Martin Winckler, culture séries
Censure par le doublage, présélection politiquement correcte: la diffusion des séries américaines en France révèle comment nos chaînes nationales ont parfois le sentiment de devoir "éduquer le peuple" et le protéger du réel. C'est en tous cas l'avis de Martin Winckler, qui étudie depuis vingt ans notre façon de consommer des séries. Toutes ces prochaines semaines, Rafik Djoumi ira à la rencontre d'autres spécialistes de la "culture séries", scénaristes, réalisateurs, fins connaisseurs, à la découverte de séries connues ou moins connues, et surtout du rapport qui nous lie à elles. Suite... @u prochain épisode.
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Derniers commentaires
« Le cinéma va-t-il mourir de la série télé? »
C'est le sujet de l'émission : « Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert » http://www.franceinter.fr/emission-pendant-les-travaux-le-cinema-reste-ouvert-le-cinema-va-t-il-mourir-de-la-serie-tele du samedi 06 juillet 2013 12h-14h.
L'émission n'a pas encore eu lieu à l'heure de mon commentaire, je vais donc commencer d'écouter en espérant que le titre soit ironique et provocateur...
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5473
http://www.dailymotion.com/video/x108q77_true-stories-star-trek_webcam
http://www.arte.tv/guide/fr/047545-001/true-stories
un ministère de la culture, le dépôt légal, la BNF, les chaînes hertziennes-productrices de cinéma, les 3 ou 4 plus grands groupes mondiaux d'édition du livre, et j'en oublie.
Aux States, ce sont les cablo-opérateurs qui décident et quand on veut des abonnés, on essaie de rendre un vrai service [s]de divertissement[/s] culturel.
canal+ semble est la seul qui tente et pourquoi? Car elle dispose des même atout que les groupes américains, c'est à dire un quasi monopole sur les bouquets satellite et une grosse position hégémonique sur la tv à péage ce qui lui donne des rentrées d’argent phénoménales ainsi qu'une connection très importante avec le cinéma.
mais bon tout est dit quand M WincKler avoue son américanophilie sans borne au début de l’interview lui empêchant de voir la différence entre les sociétés US et françaises qui sont primordiales pour comprendre l'état de la création dans c'est deux pays.
D'autant plus que les USA n'ont pas le poids de milles ans d'histoire et donc qu'il n'existe pas de sous culture populaire américaine car il n'y a pas de très longue antériorité créative hormis européenne (en partant de l’Amérique occidentalo centrée) ce qui pousse les français à faire la distinction entre culture classique et le reste, les américains ne peuvent pas faire aussi facilement cette distinction et donc ont tout à réinventer, l'exemple de la critique sociale est intéressante car Zola, Maupassant, Hugo et les autres ont déjà tous dis il y a surement des réactualisations intéressantes à faire mais point de géants littéraires écrasants sur ce point aux USA.
l’Amérique reste le contient "vierge" ou qui aime s'imaginer comme tel, le syndrome nouveau monde ce qui pousse à dépasser des codes qui de toutes façons n'existe pas chez eux et cela non pas par absence de conservatisme mais bien pour des causes historiques qu'est la relative jeunesse du pays et de leur refus d'une part importante des américains d'une "certaine vieille culture européenne"
et non la société française n'est pas moins créative (on à l'impression d'entendre ces pourfendeur de la France sois disant archaïque qui sont souvent "bizarrement" des gens souvent porté vers la "droite" lbérale var oui tout est politique)
Pourtant je pense que pour lutter contre celui-ci il faut de la régulation intelligente (vous commencez à voir ou je veux en venir?) et particulièrement étatique (en supposant que celui-ci est démocratique), pourquoi cette vision ne s'appliquerai pas aux médias.
C'est pour ça que bien que je n'appel pas à la censure loin de là je pense cependant que la totale liberté d'expression américaine tel qu'elle est exprimée dans la tv (fille de l'ultra libéralisme) n'est pas plus seine que son total inverse, les images et les mots ont un impacts et ce n'est pas les respecter que de se le cacher d'autant plus qu'ils sont enrobés sous les atours du divertissement,
la propagande est reconnue comme phénomène je ne vois pas pourquoi le corollaire que cela sous entend sur la puissance des images et des messages n'est pas avoué dans cette émission.
Les pays cités en exemples par M Wicnkler reste parmi les plus imprégnés de violence réelle et imagés (tueurs en séries, forte ségrégation social, pauvreté de masse etc...)
Pour rappel il est normal de voir des téléfilms anglais critiqués le modèle social anglais car ils portent en lui plus de stigmates que le modèle français idem pour le système juridique américain très critiqués dans les séries US pour son coté très marchandage point de ça en France, tout cela pour dire qu'il existe des raisons culturelles contingentes aux pays de production.
Par contre je pense sincèrement qu'il existe bel et bien un problème série TV en France mais je ne suis pas non plus pour l'apologie du créateur tout puissant qui peut s'extirper des responsabilités sociales, M Bohler aurai énormément à dire là dessus, d'autant plus que les américains sont parmi les premiers à avoir compris l'importance de l'étude des images et de leur résultante sur le comportement humain, je rappel que c'est le pays de la pub et donc nier le pourquoi de certaine restriction françaises c'est aussi ne pas bien comprendre les comportements humains, pour faire dans point godwin gras je dirais que même les nazi peuvent faire rire ce n'est pas pour autant que l'idéologie ne transparaît pas.
