"Oui, je suis un cocktail de Tariq Ramadan, Brassens et Plenel"
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Tous ceux qui ont un peu de culture politique - et j'ose croire que l'équipe d'@si appartient à cette catégorie - connaissent bien la méthode qui consiste à proférer des propos à la limite de légalité ou de l'injure politique à l'aide de calembours o(...)
Quel est l'intérêt d'inviter ce Monsieur ? Franchement ? Dès sa première phrase, il confesse qu'il n'a jamais vu la vidéo d'Elisabeth Badinter. Qu'il ne connaît de son intervention que la phrase qu'on a bien voulu lui montrer. Et que ça lui a suffi. (...)
Je reconnais à Médine sa démarche artistique et son droit à la provocation.
Artistiquement parlant, ses paroles me semblent astucieuses mais pas spécialement touchantes. Des slogans habiles plutôt que de la poésie. Musicalement, il s'agit d'une so(...)
Derniers commentaires
Bonjour, en voulant regarder cette vidéo, on doit subir de la publicité, pourquoi donc quand on est tout de même abonné ?
Excellente émission ♥♥♥
Bonjour,
Au passage, un petit lien vers un extrait vidéo montrant que Médine s'était bien lui-même revendiqué ambassadeur de l'association Havre de Savoir, il y a de ça quelques années, ce qu'il semble démentir aujourd'hui.
J'aurais préféré trouver cet extrait dans les contenus publiés de l'association, mais il semble avoir disparu alors que les soutiens d'autres personnalités restent visibles.
Bonjour, il y a un bug sur cette vidéo, elle n'est pas téléchargeable...
Votre compteur indique que javais contribué puor 32 commentaires sur les 866 de l'émission originale. Il m'est maiencontreusement impossible d'accéder au moindre d'entre eux pour décider si je vais la regarder de nouveau. Dommage d'être obligé de faire ce constat après cinq mois de "nouveu site".
Lorsque Havre de Savoir organise un concours du Coran, ce sont les filles qui gagnent !
Oui, Havre de Savoir, "cette association qui a pour but de présenter l’Islam à travers une compréhension saine et authentique" (sic !), et dont Médine est un des membres (?), un ambassadeur (?), lui même ne sait plus très bien (c'est son tiers de Ramadan qui prend le dessus).
Voir le lien vers l'article de Robin Andraca, posté précédemment.
Ah, la bonne vieille époque de l'ancien forum, où ils pouvait y avoir plus de 800 commentaires sur un article. Maintenant, quand on en dépasse 60, c'est parce que l'article parle du Media :-)
L'auteur a voté Mélenchon en 2012 et 2017.
Mais sur ce site, on préfère, et pour cause, citer les épouvantails Le Pen et Wauquiez, et exhumer fièrement l'interview complaisant d'il y a deux ans. "Collabo", on ne pouvait pas trouver de terme plus adapté.
Tous ceux qui ont un peu de culture politique - et j'ose croire que l'équipe d'@si appartient à cette catégorie - connaissent bien la méthode qui consiste à proférer des propos à la limite de légalité ou de l'injure politique à l'aide de calembours ou de mises en scène obscènes où se télescopent symboles ou références contradictoires. Les exemples ne manquent pas : depuis "l'affaire propre-en-gros" de "Je suis partout" jusqu'au détail" qui veut refaire "l'histoire" pour finir avec le négationniste grimé en déporté...
C'est l'un des procédé favori de la propagande d’extrême-droite. Rien d'étonnant donc à le voir exploité ad nauseam par Médine, dont le pseudo et l'usage répété du sabre ont le mérite de la franchise, ou par bon nombre d'autres rappeurs qui préfèrent exploiter quant à eux d'autres filons idéologiques : suprématisme racial, masculinisme, libertarianisme, néo-libéralisme intégral... En fait, tout cela procède d'un recyclage de la rhétorique fasciste que trop de commentateurs niais et béats d'efforcent d'ignorer.
Un article de Robin Andraca (ex-@si) sur les rapports étroits qu'entretient Médine avec les extrémistes musulmans.
Et comme d'habitude, le faux-cul dément.
Médine sur @si....et RE! J'ai beau être un -très- ancien abonné, toujours aussi convaincu de l'intérêt du site (toujours aussi mal 'revisité' d'ailleurs!) de Daniel S..
Il y a des périodes de plus en plus fréquentes de... comment dire, découragement et lassitude; en l'occurrence, les commentaires de 2016 sont toujours, malheureusement, d'actualités et la disposition faussement neutre d'@si toujours la même, malgré tout....
@si, idiot utile de l'anti-laïcité?
Des associations de familles des victimes ont réclamé l'interdiction de ce concert, ce qui parait tout à fait compréhensible. Mais les noms de Wauquiez et de Le Pen marquent plus sûrement les esprits et font office de repoussoirs. C'est votre manière de prendre indirectement parti. Mais on connaissait déjà l'affection que vous portez à votre "invité exceptionnel". A cet immense artiste que ces figures de la droite extrême aimeraient voir bâillonné... alors qu'elles partagent avec lui le même mépris de la démocratie, le même rejet de l'humain.
Tiens, grâce à l'"affaire Médine" qui réactualise avec pertinence cette émission, je viens de remarquer que les (des ?) anciennes files de discussions sont de nouveau disponibles.
Du coup, un p'tit remerciement en passant ^^
(même s'il me semble plus compliqué, avec le nouveau système, de retisser la logique des conversations... )
Je pense qu'il n'est pas nécessairement mal intentionné, mais il manque encore vraiment de culture (notamment de l'histoire de France, de ses guerres de religions, de droit), je lui souhaite d'améliorer ça.
Cdt.
Il aurait pu alors faire preuve d'intelligence et d'honnêteté intellectuelle en annonçant qu'il se devait de revenir sur certaines de ses paroles. Qu'à la lumière de ce qu'il venait de voir et comprendre, il ne pouvait plus attaquer la philosophe de la même manière. Que ses arguments ne tenaient plus la route et qu'il s'était fait manipuler par un monteur malhonnête.
