Mai 68, ou mai 40 ?
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Lors de son discours du 28 avril, devant l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre a exprimé son agacement devant les commentateurs-donneurs de leçons qui savaient, à chaque instant, ce qu’il aurait fallu faire. Comme on le comprend !
Pour auta(...)
P… !
On avait une super équipe de costs killers… On pouvait tout leur demander, supprimer l’ISF, pérenniser le CICE, casser le droit du travail, réduire les services publics à l’état de zombies 2.0, casser le système de retraite par répartition…
Ils ét(...)
"mais est-ce qu'il est possible de faire beaucoup mieux... ?"
Votre question est (trop?) sympa. Nous raconter que les masques sont inutiles et que d'ailleurs on est trop cons pour s'en servir, pour masquer que des masques, ben yen a pas... et tout le (...)
Derniers commentaires
Bonjour,
J’ai l’impression que ce qui nous nous menace aujourd’hui (peut-être plus à la manière de 1940 que de celle de 1968), ce n’est plus la certitude d’une récession économique mais potentiellement un effondrement de l’autorité de l’Etat. Entendons par là non pas seulement la perte de crédit de ce gouvernement de brutes, de menteur-ses et d’incapables, ni même des structures monarchisantes de la Ve République, mais de l’ensemble des entités censées incarner une sorte de volonté commune (Etat et gouvernement donc, assemblées, régions, communes, etc.)… Et même pour un gauchistes comme moi, je ne suis pas certain que ce soit une bonne nouvelle.
Comme on doit s’attendre à un deuxième confinement (fin juin, début juillet ?), après l’échec programmé de l’opération annoncée la semaine prochaine et la nouvelle panique sanitaire qui va s’en suivre, je m’interroge sérieusement sur la capacité du corps social dans son ensemble à respecter le retour aux consignes si contraignantes (bien que justifiées du strict point de vue de la santé publique) émises par des institutions à ce point discréditées. Qu’espérer : un putsch des professionnel-les de santé ?
«La prière n'a pas forcément besoin de lieu de rassemblement» : Castaner choque de nombreux croyants
Les gens ne comprennent décidément rien à la start-up nation !
Faites vos messes au Carrefour Market.
il y a une chose qui me réconforte devant la piteuse façon dont sont traités par exemple les approvisionnements en masques et autres étranges décisions du gouvernement Français
et mon réconfort vient des USA, du Brésil ou du Mexique, le Royaume Uni ayant été mis KO au point de ne pouvoir plus prendre de décision qui serait malencontreuse
Par chacune de leur déclaration, le fakeur qui siège à la Maison Orange et son Pompeo de secrétaire d'état nous rendent presque normaux et sympathiques nos dirigeants nationaux
Interview très intéressante permettant d'éclaire le débat.
Un intervenant potentiel pour Arrêt sur Images ?
https://www.youtube.com/watch?v=4MqArCjrkmI&feature=youtu.be
Un détail, mais bon ... l’enseignante de l’émission géniale de jeudi est professeur des écoles, pas institutrice.
J’avais prévenu : c’est un détail.
Est ce que quelqu'un peut m'éclairer sur ces histoires de non quarantaines pour les personnes de l'EU? Les francais vont etre restreint dans leur déplacement à une centaines de kilomètre mais pour ceux qui viennent des autre pays européen c'est open bar? pas de restriction aux frontières? Les marchandises et les chauffeurs passent la frontiére sans contrôle?
Autres "arnaques" avec soutien politique :
- Les compagnies aériennes comme Easyjet qui ont annulé des vols en mars, ont proposé des changements de dates gratuits suivis d'annulations, et qui tablent sur une décision de l'UE de classer le Covid en catastrophe exceptionnelle pour ne pas payer les indemnisations dues (250€ par annulation) ni les frais de séjour à l'étranger (hébergement etc.). Même pas de remboursement, simplement au mieux un changement gratuit pour des vols qui ne seront pas assurés, ou un "voucher" dont la valeur est inconnue.
- Airfrance qui reçoit des crédits de 7 milliards mais qui offre des vols aux français coincés à l'étranger entre 150 et 300 euros.
