP, mais le PS. Cet article se situe bien dans cette veine, reprochant à Hessel de ne pas rejeter Aubry ou DSK dans les ténèbres extérieures.
Les voeux de ce jeune homme de 93 ans ont pour soubassement - ce n'est pas pour rien qu'il cite Edgar Morin - une question d'[large]éthique[/large], qui sous-tend aussi son "[large]Indignez vous ![/large]".
Mais quoi de plus ringard que cette éthique pour ceux qui distribuent les bons et surtout les mauvais points à la mode mélenchonnienne.
Que Daniel ait modifié sa chronique pour faire plaisir à ses asinautes me fait halluciner! Dire qu'il n'y a pas si longtemps il nous parlait de le la "perverse pression des abonnés"! Et bien il le ne lui aura pas fallu longtemps pour y céder à cette pression, qui n'est pas perverse, juste sectaire. Il y a donc des gens dont on peut se moquer, et d'autres, non. Il y a des icones intouchables. Bravo, belle leçon, Daniel.
J'attends le jour où Monsieur Hessel sera invité à l'Elysée par notre cher président; j'attends la poignée de mains sur le perron, parce que Hessel ira, bien sûr; j'entends déjà Hessel nous dire que lui et Sarko ont bien des désaccords mais que Carla a été charmante.
J'attends de voir la réaction des Gavroche et autres apprentis-censeurs à ce moment-là... J'attends aussi votre réaction Daniel, ou plutôt non, je ne l'attends plus, vous vous êtes déjà couché...
Mais cinquante ans après le combat de ces deux hommes, le constat de cet ancien ambassadeur est net : il se résume à un échec flagrant des diverses politiques qui les ont accompagnés au cours de leur vie. Non seulement rien n'a changé mais tout n'a fait qu'empirer. L'état de misère du monde et de nos vies est devenu plus que jamais insupportable. (cf. Place de la République de Louis Malle (1974) Place de la République trente ans après de Xavier Gayan)
La question est de diagnostiquer la dangerosité du système économique dominant - mis en place par les physiocrates au XVIIIe s, qui a abouti au capitalisme moderne - son potentiel d'auto-destruction, sinon son extension irréversible dans nos galaxies, auquel cas il nous faudra s'en accommoder, et se dire qu'après tout l'humanité n'était qu'une promesse vaine.
Aussi, si l'Homme mérite mieux et si il en est capable, ce système économique est-il réformable, ou bien nous faudra-t-il bien se convaincre un jour ou l'autre de construire un autre modèle radicalement différent?
Quant à l'homme de gauche", sa capacité combattive et sa créativité ne finiront-elles pas par imploser dans de vaines querelles, ou lui-même porte-t-il en son sein les contradictions de notre temps.
En cela être révolutionnaire est d'ancrer en soi le plus profondément possible la nature de nos exigences, d'où cette vigilance intellectuelle indispensable pour ne pas être engloutie par le chant des sirènes.
J'espère pour elle qu'elle ne se cantonne pas à être l'endroit où les rebuts de la gauche trouvent une seconde vie.
En fait ce que j'ai retenu de cet article et de certains commentaires sur le forum, c'est que le plus grand crime de Hessel c'est de s'indigner tout en ayant des opinions politiques modérées. C'est un peu comme si seule la gauche de la gauche avait le monopole de la seule vraie indignation. J'apprécie Hessel mais je ne suis pas idolâtre et la rédaction peut bien lui poser 15 turbans sur la tête si ça lui fait plaisir, je me demande même si les idolâtres sont bien ceux qu'on croit.
Je comprends que la rédaction préfère se payer la tête d'Hessel et comme je suis quelqu'un de très tolérant, je le respecte mais si je viens sur @si c'est pour découvrir une vraie enquête sur les raisons qui ont poussé, en cette fin d'année, certains médias à mettre en avant Hessel et non pas pour lire un article plein de railleries. Je pense que c'est un piètre façon de commencer l'année mais en parlant de ça Bonne Année à vous Tous.
Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir confié l'article (a priori objectif) à Sherlock/Rochat pour une de ses fameuses mises à plat de plan de com' ?
Cela aurait été cohérent.
En revanche, se payer la tête (quasiment au sens propre) de Hessel, impliquait de passer par la chronique (a priori subjective).
CQFD ?
"Il y a embouteillage d'indignation. Les indignés eux-mêmes sentent bien les ambiguïtés de leur indignation. S'indigner, certes. Mais cela suffit-il ? Quels débouchés donner à cette indignation ? Hessel..."
on sent un peu d'amertume dans le propos....une digestion qui se fait mal c'est ça ??
eh bien oui, Hessel fait partie de ces "débouchés" à cette indignation ; il incarne une voix, parmi d'autres bien sûr, qui nous pousse à nous remettre en route !!
il nous donne envie de nous mettre debout et de le suivre !
et il est temps car nous ne sommes pas dans un sarkozystan virtuel, mais dans une république bien réelle, la mienne, piétinée par un autocrate sans scrupules qui n'entendra pas la colère tant que celle-ci se manifestera derrière des caricatures !...
Hessel ne se cache pas sous un turban , il dénonce, signe son bouquin et son appel à résister, de son nom !....
On rejoint ce courant de l'histoire, et le grand courant de l'histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce courant va vers plus de justice, plus de liberté mais pas cette liberté incontrôlée du renard dans le poulailler.
Ces droits, dont la Déclaration universelle a rédigé le programme en 1948, sont universels. Si vous rencontrez quelqu'un qui n'en bénéficie pas, plaignez-le, aidez-le à les conquérir (extrait de "Indignez vous !").
Qui, aujourd'hui, pourrait être assez indifférent, blasé, satisfait, pour n'avoir aucun motif d'indignation ? L'indignation est une étape.
Les étapes suivantes nous conduisent vers différentes directions : militantisme pour certains, espoirs et combat pour un changement radical de société, social-démocratie pour d'autres qui, comme Hessel, connaissent les effets destructeurs des idéologies (nazisme, stalinisme, maoïsme...) et refusent la violence des révoltes.
On ne rendra évidemment pas la société française plus juste, plus égalitaire en élisant Aubry ou Strauss-Kahn, auxquels Hessel à accordé ses satisfecits.
Je ne vois pas non plus, à l'horizon 2012, une personnalité se situant réellement à gauche, obtenir assez de suffrages pour gouverner le pays.
La révolution ? Même si j'y fais parfois allusion dans mes instants de rage anti-droite, je ne crois pas à un énorme et irrésistible élan populaire balayant le capitalisme, et porteur d'un idéal commun, ciment d'un société durablement transformée.
Alors s'indigner, oui. C'est vital. Mais pour aller où ?
J’entends Daniel Schneidermann s’expliquer sur le consensus, tout ça, mais je n’ai pas trouvé les explications tellement crédibles…
La comparaison avec les caricatures de Mahomet ne m’a cependant pas semblé totalement dénuée d’intérêt, même si les propos de DS sont quand même très exagérés (« Pourquoi cette image, cette simple image, cette pauvre image, suscite-t-elle des réactions aussi fortes (…) ? (…) Que touche-t-elle en vous, cette image (…) » cela fait un peu psychologie de comptoir, là, non ?
Ceci étant dit, cela ne m’empêche pas, même si cela peu paraître un peu paradoxal au premier abord (mais ça ne l’est pas en fait car je suis personnellement une fervente partisane de la censure dans certaines circonstances (je m’en suis déjà expliquée à plusieurs reprises dans les forums du site)), de partager l’avis de plusieurs @sinautes sur la question du turban placé sur la tête de Stéphane Hessel : je le trouve tout à fait déplacé et inapproprié.
Enfin, un petit mot sur le fait d’ironiser quant à l’indignation de Stéphane Hessel qui n’appelle pas à la révolte. Je me retrouve tout à fait dans ses propos (Interview ½ de Rue89 ; http://www.rue89.com/entretien/2010/12/30/stephane-hessel-12-aubry-serait-ma-candidate-preferee-182841
« Sartre, que vous citez dans votre petit livre, disait : « On a toujours raison de se révolter ». Y a-t-il une différence entre la révolte qu'il appelait de ses vœux et l'indignation que vous prônez ?
SH : Il y a une nuance importante. Le « révoltez-vous » de Sartre rappelle la révolution d'Octobre, peut-être aussi Mai 68 [c'est aussi un slogan de Mao Zedong, nldr] ; des moments forts, importants, mais qui n'ont pas donné lieu à un vrai changement en termes de justice et de démocratie.
La dignité est un terme intéressant. Il figure dans l'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme [dont Hessel était l'un des rédacteurs, ndlr] :
(…)
Le discours d'extrême gauche, même dans la bouche d'un homme comme Mélenchon, qui a des côtés très sympathiques, ne me paraît pas la réponse. La réponse, c'est la social-démocratie.
Ça a l'air d'être un vieux mot, mais il est très moderne. Ce n'est pas en se donnant à une idéologie qu'on fera progresser la société : on le fera par une réforme équilibrée et démocratique. Les idéologies ont fait beaucoup de mal, l'idéologie communiste comme l'idéologie néolibérale. »
M'est venu une idée cet aprem, comme ça parce que je suis une bombe à retardement, que viennent faire les caricatures de Mahomet dans cette histoire : j'ai deux solutions.
1) la défense du droit d'expression, à tout prix selon la thèse de Noam Chomsky qui lui non plus n'a pas pu venir à @si, ce qui est tout à fait possible. Admettons. Je préfère m'abstenir de ce que je pense de ces caricatures.
2) Hypothèse, les défenseurs d'Hessel dont je suis verraient en Hessel une icône telle que celle du prophète Mahomet pour les musulmans, et bien non je ne pense pas. Deuxième hypothèse dans mon number two, Hessel défend la cause palestinienne, serait à ranger dans les adorateurs de Mahomet ? Ce serait très mal pour un monsieur d'origine juive n'est-ce pas ? Sauf qu' en Israël, tous les Juifs isaréliens ne défendent pas la politique de leur gouvernement. Quant aux Palestiniens juifs vivant en Israël, leur sort est encore pire que dans la bande de Gaza, non je délire, c'est impossible.
Je suis hors sujet ? Peut-être, peut-être pas. Le secret des âmes est insondable ...... même après une très très longue et très sérieuse psychanalyse.
En consensus médiatique, depuis quelques semaines, nous avons également : Mélenchon populiste. Porté par BHL, par une belle tripotée de journalistes centre-gauches, par le PS bien sûr, et finalement, avec élégance peut-être, par Stephane Hessel.
Je suis effectivement prêt à comprendre que la gauche (la vraie) inquiète le PS. Et que tous les moyens sont bons pour la discréditer. D'abord la peur : Voter Front de gauche c'est aider Nicolas Sarkozy. Voter pour Mélenchon c'est faire passer le FN au second tour de la présidentielle. Puis le mépris : C'est sombrer dans le populisme. C'est tomber dans l'extrémisme, c'est succomber à la haine... Et maintenant, on tente la douceur, l'apaisement : "Détournez-vous de la gauche, Stephane Hessel l'indigné, Stephane Hessel le brave, le sage, le vertueux, vous indique le chemin : Aubry, DSK"
Alors, c'est doux, ça fait du bien, c'est drôle et délicat. Mais je ne tomberai pas dans le piège. Ce consensus est bel et bien une image sur laquelle s'arrêter. Et @si est l'endroit pour ça.
Ca n'est peut-être pas une simple indignation. Et pour le savoir, il faut résister au charme. Et ça vaut aussi pour Mélenchon et sa stratégie de communication. J'ai envie qu'on m'en parle, qu'on déjoue les mécaniques, qu'on me montre les rouages. Même si effectivement j'en pince pour lui.
Aimez Hessel, mais que ça ne vous empêche pas de vous poser toutes sortes de questions.
Alors je lui colle volontier un turban à Stephane Hessel. Et à Daniel Schneidermann aussi. Et à Mélenchon si on me le demande.