L'apologie des séries oui mais, pas celle de la toute puissance créatrice qui transparaît trop chez Rafik, les "entrepreneurs" (PDG, boursicoteurs etc...) qui ravages ce monde se prévalent de la même créativité et du même droit de toute puissance libératrice quitte à eux aussi passer au dessus des conventions sociales.
Ca fait un bail qu'on a pas eu de nouvelle émission :-(
Petite requete perso : une émission pour analyser "Fringe", qui vient de s'arrêter?
Juste pour dire : cette émission est vraiment excellente, Rafik la mène très bien, je ne connais pas d'équivalent à la télé ou sur l'internet francophone avec un vrai discours analytique sur les séries télé. Par exemple, j'ai toujours été conscient de la médiocrité des doublages en français de la plupart des séries américaines, mais je ne me doutais pas qu'il y avait une telle censure derrière ces doublages.
Un vrai plaisir de la visionner.
Merci à Rafik Djoumi pour la qualité de ses interviews.
Merci à @si pour le "temps de parole" (Martin Winkler semble tellement heureux d'en avoir eu autant pour parler de ce sujet).
Merci à Martin Winkler pour l'éclairage passionnant et illustré sur l'histoire de la série Télé, US et française.
Je viens de passer une heure super-intéressante...
Je vais donc de ce pas regarder le second épisode qu'il nous propose ce week-end et je m'en réjouis d'avance!
J'attends avec impatience l'intervention du CSA.
Un lien proposant une théorie expliquant les différences culturelles qu'ils existent entre l'imaginaire collectif des sociétés méditerranéennes comme la France et les société de type nordique comme les sociétés anglo-saxonnes (Grande Bretagne cas à part) qui se traduit donc dans notre façon de faire de la fiction.
L'attirance pour le contre-héros (le double maléfique) et non l'anti-héros dans la sociologie américaine et cette obsession de la dualité humaine (bien/mal) sans nuance.
Ce qui pour nous nous semble hautement subversif n'est en fait que la traduction de cette vision (pour moi) tronqué du monde et de la société hérité d'une civilisation non pas des cités mais des espaces naturelles sauvages et des petites communautés.
On découvre en fin de compte que les civilisations nordiques sont bien plus animistes que celles de traditions greco-latines qui ont embrassées le christianisme jusqu’à faire corps avec son idéologie humaniste (dans le sens premier du terme) et l'exceptionnalité humaine, alors que les nordiques eux ont gardés cette vision plus animal de l'homme.
Le cas britannique est très intéressant car bien plus "greco-latinisé" que le model de type germanico-nordique des USA ce qui les poussent à faire des séries avec une approche plus socialisante (façon bourdieusienne) que le modèle manichéen américain et donc de mon point de vu plus intéressante sans pour autant sacrifier le fantastique et l'imaginaire.
Je n'idéalise pas pour autant la fiction française qui reste bien trop sclérosée dans une approche trop gentillette de la vie de tous les jours le rôle de critique sociale étant dévolu à d'autres médias culturels comme la littérature où le cinéma ce qui donne souvent des histoires plates simples chroniques de la vie tous les jours (plus belle la Vie) ou bêtes comptines (Joséphine ange gardien...).
Au USA la force des séries c'est d'être adossées à la puissance du cinéma US en France la série pâtit du manque d'investissement du monde cinématographique dans ce média même si il y'a eu des précédents plus ou moins heureux, d'autant plus que nos séries sont fait dans une vision très monopolistique de la TV, TF1 écrasant la France (plus grande chaîne d'Europe) par son audience c'est sa vision très "particulière" qui nous est transmise, Canal+ elle étant plus dans la tradition américaine des chaines payantes aux gros moyens et ayant un public bien ciblés et ayant choisie de s'y inscrire elle peut se permettre certaines extravagances ce qui n'est pas le cas de TF1 , France TV, M6 qui jouent du consensus ce qui ne pousse pas à l'initiative en matière de fiction.
Quant au cinéma américain, la création est loin d'y être aussi libre qu'il veut bien le dire. Les gros producteurs veulent ratisser le plus large possible et empêchent les scénaristes de glisser le moindre élément clivant dans leurs films, ce qui donne au final un bon nombre de fictions insipides.
Bref, la supériorité créative des Etats-Unis et leur liberté de parole est à relativiser (ce qui n'empêche pas qu'ils produisent effectivement d'excellentes séries !)
C'est quelque chose qu'on ne retrouve absolument pas du coté britannique, par exemple dans les comédies de Graham Linehan (Father Ted, Black Books...), au service pour le coup de l'humour absurde et non du prechi-precha, avec des personnages totalement crapuleux (les pretres Ted et Jack dans Father Ted, Bernard Black dans black books) et qu'on essaye pas à tout prix de rendre attachant, et plus generalement des discours beaucoup plus subtils et une vraie critique sociale dans les séries "sérieuses" (je conseille vivement la vision des deux courtes séries "This is England" situés quelques années après le film ('86 et '88); et aussi des premieres saisons de "Shameless", la version originale evidemment).
merci de m'avoir laissé parlé sans me couper pendant
+ d'une heure et on ne s'ennuie pas une seule minute;
émission intéressante
" les scénaristes n'ont pas le droit d'écrire en France"
je crois mr Winckler, il m'a l'air tout à fait crédible;
liberté, égalité, fraternité ... aie ça en prend un coup;
je comprends pourquoi je n'arrive plus à regarder la télé;
que pense mr Winckler de la série "+ belle la vie " ?
