Mortalité : les graphiques utiles... et les autres
Les représentations visuelles du nombre de décès liés au Covid-19 se sont multipliées dans les médias du monde entier. Mais ils sont loin de tous transmettre une information utile, surtout à mesure que l’épidémie évolue. Comment et pourquoi les infographistes, en particulier anglo-saxons, de loin les plus influents, ont-ils choisi l’échelle logarithmique, laissé de côté le nombre de morts par habitants, ou fini par adopter la statistique des "morts en excès" ?
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Enfin!
Comme j'ai dit plusieurs fois, c'est à la fin du match qu'on sait combien de buts ont été marqués. Et le plus sûr chiffre des morts du Covid est la différence entre une année/mois "normale" et une année/mois "Covid".
Point.
Que la victime a(...)
Excellent article, je me posais justement toutes ces questions. Merci !
Article particulièrement intéressant et qui révèle une fois de plus l’intérêt de savoir ce que l’on compte et comment on compte (Attention aux chiffres) !
Derniers commentaires
Libération persiste dans la maltraitance des chiffres et dans l'utilisation trompeuse des graphiques.
Dans un article du 4 mai, Libération titre "Morts par habitants : le rythme baisse en France, pas en Belgique ni aux Etats-Unis” avec un beau graphique qui montre, en effet, des courbes montantes pour ces deux pays. Malheureusement, ou heureusement dans ce cas, c’est faux.
Voici la courbe par million d’habitants pour les 7 derniers jours :
https://ourworldindata.org/grapher/daily-covid-deaths-per-million-7-day-average?country=CAN+FRA+ITA+KOR+ESP+SWE+GBR+USA+BEL
La Belgique est passée d’un taux de 28,77 morts par million d’habitants le 17 avril à 10,45 le 3 mai (date prise en compte par Libé). La courbe présente une chute vertigineuse. Alors que le graphique de Libé montre l'inverse.
Bien qu’il soit vrai que sur le total de morts rapporté à la population, la Belgique est en tête en Europe avec plus de 490 morts déclarés par million d’habitants. Quant la France est à plus de 300. Et la Suède, souvent brocardée pour son non confinement, reste très largement en-dessous à peine plus de 150. Et, pour l’instant, les États-Unis dépassent à peine les 120.
Ce qui permet à Libé de déclarer : "Quant aux Etats-Unis, leur démographie (plus de 300 millions d'habitants) aide à garder un ratio assez bas”. Cette phrase ne veut rien dire. Ce n’est pas parce qu’il y a plus d’habitants aux Etats-Unis que le ratio reste bas. Puisque le ratio est en relation… avec la taille de la population ! :-)
Puisque cette pandémie est plus sévère chez les plus anciens/vulnérables, ne risque-t-on pas d'avoir une vague de sous-mortalité après la vague de surmortalité ?
Encore merci de préciser que l'univers médiatique a été pollué de graphique sans a analyse de fond sur les méthodes de comptages. Ne faudrait-il pas également préciser que les foyers épidémiques et phénomènes de saturation sont très localisés et que donc comparer des moyennes nationales fait perdre cette information cruciale. Donc désinformer.
En complément de cet article, des graphiques avec des angles d'approche plutôt pertinents, mis à jour quotidiennement, et des réflexions lucides et dépassionnées sur l'épidémie:
Pas d'accord pour considérer que la mortalité par 100 000 habitants est un critère significatif à l'échelle des pays. Un critère certes mais pas le plus significatif. Il devrait être calculé par régions, mieux par départements et par villes de plus de 50 ou 100 000 habitants.
Ainsi on commencerait à avoir des représentations un peu plus interprétables (comparaisons entre villes-départements-régions de même taille en France et à l'étranger, etc...)
Personne ne peut expliquer pourquoi la Grèce a une mortalité très faible (hypothèse: une protection acquise au passage d'autres virus dans la population au-cours des siècles?). D'autres facteurs jouent. Attention aux explications définitves.
En France, au début de l'épidémie le gouvernement ne donnait que les décès dans les Hôpitaux. Puis il a ajouté les décès dans les EHPAD. Cependant il manque encore les décès à domicile pour avoir le vrai décompte.
Donc questions ? : Le décompte dans chaque pays est-il le même ? Quel est le nombre de décès à domicile en France ?Bonjour et merci pour cet article éclairant!
