Non, Assassin's Creed Unity n'est pas une leçon d'histoire
"Assassin's Creed Unity est un jeu vidéo grand public, pas une leçon d'histoire". Voilà ce que déclarait Ubisoft avant même la polémique lancée par Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche et Jean-Luc Mélenchon, qui reprochaient au jeu de véhiculer une propagande réactionnaire sur la Révolution Française. Alors que la polémique ne s'est toujours pas éteinte, @si s'est penché sur le jeu. Et c'est bien vrai : Assassin's Creed Unity n'est pas (du tout) une leçon d'histoire.
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Derniers commentaires
http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2014/11/24/assassin-s-creed-chute-de-regime_1149930
Bien sûr que ce jeu fait de la propagande, comme toute œuvre commerciale.
Le premier problème est que voyez un complot derrière, allant jusqu'à vous pencher sur la personnalité du fondateur d'Ubisoft !
Le deuxième est que, à vous lire, l'idéologie de l'assassinat politique semble moins importante que la fiction sur base historique.
C'est quand même totalement incohérent de défendre d'un coté une vision étatique et figée de l'enseignement de l'histoire (loi Gayssot, communiste), et de l'autre de venir pleurnicher que les Français ne savent pas qui était Robespierre """en réalité""".
A moins que cela ne soit effectivement cohérent:Imposer sa version aux autres....
Bon, je vais reprendre un café.
Au fait, dans le lien donné par Fan, je vous signale que Robespierre a été envoyé à la guillotine par une coalition entre modérés et extrême gauche (9:20)
JDCJDRPPPP*
*je dis ça, je dis rien....Pom,pom,pom,pom...
https://www.youtube.com/watch?v=WSu_BFcJEp0&feature=youtu.be
La mission est appelée "persécutions politiques" et traite de la mise en accusation des girondins. Cette mise en accusation est présentée par le jeu comme un caprice de Robespierre qui ne supporte pas les opinions politiques différentes. Et l'opinion que le jeu prête aux girondins est leur opposition à la volonté de Robespierre de transformer Paris en bain de sang et donc de s'opposer aux exécutions.
Danton est alors présenté comme venant essayer de raisonner Robespierre, et le jeu prétend que c'est cette opposition qui lui coûtera la vie.
Voilà la révolution revisitée en bouillie réactionnaire.
Et on nous dit que le jeu ne fait aucune propagande.
Dans la même veine : Pourquoi continue-t-on de présenter Voltaire comme un ami de la liberté de pensée et de la liberté tout court alors que ce salopard était antisémite, qu'il a jeté les fondements intellectuels du racisme, qu'il possédait des "nègres" dans ses possessions des colonies, et qu'après avoir fait eprsécuté Rousseau il demanda au canton de Genève,
Pourquoi ne doit on jamais cela à l'école par exemple où l'on est censé apprendre l'histoire ? Parce que Voltaire, Danton et les girondins sont les fondements de la droite francaise qui essaye de masquer les réalités historiques de ce qu'elle est, voilà pourquoi ...
C'est mensonger, c'est dégueulasse, et cela dure depuis plus de deux cent ans ...
Le jeu d'Ubisoft n'est q'un épisode de plus dans cette affaire. Et comme la plupart des jeux vidéos sont guerriers et réactionnaires, voire racistes, il n'y a là rien d'étonnant ... Mélenchon anon seulement raison, mais il est encore bien poli avec ces cons ...
Mais comme vous l'avez montré dans votre émission d'ASI sur ce sujet, un jeu video peut véhiculer une idéologie.
Et quand on traite d'un sujet politique aussi emblématique que la révolution française, on ne peut pas y échapper.
Peu importe que Napoléon soit aussi malmené que Robespierre.
Dans la série des Mousquetaires aucun personnage n'est conforme, Ni Louis XIII et Richelieu, leurs rapports encore moins et que dire de Mazarin et Anne d'Autriche à eux deux ils ont quand même sauvé la France que nous connaissons.
Que dire du Napoléon ou du Koutouzoff vus par Tolstoï? De Marie-Antoinette vue par Coppola ?
Coppola , Dumas et Tolstoï sont de poètes, non des historiens..
Cependant le traitement d'un personnage, d'une époque n'est jamais innocent : en son temps l'énorme succès de Victorien Sardou avec sa pièce , anti-républicaine à fond, sur la réaction Thermidorienne, obligea anisi les Républicains à assumer la Révolution en bloc, ses excès y compris.
Sans le vouloir (?) les concepteurs du jeu expriment un point de vue qui pourrait avoir des conséquences politiques.
En effet, l'action se passe à Florence et Venise à l'époque de la Renaissance Italienne. Comme pour Unity, l'intrigue brode sur des évènements (comme la conjuration des Pazzi et la tentative d'assassinat des Médicis pendant une cérémonie religieuse) et des personnages (Laurent de Médicis, la famille Pazzi, Rodrigo Borgia) ayant réellement existé dans l'Histoire.
La signification, les raisons, le déroulement des évènements historiques sont fictivement présentés comme des batailles dans la guerre des deux factions, les Templiers (les "méchants"), et les Assassins (les "gentils"). Factions dans lesquelles sont rangés les personnages historiques. Sans faire de gros "spoiler", Rodrigo Brogia écope du rôle de "grand méchant".