On sent toutefois une certaine retenue au début: Rafik Djoumi semble vouloir laisser le plus d'espace possible à l'invité, quitte à s'effacer un peu trop, et Martin Winckler semble se demander comment il va être mangé avant de se relâcher. Après, on sent bien son savoir encyclopédique sur les séries, et du coup, ça part un peu dans tous les sens: certains sujets sont annoncés sans être vraiment abordés, d'autres abandonnés en cours de route, d'autres encore surgissent d'un coup! Mais au moins, c'est spontané et plaisant, même si un fil conducteur plus net aurait peut-être aidé à faire progresser l'émission. On comprend toutefois cet aspect foisonnant et décousu de Martin Winckler à la fin, avec ses remerciements que j'ai trouvés assez émouvants pour ma part.
J'attends la suite des émissions "Au prochain épisode" avec impatience, et j'espère revoir peut-être Martin Winckler dans un autre numéro, sur un sujet plus ciblé, avec d'autres participants.
Sinon, j'espère aussi qu'il y aura un numéro sur les animés, américains et/ou japonais: on pourrait reparler écriture, production, diffusion (légale ou pas), public etc. Et si vous allez du côté japonais, pourquoi pas un cross avec Judith sur la sérialisation papier avec le manga (édition dite en crise en ce moment, au Japon et en France, avec la question du scantrad sous-jacente).
En tout cas merci encore pour ce travail et cette belle émission!
D'où viennent ces abrutis qui décident de tout dans notre pays ? par quelles perversions de notre culture ont t-ils pu arriver à occuper des postes aussi importants ?
On retrouve cet abrutissement dans tous les corps hiérarchiquement dominants, la politique, l'industrie, l'administration, les médias, etc .... Cela conduit à notre dépérissement aussi bien culturel que économique qui a trouvé son paroxysme dans le Sarkozysme.
Et pourtant, comme les Etats Unis, la France est un pays bourré de paradoxes ou se côtoient en grand nombre les pires imbéciles que l'espèce humaine ait pu produire et de purs génies profitant à fond de leur liberté de penser et de créer sans aucune soumission.
On peut garder encore quelques raisons d'espérer un réveil des consciences, car heureusement, il existe encore un tissus solide d'insoumis, d'innovateurs et d'aventurier qui résiste à cette miasme dominante ...
Le retour de Rafik : génial
Inviter Martin Winckler : je suis fan !
Mais pour le reste, il faut TOUT revoir avant la 2e : Rafik et Winckler passe leur temps à s'échanger rhubarbe et séné et à porter de grands discours généraux. Ca passe pour la première (une sorte de leçon inaugurale) mais il va vite falloir se mettre au boulot !
Deux regrets néanmoins :
- que vous n'ayez pas songé à établir un conducteur, un petit cadre qui aurait permis d'approfondir les sujets abordés et d'organiser un peu l'interview thématiquement, au lieu d'une discussion à bâtons rompus.
- que n'ayez pas songé à faire un entretien de 2h30 prévoyant à l'avance une diffusion en deux parties. Franchement, un entretien avec Winkler sur ce sujet, ça méritait bien une bonne heure supplémentaire étant donné la vastesse, la grandité, et l'amplitation du sujet (surtout sans angle préalable).
je suis entierement d'accord avec l'invité, d'autant que je travaille dans ce type de milieu, et c'est d'ailleurs pour ça que je m'en vais, tout comme l'invité, aux etats unis...
Je veux une emission sur Larry David (Seinfeld + Curb Your Enthusiasm), au moins. Si on parle de mise en abime dans les séries télé c'est quand meme lui qu'il faut citer, non?
Pour les sous titres dvd, j'ai rarement regardé et en VF et en VO donc pas vraiment pu comparer sauf une fois j'ai regardé en VO ST d'un DVD et j'ai lu un dialogue ou la psy parlait de physicien et ça n'avait aucun sens dans le contexte alors qu'en fait en VO c'était "physician" c'est a dire médecin.
Mais il est évident qu'il est atteint d'américanophilie aigüe, et qu'il ne jure que par le cinéma made in USA (en salles et donc aussi TV).
Il est assez clair que c'est aussi le cas de Martin Winkler.
Or l'américanisation patente de nos modes de vie passe très puissamment par le vecteur culturel ; il serait bon d'y penser aussi en parlant de films et de séries.
Par pitié, pas de logo OTAN sur vos émissions...
[Je précise que je suis un passionné de langue anglaise, et que je peste très souvent contre les sous-titrages approximatifs].
bravo
Par contre, il y a un petit enfant qui joue avec la caméra (zoom, tremblement...), pensez à l'éloigner...
Ce n'est aucunement la faute des adaptateurs (auteurs de la VF), qui s'ils avaient le choix resteraient fidèles à l'oeuvre originale, mais celle des chaînes, qui imposent que tel ou tel thème ne soit pas abordable, ou qu'on ne puisse pas utiliser tel ou tel vocable "choquant", ou "incompréhensible pour les pauvres spectateurs".
Une fois qu'un auteur a rendu son adaptation, il n'a pas de droit de regard sur les modifs qui seront effectuées, notament sur le tas, lors de l'enregistrement.
