Ses journalistes veulent partir, mais RT veut reprendre l'antenne
Interdite de diffusion dans l'Union européenne, la version française de la chaîne pro-russe RT (précédemment nommée Russia Today) se prépare à reprendre le travail dans un contexte social tendu. Une trentaine de journalistes souhaitent partir. En interne, on laisse entendre que la chaîne vise désormais le public francophone africain.
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on n'utilisait pas le mot «oligarques» pour décrire les industriels proches de Poutine.
Exactement comme les journalistes des médias mainstream français qui n'utilisent jamais le mot oligarque pour parler des Bolloré, Dassault et autres Drahi.
(...)Ce qui me gêne, c'est la justification implicite de la censure.
Je consultais, de temps en temps Russia Today, pour connaître le point de vue qui y était exprimé. Il m'arrive aussi quelquefois de consulter Valeurs actuelles et le Figaro.
Je dénie à mme(...)
Si je comprends bien , la censure de RT ne pose pas de problème à l’auteur de cet article , justifiée par le fait qu’il s’agit d’un organe de propagande . Il est bien entendu qu’étant comme d’habitude dans le camp du bien, nos médias disent la vérité(...)
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Sur RT je ne vois pas tellement ce qu'elle apportait que d'autres médias n'apporteraient pas pour que certains s'indignent tant de son interdiction de diffusion.
Les critiques acerbes des politiques occidentales et insistances sur les fractures de nos sociétés, je ne pense pas qu'elles manquent dans le Diplo ou bien d'autres médias ou blogs de gauche (ni même dans plein de très à droite, aussi, probablement). Puis pour les plus amateurs de points de vues exotiques anti-occident, on a toujours accès aux médias chinois, et il doit même être possible de trouver aussi divers médias africains, sud-américains ou moyen-orientaux aux vues assez similaires à celles des russes (y compris pour ce qui est de reprendre sans distance leurs délires sur des armes de déstruction massive ukrainiennes, pour certains africains).
L'occident, comme la Russie, compte un certain nombre de fous de guerre, qui vont très au delà de défendre un soutien à l'Ukraine pour qu'elle puisse obtenir la fin du massacre ou même une paix favorable et durable, s'aveuglant de plus en plus d'une perspective de saigner à blanc "quitte à ce que cette guerre dure une décennie" puis d'écraser définitivement la Russie, ou d'y provoquer magiquement un changement de régime en affamant le pays. Et, au lieu des critiques auxquels ces tarés proposant ouvertement de pousser à bout une puissance nucléaire devraient avoir droit, leur discours passe comme une lettre à la poste au milieu d'une galaxie d'articles "ouh ouh comme les russes sont horribles, pleurons pour l'Ukraine, débranchons notre cerveau et hurlons slava ukraina".
Ça c'est le truc vraiment inquiétant, pas qu'on interdise un média qui n'aurait fait que de la propagande de guerre dans l'autre sens.
ps : pour ceux qui voudraient savoir où en est l'opinion occidentale la plus incritique des grands médias occidentaux, je recommande la lecture des commentaires à toute news sur le conflit/la Russie sur r/worldnews . On en est à un stade proprement terrifiant de fanatisme guerrier collectif, je pense jamais vu depuis l'immédiat post-11 septembre en Amérique.
Qu'est-ce que c'est r/worldnews ? Je fais une recherche Google et je ne trouve même pas.
Je ne suis pas certain qu'exhiber un média énervé en particulier peut prouver un mouvement collectif. Si on parle "des" médias occidentaux, on parle quand même d'un ensemble en vrai très disparate.
Ce qui n'est pas le cas en Russie, ou là en revanche, les médias d'État (!) se déchaînent littéralement tous les jours contre l'Ukraine et contre l'Europe. Et là, le moindre type qui viendrait apporter un bémol se fait immédiatement reprendre (il y a eu une séquence comme ça il y a deux jours). Les gars arborent directement des t-shirt avec un Z dessus, dans les talk-show politiques. Ils montrent des carte d'Europe et passent leur temps à se demander qui sera le prochain à attaquer. On en est à ce que, tous les jours, on assiste à des trucs aberrants du style, la ministre des affaires étrangères qui explique que, la preuve que les ukrainiens sont des nazis, c'est qu'ils auraient voulu imposer une seule recette ukrainienne de bortsh dans les livres de cuisine (sic). Le niveau de dinguerie est mille fois plus élevé que dans "les" médias occidentaux, parmi lesquels on peut quand même encore trouver de multiples points de vue différents (sans parler de l'accès direct à des spécialistes via twitter par exemple).
