Pour en finir avec les cartes du vide démographique
Il est temps de tordre le cou au concept de "diagonale du vide". Ainsi que d'arrêter de scinder la France entre zones urbaines et rurales, d'autant plus que ces catégories symbolisent aujourd'hui des imaginaires médiatiques aussi fantasmés qu'inexacts.
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Il me semble qu'il y a un risque à commenter des cartes sans être allé voir soi même sur le terrain.
Cela doit faire une dizaine d'années. J'avais le temps et j'ai décidé de revenir en voiture du sud ouest dans le Nord en évitant les autoroutes et en (...)
" La diagonale du vide " : une parfaite définition de Not' Président....
Je viens d'apprendre que je ne vivais pas ici.
Ce choc n'en est pas un.
Nous savons tous que ce que nous appelons, par facilité, vivre n'était en fait qu'un esclavage déguisé.
De ma caverne en un lieu de non-vie, dois-je me considérer en survie?
Sûr, ça (...)
Derniers commentaires
Je suis tombé sur cette carte qui évoque une diagonale des orages ! https://t.me/AnonymeCitoyen/6212
Il me semble tout de même que le triptyque urbain / péri-urbain / rural est pertinent, évidemment pas suffisant, mais pertinent tout de même, pour mettre en lumière certaines corrélations, sur les votes notamment, cf le livre de Le Bras et Todd, certes imparfait, mais bougrement intéressant.
> Ah oui, la notion de diagonale du vide s'applique exclusivement à l'Hexagone. Les Outre-mer ne font même pas partie de la discussion.
Je sens que chaque fois que les DOM-TOM sont exclus d'une carte de la France, l'autrice ou l'auteur le vit très très mal (et je compatis).
Le sujet de la représentation cartographique de la France avec ou sans les DOM-TOM (et de l'idéologie qui soutient l'une comme l'autre représentation) mériterait peut-être un article dédié ? Et si cela a déjà été traité quelque part, je veux bien les références.
la Bretagne compte 4 fois plus de cochons que d' habitants . Est ce que ça change la couleur des cartes ???
A part ça, vu la taille des megabassines et les champs surdimensionnés autour, on comprend pourquoi la region se desertifie, à tous les sens du terme
Et Le Drian, il compte pour combien ?
(dans les habitants, bien sûr, pas dans les cochons.)
Quoi que...
Je ne comprends pas bien le but du billet...
Dire que la diagonale n'est pas vraiment une diagonale ?
Certes, mais c'est une vue de l'esprit. La France non plus n'est pas un véritable hexagone ! Pourtant on le désigne ainsi. Le territoire demeure ce qu'il est.
Dire que le vide n'est là où on le croit ?
Certes, mais relever que le vide n'est pas si vide (commerces, parcs, etc.) et que le plein n'est pas toujours très plein, au final apporter de la nuance, tout le monde acquiescera, car personne n'est dupe ! Toujours est-il qu'on ne pense concrètement qu'en créant des catégories, des formes, des abstractions. La France n'est PAS un hexagone, pourtant on le désigne ainsi. On parle de Nords et de Suds en géographie (pour les zones développées du globe, et les zones en voie de développement), on sait tous que c'est une vue de l'esprit, qu'il y a des nuances, mais que la réalité demeure.
Pour faire court : apporter de la nuance en soulignant que les poissons volants existent ne remet pas en cause le fait que ce n'est pas le cas de la majorité des poissons !
Bref, je vois mal en quoi, via ce billet, vous en auriez "fini" avec les cartes du vide. C'est un concept opérant, ne vous en déplaise.
Sur la carte des données carroyées, et l'impression qu'il "n'y a que l'ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Normandie), et une grande région partagée entre la Nouvelle Aquitaine et l'Occitanie, qui semblent régulièrement habitées." un facteur d'explication est aussi la répartition de l'habitat.
Typiquement, dans le nord-est, les villages sont concentrés autour d'un centre-bourg important et autour il y a des champs. Beaucoup de carrés verts dans ces champs donc.
En Normandie, les villages sont moins concentrés, il y a beaucoup de maisons isolées. 1 maison = 1 carré qui passe du vert au blanc.