Pour finir, si la stérilisation des dialogues atteint de telles proportions, c'est aussi parce que les studios de doublages font une pré-censure afin de ne rien soumettre qui pourrait gêner la chaîne, à laquelle s'ajoute la pré-censure du DA, qui ne veut pas avoir à faire de retakes.
Résultats : certaines séries bien punchy deviennent de belles merdes bien lisses.
Aaaaah!!!! Seinfeld...... Ma série préférée avec Fawlty towers....
Ce premier opus était très intéressant.
Gardez le cap!!!
A propos du comportement des chaînes, je pense qu'il serait utile de jeter un œil du coté de la chaine Nolife qui mets un point d'honneur depuis sa création en 2007 a 1- ne jamais faire de doublage 2- laisser sa chance aux gens.
Cela se retrouve tant dans leurs émissions que dans les (web)séries qu'elle choisie de diffuser. C'est ainsi qu'on a pu voir apparaître de Flander's company (qui suit dans un premier temps le DRH d'une entreprise de super vilain puis la vie de la boite elle-même), Noob (retrace les aventures de joueurs de MMORPG vu depuis le jeu) ou Le visiteur du futur (la vie chamboulé d'un jeune qui se trouve contacté par un voyageur temporel tentant de modifier le futur apocalyptique par effet papillon).
Ce genre de série amateur, au pitch farfelu mais à l'audace claire n'aurait jamais eu la moindre chance sur d'autre canaux (à ma connaissance) et trouvent une chance la car, suivant le raisonnement de M Winckler, cette chaîne est de même genèse que les chaînes américaine : faite par et pour des passionné baignés dans cette culture.
Dommage qu'elle n' ait pas été évoquée.
J'étais suspendu au dialogue du début à la fin.
La mise en abîme m'a fait sourire:
- les entendre saluer l'audace des écrivains/producteurs d'oser le récit d'histoire à priori sans saveur/nouveauté pour leur audience en faisant le pari que l'originalité de l'approche narrative suffira à captiver l'audience (cf le passage sur Truffaut)
- aborder par cette émission un sujet (les séries américaines) que par inculture j'appréhende sans saveur/nouveauté, et me laisser captiver sur ce sujet avec ces deux bibliothèques vivantes conversant avec bonheur.
Merci à vous
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ni à moins de la part de Rafik Djoumi.
Bravo !
Et surtout pas de flous, Slobodan, parce que ça foutait tout le reste par terre... Je trouve vraiment que ça gâchait visuellement le déroulé des images.
Ce n'est pas fait pour Internet, ces flous artistiques. Et c'est vraiment dommage pour le reste, parce que l'idée y était, et qu'il faut continuer dans cette voie, sans flou....
Je sais que ce n'est pas l'avis de tout le monde...
Il ma tout l'air d'un mec bien.
En parcourant Médiapart, j'ai trouvé cette interview sur Daylimotion(en libre accès) et cet extrait de son bouquin "En souvenir d'André" (Editions P.O.L).
Je me demande si @rretsurimages et Médiapart se sont concertés pour "se partager" correctement Martin Winckler et éviter les doublons.
Il faut dire que l'invité est ce qu'on appelle "un bon client". Il a de la tchatche et sait parfaitement de quoi il parle
Sympa également : aucune rivalité, aucun compétition entre Rafik Djoumi (qui connait lui aussi parfaitement son sujet) et l'invité : renvoi de balles systématiquement dans la raquette, sans tentative de lob ou de passing shot.
Important aussi : dès qu'un nom est cité (titre de série ou personnage) une image apparait pour illustrer le propos (indispensable pour un béotien tel que moi).
Enfin : vocabulaire accessible à tous : Rafik et son invité ont su éviter le piège des termes tecniques et du langage de spécialistes.
J'espère que Rafik Djoumi arrivera a tenir ce niveau de qualité.
Et puis en regardant l'émission, je me rends compte qu'il s'agit du même personnage. C'est bien le Martin Winckler que je lisais sur la médecine, ici surtout : winckler's webzine
Allez y faire un tour, ça vaut le coup !
Une raison de plus d'être ravie par cette émission !
En revanche, il faut absolument faire un effort sur la réalisation et sur le cadre.
Je ne pense pas qu'il fallait faire l'économie d'une deuxième caméra, même pour cette émission "pilote". Les plans d'ensemble tournés en dehors de l'interview réelle remonté sur le son pour tenter un vague montage dynamique, c'est vraiment pas très classe, car on peut même voir que les mouvements de l'invité ne coincident pas avec les paroles...
Disons que comme souvent dans les émissions d'asi, on se demande pourquoi il n'est pas possible dans les applis ipad et iphone d'éteindre l'écran et de laisser tourner la bande son, tant l'image manque d'intérêt.
Voilà, je me doute que vous manquez de budget, mais je voulais faire la remarque malgré tout.
Une révélation parce que l'image que j'ai des séries en général est très liée à leur doublage, et je ne me doutais pas du quart de ce que j'ai appris.
A propos de doublage, j'ai une question, quelqu'un ici aura peut-être la réponse :
Comment se fait-il que le doublage de la version DVD des films étrangers soit quasi-systématiquement différente (et généralement exécrable) de la version cinéma ?
Je pense par exemple au dessin animé Kung-Fu Panda (que j'ai adoré, j'assume!), les dialogues ciné étaient savoureux, la version DVD est ignoble, d'un niveau culturel au ras des pâquerettes. C'est plus du tout le même film.
J'espère qu'on s'y intéressera aussi à diverses cultures et pas seulement aux matraquées anglo-américaines !