(étonnant : on ne peut pas voter pour lui, le bouton n'apparaît pas au moment où j'écris, alors qu'il apparaît sur les autres articles)
La question de la surmortalité est intéressante, et elle incite d'ailleurs à aller un cran plus loin :
Elle permet de déceler des morts supplémentaires non déclarés par des Etats. On entend déjà leur défense : ces morts peuvent être dues à autre chose. Mais cette défense ouvre un vaste débat politique : que veut dire "mourir du covid-19"? Bien sûr, il y aura forcément, dans ce lot surnuméraire, des morts sans lien avec le covid-19, mais statistiquement, on sent bien qu'elles seront liées au covid-19 dans leur grande majorité (pourquoi cette bosse sinon) : une personne suicidaire qui passe à l'acte dans l'isolement, un malade qui ne se fait pas déceler une tumeur foudroyante à temps, il y a des tas de causes de morts "non covid-19" et pourtant liées au covid-19. Ce qui nous rappelle qu'une maladie n'est jamais qu'étroitement "biologique", elle est toujours sociale aussi. Les autorités sanitaires, elles, se contentent du décompte des morts qui sont touchés biologiquement par le virus, mais c'est restrictif. Et ce n'est pas qu'une nuance : si la menace biologique finissait par s'estomper, il reste que beaucoup de gens vont continuer à mourir non pas "du covid-19", mais bien "à cause du covid-19", parce que la crise va passer par là, entraînant chômage et pauvreté, et donc fragilité sociale, ce qui aura des conséquences "biologiques". Les morts indirectes vont devenir progressivement plus importantes que les morts "directes" qui deviendront anecdotiques. L'enjeu politique portera donc prioritairement sur les premières.
Reste à inventer dès maintenant des indicateurs adéquat, car quand il faudra rendre des comptes, c'est à chacun de ces morts qu'il faudra rendre justice.
Merci pour ce sujet très intéressant. Il me semble (mais à vérifier) que c'est l'université John Hopkins qui la 1ère a effectué le calcul du nombre de décès sur la population totale du pays et en justifiant ses choix, méthode qui a été ensuite reprise https://coronavirus.jhu.edu/data/mortality
Par ailleurs quel que soit le domaine le choix d'une représentation graphique est toujours le choix d'un message à communiquer, il ne peut jamais être neutre.
Comparaisons des méthodes très intéressantes !
Attention toutefois à ne pas mélanger forcément actions des gouvernements avec nombres de morts.
Ce n'est pas un hasard si la France, l'Italie et l'Espagne sont des pays très touchés. Les comportements sociaux et moraux doivent aussi être pris en compte. Les gouvernements de ces 3 pays sont assez différents. Quiconque s'est déjà rendu en Italie et Espagne comprend pourquoi le virus circule. Pays latins nous aimons le contact des personnes, nous vivons proches et ensemble.
Voir l'exemple inverse de San Francisco très peu touché, révélateur de la distanciation sociale déjà existante avant le covid.
https://aoc.media/opinion/2020/04/27/san-francisco-ou-la-distanciation-sociale-avant-lheure/
Conclusion ? Je ne l'ai pas trouvée dans l'article alors je vous propose la mienne :
- dans tous les cas, seul le nombre de décès est à peu près significatif, le nombre de cas dépendant trop de l'exhaustivité, ou non, des campagnes de tests
- son inconvénient est qu'il est "en retard" par rapport à la diffusion du virus (délai d'incubation puis d'évolution fatale de la maladie déclarée)
- l'échelle logarithmique est évidemment la mieux adaptée à la représentation du début de l'épidémie, au moment où sa croissance est exponentielle (ce qui n'est plus le cas ensuite). Contrairement à ce qui est dit, elle permet de distinguer l'efficacité des politiques de lutte de 2 manières : la pente de la croissance (celle de l'Allemagne était au début identique à celle de la France, Italie, Espagne... et très supérieure à celle de la Corée) et le moment où la courbe n'est plus linéaire (beaucoup plus précoce en Allemagne qu'en France), ce qui indique que la croissance n'est plus exponentielle
- le nombre de morts par habitant est évidement significatif des écarts entre pays, en ne retenant que les ordres de grandeurs vu les différences de comptabilisation entre pays
- l'évolution du nombre de morts quotidiens indique si l'on a atteint le "pic" (un plateau, en fait) de l'épidémie, ce qui est le cas (pour le moment) des pays occidentaux sauf les USA
Les trois représentations sont pertinentes car elles montrent des choses différentes.