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ET PUIS ce serait bien pour rétablir les équilibres que vous portiez vous aussi le Turban sur votre photo...comme cela tout le monde comprendra qu'au Sarkosistan tout le monde porte la même coiffe...que ce soit l'homme fort, les courtisans ou les gens du peuple !
Bonne Année à tous !
PS : vous savez, monsieur Schneiderman, on sait bien que dès qu'une personne rencontre le succès au Sarkosistan, celui-ci est immédiatement analysé puis au pire discredité ou au mieux encensé et récupéré mais on commence à savoir comment cela fonctionne...nous ne sommes pas des bisounours...
Les propos d' Hessel nous parlent. Ils viennent d'un vieux sage qui en a vu tellement. Ils correspondent à nos idées. Et même s'ils sont incomplets ils nous font du bien comme un pansement sur nos angoisses ou nos rages.Il est le seul à les proférer sans peur parce qu'il n'a plus à avoir peur. Son indignation,c'est comme s'il la partageait avec nous,et c'est ce qui explique son audience.
Que dire du turban qui s'est fourvoyé sur sa vénérable tête ? Dommage.
Soutien aux travailleurs pakistanais?
j'ai été un tant soit peu déçue par le contenu somme toute bien bien prudent et modéré de cette vidéo de bons voeux ironiques, tout en étant conquise par la dernière seconde, ce petit sourire en coin. rétrospectivement, j'ai pensé à la chose comme un gag de potache surdoué du fond de la classe, qui du coup se fait adorer parce qu'il fait du bien et soulage. rien de plus, et en tout cas rien d'autre dans le contenu, les gens auxquels il appelle à faire confiance étant de loin les derniers auxquels je ferai confiance pour un quelconque changement de société.
par contre l'effet hessel, le phénomène-même, cette sorte de hesselomanie est tout de même très particulière, notable. on l'a, notre icône ! je soupçonne que hessel joue de cela lui-même, il se sait icône, il se prête volontiers au jeu, et le boulevard qui s'offre à lui du fait de cet engouement, il le prend, parce qu'il n'y a que lui, maintenant, ces temps, qui peut le prendre et dire ce qu'il y a à dire à des millions de gens totalement désenchantés, démoralisés, démotivés et désengagés. résister, s'indigner : si, par l'usage et l'exploitation médiatique de ce nonagénaire humaniste, astucieux et malin, qui n'est pas dupe du rôle qu'on lui fait jouer, on peut secouer un peu le cocotier, (re)donner du courage à ceux qui l'ont perdu, (re)donner l'envie de gueuler à ceux qui étaient devenus aphones, ben le marronnier hessel en ce début 2011 est une bonne opération - médiatique.
anecdote : j'ai reçu le lien vers les voeux de hessel par 3 canaux différents, venant de gens qui, à ma connaissance, sont profondément dépolitisés, et qui me disent : regarde ça, ça fait du bien, el pueblo unido etc. une sorte d'électro-choc ! je me hâte du coup de les renvoyer au documentaire THE CORPORATION, qui met bien en perspective le monstre qui nous guette par rapport aux voeux ironiques mais un peu utopistes de hessel.
D'ici à ce qu'on se mette tous à braire... Ouarf.
un vrai décryptage des médias et des médiaphages.
Je ne trouve pas.
Vu les commentaires de certains, qui démontrent que beaucoup de gens ne connaissent pas Stéphane Hessel, peut-être aurait-il fallu un article plus fouillé, plus complet. Des liens, des références.
Je sais, les 1 % qui lisent etc...
disons, DS amorce un décryptage qui serait intéressant si...
le fait est que je trouve, moi aussi, que ce consensus autour de hessel, même venant de gens totalement dépolitisés, ça fait gling gling gling dans la tête, sonnette d'alarme, pose question (pas problème, mais question, hein ?)
ps : j'écoute la méluche et julliard sur FQ, pas mal. mais une chose me manque : ils développent l'idée de ce qu'est le peuple, mais je ne sais toujours pas ce que signifie "avoir raison", dans la phrase "le peuple a-t-il toujours raison ?"
le lien donné par vincent : méluche julliard
Quelle question ?
La réponse à cette question, c'est peut-être tout simplement que l'indignation de beaucoup de gens est bien réelle, et qu'elle trouve à s'exprimer par la bouche d'un ancien résistant, qui a une histoire, un parcours de militant, et tout cela en termes simples et clairs, dans un petit livre, accessible à tous. Même aux jeunes qui ne connaissent pas son (notre) histoire, même aux gens "totalement dépolitisés".
C'est aussi sans doute que toutes les autres manières d'exprimer leur indignation ont échoué :
- de moins en moins de poids des syndicats
- de moins en moins d'électeurs pour choisir entre blanc bonnet et bonnet blanc.
- de plus en plus d'individualisme, et de moins en moins de solidarité, etc...
Alors on peut sourire ironiquement devant M. Hessel, mais en attendant, à part se moquer sans expliquer, et lui coller un turban sur la gueule, on fait quoi ? L'analyse elle est où ?
Depuis que j'entends parler de ce Hessel, j'entends "indignation", "révolte", "révolution", "résistance". Je me dis "waw, ça doit être au moins un mix entre le comité invisible et Badiou, pour que tous les révolutionnaires se l'arrache !"
Tout ça pour au final, tomber sur : Aubry, DSK, et :
"Le discours d'extrême gauche, même dans la bouche d'un homme comme Mélenchon, qui a des côtés très sympathiques, ne me paraît pas la réponse. La réponse, c'est la social-démocratie."
La réponse c'est la social-démocratie !!!
C'est donc ça, la révolte ? L'indignation ?
Comme flop, vous m'excuserez, mais c'est assez retentissant.
Alors, que ce monsieur soit infiniment respectable, à divers titre, je n'en doute pas un instant ; mais que cette vénération pour la figure du "résistant" doive nous faire gober la sociale-démocratie et Aubry comme meilleur candidate, quand c'est précisément ce libéralisme de gauche qui a été le plus destructeur en sapant tout ce qui était véritablement "révolutionnaire", c'est à n'y rien comprendre - ou plutôt, ça montre en creux le désarroi alarmant que ce libéralisme a créé. (Que Rue89 ou Libé accueillent si favorablement Hessel devrait déjà soulever quelque soupçons).
Et tout à coup, c'est DS qui se reprend une volée de tomates ; je suis certes le premier à pouvoir critiquer la ligne profonde d'@si (privilégier l'info sur la véritable analyse, etc.), mais dans le même temps je trouve infiniment regrettable cette peinture en blanc et noir, d'où il ressort que Hessel est forcément blanc, quand DS est forcément noir - sans qu'il soit possible d'entrapercevoir que, peut-être, Hessel ce n'est pas la figure si sainte que cela, et que DS n'a peut-être pas mécaniquement tort sur bien des points.
Cela me rappelle sa critique de Mélenchon sur son passage chez Drucker - petite critique sur un point de détail, mais voilà que DS était forcément affublé d'une "détestation" de Mélenchon.
Ces procédés ne me plaisent décidément pas, dans le même temps où je suis d'accord pour dire qu'@si est très critiquable : critiquer @si ne veut pas dire faire passer toute parole de DS pour une crapulerie supplémentaire, s'attaquant à des figures saintes intouchables.
Donc, pas d'accord pour cette radicalisation bicolore maintenant récurrente sur chaque sujet, et d'accord avec DS pour observer ce qui peut se cacher derrière un consensus, sans avoir peur, à l'occasion, de mettre un coup de pied dans la fourmilière consensuelle.
Il n'en reste pas moins qu'on sent tout de même poindre une "récupération médiatique" là où, auparavant, cet homme n'avait pas l'oreille des médias. Son petit manifeste de quelques pages vendu comme un pamphlet ravageur n'a rien de révolutionnaire, rien de ravageur... mais je m'en moque : il est foutrement émouvant de le lire en songeant au parcours de celui qui est l'auteur de ces lignes, et qui, il y a trente ans encore aurait surement trempé sa plume et nourri sa réflexion d'un peu plus de radicalité.. mais aujourd'hui, la limite de sa radicalité s'arrête aux portes de la rue de Solférino... ma foi... peu importe.
Et, médias de tout poil, laissez-le donc en paix, ou pour le moins, laissez à ses propos leur simple portée sans faire de lui un néo-ravachol de carnaval, ce qu'il n'est pas et ne prétend pas être ce me semble.
Quelle sagesse !
@si n'est certes pas un médi(um)a de type standard mais il y a quand même bien une rédaction ?
http://i1213.photobucket.com/albums/cc462/Barbarinalalala/OH-MY-GOD.gif
http://i1213.photobucket.com/albums/cc462/Barbarinalalala/Colbertnooo.gif
Tout ça pour au final, tomber sur : Aubry, DSK, et :
"Le discours d'extrême gauche, même dans la bouche d'un homme comme Mélenchon, qui a des côtés très sympathiques, ne me paraît pas la réponse. La réponse, c'est la social-démocratie."
Bravo. Clap, clap, clap...
C'est exactement le but recherché par ce papier de la "rédaction". Déconsidérer en trois phrases et une photo mal foutue l'action de toute une vie, au service de la Résistance, la vraie, du combat pour les droits de l'homme etc... Tiens, j'aimerais bien savoir pour qui les révoltés de "la rédaction" vont voter... Juste pour rigoler cinq minutes.
L'impression qu'on a, c'est juste un ego démesuré de la part de "la rédaction", quand elle compare les chiffres : 500 000 exemplaires pour M. Hessel, ce vieux gâteux social-démocrate très mou du genou, et 18 000 seulement pour le brûlot révolutionnaire Crise au Sarkosistan...
Et les critiques fusent, de la part de gens qui n'ont d'ailleurs même pas pris la peine de lire les vingt pages du livre de "ce Hessel". Dans lequel (au passage) il n'est nulle part fait mention ni de Martine Aubry, ni de DSK. Mais des associations de défense des droits de l'homme, comme ATTAC, RESF, Amnesty International, Greenpeace, qui elles, agissent sur le terrain, et pas derrière un clavier...
Des critiques de la part de gens qui n'ont lu que les interviews données un peu partout (sauf sur ASI) par Stéphane Hessel.
Et finalement, qu'est-ce qui intéresse les journaleux de Libé, rue 89, et même ASI hélas, qui viennent des mêmes milieux, et fréquentent les mêmes cénacles ? Ceux qui posent les questions ?
Sûrement pas le savoir, ou les analyses fouillées, ou les idées, réservées à l'élite des "experts", des "spécialistes", et pas aux bachibouzouks, qui ne réfléchissent qu'avec leurs tripes, c'est bien connu, et qui s'indignent, ces cons-là, à tort et à travers. Le grand mamamouchi vous l'a dit dans son dernier cours à l'usage des crétins : "ayez des indignations... fécondes"...
Non, les journaleux s'intéressent juste à la politique politicienne, le bon gros buzz, la caricature sarkosistanaise, le rôle du bouffon du prince... Vachement plus porteur (et moins dangereux aussi, on sait jamais) de critiquer Mélenchon qui est allé chez Drucker, de causer de la copine Audrey Pulvar qui est virée, d'ironiser sur Stéphane Hessel qui va voter PS... L'année commence bien, tiens... Exit Korkos, et Judith... Pas assez d'audience.
Parler de LOPPSI, de la casse du service public, pas intéressant, les boeufs ne lisent pas les notes de toutes façons, vaut mieux écrire vite fait sur le gaz des chroniques marrantes à deux balles sur le pantin qui nous gouverne... Même éculées, elles sont à la portée des lecteurs, au moins.
Tu parles d'un "méchant coup de pied dans la fourmilière consensuelle"... ! De la part de gens qui sont en plein dans le consensus, ça fait quand même marrer. Les donneurs de leçons...
Alors, oui, dans l'interview accordé à rue 89, Stéphane Hessel parle de son opinion personnelle au sujet des prochaines élections. Il va voter pour le PS. Il a le droit, je ne partage pas son avis sur cette question, et alors ?