Bon démarrage en tous cas, les exemples de censure sont sidérants.
Super émission, ça faisait longtemps !
Lien ici. Désolé de vous imposer le phrasé gouleyant de JM Morandini. Il se trouve qu'elle défend précisément ce qu'elle considère être un renouveau de la série française (moins niaise, mieux scénarisée ?). Elle évoque également avec un certain brio ceux qui crient haro sur les séries françaises.
A-t-elle visionné l'émission ou est-ce un pur hasard ?
Concernant l'émission, et pour tenter d'être synthétique :
- Une interview menée avec un peu plus de contradiction aurait été appréciable
- Je me mets de côté quelques épisodes de "Les cinq dernière minutes" et de "Cold case" pour visionnage ultérieur, merci à M. Winckler pour ces suggestions donc
Il y aurait beaucoup à dire sur cette histoire d'édulcorer ou pas les dialogues. Pour ma part, je distingue les séries que j'ai vues étant jeune (époque Récré A2) et celles que je vois en VO depuis une dizaine d'années. Les "reboots" récents du dessin animé Cobra voient les personnages jurer. Hé bien, du fait d'avoir connu un Cobra fanfaron mais sans excès de langage, j'ai eu un peu de mal à m'y faire.
Aujourd'hui, je peux déterrer une saison d'une série classique de science-fiction (en VO donc), mais je suis plus circonspect sur les Columbo et autre Sherif, fais moi peur!. Ainsi, je n'ai pas vraiment le loisir de me rendre compte de la médiocrité éventuelle d'un doublage vu les années qui séparent le visionnage de la VF et de la VO. Je ne suis pas certain que des doublages foireux soient dramatiques quand on a 12 ans et qu'on bave plus sur les bolides que sur la truculence des allusions graveleuses, sans compter que pour transcrire en français les blagues de rue de Huggy-les-Bons-Tuyaux, il fallu s'accrocher à mon avis. Dommage que la série policière Hill Street Blues n'ait pas été évoquée, une des rares dotée d'une fibre sociale que j'ai pu apprécier sans distinction d'âge. A noter également pour les amateurs, la sortie l'année dernière de l'intégrale de la 4ème Dimension en Blu Ray, entièrement remastérisée.
Nonobstant, je concède que M. Winckler n'était probablement pas préparé (pour ne pas dire : pas disposé) à ce que sa présence inauguratrice sur le plateau tourne au débat contradictoire. Si je peux me permettre, son remerciement de fin sonne un peu comme un "merci Rafik de ne pas l'avoir trop ouverte pour me donner la réplique de manière superfétatoire lorsque je déclame ainsi, tous les tremblements". Le bonhomme m'a tout l'air d'être sur la défensive pendant plusieurs minutes (une petite pique déplacée à l'égard des socialistes quand il évoque l'annulation de son pèlerinage télévisuel à Reims), puis se détend légèrement en constatant que les répliques de Rafik lui permettent pour la plupart d'entre elles de rebondir sans encombre.
Un autre artifice de langage que j'ai relevé consiste à évoquer une autorité sur le monde de l'audiovisuel encore plus imposante, en la personne de Maurice Frydland. Figure tutélaire absente donc muette, dont on ne saura pas grand chose au final.
Petit aparté, son ébauche de scénario initial pour Dr. Fabien Cosma m'a fait penser au canular téléphonique de Lafesse, dans lequel ce dernier se fait passer pour une petite vieille, cherchant à faire intervenir un plombier au dernier étage d'une tour sans ascenseur.
Que le doublage adapte le texte , c'est possible mais franchement, perd on grand chose ?
Au fil des discussions, avec entre autres des interventions d'un insider bossant à France 5, le blâme retombe vraiment sur les chaînes et leurs responsables des programmes. A part Canal + (on peut citer Braquo, Engrenages, Pigalle, Mafiosa...), le conformisme et la non prise de risques est la norme. Tout projet sortant un peu des clous est envoyé ad patres, ils veulent du Louis la Brocante, de l'Instit, du Joséphine Ange Gardien, du Julie Lescault... Des trucs formatés, politiquement corrects, qui n'effraieront pas la ménagère de moins de 50 ans. Pour le reste, ils achètent à l'étranger des séries qui ont déjà cartonné, ça permet de présenter des contenus alternatifs, tout en évitant de prendre le moindre risque. Je connais des scénaristes qui ont présenté un projet de série sur les légendes françaises (bête du Gévaudan et autres), mais cela n'intéresse personne ma bonne dame.
Sinon ça fait plaisir une émission pareille, et j'ai hâte de voir les sujets suivants. Entendre Martin Winckler encenser Gilmore Girls, ça va me faire la journée (oui je suis un gars mais j'adore cette série).
Je ne comprends même pas qu'on puisse juger de la qualité d'interprétation des acteurs/actrices ou de la valeur d'une série si on regarde le tout doublé.
Une fois le pli pris, impossible de revenir en arrière, surtout de nos jours où le doublage a touché le fond niveau qualité... Sans parler du fond sonore sous-mixé, des voix (françaises) plates et désincarnées collées par dessus...
""Arret sur Image" : encore un autre média qui méprisait la fiction télé et qui maintenant retourne sa veste parce que c'est la mode...
Et c'est du vécu."
C'est moi ou ce mec a un certain passif avec Daniel?
A ouais, arretez avec le 4/3, une bonne fois pour toute...