Mais non, le voilà qui commence quand même à avancer des arguments. A chercher une nouvelle manière de maintenir ses accusations. Ben voyons. Ca n'est jamais qu'un discours d'Elisabeth Badinter, après tout. C'est pas comme si c'était quelqu'un avec une pensée complexe et savamment construite. Pas la peine de préparer une contre-argumentation solide et réfléchie avant de prendre la parole. Quand on est le cocktail de Tariq Ramadan, Brassens et Plenel, on n'a qu'à laisser parler son sens de l'analyse, sa maîtrise de la langue, sa culture et sa rhétorique à travers une petite exégèse improvisée, et hop, non seulement on démonte la pensée d'une des plus philosophes les plus célèbres de son temps mais, en prime, on embarque avec soi un public conquis.
Et bien personnellement, j'ai stoppé la vidéo. Oui, j'ai donc passé bien plus de temps à écrire ce commentaire qu'à la regarder.
Et je demande à ASI de ne plus nous infliger ce genre d'invités. Par pitié. Si je veux entendre l'avis de gens qui se croient l'égal des plus grands intellectuels uniquement parce que, dans leur microcosme, on loue leur intelligence, c'est vraiment pas les endroits qui manquent...
Artistiquement parlant, ses paroles me semblent astucieuses mais pas spécialement touchantes. Des slogans habiles plutôt que de la poésie. Musicalement, il s'agit d'une sorte d'arpège répété sur un seul accord mineur, sans dissonances ni inflexions de rythme - ce qui ne permet pas d'appuyer émotionnellement le côté guerrier; contradictoire et abrupt des mots.
Lorsque le chanteur se dit "Charlie" et compare systématiquement les "laïcards" (radicaux du laïcisme?) à d'autres croyants, il s'égare: l'esprit Charlie consiste à attaquer, dévoiler ou ridiculiser (entre autres) toutes les religions et communautarismes, alors qu'il défend bien une identité religieuse et communautaire. Ces deux esprits ne sont pas sur le même niveau logique.
Quant il est confronté à des sujets sensibles pour son audience (Dieudonné ou les agressions anti-sémites), son vocabulaire devient évasif et parsemé de conditionnels.
Finalement, sa démarche me semble très commerciale et dirigée, sans aucun sens critique ou recul, à une population à la fois victime et victimisée. L'esthétique de son clip est complètement soumise au groupe qu'il prétend défendre.
Ses accusations de détournement de phrases face à des journalistes qui sont justement là pour analyser son textes de façon remarquablement neutre, montrent pour moi qu'il s'adresse en permanence à un groupe, comme un homme politique ferait de la propagande.
Un démagogue habile et relativement bien renseigné, plutôt qu'un artiste...
D'accord ou pas, c'est utile de prendre 1H pour entendre parler Médine, comprendre sa vision, la manière dont il se positionne. A des années lumières des polémiques éphèmères autour de la laïcité qui naissent tous les jours et se nourrissent des petites phrases des uns et des autres...
désolant , pourquoi pas un débat sur la couverture de "mein kempf"...?
Et je me mets à m'imaginer NTM, Assassin ou IAM dire "alors oui, on est allé faire la première partie d'un groupe de rock identitaire pour provoquer les gauchos, ha ha, on est comme ça nous" et je me rends compte que c'est impossible.
Déprimant, je vous dis.
Il est possible d’exprimer clairement une pensée dans un contexte donné lorsque l’on est une source donnée. Dès lors que des propos sont interprétés de manière massive dans un sens donné, on peut se demander si ce n’était pas le but des propos.
Le propos : « Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe »
Le contexte : Une progression importante des agressions contre les musulmans (en particulier des femmes) ainsi que des paroles racistes à l’égard de personnes issues de cultures musulmanes.
La source : Une des plus grandes fortunes de France qui, dans la même émission, défend le Charlie Hebdo de Val et Fourest — qui, faut-il le rappeler, n’a rien à voir avec le Charlie Hebdo de Cavanna et Choron.
Si le nom de Médine est revenu sur le devant de la scène, c'est parce qu'il a été utilisé pour salir par capillarité Bianco et Cadène, par leurs adversaires. C'est particulièrement révélateur de leurs méthodes. L'émission aura permis de montrer à quel point le statut d'"infréquentable" collé à Médine l'a été de manière mensongère, arbitraire et fulgurante. On peut décrire de la même manière le traitement médiatique dominant du CCIF, de la marche de la dignité organisée par la MAFED ou plus récemment de Barakacity. Ca aurait été une bonne idée d'inviter Yasser Louati en plus de Médine pour faire ce zoom arrière.
A l'inverse, le simple fait de contester la qualification d'E. Badinter a valu à N.Cadène, et par extention à Bianco des attaques particulièrement violentes. Il y a pourtant de quoi se demander comment E. Badinter réussit encore à se faire passer pour féministe, de gauche, ou spécialiste de la laïcité. Et sur ce dernier point, Cadène est particulièrement compétent pour indiquer si une personne raconte n'importe quoi sur le sujet.
Le sujet de la laïcité est un développement du sujet "Islam", concomittant à sa montée dans l'agenda médiatique et politique. Pour un historique de la montée de ce sujet, je recommande cette conférence de Thomas Deltombe à l'IREMMO. La mise en exergue du sujet islam a conduit à la construction d'un nombre conséquent de représentations qui polluent les esprits, et la laïcité a suivi le même chemin. L'émission aurait pu permettre de revenir sur un paquets d'enfumages en cours :
"La laïcité est attaquée". Qui veut changer la loi ? Qui veut rajouter des lois ? Qui a poussé à la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école ?
"Laïcité exigente vs laïcité ouverte, ou accomodante" Une application exigente de la laïcité est une application exigente de la loi de 1905. Point barre.
"La laïcité garantie l'égalité homme/femme" : bullshit total, illustrateur des non-dits en jeu dans cette opposition, à savoir l'instrumentalisation de la laïcité et des inégalités hommes/femmes contre les musulmans.
C'est les trois premiers exemples qui me viennent en tête, mais il y en aurait probablement beaucoup d'autres.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
la saison des réabonnements arrive, inch'allah vous trouverez de nouveaux clients.
Moi je vais lire Charlie, et surtout je vous emmerde.
