Sécu : "Parlons du trou de mémoire et non du trou financier"
Et si la Sécu, la bonne vieille sécurité sociale, se retrouvait au cœur de la présidentielle ? Depuis que le candidat de la droite François Fillon s’est embourbé dans ses projets de réforme, la Sécu se retrouve au centre des curiosités. A propos, d’où vient-elle ? Dans quelles conditions a-t-elle été créée en France à la Libération ? C’est justement le sujet du documentaire La Sociale du réalisateur Gillet Perret, notre invité de la semaine en compagnie du sociologue spécialiste de la santé Frédéric Pierru.
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Derniers commentaires
La Sociale, ou le révisionnisme historique assumé de la gauche
L'histoire était trop belle pour être vraie : faudrait qu'@si évite de trop donner dans la désinformation à l'avenir
Pour continuer ou partager ces informations (ce qui demande parfois un peu de pédagogie car c'est pas toujoirs facile de naviguer dans ces concepts maintenus dans des elements de langage ennuyeux ou volontairement obscurs) je vous invite à ouvrir, lire telecharger et partager les "Cordels-outils politiques" des Outils du Soin, collectif de soignants et de citoyens qui se retrouve beaucoup dans ce qui a été dit dans l'emission.
Un des Cordels a été écrit à partir du travail de M. Pierru d'ailleurs.
- inegalités sociales de santé :
http://www.outilsdusoin.fr/IMG/pdf/cordel_inegalites_de_sante_v3_1er_mai_l2016_envers.pdf
- fraude sociale : entre mythe et réalité
http://www.outilsdusoin.fr/spip.php?article157
- Le trou de la sécu : une invention ?
http://www.outilsdusoin.fr/IMG/pdf/cordel_trou_secu_lf_ml_16_12_soir_ter_3_14_11_16.pdf
- la santé, un bien commun
http://www.outilsdusoin.fr/spip.php?article244
...etc.
On peut tous les retrouver dans la rubrique "CORDELS" du site www.outilsdusoin.fr
http://www.outilsdusoin.fr/spip.php?rubrique1
A propos de l' illustration de l' émission par le docu.de M.Moore Mr Pierru l' a dit: "c'est exagéré et donc faux".et le fil a continué sur le sujet"combien vous voulez "(sous entendu d'arrêt de travail) Non seulement c'est faux comme le dit monsieur Pierru mais c'est caricatural . ce jeune homme, si je me me souviens bien est américain et, à tout le moins,n'a pas travaillé depuis longtemps ce qui lui permettrait de toucher des indemnités journalières pendant le temps de son traitement.
A priori il ne relève pas de la convention CLEISS entre la France et les USA.
Donc pour venir en France il a demandé un visa et donc il doit prouver que lui ou les personnes qui l' hébergent ont les ressources pour un traitement effectué en France...Cette partie du film de M.Moore voulant enfoncer le système capitalistique étasunien ne rend pas service à notre sécu. Ses ennemis s'en servent pour dénoncer une gabegie...
deux ou trois faits :
1. Enormément de démocraties capitalistes ont un système de santé d'inspiration beveridgienne comme le Royaume-Uni et les pays scandinaves : ce ne sont vraiment l'URSS, celle qui obsède tant Guy et ses éclairs, sinon ses foudres ! Rappelons qu'on distingue systèmes bismarckiens (à assurances sociales en gros, financés par cotisations) et beveridgiens (organisés et gérés par l'Etat et financés par l'impôt). Rappelons aussi que le mur est tombé il y a un peu moins de trente ans...
2. Dans votre comptabilité sur les taxes des complémentaires santé, vous avez oublié les exonérations fiscales et sociales des contrats, soit, de mémoire, environ 6 milliards d'euros d'argent public (de dépenses fiscales comme on dit) après le fameux ANI. Il faut donc tenir les deux colonnes.