Je le partage sur tout le reste de son livre. Je partage ses idées de résistance, de militantisme, de courage, le message est clair, "ne baissons pas les bras". Sans doute en parlerait-il beaucoup mieux que moi, si d'aventure un illuminé perdu parmi le troupeau des journalistes lui posait les bonnes questions. Mais on peut toujours rêver.
Vous faites bien de suggérer qu'il s'agit d'une impression, parce que le ressenti au-delà de la frontière n'est pas du tout de la même nature. (Enfin, je ne parle qu'en mon nom)
L'irritation de nombreux @sinautes de cette file de discussion repose en grande partie sur la supposée jalousie de Daniel. Imaginez qu'il soit innocent de cette accusation, et relisez son papier.
L'engouement pour Hessel me fait très plaisir - en particulier pour sa maison d'édition habituée à davantage de confidentialité - , mais vu d'ici, la nature de cet enthousiasme, la manière dont ce succès s'organise ( et ses pièges potentiels) méritent qu'on tente un décodage.
Des vieux sages plus ou moins insoumis ayant publié des articles ou des bouquins épatants articulés sur la résistance, le militantisme, l'humanisme, il en existe quelques-uns dont l'aura n'aura pas dépassé un cercle limité, faute de relais.
Très contente que cette parole soit largement diffusée, mais n'avoir le droit d'envisager Hessel que sur le modèle de l'hagiographie me paraîtrait saugrenu dans un espace comme celui-ci.
Puisque vous l'avez lu , vous n'avez pu manquer de remarquer que l'article discuté ici ne fait aucune allusion à plus de la moitié de l'opuscule de Stéphane Hessel qui parle pourtant de son principal sujet d'indignation: "Palestine, Cisjordanie, Gaza"!
Dans la double page que lui consacre "Le Monde" des 1,2 et 3 janvier, le mot Palestiniens apparaît une fois dans les quelques 20 lignes où il est vaguement question de cette deuxième moitié. Aucune des vingt-deux personnalités "de tous horizons" qui s'expriment n'en touche un mot.
Vous ne manquerez sûrement pas non plus de corréler son indignation (page 20) devant la qualification de "terrorisme no-violent" attribué par le gouvernement israélien aux manifestations pacifiques hebdomadaires (chaque vendredi) des habitants de Bil'in et Nil'in avec la mort avant-hier de Jawaher Abu Ramah (36ans) à Bil'in, victime d'un tir de grenade lacrymogène un an après que son frère Bassem soit mort dans les mêmes circonstances et deux ans près que son cousin Ashraf ait été grièvement blessé, lui, par un tir de balle en caoutchouc.
Je pense pourtant que cette part de son indignation n'est pas étrangère au succès de "Indignez-vous!"
J'avoue, ça me fait un peu mal de voir ce gentil pépé affublé d'un turban comme notre président de droite. Mais ça me fait mille fois plus mal de l'entendre dire "la solution, c'est la social-démocratie", en sachant l'influence qu'il peut avoir.
Ce n'est pas écrit dans son livre, et alors ? Il fait figure de sage et il sort ça d'un coup après avoir appelé à la résistance ! Il y a de quoi se poser des questions, oui ou non ? On a le droit de se poser des questions, et accessoirement de se moquer un peu, car il ne s'agit pas simplement d'un gentil monsieur, mais d'un homme qui peut avoir de l'influence sur beaucoup de Français, ce que je trouve grave. Aujourd'hui, dire que la solution, c'est la social-démocratie, pour moi, c'est grave ; et le dire quand on a vendu 500.000 livres et qu'on est une figure de grand sage respecté de tous, c'est encore plus grave.
Voilà comment je vois la chose, en tant que femme à gauche du PS : un vieil homme vertueux au passé plus qu'admirable écrit un petit livre à grand succès qui appelle les citoyens à s'indigner, et réussit là un tour de force que je ne peux qu'applaudir, puis, après 500.000 livres vendus, il sort une grosse connerie qui fait tache, une grosse connerie qui sert les intérêts de la majorité au sein du PS, les sociaux-démocrates, et un certain directeur du FMI.
Je sais que ça fait mal, mais c'est un fait, et un fait qui mérite d'être souligné, car quand on vend 500.000 livres et qu'on est une figure de sage, on a une influence non négligeable. Je ne prends pas cela à la légère, et apparemment l'équipe d'@si non plus. Et voilà qu'on les attaque pour avoir osé mettre un turban sur la tête du sage. Un peu d'humour ne vous ferait pas de mal. J'aurais bien volontiers aussi mis un turban sur la tête de Simone Veil qui a soutenu Sarkozy en 2007. Je ne vois pas en quoi le fait qu'elle soit une ancienne déportée ou qu'elle ait accompli des choses admirables dans sa vie l'empêche de faire des conneries et auquel cas interdit toute critique et caricature la visant. Des gens au passé tragique et/ou admirable devenus symboles de vertu à l'échelle nationale, et qui sont donc d'autant plus respectés et écoutés, peuvent aussi faire des conneries, et parfois même de graves conneries qui méritent d'être condamnées, notamment par le rire ; car il vaut mieux en rire...
Toutefois, ce n'est là que mon opinion. Si l'on pense sincèrement qu'Hessel a raison en disant que la solution c'est la social-démocratie, c'est un autre problème et un autre débat. Moi, je pense que c'est une grosse connerie et que c'est risible quand on a écrit un livre appelant à l'indignation et à la révolte populaire. C'est mon opinion, et j'ai le droit de l'exprimer comme je le veux, dans la limite de la légalité, bien évidemment. D'ailleurs, je ne pense vraiment pas qu'Hessel, s'il le souhaitait - et je crois qu'il garde heureusement assez d'humour pour ne pas s'indigner d'une si petite chose au point de le faire -, gagnerait un procès contre @si pour cette histoire ridicule de turban. La liberté d'expression ne s'arrête fort heureusement pas à ce genre de petites images satiriques.
Bref, j'admire énormément la vie de Stéphane Hessel et son récent tour de force commercial, mais, selon moi, il a sorti une grosse connerie qui fait tache, qui est même en contradiction avec son livre, et qui risque d'être dangereuse étant donné son statut de sage. Il y a de quoi grincer des dents, et écrire des articles satiriques, c'est la vie.
Juste deux mots :
Stéphane Hessel n'a pas fait un "coup" commercial. Il a juste poussé un cri d'indignation. Et rencontré un public.
100 000 ventes ce matin...
Et c'est bien ça qui emmerde une certaine coterie... Vaut mieux le faire passer pour un vieux gâteux, et les 100 000 crétins qui ont acheté son livre aussi.
Vous pouvez vous indigner qu'il soutienne la social-démocratie. On s'en fout. Il y a je crois, d'autres motifs d'indignation autrement plus importants. Asi n'en cause pratiquement plus, Stéphane Hessel, lui, en parle dans son livre.
Un vieux proverbe :
"Le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt".
Exactement ce que "la rédaction" a eu envie de faire passer : "Regardez donc le doigt, la lune n'est pas à votre portée."
Il est vrai que S.Hessel en a assuré formidablement la promotion ; pas une de ses interviews , fort nombreuses , ou il ne cite 2 ou 3 fois le titre de son fascicule .
Comme quoi, il fait strictement comme DS, alors ? ...
400 000 ex le 29 décembre, selon rue 89.
Extrait :
Hessel a renoncé à ses droits d'auteur
Avec ce changement d'échelle, la maison d'édition se retrouve tout d'un coup confrontée à des enjeux qui la dépassent parfois -il n'y a que deux salariés équivalent temps plein : les questions sur les marges, le modèle économique d'une telle collection atypique vendue pour 3 euros seulement.
Certains ont dit que Stéphane Hessel n'avait pas manqué de sens marketing en sortant son coup de gueule deux mois avant Noël.
Non, Stéphane Hessel n'a pas touché d'à-valoir. Oui, il a renoncé à ses droits d'auteur. En tout cas pour l'instant : vu l'ampleur du phénomène, les éditeurs doivent lui reparler en janvier.
Quand la barre des 300 000 exemplaires a été franchie, il avait suggéré à ses éditeurs qu'on fasse don de sa part au tribunal Russell, dont il est l'un des parrains.
Sur 3 euros déboursés à l'achat de « Indignez-vous ! », 55% vont au distributeur, qui rémunère aussi les libraires. Les 45% de l'éditeur se ventilent entre la TVA, l'absorption des retours (dont on connaîtra l'ampleur après l'été), la fabrication.
Je ne vois pas le rapport entre Mélenchon qui est obligé de passer par les médias de masse pour faire exister le Front de Gauche, et Hessel qui soutient la social-démocratie après avoir appelé à la résistance. Pour discréditer mon discours, vous semblez mettre sur le même plan le couscous et le pot-au-feu uniquement parce qu'il y a des carottes dans les deux. Votre carotte, ici, c'est le regard satirique d'@si qui, selon moi, est souvent pertinent, comme ici, et se révèle parfois faible, voire néfaste, comme cela a été le cas, toujours selon moi, à propos de Mélenchon chez Drucker. Mais bon, il y a peut-être quelque chose qui m'échappe. Expliquez-moi.
Stéphane Hessel n'a pas fait un "coup" commercial. Il a juste poussé un cri d'indignation. Et rencontré un public. 100 000 ventes ce matin...
Je n'ai jamais dit qu'il avait fait un coup commercial. J'ai dit qu'il avait réussi un tour de force commercial, ce qui est un simple constat - 500.000 exemplaires vendus -, qui ne veut certainement pas dire qu'il recherchait uniquement à faire un coup commercial, ou qu'il cherchait à se faire du fric. J'ai même précisé que j'applaudissais ce succès, qui selon moi est une très bonne chose.
Et c'est bien ça qui emmerde une certaine coterie... Vaut mieux le faire passer pour un vieux gâteux, et les 100 000 crétins qui ont acheté son livre aussi.
Je ne vois pas le rapport avec mes arguments, et je n'ai jamais traité Hessel de vieux gâteux, ni de crétins les gens qui ont acheté son livre ; je pense au contraire que le fait que 500.000 personnes l'aient acheté est une très bonne nouvelle.
Vous pouvez vous indigner qu'il soutienne la social-démocratie.
C'est en effet ce que je fais, et je souligne ce que je considère comme une contradiction : appelez à la résistance puis soutenir publiquement la social-démocratie.
On s'en fout.
Je m'incline devant un tel argument.
Il y a je crois, d'autres motifs d'indignation autrement plus importants.
Là encore, je m'incline devant un tel argument. Voyons Gavroche, ce n'est pas moi qui vais dire le contraire. Mais j'ai bien le droit de ne pas trouver anodin qu'un sage qui a autant d'influence soutienne publiquement la social-démocratie, même si, par ailleurs, des enfants meurent.
Il se trouve que selon moi l'élection présidentielle est très importante, et que ce genre d'évènements médiatiques, sûrement mineurs, peut malheureusement avoir une influence sur celle-ci. Cela dit, si on me démontre par A + B qu'en fait, pas du tout, la prise de position de Stéphane Hessel n'a aucune influence sur les gens qui ont lu son livre et les autres, alors je serai rassurée.
Voyez-vous, ça m'embêterait beaucoup qu'ils pensent, comme Stéphane Hessel, que voter Aubry ou DSK est un geste d'indignation, et/ou que les élections sont un évènement parmi d'autres, comme si "s'indigner" localement et/ou individuellement pouvait changer les choses - ce qui ne veut bien sûr pas dire qu'il ne faut pas le faire aussi.
Asi n'en cause pratiquement plus, Stéphane Hessel, lui, en parle dans son livre.
Je suis la première à critiquer @si sur sa mollesse et sur l'absence de traitement de sujets extrêmement importants (comme le silence des médias sur le rejet de la souveraineté du Parlement en matière budgétaire face à l'Europe libérale). Encore une fois, je ne vois pas le rapport, et je ne remets à aucun moment le livre de Stéphane Hessel en cause. Ce qui m'intéresse, c'est la connerie - ou ce qui pour moi en est une - qu'il a dite et qui est pour moi en contradiction avec son livre.