En tant que joueur, j'ai trouvé que c'était très bien fait, très intelligemment exécuté. L'ancrage historique est bien vu et donne un consistance à l'intrigue. Clairement les personnages sont fictionnels même si basé sur des acteurs historiques, il n'y a pas d'ambigüité.
Les Pazzi sont détestables, mais ce sont des personnages de jeu vidéo...
Maintenant il est facile pour moi français, assez peu au fait de l'histoire florentine, de faire la part des choses entre Laurent de Médicis et son alter-égo vu par Assassin's Creed. Mais pour un florentin ?
Et parallèlement, les personnages de Danton et Robespierre sont si importants dans notre histoire qu'il peut être difficile de les voir comme personnages fictifs basés sur une certaine vision de l'histoire, et difficile aussi d'adhérer à la manière dont les scenaristes ont "comblé les trous" pour faire avancer leur histoire de templiers et d'assassins.
Mais personnellement, pour avoir joué à tous les jeux de la série et notamment au 3 où ils se sont livrés au même exercice avec la guerre d'indépendance américaine, je ne pense pas qu'il faille faire un procès aux créateurs et scénaristes de vouloir donner une vision de l'histoire.
Ils utilisent, comme pour les opus précédents, des évènements historiques comme canevas pour faire avancer leur propre histoire.
Et d'ailleurs, comme noté sur wikipedia :
Le film n'hésite pas à plier les identités historiques au service de cette comparaison : la scène de l'entrevue entre les deux hommes s'est en réalité faite à l'initiative de Danton. D'autre part la représentation d'un Danton défenseur et idole du petit peuple ne cadre pas avec le statut social du véritable Danton (bourgeoisie de robe, homme enrichi et corrompu) qui était en outre largement moins apprécié des militants populaires que Robespierre, « l'incorruptible » .
Et :
Lors de la projection privée faite avant la sortie du film, Jack Lang, alors ministre de la culture, et d'autres ministres sont sortis de la salle de projection avant la fin de la séance, furieux que l'on caricature ainsi une facette essentielle de l'histoire
Je doute néanmoins que beaucoup feraient aujourd'hui un scandale de ce plutôt bon film (en a-t-on vu se plaindre de l'excellent Agora, qui utilise pourtant très clairement l'histoire du christiannisme à Alexandrie pour nous parler des excès des religions en général, et avec quelques déformations ou raccourcis certainement aussi ?).
La question me semble donc, faut-il exiger d'un produit de pur divertissement plus de correction qu'un film "à prétention" cherchant sciemment à utiliser l'histoire pour dire quelque chose ? Et à partir du moment où on établit cette distinction qui et où va juger de ce qui est un produit pouvant légitimement le faire ou un produit qui doit rester neutre ?
Autant je n'aime certainement pas la caricature de l'histoire (visiblement, je n'y ai pas joué) offerte par ACU, autant à partir du moment où on ne considère pas le Jeu Vidéo comme un ghetto qui devrait obéir à d'autres règles que les autres contenus culturels, on ne peut qu'admettre que c'est leur droit de présenter les choses ainsi (s'il est salutaire qu'une critique là dessus s'exprime).
Quand on fait cela, on trouve le monde dans lequel on vit, formidable ; même si on concède qu'il a aussi quelques imperfections.
Et quand on trouve le monde formidable, on a vraiment pas envie que des "révolutionnaires" viennent f. la m....
Alors forcément, le regard qu'on pose sur la société et son histoire est imprégné de cette "philosophie"...
Et quand on conçoit un jeu avec comme décors la Révolution, ça ne peut que donner Assasin's Creed...
Si l'intrigue est bonne, on se fait un max de fric, ce qui confirme... que le monde est formidable...
Et en prime, les ados qui achèteront le jeu, y passeront bien plus de temps qu'en cours d'Histoire...
Cela s'appelle un bonus !
La vie est vraiment belle !
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Du coup, la Révolution Française comme barbarie et les aristocrates comme veuves-et-orphelins apeurés, ça a déjà des bases populaires dans le romantisme anglo-saxon (celui qui nous a déjà produit Anastasia, les mésaventures de la monarchie russe aux prises avec la sauvagerie de la plèbe). Et oui, le conspirationisme goguenard de ces jeux vidéos ne fait que brasser des clichés pré-existants, les plus propres à y être intégrés comme toile de fond à des péripéties d'initiés - ce qui nécessite des foules ignorantes de leurs propres moteurs, au sein desquelles le héros sera seul à y voir clair.
Cela dit, je me demande comment ils articulent ça à la guerre d'indépendance américaine, thème de l'opus précédent (et dont le traitement est, j'imagine, plus consensuel ?).
Ces mêmes personnes qui défendent l'avis et la vision des Corbière et Mélanchon.
Deux éminents personnages qui ont, bien sûr, il ne faut jamais en douter, une interprétation de l'histoire totalement objective et pas du tout politique...
Hallucinant!
J'ai par la même occasion découvert qu'admettre les crimes de la Ière République lors des guerres de Vendée ( des centaines de milliers de morts quand même, dont de dangereux bataillons de femmes et enfants) était être réactionnaire.
Nous ne devons pas avoir la même conception des droits de l'homme, ni de liberté effectivement.
Je vais gerber et je reviens.