Tout le reste n'apporte rien
Depuis presque le début j'avais comme source les courbes du financial times et aussi les données de ce site
https://ourworldindata.org/coronavirus qui varie l'un et l'autre, pour la france, en fonction si il prennent que les mort en milieux hospitalier
Mais je trouvais dommage qu'ils ne rapportent pas le nombre de mort au nombre d'habitant. Merci pour ces courbes, dommage qu'elles ne soient pas mise à jours régulièrement.
Merci de cet article, qui comble, encore une fois, un trou de l'info.
On nous a fait à longueur d'info du "trump-bashing"* en nous dramatisant la situation des USA avec des chiffres bruts sans jamais un mot sur la taille du pays, idem pour la Suède, à l'opposé. C'est tellement absurde que ça ne peut être que délibéré.
"trump-bashing"*: moi non plus, je l'aime pas, trump, mais bon... un peu de jugeote...
La pollution de l'air fait 7 à 9 millions de morts prématurées par an (diminution d'1 à 2 ans de l'espérance de vie). Il faudrait y ajouter toutes les autres formes de pollution.
Aucun Etat ni l'OMS n'a demandé le ralentissement brutal de l'économie pour cela.
Quel est la différence avec le Covid19, qui fait qu'il y a réaction forte dans le cas de la pandémie et pas dans le cas de la pollution ?
Hypothèses :
- les morts du Covid sont plus rapides et violentes, donc plus visibles, donc font plus réagir
- elles font craquer les systèmes de santé et des pompes funèbres, ce qui là encore rend la mort plus visible
- un virus est une mort qui vient de l'extérieur au système, petit élément dissident qui entraîne une surréaction répressive.
La pollution vient du système lui-même, c'est notre responsabilité humaine : on peut l'arrêter à tout moment et avec elle l'économie, ce printemps en est la preuve. Cette possibilité, cette responsabilité, même quand elle n'est pas mise en oeuvre, est peut-être rassurante.
(Même après le Corona on polluera à nouveau et plus, pour relever les économies nationales - cf. à Berlin la multiplication des reportages pour inciter les gens à aller dans les magasins à nouveau ouverts ; cf. en France prévoir d'ouvrir les magasins mais pas les lieux culturels ; cf. les nouvelles destructions d'acquis sociaux à venir au nom du PIB).
Merci beaucoup pour l'article et tous les commentaires plus intéressants les uns que les autres. C'est bon j'ai rentabilisé mon réabonnement de la semaine passée, le reste n'est que du bonus ^^
Sur le fond quand même, après cet exercice de déconstruction, il faut embrayer.
# Juger
Il est sans doute trop tôt pour chercher à juger - comparativement - à partir de ces données : à moins d'être un grand spécialiste qui combine une capacité à hiérarchiser les facteurs de transmission et de mortalité de l'épidémie, les particularités des pays, les comportements des épidémies dans ces payes, les observations de terrain qualitatives, des données statistiques et des discussion avec des paires de haute voltige.
En revanche, il y a déjà beaucoup de matériel pour juger de l'action gouvernementale. Pas besoin de chiffres pour reconnaître une accumulation de bobards. On manque encore de détails sur les circonstances de prises de décisions, mais là aussi on devine des gros manquement ici ou là.
La tableau général d'un échec de gestion se dessine, mais beaucoup plus intéressant sera le diagnostic. On compte sur ASI pour concentrer l'analyse sur cet effort de compréhension plutôt que de dénonciation ou condamnation. S'il y a lie, ça coulera de source et ça passera dans lourds silences des gorges nouées.
# Prédire
Il y a une question centrale qui se pose, en ce moment, étroitement liés à ces histoires de courbe :
=> Y a t il risque de rebond ou pas ?
Raoult, encore lui, a à nouveau "posé ses c... sur la table" selon l'expression des ses collègues (à la machine à café de source sûre ;-). Selon celui qui "déteste prédire", le plus probable c'est non.
J"ai essayé de me renseigner je n'ai rien trouve sur cette question, pourtant fondamentale (hop appel du pied discret @ Loris ^^)
Cool ! Je suis un de ces passionnés de data et dès le début j'ai cherché des données en morts/millions... Insatisfait, j'ai fini par les faire moi-même... J'utilise la base du worldometer et je fais un petit bulletin quotidien si ça intéresse qqu'un :
J'y mets un classement des 20 "pires" pays, un graphe de l'évolution en morts/million, le taux d'accroissement quotidien et le taux d'évolution exponentielle...
