Notre-Dame-des-Landes (4) : décroissants, contre nomades ?
Et la presse locale ? Entre partisans et adversaires du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, comment se situe-t-elle ? Après avoir longuement rencontré les uns et les autres, notre envoyé spécial note que les premiers sont plus amers à l'égard des médias locaux, accusés de coller de trop près à la contestation. Pour ne pas encourir le même reproche, nous achevons cette série par une rencontre avec le PDG de Vinci Airports, et sa batterie de chiffres. (Lire nos premiers reportages ici, là et là.)
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Derniers commentaires
Il ne craint pas d'être surtout ridicule: combien de personnes prennent l'avion dans le monde? Pourquoi privilégier un mode de déplacement plutôt qu'un autre? Parler d'universalité à propos de l'avion, c'est plus que risible. Kant qui n'a jamais quitté sa région!!!! Quant aux décroissants: que dire à ce monsieur si ce n'est de regarder la réalité en face. Je sais, la réalité est "anxiogène", les fables et la croyance en la croissance, c'est plus sympa. Seulement la réalité, c'est que le PIB de la France est décroissant depuis trente ans (http://www.les-crises.fr/images/0620-pib/0622-pib-france-histo/pib-decennie.jpg) , qu'il n'y a plus beaucoup de pétrole pour alimenter la croissance et que d'autres carburants de notre économie sont également en voie d'extinction (terres rares, métaux...) http://petrole.blog.lemonde.fr/2012/05/08/rarefaction-des-metaux-demain-le-peak-all/ Même Sciences et vie chantre de la techno-sciences le dit!
Première fois que je post' sur le forum d'ASI,
Je ne l'ai jamais vu a la TV (j'en est pas), mais l'émission est top, continuez!!
Sur l'augmentation du trafic aérien / les prix des low-coast en dessous du « prix de reviens » (46eme min) :
Vous parlez de la TIPP (inexistante), mais personne ne parle, sur le plateau, des subventions européennes / locals perçu par ses compagnies lowcoast, Comme Ryan Air.
Un article du figaro qui en parle : http://www.lefigaro.fr/societes/2010/03/11/04015-20100311ARTFIG00389-air-france-veut-porter-plainte-contre-ryanair-.php
« Il en ressort qu'en moyenne, les chambres de commerce et d'industrie, qui gèrent les aéroports, soutiennent l'activité de Ryanair en France à hauteur de 9 à 32 euros par passager embarqué. "
Sinon, il est dit que NDDL aidera au développement jusqu’à Brest... Mais à Brest, nous avons un nouvel aéroport depuis 2007, à la place de l'ancien (même piste) il est éééééénorme et presque toujours VIDE...
http://www.aeroport.fr/photos/photo-guide/photo_LFRB.jpg
C'est de « notoriété public » qu'ils ont construit cette aérogare sur des projections complètement fausse, d'avant crise/augmentation du prix du pétrole.
(édit: désolé, j'avais pas lu le message de "Katel" juste au dessus)
Vinci a oeuvré pour sa rénovation.
On entame actuellement des travaux pour améliorer les liaisons ferroviaires et créer des voix ferrées pour desservir le futur aéroport de Nd des Landes. Est-ce pour pouvoir y acheminer les voyageurs qui lui manquent pour justifier sa nécessité?
Actuellement, beaucoup de Brestois partent en vacances de l'aéroport de Nantes pour bénéficier des tarifs intéressants proposés par les agences de voyage alors que l'aéroport local est très, très loin d'être saturé.
On pourrait envisager d'économiser sur la construction de l'aéroport de ND des Landes pour établir un réseau ferré efficace en Bretagne et répartir les voyageurs sur les aéroports existants.
Donc vous avez rencontré une nana d'Europe de l'Est et, tout d'un coup, cela valide la thèse d'échanges développés avec cette partie du continent ?
Il faut pas grand'chose pour vous convaincre...
Vous êtes sur que vous avez pas oublié un bout?
Merci en tout cas!
A travers ASI que je suis déjà depuis quelques années, France 5 avant le net, je suis déçue de votre dossier et de la rédaction qui n'a pas jugée utile de vous faire approfondit.
Vous faites un état des lieux un peu succint de la situation quand vous parlez de la presse locale. A croire qu'il n'y a que Ouest France et Presse Océan que les ligériens ne lisent. En bon journaliste, vous ometez également de préciser que Presse Océan appartient au Groupe Ouest France depuis déjà 12 ans. Le traitement de l'information n'est pas si différent d'un quotidien à un autre...