On peut certes penser que ce stéréotype est celui de l'inconscient des responsables du développement du jeu (pas des dirigeants d'Ubisoft qui à mon avis n'ont jamais trempé un doigt dans le scénario, ils ne s'occupent que de chiffres), mais c'est surement aussi effectivement l'image de la révolution de l'inconscient du consommateur moyen. Ce n'ait bien sûr pas sur les derniers travaux universitaires qu'Ubisoft s'appuie, mais sur les oeuvres populaires qui ont façonné cet inconscient, comme le film "La Révolution Française", #2.
Ces oeuvres populaires s'appuient elles-même sur des autorités morales, toute une lignée d'historiens et de politiciens qui ont consciemment, eux, construit cette propagande, et bien sûr, en premier lieu, la version du vainqueur de l'époque, les banquiers, les grands bourgeois qui ont fait Napoléon.
PS: j'ai vu ces films en classe, prescrits par la prof, donc, résultat: j'ai longtemps eu l'image d'un Louis XVI débonnaire et sympa (J-F Balmer), d'un Camille Desmoulins so sexy (F. Cluzet, jeune, miam), d'un Danton moche et plein de charme, d'un Robespierre moche et aigri. Mais c'est qu'une fiction, hein...
PS: j'ai vu ces films en classe, prescrits par la prof, donc, résultat: j'ai longtemps eu l'image d'un Louis XVI débonnaire et sympa (J-F Balmer), d'un Camille Desmoulins so sexy (F. Cluzet, jeune, miam), d'un Danton moche et plein de charme, d'un Robespierre moche et aigri. Mais c'est qu'une fiction, hein...
Modifié 1 fois. Dernière modification le 13:10 le 20/11/2014 par J-net.
Oui, ce n'est qu'une fiction et si votre professeur a omis de le dire ou d'insister sur cet aspect du film montré en cours, alors, c'était lui qui posait problème, pas le film. En effet, si vous l'aviez vu uniquement à la télévision, sans que votre prof n'ait quoi que ce soit à faire dans cette expérience, vous n'auriez probablement pas développé cette croyance.
N'oublions pas que c'est UBI SOFT Montréal qui a développé le jeu, et que les canadiens sont royalistes.
Et les Québécois de Montréal, en particulier ?
Vous racontez vraiment n'importe quoi.
Et donc les développeurs du jeu sont forcément monarchistes ?
Honnêtement, je pense que le jeu fait comme un blockbuster de base : du qui brille, de la finition soignée (et regardez les problèmes de bugs et glitch en D1 malgré le budget et le talent), et donc le scénario n'est qu'un prétexte, donc on déroule la litanie de clichés.
Autre élément pour se faire une conviction : la trame scénaristique des autres AC, et leur rapport avec la réalité.
Ca n'empêche pas de combattre les clichés véhiculés.
Piste intéressante, mais qui ne serait pas à chercher du côté des développeurs. Je vous livre la mienne :
Ubisoft a été fondée dans les années 80 par les frères Guillemot, cinq bretons du Morbihan.
L’un d’eux est Christian Guillemot. Il s’est récemment illustré à Morlaix, avec une délégation de nationalistes bretons en faveur de la réunification de la Bretagne avec la Loire-Atlantique.
Ce mouvement possède une composante ultra-nationaliste et... anti-républicaine.
A ce stade je n'ai pas eu le temps de fouiller davantage sur M. Guillemot, et je ne peux donc affirmer ou prouver s'il partage partiellement ou totalement l'idéologie nationaliste bretonne.
Mais, selon moi, on peut se poser la question : les patrons d'Ubisoft sont-il intervenus dans le dévéloppement de leur jeu vedette pour en influencer le contenu ?
Pour donner ceci a la fin régions et traités transatlantiques
Qui sera le grand gagnant dans cette affaire ? L'Allemagne va récupérer des territoires perdus à la fin de la der des der, car en superposant les deux cartes l'Européenne moderne de l'ancienne carte des ethnies faite par les nazis elles correspondent assez bien ..Allemagne Uber Alles ...
Merci l'Europe et les Usa qui ont détruit les Etats Nations souverains.européens.
Oui, Ubisoft s'est entouré d'une ribambelle de spécialistes pour recréer un Paris révolutionnaire qui marque les esprits, afin d'en faire le décor de son dernier jeu. Et s'est allègrement octroyé des libertés pour y caser son scénario et surtout son expérience de jeu. Ce Paris révolutionnaire est son principal argument marketting. Sur le scénario, l'incapacité d'Ubisoft à sortir des ficelles complètement usées et à faire preuve un tant soit peu d'originalité ne surprend plus depuis longtemps. Il y a rarement de place pour de la subtilité et le manichéisme est toujours de mise, ce qui est assez embêtant dans une représentation historique. Ce simplisme est le fait conscient d'un mélange de paresse intellectuelle (réutilisation des vieilles ficelles, budget scénario faible) et de mépris du publique (faut que l'histoire soit simple pour pas perdre les joueurs). Le résultat trahit les représentations des auteurs qui ne perçoivent pas ou se fichent complètement de l'éventuelle (et ici réelle) portée politique de celui-ci.