Un vieux proverbe :"Le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt".
Exactement ce que "la rédaction" a eu envie de faire passer : "Regardez donc le doigt, la lune n'est pas à votre portée."
Je ne comprends pas très bien où vous voulez en venir, ce qu'est la lune, et ce qu'est le doigt. Vous pourriez citer Lao Tseu que ça n'y changerait rien. Je ne comprends pas non plus votre colère et ce besoin viscéral de défendre à tout prix cet homme, qui n'a d'ailleurs pas besoin d'être défendu. Je comprends bien qu'appeler à la résistance est une chose admirable - pas besoin d'avoir beaucoup de neurones pour le comprendre -, mais je pense aussi que soutenir publiquement la social-démocratie est, selon moi, une grosse connerie. Cet homme est donc admirable, certes, mais, selon moi, il a dit une grosse connerie qui est en contradiction avec son livre et qui peut avoir un impact, compte-tenu de son influence. Où est le problème ? Si j'étais vraiment méchante, je dirais que mes opinions politiques me poussent à présumer qu'il ne comprend pas grand chose à la politique actuelle, ou qu'il est utilisé par le PS, mais je me contente de dire qu'il a dit une connerie. Ça arrive aux meilleurs d'entre nous. Ce qui est regrettable, c'est qu'il l'a dite publiquement et qu'il a de l'influence.
Pour ma part, rien ne m'irrite dans l'appellation "social démocrate" et je pense que pas mal de lecteurs d'ASI s'y reconnaissent plus ou moins.
D'autres revendiqueront d'autres appartenances : écologistes, libéraux, maoïstes, anarchistes, que sais-je encore...
Quand je viens sur ASI, je recherche de l'analyse des produits médiatiques, et si possible avec objectivité et distance. C'est cela qui nous rassemble je crois, une envie de comprendre les mécanismes de l'information, en toute indépendance.
Les sermons politiques ne m'intéressent pas. Que DS veuille se situer toujours plus à gauche dans le champs des "journalistes d'opposition" parisiens ne m'intéresse pas.
Quand au turban, il faut le retirer et il est bien sûr temps de signer cet article, car l'effet général est des plus raté.
Selon moi, on risque - en s'engageant trop vite à l'extrême gauche - d'entrer dans une vision unilatérale et finalement de perdre sa crédibilité.
ASI n'est pas du journalisme politique mais d'abord un site d'analyse des médias. Si l'émission m'a séduit il y a déjà longtemps à la télévision, c'est par cette dimension de recul et de détachement. Ça en faisait quelque chose de différent, un temps de la réflexion qui s'opposait au feu de l'actualité. Un discours construit dans le calme et posé, antidote à ceux qui "crient avec les loups". Les chroniqueurs faisaient d'ailleurs appel aux statistiques, à la psychologie ou à d'autres sciences humaines.
Je ne demande pas un ASI plus neutre, mais plus réfléchi et plus argumenté, il n'en sera que plus tranchant. Et oui, qu'il reste à une certaine distance de l'engagement politique (quel qu'il soit). C'est bien sûr un vieux débat.
Et puis ôtez donc ce turban !
Et qui a parlé de s'engager "trop vite" à "l'extrême gauche" ? Je ne suis pas d'extrême-gauche, je ne l'ai d'ailleurs jamais été ; le Parti de Gauche n'est pas un parti d'extrême-gauche - ou alors définissez l'extrême-gauche - et je ne me suis jamais engagée "trop vite" en politique, c'est à dire sans réfléchir. Je ne fais que réfléchir, dans la mesure de mes capacités.
Par ailleurs, analyser les médias, c'est en grande partie analyser les journalistes politiques, comme les hommes et femmes politiques dans les médias, et donc ne pas pouvoir échapper au journalisme politique. Les journalistes d'@si, même s'ils critiquent les médias, restent eux-mêmes des journalistes. On peut et on doit avoir assez de recul et de détachement pour pouvoir réfléchir par soi-même et le plus justement possible, mais jamais au point de se croire "neutre", c'est à dire pour moi inhumain. En journalisme politique, réfléchir le plus justement possible n'est pas opposé à l'engagement politique ; selon moi, c'est tout le contraire. Vous être d'ailleurs victime de clichés : pour vous, "recul", "détachement", discours "calme et posé" riment avec science, "réfléchi", "argumenté", qualité, raison. Vous souhaitez donc qu'@si "reste à une certaine distance de l'engagement politique (quel qu'il soit)". Votre phrase équivaut à dire que tous les engagements politiques se valent, et que la critique des médias, et donc les médias mêmes, échapperaient par magie à la sphère politique. Ce n'est pas difficile de constater que c'est faux.
Je me répète encore une fois : je pense comme Howard Zinn qu'il est absurde et néfaste de refuser de s'engager ou de "mettre entre parenthèses" son engagement (comment serait-ce possible ?) au nom de la Raison, et je le rejoins quand il écrit que la passion, que vous condamnez dans tous les cas (vous préconisez "un discours construit dans le calme et posé, antidote à ceux qui "crient avec les loups"."), n'est pas par essence opposée à la raison ; elle peut et elle doit au contraire la servir, et inversement.
Votre réflexion confuse est partagée par la majorité des journalistes et, pire, des universitaires historiens, et elle est à l'origine de comparaisons extrêmement dangereuses, comme celle qui lie Mélenchon à Le Pen, à partir du simple fait que les deux auraient des discours "extrêmes" ou "populistes".
Voici ce qu'a écrit Howard Zinn, dans You Can't be Neutral on a Moving Train, traduit par L'impossible neutralité :
« L’intellectuel n’aime guère les démonstrations d’émotivité. Il les considère comme des insultes à ce qu’il vénère par-dessus tout : la raison. L’une de ses louanges favorites est « dé-passionné ». Les mots « calme », « judicieux », « raisonnable » semblent chez lui s’appeler les uns les autres. Il montre du doigt les diaboliques manipulateurs d'émotion : les Hitler, les démagogues racistes du Sud, les charlatans de la religion, les guérisseurs. Et pourtant, assis dans une église baptiste noire du Sud profond à écouter les gens chanter "We shall overcome... We shall overcome..." et crier "Freedom, freedom !", notre intellectuel pourrait bien éprouver une bouffée de joie et d'amour vaguement teinté d'un léger malaise devant une démonstration aussi spontanée d'émotivité. [...] Pour soulager l’embarras de notre intellectuel bouleversé par l’émotion, il lui faut dire qu’il n’existe pas forcément de lien entre émotion et irrationalité. On peut proférer un mensonge très calmement et dire la vérité en étant intensément troublé. »
:-)
(Mais n'étant pas française, je reste sur ce sujet dans une posture d'observatrice...)
En ce qui me concerne, ce qui me dérange, au delà de la prise de position d'Hessel en faveur de la sociale démocratie ( idéologie que je combat également), c'est le choix délibéré d'@si d'intervenir sur le sujet, en se cachant dérrière l'envoyé spécial au Sarkozistan...
Avoues qu'au niveau clarté, y'a mieux...Le Sarkozistan, à mon avis, c'est la critique non assumée d'un monarque, sans parler de la monarchie, c'est regarder le monde par le petit bout de la lorgnette, et désigner un ennemi facilement "descendable"parce que caricatural "à l'état naturel"...Le Sarkozisme est l'aboutissement visible et apparament décomplexé, d'une idéologie qui mène la danse depuis quelques dizaines d'années, en ce sens, c'est presque salutaire car cela aura eu le mérite de réveiller quelques endormis (dont je faisait partie) et de les jeter dans l'action...
Ne parler que de Sarkozy, c'est taire le système qu'il (mais aussi tant d'autres, cachés sous des masques d'opposants) sert, et qui vise à instaurer l'oligarchie comme valeur de société...Il en va d'@si, comme des autres médias, la parole est donnée qu'au travers de forums aux citoyens lambdas...Pour le reste, nous sommes toujours entourés d'experts en tous genres, qui parlent en notre nom, ou tout du moins qui sont invités pour cela...Une sorte d'oligarchie à tous les étages, qui de l'entreprise, privée, publique, ne donnera la parole aux "péquins moyens"que dans la mesure où cela ne remet pas en cause leur "leadership".
Là aussi, cela nous donne à voir, à appréhender le monde, qu'au travers du prisme imposé par d'autres. Les peuples ne sont visibles et audibles que si celà "sert"des intérêts particuliers...
Le livre de Mr Hessel s'est vendu à 500000 exemplaires, apparament (je ne l'ai pas lu) ce qu'il y dit est en phase avec la "révolte qui gronde". C'est un signe des temps, un constat, qui, il me semble est partagé par beaucoup de peuples à travers le monde...Ce qui ne présage en rien des "solutions"qui seront ou non apportées...
"Crise au Sarkozistan", mais aussi "qu'ils s'en aillent tous"ou les livres des journalistes de Médiapart sur l'affaire Bettencourt, le "on nous appelle les Karachi"de proches des victimes, rencontrent des "succés"importants, qui sont des signes que quelque chose bouge...
Une sorte de raz le bol général, qui cherche, tâtonne, pour trouver une issue à tout celà...L'unité de tout cela est l'imperfection, inhérente à l'humanité, il n'existe pas d'hommes ou de femmes providentiels, ni de système parfait, et c'est souvent en allant au bout des choses que l'on s'apperçoit qu'elles ne sont pas bonnes...En ce sens, l'idéologie capitaliste, me semble avoir été poussée jusqu'au bout, et arrive "en fin de cycle".
Ce qu'il adviendra, je n'en sais rien, même si "j'oeuvres"à la possibilité d'un changement, selon moi incarné ( avec ses imperfections et difficultés) par le mouvement initié par le Front de Gauche...Transformer une indignation en action collective de tous pour tous est le "challenge"auquel nous devons faire face, la tâche est immense, à la mesure des enjeux pour l'humanité.
Je reste persuadé, que quoiqu'il arrive, nous allons être amenés à changer, et qu'il faut d'ores et déja arriver à penser l'intérêt général, donc de s'extraire de son cas particulier pour penser ce qui pourrait être bon pour tous...
Allons-y....
Avoues qu'au niveau clarté, y'a mieux...
À la place de Daniel Schneidermann, j'aurais signé l'article, et j'aurais même été plus virulente. Mais l'accuser de se cacher - le lâche - derrière l'envoyé spécial du Sarkozistan, ça me fait bien marrer. Tout le monde sait que "la rédaction" renvoie et a toujours avant tout renvoyé à Daniel Schneidermann. Dans les médias de masse, et dans la tête de tous les gens qui connaissent ASI, ASI est presque carrément synonyme de Daniel Schneidermann. On dit : "dans l'émission Arrêt sur Images de Daniel Schneidermann". C'est donc ici une histoire de style, de panoplie du thème Sarkozistan, par ailleurs parfaitement critiquable - je trouve ça assez lourdingue et souvent faussement piquant -, mais là n'est pas la question pour la majorité des @sinautes qui se sont offusqués de voir Hessel coiffé d'un turban.
Qu'on critique le procédé des chroniques du Sarkozistan, je le comprends tout à fait. Je trouve ça en général faussement piquant : il est souvent plus facile de choisir des sujets selon moi faciles - c'est à dire déjà traités par tous les médias de masse - et de mettre un turban de temps en temps sur la tête de gens déjà largement critiqués - Sarko et co -, plutôt que d'écrire sur des sujets plus "casse-gueule" pour un journaliste qui se veut "apolitique" (terme que je déteste), car ces sujets lieraient directement @si à une position politique précise. Je me trompe peut-être, mais c'est souvent comme ça que je vois les choses : par exemple, ils ne veulent pas faire un article à propos du silence des médias sur le rejet de la proposition de loi garantissant la souveraineté du Parlement en matière budgétaire face à l'Europe, peut-être parce que ça les lierait directement au Front de Gauche (ou à Emmanuelli. lol). Mais ce n'est qu'une hypothèse.
