Michel Goya : "J'ai sous-estimé l'Ukraine, et surestimé les Russes"
A-t-on surestimé les forces russes ? Ou au contraire, les médias donnent-ils trop de poids à la résistance ukrainienne ? Michel Goya, ancien colonel de l'armée, historien, passe chaque jour des heures sur le plateau de BFMTV pour rendre lisible le conflit. Pour "Arrêt sur images", il revient sur quelques bluffs et emballements récents... et sur les enjeux et difficultés de sa tâche de consultant télé.
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Commentaires préférés des abonnés
Finalement ce que l'on sait, c'est que l'on ne sait pas grand chose. Surtout s'il n'y a qu'une seule source.
Mieux vaut éteindre la télé.
Merci ASI.
Michel Goya est un brillant historien et un excellent analyste même s'il s'est planté, comme tout le monde. Suivre Pascal Boniface, Jean-Dominique Merchet et M. Goya, voire Tylemans mais ce dernier détaille bcp les aspects tactiques e(...)
Michel Goya et es désastres de la guerre....
Derniers commentaires
Incroyable de voir comment le mythe de la "Grande Russie" ressort ici ou là, dans la capacité jusqu'à l'absurde (c'est-à-dire contre l'avis de 99% des experts de toute sorte) de vouloir croire en la toute-puissance de l'armée russe, puissance qui serait donc en fait bien cachée pour tromper son monde, bien fait pour les occidentaux....
Serait-ce le même mécanisme de même défiance absolue qu'on a vu poindre pendant les épisodes du Covid, pour venir raconter n'importe quoi médicalement parlant ?
Selon F
J'adore :-)
Pourtant c'est simple, c'est classique.
Notez que j’adopte la rhétorique de l’état de fait actuel.
Situation initiale
Concentration de troupe Ukrainienne dans le Donbass face aux Républiques, avec des lignes de défense successives.
Retenez que les deux Républiques (Frontières administratives) sont occupées à moitié par les troupes Ukrainiennes, les troupes révolutionnaires (de 2014) ayant buté sur la résistance des deux villes principales qui donnent leur nom aux Républiques.
Objectif Russes déclarés:
Libérer le Donbass
Dénazifier
Neutraliser l'Ukraine
Le seul objectif territorial revendiqué est le Donbass.
Les deux autres sont politiques.
Opérations militaires
Tenaille 1 - Resserrer l'entrée de l’entonnoir du Donbass - destruction des ressources logistiques et neutralisation des renforts potentiels
Tenaille 2 - Couper les forces ukrainiennes dans le Donbass du reste du pays.
Marteau - Avance des troupes des Républiques et des Russes vers les lignes de défense et réduction des poches.
Rien d'extraordinaire ni d'imprévisible.
Il y a juste que les "Experts" médiatique "Retraités de l'Armée" ont cru que les Russes se contenteraient d'avancer de front en rouleau compresseur (style USA).
Un petit détail qu'ils ne prenaient pas en compte, c'est que la dessous il y a(vait) des populations "Russes", russophones avec des familles de part et d'autre de la ligne de front; et des infrastructures nécessaires pour la remise en marche de la société. *
Avaient ils l'intention de le réaliser l'objectif territorial plus vite? Je n'en sais rien. Probablement, puisque un knockout au 3e round est toujours mieux q'une victoire aux points en 13 rounds.
Ont-il éprouvé des difficultés? Certainement. Aucune bataille ne se déroule jamais comme prévue.
L'Irak n'est pas une victoire US pour la bonne raison que l'objectif déclaré de la guerre n'a pas été atteint :-)
Vont ils attendre leur objectif territorial? Surement. Les troupes Ukrainiennes ne sont pas en mesure de s'y opposer.
Vont ils atteindre leurs objectifs politiques? Probablement seulement en partie. La dénazification de la partie Ouest étant simplement impossible.
La neutralisation de l'Ukraine sera probablement temporaire 10-15 ans.
Ce qui n'est pas un problème pour les Russes puisque le temps joue en leur faveur, les USA n'étant plus en mesure de contester quelque territoire que ce soit dans le monde, leur déglingue les mènera à s'occuper essentiellement de leur propres problèmes.
Quand aux Pays de l'UE, ils auront bien des chats à fouetter, entre les conséquences des "Sanctions" et les désaccords politiques (géographiques) entre les membres.
Blablater pour faire du spectacle et justifier ses émoluments à la télé est sans importance sur le terrain.
* Contrairement aux US qui commencent soigneusement par détruire aussi toutes les infrastructures civiles - eau, électricité, communication - dans les endroit qu'ils "libèrent".
Petit exemple qui illustre bien la difficulté de faire une analyse militaire en temps réel: l'armée Ukrainienne revendique d'avoir tué au moins 8 généraux russes, ce qui représente des pertes d'officiers généraux totalement disproportionnée. L'explication la plus logique serait que les Ukrainiens exagèrent... seulement, ces officiers sont nommés, donc s'ils ne sont pas morts, cela serait facile pour les Russes de démentir les Ukrainiens en montrant comme vivant les généraux annoncés comme morts. Cela accorde du crédit aux annonces ukrainiennes.
Maintenant, comment interpréter celà ? Est-ce parce que ces généraux sont forcés d'aller au front pour se faire obéir ? Que les pertes humaines russes sont sous-estimées ? Que les ukrainiens opèrent à l'arrière des lignes russes, ce qui leur permet de tuer des officiers loin du front ? Ou une autre explication ? Impossible de le savoir à l'heure actuelle. Et l'expliquer en 5 minutes sur un plateau télé, c'est effectivement mission impossible.