Là, c'est bien de la télévision d'État dont on parle, directement reliée au Kremlin.
Ce qui veut dire que dans l'équation "diplomatique", il faut malheureusement tenir compte (ce que vous ne faites pas) de l'éventualité, très très probable, que poutine est le premier à ne pas vouloir d'issue diplomatique.
Souhaiter une solution diplomatique est une chose ; que cela soit possible en est malheureusement une autre. Et je veux bien qu'on me dise "ha mais il faut pas caricaturer en méchant", mais, pardon, les faits s'accumulent un petit peu, tout de même. Poutine a décoré le bataillon russe qui a commis Butcha. Pile le jour de la visite du secrétaire général de l'ONU à Kyiv, il y a eu un missile russe explosant proche du lieu de la réunion (et qui a tué une journaliste ukrainienne dans son appartement, au passage), alors que cela faisait plusieurs jours qu'il n'y avait plus eu de frappe sur Kyiv.
Ça, et des dizaines d'autres actions du genre, ne dépeint pas vraiment le genre de personne prêt à tendre la main pour la paix, voyez. Mais plutôt comme un gars déterminé à ce que l'Ukraine souffre autant que possible.
Alors, la solution diplomatique, on en rêverait bien, moi le premier, oui, mais... il ne faudrait pas non plus être dans le déni de ce qu'on a en face, déni qui a duré déjà bien longtemps.
se demander qui sera le prochain à attaquer
Pour être plus clair dans la formulation : qui sera le prochain que la Russie devrait attaquer (la Moldavie ? La Finlande ? Les états baltes ?... )
C'est un des plus gros forums de discussion au monde sur l'actualité internationale, comptant 25+ millions d'abonnés (https://www.reddit.com/r/worldnews/), je dirais en majorité des américains avec aussi beaucoup d'européens et un peu d'extrême-orientaux.
A une époque c'était un des espaces les plus intéressants de reddit, où s'exprimaient des points de vues très divers et étaient souvent haut-votées des analyses nuancées et intéressantes de l'actualité internationale, mais depuis le début de cette guerre s'y exprime surtout de la pensée binaire au rythme du flot incessant d'articles y poussant.
Comme le forum @si, quoi :D
Disons sans même avoir le mérite d'assister à un débat entre deux pensées binaires, alors. :)
Elle n'est pas "très très probable", un pays qui ne voudrait absolument et définitivement rien négocier, surtout alors qu'il s'achemine plutôt vers une défaite militaire qu'une nette victoire, d'après tous les experts militaires que j'aie pu lire, ce serait plutôt une totale exception qui confirme la règle. Et qui ne repose que sur de la psychiatrisation des dirigeants russes, de la sélection des parties les plus menaçantes de leurs discours, trop souvent emmêlés des pires délires (certes on ne peut plus inquiétants) des Zemmour locaux.
L'hypothèse selon laquelle la Russie les laisse tant s'exprimer pour intimider dans le but de se placer dans une position plus favorable pour des négociations à venir ("si les conditions ne nous vont pas méfiez vous on est prêts à tout") me semble au moins aussi probable, pour ne pas dire beaucoup plus, que celles où elle aurait juste choisi son suicide, ou le collectif, ou encore soit dans un aveuglement si total quant à sa capacité à battre l'occident qu'elle espèrerait vraiment s'étendre "de Lisbonne à Vladivostok" (déjà que l'Ukraine, simple proxy, ils ont eu du mal avant même que l'armement occidental commence à arriver, bonne chance...).