Le problème, c'est que dans le cas de Hessel c'est tout le contraire : la "rédaction" ose critiquer "à contre-courant" un homme encensé par tous, et dans ce cas je trouve ça justifié, pertinent, même si c'est toujours un peu lourdingue - je ne suis pas fan du turban. Si je devais l'enlever, ce ne serait donc pas par censure, mais juste parce que c'est un peu lourdingue. Cela dit, je ne le ferais quand même pas, tout simplement parce que ça a le mérite d'être simple et de frapper l'œil et l'esprit - la preuve : tant de gens s'en offusquent, ça a donc fait mouche. Le journaliste n'échappe pas à notre époque : il faut aujourd'hui frapper l'esprit à l'aide de procédés simples et saillants pour être remarqué et entendu dans notre société de masse. Lorsque ces simplifications ne cachent que du vide ou de mauvaises intentions, il y a un gros problème, et c'est dangereux. Lorsqu'elles portent un message juste et pertinent, pourquoi pas ? En politique, c'est même aujourd'hui nécessaire.
Juléjim a très bien expliqué pourquoi, quelque part sur ce fil.
Très loin de "faire mouche" comme vous l'écrivez, l'image est affligeante, et le commentaire ajouté qui l'accompagne tente laborieusement et inutilement de la justifier.
Je ne trouvais pas non plus que le turban sur Hessel soit l’image la plus réussie, mais quoi ? Qui veut exprimer son désaccord en a tout le loisir, et personne n’est muselé. Et Daniel a pris la peine de s’en expliquer, ses propos ne vous convainquent pas, et bien çà aussi, vous avez le droit de le formuler.
Et traiter l’image publique de ce très respectable vieux monsieur de manière un peu cavalière, voire avec un chouïa de mauvais goût est sans doute aussi une manière de rendre hommage à sa modernité et à sa vivacité d’esprit.
Je serais bien curieuse de savoir ce qu’il en pense, pas impossible que çà le fasse bien se marrer !
Hessel n'appartient pas à leur coterie. Il s'y oppose. Modérément, diront certains, mais il n'y a aucune raison de lui faire porter les pièces de vêtement des indignes dignitaires sarkozistanais.
Je trouve cette assimilation infondée, et je l'exprime. Il ne s'agit pas uniquement d'une question de "mauvais goût". D'ailleurs, le goût... je ne suis pas arbitre des élégances.
C'est surtout pour moi un plantage, une flèche décochée inconsidérément, qui rate sa cible.
Pour résumer, je trouve ça très con.
C'est encore une histoire de style, et des limites du thème du Sarkozistan. Personnellement, je l'étendrais volontiers à tous les Hommes politiques libéraux comme à tous ceux qui détruisent selon moi le socialisme, et qui œuvrent donc contre l'intérêt général - les sociaux-démocrates, dont Aubry, DSK et des gens comme Valls, en font selon moi partie - et à toutes les célébrités qui les soutiennent, dont malheureusement Hessel. Je pense justement que c'est ce que fait ici "la rédaction". En tout cas, c'est comme ça que j'interprète le thème du Sarkozistan. Je projette bien sûr ma propre vision du monde sur ces chroniques, mais ça ne veut pas forcément dire qu'elle ne correspond pas du tout à celle de l'auteur ; tout le monde ne lit pas de la même manière, ne regarde pas de la même manière, mais la concordance existe. En tout cas, je peux défendre, de manière raisonnée, mon interprétation.
Dans ce cas précis du turban sur l'honorable tête de Hessel, vous comprendrez donc facilement pourquoi je trouve cette image satirique, leitmotiv du Sarkozistan, justifiée et cohérente, étant donnée mon interprétation du thème du Sarkozistan, ma position politique et ce qu'a publiquement déclaré Hessel. Selon moi, soutenir publiquement la social-démocratie, c'est œuvrer contre l'intérêt général. Hessel œuvre donc contre l'intérêt général quand il déclare qu'il soutient la social-démocratie. C'est particulièrement triste quand on sait qu'il a défendu l'intérêt général toute sa vie - notamment en tant que Résistant et que rédacteur de la déclaration universelle des Droits de l'Homme -, ainsi que dans son petit livre à succès.
Bref, c'est le droit de Daniel Schneidermann d'étendre son thème du Sarkozistan ; c'est préférable que cela reste cohérent, et ici, selon moi, ça l'est ; tout comme c'est le vôtre de critiquer ses articles, mon interprétation ou mon attaque contre la social-démocratie. Dans tous les cas, personne n'a le droit d'imposer à l'autre son point de vue, sauf si ce point de vue est celui de la loi. Si Daniel Schneidermann avait très sérieusement et sèchement écrit "Hessel soutient Sarkozy", cela aurait été fondé sur une absence totale de preuves ; cela aurait donc été un mensonge diffamatoire, ce qui est condamnable. Là, il s'agit simplement d'une image qui s'inscrit dans un thème satirique récurrent et qui vient illustrer un fait : Hessel, qui appelle à la résistance citoyenne, soutient la social-démocratie. Ce genre de satire politique est tout ce qu'il y a de plus banal dans un pays qui respecte la liberté d'expression.
Selon mon interprétation, tout le monde ne peut pas être affublé du turban du Sarkozistan, sinon, il ne veut plus rien dire, et n'a plus aucun intérêt. Ce turban dénonce selon moi le fait que l'on ne défende pas l'intérêt général, d'une manière ou d'une autre. Turban = libéralisme et forces qui ne lui font pas obstacle, corruption, individualisme, autoritarisme, mauvaise foi en politique, etc. Voilà mon interprétation du thème du Sarkozistan. On peut ne pas avoir la même, mais cela ne veut pas dire que la mienne est absurde ou incohérente ; ou alors il faut le prouver.
Si Mélenchon était affublé d'un turban, sans être devenu libéral, gravement malhonnête ou social-démocrate, là, je m'énerverais sec, car je pense que le Front de Gauche, dont il est le représentant le plus connu, défend aujourd'hui le mieux le socialisme, la république et donc l'intérêt général - et je crois pouvoir facilement le prouver -, contrairement à Aubry, DSK, ou Valls. Je serais en colère, j'argumenterais, je pourrais me tromper, mais à aucun moment me viendrait à l'esprit d'exiger de Daniel Schneidermann qu'il retire le turban que je ne saurais voir de la tête de Mélenchon. Désolée, mais c'est d'un ridicule !
Perso, je me fous que Hessel aient des sympathies pour la social-démocratie. Rien ne m'oblige à le suivre sur ce terrain-là. Mais encore une fois, je trouve lamentable de le caricaturer en dignitaire du Sarkozistan, au même titre que les représentants de la droite dure régimaire.
Cela d'autant plus que le caricaturiste est DS qui, en 2007, a hésité entre le vote Royal et le vote Bayrou. Comme le faisait remarquer Gavroche, il est des options plus révolutionnaires.
Je veux bien croire qu'en trois ans et demi il se soit gauchisé, mais si vous comptez sur lui pour rejoindre bientôt les rangs du PG, vous risquez d'être déçue.
J'ai cru qu'un ou plusieurs @sinautes avaient demandé qu'on retire le turban de la tête d'Hessel, non ?
Je vous ai simplement répondu en vous donnant mon avis sur la satire, car je n'étais pas d'accord avec vous sur le fait que cette image représente une "assimilation infondée". Je vous ai livré mes arguments, que vous ignorez totalement. Tant pis.
Et je ne vois pas tellement le rapport avec le passé de Daniel Schneidermann.
si vous comptez sur lui pour rejoindre bientôt les rangs du PG, vous risquez d'être déçue.
Je ne suis pas naïve, et qu'il "rejoigne les rangs du PG" ne changerait pas ma vie, merci bien.
Trois phrases, mais quelles phrases !!
Alors, tu n'as que "résistance" et "CNR" à la bouche (enfin, au clavier), comme si cela devait être une immunité diplomatique automatique contre la critique et la caricature, et tu as devant toi quelqu'un qui prône la social-démocratie, c'est-à-dire exactement ce qui a le plus contribué à détruire les constructions du CNR, et pire, qui a le plus entraîné les esprits à ce que cela soit accepté comme une chose bonne et souhaitable, et ça ne fait pas tilt ?
Il n'y aurait pas quelque chose dans la trajectoire de Hessel qui ressemble au retournement idéologique qui a le plus contribué à nous plonger dans le libéralisme le plus profond ?
(Si on leur demande, Aubry et DSK, et même Bayrou, sont aussi des indignés, des révoltés, tu sais... Si on leur pose la question, Philippe Val et Laurent Joffrin sont aussi des gens qui s'engagent, et s'indignent, et luttent pour les droits de l'Homme...)
Et qu'est-ce que c'est que ce mythe du "résistant", seul contre tous, tellement vénéré qu'il est insupportable de le voir avec un turban sur la tête ? Ce mythe n'est pas questionnable, cet attachement de la gauche au premier "messie" résistant venu n'est pas interrogeable ? Tu ne te poseras donc pas la question, juste parce que c'est DS qui la pose ?
Alors, quelles analyses fouillées, quel savoir possible si on ne se pose pas ces questions, si on ne remet pas en cause, soi-même, ses propres idoles, ses propres mouvements d'adhésion ? Ne serait-ce pas le meilleur moyen venir d'éviter de se plaindre, par la suite, d'être accusé de "bachi-bouzouks qui ne réfléchit qu'avec ses tripes" ?
Et qu'est-ce que c'est, tout d'un coup, de comparer les mérites relatifs de livres par leur nombre de ventes ? Parce que Hessel vend beaucoup, cela montrerait qu'il a plus raison ?
Et donc, être du côté de l'analyse fouillée, être du côté du savoir, c'est faire dans le procès d'intention ? C'est faire dans le "si vous critiquez Hessel, c'est juste que vous êtes jaloux" - procédé qui, sous la plume de DS ou d'un autre, vous ferait hurler ? Et qu'est-ce que c'est que cette confusion permanente entre critiquer Hessel, et ce ressentiment (qui, pardonnez-moi, mais devient vraiment humainement malsain) contre DS, comme si l'un devait influencer l'autre (Hessel devient encore plus respectable du moment que c'est DS qui le critique...?) ?
Dont acte.
En clair, et pour finir, je trouve juste dommage qu'Arrêt sur Images n'ait rien trouvé de mieux à se mettre sous la chronique pour le 1er janvier, que la question essentielle : pour qui va voter ce prétendu révolté ?
Et hop ! Sous le tapis, les questions...
Stupéfiant cette incapacité récurrente à se désengluer de deux trois idées figées qui tiennent lieu d'unité de mesure à tout ce qui dit sur n'importe quelle file de discussion de ce site, où pourtant l'on s'attend à fréquenter de l' esprit critique et de l'ouverture d'esprit !
Je dis juste et en clair : PARLER DE STEPHANE HESSEL EN SE FOUTANT DE SA GUEULE JUSTE PARCE QU'IL VOTE SOCIALO ME PARAIT UN PEU LEGER. C'EST OUBLIER UN ¨PEU VITE TOUT LE RESTE, ET NOTAMMENT LE CONTENU DE SON LIVRE, QUE FINALEMENT PEU DE MONDE ICI A LU.
JE VAIS DONC VOUS LAISSER ENTRE GENS DE BONNE COMPAGNIE, FREQUENTABLES, PLEINS D'ESPRIT CRITIQUE ET D'OUVERTURE D'ESPRIT.
VOUS POURREZ DONC VOUS CONGRATULER A LOISIR. SUR LE SITE LE PLUS OBJECTIF DE LA TERRE, AVEC UN PATRON FORMIDABLE. QUI A ECRIT LE BOUQUIN LE PLUS MERVEILLEUX DE CE DEBUT D'ANNEE.
SUR DU RIEN.
Désormais pour nuancer mes propos, je prendrai exemple sur DS.
A quoi bon se mettre d'accord quand chacun apporte un éclairage différent à une phrase ou un comportement...