Le fichier que j'utilise est également en accès libre (cf dernier tweet du thread)
Enfin un peu de clarté dans ce monde éthéré et abscond du covid-19… un grand merci !
Je me permets de prendre rendez vous en fin de pandémie pour faire un vrai point de situation final avec les interprétations sociétales idoines.
Reste à savoir pourquoi les pays slaves, Pologne et République Tchèque en tête, qui affichent une mortalité très faible ne sont pratiquement jamais cités, jamais mentionnés sur les graphiques.
Autre remarque: Il est extrêmement hasardeux d'établir un lien de cause à effet entre la mortalité et la politique sanitaire - qu'elle soit ancienne ou récente - d'un Etat, sans pour autant nier que ce lien existe nécessairement quelque part. Si l'on s'en tient aux chiffres de décès, la France serait très mauvaise pour sa partie Nord-Est et très bonne dans sa partie Sud-Ouest.
La Pologne ou, dans une moindre mesure, l'Allemagne, sont-elles bonnes parce qu'elles ont eues de bonnes politiques ou parce qu'elles ont eu de la chance ? Je n'arrive pas encore à avoir les idées claires sur ce point
Super review merci ! Dingue que les médias soient aussi novices en traitement de données...
Les graphiques utiles... et les autres....
Oui, celui de l'article de Mediapart qui cherche à tordre le cou des "pro-anti-confinement" est en effet très biaisé. Il compare simplement trois pays dont le seul point commun est qu'ils sont voisins : la Suède (10 millions d'habitants), le Danemark (5 M) et la Norvège (5 M).
À ce jeu-là, la France et son confinement brutal et infantilisant ne risque pas de gagner devant sa voisine allemande. Et ne parlons pas des Belges qui ont lourdement ostracisés leurs voisins hollandais qui n'auraient soi-disant pas pratiqué de confinement (dixit votre article du 4 avril).
Si l'on veut s'en tenir à la pertinence du ratio décès/100.000 habitants du Parisien, il n'y a pas à pinailler sur les dates d'apparition du virus dans les pays, les densités de population, les nombres de lit en réa, les litres de gel hydroalcoolique à dispose ni encore moins (et pourquoi ?) sur la longueur des frontières communes, dans cette infographie, la Belgique est 1re, la France 4e, les Pays-Bas et la Suède (conspués pour leur permissivité) respectivement 5e et 6e.
Bref, tout ce qui ressort de cette bouillie de graphes, de courbes, de chiffres, de records, de tops et de classements (tiens, ce serait rigolo d'étudier le vocabulaire compétivo-sportif employé dans les titres des articles traitant de l'épidémie), c'est qu'il y a deux sortes de pays face au Covid : ceux qui savent soigner, et ceux qui savent compter.
Pour ce qu'il en de ceux qui savent confiner - ou pas -, c'est encore trop tôt pour les départager.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Me suis pas mal cassé la tête à faire des graphes, surtout pour m'essayer à des projections de type SIR ou autres.
J’ai fini par laisser tomber, trop compliqué, trop d’inconnues, avec des sources trop peu fiables.
Finalement, les seuls chiffres à peu près crédibles, sont ceux des morts en hôpital, parce qu’on suppose que les décès surviennent à la suite de la longue phase de réanimation qui ne peut être prise en charge qu’en milieu hospitalier.
Ce serait effroyable d’imaginer des agonies sur plusieurs jours, de personnes oubliées chez elles, ou délaissées par les soignants en Ehpad (ça, je n’ose même pas !) sans avoir été secourues et donc sans avoir été identifiées…
Si donc les morts effectifs sont les seules véritables données permettant de se faire une idée concrète, on peut les trouver ci-dessous (Le Politologue - Morts / par million d’habitants)
En cliquant sur l’en-tête de la colonne des morts, on obtient un tri plaçant la France en 6ème position sur les 196 pays listés.
Les cinq pays faisant pire que nous sont, dans l’ordre : Saint Marin, la Belgique, Andorre, l’Espagne, et l’Italie.