D'autre part, vous n'hésitez pas à citer les chiffres que vous donne les institutionnels Auxiette, Violland and Co... Mais où sont ceux de Michel Tarin, Julien Durand et Marcel Thébault ?
Vous les avez pourtant rencontrés, pour les avoir moi meme cotoyés plusieurs fois, ils ont du vous fournir quelques chiffres de l'étude indépendante portée par l'ACIPA et le CEDPA pour vous convaincre et vous informer de l'absurdité de ce projet ?
A aucun moment dans votre dossier vous ne citez cette étude faite par un cabinet indépendant européen qui a déjà empeché dans le passé la construction d'un nouvel aéroport anglais. CE-Delft a analysé la solidité économique de l’étude menée lors de la Déclaration d’Utilité Publique ; puis comparé les deux projets, le réaménagement de l’aéroport Nantes Atlantique et la construction du nouvel aéroport.
A aucun moment vous ne donnez quelques exemples concrets comme :
- Lors de l’enquête publique, 80 % des contributions faites aux sept enquêteurs étaient opposées au projet. Cependant, l’enquête s’est quand même avérée positive pour déclarer une DUP. Sur les sept enquêteurs qui ont fait le travail, deux ont abandonné leur position avant la fin de la commission d’enquête.
- le projet de Vinci à Notre-Dame-des-Landes, aujourd’hui modifié par rapport au projet initial, compte deux pistes de 2 900 m qui ne pourront pas accueillir d’A380.
- Le bassin de Notre-dame-des-Landes est le principal bassin laitier de Loire Atlantique, une zone d’élevage et de production qui verrait la suppression de près de 500 emplois si le projet arrivait à terme. Les documents officiels de la DUP prévoient 39 exploitations dont 15 fortement impactées. Ils n’ont même pas prévu la disparition des exploitations qui se trouvent au milieu de la future piste.
- Cette partie d’aéroport se trouve complètement sur des zones humides, le travail de repérage fait par les porteurs de projet a dénombré 98 % de la surface en zone humide. Pourquoi 98 % et pas 100 % ? car ils n’ont pas pu sonder les routes sous les maisons et les stabulations des fermes. NDDL est un plateau avec deux bassins versants, la Loire d’un côté et la Vilaine de l’autre. Un projet de ce type sur un château d’eau va poser énormément de problèmes car il va falloir faire des compensations de sols.
- Vinci a été choisi comme concessionnaire en 2011 pour Nantes-Saint-Nazaire. Il faut savoir que la société gèretravailler.re également Quimper, Dinard, Rennes, Angers. Actuellement, elle est en pourparler avec Lorient. Tous les aéroports du grand ouest vont être sous la coupe de Vinci.
-En 2011, lors du choix du concessionnaire, Vinci devait apporter 400 à 500 millions au projet. Néanmoins, comme le projet coutait plus chère qu’annoncé dans de la DUP, L’Etat est passé de 91 millions à 138 millions, et les Collectivités Locales qui ne finançaient rien apportent leur contribution à hauteur de 115 millions d’euros. Le coût du projet est estimé à 554 millions d’euros sans taxi-voie. De plus l’aéroport n’est plus conçu pour neuf millions de passagers mais pour quatre millions, c’est à dire le même nombre que dans l’aéroport actuel Nantes Atlantique.
- Le plus grave c’est qu’en septembre 2010, les collectivités ont du voter le budget sans connaitre aucun chiffre puisque le cahier des charges n’a été donné qu’en février 2011 !
- des erreurs de calculs et omissions ont été faites notamment la construction du tram-train estimée à 150 millions d’euros qui n’est pas prise en compte alors que ses effets sont inclus dans le calcul de bénéfices pour la société Vinci.
J'en passe et des meilleures encore...
Je ne suis pas là pour précher pour ma paroisse, je suis journaliste en presqu'ile guérandaise et militante contre le projet. Je ne metterai pas non plus le lien des articles que j'ai pu écrire sur le sujet mais je crois qu'il serait utile dans votre dossier en revanche de proposer à vos lecteurs le lien de cette étude disponible en français et en anglais :
http://aeroportnddl.fr/articles.php?lng=fr&pg=422
une lectrice déçue,
Stéphanie Dupin (patronyme mais aucun lien)
(Encore une fois, délai de modification trop court. Inutile de demander à Mireille de régler le temps de modification en s'inspirant de Médiapart. Croyez-vous que si je l'insultais comme les bannis elle réagirait ?)