Maïa, félicitations pour le petit bout, c'était une stratégie vraiment bien ficelée pour faire sortir Rafik de son trou.
Merci asi.
Je vais faire visionner cette émission à fiston, grand fan de séries devant l'éternel.
(qui me dira certainement: oh mais je sais tout ça, m'enfin bon).
À bien y réfléchir, le caviardage des séries américaines par TF1 est logique : c'est une chaîne manichéenne (ayant un point de vue policier sur le monde; et une tendance paternaliste selon Martin Winckler). Comment laisser dire à un personnage de série que la cigarette peut soigner un problème intestinal alors que la chaîne critique ce produit dans ses sujets de JT ? Il n'y a pas de place pour la nuance à TF1. Comme le dit Martin Winckler, il ne faut surtout pas faire réfléchir le téléspectateur (sinon son cerveau ne serait plus disponible pour les pubs).
Est-ce que TF1 caviarde aussi les sous-titres ? Comment expliquer que le service public diffuse moins de programmes en VO que TF1 ou M6 ? Dernier exemple en date : j'ai voulu regarder le 1er épisode de la saison 5 de The Wire sur France Ô samedi soir mais j'ai arrêté au bout de 30 secondes car il n'était proposé qu'en VF. Dommage, j'avais enfin rattrapé le wagon en marche. Retour à la case départ pour voir la dernière saison : le téléchargement (je sais, c'est mal). Tous les téléviseurs actuels sont capables d'afficher des programmes en version multilingue, et pourtant dans plus de 50 % des cas France Télévision n'utilise pas cette possibilité. À côté de cela, on a des hommes politiques qui déplorent le faible niveau des français en langues étrangères (souvent en ne citant que le cas de l'anglais). Y aurait-il un lobby des doubleurs (ayant plus d'influence au sein de France Télévision qu'ailleurs) ? Bizarre. Le faire ne leur coûterait à priori quasiment rien.
J'ai regardé pas mal de séries ces dernières années avec d'excellents scénarios (Soprano, The Wire, Firefly, etc) ou parfois qui se laissent juste regarder. J'ai regardé tout ça en VO, impossible de regarder la VF. Je ne supporte pas mais pourtant je comprends tout à fait l'adaptation de certains dialogues par les doubleurs/directeurs/etc. qui relèvent plus du culturel que de la censure selon moi.
Dans l'émission vous faite référence à la censure dans le nom de la cheffe de service dans Grey's appellé le nazi en VO et le tyran en VF. Il est fréquent en amérique du nord de ce traiter ainsi. Ce qui est inconcevable en Europe. L'image représenté n'est pas le même des 2 côtés de l'atlantique d'où l'adaptation des dialogues afin que le public français ressente la même chose que le public américain lors de l'énoncé du pseudo de la cheffe par un étudiant. Qui aurait compris ça en France sans connaitre la culture américaine ?
Je ne pense pas qu'il faille jeter la pierre trop vite au doubleur même si le cas de House est juste scandaleux. Peut-être le sujet d'une émission sur la difficulté d'adapter des dialogues américains à la France ?
L'idéal serait de la VOST avec explication culturel. Il m'arrive régulièrement de faire des recherches sur le net aucours d'un épisode, ne connaissant pas toute la culture américaine.
Alors pour l'émission elle même, vraiment superbe. Martin Winckler doit vraiment être homme à soulever des passions, à faire naître des vocations.
L'éclairage sur la culture américaine, sur les séries est - pour moi - novateur ; je me sens plus riche ce soir.
Merci à Rafik Djoumi et François Rose.... et à l'invité. Cela donne du peps.
Il n'y a pas de pouvoir plus illégitime que celui qui prétends protéger les gens contre eux mêmes.
Encore quelques réglages à effectuer sur la réal (l'autofocus sur les gros plans décentrés ne savait pas ou faire le point - l'invité ou les livres juste derrière - du coup ça n'arrêtais pas de changer le point, des panoramiques hasardeux, des plans de coupe parfois bizarres), et un peu d'assurance à acquérir pour Rafik, mais globalement c'est très prometteur.
Pis une émission sur les séries tv, c'est vraiment une super idée.
Après, on ressort de celle ci avec plus aucune illusion sur la production des séries françaises... si tant est qu'il nous en restait encore.
Comment ça fait plaisir!
(d'autant que j'étais à court de séries à regarder ce soir...)
et
"série Noire ", série TV de Grimbalt ( ici avec Malavoy d'après Daenincks )
Ça n'a rien à voir, un peu de concentration, svp.
Philippe Ogouz est président de La Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes (Adami/ADAMI) depuis 2005.
Ironie, honte... on ne sait pas trop quoi choisir.
http://hokuto.free.fr/ecrit.htm
Ken le Survivant, déjà au niveau de l'image c'était un peu n'importe quoi. On était 5 ou 6 , et très vite on s'est rendus compte que c'était franchement nazi. C'est-à-dire que... en même temps le CSA a porté plainte contre Dorothée en disant : "ce produit ne va pas, y'a des choses qu'il faut couper". Donc nous on a vu arriver les épisodes. Tant que c'était pas... enfin je me rappelle plus des phrases mais y'avait vraiment des trucs extrêmement violents.
En fait vous aviez les traductions littérales, en français, des épisodes . (Lanedune)
Oh bah oui. Le texte était japonais, nous on lisait que le français. Et puis les images... y'avait surtout des images où y'avait des croix gammées , y'avait des choses quand-même...