Après évidemment, temporairement, des pays peuvent préférer aux négociations immédiates la force leur permettant d'atteindre une position plus favorable avant d'en accepter, ce qui est en gros la traduction du mot "guerre" en diplomatie. Mais la constante des relations internationales, hors fou dangereux apparaissant tous les siècles ou par là, c'est plutôt que tout le monde vise au final une résolution diplomatique pour atteindre ses objectifs.
Il peut y avoir des arguments pour voir en Poutine ce taré complet, mais à ce stade ce n'est pas du tout établi (ni qu'il serait éternellement suivi par la clique mafieuse qui l'entoure s'il l'était, qui compte certainement pas mal de gens plus intéressés par leurs affaires que par un affrontement du Bien et du Mal entre la sainte Russie et l'occident décadent, même si cette rhétorique leur va tant que ce n'est que propagande pour renforcer leur pouvoir).
Enfin admettons même que ce soit du 50-50, la seule et unique manière d'en avoir le cœur net c'est bien de parler autant que possible avec la Russie, et de chercher une issue diplomatique (qui évidemment ne se trouve qu'après longtemps à tenter de concilier des objectifs au départ inconciliables, mais pour espérer y arriver faut déjà ces tentatives).
Au pire, après, il sera toujours temps d'aviser devant une éventuelle obstination totale et de euh... soit se rendre soit l'aider à vitrifier la planète, mais j'aurais tout de même tendance à privilégier d'autres issues.
Le problème avec la propagande de guerre occidentale, c'est qu'elle ajoute à la difficulté déjà énorme de trouver un terrain d'entente avec la Russie autre que de lui sacrifier complètement l'Ukraine, une pression sur les dirigeants occidentaux pour refuser tout dialogue (qui serait nécessairement "Munich", etc...).
Comme on le voit par exemple coté américain, qui quand les non-alignés tentent d'amener tout le monde à la table de négociation, en invitant et Poutine et Zelenski au prochain G20, montent sur leurs grands chevaux et menacent de ne pas en être.
Ou encore aux réactions aux récents propos de Lavrov sur la nécessité d'inclure la question des sanctions occidentales dans les négociations (un truc plutôt logique à évoquer dans des négociations de paix, et actuellement une des seules carottes qu'on ait à offrir, si on ne veut pas céder sur des points bien plus embêtants pour l'Ukraine) qui consistent à vouloir les en exclure d'emblée (et même pas seulement celles non relatives à ce conflit qu'il serait logique de garder).
Enfin perso, je ne vois pas des russes qui ne veulent absolument pas négocier dans l'histoire, juste deux camps qui ont du mal à revoir à la baisse leurs exigences, et en partie parce qu'ils ont chauffé à blanc leurs opinions publiques respectives.
L'hypothèse selon laquelle la Russie les laisse tant s'exprimer pour intimider dans le but de se placer dans une position plus favorable pour des négociations à venir ("si les conditions ne nous vont pas méfiez vous on est prêts à tout") me semble au moins aussi probable,
Je ne crois pas à cette probabilité, parce que cette propagande est dirigée vers le peuple russe, pas vers les occidentaux. Il ne s'agit donc pas d'intimider. Cela signifie que jour après jour, le Kremlin chauffe son peuple et cherche à l'aligner dans une volonté guerrière et sans concession, et pour masquer toute faiblesse.
Ce n'est donc pas pour dire, quinze jour après, "ha ben finalement on va faire la paix, vive la diplomatie".
C'est précisément ce que vous dites plus bas, d'ailleurs.
Pour moi c'est précisément un élément qui va dans le sens d'un poutine jusqu'au boutiste, ayant besoin d'une victoire pour asseoir son pouvoir, et avec un vrai sentiment de "mission" contre l'Ukraine. Ça n'en fait pas un "taré" pour autant. C'est l'homme apparemment le plus riche du monde, à la tête d'une quasi-dictature sur le plus grand pays du monde. Ça dénote d'un"léger" hubris, tout de même, et vu toute l'idéologie de l'"homme fort" qu'il véhicule, ça ne parait pas être dans son logiciel de pensée que se soumettre à la diplomatie puisse constituer une sortie très digne et valorisante. On n'a pas affaire à un homme d'état lambda, même juste un peu radical, quoi.