C’est très loin d’être brillant…
Enfin une analyse plus proche du réel qui, je l'espère, n'avait pas échappé à une majorité d'entre-nous. Il reste par contre à appliquer une analyse similaire à nos régions pour avoir une vraie carte de l'étendue de cette pandémie et surtout faire la part des commentaires prenant souvent en référence la région parisienne et assez peu les autres territoires. Nous aimerions, par exemple, en rapport avec les moyens hospitaliers disponibles régions par régions, connaitre le taux d'infection, l'impact sur les services concernés, les possibilités offertes par les territoires moins en tension pour leur venir en aide et bien d'autres paramètres utiles à la maîtrise de la propagation. Réduire cette pandémie à quelques courbes anxiogènes n'apportent pas beaucoup de soutien moral au citoyen pour prendre en compte, individuellement, sa part de responsabilité par un comportement adapté. @SI, Mediapart et quelques autres, du bon travail d'investigation qui permet aux curieux de ne pas 'agir' idiot !
L'article aurait mérité de citer également l'intéressante synthèse publiée par Les Echos le 26 avril et intitulée « L'impossible bilan comparatif des morts du Covid-19 » dont on peut notamment isoler l'extrait suivant qui se penche sur le taux de mortalité en Allemagne :
« L'Allemagne affiche un taux de mortalité étonnamment faible, jusqu'à quatre fois inférieur à celui de la France pour un nombre de cas avérés équivalent. Selon le virologue et épidémiologiste Alexander Kekulé, directeur de l'Institute for Medical Microbioloby à l'Université Martin-Luther-de-Halle, ce faible impact apparent du virus viendrait tout simplement d'un défaut de statistiques. Seuls les Lander de Berlin et de Hesse enregistrent régulièrement les déclarations de décès, ce qui biaise considérablement la réalité.
Le site EuroMomo qui collecte régulièrement les données concernant le nombre de morts liés aux épidémies dans les pays européens n'affiche d'ailleurs aucune donnée pour l'Allemagne. Cela ferait des années que l'institut national de santé publique Robert Koch (RKI) alerte sur ce grave défaut sans avoir été entendu jusqu'ici. »
Enfin!
Comme j'ai dit plusieurs fois, c'est à la fin du match qu'on sait combien de buts ont été marqués. Et le plus sûr chiffre des morts du Covid est la différence entre une année/mois "normale" et une année/mois "Covid".
Point.
Que la victime ait été spécifiquement atteinte par le virus ou qu'elle soit morte d'un AVC non pris en charge à temps, du fait de la surcharge hospitalière.
Puisque "A la guerre comme à la guerre", les victimes de guerre ne sont pas comptabilisées uniquement comme celle qui ont reçu un balle ou un éclat d'obus, il n'y aucune raison de ne comptabiliser que les victimes de la balle Covid pour cette guerre.
Passionnant. Merci.
Excellent article, je me posais justement toutes ces questions. Merci !
Il était en effet important de rappeler après Le Parisien et Donald Trump qu'on peut faire une courbe du nombre de mort par habitant.
Pour ce qui est de l'intérêt de l'échelle logarithmique, l'article ne fait que confirmer hélas que son utilisation nécessite une certaine compréhension des mathématiques. A tout le moins, on peut inviter l'auteur à constater que TOUTES les courbes de croissance, quelle qu'elles soient, du XXe siècle obéissent aux lois exponentielles : les courbes du réchauffement climatique n'en sont qu'une des conséquences.
L’ordonnée du dernier graphique ne débute pas à zéro... C’est bien pour les scientifiques, moins pour le grand public qui va plus visualiser que regarder en détail. C’est trompeur.
A priori, les courbes partant de 0 sont plus « parlantes » pour le novice.
On voit que ce n’est pas top en France, mais bien pire en Angleterre.
On ne peut voter qu'une seule fois pour un contenu. Frustrant.
Merci beaucoup pour cet article. Enfin j'entends parler de "morts par habitant" et de surmortalité.
Après l'excellent article Jogging : les médias se trompent sur "le rayon d'1 km", confirmation que l'information qui est diffusée en masse par les différents pouvoirs est trompeuse et très majoritairement de piètre qualité.
Merci pour cet article très intéressant.
Pour être sûr de bien lire l'avant dernier graphique, le pic au dessus du nombre de mort attendu n'étant pas intégralement rouge, que faut il en conclure ? Que les morts officiellement attribuées au COVID-19 sont sous estimées ? Ou bien que le pic "gris" s'explique par d'autres facteurs de mortalité en augmentation (suicide ? violence conjugale ? autre ?) ?