Ah ouais?? (Lanedune)
Oui oui. Ils ont coupé. Je vais vous dire pourquoi ils ont coupé. Quand on a vu ça, j'ai dit à Michel Salvas : moi et les autres on arrête le doublage de Ken le Survivant. On veut plus le faire. Nous on veut bien le faire mais à une condition : c'est qu'au montage les choses qui sont avec des croix gammées et des insignes nazies soient enlevées. En même temps le CSA a réagi, pas par nous, par hasard, parce qu'ils visionnent tout. Y'a des gens qui visionnent tout. Donc quand ils ont vu les images, ça s'adresse à un public de gosses quand-même. Donc quand ils ont vu les images, ils ont dit : " nous on est pas d'accord, il faut que vous coupiez, avant de faire doubler, les morceaux incriminés." Donc nous on a dit à Salvas : "nous ça nous gonfle de faire ce truc-là , c'est pas possible, y'a 100 épisodes, ou 150 je sais plus combien y'en avait. Alors voilà nous on te demande une chose : est-ce que tu acceptes que nous fassions ce que nous voulions?"
Et c'est là où justement le doublage de Ken le Survivant est différent des autres, c'est que les autres on suivait la traduction et ce qu'on nous disait de faire. Y'avait une traduction, c'était cartésien et puis c'était comme ça. Tandis que là c'était tellement..., et l'image qui nous intéressait assez peu, et l'histoire nous intéressait assez peu, c'était violent, violent, violent, violent. Donc j'ai dit à Salvas : "est-ce que tu es d'accord pour qu'on déconne?" C'est vraiment comme ça que c'est parti.
Vous vouliez désamorcer la violence en faisant un doublage délirant? (Moi)
Ouais. Voilà. Je me souviens de Luc Florian, Virigine Mérie, Patrick Messes, on était un groupe de 5-6 et ça va très loin... (début de rire) car je me souviens que... parce qu'on en doublait 5 ou 6 par jours... alors on faisait des concours :
Là on est tous pétés de rire
Attendez, parce vous allez voir ça va assez loin : on disait par exemple "tasse à café". Alors le premier qui réussit à placer dans le dialogue "tasse à café"... Alors c'était dément parce que d'un seul coup Ken arrivait : "non j'irai sur la planète, mais avant je prendrai une tasse de café". C'était à celui qui placerait le mot. Des conneries comme ça. Donc on est partis sur des trucs délirants. C'était presque de l'impro. Comme la bouche de ce dessin animé, c'est quand-même ce mouvement-là (imitation de mouvement de lèvre avec les doigts) : c'est pas un dessin animé élaboré où faut être très synchro. Donc là on a complètement déliré. Comme on avait l'habitude de faire ça, et qu'on était assez drôles dans la vie, alors on a déliré. Ca a donné des trucs... on ne les écoute ... parfois on les écoutait, parce qu'on écoute jamais : on n'écoutait pas, ni le japonais ni ce qu'on avait fait. Mais là on écoutait ce qu'on avait fait car on était MORTS de rire. On se disait : "mais c'est pas possible de dire des conneries pareilles !!".
Nous aussi!!!! (En choeur)
Dans notre tête on se disait : y'a un moment où là haut le patron ou Dorothée va dire : "Arrêtez vos conneries " et JA-MAIS. Et pourquoi ils ont jamais arrêté? Parce que ça avait un impact formidable sur les gosses. Sur les mômes qui regardaient ça. D'un seul coup ils avaient une autre écoute. Ils se disaient : "mais qu'est-ce que c'est que ce truc là?!" On n'a pas l'habitude d'entendre ce genre de choses. Et ils nous ont laissé carte blanche. Donc on a fait ça dans la foulée, voilà et toujours en improvisant. Et à la limite avant c'était très laborieux , très emmerdant de faire ça , et ensuite on avait plaisir à se retrouver parce qu'on savait qu'on allait déconner. Voilà.
Avec UN invité, histoire de ne surtout pas faire évoluer le ratio h/f désastreux d'@si...
Un historique, une explication de l'évolution des séries, une comparaison avec les séries françaises, avec des exemples dont les séries américaines sont cavardiées en Français à cause des traducteurs et des doubleurs.
Et on entrera dans le vif du sujet la prochaine fois.
En plus, le choix de l'intervenant, quelqu'un qui écrit sur le sujet, et qui a été en conditions de lui-même faire des séries du fait qu'il est scénariste, ça ne pouvait pas mieux aller.
Rafik manquait un peu d'assurance, mais l'exercice n'est pas des plus faciles, surtout la première fois.
Bravo, et bon vent à la série des séries d'@SI.
Les traducteurs et doubleurs ne font que satisfaire les demandes de leurs clients, les chaines
de télévision.
A noter que maintenant le problème est en voie de solution, la plupart des séries
étant diffusées en version multilingue (même sur TF1 et M6), l'on peut donc choisir
de les voir en VO avec ou sans sous-titres ou en VF.
des solutions ?
Ce pendant je suis de l'avis de la majorité, superbe cette émission, une expérience à continuer
petit bémol : j'aurai aimé que les quatre émissions soient proposés en page d'accueil au lieu de 3, dommage que l'émission "Au Source" ne soit plus apparent, j’espère qu'il ne faut pas y voire la fin de l'excellente émission de Maja
des solutions ?
apprendre l'anglais ;-)
Je parle sérieusement
Merci pour votre contribution
Je ne vois pas comment j'ai pu paraitre prétentieux comme le dit votre voisin du dessus, ni même énervé comme le dit tauraduboudin dessous.
gamma
Des conseils pour les gens qui, comme moi, ont toujours eut des problèmes pour apprendre cette langue ?