Les pertes de l'armée russe sont considérables (même hallucinantes, c'est une boucherie), leur moral est au plus bas, leur logistique mauvaise : la simple raison demandrait d'arrêter les frais au plus vite. Mais ça continue.
Je n'arrive donc pas à voir poutine autrement que comme un idéologue forcené, enfermé dans sa propre logique et ne pouvant que continuer à aller de l'"avant", pour ne pas se désavouer et tomber dans le ridicule (à ses yeux). On a cet exemple avec les US au Viet-nam, s'entêtant contre toute raison, président après président, parce que quand même la première armée du monde US ne peut pas se prendre une déculottée contre des paysans vietnamiens, zut, quoi. Ce n'est donc absolument pas délirant de penser que la même chose est à l'œuvre chez poutine avec l'Ukraine.
Qu'il y ait des russes autres que poutine prêt à une solution diplomatique, ça je n'en doute pas, en revanche. Mais... c'est poutine qui décide.
Enfin admettons même que ce soit du 50-50, la seule et unique manière d'en avoir le cœur net c'est bien de parler autant que possible avec la Russie
Zelensky a précisément demandé à Macron de garder ce dialogue ouvert (Macron a appelé poutine à chaque fois sur demande de Zelensky).
Apparemment, ça se passe pas super bien. Et pour une fois je ne suis pas certain que ce soit la faute à Macron.
ps :
Sinon le paradoxe quant à refuser de parler à la Russie, c'est à dire pour l'occident adopter lui même une attitude de "guerre" telle que définie plus haut. Viser avant d'accepter des négociations à se mettre dans une telle position de force qu'elle n'aurait d'autre option que de reconnaitre une défaite complète.
C'est que ça repose précisément sur l'hypothèse que le régime russe serait assez sain d'esprit pour s'y résoudre, soit le contraire des discours qui servent actuellement à justifier cette attitude.
Perso vis à vis de ce type de régime, je crains plutôt qu'avoir à reconnaitre une défaite complète entre dans ce qu'il considère une menace existentielle pour sa survie (confondue avec celle de la Russie), ce qui conduit tout droit au scénario le moins souhaitable.
C'est que ça repose précisément sur l'hypothèse que le régime russe serait assez sain d'esprit pour s'y résoudre
Pas sûr que que ce soit la santé d'esprit sur laquelle il est compté, mais sur une destabilisation du pays telle au bout du compte que la débandade soit de mise (jusqu'à, même, ne plus avoir de capacité militaire suffisante, tant la russie est maintenant devenue incapable de renouveler ses stocks. Les usines de char sont déjà à l'arrêt, par exemple, elles n'ont simplement plus les composants qui venaient d'Europe pour les fabriquer. Et le reste va suivre.).
Si vous avez twitter, je vous conseille de suivre Kamil Galeev (@kamilkazani), qui fait des threads extrêmement sourcés et passionnant sur ce qui se passe en Russie, notamment sur les conséquences probables des sanctions.
Après soyons bien clairs : si demain on apprend qu'on peut négocier la paix et que c'est en cours, je saute de joie et je trépigne d'impatience.
«Ça c'est le truc vraiment inquiétant, pas qu'on interdise un média qui n'aurait fait que de la propagande de guerre dans l'autre sens.»
Reste que c'est une attaque problématique à la liberté d'expression. Je ne lisais ni ne regardais RT, donc en effet ça ne change pas grand chose à ma vie, mais s'assoir sur la liberté d'expression parce que ça nous convient c'est un peu léger. Ce n'est ni à vous ni à moi ni aux gouvernements de déterminer la pertinence, l'utilité ou la qualité d'un média pour l'autoriser à diffuser.
La liberté d'expression est justement sensée garantir que l'on puisse critiquer, discréditer, et même nuire au régime en place.