Oui, pareil. Je ne comprends pas pourquoi les zones beiges et rouges ont l’air d’augmenter et baisser plutôt pareil.
Ah, chui conne ! Ça y est, j’ai compris. La question de d046v reste valable.
Il faut en conclure qu'au début de l'épidémie, les décès liés au Covid-19 n'étaient pas tous officiellement imputés au Covid-19 en France.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre
Je crois que dans tous les chiffres qu'on nous assènent tous les soirs, il faut absolument prendre en compte un détail sordide : depuis mars, au plus fort de la pandémie, les services de réa ont reçu une note indiquant clairement de ne plus prendre en réa des malades de plus de 70 ans! Et donc, ces malades d'après vous ils sont passés où? morts à domicile! et décomptés où ? comme des morts hors-Covid !
Voilà pour quoi les chiffres dont on nous abreuve tous les soirs sont sous-estimés!
Vous laissez entendre qu'il y a volonté de cacher des morts alors qu'il s'agit surtout d'éviter à des personnes âgées la souffrance de soins lourds dont elles ne se remettront pas. Il faut bien voir que même pour les personnes en bonne santé, il sera long de s'en remettre.
Vous n'avez certainement pas suivi les exemples de personnes âgées de plus de 70 ans qui sont sorti guéris de réa, et pas qu'en France! Il n'y en aurait que quelques uns, vous croyez qu'avec un système de santé digne de ce nom (comme il l'ont encore en Allemagne par exemple) on n'aurait pas pu donner leur chance à ces pauvres gens?
Ce dont je parlait c'était le camouflage de ces sacrifiés mort du Covid (et de l'inconséquence de nos gouvernants) qu'on ne totalise pas parmi les victimes du Covid-19 !
"éviter à des personnes âgées la souffrance de soins lourds"
Encore une fois, vous gobez sans discernement ce qu'on vous donne en pâtée, regardez mieux le contenu de votre assiette.
Vous n'avez même pas l'idée que, passé 70 ans, on peut être en parfait état général et très bien "supporter" d'être soigné, même lourdement. C'est mon cas, j'ai la chance d'avoir beaucoup cotisé et très peu "bénéficié" de la sécu. Et de continuer.
Il est normal qu'un service de réanimation évalue, pour chaque malade, l'opportunité ou pas de lui faire subir des soins très lourds. Et décide éventuellement de ne pas s'acharner.
C'est une infamie de lier cette décision complexe à la seule date de naissance du malade.
Mais c'est vous qui gobez n'importe quoi pour le coup ! Votre conjoint n'est-il pas dans la profession médicale ? Demandez-lui s'il a entendu parler d'une note obligeant les services de réanimation à refuser les patients de plus de 70 ans.
Oui, il y a des tensions, des tris, des arbitrages, mais certainement pas des circulaires administratives interdisant la prise en charge de patients en fonction de leur année de naissance.
Ne gobez pas toutes les conneries colportées.
"Mais c'est vous qui gobez n'importe quoi pour le coup !"
D'une part, je répondais à AlanV, qui justifiait une telle (éventuelle) mesure. D'autre part, je crois bien que cette injonction fâcheuse a effectivement eu lieu au moins une fois.
Et précisément parce que je connais un peu les "coulisses" des hôpitaux qui (mécanisme de défense, certes) ne font pas toujours dans la dentelle compassionnelle, je ne trouve pas ça complètement invraisemblable.
Il y a quarante ans, ma propre mère a été tout bonnement "piquée" dans un service de réanimation. Plus grave, le "soignant" a interrompu une conversation entre ma mère et ma soeur, quand ma soeur est revenue ma mère était dans le coma, et nous n'aurions pas compris pourquoi s'il n'y avait pas eu dans la famille quelqu'un sachant lire les étiquettes des perfusions.
AlanV répondait lui-même à un intervenant qui parlait de cette infamie de laisser les patients de plus de 70 ans hors des services de réa, suggérant qu'on nous cachait des choses, qu'ils ne sont qu'une poignée dans cette tranche d'âge à avoir été admis et à s'en être sortis alors que plus de la moitié des malades en réa ont plus de 65 ans, depuis le début de l'épidémie si l'on en croit les données fournies par les points épidémiologiques hebdomadaires de l'Agence de santé publique française.