On peut être déçu par Hessel pour son soutien à la démocratie molle du PS, et alors ? Il a ressorti une petite graine qui est peut-être le début de la désobéissance civile... Certes, il est loin de prôner la désobéissance. Ce ne serait pas raisonnable de toutes façons et ils serait encore plus villipendé qu'il ne l'a été il y a un mois.
Après résister, c'est désobéir qu'il faut. Parce que, jusqu'à présent, les seuls qui aient fait avancer les choses, c'étaient avant tout et contre tous des désobéissants (Mandela, et bien d'autres) ! Ca n'a rien à voir avec une pseudo-critique d'un consensus mou. Après résister, c'est désobéir qu'il faut.
Et je suis prête à faire le pari qu'on n'entendra guère parler de désobéissance civile pendant l'année 2011, que ce soit dans la presse papier, les mass media ou sur @si... mais qu'on se moquera encore et toujours de quelques personnes en disgrâce ou en passe de l'être... Se moquer de l'autre sans penser à commencer à se moquer de soi-même me paraît être un exercice de style bien franchouille.
C'est pourtant élégant, de faire de l'humour en commençant par se moquer de soi-même...
A méditer.
:-)
C'est pourtant élégant, de faire de l'humour en commençant par se moquer de soi-même...
Y'a du poisson dans ce que vous dite et j'approuve!! La classe.
Desproges avait ce dont de l'auto dérision et je pense que beaucoup de travail sur soi même est nécessaire voir salutaire dans ce cas! voici:
"en conséquence il faudra se montrer très minutieux au moment de faire son inventaire morale...cela nous aideras à penser avec plus de clarté et à juger avec plus d'honnêteté...preuve concrète de notre complète bonne volonté d'avancer" A.A World Service, INC 2004.
Certains l'ont fait, d'autres non...et continueront à ce moquer de l'autre et que de l'autre...et au delà de la faute de gout, n'y aurait il pas là, dans ce cas un soupçon d'orgueil démesuré. De ces gens là leur reste peut être "l'auto défense sans arguments" lorsqu'on les nome?
T'chô.
Intéressant.
(ça pourrait faire un sketche des Monthy Python : "MAIS PUISQUE JE TE DIS QUE TU ES PÉREMPTOIRE !" ...).
Ce que tu montres là, en finissant par déborder ouvertement d'exaspération et de colère, c'est en fait la faille qui me fait réagir ; au fond, je défends moins DS en soi (qui doit s'en foutre - et moi aussi - et n'a pas besoin de moi pour se défendre), j'attaque moins Hessel en soi (juste que son social-libéralisme et l'unanimité autour de son livre pose beaucoup question - ça veut dire quoi indignation et révolte, si tout le monde se dit indigné et révolté ?), que je ne réagis à ce que l'on peut voir comme un tel ressentiment personnel, une telle fracture personnelle chez beaucoup de gens de gauche et d'extrême-gauche, qu'ils semblent avoir besoin de se parer de grandes vertus révoltées comme on se fabrique un bouclier pour se protéger de cette fracture intime et psychologique (quelle qu'elle soit).
Non pas que toute cette révolte ne peut pas avoir dans le même temps un fondement politique véritable, évidemment, mais cet ancrage intime, ce besoin de se protéger contre soi-même en se parant par exemple des vertus d'indignation et de révolte, comme par exemple en portant si haut au pinacle Hessel (manière de s'approprier un peu de son superbe parcours - "moi aussi je suis un peu un Hessel") se constitue évidemment assez vite comme un obstacle quasi-infranchissable au questionnement - qui apparaît alors comme insupportable.
Questionner un argumentaire, c'est pas très grave, et pas très émotif ; questionner quelque chose qui est lié à une faille intime et à l'estime de soi, ça le devient fortement (et je me mets bien évidemment dans le lot).
Je crois en la nécessité absolue, si l'on veut vraiment devenir raisonnable (au sens propre), de se questionner sur soi-même, sur ses propres réflexes, ses propres réactions ; non pas pour devenir parano de soi-même, mais tenter d'identifier (et peut-être se débarrasser, mais ce n'est jamais facile) la manière dont, nous tous (encore une fois, je me mets dans le lot), on en vient facilement à croire raisonnable ce qui n'est qu'en fait des constructions tentant de consolider une estime de soi et et d'abolir une peur du monde.
(Michéa est beaucoup plus direct et impitoyable que ce que je viens de dire sur ce sujet - notamment p165, et p186 à 191; l'empire du moindre mal)
DS et toi êtes bien en phase sur ce sujet. L'unanimité, c'est forcément suspect... Enfin, sauf pour les élections, je suppose. Là, les gens ont le droit d'être unanimes. D'ailleurs, seul le bulletin de vote est important, pas les idées, la preuve. On ne parle que de ça.
Pour le reste de ton message, merci vraiment pour la psychanalyse. Je vais de ce pas soigner mes failles et autres fractures intimes, psychologiques et bachibouzoukesques...
J'espère réussir à devenir "raisonnable", pour pouvoir réintégrer un jour les rangs des gens si ouverts d'esprit sur ce forum... Faut que je me tienne prête pour 2012, quand on me demandera mon tout petit avis.
L'unanimité n'est pas "suspecte". Elle est questionnable. Confondre les deux...
Ce que je voulais dire (mais es tu bien sûr d'avoir lu mes posts...?) et sans doute l'ai-je mal exprimé, c'est que même si je ne partage pas les options électorales de Stéphane Hessel (je crois que tu me connais assez pour ça), je trouve que ne traiter son livre, son indignation, son appel, (ou quel que soit le mot que tu souhaites utiliser pour le dire), que sous l'angle "le révolté qui appelle a voter Aubry" me semble un peu léger. De même que lui coller un turban, justement pour cette raison.
Quand on connaît un peu l'histoire du bonhomme et de ses engagements.
Quand on aurait pu faire un article un peu plus étayé
Quand on pourrait l'inviter et lui poser les bonnes questions, et lui demander les motifs de son indignation (et pas seulement pour qui il vote, parce qu'à priori, chacun fait ce qu'il veut).
Et oui, je trouve plutôt bien cette unanimité autour de son livre. Parce qu'elle est choisie. Et qu'elle émane de gens d'horizons très divers, et je ne sais plus qui l'avait précisé, même de ceux qu'on considère comme "dépolitisés". Et ça me fait penser à 2002, tiens, les élections, encore elles. Avons nous tous voté Chirac par choix ? Comme d'habitude, on a "voté utile", pour le "moins mauvais".
Bref, nous devrions nous indigner d'autre chose que des choix électoraux de M. Hessel.
Et plus généralement, mon coup de gueule rejoint de toutes façons le malaise que je sens sur ce site depuis pas mal de temps, et que j'ai explicité à longueur de forum. Les journalistes se causent entre eux, parlent d'eux de leurs succès/échecs, etc... Pour une émission qui fait réfléchir (Lordon), combien d'autres qui (pour moi en tous cas, mais j'ai peur que d'autres aient le même sentiment) ne présentent pas vraiment d'intérêt ?
Korkos est parti (même si on le retrouve dans les vite-dit, sans que son nom ou son blog soit cité, bonjour l'élégance, hein...), Judith aux abonnés quasi absents, Sherlock disparu aux pelotes... Pour moi, tout va dans le même sens : le mépris des lecteurs, des bachibouzouks qui ne sont que 1 % à lire les liens et notes en bas de page ... donc pourquoi se fatiguer à faire de la qualité quand on a affaire à des boeufs, à qui on conseille gentiment d'avoir des indignations, mais attention, fécondes, les indignations...
Mais je m'égare, là.
Sur ce, bonne journée.
Les journalistes sont une engeance...
Je ne sais plus quand j'ai entendu Pascale Clarck vachement virulente contre l'avocat des 9 des Tarnac "Mais vous ne pouvez pas dire que le dossier est vide, il y a un juge..." Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, ah, elle avait la niaque, la mère Clarck. Elle laissait rien passer...
En revanche avec sa "collègue" Christine Ockrent, l'était beaucoup plus cool...
315 000 euros de salaire, Mâme Ockrent. Imaginez sa retraite, hein, à comparer avec celle d'un pote maçon. 415 euros mensuels. Le salopard, il a osé partir à 59 ans, parce qu'il pouvait plus. Elle est pas belle la vie ?
Mais c'est vrai, que Stéphane Hessel vote socialo, ça, c'est grave. Et faut s'indigner. Il était chez Pascale Clarck ce matin. Mais trop occupé pour répondre ou venir à ASI. Haha.
ASI, c'est devenu de l'eau tiède, dont le chef veut se faire passer pour "révolutionnaire"...
et l'invité était Monsieur Hessel ce matin !
Bon moi j'ai lu, offert ce livre IL m'a fait " du bien"
j'avais en son temps acheté matin brun, je trouve les formats assez proches : livre court, bon marché, que les ados apprécient de lire, pas bien compliqué mais clair dnas son engagement.
Et puis depuis que je connais, j'adore ce type, sa voix, sa constance, cette douceur Sa vie . Je l'ai réentendu sur FI chez collin il y a plusieurs mois je crois, ravie de le réentendre, toujours vif, toujours clair, et j'ai eu envie d'acheter son petit livre à ma niece... ce que je fis.
Dans l'affirmation de la necessité de résister, de s'engager "indignation", ça passe surement mieux que révolte ou révolution, c'est un angle interressant de reflexion, ce mot un peu moins usité qui réapparait.
Je suis bien persuadée qu'il fera bon usage de ses droits d'auteurs, comme Asi du Sarkosistant, que quelques vieux de gauche dans mon genre auront pris plaisir à le lire, que quelques jeunes se sentiront plus enclins à penser que la resignation n'est pas obligatoire. j'aime mieux ce genre d'acaht " mode" que les Zouzoupettes ou les tablettes iTruc.
Alors oui l'anlyse d'Asi, je l'ai trouvée rude. Comme si'il n'y avait pas d'autres phenomenes mediatuiques ou personne de quelque bord que ce soit à houspiller. Et le turban, .. peut- etre des opposants de notre président en ont déjà été affublés ( ... des opposants qui ne seraient pas de son camp) ... mais je ne m'en souviens pas.
Du coup au premier regard, l'image conduisait à penser qu'il faisait le jeu de ce systeme là, et ça m'a fait mal à l'oeil !
Et si vous nous faisiez une jolie carte de voeux en revetant ledit turban à votre tour , medames et messieurs de la rédaction, qu'on rigole ?
Hessel pourrait se contenter de porter son heroisme en bandoulière, au lieu de cela il écrit quelques pages à destination de tous, et le fait bien modestement. Quelle joie fin 2010 de constater que ce message est lu par de millier de gens en France. ce message ne fait rien d'autre que de rappeler ou plutot expliquer le pouvoir qu'a chacun de parler de politique entre amis, d'adhérer à des mouvements vertueux et de combattre l'oligarchie galopante de nos sociétés.
le but de son livre n'est pas d'indiquer des consignes de votes, et ceux qui croient lire dans son livre ses préférences pour aubry ou dsk sont risibles. et mériteraient le turban ça oui... Hessel appartient au PS, a voté contre maastricht, s'est présenté sur les listes d'europe écologie, bref il a le même parcours que bon nombre de français qui se voit obligé de composer avec les règles démocratiques, tout en pensant que le système devrait changer. lui le système il l'a changé, à la fin des années 40. Son livre ne veut rien d'autre, que témoigner de ce pouvoir que nous avons tous.
Si je suis d'accord avec certaines critiques sur @si, je ne le suis pas quand tu vient les mélanger avec la critique qu'on peut ou pas faire sur le phénomène Hessel : les deux sont indépendants, ce n'est pas parce qu'on trouve qu'@si est insuffisant que mécaniquement il faut trouver le phénomène Hessel absolument génial et sa caricature ignominieuse.