Pour les comédies américaines, je ne peux que vous conseiller de vous procurer les doublages canadien-français, plutôt que les doublages franco-français.
Sur certaines comédies Apatow (un producteur-réalisateur), j'ai poussé le vice jusqu'à comparer la version originale, la version française, et la version québécoise.
Et pour être honnête, je préfère même parfois la version québécoise.
D'une manière générale, l'accent reste encore perceptible, mais on l'entend vraiment à peine: notre concentration n'est pas détournée par l'accent comme elle pourrait l'être dans les imitations de Céline Dion par L.Gerra, par exemple. Certes, on arrive à entendre la provenance du doublage, mais il n'y a rien de caricatural, loin de là, et c'est même le plus souvent imperceptible.
Par contre, d'un point de vue littéraire, les images, les métaphores, et même les insultes sont quasi du mot à mot. Donc on est à la fois en terrain familier puisque tout le doublage est en français, mais en même temps, on sait qu'on est "ailleurs" puisque les lanières d'un sac à dos ne sont plus des "lanières" mais des "bretelles".
C'est à dire que même sans vous mettre à l'anglais, vous avez déjà une oreille, un lobe de votre cerveau qui est dors et déjà plongé dans la culture anglo-saxonne. Tout en restant à la portée de n'importe quel monolinguisme français.
Par exemple, chez les québécois, il y a l'insulte "trou de cul". Généralement plutôt prononcé "trou'd'cul". Littéralement, chez les américains, c'est "asshole". Et littéralement, chez nous, c'est "trou du cul". Et bien cela peut sembler anecdotique, mais pour moi, subjectivement, "trou'd'cul" et "trou du cul", ça ne signifie pas du tout la même chose.
J'ai tendance à penser que le "trou'd'cul" québécois est plus proche du "baltringue" de nos contrés que du "trou du cul" franco-français, parce-que dans "trou'd'cul", il y a une sémantique d'incapacité, d'incompétence et d'insignifiance alors que dans "trou du cul", il y a une sémantique certes de petitesse, mais plutôt axée sur le côté foireux, louvoyant, et hypocrite.
Sur ce genre de petit détail, on mesure bien la différence entre deux cultures, qui, choses assez rare et extraordinaire, parlent la même langue, mais pas tout à fait le même langage.
Et je vous promets que c'est quelque-chose de tout à fait délicieux et exquis que de se reconstruire un référentiel sémantique avec un doublage qui est à la fois familier et compréhensible, mais en même temps étranger et surprenant.
Je vous invite donc à voir une comédie Apatow. [s]Julia Roberts[/s] Judith Bernard a d'ailleurs confessé avoir apprécié quelques unes de ces productions, alors qu'elle était au demeurant, sans motivation extérieure, tout à fait rétive à l'idée de se fader une comédie graveleuse pour ado attardé, sexuellement immature.
De son propre aveu, il semblerait qu'elle ait découvert des comédies plus qu'appréciables.
Je pense que la proximité géographique des deux pays a favorisé une perméabilité culturelle. Aussi, l'esprit, l'humour, etc. d'une oeuvre américaine est bien mieux respectée par les doubleurs canadiens que par les doubleurs français. Et si par malheur, vous restez impénétrable aux charmes de la langue de Shakespeare, le premier pont qu'il vous est offert vers cette culture étrangère reste les traductions québécoises.
Donc Bruxelles et plusieurs langues à mon arc (oh le vantard !).
Il m'arrive aussi de fulminer au sujet des sous titres parfois aléatoires et risibles.
Où l'émission a-t-elle été tournée?
On sent toutefois une certaine retenue au début: Rafik Djoumi semble vouloir laisser le plus d'espace possible à l'invité, quitte à s'effacer un peu trop, et Martin Winckler semble se demander comment il va être mangé avant de se relâcher. Après, on sent bien son savoir encyclopédique sur les séries, et du coup, ça part un peu dans tous les sens: certains sujets sont annoncés sans être vraiment abordés, d'autres abandonnés en cours de route, d'autres encore surgissent d'un coup! Mais au moins, c'est spontané et plaisant, même si un fil conducteur plus net aurait peut-être aidé à faire progresser l'émission. On comprend toutefois cet aspect foisonnant et décousu de Martin Winckler à la fin, avec ses remerciements que j'ai trouvés assez émouvants pour ma part.
J'attends la suite des émissions "Au prochain épisode" avec impatience, et j'espère revoir peut-être Martin Winckler dans un autre numéro, sur un sujet plus ciblé, avec d'autres participants.
Sinon, j'espère aussi qu'il y aura un numéro sur les animés, américains et/ou japonais: on pourrait reparler écriture, production, diffusion (légale ou pas), public etc. Et si vous allez du côté japonais, pourquoi pas un cross avec Judith sur la sérialisation papier avec le manga (édition dite en crise en ce moment, au Japon et en France, avec la question du scantrad sous-jacente).
En tout cas merci encore pour ce travail et cette belle émission!
Je ne pourrai la regarder qu'un peu plus tard mais avoir Martin Winkler comme premier invité n'augure que du bon.