3. Les surcoûts des complémentaires santé sont assez simples à comprendre : elles ne peuvent reporter leurs coûts fixes de gestion et de personnel que sur leur clientèle de taille réduite là où la Sécu reporte ces mêmes coûts sur l'ensemble des Français assurés sociaux.. Par ailleurs, la Sécu n'a pas à supporter des frais "d'acquisition de clientèle", soit la pub, puisque tout le monde est obligatoirement assuré à un régime obligatoire... Or ces coûts s'envolent. Selon la Cour des comptes, ces coûts de marketing s'élèvent à 5% pour les mutuelles et 26% pour les assureurs !!! C'est énorme et c'est de l'argent gaspillé.
Il existe en économie des "monopoles naturels" soit des secteurs où la rationalité économique conduit "naturellement", en particulier en raison d'économies d'échelle et d'effets de réseaux, vers le monopole. Il me semble que la santé en est un. Mais, cher Guy, il est possible de démocratiser un monopole pour éviter sa bureaucratisation et ses excès potentiels. C'était le but de la "démocratie sociale" qu'il faut réinventer aujourd'hui (et non simplement restaurer).
Taxe sur les salaires de 4% à 20% du salaire des salariés des mutuelles en fonction de leur salaire brut augmenté des "avantages divers", typiquement 10 % de ce salaire brut
La Taxe Spéciale sur les Conventions d'Assurance + taxe de solidarité additionnelle : 13 % des cotisations des mutuelles
Globalement ça doit faire quelque chose comme 15% de taxation supplémentaire par rapport aux frais sur la cotisation sécu.
Pour résumé: Mutuelle: coût de gestion réel 20% dont 15% de taxation
Sécu: coût de gestion 6% dont 0% de taxation
En coût net par l'organisme lui-même ça fait le même pourcentage sauf que dans le premier cas l'état récupère pas mal, par exemple de quoi faire fonctionner la CMU grâce à la taxe sur la cotisation des mutuelles.
Il y aurait d'autres paramètres par exemple le fait que les coûts de gestion de la sécu sont hors investissement et hors frais de collecte des cotisations ce qui n'est d'après ce que j'ai lu pas le cas pour les mutuelles.
Je n'ai rien contre la sécu, même je trouve que c’est utile mais dire qu'elle coûte beaucoup moins cher me semble faux, et n'est donc pas un argument.
Bien sûr c'est la sécu de maintenant et non pas celle "d'origine" mais ça serait un peu long .
Si j'ai fait une erreur dans ces calculs approximatifs merci de la corriger.
Le premier stade de cette stratégie est rhétorique, avec l'euphémisation (p.e. plan social/licenciement, assistanat/solidarité) qui, par le Discours, tend à camoufler la violence sociale et ses effets concrets.
Le second est patrimonial, avec la construction de récits historiques* (revendiquée aujourd'hui par la Droite) et la destruction, concomitante, de toutes les traces et témoignages relatifs aux mouvements d'émancipation (qu'il s'agisse du rôle de la Nueve dans la Libération de Paris, en août 1944, des massacres de Sétif, de la guerre coloniale au Cameroun ou, dans un tout autre registre, de la création de la Sécurité sociale ou de celle de l'Université à Vincennes...).
La dernière phase, enfin, est la plus insidieuse car elle emprunte à une forme d’expression liée à la critique de la Restauration monarchique et du conservatisme bourgeois : celle de la caricature. Un siècle et demi après Daumier, le cinéma, et bien-sûr, la télévision sont devenus les principales fabriques de caricatures à travers lesquelles les classes sociales sont sommées de prendre conscience de leur condition. « Vouée » à disparaître, la classe ouvrière a, pour sa part, subi, un sort peu enviable au détour des années 80.