En lisant le mea culpa de Michel Goya, on a le sentiment d'écouter un spécialiste des sondages le soir d'une élection qui a totalement invalidé les publications des sondeurs. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à faire des prévisions d'une précision remarquable : "s'il y a des objectifs qui, pour eux, méritent d'être attaqués ailleurs, ils seront attaqués". L'inverse doit être vrai également !
Mais les interprétations sur la situation des forces russes autour de Kyiv est-elle la bonne ? Le but n'est-il pas double. Un, de fixer le gros des troupes ukrainiennes pour la défense de la capitale. Deux, de garder la menace d'attaque pour avoir un avantage dans les négociations. Il est tout de même peu probable que la Russie veuille prendre le contrôle de la ville à long terme. D'autant que, récemment, un ancien diplomate expliquait que les terrains conquis ne sont jamais les terrains conservés après un conflit.
A ce titre, cela vaut peut-être le coût de s'arrêter sur les commentaires sur Twitter de Scott Ritter, ancien officier américain ayant participé pour l'ONU aux opérations de contrôles des armes en Irak après la première guerre du Golfe.
En résumé, il explique que les troupes russes sont au nombre de 200 000 contre 600 000 côté ukrainien, qu'elles ont feint nombre d'attaques contre des objectifs qui ne les intéressent pas pour fixer les troupes ukrainiennes et, par exemple, les éloigner de Marioupol, et que le véritable but des troupes russes, pour le long terme, serait de "libérer" totalement les territoires séparatistes ainsi qu'un large couloir jusqu'à la Crimée.
Je n'ai pas d'éléments pour privilégier une analyse plutôt qu'une autre, mais celle de Scott Ritter, et de quelques autres commentateurs, me semble plus faire sens que les propos flous d'un Michel Goya.
Miam : ) merci de l'article !
Retrouver sur les journaux en ligne les experts des chaînes en continue ! On va finir hémiplégiques.
Michel Goya s'est planté comme tout le monde comme l'expose Alexandra Cagnard dans son émission sur RFI : Russie: la 2e armée du monde a-t-elle encore les moyens de ses ambitions en Ukraine ?
La guerre, c'est comme l'astrologie. Rien n'est certain mais tout le monde veut se rassurer comme il peut.Merci pour ce papier, @MauriceMda . Mais plein de questions me viennent.
Monsieur Goya vous a-t-il expliqué pourquoi il allait sur le plateau de BFMTV (BFMTV en tant que gros médias) ? Plus précisément, pourquoi il y passait autant de temps ?
Comme ça semble un travail long et régulier de sa part, est-il rémunéré par la BFMTV ?
Et aussi, proposez-vous un entretien avec lui parce qu'@si accorde du crédit à ses analyses ? Les spécialistes abondent sur les plateaux. Beaucoup semblent dispenser des choses censées, mais je dis ça au doigt mouillé.
Merci ASI.
Michel Goya est un brillant historien et un excellent analyste même s'il s'est planté, comme tout le monde. Suivre Pascal Boniface, Jean-Dominique Merchet et M. Goya, voire Tylemans mais ce dernier détaille bcp les aspects tactiques et matériels ce qui peut lasser, s'avère bien plus pertinent pour comprendre ce conflit et ses enjeux plutôt que nos médias enlisés dans le mauvais pathos.
Et ne parlons pas des délires atlantistes de certains, tel ARTE.
Zut, "Titelman" ou à peu près :-)
Michel Goya est un brillant historien et un excellent analyste même s'il s'est planté, comme tout le monde.
Tout le monde, vraiment ? Il me semblait bien pourtant avoir été averti des projets d'invasion russe en janvier/février...
Je parle des sources fiables, pas de gouvernements dont la vérité n'a jamais été la préoccupation première ni de prophètes de malheur qui se complaisent dans le malheur des autres. Si pour vous BHL ou le State Department sont des sources crédibles, désolé mais je ne partage pas votre point de vue.
Je préfère avoir eu tort avec Goya et Boniface que raison avec BHL, Goupil et Glucksmann.
Le truc, c'est de ne pas avoir "raison avec X, Y ou Z", mais d'apprécier la qualité des preuves qui nous étaient présentées. Et non de faire aveuglément confiance à quelqu'un.
Les préparatifs russes étaient documentés, à la fois par des images satellites et par de multiples vidéo/photos prises par des civils russes, qui montraient les importants mouvements de troupe et de matériel. Le fait que des unités habituellement stationnées dans l'Oural ou en Sibérie aient été positionnées proche de la frontière ukrainienne était aussi parlant. Et, comme le rappelait Michel Goya dans son blog, la mise en place de "banques de sang" par les Russes était un signe que la Russie se préparait aux combat.
Donc oui, au vu de ces éléments factuels (qui étaient disponibles dans les grands média), la conclusion était que la Russie projetait d'envahir l'Ukraine, ou du moins menaçait de le faire. La seule question pour laquelle il fallait "faire confiance" (sans pouvoir vérifier leurs dires) aux services de renseignements américains était date de l'attaque.
Et ceux qui croyaient que ce n'était qu'un coup de bluff de Poutine (comme Goya) connaissaient mal le bonhomme. Ceux qui étaient tellement convaincus que "l'agresseur, c'est l'OTAN" se sont aveuglés eux-même sur les intentions de la Russie en général et Poutine en particulier.
Donc non, ne dites pas que tout le monde s'est trompé. Les seuls qui se sont trompés, ce sont ceux qui , d'une certaine manière, le voulaient bien.
Michel Goya et es désastres de la guerre....
Finalement ce que l'on sait, c'est que l'on ne sait pas grand chose. Surtout s'il n'y a qu'une seule source.
Mieux vaut éteindre la télé.