Ici, je n'opposerai pas le travail de Dupin S et Dupin E. C'est juste que l'une est là depuis x mois voire x années, quand l'autre ne peut que passer en essayant, au mieux je crois, de s'informer.
La rivalité presse locale-presse nationale est vieille comme le jacobinisme... et si on pouvait remplacer rivalité par complémentarité ?
On peut rêver, mais n'y croyons pas trop... Et on touche là, aussi, à des problèmes syndicaux que vous connaissez certainement très bien.
Doutant de la Pertinence de l'Aéoroport" c'est un peu la même demarche qu'un étude
sur les usurpations d'identité commandée par une société fabricant de broyeurs. Non ?
Comme nous l'avez expliqué un prof de géographie (de son vécu avec exemple à l'appui), tant que celui qui fait l'étude dépend financièrement de celui/ceux qui commandent l'étude, il n'y a pas d'indépendance.
Soit en tant que client il y a des pressions, ...
Soit ils n'auront plus de marché d'étude si les résultats ne conviennent pas au client... et quand vous devez faire vivre un cabinet d'étude vous devez vous préoccuper du carnet de commande à venir !!
Les études indépendantes ? Qui paye ??
Sujet intéressant qui montre encore une fois que la concertation n'est pas un savoir faire français.
Merci pour les précisions intéressantes que vous apportez, et même pour votre critique de mon travail. J'y réponds d'autant plus volontiers que nous sommes sur un site d'analyse des médias....
1) Comme vous êtes journaliste (même si vous vous présentez également comme "chargée de communication" sur votre site personnel, ce qui n'est pas le même métier dans mon esprit), vous connaissez certainement la différence entre un reportage et une enquête, même si je vous accorde que le journalisme français pratique allègrement le mélange des genres (confondant également souvent commentaire et éditorial). Ce "dossier" relève du "reportage". A tort ou à raison, j'ai privilégié la rencontre des différents acteurs de cette affaire en cherchant surtout à rendre compte, le plus honnêtement possible, de leurs points de vue et de la vision de la société que ceux-ci exprimaient. Une "enquête" aurait mis plus l'accent sur la confrontation des arguments, chiffrés ou non. Dés le premier volet de ce dossier, j'ai néanmoins indiqué qu'il s'agissait d'une affaire "complexe" en pointant vers les sites présentant "les argumentaires charpentés présentés" par les uns et des autres, dont évidemment l'ACIPA (pointée également dans le quatrième volet).
2) Ce n'est pas un hasard si les partisans du projet ont donné à leur propos un tour plus technique et abstrait, en m'abreuvant notamment de chiffres, et si les opposants ont plutôt évoqué des enjeux qualitatifs ainsi que leur histoire personnelle. Cette dynamique de reportage reflète certainement une réalité, au-delà des défauts de mon reportage (un genre qui ne m'est pas du tout familier, étant plus chevronné en matière d'analyse ou d'enquête).
3) Je peux néanmoins me reprocher de ne pas avoir cité directement, dans le feu d'une écriture à chaud le soir après mes rendez-vous, l'enquête intéressante du cabinet d'étude indépendant européen, CE Delft, dont j'avais évidemment pris connaissance. Elle a néanmoins été évoquée lors du débat qui a clôturé ce dossier. Je n'aurais au demeurant pas pu, compte-tenu du point 1, la confronter sérieusement avec les études officielles. J'ajoute que, quelles que soient les références et la qualité de ce cabinet, les "études indépendantes" concluent curieusement et généralement dans le sens de leurs commanditaires, en l'occurence l'Association des élus opposés au projet, le CéDpa.
4) Le "bon journaliste" (je crains que ce soit ironique) que je suis ne peut en effet connaître aussi bien que vous, qui habitez sur place, la presse locale. Je n'avais pas connaissance, malgré mes recherches préalables sur internet, du site régional Media-Web auquel vous participez qui "milite pour le développement économique des entreprises et du commerce" tout en produisant une "information libre et indépendante". Certes, Ouest-France et Presse-Océan appartiennent au même groupe (ce que je n'ignorais pas), mais il est un peu rapide d'affirmer, comme vous le faites, que "le traitement de l'information n'est pas si différent d'un quotidien à un autre". Ce n'est pas, en tous cas, ce qui m'a été dit, y compris par l'opposant radical de la ZAD que j'ai rencontré.