Le succès d’une troupe de café-théâtre créée par un groupe de lycéens de Neuilly-sur-Seine est à cet égard emblématique d’une grande inversion dans la représentation du « Peuple » héritée de la tradition romanesque, de Hugo à Gorki et prolongée par cinéma d’Après-guerre. La sortie dans les salles, en 1982 (soit un an après la victoire de F. Mitterrand et un an avant le virage libéral de 1983, du « père Noël est une ordure », suivi en 1988 (soit trois mois avant l’effondrement du PCF (6,8%) et la percée du FN (14,4%) à l’élection présidentielle) du long clip publicitaire « la Vie est un long fleuve tranquille » constituent les premières mises en scène de grande envergure, sur le mode comique, de la lente déchéance des classes populaires en sous-prolétariat orchestrée par le libéralisme compassionnel.
Elles inaugurent le long processus de dégradation qui conduit aux représentations abjectes que diffusent aujourd’hui ad nauseam les émissions dites de « télé-réalité ». Ce bestiaire du « populisme » est le pendant télévisuel du catéchisme « libéral » des classes dominantes en guerre contre cette partie du « Peuple » auquel elles entendent refuser toute « assistance » afin de lui interdire toute perspective de « solidarité »**.
*« Travaillant pour elle seule, exploitant pour elle seule, massacrant pour elle seule, il est nécessaire [à la bourgeoisie] de faire croire qu’elle travaille, qu’elle exploite, qu’elle massacre pour le bien final de l’humanité. Elle doit faire croire qu’elle est juste. Et elle-même doit le croire. M. Michelin doit faire croire qu’il ne fabrique des pneus que pour donner du travail à des ouvriers qui mourraient sans lui »
Paul Nizan, Les chiens de garde
** "There is no such thing as society." (La société n'existe pas)
Margaret Thatcher, Women's Own magazine, octobre 1987
La diffusion militante de cette émission ferait une publicité sans précédent à votre site et à vos émissions (gratuite!). J'espère que l'on reverra souvent la détricoteuse Mathilde Larrère...
Bien à vous, avec tous mes encouragements.
Filoche la relaye aussi sur sa page youtube (66 vues ! Quand on vous dit que le P.S. est une machine à perdre ! ;-))
Oui je sais c'est petit. Merci au camarade Filoche !
"[...] Lundi nous avons cherché – sans trop de zèle, avouons-le – un expert capable de défendre l’hypothèse d’une sécu privée vertueuse. Sachant, comme le dit Pierru sur notre plateau, que ce n’est économiquement pas défendable.[...]"
Donner du temps à une opinion pour qu'elle se développe, sans contradicteur, je suis pour. Mais encore faut-il le faire en conscience et transparence.
Partial et paresseux, voilà ce à quoi votre résumé réduit asi.
De Gaulle a été le premier à porter atteinte à la sécurité sociale dans les année 196??? en séparant par ordonnance les différentes protections sociales que sont santé, famille, retraite, en plusieurs branches. A l'époque un slogan moqueur disait de ces ordonnances gaulliennes qu'elles nous rendaient malades. Ces attaques date d'avant les années 70. Et aujourd'hui ?
Pour conclure, il n'y a pas de trou du pendant de la sécurité sociale en Alsace-Lorraine qui a gardé le système allemand après la libération car, selon les autochtones, les cotisations suivent les besoins et non l'inverse comme nous autres... Ne pas oublier d'en parler....... Allez voir nos alsaciens, ils vous diront qu'ils veulent garder ce système qui est aussi menacé.
Sinon le film "la sociale" est invisible, contrairement à ce que vous dites
Je mets ce témoignage au cas où d'autres personnes auraient vécu la même chose, ces pratiques sont-elles courantes?
Et pour une fois sans comique de service, il faut le saluer.
Je n'ai jamais bien compris pourquoi on parlait d'un "trou de la sécu".
La sécurité sociale est un service public.
Est-ce qu'on exige de tout service public qu'il soit à l'équilibre ou bénéficiaire ?
La Défense aussi est un service public.
De façon purement comptable, la Défense elle aussi coûte bien davantage qu'elle ne rapporte.
Il y a donc aussi un "trou de la Défense", mais curieusement on ne parle jamais d'un "trou de la Défense" et personne ne s'en offusque.