"Arrêt sur image " s'est bien abaissé en invitant ce monsieur et a fait descendre de plusieurs crans le niveau intellectuel de l'émission.. Cela me rappelle, et avec beaucoup d'amertume, à quel point une certaine intelligentsia parisienne s'est toujours pâmée d'admiration devant le moindre graffiti, le moindre rappeur, le moindre danseur des rues, par principe idéologique d'abord, partant du principe que tout ce qui émane du monde immigré est par définition plus intéressant, novateur, passionnant, et enrichissant pour la culture française. Profonde erreur, erreur mortelle.
Bravo pour l'intelligence d'inviter quelqu'un comme ça sur le plateau, et de l'écouter vraiment. Je ne connaissais ni le personnage, ni ses morceaux. Je ne vais probablement pas plus écouter les morceaux, et je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit, mais il y a eu de l'espoir et de l'intelligence dans les échanges, et vraiment ça fait plaisir.
Enfin, merci aussi pour m'avoir permis d'entendre un artiste de scène dire qu'il ne donne pas un concert sans aller parler avec les gens du coin. Si seulement c'était plus fréquent !
Jamais entendu parler de ce Médine auparavant, même pas par ma progéniture qui écume internet pour trouver ce genre de textes.
Mais j'adore les textes, même si je ne trouve pas la musique super.
En fait, je ne trouve qu'un seul mot en l'écoutant : roboratif. L'esthétique du clip et les paroles, c'est assez novateur, surtout par rapport à un certain rap bling bling et très routinier.
Maintenant, autant il gagne à être connu, et qu'il était important pour lui (et pour nous) qu'il s'explique sur ce kaléidoscope historico-religieux qui constitue son inspiration, reste d'enseignement laïc qui a visiblement porté ses fruits, et résidu d'un sarkozysme et d'un post-sarkozysme qui ont forcément révolté les jeunes banlieusards.
Cela me rappelle l'explosion de Diam's avec la Boulette, ces textes détonnants et vraiment novateurs, avant qu'elle ne retourne à sa nuit.
Maintenant, j'entends bien que si un invité refuse de venir à cause de la présence d'un autre, vous n'aviez pas le choix : en toute équité, il fallait conserver le brimé et jeter celui qui était responsable du chantage.
Toutefois, cette émission était-elle justifiée pour celle de vendredi ? Je n'en suis pas sûre.
Cela veut peut-être tout simplement dire que des mots aussi fumeux que laïcité, qui correspond à une notion nécessaire dans un contexte particulier de 1905, ne se prêtent pas à débat.
Aussi bizarre que ce soit, ce mot est un socle, et si on en discute, on met tout l'édifice historique et constitutif en danger.
Ce mot est adapté à ce que nous sommes, et nous devons faire avec.
Mais en plus fin, plus subtil et plus intelligent !
On n'arrête pas le progrès !
PG
Reconnaitre l'habit religieux, c'est reconnaitre, accepter et identifier un habit comme religieux. Or pour un laïc, un habit ne peut-être religieux, autrement dit, il n'est religieux que pour le religieux, comme le blasphème n'est blasphème que pour le religieux, celui qui adhère aux règles de la religion. Le laïc accepte totalement que des personnes y adhèrent mais ne doit pas y voir une reconnaissance universelle. Il n'y a donc ni blasphème, ni signe ostentatoire de religion pour une république laïque, à moins qu'elle n'adhère à une pensée religieuse. Sinon ce serait dire, ce que signifie une chose pour cette personne supposée religieuse, signifie la même chose pour moi, qui ne suis pas de cette religion. Ce qui revient à adhérer à cette religion. Ce qui m'a totalement apaisé depuis sur ces questions: pour un laïc, elles sont non avenues.
Dans « Dont laïk », nous assistons à un exemple paroxystique de cette littérature engagée, où le rappeur néglige ses intérêts personnels au profit de l’intérêt général dans une diatribe intensément polémique. Médine se fait à la fois le porte-parole d’une communauté malmenée par la pensée dominante du laïcisme, mais également le restaurateur de la laïcité, dévoyée par les religiophobes selon lui. Le rappeur se réapproprie la parole publique et vient discipliner un débat brouillé par l’arrogance, l’ignorance ou pire, la malhonnêteté, de ceux qui l’ont usurpée et ont contraint au silence humilié les croyants. Ce texte réactionnaire apporte également un éclairage intéressant sur l'évolution de la figure du rappeur dans le rap français, historiquement politisé et maintenant spiritualisé.
I – LE RETOUR DE FLAMME DE LA FOI CONTRE LE JEU DES RAISONNEURS
1) Un agôn spectaculaire
Les deux premières phases ont une valeur programmatique d’autant plus efficace qu’elles sont percutantes, non pas dans leur sens mais dans leur forme, grâce à l’usage d’un chiasme lapidaire[1]. D’une part, le chiasme cristallise un antagonisme fort et affirmé entre les croyants et les menaces à la religion. D’autre part, il affirme la supériorité de la religion dans ce rapport de force (la mort de Dieu est prétendue, la mort de Nietzsche est avérée). Enfin, Médine dédouane la religion d’une responsabilité dans cet antagonisme mortifère, car ce sont les laïcards qui en sont à l’origine : Dieu n’intervient que dans un second temps, en réaction, et en se réappropriant la force du verbe, originellement divine et usurpée par les philosophes grandiloquents (« signé » : le décret divin l’emporte en force sur les palabres des philosophes qui se font vainement les fossoyeurs de la religion). Ainsi, Médine fait le choix d’une vision du monde binaire, anti-consensuelle, radicalisée.
2) Des valeurs antithétiques qui appellent à la prise de position
Médine dresse en effet le camp des religieux (« on ira tous au paradis, enfin seulement ceux qui y croient ») contre celui des laïcards et souvent, il oppose un « on » face à un « ils ». Nous sommes ainsi en présence d’un texte qui affirme une prise de position et surtout, qui exhorte le lecteur à faire de même : c’est le rôle des apostrophes (« ma sœur », « rebeu », « nigga » en apposition d’impératifs) et des questions rhétoriques, doublés d’une très claire évocation de « l’appel du muezzin » par laquelle Médine s’identifie à une autorité religieuse rappelant à leur foi les croyants. De même, le titre « Don’t Laïk » constitue presque un mot d’ordre martial ; il s’oppose à la fois au laïcisme (orthographe biaisée du mot « like ») mais aussi à la dictature du « Like » dans les nouveaux médias. Ce rapprochement phonétique vise à mettre en évidence la superficialité du laïcisme et les effets de mode dont il jouit, par opposition à la spiritualité inhérente à la foi.