Très intéressant.
Je reste circonspect quand même. Les cartes sont un merveilleux outil pour représenter quelque chose et permettent de visualiser des choses simplement.
Mais justement, elles simplifient trop. Un changement de l'échelle, de la maille peut faire changer la carte du tout au tout.
Tiens, un exemple de carte que j'utilise régulièrement en tant qu'allergique aux pollens sur l'excellent site du RNSA que je conseille aux allergiques :
https://pollens.fr/cartes-de-modelisations
J'aime bien ces cartes qui traduisent une prévision des concentrations de pollens pour les prochains jours. Mais, là encore, je me pose des questions.
Bon, déjà, ce sont des prévisions (qui dépendent grandement des prévisions météorologiques) donc avec une marge d'erreur. Mais, en plus l'échelle des couleurs m'interroge.
Elle est en concentration de pollens dans l'air (OK) mais avec des limites de couleurs avec une sorte d'échelle logarithmique (pardonnez l'inexactitude mathématique mais je ne sais pas comment exprimer cela autrement) :
- 1 à 5
- 5 à 10
-10 à 30
- 30 à 100
- 100 à 500
- + de 500 (celà n'arrive pas souvent ou pas longtemps)
Bref, moi, en temps qu'allergique, je me demande à quelle concentration je vais avoir des symptomes légers ou des symptomes plus forts.
Du coup, quand on est dans le rouge, la concentration peut varier de 30 à 100, dans le marron de 100 à 500.
Imaginons qu'un jour l'endroit où j'habite soit dans le rouge et le lendemain dans le marron. Cela peut vouloir dire :
- que la concentration est passé de 99 à 101 (quasi stable)
- que la concentration est passée de 30 à 500 (multipliée par plus de 16)
Bref, ces cartes sont quand même utiles pour voir les grandes dynamiques et les évolutions mais la facilité de la carte ne doit pas faire oublier de regarder d'un peu plus près.
excellent article !
Je ne sais pas trop ce que je viens de lire mais je suis assez circonspect.
On peut ergoter sur "la diagonale du vide", sur l'hétérogénéité, sur la densité qui n'est pas l'alpha et l'oméga, mais pour la traverser plusieurs fois par mois, elle est visible et palpable, et étant mois même issu d'un village je peux vous dire que toutes les "zones rurales" ne se valent pas. Il y a une grosse différence entre les zones rurales mixte avec de l'industrie, du tourisme, ou des cultures à forte valeur ajoutée et leur transformation, et les zones d'agriculture intensive, qu'on retrouve notamment dans "la diagonale du vide".
Dans "la diagonale du vide" peut être y a-t-il un rapprochement abusif entre les grandes zones agricoles et le massif central qui a plus une thématique de massif montagneux...
Quant à la carte "personne ne vit ici", c'est plus une carte du mitage que de la population.
Sur la densité en vaches, ça m'aurait intéressée de savoir quelles vaches? Mélanger celles qui ne voient jamais le jour et s'entassent pas milliers dans des bâtiments robotisés avec celles qui paissent dans nos prairies est une mauvaise action. Mais elle est très utile à "nos" agro-industriels: un petit éleveur de nos voisins a compris que les écolos voulaient sa mort. J'ai dû lui expliquer la différence de nuisance écologique entre son élevage et celui des patrons de la FNSEA.
" La diagonale du vide " : une parfaite définition de Not' Président....
Les cartes sont comme les statistiques, elles montrent ce que les auteurs veulent faire voir, et pas forcément la réalité souvent très difficile à représenter. Toujours valoriser la complexité qui nécessite des outils diversifiés.
Votre analyse est intéressante mais vous simplifiez abusivement la pensée de Guilluy que oppose ceux qui ont bénéficié de la "mondialisation" et ceux qui y ont perdu, et vous faites ainsi comme ceux qui privilégient le titre sur le fond! Dommage...
L'autre méthode observée récemment pour signaler la localisation d'élevages bovins , celle d'agriculteurs de la Haute-Vienne . Il s'agit ici d'associer un lieu à une production :
Je viens d'apprendre que je ne vivais pas ici.