Je n'aime pas trop qu'on renvoie dos à dos Poutine et nos gouvernements en disant qu'on fait juste l'inverse. Oui chez nous on bénéficie d'une meilleure liberté d'expression, mais je ne vois pas en quoi ça justifierait qu'on fasse un pas dans sa direction…
La liberté d'expression en France a toujours été limitée, avec un paquet de lois, d'autorités administratives et même de procédures discrétionnaires si l'état considère qu'un discours trouble l'ordre public ou est une menace à la sécurité nationale, visant à l'encadrer. Au total* 450 textes de lois limiteraient ce qu'il est permis de dire ou publier en France, ou donnent à l'état ou diverses autorités en dépendant des pouvoirs pour le faire.
(* à en croire un blog s'en alarmant citant un avocat, j'ai pas vérifié)
Après c'est vrai que la France (heureusement) use rarement de tout l'arsenal dont elle dispose en la matière (sans quoi un paquet de médias, dont très probablement RT et Sputnik, auraient régulièrement affaire à la loi sur la diffusion de fausses nouvelles*).
Et en particulier pas du genre de procédure discrétionnaire ayant permis l'interdiction de diffusion de RT avant que l'autorité administrative compétente (l'arcom ex csa) se prononce dessus.
(* après aller vérifier, par exemple, les articles prêtant des caractéristiques défiant les lois de la physique à certains armements russes, ou autre propagande internationale sur des projets secrets ukrainiens, ne doit pas être évident, mais théoriquement raconter en connaissance de cause des conneries qui en terrifiant des gens pourraient troubler l'ordre public, n'est pas légal en France)
Mais sachant que toutes ces possibilités existaient déjà, j'ai tendance à d'avantage me demander si RT est vraiment la colline qui vaille de mourir (enfin d'aller protester) pour, alors qu'absolument personne ne le fait contre les immenses pouvoirs que s'était depuis très longtemps déjà donné l'état pour limiter l'expression en temps normal (enfin à part quelques nazillons qui n'apprécient pas de ne pas pouvoir nier de crimes contre l'humanité, etc... comme d'ailleurs le blog pro liberté d'expression d'où venait mon chiffre plus haut, d'où j'ai pas mis de lien :).
Des cas d'interdiction* de parution de médias il y en genre une tous les 10 ou 20 ans, le dernier devant être un journal sur les cultures du cannabis considéré faire l'apologie des drogues, de mémoire, ou peut être un sur les médecines alternatives considéré comme faisant la promotion d'exercices illégaux de la médecine ; encore d'autres limitations à la liberté d'expression. Et bon euh bof, je ne me rappelle pas de grande révolte à ce sujet, ni que cette pente glissante ait conduit à l'interdiction de toute presse non favorable au pouvoir (ni même celle de tous les titres pouvant être accusés des mêmes trucs mais dans une moindre mesure).
En conclusion, de deux choses l'une, soit il conviendrait de réfléchir globalement et hors du contexte d'interdiction de tel ou tel titre ou propos particulier à notre modèle en matière de liberté d'expression (pour en préférer une plus étendue, à l'américaine par exemple, ce dont je ne suis pas convaincu), soit j'attendrai de voir interdire des titres qui me semblent avoir plus d'aspects positifs que négatifs pour m'en inquiéter, quant à moi.
(* ou était ce juste des retraits de commission paritaire ? je sais plus, mais pour les médias non soutenus par des pouvoirs étrangers à fonds quasi illimités ça revient un peu au même, avec la perte des avantages fiscaux leur permettant de vivre)
Joies du libéralisme, la liberté d'expression en France est aussi limitée par les capacités budgétaires. ^^'
Je n'ai pas de sources précises en tête sur le moment mais c'est assez souvent qu'on voit des blogueurs ou des webzines sérieux raconter comment on leur agite la menace du procès à la moindre révélation. J'ai vu des sites retirer leur info alors même qu'elle était vraie, juste par peur de couler sous les frais de justice. Certains industriels comme Bolloré sont d'ailleurs reconnus pour multiplier les "procédures-bâillons" (sachant qu'en plus en France la diffamation est dissociée du mensonge, si bien qu'on peut être condamné en disant la vérité). Or si les journaux des copains taisent l'info et que les petits enquêteurs ou les chercheurs s'autocensurent...