II – LA VIOLENCE AU SERVICE DU DISCOURS
1) L’ambition cathartique
Cet antagonisme s’intensifie tout au long du texte, partant d’un constat croisé des morts de Dieu et de Nietzsche, ce qui constituerait pour ainsi dire un « match nul », et finissant avec un rejet, théâtralisé donc spectaculaire, par l’association du laïcard à la figure du démon (« vade retro satanas »). On assiste ainsi à une montée en puissance d’un affrontement quasi tribal qui a pour but d’exalter le lecteur : Médine le spatialise[2], l’image[3] et le radicalise par l’imagerie biblique qu’il emploie[4]. Dans cette atmosphère de révolte, il n’est pas question de rechercher le consensus, mais plutôt de radicaliser les différences, avec une revendication intransigeante des sujets traditionnellement embarrassants pour les croyants : polygamie, Charia, fatwas, rejet de l’héritage révolutionnaire[5]. Médine ne cherche pas l’apaisement par le consensus, mais excite les passions des croyants en exacerbant leurs singularités. Cependant, cette exaltation ne se contente pas de verser dans la violence et le déchirement du tissu social. Il s’agit, dans une veine cathartique, de réveiller les passions pour mieux en exorciser les passionnés. Ainsi, le texte est tapissé d’une trame rhétorique plus fine qui vise à dénoncer le discours hypocrite et confiscatoire des laïcards à un niveau intellectuel et non plus belliqueux.
2) Une rhétorique riche
Médine fait un aller-retour entre le point de vue du laïcard – qu’il endosse pour le tourner en dérision car il relève manifestement d’un renversement des valeurs[6], d’une usurpation de l’autorité morale problématique[7] ou d’un effet de mode ridicule[8] - et le point de vue du croyant qui porte un regard extrêmement ironique sur les fruits de la modernité : Nietzsche[9], les idéaux révolutionnaires[10], c’est-à-dire la Raison[11] et l’universalisme[12] mais surtout par extension la laïcité. Par ailleurs, Médine affirme l'idée selon laquelle la raison revendiquée par les laïcards n'est qu'une illusion, car elle les mène à un mysticisme (“illuminé”) pas moins problématique que celui reproché aux croyants, et sans les bénéfices moraux. Cette idée est confirmée par l'usage d'un lexique religieux pour parler des élites laïques (“prosélytes”). Ainsi, Médine s’en prend aux fondements de la laïcité qui soulève en lui un scepticisme légitime, à la fois identitaire et rationnel, devant les prétentions d’universalité, de neutralité et de sophistication intellectuelle des laïcards, en vérité systématiquement démenties par les exemples historiques qu’il a choisis (colonialisme / islamophobie ambiante / affectation des intellectuels). La phase “Crucifions les laïcards comme à Golgotha” rappelle enfin aux laïcards le côté profondément sensuel et engagé de la religion, par opposition à leur goût de l'abstraction et de la neutralité.
III – LA FIGURE AMBIVALENTE DU RAPPEUR
1) L’islamo-caillera ou muezzin ?
Avant chaque refrain, Médine s’identifie à l’image qu’il crée de l’ « islamo-caillera ». Il associe un concept trivial et bas (« la caillera », la rue) à un concept transcendant et haut (la religion, la prière). Il cherche ainsi à manifester le caractère véritablement élévateur de la religion, qu’il exprime dans la sentence édifiante au premier couplet : « Si j'te flingue dans mes rêves, j'te demande pardon en me réveillant ». . Il apparaît ainsi que c’est la religion qui remplit la mission sociale de la laïcité, qui consiste à servir de garde-fou contre les passions néfastes qui peuvent traverser les citoyens. L’horizon du salut et de la damnation suffit à anéantir les aspirations dangereuses des petites frappes. Médine neutralise ainsi toute la violence dont il fait preuve dans son texte. L’image historique du rappeur comme étant un gangster apparaît être non seulement dérisoire mais dépassée, grâce au support de la religion et à la nécessité d’en suivre la loi. Médine s'identifie encore au “muezzin” : sa voix retentit pour réveiller la foi des croyants. Cela suggère une autorité morale supérieure à celle du commun des croyants, ce qu'il tire de son statut de rappeur, détenteur d'une voix et d'une compréhension plus aigue des choses spirituelles. Ainsi, c'est lui qui prononce l'exil des laïcards à la fin du morceau, dans une formule latine d'exorcisation.
2) La restauration de la laïcité : croyant ou laïc ?
En dépit de la violence des procédés déployés contre les laïcards, Médine nuance à plusieurs reprises le hiatus qu’il a instauré entre eux et les croyants, grâce à des exemples croisés : « Le polygame vaut mieux que l’ami Strauss-Kahn », « Cherche pas de viande Halal dans tes lasagnes, c’est que du cheval ». En effet, le polygame et Dominique Strauss-Kahn, la viande halal et la viande de cheval, semblent à chaque fois être l’endroit et l’envers d’une même réalité, mais le lecteur sceptique entre en connivence avec le croyant car Strauss-Kahn n’agit pas par convention, comme dans la polygamie, mais à cause d’un dérèglement des mœurs, et le contrôle rigoureux de la viande halal est préférable aux scandales sanitaires. Il s’agit ainsi de montrer que la différence de valeurs entre le croyant et le laïcard n’est pas insurmontable, mais relève tout simplement d’un brouillement des valeurs de la laïcité et de sa dégradation en laïcisme[13]. De même, Médine se replie dans la sphère privée pour montrer que les croyants n’ont pas du tout de vocation révolutionnaire mais aspire à vivre leur religion en paix : « Ma pièce de bœuf halal, je la mange sans m’étourdir » . Ils sont en outre accessibles au progrès des mœurs, mais avec le recours de leurs propres codes et sans intrusion de l’Etat ou de la laïcité, étrangers à leur foi (« pour la journée de la femme, je porte un burquini »). L’outro est ainsi le moment d’accuser ad hominem les responsables de ce dévoiement et le rappeur livre les responsables politiques au jugement de ses lecteurs, après avoir rigoureusement éclairé le débat.
