"Sur la recherche comme sur le reste, Hollande a renoncé"
180 secondes ! Trois minutes, soit le temps d’un clip, d’une chanson ou d’une chronique de télé. Mais trois minutes, celà peut-il être aussi le temps de présentation d’une thèse universitaire exigeant des années de recherches ? Et ce concours Ma thèse en 180 secondes est-il le triomphe du formatage show-biz sur la pensée scientifique, ou bien un moyen d’attirer l’attention du grand public sur des travaux scientifiques, voire sur la crise de l’emploi de la recherche en France ? Pour en discuter, quatre invités : Marie-Charlotte Morin, doctorante en biologie cellulaire et lauréate de Ma thèse en 180 secondes, Alain Trautmann, biologiste et co-fondateur de Sauvons la recherche, Sylvestre Huet, journaliste scientifique de Libération (voir son blog Sciences2) et Mathieu Rouault, journaliste scientifique et animateur du site Docteo.fr.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Alors je sais bien que, comme bon nombre de médias mainstream, Hollande-bashing et anti-hollandisme primaire sont les 2 mamelles d'@si (surtout quand ils s'en prennent plein la tronche après l'émission sur les intermittents...), mais honnêtement, où, à quel moment de cette émission parle-t-on de tout le "reste" auquel il aurait "renoncé" ?
Il s'agit, dans le cadre précis de cette émission précise, d'une affirmation gratuite car elle n'est en rien étayée durant l'émission (affirmation qui a lieu en fin d'émission alors que celle-ci n'a traité que de la recherche et où l'on a vu que Hollande est critiquable mais aussi que ce délire dure depuis fort longtemps).
Le jour, quelle que soit la date, où vous ferez une émission "bilan général" (sans doute fort critique et ça ne me dérange aucunement) sur Hollande, il ne sera pas illogique de parler de ses renoncements et de titrer dans ce sens. Mais on ose espérer que dans une telle émission, il sera aussi possible d'entendre parler des choses positives et de certains non-renoncements - car il y en a...
Bref, encore une fois un titre commercial bien racoleur, vas-y c'est bon ça coco...
Dites-moi (private joke), cher DS, vous qui craignez que les affaires sarkozy fassent le jeu de... Ne craignez-vous pas, en procédant de la sorte, de faire vous-même le jeu de... ?
Mais non, on reste tranquille ! seules quelques pétitions et groupements démontrent que les (futurs) chercheurs et enseignants chercheurs vivent encore un peu. Je cherche désespéremment la raison de ce manque de combativité collective alors qu'une poignée de bonnets rouges savent se faire entendre, ou rumeur "masturbatoire" suffise à rassembler une foule de parents délève.
Le pire, cette tranquillité des personnes concernées semble justifier la poursuite du démantèlement géant (eh oui, Hollande aurait reconduit Fioraso parce qu'elle a obtenu un seul et unique résultat : ne pas avoir mis les étudiants dans la rue).
aucun contrôle ne peut être fait pour ce fric dans le privé pour la bonne et simple
raison que le public ne peut contrôler le privé !
tout(e) salarié(e) qui est déqualifié(e) entraine une perte de fric pour les 2 parties (
employé(e) et employeur ) c'est totalement contre productif;
du gâchis !!!!!!!!!!!
pourquoi ça continue ?
que faut-il faire pour que cela change ?
un pays sans recherche de base est un pays foutu: il dépend des pays qui eux
ont une avance dans la recherche !
Juste une précision qui mérite d’être ajouté à mon avis.
Quelle est la différence entre un docteur et un "élève" (école d’ingénieur, de commerce, science po…). Le point à très légèrement été abordé vers la fin de l’émission mais je pense qu’il est important d’y revenir.
Les "élèves" dont on parle ont été recrutés par concours : emmagasiner et digérer un maximum de connaissance, pour ensuite être capable d’en ressortir un maximum, en un minimum de temps, lors du concours.
La formation conduit à apprendre et maitriser des systèmes, des logiques, déjà établis et connus. Deux objectifs par la suite, une fois au travail : appliquer ces systèmes et les optimiser.