Ensuite, tu mélanges encore le passé historique de Hessel et le fait de pouvoir critiquer ou non le phénomène sur son livre : là encore, les deux ne sont pas mécaniquement liés, et toutes les médailles du monde, tous les engagements impeccables passés, n'ont de rapport avec la possibilité de critiquer et questionner un phénomène actuel et des prises de positions actuelles (je dirais, c'est le même le plus grand danger : que le respect immodéré pour cette personne en fasse une icône dont on a plus le droit de dire autre chose que des louanges transies sous peine d'être traité de tous les noms. Rappelle-toi comment l'État d'Israël et ses défenseurs instrumentalisent la mémoire de la Shoah pou se rendre indiscutables).
Ceci étant posé, je ne comprends pas que ça ne fasse pas tilt :
Les journalistes sont une engeance.
Il était chez Pascale Clarck ce matin
Et tu l'as vu dans le Grand Journal, Hessel ? Denisot, Badou, Massenet, et même Apathie, avec des étoiles dans les yeux, tous devenus de dignes indignés, fiers de partager un peu de la grandeur de cet homme-là ?
Et Clarck, une indignée elle-aussi !
Et je peux faire la pari que, ne serait la fracture sur Israël, Val ou BHL seraient les premiers à nous sortir de l'indignation et de la révolte en veux-tu en voilà, avec appui ostensible sur le passé glorieux d'un exemple pour nous tous, blablabla...
Pour le dire autrement, de quoi la sainte indignation de Hessel est-elle devenue le nom, exactement ? C'est bien beau de donner ce gros chiffre de vente, mais qu'est-ce qu'il recouvre, exactement ? Une quantité c'est bien, mais quelle est sa "qualité" ? Et quelle est ce besoin d'icône à révérer chez les gens de gauche (cf. mon comm précédent) - les mêmes souvent qui moqueront le croyants ? On est loin du seul vote de Hessel en soi, et ce sont des problèmes qui ne sont pas anecdotiques.
L'indignation en question, telle qu'elle s'exprime dans le Grand Journal par exemple, c'est en fait l'indignation contre Sarkozy, en fin de compte ; et ce qui est proposé en remplacement, subrepticement ou non, c'est la social-démocratie de DSK ; la figure de Sarkozy est maintenant tellement diabolisé que la venue du PS au pouvoir en 2012 (si jamais...) sera vécue comme une immense libération, fruit de l"'indignation" et de la "révolte"...
Et alors, bien évidemment, en vrai, on aura de nouveau droit à du 1983 recyclé, et les constructions du CNR seront, dans les faits, encore continuellement mises à bas - mais cette fois avec une incapacité à l'indignation du "peuple" de gauche, puisque ce seront les forces progressistes au pouvoir, mené au pouvoir par la pieuse indignation, que nous ont donné des hommes tellement indiscutables tel que Hessel ! Comment se rebeller contre ça, alors que déjà maintenant, la fascination Hessel, due à sa respectabilité, fonctionne de manière quasi-hypnotique...
Tout ça n'est donc pas tout à fait anodin.
Voilà donc des questions qu'on a le droit de se poser, sur lesquelles on a le droit d'avoir un avis, auquel on a le droit d'adjoindre une caricature, sans qu'on vienne hurler au crime de lèse-Hessel.
Ils étaient "à la ramasse", les Massenet, Badou et autres... moi ils m'ont fait pitié ! En décembre, Hessel existait déjà, avait déjà fait un beau discours sur l'indignation et était plutôt dans les gens à ne pas inviter pour leur antisémitisme notoire... (merci Taguieff) !
Ils (les débiles profonds du Gd Journal) partent en vacances et voilà que le bouquin d'Hessel a fait un tabac pendant leur absence !
Alors ils rament, ils invitent "la star" boboifiée du moment. Mais ils la maîtrisent en lui mettant un petit bâton pipole dans les roues en la personne de Djamel... et fusent les questions idiotes, les contournements de sujets graves... Hessel ne sait pas qu'il est dans un cirque... il ne doit pas avoir les conseillers qu'ont les autres alors il tombe dans le panneau.
J'appelle ça de la récupération indigne. Ca s'est toujours pratiqué dans lémédia... et ça se pratique de plus en plus.
sauf que hier soir je me suis dit qu'Hessel et Debouze s'en étaient plutôt bien sortis ; Debouze quand il a dit que les questions d'Aphatie n'étaient toujours que pièges.... sans doute histoire de ne pas nous laisser succomber à son bronzage, et Hessel quand il a expliqué à plusieurs reprises, dans l'émission de l'ami de Sarko, que ce dernier était définitivement le plus mauvais président que la France ait eu...
deux-trois moments de dignes indignations, avec le Petit Journal de Yann Barthès, qui font penser que certains gladiateurs ne se soumettront jamais à la loi du panem et circum des nouveaux média ....
Le mur du çon, cher au canard, est franchi avec tous les poncifs qui font le charme de la prose des petits bourgeaois qui se prennent pour des révolutionnaires : daube d'émission bobo, les débiles profonds du Gd Journal (dans un propos aussi creux l'injure est vénielle), "la star" boboifiée (décidément le vocabulaire manque bobo, boboifié), pipole plus des considérations sur des questions idiotes... Tout cela donc en quelques secondes... RIDICULE !
PS Ce n'est pas parce que un sioniste parisien a jeté l'anathème qu'Hessel, juif allemand d'origine, est antisémite.
Mais qu'est ce qu'il est allé foutre la-bas ! on va finir par le voir chez Ducker !
Pour le reste, je vous laisse à vos âneries !
Sauf erreur, ma remarque acerbe sur un zapping qui permet de voir quasiment l'émission, la personne visée y répond ; un peu maso d'ailleurs puisqu'il a été visionner la rediffusion.
Sauf erreur, encore, je n'ai jamais écrit que le "Grand Journal" serait "une émission de gauche" (sic). Ni même le "Petit journal".
Alors pour les çonneries, cher M'sieu Clomani, vous êtes le maître...
Portez-vous bien !
J'avais analysé hativement vos écrits : vous y défendiez le Grand Journal traitant ceux qui le critiquent de faux révolutionnaires.
Tout le monde sait que vous êtes PS, que vous aimez le PS, que vous défendez le PS, que vous faites partie du PS, etc PS... et j'en conclus que le PS aime bien Le Grand Journal. Quant à moi, la pseudo-révolutionnaire que je suis est rebutée par les niaiseries et les méchancetés qui y sont déballées... j'ai cessé de regarder cette émission depuis la rentrée.
Et puis vous pouvez écrire connerie, je n'aime pas vos artifices qu'ils soient graphiques ou hypocrites. Appelons un cul un cul, un con un con, un chat un chat.
Et à mon avis, les gens ne sont pas si bêtes. Leur indignation dépasse la "haine de Sarkozy", véhiculée justement par ces mêmes journalistes (facile, maintenant qu'il n'est plus vraiment dangereux). Il a fait son sale boulot.
Sarkozy n'est qu'un pantin, au service de. Et il sera remplacé en 2012 par un autre. DSK, sans doute, mis en avant comme par hasard par tous les journaux de droite. Et ça aussi les gens le savent.
Hessel n'est pas une icône, il donne un message, "ne baissez pas les bras, investissez-vous, prenez part aux décisions", et ça, ça parle aux gens. Et c'est tant mieux. Dans son livre (tu l'as lu ?) il ne parle pas de ses choix électoraux. Qui le regardent.
Pour finir, tu as parfaitement le droit de te poser toutes les questions que tu veux à ce sujet. Je pense qu'il y a d'autres questions autrement plus importantes.
Non, ça parle à toi, et d'une manière qui t'es propre ; au-delà de ça, "les gens", je ne sais pas qui c'est, et je me dis qu'il ne vaut mieux pas fantasmer, encore moins ramener à moi, ce qu'"ils" pensent.
Il se trouve que l'"indignation" en général, c'est flou, et tout le monde a envie de se donner une posture positive d'indigné - ça peut être autant par narcissisme personnel que parce qu'on veut y croire, on veut avoir des raisons d'espérer - est-ce que ça veut dire pour autant que c'est véritable, c'est une autre paire de manche.
Que recouvre le phénomène Hessel dans ces conditions (au-delà de son simple choix électoral personnel, je le répète, tu reste fixé là-dessus, or ce dont je parle est plus vaste que cela, je parle de la réalité de l'adhésion autour de Hessel), hé bien il faut se poser la question, plutôt que de rester sur de fausses évidences - "les gens" ça leur parle".
Et dans ce fil de commentaires, il me semble que ça soulève des interrogations tout sauf anodines, puisque il est discuté au fond de la possibilité du politique, ou de ce que veut dire un engagement à gauche (ce qui n'est pas si clair du tout) ; il va bien y avoir plein de "gens" qui vont voter DSK (ou Aubry, etc.)...
En tout état de cause, que j'ai raison ou pas dans ce que j'avance ici ne change pas que Hessel devienne une icône du moment où il est impossible pour DS de critiquer le phénomène qui se déroule autour de cet homme sans que soient poussés des cris d'orfraie. Si en plus tu considères qu'il y a des questions plus importantes, c'est d'autant moins compréhensible...
- pourquoi d'"infréquentable" en novembre, Hessel est-il devenu l'"icone" des bobos ?
Peut-être parce que "les gens" à la place desquels tu sembles t'exprimer, ont acheté son petit opuscule.
- pourquoi l'ont-ils acheté ?
Peut-être parce qu'il répondait à quelques unes de leurs interrogations, à leur malaise...
Quant au côté "politique" que tu abordes, encore faudrait-il définir ce qui est politique et ce qui ne l'est pas. Alors je vais moi-même définir deux politiques : celle avec un grand P qui est "la préoccupation de la chose publique", celle des idées... et celle avec un petit p qui est ce que les bobos du Grand Journal croient pratiquer alors qu'ils ne font que les guignols, tout autant que ce que les invités politiques avec un petit pet viennent distiller à longueur d'autopromotion et de dégommage de la partie adverse.
La politique avec un petit pet, pour moi, c'est Morano, Valls, Ségo, Depardieu, Sarkozy, et les autres, tous ceux qui font du buzz...
La politique avec un grand P, c'est Emmanuel Todd (qui n'est jamais invité au Grand Journal), Hessel qui dénonce le manque d'indignation actuel, l'ouvrier des Conti même s'il s'est fait récupérer par le show biz (oublié son nom). et le bouquin "les quais de Ouistreham" qui a été un best seller ! Ca voudrait dire que les "gens" sont tout sauf les cons auxquels ces gogos du Grand Journal croient s'adresser...
Et puis, hier soir, ils rattrapaient leur retard vacancier, alors que d'habitude, ils sont là pour les "promotions" cinoche, chanson et autres trucs qui se vendent et s'achètent... pas pour des idées !
Peut-être parce que les bobos sont les premiers a aimer se voir comme des "indignés".
Peut-être parce que le phénomène Hessel est aussi un phénomène bobo avant que Hessel soit invité dans des émissions bobos - précisément pour cette raison.
Peut-être que l'"indignation", c'est un truc trop flou, que chacun récupère à son compte en voyant midi à sa porte.
Peut-être que l'indignation, dans le contexte actuel, n'est vu que et seulement comme indignation aux faits les plus marquants de la politique de Sarkozy - d'où l'adhésion réjouie des bobos de gauche "indignés".
Peut-être que vous identifiez trop "les gens" à votre propre ressenti des choses (et ce n'est donc pas moi qui parle à la place des gens) et au sens que vous donnez à "indignation".
Et, comme le disait hier une @sinaute, s'indigner n'est pas un programme politique... c'est juste une façon de faire de la politique, de s'intéresser à la chose publique...
Arrête de voir l'indignation comme une solution... vois-la comme un point de départ.
C'est bien ce dont je parlais !
Toi tu l'as acheté, Gavroche aussi, très bien.
Mais manifestement JF Launay aussi...
Et les gens de Désirs d'Avenir, apparemment aussi - ils kiffent Hessel à mort (là, là, ou là...).
Bref, "les gens", c'est qui "les gens" ?
"S'intéresser à la chose publique", par exemple, qui te dis que c'est pas des gens qui s'intéressent déjà à des choses publiques qui justement se complaise à lire en Hessel une confirmation, une sorte de labellisation par une figure noble par excellence, de ce à quoi ils s'intéressent ?