- les assurances voyage comme Visa qui n'assurent rien
- les assurances pour les entrepreneurs qui n'assurent rien
- etc.
Cher Daniel,
Merci pour votre chronique si pertinente. A titre personnel, je préférerais mai 68 à mai 40, ne serait-ce que pour rompre avec la phraséologie militaire dont notre président, qui aime tant se regarder en train de faire face à l'histoire, a jugé bon d'affubler sa première allocution télévisuelle. Mais le problème, avec mai 68, c'est juin 68.
Bien cordialement,
SC
Bonjour Daniel,
Juste un petit détail (c'est un peu ma marotte, ce détail) pas sur le fond mais sur la forme.
Comme nombre de personne, vous semblez confondre l'anarchie et le chaos. Cela ne semble peut être pas grand chose, mais ce glissement sémantique (un peu semblable a celui fait pour Mani et le Manichéisme) ne sert qu'a marginaliser une idée en la faisant passer pour le contraire de ce qu'elle est. En effet, l'anarchie s'apparente plus à une forme d'ordre absolue, ce qui, vous en conviendrez, est à l'opposé du sens que vous lui donnez dans votre chronique.
Ce glissement sémantique est actée maintenant par les dictionnaires, ce qui (suis-je paranoïaque ?) ne peut être un hasard, mais je me fais un devoir, fétu de paille dans la tempête, à essayer de corriger quand je le peux cette erreur manifeste, en espérant que ma modeste contribution change un tout petit peu cette pratique.
Et comme le dit une petite carte postale achetée au musée de l'huile d'olive et de l'anarchie (sis a Castagneto Carducci, Toscane, Italie, ils sont forts ces italiens !) : L'Anarchie, c'est la démocratie prise au sérieux !
Cordialement
Quand on voit la maniere dont Macron a voulu transformer la "journee internationale des travailleurs" en "fete du travail", on se sent plus en mai 1941 qu'en mai 1940.
Je penche pour 1939, une époque où les "spécialistes "de la chose militaire auraient envahi les plateaux de télévision . Mais mai 1940 a donné toute leur valeur à ces interventions. Espérons qu'il n'en sera pas de même en mai 2020.
Le Français a été humilié, méprisé,enfantilisé (chamailleries ),bousculé,verbalisé,violenté(contrôles musclés de la milice).
Le Régime en place mérite une vraie réponse et sans sommation. Le Français sera-t-il à la hauteur ?
« les quelques soixante feuillets de préconisations sanitaires imposées pour la réouverture des écoles sont tout simplement inapplicables ». Mais avec la proposition d’Aurore Bergé : « Nous proposerons une adaptation de la législation pour effectivement protéger les maires pénalement mais aussi toutes les personnes dépositaires d’une mission de service public dans le cadre des opérations de déconfinement. Des propositions que je porterai avec LAREM » à défaut de protection sanitaire, la protection juridique serait bien assurée.
Ca chauffe pour eux... Même Thomas Legrand, ce matin, s'est permis ce que j'imaginais impossible pour ce valet macroniste... il a osé critiquer la gestion des masques -entre autres- et le centralisme de l'Etat ! Fichtre ! Etonnant non ?
1er mai 1940
Nous recevons des nouvelles fragmentées et contradictoires. Il en résulte à l'évidence qu'on nous prépare un vilain réveil pour dans quelques jours.
Maurice Garçon - Journal 1939-1945
P… !
On avait une super équipe de costs killers… On pouvait tout leur demander, supprimer l’ISF, pérenniser le CICE, casser le droit du travail, réduire les services publics à l’état de zombies 2.0, casser le système de retraite par répartition…
Ils étaient géniaux pour mentir et détruire le langage : ils fermaient des classes « pour sauver l’école », fermaient des gares « pour sauver la SNCF », ils supprimaient des lits « pour sauver l’hôpital », ils interdisaient les manifestations au nom de « la sécurité des manifestants »…
Les médias applaudissaient et les dividendes ont explosé mais… patatras, un virus s’est invité !