Deux exemples précis :
Les "réussites technologiques françaises" sont de l’optimisation de système : Airbus, Ariane, TGV, Nucléaire. Ces systèmes n’ont pas été développés par les français, ils existaient déjà et ont été optimisés par de l’ingénierie. La France est bien un pays d’ingénieur, le seul au monde même.
La valse de nos ministres et de nos hauts fonctionnaires. La veille ils n’y connaissent rien, le lendemain ils sont ministre du domaine, une semaine après ils maitrisent (plus ou moins ?) les dossiers. Merci, bien sûr, à leur cabinet avec les petits jeunes sortis de ces mêmes écoles qui leur ont rédigés les fiches adéquates…Sans ironie, c’est une performance que de pouvoir assimilé autant de connaissances en si peu de temps est être capable de les synthétiser.
Les docteurs sont formés à la recherche, c’est-à-dire 1) comprendre un système, le décortiquer, trouver tous les facteurs qui rentrent en compte et 2) trouver des solutions nouvelles, innovantes qui n’existent pas. Dans ce cas, la solution n’est dans AUCUN dossier. Et très important, pour trouver ces solutions nouvelles il faut avoir une créativité débridée, il ne faut pas s’autocensuré, il faut se permettre d’imaginer, voir même … de rêver !
1- Aller voir un ingénieur avec une bougie en lui disant : « ça n’éclaire pas assez ce truc, il faut plus de lumière ! » L’ingénieur étudie la composition de la cire, la composition de la mèche, le diamètre de l’un et de l’autre…
Le chercheur, lui, se souvient qu’il a déjà fait bruler un petit fil de fer en le mettant sous tension électrique. Il sait aussi que la combustion se produit en présence d’un comburant (l’oxygène). Alors, il isole le fil de fer sous une cloche en verre remplis d’un gaz inerte… Le chercheur permet la Révolution technologique.
2- La structure en fibre de carbone de l’avion solaire « Solar Impulse » (Bertrand Picard et son équipe) a été conçue et construite par un chantier naval et non par un avionneur. Pourquoi ? Parce que les avionneurs, quand ils ont été contactés ont répondus : « ça n’a jamais été fait, ça ne marchera jamais ». Très bel exemple de formatage intellectuel.
J’en arrive à ma conclusion :
Si la France est aussi durement touché par la désindustrialisation, si les politiques français n’ont aucune idée nouvelle, c’est aussi parce qu’il n’y pas de chercheur dans les instances dirigeantes. C’est la totalité de l’élitisme français qui n’a jamais appris à sortir des sentiers battus, autant dans la fonction publique que dans l’industrie. Tant que la situation est « bonne » cela ne pose aucun problème, c’est de la simple gestion. Mais aujourd’hui, entre la mondialisation (se retrouver en concurrence sur tout, contre tout le monde) et le défis écologique (garder un niveau de vie similaire sans détruire la planète), il y a pourtant du boulot… Il faut trouver des solutions « nouvelles », mais en France ceux qui savent faire cela sont pris pour des rêveurs de fonctionnaire, limite branleur qui ne foutent rien dans leur labo.
Je viens de donner là un élément peu cité dans l’émission. C’est la manière dont les chercheurs sont vus par nos « élites ». Les politiques et les industriels français ne connaissent pas de chercheur, ils n’en ont jamais croisé (ou très rarement). Ils n’ont aucune estime pour eux. Pire, beaucoup de chercheurs sont fonctionnaires, avec tous les préjugés négatifs que cela implique…
Enfin, aucune discussion sur de disfonctionnement de la recherche en France, pourtant il y a énormément à dire ! Rajouter des moyens ne sera pas suffisant avec un système aussi…merdique, disons-le.
Entre la droite qui veut mettre la science au service de la technologie et de l’économie et la gauche qui s’accroche à un système pourris… Non vraiment la recherche française est en train de mourir.
Un doctorant français, déjà à l’étranger.
Je suis particulierement d'accord avec le fait que la recherche est pénalisée parce qu'elle émane des facultés que l'on a choisi de mettre de coté au profit des écoles d'ingénieurs. Il serait tres interessant un jour de comparer les budgets entre université d'un coté, et préparatoire + école d'ingenieur de l'autre. On en rierait bien.