Regardez la vidéo de l'historien nommé Laurent Turcot qui a été consultant pour le jeu :
http://www.gameblog.fr/news/46966-polemique-melenchon-assassin-s-creed-unity-deux-historiens-d
Voyez comment il se défend :
"Pour savoir si ces critiques sont fondées, il faudrait analyser la totalité des cent heures de jeux et non les quatre minutes de la bande-annonce promotionnelle mise en ligne il y a de cela plusieurs mois. C'est un manque de rigueur et de sérieux.[...]
Ce que semble ignorer M. Mélenchon, c'est que l'historien ne travaille pas sur le passé mais sur les traces du passé. Il est important de ne pas affirmer des choses dont nous n'avons pas de preuves."
L'attaque ici contre Mélenchon est parfaitement malhonnête car ce qui est dit dans le trailer se retrouve bien dans le jeu.
Et avec son histoire de "traces du passé" et "nous n'avons pas de preuves", il essaie bien de justifier le contenu du jeu, et vous voyez bien qu'il est très bien conscient de ce sur quoi il est réellement attaqué, que c'est forcément réfléchit.
L'article dit ensuite :
Le jeune professeur en profite d'ailleurs pour annoncer qu'il allait utiliser le titre d'Ubisoft qu'il qualifie de "formidable outil pédagogique". Déclaration qui infirme aussitôt la ligne de défense d'UBI comme quoi le jeu ne se veut pas être une leçon d'histoire.
L'autre historien consultant choisit une autre ligne de défense :
"Considérons d'abord ce genre en tant que tel avant de nous embarquer dans une discussion épistémologique. Tous les romanciers ont pris des libertés avec l'histoire. "
Lui se défend en prenant l'angle de libertés prises avec l'histoire pour le jeu.
Mais là encore le problème n'est pas ces libertés, mais le fait que le point de vue donné de la révolution correspond à un point de vue politique très particulier, le point de vue réactionnaire.
Il donne raison ensuite à Mélenchon :
"Je ne minimise pas l'effet de ce type de média, qui façonne les esprits, comme d'autres "
"Je n'oublie pas non plus que la majorité des films et jeux sont imprégnés de condamnations de la Révolution. Il est vrai aussi que la tentation complotiste, déjà présente au XVIIIe siècle, revient en force."
"J'ai passé trente ans à la construction d'une vision "plus nuancée" de la Révolution, précisément pour donner la possibilité de négliger ces polémiques dans lesquelles les jeux et autres exploitations médiatiques s'engouffrent... Je continuerai à le faire, mais je ne crois pas du tout en une quelconque neutralité de ce genre de médias"
Vous vous rendez compte ? Il dit très clairement que le jeu a adopté une vision contraire de la sienne, qu'il veut plus nuancée.
Donc il y a bien quelqu'un qui a pris la décision à un moment ou un autre d'adopter ce point de vue.
Une précision de Laurent Turcot :
"Une chose est sûre, Robespierre est une figure complexe qu’il faut nuancer. On ne peut qualifier l’homme de sanguinaire ou de tyran aisément. Je pense qu’il s’agit d’un homme animé par des principe, prêt à tout pour les respecter et les faire appliquer. Jean-Luc Mélenchon gagnerait sans doute à lire les ouvrages de mes collègues sur Robespierre, dont la très belle biographie d’Hervé Leuwers ou encore le numéro spécial d’Historia (Hors série novembre/décembre) sur la Révolution française dans Assassin’s Creed, disponible depuis une semaine."
Vous pensez soulever un lièvre en affirmant :
[quote=sandy]Le jeune professeur en profite d'ailleurs pour annoncer qu'il allait utiliser le titre d'Ubisoft qu'il qualifie de "formidable outil pédagogique". Déclaration qui infirme aussitôt la ligne de défense d'UBI comme quoi le jeu ne se veut pas être une leçon d'histoire.
Ca n'infirme rien du tout. Ce n'est pas parce que le jeu n'est pas conçu dans un but éducatif qu'il ne peut pas être détourné dans le cadre d'un cours d'histoire par un professeur capable de le contextualiser correctement, de valoriser les aspects réussi de la reconstitution du Paris révolutionnaire du jeu (et il y a de la matière a priori), tout en pointant les aspects problématiques, dont il semble être conscient.
[quote=sandy]Vous vous rendez compte ? Il dit très clairement que le jeu a adopté une vision contraire de la sienne, qu'il veut plus nuancée.
Donc il y a bien quelqu'un qui a pris la décision à un moment ou un autre d'adopter ce point de vue.
Vous faites un raccourci. Oui, le jeu adopte au final un point de vue caricatural, à l'encontre de la vision nuancée de Jean-Clément Rivière. Mais ça ne veut pas dire qu'Ubisoft a décidé d'aller à l'encontre de sa vision, seulement qu'il n'a pas été jugé nécessaire de s'y conformer.
Ubisoft se tamponne des enjeux politiques et idéologiques (réels) que soulèvent la représentation qu'ils font de la révolution. Celle-ci fait office de décor et d'argument de vente pour leur jeu, selon le schéma adopté pour tous les épisodes précédents de la série. Il faut raconter une histoire avec des gentils et des méchants et la nuance est dans ce cas là le cadet des soucis des scénaristes. Donc Ubisoft fait le marché dans tout ce que ses consultants peuvent lui fournir et laisse de côté tout ce qui est trop compliqué à intégrer.