Que l'on prétende, comme le fait Bernard Friot dans le documentaire "La Sociale" que le général y était opposé et que c'est pour cela qu'il a démissionné c'est... pathétique. Ce monsieur se décrédibilise définitivement à mes yeux. Une fois de plus, nous avons la parfaite démonstration du sectarisme de cette gauche qui n’hésite pas à travestir grossièrement la réalité pour la faire rentrer dans son cadre de pensée étroit et rabougri. A vomir
http://cematincava.blogspot.fr/2016/09/bayer-rachete-monsanto.html
En tant que médecin on a un biais de recrutement des patients, les gens qui veulent des arrêt de travail injustifiés vont tous nous voir... Si on commence à délivrer des arrêts comme ça on a pas finit. Pour ce qui est de la durée, pour certaines affections on peut avoir une idée précise de la durée nécessaire, pour la plupart non c'est selon l'évolution, mais le patient non plus ne peut anticiper l'évolution, il ne sait pas mieux que le médecin la durée nécessaire. En médecine on ré-évalue les choses, c'est la pratique normale .
Sachez que la sécurité sociale contrôle les médecins libéraux (surtout généralistes) ce qui est normal d'ailleurs, sur toutes les prescriptions, arrêts de travail, bons de transport, ALD, maladies professionnelles, médicaments génériques...
Si un médecin prescrit trop d'arrêts de travail par clientélisme il peut passer au tribunal de la sécurité sociale et être déconventionné
par la sécurité sociale; de fait l'idée qu'il y ait d'énormes abus est fausse vu les contrôles qu'il y a mais bon passons.
La sécurité sociale, elle par contre sait très bien déterminer les durées d'arrêt de travail, ils sont plus forts que nous autres pauvres médecins, ils n'ont pas besoin de ré-évaluer le malade pour cela ! :
http://www.ameli.fr/professionnels-de-sante/medecins/exercer-au-quotidien/aide-a-la-pratique-memos/les-memos-de-bonne-pratique/arrets-de-travail-des-referentiels-de-duree_puy-de-dome.php
DS évoque le " combien vous voulez ?", cette question censée être emblématique du travailleur qui abuse et du médecin clientéliste...
Et pourtant ... en dépit de tout son savoir, le médecin ne peut pas savoir de combien de temps le patient a besoin pour se remettre.
C'est étrange, qu'on suspecte la malhonnêteté derrière la question " combien vous voulez?"... alors que c'est une question normale.
A maladie égale, à fatigue égale, il est bien évident que le temps d'arrêt de travail devra prendre en compte AUSSI des tas d'autres éléments : la nature du métier exercé, la vie familiale, le temps et le mode de transport...
On sent bien que derrière tout ça, on voudrait que la médecine établisse des sortes de grilles, valables pour tous, dans lesquelles telle pathologie correspond à telle durée de convalescence.
C'est oublier l'essentiel : c'est le patient qu'on soigne, le patient tout entier, avec tout le reste de sa vie hébergé dans le même corps.
Le temps dont on a besoin pour pouvoir travailler à nouveau dans de bonnes conditions, c'est comme la douleur : LE spécialiste, c'est le patient.
" Combien voulez-vous?", c'est une question normale : surtout si le médecin ne connait pas bien le patient et ne sait pas exactement dans quelles conditions il travaille.
Emission votée.
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Le frère de Sarkozy le petit, Guillaume Sarkozy, est devenu président du groupe mutualiste Malakoff Médéric. Et voici une petite histoire déjà ancienne dans cette histoire, histoire d'illustrer l'appétit de ces dépeceurs de la sécurité sociale.
Merci infiniment pour cette émission
et un salut ému à la mémoire de Jolfred Fregonara
Il est évident qu'il y a plusieurs parti-pris à relever mais il y en a un qui me paraît fondamental.
A 23:50, M. Pierru nous parle de l'adage selon lequel "un système centré sur les plus malades et les plus pauvres devient un système malade et pauvre".