[1] « ‘Dieu est mort’, selon Nietzsche / ‘Nietzsche est mort’, signé Dieu »
[2] « Nous sommes les gens du Livre / Face aux évangélistes d'Eve Angeli »
[3] « Un genre de diable pour les anges de la TV Reality »
[4] « Crucifions les laïcards comme à Golgotha »
[5] « Marianne est une femen tatouée « Fuck God » sur les mamelles » : il s’agit d’une insulte à la sacralité laïque qui entoure la figure républicaine de Marianne, induite non pas tellement par l’association aux Femen que par l’usage du lexique animalier pour qualifier sa poitrine dévoilée, usuellement symbole de liberté.
[6] « Un genre de diable pour les anges de la TV Reality »
[7] « Si j'applique la Charia les voleurs pourront plus faire de main courante » : réhabiliter la place de la religion dans la société empêcherait les voleurs d’usurper la loi et d’en user contre leurs victimes. « Un voleur qui dépose une main courante » est une réécriture du fameux adage « L’hôpital qui se fout de la charité ».
[8] « Don’t laïk » en référence directe à la dictature du « Like » des nouveaux médias.
[9] En dépit de leur degré de sophistication, philosophie et science ne permettent pas d'échapper à la condition humaine : preuve en est que Nietzsche est mortel.
[10] « Ils n'ont ni Dieu, ni maître, / A part maître Kanter » : les revendications anarchistes, et par association révolutionnaires, loin de permettre aux hommes de se libérer de leurs passions, les mènent au contraire dans un conformisme bourgeois (la taverne de maître Kanter).
[11] « On parlera laïcité ente l'Aïd et la Saint-Matthieu » le débat prétendument neutre et élevé auquel aspirent les laïcards n’a pas de sens, car ils veulent faire abstraction de la réalité sociale. Or, celle-ci prouve jusqu’au calendrier que la religion est profondément ancrée dans le quotidien des gens. Ainsi, l'intellectuel entretient une distance théorique et ridicule avec la réalité, et s’en trouve discrédité.
[12] « On ferme les portes de l'éducation / “Ah bon ? Pardon, patron, moi y'a bon"» : l'universalisme est tourné en dérision au regard de l’histoire coloniale française.
[13] « la laïcité n’est plus que… », « notre chère valeur », « quel mal [l’]habite ? »…
2 lignes à suivre, à mon sens, pour une position juste. Premièrement, ne pas mettre dans le debat sur la laïcité des enjeux qui n'ont rien à y faire, par exemple, ne pas chercher à faire de la laïcité une manière détournée de brider le côté fortement multiculturel de la société française. La gestion du côté multiculturel de la société française devrait être faite à part, et de manière explicite. Les seuls enjeux de la laïcité sont d'avoir un espace public qui impose le moins possible à des gens des préceptes religieux, qui obéit lui-même le moins possible à de tels préceptes, et qui en même temps réussit autant que possible à accueillir tout le monde en lui, quel que soit sa religion, afin d'avoir de la cohésion.
Deuxièmement, voir la laïcité comme une norme publique non-universelle, c'est-à-dire une norme qui s'impose à tous dans l'espace public, mais qui est plutôt le résultat d'un juste compromis entre les attentes des uns et des autres, et non pas quelque chose dont l'existence et la forme précise seraient déterminées pour toute société d'une manière admissible par tout homme, comme s'il y avait "une vraie laïcité", "la seule vraie", "l'authentique"...
Dieu (ou les équivalents des autres religions) et la couche d'ozone,
Dieu et le méthane, et les gaz à effet de serre,
Dieu et les OGM,
Dieu et le dérèglement climatique,
Dieu et les catastrophes naturelles (pas si naturelle que ça),
...
Point de bataille, on va crever avant.
Allez, 18h34, apéro avant la "gimbourra" ( une "sacrée" soupe)
- pourquoi Justine Brabant à l'air complétement transie d'amour devant Médine? (sauf au moment ou il est question des juifs, parce que c'est pas un sujet rigolo quand même).
- pourquoi l'intervenant ne dit jamais ce qu'il pense mais passe par des circonvolutions incompréhensibles se rapprochant au plus pres de ce qui serait la langue de bois la plus pure qui puisse exister. (vous pensez quoi du 11 septembre? vous pensez quoi de ce que dit dieudonné?)
- Il y a que moi que ça choque des phrases du genre "nietzsche est mort, signé dieu" assénées sur un ton vindicatif.
- Il n'y a que moi qui est choqué par le fait qu'il place les actes islamophobes et les actes antisémites sur le même plan, alors qu'ils ne sont ni de même nature, ni de même cause, ni des mêmes auteurs?
- personne n'est choqué par la référence à Malcolm X, les black panthers (en livre et en drapeau). Imaginons juste cinq secondes qu'on ai à faire à un artiste d’extrême droite bien blanc, avec un bouquin des blacks panthers dans une de ses œuvres (un de ses albums s'appelle arabian panthers!).
- est ce qu'on peut trouver ça crédible trois secondes quand il raconte que sa quenelle etait un acte de provocation, alors même qu'il n’était pas censé savoir ce que cela voulait dire (sérieusement, je pense que n'importe qui écoutant un sketch de dieudonné comprend très bien ce que veux dire la quenelle).
- est ce qu'il n'y a que moi qui ai compris dans son message, que le problème avec la laïcité, ce sont ceux qui essayent de la faire appliquer (à savoir les "laïcards")?
- est ce que j'ai bien entendu qu'il est parfaitement d'accord avec le discours de tarik ramadan (il n'y a pas de double discours chez Ramadan mais une double audition de ceux qui l'écoutent, j'en déduis qu'il ne remet pas du tout en question Ramadan)? Et pourquoi vous ne bondissez pas et ne lui posez pas des questions?