Ubisoft cherche à vendre ses jeux, et une polémique sur l'aspect révisionniste de son jeu n'est pas terrible, en tous cas pour une entreprise de cette taille visant un large public et une image consensuelle. Il lui est impossible de prendre une position tranchée sur un tel sujet, mais aussi de paraitre l'avoir traité de manière inconséquente. D'où l'excuse archi classique du "ce n'est qu'un jeu", que l'on a beaucoup vue dernièrement face à l'émergence d'une critique sur les stéréotypes sexistes abondants dans la production vidéo-ludique.
Ubisoft se tamponne des enjeux politiques et idéologiques (réels) que soulèvent la représentation qu'ils font de la révolution.
Je vais vous réexpliquer car vous ne comprenez toujours pas. Le problème n'est pas les caricatures que le jeu peut faire ou les libertés qu'il peut prendre.
Le problème est le point de vue politique qu'il adopte sur la révolution.
Des points de vue politiques sur la révolution il en existe autant qu'il y a de camps politiques. Parmi tous ces points de vue, les concepteurs du jeu ont choisit le point de vue le plus réactionnaire.
Ce point de vue fait aujourd'hui l'objet d'une propagande sur tous les médias ( télévision, journaux, internet ).
Et en adoptant ce point de vue le jeu participe bel et bien à cette propagande.
Tout cela ce ne sont que des faits. Et vos attaques sur la paranoïa n'ont aucun fondement. Tout ceci est réel.
Après que cela soit délibéré ou non de la part des concepteurs, quels intentions un tel ou un tel peut avoir, qu'est ce qui se trouve dans les profondeurs de leur âme on s'en fiche.
Moi en tout cas je ne crois pas un seul instant que l'on puisse choisir de faire passer Robespierre pour un dictateur et les révolutionnaires pour des gens assoiffés de sang sans s'être posé la question, sans que personne justement dans cette équipe aux convictions diverses n'ait posé la question, sans que l'aspect politique n'ai été abordé. Surtout quand on voit que le niveau de détail a été jusqu'à reprendre des phrases historiques ou des discours dans leur intégralité.
Le problème est le point de vue politique qu'il adopte sur la révolution.
Merci, j'avais très bien compris, et j'ai toujours admis la pertinence de cette critique.
[...]Tout cela ce ne sont que des faits. Et vos attaques sur la paranoïa n'ont aucun fondement. Tout ceci est réel.
Faits que je n'ai remis en question dans aucun de mes posts et je n'ai jamais qualifié cette analyse de paranoïaque.
Après que cela soit délibéré ou non de la part des concepteurs, quels intentions un tel ou un tel peut avoir, qu'est ce qui se trouve dans les profondeurs de leur âme on s'en fiche.
Ben non, on s'en fiche pas. Je vous accuse de paranoïa sur ce point (et uniquement sur ce point) car votre discours sous-entend précisément que c'est délibéré. Et ce genre de tropisme complotiste me hérisse.
Moi en tout cas je ne crois pas un seul instant que l'on puisse choisir de faire passer Robespierre pour un dictateur et les révolutionnaires pour des gens assoiffés de sang sans s'être posé la question, sans que personne justement dans cette équipe aux convictions diverses n'ait posé la question, sans que l'aspect politique n'ai été abordé. Surtout quand on voit que le niveau de détail a été jusqu'à reprendre des phrases historiques ou des discours dans leur intégralité.
"On s'en fiche", mais avez un avis bien arrêté sur le sujet...
Vous pensez vraiment que ces problématiques tiennent autant à cœur à un développeur de jeux vidéo travaillant au Canada qu'à vous ? Les exemples de l'inconséquence de développeurs quant à l'idéologie sous-jacente de leur jeu sont innombrables, et sur des sujets beaucoup plus universels que la révolution française.
Et soyez cohérent, vous dénoncez d'une part une idéologie dominante anti-révolution diffusée dans les média (et je vous crois tout à fait) et vous dites derrière qu'elle n'a pu influer inconsciemment les auteurs du jeu sur la manière dont ils ont simplifié la trame historique dans leur œuvre. Auquel cas, pourquoi s'émouvoir de cette propagande ?
S'ils partageaient les idées de Mélenchon ils n'auraient pas adopté le point de vue de la droite et de l'extrême droite.
Si vraiment c'était purement un choix scénaristique pour coller à de la fiction, pourquoi n'ont ils pas répondu, "c'est vrai Robespierre n'était pas un dictateur". Mais vous ne les entendrez jamais dire ça. Car ils pensent exactement ce qu'ils diffusent dans le jeu et ils ont forcément été confronté à la question politique, ne serait-ce que parce qu'ils ont déjà eu le problème dans leurs anciens titres.
Mais comme je dis ce n'est pas important. L'important c'est de dénoncer la propagande, d'avertir les joueurs.
Je n'ai fait qu'émettre une hyptothèse, selon mon appréciation et mon sentiment sur cette polémique.
Je prends en considération et ai réfléchi aux points suivants :
1 - La Révolution Française est source de clivages politiques violents depuis 200 ans dans le débat politique et sociale en France, notamment de la part de régions anti-révolutionnaires. La figure de Robespierre étant inutilement la tarte que les uns et les autres se balancent à la figure.