Ce propos va dans la continuité d'une dénonciation de la charité au profit de la solidarité, lui donnant une assise pragmatique.
Pourtant, il est permis de douter : est-ce que les intervenants défendent la solidarité et l'universalité comme fins ou comme moyens de pérenniser la sécurité sociale ?
Il est évident qu'il y a ici un biais (qu'il n'est peut être pas possible d'explorer dans cette émission puisqu'il faut faire des choix).
Ce qui me dérange, c'est le manque de précaution de M. Pierru concernant l'impossibilité de fonder un système de sécurité sociale sur la charité. La charité n'a pas bonne presse en France, en 2016, mais ça n'a pas toujours été le cas. Ce qui est pragmatique actuellement ne l'a pas toujours été et ne le sera pas toujours.
De manière générale, donner une double justification pragmatique et idéologique, c'est toujours dangereux, puisque rien n'est jamais éternellement pragmatique.
En outre, en opposant charité et solidarité, on fragilise le principe d'universalité que l'on prétendait défendre. En effet, la principe d'universalité n'empêche en rien le cas de figure où les pauvres "prendraient" beaucoup plus qu'ils ne "donnent" (s'ils sont plus malades). Si le "centrage de la sécurité sociale sur les plus pauvres" n'est pas inscrit dans le marbre, il peut très bien arriver en fait, même dans un système à vocation universelle.
Dès lors, dire que ce "centrage" est mauvais car il signifierait un retour à la charité, c'est pour le moins paradoxal et dangereux pour la pérennité du système. Si l'on dit aux gens que l'intérêt de la sécurité sociale est d'en finir avec la charité, et bien il ne faudra pas s'étonner que, lorsqu'elle va commencer à ressembler à de la charité, ils vont vouloir en finir avec elle.
C'est d'ailleurs le levier sur lequel pourraient s'appuyer certains démanteleurs de la sécurité sociale (que leurs chiffres soient biaisés ou faux importe peu).
Du coup, derrière une désinvolture qui mène à un tel paradoxe, je ne peux m'empêcher de voir un biais idéologique marqué : il faut à tout prix tirer la couverture à soi, quitte à se tirer une balle dans le pied (oui, il devait y avoir un flingue qui trainait dans le lit, je sais pas!).
Il faut rejeter les gaullistes, les chrétiens, les conservateurs, et leur dire qu'on ne veut pas de leur générosité sous prétexte qu'ils l'appellent charité. Il faut leur dire que si certains d'entre eux aiment la sécurité sociale, c'est pour de mauvaises raisons (paternalisme, condescendance, bonne conscience) et qu'ils feraient mieux de ne pas l'aimer tout court en ce cas.
Ne préfigure-t-elle pas ainsi, cette émission, ce que l'on peut en France en ce début d'année, faire un peu plus que se souhaiter à l'horizon du prochain après-mai...
*Pour qui comme moi n'est pas sans en avoir la quasi dévotion le reconnaître ne va pas sans faire "quelque peu" question.
Pédagogique, historiquement riche,argumenté, sobre,que dire encore; envoyer peut être une copie à Rebsamen.
Les gens ordinaires ont le plus grand mal à faire eux-même cette distinction: en cas de problème de santé, beaucoup d'entre eux ne savent pas si c'est potentiellement grave. C'est même un des problèmes des urgences, qui se retrouvent saturées par des situations qui n'avaient rien d'urgent ni de grave, parce que les gens ne savent pas et ont peur. C'est particulièrement sensible quand il est question de jeunes enfants. Le médecin qui devra dire à des parents "c'est pas grave, vous ne serez pas remboursés", je lui souhaite bien du courage.
Bon courage et un peu de chance. Car si l'état de l'enfant s'aggrave, et surtout s'il s'aggrave faute de soins, je vois déjà l'ouverture du journal de 20 heures. Même si c'était en fait anodin et que les parents gardent le doute que "ça aurait pu" être grave, ça va jaser dans les chaumières.