- Pourquoi cette émission est sous la forme d'une calinothérapie intensive, pire que chez michel drucker (et vous osez vous moquer de copé en première partie?). Absolument aucune question n'est traitée en profondeur et aucune réponse n'est obtenue pour des questions pourtant pertinentes.
- pourquoi Marianne mange un gâteau bleu blanc rouge "halal" avec le sourire?
- pourquoi il n'y a pas eu de question sur son redressement fiscal? C’était quoi l’irrégularité?
- est ce que je l'ai bien entendu dire que les voleurs doivent avoir les mains coupées???
- est ce que je l'ai bien entendu dire que la polygamie est acceptable parce que DSK????
Si votre objectif était de montrer un musulman sympa, pour ma part c'est un échec. Je le trouve parfaitement antipathique et nocif. Il vous a baladé pendant 1 heure et vous lui avez servit la soupe comme les pires journalistes de france culture.
Tout, vous lisez tout de manière fondamentaliste, dingue.
Pour finir, moi ça ne fait vraiment pas rire ce genre de choses. On a manifestement quelqu'un qui est pro-charia devant nous dans cette émission et on le traite comme un bisounours.
Euh...
Vous êtes donc du genre à lire un texte juridique, une recette de cuisine, un poème, un courrier amoureux, un compte rendu médical ou un bulletin avec la même paire de lunettes...
La question n'est pas de revenir aux fondamentaux (?), mais de comprendre à quel registre de communication/langage ce qu'on lit, écrit ou dit appartient.
Quand on ne le fait pas, quand on lit - comme les témoins de Jéhovah par exemple -, les versets de l'Ancien Testament comme s'ils avaient été rédigés aujourd'hui en français, rien à faire, c'est comme pour une langue étrangère, on passe le plus souvent à côté du sens de ce qui a été pensé par le rédacteur initial.
Ce que vous faites avec le Coran.
Avec beaucoup d'application.
Ce que font pas mal de musulmans aussi, ou d'évangélistes dégénérés, probablement plus dangereux pour le futur de nos sociétés que Merle et ses obsessions.
France, notre terre
Le grand remplacement
Antifa
Laissez vivre la Russie
Lord, I don't want to become Charlie
Franchement, je suis fan.
J'ai pas le même âge, je pourrai être sa mère, voire sa grand mère.
Son rap me gênait. Je ne comprenais pas bien. En le réécoutant, ça m'intéresse pas mal, même ça me séduit.
Suis complètement athée et plutôt contre tous signes ostentatoires, toutes religions confondues.
Les religions m'emmerdent en général. Plutôt tendance à les confondre avec de l'abrutissement de l'esprit, peur du néant etc.
Mais, là, cette intelligence, cette ouverture d'esprit, cette ode au vivre ensemble et au respect de chacun, j'adhère.
Il a même eu l'intelligence de vous renvoyer dans vos cordes avec les tweets, les médias mainstream à la noix toujours prêts à chercher le scoop merdique, il ne s'y laisse pas prendre.
Franchement Médine, bravo. Merci de lui transmettre mon message, j'adore ce mec.
Sur son clip : Quand il montre une société, que l'on comprend comme son environnement, son contexte, les hommes sont entre eux avec un air méchant (pourquoi ?) et les femmes à part (voilées, pour rire ou pour dénoncer ou pour une raison artistique ?), c'est pour dénoncer aussi ? Même les journalistes ne voient pas cette image de ségrégation homme femme, on s'y est tellement habituée.
On est bien naïfs
Les "laïcards" refusent simplement de traiter différemment les conservatismes en fonction de la culture ou de la religion que les inspire.
Si le christianisme avait promu le voile dans la passé, il est très probable que nos sociétés modernes l'aurait, depuis, banni.
Elisabeth Badinter a fait beaucoup de bien au débat intellectuel en affirmant qu'il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe. Car ce mot est, depuis presque ses origines, voué à protéger les conservatismes issus des cultures musulmanes. Cette faute originelle est d'autant plus funeste qu'elle aboutit à nommer de la même manière les discours anti-obscurantistes et les agressions de musulmans...
Je note d'ailleurs que, depuis, les chrétiens, attentifs à l'efficacité de ce mot, ont su créer la notion de christianophobie, tout aussi ambigüe et fourre-tout (puisqu'elle englobe aussi bien les critiques du dogme religieux que les saccages d'églises).
Je garde à l'esprit les réactions engendrées par les kiss-in des associations de défense des droits des homosexuels. Cette pratique consiste à organiser des sessions de "roulage de pelle" massives devant un lieu de culte pour dénoncer l'impact du conservatisme religieux sur la vie et les droits des homosexuels.
Tant que ces kiss-in ont eu lieu devant des églises, il ne se trouvait que des clercs et quelques croyants pour les contester. Mieux encore, ce type d'action était plutôt applaudie par ceux qui se réclament du progressisme.
Puis, en mai 2011, des militants ont voulu effectuer ce type d'intervention (ô combien violente, il faut bien l'admettre) devant une mosquée, à Lyon, arguant que cette autre religion du livre, elle aussi, condamne l'homosexualité. Les accusations d'islamophobie furent massives, l'action dut être annulée... Je suis sûr que les homosexuels rejetés par leur famille au nom de l'islam (comme cela se fait au nom du christianisme) ont été réjouis de cette annulation.
Les médias ont, en réalité une grande part de responsabilité en ne donnant la parole qu'aux musulmans "actifs et militants" dont les idées ne sont, par nature, pas représentatifs. J'en ai un peu marre des tous ces gens qui prétendent représenter autre chose qu'eux-même, en fait...
Médine en effet ne dit pas "Je préfère un polygame à Strauss Khan". Il préfère couper les réponses à ses questions, comme la fin d'un film de Scorsese. En tant que spectateur ça m'emmerde, [large]en l'absence d'explicite je suis obligé de m'inventer un Médine qui pense comme moi[/large], du genre : "les deux sont à gerber, et pourtant Strauss-Khan a été défendu"
Cela dit en écoutant l'ensemble de son discours - sans satire - il me semble politiquement très utile et intéressant.