2 - Le jeu vidéo est un divertissement devenu un vrai média dans les années 90, notamment grâce au support CD-Rom qui a permis aux développeurs d'inclures des séquences cinématiques pour la narration de leur l'histoire / pensée / concept / idéologie (la première polémique venant de Ground Zero Texas en 93).
3 - Des jeux ont été interdits / censurés à cause de leur contenu violent ou idéologique (Merci Familles de France...).
4 - Je considère l'actionnaire / propriétaire d'Ubisoft comme n'importe quel éditeur de presse média. J'émets donc l'hypothèse, la piste, qu'il pourrait (conditionnel - pas complot...) y avoir eu interférence / influence sur le contenu d'un de leur produit, surtout concernant une "franchise" qui se vend à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires.
5 - Je constate q'un des propriétaire d'Ubisoft prône une idéologie régionaliste, que j'assimile, selon ma perception des choses, à de l'anti-république. Je parle du régionalisme, et non du personnage. Encore une fois, je ne présume pas des convictions de ce monsieur, bien qu'il distingue tout de même les Français et les Bretons en 2 catégories (ceux qui ont la pelle et ceux qui ont le pistolet ? ah ah !).
6 - De la même manière qu'un Lagardère influe sur Europe 1, un Bouygues sur TF1, un Arnault sur le Point, des Pigasse/Berger/Niel sur le Monde, je ne vois pas ce que cela a de ridicule-complotiste-illmuninatis de commencer à penser et s'interroger sur l'influence de propriétaire / actionnaires d'éditeurs de médias-jeux-vidéos.
7 - Encore une fois, je ne connais pas les convictions de C. Guillemot ; je profite de cette polémique pour m'interroger sur l'influence d'un patron de média "jeune" sur son contenu ; je ne vois rien de complotiste à faire le rapprochement entre un patron de média et le contenu qu'il vend ; comme toute analyse humaine, l'erreur et la passion peuvent biaiser ma réflexion, mais cela ne saurait être moqué gratuitement sans quelques arguments de réflexion.
8 - J'ignore s'il y'a eut intervention du board d'Ubisoft sur ACU.
Le fond de mon propos était d'émettre l'idée qu'un actionnaire / propriétaire d'une entreprise de développement de jeux videos puisse jouir et disposer des mêmes leviers que n'importe quel propriétaire/actionnaire d'un média classique. Je regrette qu'on m'assimile à ce que je ne suis pas, mais bon, c'est le jeu des forums.
Je suis à 100% d'accord avec vous.
Et j'ajoute qu'il n'est pas complotiste de dire que les riches ne s'intéressent pas aux médias par hasard.
Non. Pitié, non. Pas cet argument. Pièces à conviction : l'effroyable imposture de Meyssan, ebola serait une souche modifiée par la guerre biologique par les américains, etc, etc.
Cela aurait pu être le cas, mais vous vous trompez, le jeu s'appuie sur un travail d'historiens phénoménal, tout a été pensé en détail, et le choix d'un point de vue réactionnaire est forcément délibéré. Est-ce l'influence des historiens choisis comme consultants pour le jeu ? du ou des game designers ? un choix concerté des développeurs ? Seuls eux peuvent répondre, encore faut-il qu'ils arrêtent de répondre à côté de la plaque et qu'ils acceptent de parler du choix de ce point de vue sur la révolution.
N'oublions pas que c'est UBI SOFT Montréal qui a développé le jeu, et que les canadiens sont royalistes.
C'est très vrai: un jeu vidéo comme assassin's creed, c'est un produit très finement markété. Il ne doit pas mettre "mal à l'aise" et susciter des questionnements et des doutes. Cela mettrait le con-somateur dans l'embarras et dans une posture critique. Ils vont donc rester dans le cadre dogmatique courant qui est, comme Melenchon le dit, totalement néo-libéral et dans le révisionnisme le plus total quand à la révolution française. Tout cela pour dire que le point de vue exposé dans un jeu vidéo est totalement réfléchi et n'apparait pas par hasard. Il y a bien eu un choix DÉLIBÉRÉ. Et c'est bien ce que reproche Melenchon à juste titre. Et puis comme quelqu'un dit: pourquoi on a pas le droit de nier les chambres à gaz et pourquoi on peut se permettre de réécrire l'histoire de la révolution française? Il y a quand même un truc pas très logique...
N'oublions pas que c'est UBI SOFT Montréal qui a développé le jeu, et que les canadiens sont royalistes.
Pas autant que les Français!
La réalité est qu'Ubisoft a voulu faire un jeu qui puisse plaire à des publics très divers, dispersés aux quatre coins de la planète. Leur but n'était pas plus de casser du sucre sur le dos de la Révolution Française, que ne le voulait Ryoko Ikeda quand elle a créé Lady Oscar (et qui, elle, avait en tête un public de jeunes filles japonaises). Leur Assasins' Creed Unity présente une vision toute aussi biaisée et inexacte de la Révolution Française que Lady Oscar, mais plongé dans un décor parisien historique reproduit avec un luxe de détails. En fait, la recherche historique semble même avoir surtout porté sur les éléments qui ont servi à constituer l'ambiance du jeu: l'architecture, les habits, le comportement des gens, etc. Et apparemment, sur ce plan, c'est une réussite, malgré certains anachronismes ponctuels, mais, semble-t-il, pas trop dérangeants. Le résultat, c'est probablement un concentré de clichés sur les événements historiques de la Révolution, mais mis en scène de manière assez scientifique.