5) Vous vous définissez comme "journaliste en presqu'ile guérandaise et militante contre le projet". J'ai été militant, je suis journaliste. Ma sensibilité politique personnelle est de notoriété publique (voir mon blog et surtout mes livres), mais je m'efforce de la mettre à distance lors de mes explorations journalistiques. Ce reportage n'avait pas de visée militante, j'en avais clairement prévenu les opposants. Cela ne veut pas dire que je ne me suis pas forgé un avis personnel en me penchant sur cette question et en allant sur le terrain. Je crois l'avoir exprimé dans le débat final.
J'espère que vous comprendrez que ma réponse, au-delà de la défense d'un travail dont je suis bien placé pour saisir les limites, s'inscrit dans une réflexion sur les difficultés du traitement médiatique de ce genre de sujet. N'hésitez pas, sur le fond du dossier, à poster des liens vers vos articles les plus éclairants sur Notre-Dame-des-Landes.
http://www.dailymotion.com/video/xfnnjl_jean-claude-michea-critique-le-nomade-attalien_news
Ouest-France « complice de la contestation, c’est nouveau ! NDLC (La Case, pour les amis) vous a dit qu'il en connaissait un rayon là-dessus. Et je confirme : c’est votre serviteur qui, il y a plus de dix ans, l’a mis sur la piste d’une affaire dans une communauté religieuse qu’OF refusait de traiter. Oui, j’avais d’abord parlé de la chose religieuse à un corres’ local que je connaissais un peu. Sa réaction : « Monsieur, si je vais dans votre communauté, une heure après le téléphone sonne à l’évêché, deux heures après le téléphone sonne à OF, trois heures après le téléphone sonne chez moi pour me demander de déchirer mon papier. Donc, je n’irai pas ». Pas grave, j’en parle à Nicolas et c’est lui qui sort l’affaire, aussi bien dans Libé que dans La Lettre à Lulu, qui amuse tout le monde à Nantes sauf JMA et Hervé Louboutin (oui, bon, et quelques autres).
Monsieur Auxiette passe sa vie ou presque dans des avions et ne vit pas le reste du temps à NDDL : tout est dit, là.
Jean-René : il en fait trop sur les éoliennes. Ce sont les moulins d’aujourd’hui, aussi beaux, aussi vivants, aussi changeants avec le temps qu’il fait. Alexandre Calder les aurait aimés.
Eric, avez-vous questionné des gens sur la nature exacte des contrats qui lient Vinci et la collectivité ? Pouvez-vous nous dire si le fait que les éventuels (voire probables) déficits ne seront pas assumés par Léonard mais par les électeurs de Jacques et de Jean-Marc relève aussi de la « légende urbaine » sur laquelle chouine le monsieur de Vinci ?
«Dans toute l’histoire de l’humanité, la mobilité est une liberté et un facteur d’échange»
Oh mon Jacquot, ne va pas dire ça aux sans-papiers, aux Rroms et aux gens du voyage : les chevaux pas de bois qui tirent les verdines de ces derniers te foutraient un bon coup de pied occulte.
En effet c'est l'affrontement entre une vision technocratique du développement, et une vision collective du bien commun comme d'une forme de sagesse y compris vis-à-vis de nos rythmes de vie et de la nature en tant qu'environnement.
Pourquoi ne pas imaginer prochainement un impôt sur les trajets aériens, d'intérêt général ? un réseau ferré plus performant entre ces petits aéroports, et/ou les villes européennes ? Alors, c'est sûr, le projet sera obsolète. Mais même s'il ne l'était pas à court/moyen terme, sa réalisation serait aussi un signe à ceux qui pensent "on peut forer tout ce qu'on veut en Guyane, déforester tout ce qu'on peut en Indonésie, après nous le déluge" ?
Vite, faire lire à ces gentils techniciens la BD de Squarcini sur le changement climatique "Saison brune"
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Bonjour l'empreinte carbone... et qui paye ces déplacements internationaux ? les contribuables des Pays de Loire... probablement. Elle est pas belle la vie d'élu local allant à Rio et au Burundi défendre les intérêts de sa province. Il allait à Rio+20 pour défendre la sur-consommation de kérosène ?