Alors nos super tueurs de coûts et du sens des mots on fait ce qu’ils savent faire le mieux : supprimer des libertés, casser, mentir…
Ils ont confiné tout le monde « pour les protéger de l’épidémie »… Du jour au lendemain, ils ont cloué les avions au sol, fermé les écoles, les commerces, les bistrots, remisé les trains et les métros …
…Et plongé l’économie et la société dans un coma artificiel !
Mais demander à un costs killer de faire repartir l’économie et la société… autant demander à un démolisseur de reconstruire un immeuble effondré.
P… ! ... dur, dur…
Quelqu’un un jour dira qu’il y a un problème avec l’Île-de-France ou on continue comme d’habitude, à faire semblant que l’aménagement du territoire français est OK ?
De mon point de vue, il a été clair que lorsqu’il fut inévitable que la Région Parisienne serait confinée le 16 mars, décision a été prise de confiner toute la France. D’où le résultat étrange pour beaucoup de faire leurs sorties dans le pâté de maisons de leur village.
Bon, on ne peut que constater que lutter contre une pandémie en IdF est un casse-tête insoluble.
Il est urgent de procéder à la répartition plus harmonieuse de la population.
La concentration en IdF n’arrange que le patronat et les gouvernements. Nous on en a marre de faire 2h40 de transports en commun tous les jours, de vivre dans un petit logement moisi. Pendant que les villes moyennes ont été dévitalisées.
Avant l’épidémie, le télétravail était trop compliqué, qu’ils disaient, les patrons. Et maintenant, Valérie Pécresse ordonne de télétravailler. Hu hu !
D'une comparaison franco-italienne....
Pourquoi à situation égale les choses se passent-elles mieux en Italie au niveau de la gestion par l'Etat de cette crise?
Les deux pays se ressemblent face au corona: même fermetures de lits dans les hôpitaux depuis une quinzaine d'année, même incurie vis-à-vis de la santé, même déclassement lié à l'euro d'après une étude allemande de 2019 que cite Todd dans son dernier bouquin.
Mais en Italie, un taux de confiance élevé par rapport au gouvernement, une acceptation de la situation, malgré les grincements des commerçants et la surenchère folle de la ligue et du berlusconisme moribond. Un chef du gouvernement écouté, apprécié majoritairement, qui fait des discours limpides pour annoncer le déconfinement, et qui ne prend pas 1 heures en circonvolutions pour le dire. Et une écoute des experts scientifiques: exemple: les écoles reprennent en SEPTEMBRE, par demi groupes, sans tortiller du cul. Point (je deviens vulgaire, mais c'est à la hauteur de mon exaspération).
Pourquoi cette différence? grâce au décrié populisme décrié par les belles-âmes comme un stigmate infamant. En effet, Macron et le Mouvement 5 étoiles, même combat: une profonde vague de dégagisme leur a permis d'arriver au pouvoir, en profitant de l'effondrement des partis de droite et de gauche de gouvernement et du vide ainsi créé.
Mais avec une différence de taille: le Macronisme est une création de l'élite stato-financière pour reparler comme Todd. Qui l'a soutenu? Les grosses fortunes liées aux commandes d'Etat ou aux concessions d'Etat (type Drahi, Bouygue et cie) et les hauts cadres de l'appareil d'Etat, dont Blanquer est la figure type. La sociologie du gouvernement et des députés REM est à ce titre éclairante: malgré la diversité de genre et d'origines, une grande homogénéité sociale, la plus grande depuis les débuts de la Vème république. Du coup ça ne pense pas, ça croit pouvoir jouer au chefaillon à tous les niveaux de l'administration à l'instar du type qui est tout en haut, et ça croit pouvoir mener un pays selon des logiques managériales qui lui sont étrangères, et ça se casse la gueule.