Au minimum, on peut se poser la question.
Je crois vraiment que vous (avec Gavroche) êtes un peu trop obnubilées par la Noble Vertu Cardinale d'Indignation, et que du coup, vous voyez un peu trop vite dans ce succès d'Hessel ce que vous avez envie d'y voir. Que vous deux, personnellement, considériez votre propre engagement comme précieux est une chose ; mais, d'une part, vous n'avez aucun besoin de Hessel pour le faire (vous pouvez donc laisser DS critiquer le phénomène autour du livre en toute quiétude), et d'autre part, ne perdez surtout pas votre sens critique envers un phénomène par le seul fait qu'il entre en résonance avec ce qui vous est précieux et fondamental.
Pour les journalistes, et pour toi aussi, on dirait, tout tourne autour de 2012. Et des sacro saintes élections. Même si tu affirmes que je suis seule à être restée fixée sur cette question.
Tu prétends que plein de gens vont voter DSK ou Aubry. Peut-être. Mais je n'en suis pas si sûre. A mon avis, (et c'est déjà la tendance), beaucoup de gens vont s'abstenir.
La preuve, en Grèce :
DSK et la démocratie
Comme quoi, même au PS... ;-))
Et enfin pour finir, Clo a raison. Les journalistes méprisent profondément leur public. Ils sont sûrs d'avoir affaire à des bachibouzouks... Je ne regarde jamais le Grand Journal (rien que le titre montre à quel point ces gens se sentent au-dessus de la mêlée). C'est sans doute pour ça qu'il y a de moins en moins de téléspectateurs, et que les journaux papier se cassent la gueule.
Et Stéphane Hessel a au moins ce mérite. Il parle de la politique avec un grand P. Il parle de bien public. Pour lui, l'indignation n'est pas une fin, mais un moyen.
Extraits de son livre, et pas de ses interviews :
"Les responsables politiques, économiques, intellectuels, et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie."
"Quand quelque chose vous indigne, alors on devient militant, fort et engagé."
"La pire des attitudes est l'indifférence, dire "je n'y peux rien, je me débrouille". En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain. Une des composantes indispensables : la faculté d'indignation, et l'engagement qui en est la conséquence."
Non pas pour moi, tu fais un contresens : j'essaie d'analyser un peu le phénomène autour d'Hessel, et j'y trouve beaucoup de gens pour qui tout tourne autour de 2012 - à commencer par Hessel lui-même. C'est différent.
Sinon, les trois citations auraient pu être prononcées par à peu près n'importe quel homme ou femme politique français.
Du reste, Sarkozy a dit des choses ressemblant très fortement à la citation sur les marchés financiers.
Ce n'est pas d'indignation dont on manque.
Qui dit, par contre, qu'il faudrait nationaliser les banques ?
Comme dit très justement l'auteur du billet mis en lien par Archer, "L’époque croulait sous les indignations, et on avait le sentiment que c’était le manque de débouchés rationnels, de solutions, de perspectives claires à ces indignations qui était patent et problématique".
La synthèse que je pourrais en retirer, est que oui, nous sommes des êtres humains, oui nous pensons et agissons différemment, mais qu'en final notre essence et nos aspirations sont les mêmes.
En écrivant ça, je dis tout et je dis rien, exactement tel que je me sens, un tout, un rien, dans un tout, un rien...
C'était pour dire....rien du tout..
Dingue!
On y sent comme une forme de rancoeur devant un indéniable succès de ce "vieux" monsieur.
Hessel n'est pas "raide dans ses bottes" comme certain(s) sur ce site, hein ? DS...
Mais c'est un homme de conviction, et ferme dans les principes, une nouvelle fois ré-affirmés, d'une réelle démocratie.
Il ne s'en est jamais départi ( ceci pour les quelques ignorants, errant dans nos forums...).
Et, en effet, affubler d'une kechia-turban (mal fichu votre ajout photoboutique, faut un peu de savoir-faire !) quelqu'un qui exprime VOTRE liberté, et avec une belle verdeur, eh bien, cela ne vous grandit pas.
Pas question de vous auto-censurer ? Et de vous draper là-dedans comme on ferme le rideau du théâtre...pour ne pas renier les "principes" d'@si !
mais, quand on se trompe à ce point-là, il n'y a aucun "déshonneur" à se déjuger.
C'est même à ça qu'on reconnaît........... l'honnêteté, dans les actes comme dans les "âmes".
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Je vais vous dire ce que je comprends de cette chronique.
Elle me semble née du sentiment ambivalent de voir Stéphane Hessel promu tout d'un coup icône éphémère de fin d'année, par deux éminents médias en ligne (Rue89 et Mediapart), et d'autres non moins éminents médias traditionnels (couverture de Libé, et encore aujourd'hui double page dans Le Monde).
Sentiment ambivalent, parce que d'une part, nous ne pouvons qu'avoir de la sympathie pour le discours et le personnage de Hessel. Ce site est né de l'indignation de l'exclusion d'une émission de télévision. Il se nourrit chaque jour depuis trois ans de l'indignation de son équipe, devant l'injustice, la tromperie, le mensonge, et les astuces multiformes des médias pour les taire ou les cacher. Sans doute, pour moi, si j'y réfléchis, l'indignation est-elle un état passager, et une matière première, davantage qu'un objectif. Notre but, ici, n'est pas de vous donner des raisons de vous indigner: elles sont innombrables, et d'autres font ça très bien. Il est davantage de vous donner les moyens de trier entre ces raisons, et de vous permettre ensuite de raisonner sur vos indignations, de reprendre le pouvoir sur elles, de ne pas les laisser vous submerger, et de les transformer éventuellement en "autre chose". Cela dit, je préfère des gens indignés, à des gens qui ne s'indignent de rien. L'indignation, si elle est une étape, est une étape indispensable.
Mais si je parlais d'ambivalence, c'est pour une autre raison. Nous sommes ainsi faits, sur ce site, que dès que nous voyons un consensus, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander quels malentendus, quelles ambiguités il dissimule. Le consensus nous électrise et nous énerve, quel qu'il soit. C'est plus fort que nous. C'est ce réflexe, quasi génétique, devant l'indignomanie de la Saint Sylvestre, que traduisait aussi le petit texte de notre envoyé spécial (outre que je le soupçonne enfin, tout bêtement, d'avoir voulu chercher un prétexte pour mettre en ligne la vidéo parodique de Mediapart, en effet très réussie).
A l'évidence, cette chronique du Sarkozistan n'épuise pas le sujet, qui s'annonce comme incontournable dans l'année qui vient. Année que je nous souhaite à tous pleine d'indignations...fécondes.
Oh que oui ! le plus tôt serait le mieux.
:-((
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Je pense que j'ai besoin d'un break là, pas vous ?
Ben c'est bien ce qu'on lui reproche, d'être raccord avec le grand vide ...
Parce que critiquer Sarko, c'est tellement facile (surtout maintenant qu'il est totalement dans les choux) pis tellement rigolo de lui coller un turban sur la tronche ... Plutôt que d'analyser LOPSSI, la casse des services publics. Tout ce qui nous pend au nez, avec ou sans Sarko.
Pendant qu'on rigole on ne pense plus. On n'analyse plus.
On oublie que Sarko n'est qu'un pantin, au milieu de tous les autres.
Et mettre Stéphane Hessel sur le même plan que la clique des politiques et des journalistes aux ordres, effectivement c'est à gerber.
Très bien. Je le note dans mon carnet des indignations.
:-(
Mettre dans le même sac les politicards de tout poil qui vous donnent de la matière, et ceux qui luttent VRAIMENT contre cet ordre des choses, dont je constate de jour en jour, que vous faites partie intrinsèque, relève d'un amalgame révélateur.
Si cela vous rend fier de votre site, il indique le niveau où est rendu @si.
Cela d'autant plus que c'est signé... valeureusement... impersonnel. Pardon, la rédaction, c'est-à-dire personne, du flou, du vague.
Un seul mot : bravo-stan.
Quelle dérision, et quelle désillusion.
Mais maintenant on sait d' où vous parlez, c'est clair.
Pourquoi pas "boucher de Mauthausen", tant qu'on y est ? Tout ce qui est excessif est insignifiant...
Il est vrai qu'@si signifie « arrêt sur images » et que Stéphane Hessel nous a épargné la collection des innombrables photos qui pourraient illustrer les 9 pages que vous avez ignorées. Mais comme le dit votre A PROPOS D'@SI
Le site élargit le champ d’intervention de l’ancienne émission : tous les médias sont désormais concernés, et plus seulement la télévision. Par ailleurs, dans certains domaines (critique littéraire, économie) le site ne se contente plus de critiquer les médias existants, mais entreprend ponctuellement de suppléer à leurs carences, en produisant des articles et des émissions qui lui semblent faire défaut dans l'offre existante.
Cet article manquait effectivement dans la presse nationale française, mais ,indiscutablement, il mérite d'être classé dans celle du Sarkozistan.
Oui Mr Hessel a l'indignation douce, oui ce n'est pas un révolutionnaire, et alors... au moins il dit les choses et plutôt bien et il suggère quelque pistes pour changer les choses !
On peut passer son temps à critiquer, commenter, parler doctement et cyniquement du pouvoir en place et du Sarkozistan... mais à un moment il faut peut-être également proposer, donner des directions... certes ce n'est pas le rôle et la mission de Arrêt sur Image.
Qu'est ce qui vous gêne dans le discours de Mr Hessel ? Que contrairement à Crise au Sarkozistan, son bouquin on en parle dans les médias institutionnelles ? C'est de ce fait forcément une tare ? Soupçon de complicité, de récupération ?
J'ai le sentiment que ce petit article est plutôt dicté par "l'obligation" de se démarquer et de critiquer.
Dommage, en tout cas le petit livre de Mr Hessel, fait beaucoup de bien et nourrit la réflexion... tiens c'est peut-être une piste pour crise au Sarkozistan tome 2 ... un peu de hauteur et de réflexion !
Peut-être aurait-il pu nous raconter quelques trucs intéressants. Si on l'avait invité. Mais je comprends aujourd'hui pourquoi vous ne l'inviterez pas. On peut rigoler gentiment avec des gugusses en turban (un peu éculé, depuis le temps) mais de là à poser les bonnes questions...
Il aurait pu nous en raconter, Monsieur Hessel, du plus intéressant en tous cas que ce qu'on lit ici ces derniers temps.
Et notamment le présent article, limite méprisant :
- "le chef des Indignés"...
- "rien de très original"
etc...
Mais aussi d'une mauvaise foi confondante :
Dans son allocution, Stéphane Hessel n'espère pas seulement des "dirigeants ayant une vision claire et encourageante", il parle aussi de réclamer une répartition plus équitable des biens communs, de la complicité des politiques avec les grands patrons... Qui au "Sarkosistan", comme vous dites, tient un tel discours ? Mélenchon, peut-être, avec son troupeau d'affreux bachi-bouzouks qui viennent polluer les forums. Plus pour longtemps, rassurez-vous.
Stéphane Hessel cite Susan George, Edgar Morin et Claude Alphandéry. Sûrement trop intello pour le Asi nouvelle mouture, n'est-ce-pas.
Bonne année à toute l'équipe !
Ce sont les seuls voeux qui me vont au coeur.
D'autres choses à dire sur le contenu, mais non,
[large]BON REVEILLON LA REDACTION, BONNE FIN 2010, BON DEBUT 2011.
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Et au fond de l'indignation, la résignation?
Par pur esprit de contradiction, j'ai finalement choisi "la mémoire courte" de Cassou écrit en 1953 environ, qui trainait d'occasion dans une librairie, au lieu du Hessel, dans le genre petit livre :-). Plus dur à lire car il dépasse largement les 20 pages, mais instructif. On peut le commander à 1€48 livraison comprise, on se demande comment c'est possible, et c'est là que les libraires peuvent se faire du soucis, plus qu'à cause du sarkosistan.