Mais bon, c'est un choix politique et social qui a été fait. On vous avait fait croire que vous auriez un avenir grace a la méritocratie ? AhAh, mais rien n'est acquis , tout se gagne ... Faites faire a vos enfants des préparatoires, installez vous dans des quartiers assez aisés pour bénéficier d'une éducation acceptable, transformez les en bêtes de concours dès la maternelle. Là ils auront une chance d'etre quelqu'un et d'etre écouté... Ils couineront surement, ils se diront "c'est pas pour moi, c'est trop dur". Mais on s'en fiche au fond de ce qui est difficile ou pas, ce qui est important, c'est ce qui est nécessaire.
Il est d'ailleurs tres interessant de noter que les gens sont toujours prompts a defendre des circuits d'excellence qui réduisent a neant toute chance d'égalité. On hurlerait tous a la mort si un gouvernement mettait a bas l'élitisme francais. On veut une élite qui sera de fait toujours consanguine, et si possible en faire partie. Ca serait un peu comme supprimer le loto ...
Quant aux sciences sociales : non elle ne sont pas l'équivalent des sciences dures et ne le seront jamais. Ce qui n'empeche pas qu'elles restent EXTREMENT importantes aussi. Il suffit de voir la manière dont Sébastien Boyler s'est fait atomisé sur les deux dernieres emissions ou il a participé. Ce qui ne veut pas dire que la neurologie et la sociologie s'opposent d'ailleurs contrairement a ce que cherchaient a faire croire lordon et boyler. Les deux sont parfaitement complémentaires. L'humain n'est pas un animal comme les autres et ne se limite pas a un processus physiologique: il est stupide de considérer l'humain sans son environnement social. Et pourtant il est intéressant d'étudier la somme complexe de ses processus pour comprendre la manière dont est constitué ce fameux libre arbitre.
Pour ma part, je viens de refuser une thèse tres interessante apres qu'on m'ai pourtant donné la chance de publier dans des conférences réputées lors d'un stage pour les raisons suivantes :
- J'ai fais une préparatoire mathématique et physique puis une école d'ingenieur, faire une thèse contrevient a tous les efforts que j'aurais fais pour échapper au circuit universitaire
- J'ai regardé les differences de salaires, un ingenieur bac +5 minore le salaire d'un bac+8 de 3%, ce qui se compense tres largement avec les 3 ans d'experience acquis dans le monde de l'entreprise.
- On m'a clairement dit : tu es formidable, mais : ta marge de manoeuvre sera réduite, tu devras faire des concours pour avoir un poste, tu devras te plier a toutes les exigences de l'administration, tu as aucune marge de manoeuvre sur ton emploi du temps, tu as peu de marge de manoeuvre car tu es limité sur le sujet pendant 3 ans. Tu dois défendre ton sujet de these chaque année pour etre simplement reconduit (!!!). Double discours que j'ai trouvé aberrant.
- Il y a des TONNES d'opportunités pour faire de la science en créant sa propre boite effectivement ! L'intelligence artificielle par exemple se développe partout sauf dans la recherche publique (et je m'excuse par avance de dire ça mais qui oserait dire que le CNRS est au niveau de ce que fait Google)...
- Les politiques publiques sont clairement adverses à la recherche publique. Qui serait assez idiot pour nager a contre-courant ? Fait interessant : Un énorme projet d'intelligence artificielle a été lancé par l'union européenne, un milliard de budget. Cela étant dit, on en a donné la direction à ... la Suisse. Qui n'est meme pas dans l'UE. http://fr.wikipedia.org/wiki/Human_Brain_Project. Comment un Montebourg ne peut pas exploser de colère en voyant ça ? Un projet ridiculement peu ambitieux d'ailleurs qui a été vendu comme on vend du coca cola aux dirigeants politiques.
- Faire de la recherche à l'etranger ? Il faut défendre ses financements aupres de mécènes qui ne comprennent strictement rien à la Science (ce qui explique que beaucoup de choses ridicules et sans aucun interet scientifiques disposent d'un effet de levier faramineux dans la recherche américaine et japonaise par exemple).
- Le manque évident de reconnaissance. Tu fais ta these de 3 ans et après ? byebye
Voila, un témoignage de plus , je raconte ma vie comme jamais mais je ressens une tres grande déception pour le systeme d'enseignement superieur francais et la recherche pour laquelle je me destinais depuis tout jeune.