Et il faut le dire, l'imaginaire de la Révolution française, tel qu'il s'est exporté en-dehors de l’Hexagone est loin de correspondre à l'idée que s'en font Mélenchon et une bonne partie de la gauche (en France ou ailleurs). Mais, apparemment, il n'était pas au courant!
Désolée les gars, mais Robespierre a plutôt une sale réputation à l'étranger et ce n'est pas uniquement le fait d'une conspiration d'historiens réactionnaires! C'est aussi parce que la Révolution Française a eu des conséquences très réelles sur de nombreux autres pays et ça a aussi laisé des traces! Je ne dis pas qu'elle est méritée, mais c'est ainsi. Et Ubisoft n'a évidemment pas l'ambition d'aller contre les préjugés de ce genre. Ils n'ont donc fait que les exploiter pour la trame du jeu. De fait, ce n'est pas Assassin's Creed qui risque de faire une mauvaise réputation à Robespierre dans les esprits. Elle est déjà faite. Au pire, il pourrait la renforcer, mais pas forcément. Les gens savent très bien qu'il s'agit d'un jeu et que les fictions prennent souvent des libertés avec les faits.
http://www.dailymotion.com/video/x1lsrww_cecile-obligi-la-legende-noire-de-robespierre_school
Font chier ces gauchistes avec leur propagande. Si on peu plus rigoler....
Quand Rambo flingue des chinetoques et des bougnoules ça a rien de raciste ou quoi que ce soit, merde!!!
Au nom d'Ubissoft, je tiens à remercier chaleureusement Robin Andraca.
Tout le monde (ou presque...) hurlerait, avec raison, au révisionisme et le jeu serait ostracisé, voire interdit pour apologie du nazisme, du terrorisme ou ce que vous voulez.
Et Ubisoft se ferait étriller si elle osait se justifier en disant que ce n'est qu'un jeu !
Mais comme il s'agit de la Révolution Française dont encore beaucoup de nos concitoyens voudraient qu'elle n'ait jamais eu lieu, il suffit de dire que ce n'est qu'un jeu et ça ne choque personne.
https://www.youtube.com/watch?v=AN0eG_NrG-U
La série télévisée Inquisitio et son Moyen-Âge revisité.
La Résistance, docu-fiction, avec l’analyse de l'historienne Sylvie Lindeperg.
Si on utilise l’Histoire pour servir l’intérêt de son produit culturel, la moindre des choses est de respecter cette Histoire.
Pourquoi le jeu vidéo et lui seul se passerait-il de véracité des faits ?
En plus, vu le coût du jeu, ils pourraient bien se payer de bons historiens.
Robespierre, c'est le révolution. T'aimes pas Robespierre, t'es royaliste.
C'est tellement, mais tellement…
Danton c'est l'équivalent de Bernard Tapie aujourd'hui. On pense ce qu'on veut de Bernard Tapie mais c'est ni plus ni moins que ça. Danton était assez roublard pour mettre Robespierre dans sa poche quasi jusqu'à la veille de son arrestation ( c'est quand même Danton qui propose une fête en l'honneur de l'être suprème pour calmer la fureur qu'il a provoquer avec ses harrangues contre les curés!!! :-D )
La révolution française est le lieux d'énormes flux de corruption, de la bande noire en passant par la compagnie des Indes, les raffles et pillages à l'étranger et sur le territoire ( Lyon, Bordeaux...) , l'argent étranger qui corrompt les députés de la convention ou Hebert via Perregaux et Benjamin vaughan. C'est l'essentiel de son combat et c'est pour ça qu'il est tombé.
C'est ça, Ubichose est innocent comme la colombe qui tête encore sa mère, et qui ne pense qu'à zouer avec des zolies zistoires.
Qu'il n'ait aucune volonté révisionniste, c'est bien possible pour des gens qui ne pensent qu'au fric.
N'empêche que le message qu'ils font passer à l'insu de leur plein gré, lui, est pleinement révisionniste.
Ubimachin devrait l'offir à Lorant Deutsch
Et évidement que comme tout média les jeux vidéo véhiculent des valeurs souvent en lien avec ce qui se passe dans la société - les récentes polémiques sur le sexisme l'on bien montré. Je pense que Mélenchon est dans son rôle quand il soulève la question et prend le médium au sérieux. C'est complément insensé sinon; On critique GTA ou les jeux de guerres (à juste titre) pour le propagande, le fait qu'ils ne sont pas neutre (Rôles des populations identifiés comme arabes dans bon nombre de FPS militaire) etc Mais là non on commence à gnagnaouté.
Il aurait fallu qu'un-e autre que Mélenchon le dise sans doute ;)
Par exemple sur le nouvelobs :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/523320-pourquoi-je-ne-voterai-pas-melenchon.html
A ce soir ou jamais :
http://www.youtube.com/watch?v=eXwkGNK929U
Pour Onfray, la terreur républicaine c'est le meurtre de femmes enceintes et d'enfants, rien que ça.