Alors qu'en Italie, le mouvement 5 étoiles a beau être bourré de défaut, avoir un fonctionnement baroque, avoir été allié un coup avec la ligue un coup avec le centre-gauche en faisant donc tourner la tête aux analystes, les choses se passent mieux (ou moins mal) car le régime est parlementaire et donc les réflexes sont davantage à la discussion et non au caporalisme et surtout les dirigeants ont beaucoup plus de capteurs dans la société civiles, car ils en sont issus. La sociologie du mouvement 5 étoiles est une sociologie de jeunes gens diplômés mais tenus à l'écart de l'appareil d'Etat par les anciens partis qui se l'étaient accaparé. Du coup ces jeunes gens formés ont exprimé leur colère par le vote pour le mouvement 5 étoiles qu'ils ont construits. A la différence du macronisme, c'est un mouvement qui part de la base. Ils arrivent au pouvoir en étant dirigé par des personnes éloignées des intérêts des grands groupes financiers et de l'appareil d'Etat : Giuseppe Conte était prof dans une faculté périphérique, Luigi di Maio fils de petits commerçants napolitains. Et la morgue de l'élite à l'égard du mouvement 5 étoiles se donnait à lire de manière magnifique l'année dernière lorsque Matteo Renzi se foutait de la gueule de di Maio car il ne maîtrisait pas parfaitement l'imparfait du subjonctif.
Et tout ceci fait que Conte, même si sa gestion est loin d'être parfaite, a pris conscience bien plus tôt de la situation, a pris les bonnes mesures très tôt, ne lance pas d'indications contradictoires et a su créer un consensus autours de sa gestion de la crise.
Tout ceci n'est pas lié aux qualités intrinsèques des personnes mais au système politique qui a permis l'ouverture à une certaine diversité sociale, là ou nos institutions se sont rigidifiées autour de l'infrastructure de l'appareil d'Etat qui se crispe et qui est complètement déconnecté du monde réel des gens comme vous et moi.
Du coup, la France aura intérêt dans le monde d'après à repenser ses institutions et vive un certain populisme décrié par les bonnes âmes dirigeantes et médiatiques qui n'ont fait que reproduire et accentuer le système qu'ils tiennent à protéger car ils en vivent
Bon bah puisqu'ils veulent qu'on aille bosser dans des conditions pourries, restons un mois de plus à la maison?
La chronique pose la question de la responsabilité évoquée dans le billet politique de France culture ce matin :
https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-politique/le-billet-politique-du-lundi-04-mai-2020
Pour moi la question est : est-ce que cela pourrait se passer différemment avec le déconfinement ? Le gouvernement s'y prend très mal, mais est-ce qu'il est possible de faire beaucoup mieux... ?
Pendant ce temps, au 20 h de la chaîne d'état n°2, on nous apprend que les méchants du jour sont les Toulousains qui pratiquent un auto-déconfinement anticipé.
Ensuite, c'est avec une mine réjouie que le présentateur nous annonce la dernière innovation en matière de contrôle de la population : le chien renifleur, spécialement dressé pour détecter les personnes contaminées par le Covid 19. Et pour nous démontrer qu'il ne faut surtout pas s'inquiéter, on nous montre des pompiers et des médecins ravis (la police, cet autre meilleur ami de l'homme va également être dotée de ces quadrupèdes, mais comme cette profession est désormais honnie, on nous épargne la présence de l'un de ses représentants).
Drones, tonfa, LBD, grenades, chiens, traçage, banalisation du flicage à tous les étages.
Mais puisqu'on vous dit que c'est pour votre bien.
Tous dans la rue comme en mai 68, mais pensez à respecter la distanciation physique.
Et les gestes barricades face aux CRS.
Bon article...Ça commence vraiment à sentir le roussi...
Réponse du GVT: <<hé bien, on va vous distribuer des pince-nez...Gratuits...>>
Lors de son discours du 28 avril, devant l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre a exprimé son agacement devant les commentateurs-donneurs de leçons qui savaient, à chaque instant, ce qu’il aurait fallu faire. Comme on le comprend !
Pour autant, le pouvoir a-t-il les mains si blanches ?
Au début de la crise, on a bien senti que la première grille de lecture, ce n’était pas « Que ferait un véritable homme d’Etat ? », mais plutôt « Quelle incidence pour ma réélection ? ».