Mais peut-être qu'on va se rapprocher de ce qui se fait en Russie. Il y a eu des journalistes interpellés ou blessés pendant la couverture des GJ. Plus récemment la tentative de Darmanin de dissoudre Nantes révoltée (qu'on peut considérer comme un journal d'opposition) pour avoir relayé un appel à manifester - même la Ligue des droits de l'homme est intervenue.
Et n'oublions pas la "loi sur le secret des affaires". Le pouvoir en France ce n'est pas que les politiciens professionnels. C'est aussi et surtout les barons de l'industrie, de la finance et du pétrole qui évoluent jamais très loin et disposent de quantité de leviers sur lesquels appuyer. D'ailleurs, si on s'en tient à la définition d'oligarques par Anna Colin Lebedev citée par Shuppy, il n'y a peut-être pas d'oligarques en Russie mais il y en a en France. ^^
(de nouveau je recontextualise : mon propos n'est pas de dire qu'ici c'est kif-kif avec le régime russe, mais qu'on a des problèmes assez graves qu'on tend à minimiser - mais peut-être que c'est déjà clair pour beaucoup, sinon on n'aurait pas un abonnement à Asi...)
Ce n'était pas pour nier tout ça. Mais c'est précisément ce qui fait qu'il est étrange que des gens se mobilisent pour un cas comme RT alors qu'il y aurait bien d'autres occasions de s'inquiéter pour la liberté de la presse que le cas d'un titre assez clairement de propagande d'un pays assez clairement hostile.
Je n'ai pas l'intention et je ne demande à personne ni de protester et encore moins de mourrir pour RT. Je remarquais juste que de balayer le problème réel au vu de la liberté d'expression juste parce qu'on n'aime pas le média ou que c'est rare c'est très léger.
Quant à la plupart des lois qui limitent la liberté d'expression, elles sont généralement appliquées à posteriori. Après publication, on prend le temps de discuter du bien fondé de l'expression devant une chambre qui n'a pas la main trop lourde, bien consciente qu'une répression trop lourde poserait problème à la liberté d'expressions. Là c'est très différent, on coupe tout, à priori, justement car on est bien conscient qu'on n'est pas sûr d'arriver à les condamner, parce que RT fais gaffe de rester dans les clous. Ils ont des parti pris évident, mais ce n'est pas illégal.
Faut-il vraiment interdire tous les medias qui "n'apportent rien que les autres n'apportent pas ?
Un point de vue intéressant :https://consortiumnews.com/2022/04/29/ukraine-the-real-zelensky/
En France, la presse est libre. Le Crédit Mutuel le prouve en offrant à ses clients un éditorial digne de Minute publié dans la plupart des journaux locaux lui appartenant (un véritable monopole puisque la banque qui appartient à ses clients possède quasiment tous les journaux de l'Est de la France ainsi que le Progrès de Lyon). Je ne suis pas sûr que cet édito va donner envie aux clients progressistes de rester fidèle à cette "mutuelle". Après tout, est-ce bien la vocation d'une mutuelle bancaire d'être à la tête d'un groupe de presse ?
Vouloir choisir la propagande de RT sous prétexte d'échapper à celle des médias occidentaux, c'est à peu près comme choisir un cancer en stade terminal plutôt que d'avoir une gastro.
Je ne comprends pas pourquoi les journalistes ne pourraient pas invoquer la clause de conscience ? L'un des motifs est : "Changement notable dans le caractère ou l’orientation du journal ou périodique si ce changement crée, pour le salarié, une situation de nature à porter atteinte à son honneur, à sa réputation ou, d’une manière générale, à ses intérêts moraux". Le changement d'orientation peut se plaider : avant ils faisaient de la propagande en mentant par omission, aujourd'hui les journalistes ne peuvent carrément pas faire leur travail en étant dans l'impossibilité de rapporter des faits avérés, comme le massacre de Boutcha. Je ne vois pas les juges ne pas leur donner raison.
Ce qui me gêne, c'est la justification implicite de la censure.
Je consultais, de temps en temps Russia Today, pour connaître le point de vue qui y était exprimé. Il m'arrive aussi quelquefois de consulter Valeurs actuelles et le Figaro.