L'article du Canard cité plus bas par Oblivion est particulièrement précautionneux sur les informations qu'il relaie. Vu les ravages de la maladie sur les personnes (très âgées) et fragiles, ça ne me paraît pas incohérent que le nombre des admissions passe de 19 à 7 % entre le 21 mars et le 5 avril. Le maximum de contaminés a été enregistré au début de l'épidémie, quand les mesures de confinement ont été prises, et deux semaines plus tard, ce nombre diminue, les adimmsions en réa diminuent, quelles que soient les tranches d'âge.
L'INSEE a comparé le nombre des décès des quinze derniers jours de mars avec les quinze premiers d'avril: la région Grand Est est aujourd'hui en sous-mortalité.
Ben oui, elle a été frappée de plein fouet par un virus qui tue des gens parce qu'on n'a rien pour le soigner. Dire que c'est à cause d'une circulaire administrative qui demande aux hôpitaux de trier en fonction de l'âge me semble très exagéré, pour ne pas dire faux.En ce temps d'épidémie, la question de l'acharnement thérapeutique n'a plus le droit de cité, c'est zéro mort ou rien, et ce, quoi qu'il en coûte aux intubés.
C'est certainement parce qu'on a pas trié en fonction de l'âge en Alsace que les médecins allemands en ont été choqués, ou que des infirmières l'ont confirmé ?
Pourquoi nier ce que tout le monde sait et dont la note du Canard confirme l'exigence administrative pour la région parisienne ?
Ils y reviennent d'ailleurs cette semaine après les dénégations de Véran.
"Ces recommandations 'non formelles' [du 19 mars de l'ARS IdF] invitaient les soignants à 'prendre particulièrement en compte pour les patients Covid (les critères d')âge' et précisait la doctrine sur l'entrée en réa des personnes fragiles : 'Une telle admission risquerait aussi de priver un autre patient d'une prise en charge en réanimation, alors qu'il aurait plus de chance d'en bénéficier.'"
Je vous suggère de lire la réponse des Cliniques universitaires de Strasbourg.
Il y a eu une é - pi- dé - mie, je vous rappelle, ce qui veut dire :
beaucoup de malades en même temps atteints d'une maladie que l'on n'a rien pour soigner.
C'est pour ça que des TGV ont été aménagés pour envoyer des patients vers des zones moins engorgées, qu'on a monté un hôpital militaire de fortune à Mulhouse, que certainement des choix très difficiles ont été faits, et que des situtations dramatiques se sont présentées.
Je connais personnellement deux infirmiers à Bruxelles, tous deux dans les plus gros hôpitaux universitaires de la Capitale. Quand vous entendez le discours de l'un (20 ans de métier, en oncologie habituellement) et celui de l'autre (diplômée depuis 2 ans, en pédiatrie et venant d'être affectée dans un service Covid), c'est à se demander s'ils vivent la même réalité, s'ils combattent la même maladie....
Et pour revenir à l'article du Tagesspiegel dont j'ai lu l'intégralité avec le secours de Google translate car mon allemand n'est plus assez bon, outre qu'il parle de beaucoup de choses qui n'ont pas grand-chose à voir avec l'indignation des médecins devant les traitements inhumains infligés aux patients âgés, il se termine par ces paragraphes :
"Le sevrage des patients des ventilateurs s'est révélé globalement difficile. Dans le cas de la moindre toux, une retubation immédiate est nécessaire.
L'âge des patients nécessitant une ventilation se situait entre 19 et 80 ans. Trois des 90 patients étaient âgés de moins de 50 ans et n'avaient pas de maladie antérieure. Tout le monde aurait eu différents degrés de gravité.
Les médecins du DIFKM clôturent leur rapport par un appel urgent à "penser à tout moment à éviter des dommages collatéraux médicaux importants". Les gens ont également eu des urgences médicales pendant cette période. "En fin de compte, nous ne devons pas perdre tous ces patients afin d'avoir sauvé tous les patients de Covid 19".
Comme je l'explique dans ma réponse à Cultive ton jardin, ci-dessus, l'article de Canard marche sur des oeufs.
Qu'il y ait eu des situations tragiques en des temps tragiques ne me remplit pas d'étonnement.
Article particulièrement intéressant et qui révèle une fois de plus l’intérêt de savoir ce que l’on compte et comment on compte (Attention aux chiffres) !
Merci, cela résume bien mon avis personnel sur le sujet: les chiffres bruts sont inutiles.