Assez vite, à défaut de vaccin, il est apparu que la panoplie de défense était limitée : masques, tests, confinement. Certains pays disposaient de l’ensemble et ont pu moduler les actions.
En France, ni masques, ni tests, et on aurait pu traiter les citoyens en adultes et le dire clairement. Au lieu de cela, des stratégies ambigües et contournées
1. La communication.
On se croirait dans la Belle Hélène d’Offenbach : l’augure de Jupiter, l’augure de Vénus.
La parole tombe d’en haut. Le seul pays dit démocratique où il n’y a pas eu de vraies conférences de presse, avec questions des journalistes.
2. Les masques
On a eu droit aux clowneries de la porte-parole du gouvernement : « Le masque, je ne sais pas le mettre » Ce qui sous entend : « Si, moi, je n’y arrive pas, vous, les bouseux, n’y pensez même pas. » Et d’ailleurs, ajoute-t-elle : « Le masque, ça ne sert à rien ».
Alors, la Nation, sans rien dire, a fait savoir qu’il n’y avait rien à attendre de ce pouvoir. Qu’avec une machine à coudre, on pouvait donner des leçons de sens de l’Etat. Et les citoyennes et citoyens ont commencé à fabriquer des masques.
Grandeur et noblesse de celles et ceux, si peu considérés, qui, pourtant, vont tenir le pays debout, appliquant, à leur façon, la devise des comtes de Chalon, puis des rois des Pays-Bas : « Je maintiendrai ».
3. Les tests
Devant la pénurie, dès le 15 mars, les laboratoires vétérinaires départementaux, ainsi que les laboratoires de recherche se portent volontaires pour proposer leurs services, au prix d’une simple adaptation de la réglementation. Il faudra plus d’un mois d’insistance avant les premières mises en œuvre. Elles prendront, parfois, la forme d’une réquisition préfectorale.
Réquisitionner des volontaires, un oxymore à la française. Ou un spasme d’autoritarisme.
4. Le confinement
Les mesures prises paraissent fondées, dans l’esprit des dirigeants, sur l’idée que les citoyens ne seront pas à la hauteur.
Aucune confiance dans le civisme, le sens des responsabilités, l’initiative des citoyens.
Ce gisement est totalement délaissé, au profit de mesures répressives.
Un contrôle tatillon des attestations de déplacement. Et une frénésie policière pour provoquer, avec des motifs absurdes de contravention. Une volonté manifeste d’humilier et de sidérer.
Et quand ils sont pris la main dans le sac…
Par exemple le recours devant le Conseil d’Etat de la Fédération des Usagers de la Bicyclette Notamment contre un tweet, orné de pictogrammes, du Ministère de l’Intérieur proclamant l’interdiction du vélo loisir.
Aucune base légale et injonction du Conseil d’Etat au ministre d’abjurer son erreur.
Le ministère s’exécute, mais ne peut s’empêcher d’être relaps, en rappelant, au passage, son argumentaire spécieux : « Les restrictions de temps et de distance imposées par le décret privent ,en principe, d’intérêt l’usage de la bicyclette pour un déplacement exclusivement motivé par l’activité physique individuelle et ,dans un tel cas, le risque plus important de commission d’une infraction liée au dépassement de la distance autorisée doit conduire, tout en rappelant la possibilité juridique d’utiliser la bicyclette pour tout motif de déplacement, à en dissuader l’usage au titre de l’activité physique ».
C’est d’un tel mépris pour les citoyens qui seraient, selon le ministre, incapables d’intégrer les contraintes du décret et d’en gérer le cahier des charges. Ou qui n’auraient pas l’idée de déterminer, sur un plan, la zone autorisée autour de leur domicile. Et oublieraient de freiner en arrivant au bout de la rue.
C’est vraiment ce qu’il pense ou c’est juste de la provoc ? On ne sait pas ce qui est le pire.
La volonté de réprimer, on la retrouve, par contagion, dans les exécutifs locaux.
Le maire de Nice, Estrosi, nous fait comprendre qu’il n’y a pas que la moto, dans la vie.