Ce choc n'en est pas un.
Nous savons tous que ce que nous appelons, par facilité, vivre n'était en fait qu'un esclavage déguisé.
De ma caverne en un lieu de non-vie, dois-je me considérer en survie?
Sûr, ça va occuper une grande partie de ce dimanche.
Si vous passez par chez nous, ne prenez pas ce chemin, il ne mène nulle part.
Ou alors si, vers la vie libre.
Nous vivons une époque formidable.
Il me semble qu'il y a un risque à commenter des cartes sans être allé voir soi même sur le terrain.
Cela doit faire une dizaine d'années. J'avais le temps et j'ai décidé de revenir en voiture du sud ouest dans le Nord en évitant les autoroutes et en contournant l'Ile de France par l'est.
Je suis parti du Gers et je suis passé par le Lot et Garonne, Dordogne, Corrèze, Haute Vienne, Creuse, Indre Cher, Nièvre, Yonne, Aube, Marne (l'exception de ce qui va suivre), Ardennes, Aisne, Nord.
Je n'ai pas rencontré Monsieur ou Madame Diagonale, mais j'ai traversé et vu de nombreux territoires - donc pas tous de façon uniforme - où beaucoup d'habitations étaient fermées, à vendre, voire à l'abandon et où il n'y avait plus beaucoup d'activité ni de commerces ouverts.
Si ce n'était pas partout aussi dramatique ; c'était suffisamment impressionnant par moments pour me donner la sensation de traverser des pays désertés et me marquer pour m'en souvenir.
Ce n'est qu'un témoignage personnel qui ne vaut que pour ce qu'il est. Chacun peut le faire. Il suffit de ne pas prendre les autoroutes. C'est plus long mais l'expérience interpelle sur le fait que l'autoroute isole de la réalité des pays traversés.
Elle réunit dans un entre-soi un groupe de population aux revenus suffisamment élevés pour pouvoir accepter de payer des péages prohibitifs, faire le plein à des tarifs délirants, boire des cafés et acheter des biscuits dont les prix sont de chez Fauchon, Hédiard ou Lenôtre. L'autoroute entretient chez ses clients l'illusion kitch et toc du confort et du progrès.
N'est-ce pas, d'une certaine manière, ces autoroutes qui sont finalement autant de diagonales du vide ?
Elles permettent de traverser de nombreux pays - la diversité géographique, économique et culturelle de la France - à 130 à l'heure ; isolé, comme dans un tuyau ; c'est-à-dire sans les voir. Dix douze heures d'autoroute, ou plus, autant d'heures de vide. Combien de départements sont ainsi traversés par des millions de personnes sans être connus ?
Ainsi ignorés, ces pays et leur réalité n'existent pas. L'autoroute efface d'autant plus les différences qu'il s'agit généralement de permettre au client de retrouver au plus vite un même mode de vie, le standard du moment, à la mode, qu'il a quitté au départ. Bil
La globalisation et l'invisibilisation de l'altérité commencent au péage d'autoroute. C'est une perpétuation du mythe colonial de l'unité, comme il l'était dans le passé de Dunkerque à Tamanrasset.
Idem pour les TGV ou l'avion. Les transports rapides favorisent l'illusion de l'uniformité d'un pays, d'un modèle économique, qui fonctionneraient. A fond la caisse. Celle du caissier, surtout. Et lui, c'est la carte bleue qu'il lit.
"Est-ce que l'utilisation d'un maillage à 1 km est pertinent à cette échelle ? Il existe d'ailleurs aujourd'hui un maillage à 200 m de côté, qui aurait rendu la carte encore plus fine."
Alors non ! Ce sont des carrés de 1km², soit en gros 30m x 30m. 200m de coté, ca fait 40km², soit 40x moins précis !
Merci! Je ne vois pas de diagonale et je ne connais pas ce concept, mais si je vous comprends bien, je continue à faire comme si elle n'existe pas!
J'ai été voir l'Espagne par curiosité... : si cet été vous vous faites piquer par une tique et que vous avez la carte de la densité de population de l'Espagne sur la peau, prenez des antibiotiques contre la borréliose!
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