Il me semble me souvenir que mes parents, dans les années 50/60, ont cotisé à une "mutuelle chirurgicale", car si les soins étaient bien remboursés (je pense) le surcoût considérable lié au fait que l'on doit aussi dormir et manger à l'hôpital était une catastrophe pour un budget serré. On était donc sur une logique inverse, avec une distinction assez claire (être hospitalisé ou pas). Les mutuelles ont peut être, depuis, réalisé qu'il y avait plus de fric à se faire et moins d'argent à dépenser avec les "petits risques". De la même manière que les cliniques privées préfèrent la chirurgie programmée, à priori moins incertaine (quoique...), aux urgences, qui nécessitent en plus toute une infrastructure coûteuse de permanences et de gardes. Mais du coup, la distinction est beaucoup plus floue, et garde une marge d'aléatoire délicate à traiter.
Comme ça va cafouiller un max, les gens vont être furieux, se retourner contre une sécu qui les protège si mal... et bingo, qui veut gagner des millions?
Sure de vous trouver de nouveaux abonnements en diffusant cette magnifique émission. Merci merci merci.
Pour ce qui est de l'augmentation des dépenses de santé (la sécurité sociale n'englobe pas que la santé mais ici je ne parlerais que de la branche santé) elle est réelle en France mais ce que l'on oublie vite de dire c'est qu'elle l'est également dans la plupart des pays occidentaux. Or certains pays et en particulier les USA ont connu une augmentation bien plus rapide des dépenses de santé que la France avec leur système essentiellement privé (il y a aussi du public aux USA).
Cette augmentation des dépenses de santé provient de plusieurs facteurs, mais en France elle ne provient pas d'une supposée dérive de la part des assurés ou des hôpitaux, médecins... Elle provient bien sûr pour l'essentiel de la démographie et du vieillissement de la population mais également du fait que la médecine évolue et que l'on pratique des gestes et des interventions auparavant impossibles, celle-ci génèrent des coût directs supplémentaires mais permet aussi une meilleure médecine. Une part des dépenses superflue est dû au lobby des laboratoires pharmaceutiques même si ce n'est pas l'essentiel, cette question ne semble pas préoccuper nos politiques (n-est ce pas mme Bachelot ??). Mais ,il y a bien d'autres facteurs en cause que l'on oublie vite, Notre pays va mal, très mal la dégradation économique et sociale du pays pèse de manière très significative sur les dépenses de santé, on le voit dans la pratique courante de la médecine, les hôpitaux sont un peu la "soupape de sécurité" du pays, on fait beaucoup de social en médecine.
La comparaison avec le système de santé américain est très éclairante leur dépenses ont bien plus augmentée et si l'état économique et social du pays l'explique en partie il y a aussi pour une très grosse part un phénomène inflationniste des dépenses généré par le système de l'assurance privée. C'est très simple, les assurances privées ont intérêt à une augmentation des dépenses de santé cela génère une augmentation de leur chiffre d'affaire et de leur profits au fur et à mesure qu'ils augmentent les cotisations c'est aussi bête que ça, c'est un peu comme l'effet de levier des banques prêtant de plus en plus d'argent ...
Tout ceci étant dit la sécurité sociale en France aurait bien besoin de réformes, à mon avis d'abord et avant tout d'une fusion des caisses en une caisse unique puisqu'il existe beaucoup de caisses : La CPAM, le RSI, la RAM, la MSA, puis les caisses "spéciales" des régimes spéciaux.
Pour ce qui est du financement de la sécurité sociale, regarder le verre à moitié plein c'est bien mais regarder aussi le verre à moitié vide c'est mieux, si l'écocomie du pays allait bien et qu'il n'y avait pas autant de chômeurs on pourrait très bien avoir une sécu excédentaire de plusieurs dizaines de milliards d'euros, couper les dépenses ne sert à rien, c'est redresser l'économie du pays qu'il faut.