Dommage que son clip soit sexiste : déballage de couilles aux cotés du charismatique chanteur, comme si les meufs de quartiers n'étaient pas dans la cause.
+
RC
"Le progressiste béat postule ... que l'avenir sera meilleur que le futur" (vers 40')
Michaël Foessel.
La laïcité est la neutralité et l'indifférence de l'Etat aux religions.
Comme l'a rappelé le Conseil d'Etat, sur l'affaire du voile en 1989, la laïcité n'est pas opposée au port de signes religieux à l'école.
Je pense qu'il y a une fraction des pratiquants d'une religion qui "font chier" aujourd'hui en France. Et la solution au problème posé par ces zélotes c'est de considérer un certain nombre d'actes comme des troubles à l'ordre publique. Le voile c'est du prosélytisme, amener son tapis de prière au boulot c'est du prosélytisme, donc des troubles à l'ordre public.
C'est pourquoi je suis favorable à la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école. On est en face de certaines personnes qui essaient de gagner du terrain de manière insidieuse. Il faut définitivement y mettre un terme !
Même si beaucoup de femmes qui portent le voile revendique un choix personnel, on est bien obligé de constater qu'une pression existe qui vise à augmenter le nombre de femmes portant le voile.
Cette pression vient d'au moins deux courants de pensée: les salafistes et les communautaristes qui utilisent l'islam à des fin politiques.
- Pour les salafistes, il suffit de voir l'extrait du désormais célèbre imam de Brest: Hijab et honneur
"le hijab c'est la pudeur de la femme. Et sans pudeur la femme n'a pas d'honneur. Et si la femme sort sans honneur, qu'elle ne s'étonne pas que les gens, que les frères (...) abusent de cette femme la".
- Pour les communautaristes, voici un extrait d'un article de Sadri Khiari (idéologue des Indigènes de la République):
"Même s’il ne se dit pas en termes de contestation politique, si on ne voit pas d’immenses manifestations et des grèves de musulmans, s’il n’y a pas encore de candidats musulmans drainant des centaines de milliers de voix aux élections, l’augmentation du nombre de mosquées, de barbes et de voiles constitue un phénomène politique majeur, une défaite flagrante de la stratégie de « beurisation» des jeunes issus de l’immigration. Cet islam procède du mouvement de consolidation de la puissance politique indigène."
Il est par ailleurs évident que plus le pourcentage de femmes portant le voile est grand, plus la pression sur les femmes qui ne le portent pas augmente, surtout si elles vivent dans un endroit où les musulmans sont majoritaires.
Donc je vois pas comment on peut dire que le port du voile est toujours un acte neutre, qui relève d'un choix personnel, il y a bien un phénomène qui ressemble à du prosélytisme qui est à l'oeuvre.
C'est inadmissible ! Et honteux !
PG
On sentait Daniel assez stressé, bravo Justine pour avoir remis un peu de bonhommie dans la discussion :)
Par contre pour la vignette vous auriez pu choisir autre chose, ce n'est pas représentatif de ce qu'on entend dans la vidéo et ça tend la joue à toutes les critiques de ceux qui ne sont pas abonnés et ne verront pas l'émission !
On voit bien ou il veut en venir, mais il veut trop intellectualiser le truc je trouve !
L'émission est intéressante cependant ! Et ce forum va être marrant les prochains jours !
Les commentaires hostiles à son égard que je lis sur le forum m'amusent un peu... Certains semblent en passe de perdre définitivement l'ouverture intellectuelle et la spontanéité de leur jeunesse. Et sont proche de devenir ce qu'on appelle communément des "vieux cons".
Finalement, la vie est un cycle... :-)
Nico
Je ne vais pas perdre mon temps à regarder l'émission.
Vous devenez fou à @si.
- Medine= Charlie ou Medine= Brassens (pour le côté provoc);
- Niqab, Hidjab ou voile= féminisme.
- prosélytisme= démocratie.
Soit l'argumentaire tirés des philosophes des Lumières au service désormais d'un retour au diktat du Sacré, du Spirituel.
Médine s'amuse de deux phrases "polémiques" tirés de son œuvre, et il aurait tort de s'en priver puisque l'essentiel de son message réside dans le refrain:
"Ta barbe rebeu dans ce pays c'est don'laic,
ton voile ma sœur dans ce pays c'est don't laïc,
ta foi negga dans ce pays c'est don't laïc..."
Je regrette que Daniel Schneidermann n'est jamais posé une question à Médine, en relation aux deux derniers débats d'@SI sur les causes des "vocations" jihadistes de jeunes en France...
J'ai connu fortuitement le morceau de Médine un mois après les attentats de Charlie, dans le RER D, quatre gars le passait à fond sur leur MP3, sourire narquois aux lèvres en observant la réaction impassible des autres usagers: provoc.
Moi je ne lis plus Charlie Hebdo déplié en deux dans la rame du RER D mais plié en quatre, comme je me sens entre le fascisme de souche et l'islamo-caillera-facho.
Quel terroriste s'est revendiqué de Brassens?
WTF ?
Seigneur, quel ennui.
Vite, invitez des gens qui ne s'écoutent pas parler.
1. faire connaître Médine (j'avoue ma précédente ignorance);
2. montrer qu'on peut venir «des quartiers» et être intelligent et cultivé et structuré (beaucoup pensent que, ben, non);
3. démontrer qu'il est possible d'avoir une discussion constructive sur des sujets minés sans sombrer dans les clichés ou la caricature;
4. apprendre des choses et apprécier des différences.
Merci.
Sur la laïcité, petit rappel par notre précieux Bernard Friot. Bon, c'est sûr que c'est moins dynamique qu'avec Médine (et qu'il n'y a pas Justine)...
Ca décentre le regard...
Le personnage est un peu tortueux, nébuleux et roublard, certains de ses lyrics m'ont faire rire (parfois je l'avoue un peu jaune, avec toujours cette envie de savoir : le joue-t-il ? le pense-t-il ?
Mais je suis d'accord avec lui pour ressentir et dénoncer l'agressivité (souvent tournée vers une seule communauté) des "laicards", surtout en ce moment.
https://carolinefourest.wordpress.com/2016/01/21/pourquoi-jean-louis-bianco-a-t-il-fache-tant-de-laiques/
Il juge le chanteur irresponsable en tant qu'artiste diffuseur de mots, d'idées...
Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ces intellos français à être si obtus ?
Merci à Daniel et son équipe pour leur ouverture d'esprit et leur envie toujours recommencée de comprendre. Et de partager.
Donc j'apprends que quand il dit:
"En me référant toujours dans le Saint-Coran
Si j'applique la Charia les voleurs pourront plus faire de main courante "
en fait il n'en pense pas un mot, c'est juste pour choquer! Super, ça marche!!
Sauf que c'est débile, c'est puéril, ça ne veut rien dire: c'est à peut près du même niveau qu'un enfant de 2 ans qui dit "caca" pour se faire remarquer...
Et donc même si je trouve assez savoureux qu'il se revendique, sans ironie, de l'esprit Charlie....désolé mais c'est raté sur ce plan là.
Je suis content qu'il ai pu clarifier ses positions parfois maladroites comme il le reconnait ici, sa provocation le dessert parfois mais qu'elle fait du bien dans cette société bien trop lisse.
D'autre part, il est très bien d'entendre une parole émanent de la classe populaire qui n'a pas souvent le crachoir ici comme ailleurs.
A quand un débat sur le rap d'ailleurs car Médine n'est pas le seul qui a des choses à dire.
Encore une fois un énorme merci et bravo à Didier Porte pour sa chronique, un régal ;-)
(Making-of).
Je me demande vraiment où Monsieur Bianco va chercher tout ça...
En tout cas, le cas Médine me semble parfait pour en observer les réactions : ce qui est acceptable chez les uns, voire révéré, et qui n'est pas acceptable chez les autres. Le dernier dessins de Riss, les caricatures danoises, l'ancienne outrance de Brassens ? Ha, mais c'est qu'il faut comprendre le Second Degré (sont-ils imbéciles ceux qui ne le comprennent pas !), c'est la Liberté d'Expression, c'est l'Esprit Français, c'est des vraies Valeurs de Progrès.
Le clip de Médine ? Mais c'est une ode au terrorisme !
Bon exercice de... sociologie.
"On ira tous au paradis, enfin seulement ceux qui y croient "
Qu'ils y aillent ! Et chacun le sien !
(Et Médine a semblé sincèrement épaté de votre réactivité sur ses textes...)
- Médine n'est pas sociologue ;)
- il a l'air sympa et intelligent
- il parle bien
- il dit des choses souvent intéressantes
- Finkielkraut en dit du mal
Mauvais points :
- il est souvent confus
- il répond parfois très à coté aux questions
- il déforme les propos d'autrui (enfin pour E.Badinter, c'est très répandu sur ces forums aussi)
- il fait plein de circonvolutions quand on l'interroge Dieudonné ou Séba, on croirait entendre un politique dans une crise de langue de bois
- tout en niant vouloir être dans un concours victimaire, l'impression qu'il donne quand on lui parle des juifs n'est carrément pas fameuse, et il est lui-même énormément dans le ouin ouin qu'il soit personnel ou communautaire
Enfin l'émission est bien, mais l'invité qui avait gagné ma sympathie vers la moitié me laisse une impression beaucoup plus mitigée sur la fin.
Usuellement, je suis porté sur le Hard Rock et autres musiques à base de gros riffs et tempos rapides... Le problème, c'est que le Hard Rock/Heavy metal/Death Metal/ce_que_vous_voulez... n'est pas à proprement parler une musique engagée. C'est très regrettable. D'ailleurs, je ne comprend pas vraiment pourquoi. Je fais des festivals/concerts spécialisés depuis une vingtaine d'années et je remarque que la politique ne franchit (quasi) jamais les portes d'entrée.
C'était me semble-t-il moins vrai avant. Iron Maiden, crée fin des années 70 revendiquait l'origine de son nom comme étant une critique de la politique menée par Tatcher. Certaines de leurs chansons allaient dans ce sens ("...Iron Maiden, wants you dead...!"). En France, Trust menait le bateau sur des paroles aussi engagée que intelligente (Mesrine et la retranscription d'un de ses dialogues: "L'homme qui franchit les portes d'une prison, en reste marqué à vie, etc...". Le gamin de 15 ans que j'étais connaissait chaque mot par coeur, sans tous les comprendre, je l'avoue ). On pourrait en citer d'autres. Mais le star système a eu raison de la fougue de ces jeunes rebelles, devenus pour la plupart les défenseurs d'un ordre établi qui leur a tant donné (il suffit de regarder le prix des concerts des grands groupes pour comprendre l'origine socio-culturelle des spectateurs (l'opinion de ces groupes sur le téléchargement "illégal" est également révélateur)). Bon, ça ne m'empêche pas de continuer à fréquenter les concerts... A chacun ses contradictions.
Dans mes recherches de musique profondément engagée et critique de l'ordre établi et du système, je suis tombé il y a quelques années, entre autres, sur Médine. Je trouve dans ses textes et sa musique une réflexion profonde qui me réveille et me donne de l'espoir. A l'instar de Keny Arkana (que je place au sommet de mes préférences), ces artistes sont, à mon sens, les nouveaux Renaud et portent des messages d'une justesse et d'une clairvoyance qui redonnent du sens à la notion d'artiste, comme critique de la société.
Bref.... Fin de semaine, jeté un dernier coup d'oeil à mes mails, je vois "Médine" dans la première phrase de la gazette ASI. Je n'ai pas pu m'empecher...
J'espère que je ne suis pas totalement hors sujet. :-)
Bon we, merci à ASI!
Nico
Les émissions d'@si comme le site deviennent de plus en plus indigeste. Bon je vais tout de même regarder mais les paroles de la chanson ici évoquée sont à vomir...
(Oceanerosemarie n'est toujours pas dispo ? Elle doit faire partie du fan club de Médine pourtant...)
Mauvaise foi, ou incompréhension ?
Mais jusqu'où Schneidermann s'arrêtera-t-il ?
Comment dire.........
Strange days !
A ceux qui loueront sa radicalité, qu'ils permettent à ses détracteurs de faire preuve de la même radicalité.