Et pour rester dans le gironc d'@si, le clash entre Judith Bernard et Onfray :
http://www.youtube.com/watch?v=gy_qC8FQjOM
Autre exemple, l'UMP et le FN, qui désirent la reconnaissance de ce qu'ils appellent le "génocide vendéen" :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/01/18/marion-marechal-le-pen-cosigne-un-texte-avec-des-deputes-ump_1819137_823448.html
Ou encore la propagande directement sur France Télévisions, avec un document intitulé "l'ombre d'un doute" :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/767475-l-ombre-d-un-doute-sur-france-3-une-propagande-reac-sur-le-genocide-vendeen.html
Derrière tout cela il y a très clairement un combat idéologique et politique qui dure depuis 200 ans et qui est toujours d'actualité.
Alors faut-il se taire quand une propagande est diffusée dans un jeu vidéo qui se vendra à des millions d'exemplaires et qui impactera obligatoirement l'imaginaire collectif de toute une partie de la population, enfants comme adultes ? ou faut-il le dénoncer ?
Pourquoi donc, ils on un problème avec les faits historiques ?
Merci pour ce billet, Robin.
Mélenchon et Alexis Corbière ne s'en prennent pas dutout aux libertés que les scénaristes ont pu prendre par rapport à la vraie histoire de la révolution afin de faire vivre au joueur des évènements ou de lui faire rencontrer des personnages historiques, ni aux éléments de fiction qu'ils ont pu ajouter pour l'aspect confrontation entre les assassins et les templiers.
Ce qu'ils dénoncent, c'est l'adoption du point de vue réactionnaire par les scénaristes du jeu sur la Révolution. Ce point de vue, c'est ce qu'on appelle la légende noire de Robespierre comme dictateur et monstre sanguinaire, ou d'une manière générale l'inversion totale de la légitimité, en oubliant que les révolutionnaires se battaient contre l'absolutisme, l'égalité des droits et leur liberté, et en les présentant au contraire comme une foule assoiffée de sang, meurtrière, et les défenseurs de l'ancien régime comme d'innocentes victimes, ou enfin la révolution elle-même comme un complot et une manipulation des masses.
C'est un point de vue politique qui est défendu par des "historiens", des "intellectuels" et même des politiciens, notamment issus de l'UMP et du FN qui régulièrement tentent de faire voter des lois pour condamner les révolutionnaires ou Robespierre, ou faire reconnaître leur point de vue révisionniste, notamment sur les soulèvements en Vendée.
Oui le jeu n'est pas une leçon d'histoire, mais c'est bien l'histoire qui sert de base au scénario et au jeu, surtout dans les missions annexes qui consistent à revivre des évènements historiques ou à rencontrer des personnages historiques.
Et le problème c'est que cette histoire correspond exactement au point de vue réactionnaire sur la révolution. Ce n'est pas dutout de la fiction pour ceux qui adhèrent à cette version de l'histoire de la révolution.
C'est un point de vue très répandu, lisez les commentaires des internautes et vous y verrez nombre de personnes complètement d'accord avec le point de vue adopté par le jeu, et à reprendre Robespierre = dictateur, ou révolutionnaires = meurtriers, ou encore pire "droits de l'homme" = "meurtres de masse" car derrière ces points de vue il y a clairement un enjeu politique.
La vidéo nommée le "Sacrifice de Danton" est éloquente. Danton est présenté comme un Héros, et Robespierre comme un monstre sanguinaire.
Mais vous présentez la vidéo de Bonaparte comme un contre argument alors qu'elle montre elle aussi très bien cette propagande : quand Bonaparte aperçoit le joueur il lui dit : "vous n'êtes visiblement pas un de ces révolutionnaires assoiffés de sang".
Si vous n'êtes toujours pas convaincu, j'aimerais maintenant que vous regardiez cette vidéo de Laurent Turcot, l'un des historiens embauché comme consultant pour le jeu, qui dans cette interview face à deux journalistes se félicite d'avoir participé à la création d'un jeu qui apprend en même temps aux joueurs l'histoire de la révolution et présentant le jeu vidéo comme un exemple de nouvelle forme d'outil pédagogique :
http://www.gameblog.fr/news/46966-polemique-melenchon-assassin-s-creed-unity-deux-historiens-d
Est-ce si difficile d'admettre que Mélenchon a raison et qu'Ubi Soft comme Laurent Turcot font passer de l'idéologie à travers le jeu, et en particulier l'idéologie réac sur la révolution ?
Un équipe de chercheurs partiellement basée à Toulouse vient de scruter Wikipedia à la recherche du "top ten" des personnalités selon divers critères et dans Wikipedia.*
Les résultats méritent d'être lus pages 20 et 22 de l'article. D'autres (américains ) sont parvenus à des résultats analogues avec des critères différents. Leur liste apparaît en milieu de page de cet article
Gardez-le nous !
*Jean-Marc ?
Le fait par exemple de présenter Danton comme le "héros de la révolution" injsutement condamné à mort par le tyran sanguinaire Robespierre, père de la Terreur, parce qu'il était jaloux... Alors que Danton était l'un des plus pourris et des corrompus, ami personnel de Dumouriez, participant à un nombre inimaginable de coups tordus (comme un projet de libération et d'extraction de Louis XVI de Paris)... et accésoirement, si on devait en désigner un seul, le vrai père de la Terreur... Et que Robespierre s'était toujours refusé à lâcher jusque là malgré ses turpitudes.