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Ne pas mentionner l'augmentation de la part du budget de la sécu dans le PIB au cours des 40 dernières années facilite forcément le débat ^^
Ah oui pardon, j'avais oublié que l'on ne pouvait pas parler de d'argent ici
Ainsi donc cette institution n'aurait aucun défaut , aucun objectif caché, aucune fonction tordue, aucun détournement à se reprocher.
Il n'y aurait aucun coût caché au-delà des 3 ou 8% de la gestion.
Le PC (admiratif du P(etit) P(ère) des P(euples) qui continuait à massacrer à tour de bras son peuple) était en France le désintéressé créateur de la Sécu.
Son créateur Croizat (membre du susnommé PC) serait mort (d'un cancer du poumon) parce qu'il aurait oublié de se soigner.
La sécu est géré par des travailleurs libres et indépendants.
Les autres pays européens qui n'ont jamais eu de communistes au pouvoir n'ont d'ailleurs aucune assurance sociale.
La contradiction est nécéssaire parce que c'est dans la réponse à des arguments contraires que l'on "affute" ses arguments, là on a affaire à une sorte de messe docile et respectueuse.
Heureusement que DS est là pour de temps en temps montrer un petit scepticisme (vite calmé d'ailleurs).
Ca me semble vachement intéressant comme comparaison pour défendre la Sécu plutôt que le privé.
Pour moi la sécu est malade du mal très français de la complexité administrative (là oui, on est champion) : système trop complexe pour que des ayant-droits réclament leur droit, trop complexe pour comprendre ce qui se passe vraiment (de la part des assurés ou de la sécu elle-même), et suffisamment complexe pour laisser des petits malins profiter (heureusement à la marge) du système.
C'est dommage de ne pas avoir rebondi sur le passionnant M. Pierru quand il dit (vers 27') "Comment se fait-il qu'en consommant 180 milliards d'euros par an on a des inégalités devant la maladie et la mort parmi les plus importantes d'Europe ?".
On aurait pu aussi comparer notre-système-que-le-monde-entier-nous-envie avec nos voisins, qui ne sont pas tous plus cons que nous.
Et on aurait aussi pu mentionner qu'il n'y a pas UNE sécu, mais tout une kyrielle. Donc il se crée de fait une inégalité.
Mais bonne émission pour commencer l'année quand même :-)
(et j'avais appris lors d'une tentative de demande de cmu, que j'etais inconnu de la secu... j'ai laché le morceau, marre de jouer encore une enieme fois le petit parcours bureaucratique a la con avec son personnel si condescendant... donc je fais parti des gens evoqué a la fin )
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PS: lire aussi le très bon petit livre de Julien Duval: Le mythe du trou de la sécu.
Frédéric Pierru, que je ne connaissais pas, est simple, clair et tranchant : il vous désarmerait sur pied le plus lenglo-pujadien des dominiqueseux.
Des concepts et des chiffres simples à faire rentrer d'urgence dans la tête des journalistes mainstream, et en particulier dans celle de cette andouille d'Eric Brunet, en suppo' s'il le faut.
Très belle émission, avec des intervenants passionnés par ce sujet passionnant!
J'ai vu "La Sociale" avec Gilles Perret animateur du débat à Carcassonne dans une salle (trop petite) de cinéma qui a refusé du monde et a du reprogrammer plusieurs séances à la suite.
J'ignorais moi aussi l'existence de Ambroise Croizat jusqu’à ce que je l'apprenne grâce à l'émission de D. Mermet du temps ou il "officiait" à France Inter!
Un film et une émission qui donnent la pêche!
"Ce n'est pas parce que que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles".
Sénèque.
Merci pour cette émission qui pose les mots justes sur le sujet de la sécurité sociale,
sujet encore malheureusement bien mal traité en cette période électorale !
les intervenants sont très clairs et leur relation de la construction et déconstruction de cette belle institution vaut mieux que n'importe quel discours