Il y a aussi Foucault. Pas Jean-Pierre, mais Michel : surveiller et punir.
Il faut l’entendre détailler, avec gourmandise, l’arsenal dont il dispose : police nationale, police municipale, drones, contraventions, récidives, délits, amendes, prison.
En ces temps de confinement, tout le monde n’a pas un grand logement et un jardin.
Est-ce trop demander un peu de bienveillance, d’empathie, voire d’indulgence ?
Un proverbe attribué à la Chine dit : « Celui qui ne sait pas sourire ne devrait pas ouvrir boutique ».
Mais que dire des politiques. Est-ce bien raisonnable de faire de la politique quand on n’aime pas les gens ?
Faut-il leur répondre, comme Pialat : « Vous ne nous aimez pas. Cela tombe bien, nous non plus. ».
Est-ce qu’ils vont finir par se fourrer dans le crane qu’ils ne sont pas nos chefs, mais seulement nos représentants.
En ces temps difficiles, ils croient que nous ne sommes pas à la hauteur. En réalité, c’est tout l’inverse : ILS NE NOUS MERITENT PAS.
" Puisque ces évènements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs " ( E. Macron d'après J. Cocteau )
Les deux mon Capitaine.
Encore que la comparaison avec 40 est abusive : je ne vois pas que des millions de français soient jetés sur les routes en abandonnant tout derrière eux.
Encore que le parallèle avec 68 est audacieuse : le CAC 40 va tout faire (il a la mainmise sur la police) pour le statu quo sociale et il est donc peu probable que la Rue ait la possibilité de faire bouger quoi que ce soit.
Aucun mon Capitaine !
"5000 forces de sécurité"... Qu'est-ce donc que ce vocabulaire castanérien ?
La langue française ne dispose-t-elle pas de suffisamment de termes pour désigner ces gens : policiers, gendarmes, flics, poulets, bleus, roussins, cognes... et plus récemment robocops ?
Permettez-moi simplement de vous signaler que, surtout à l' écrit, on dit rouvrir et non réouvrir, bien qu'on dise réouverture. Cela dit, j'ai bien aimé votre article !
Isabelle
Oui ! Je vois cette faute partout depuis un moment.
Depuis le 13 avril peut-être ? ;)
En fait, depuis des années, ce qui indique vraissemblablment une évolution du langage plus qu'une faute, je suis désolé pour vous. :)
Et les accents circonflexes baladeurs, vous les mettez aussi sur le compte d'une évolution de la langue écrite ? :-)
Tout dépend ce que vous entendez pas "baladeur", si vous parlez du fait qu'on ne les mettent pas assez souvent par rapport à la norme, oui, d'une volonté de faire coller le code écrit à la langue parlé. Un peu comme la disparition des "i" "d'aigneau" et "montaigne" alors que celui d'"oignon" est resté après qu'on n'utilisent plus "ign" mais "gn".
Il y a un débat sur cet usage, je retranscris l'entrée du dictionnaire en ligne CNTRL :
Réouvrir, verbe trans.a) Ouvrir de nouveau. Synon. rouvrir.La porte du petit salon, non plus, n'avait pas été fermée ou avait été réouverte (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 101).Il est évidemment peu logique que l'on dise rouvrir alors que l'on ne dit pas rouverture, et que l'on dise réouverture alors que l'on ne dit pas réouvrir. Mais cet illogisme est trop bien ancré dans l'usage pour qu'on puisse le supprimer. On condamnera donc réouvrir, réouvert (Dupré1972).b) [Corresp. à supra B] C'est le fond de toute la fameuse querelle du romantisme, dont le débat réouvert aujourd'hui par Barrès n'est, au reste, qu'un épisode (Massis, Jugements, 1923, p. 277).Le conseil est sans influence aucune sur ces interruptions comme sur la convocation du parlement. Sa position subordonnée se reflète dans le fait (...) qu'il obéit aux convocations du bureau de l'Assemblée nationale (...) réouvrant la session (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 407).
Accessoirement, il me semble qu'à l'oral (et une langue est avant tout orale), c'est réouvrir qui s'est imposé sur rouvrir.