Je dénie à mme Van der Leyen le droit de décider quels organes de presse j'ai le droit de consulter. Quel qu'en soit le contenu.
osef des gens qui pendant des mois n'ont eux aucun probleme à se faire le relai de la propagande d'une dictature
Travail remarquable sur le massacre perpétré a Damas
l’enquête Newline et The Guardian
Je repose ma question d'il y a 15 jours sur le massacre de Boutcha (découvert il y a maintenant près d'un mois), qui s'adresse au matinaute, mais aussi à tous les asinautes qui avaient exprimé des "doutes" sur ce crime de guerre:
Au fait, les asinautes qui "doutaient" de ces massacres il y a un mois, où en êtes-vous aujourd'hui ? Enfin convaincus ? Ou bien il vous faut encore plus de photos, de témoignages, etc, pour sortir du "doute" ?
Parce que là, vous devenez plus poutinistes que les journalistes de RT, qui eux (enfin, ceux interrogés par ASI) ont au moins la décence de ne pas nier ces crimes de guerre.
Avant de critiquer RT il serait peut être bon de se poser des questions quant à la qualité des informations de l'ensemble des médias publics français "financés par un état" sans parler de ceux appartenant à nos oligarques.
Aucune analyse réelle de la situation, oubli d'un minimum de recul historique reprise sans filtre de la propagande des agences de communication de l'armée ukrainienne....et des médias anglo-saxons.
Petit rappel l'agence de communication ayant "embarqué" les journalistes occidentaux pour Boutcha est la MEME qui avait monté la fable de la résistance héroïque de la garnison de l'Ile aux Serpents qui s'est révélé être une totale invention reprise sans filtre par l'ensemble des médias occidentaux et qui n'a pas fait ensuite l'objet de démentis dans la majorité de ces médias.
Il y a de quoi être circonspect.
Il y a eu des personnes tuées de façon particulièrement violente à Boutcha y compris avec des fosses communes...
MAIS il faudrait savoir qui sont les auteurs ce qui n'est pas si évident dans le cadre d'une prise puis une reprise d'une ville les auteurs sont peut être à rechercher à la fois dans l'armée ukrainienne et dans l'armée russe...
Il y a eu AUSSI montage pour la visite de la presse occidentale... avec utilisation des cadavres disponibles qu'ils aient été tués par les uns ou les autres....
On peut comparer la qualité de nos informations à celle des cartes postales de la guerre 14-18 c'est de la propagande de guerre.
Ce qui doit nous interpeller est l'absence de recul de nos médias dits démocratiques.
Que les médias russes mentent arrangent les choses dans un état en guerre faiblement démocratique avec une population très nationaliste dans sa grande majorité (semble t il 80% de soutien à Poutine y compris de la part des opposants politiques) est quelque chose de "normal" que nos médias ne se comportent pas mieux est particulièrement désolant.
on n'utilisait pas le mot «oligarques» pour décrire les industriels proches de Poutine.
Exactement comme les journalistes des médias mainstream français qui n'utilisent jamais le mot oligarque pour parler des Bolloré, Dassault et autres Drahi.
Si je comprends bien , la censure de RT ne pose pas de problème à l’auteur de cet article , justifiée par le fait qu’il s’agit d’un organe de propagande . Il est bien entendu qu’étant comme d’habitude dans le camp du bien, nos médias disent la vérité depuis toujours. C’est parfaitement risible pour quelqu’un qui n’a pas une mémoire de poisson . La longue liste des crimes commis par les États-Unis (coups d’état, assassinats, guerres), la France, l’Angleterre et les torrents de mensonges qui les ont accompagnés devraient, il me semble, rendre les journalistes un peu plus circonspects.
On peut aller sur le site de RT france sans vpn, ni quelques manipulations que se soit. Je l'avais en lien car j'étais curieuse de son contenu bien avant son interdiction( comme l'émission de Taddeï) et même si le site a été inaccessible durant une semaine , depuis on peut y aller tranquille, seules les vidéos sont désactivées.