Autre chose: il est intéressant de regarder les differences entre enseignement secondaires et tertiaires dans les differents pays de l'UE pour se rendre compte que la France sacrifie 85% de sa population en ne la formant pas suffisament pour qu'elle accede a des etudes superieures ( là ou le vrai savoir se trouve )
Mais tout de même, le récit qui en est fait est drastiquement différent de ce que moi et ma société vivons depuis 2006.
En 2006, ce n'est nulle part dans la chronologie qui est faite dans l'emission, mais voici comment c'est présenté: il ne s'agit pas spécifiquement de recherche scientifique, il s'agit de recherche et d'innovation, scientifique ou technique. L'idée est d'alléger les prises de risques d'une société à chaque fois qu'elle développe quelque chose sans garantie de résultat technique ou commercial. Exemple donné: vous essayez une nouveau pigment pour vos tuiles (vous êtes dans le BTP) sans être sur que les tuiles le supporteront: CIR. A l'époque il y a d'autres aides plus spécifiquement axées sur la recherche, en particulier les partenariats public privés, entreprises labo etc.
Notre société a pour projet de développer un logiciel de musique innonvant, le premier permettant, à un niveau de fonctionnalité professionnel, de faire un morceau de musique en collaboration à distance (on dit "dans le cloud", depuis). A l'époque, c'est rien de dire qu'on est dans les clous: personne ne l'a fait, et les contraintes sont tellement spécifiques qu'il n'y a pratiquement aucun bout de code à récupérer, il faut tout inventer.
Nicolas Sarkozy est encore dans sa traversée du desert quand nous commençons, puis il devient ministre etc. Aucun impact.
Une fois élu, la seule chose qu'il fait, c'est d'accélérer le versement du CIR aux entreprises (en tous cas de notables de là ou nous sommes).
En 2012, notre logiciel sort en Open Beta. Malgré un développement difficile, où on a bien failli déclarer la chose infaisable, on y arrive finalement: le Ohm Studio est sorti. La presse anglais salut l'exploit, toute les revues le qualifiant de "révolutionnaire". Là dessus François Hollande est élu.
Là dessus on nous annonce fin 2013 qu'en fait le CIR 2012 ne nous seras pas versé. 2 licenciements, baisse de salaire drastique pour l'équipe. Nous contestons point à point. Nous découvrons que les expertises sont faites par des gens d'un état d'esprit proche de ce qu'on voit sur votre plateau : issus de la recherche. Je respecte ces gens là, hein, ma femme en est (et oui, elle a du arrêter de l'être passé le doctorat, et oui, ça me reste sur la gorge). Mais le problème, c'est que leur discours n'est pas le discours initial. Si vous en doutez, comparez simplement l'article CIR de wikipedia 2010 et celui de cette année:
http://web.archive.org/web/20100125073253/http://fr.wikipedia.org/wiki/Crédit_d'impôt_recherche
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crédit_d%27impôt_recherche
Je vous laisse imaginer à quoi ressemblait la notice en 2006 - 2007
Oui, c'est long de développer un logiciel réellement innovant. Je comprends que les gens disent "vous n'allez pas pleurer, l'état vous a aidé", mais considérez ceci: le CIR n'est qu'un tiers de l'investissement réalisé, le reste venant de nos ventes et nos poches. Nous n'aurions pas investi ainsi sans le CIR. Maintenant non seulement 2012 n'est pas versé, mais 2010 et 2011risque de devoir être remboursé, une somme astronomique dans notre situation ou le long développement vient tout juste d'arriver sur le marché. Alors si nous devons mettre la clef sous la porte au dernier moment, qui nous rendra l'argent que nous avons investi nous ? Autre chose : le CIR n'a rien de franco français, il existe sous divers variantes dans des pays comme le Canada (il est même très bien, d'ou les studios de jeu vidéos qui vont là bas) ou aux USA. Le CIR qui pour tout ces gens épris de recherche scientifique devrait être leur graal était, au moins en 2006 - et déjà sous Jospin il avait cette forme, c'était la bulle d'internet et beaucoup se sont financés avec - un outil de compétitivité sous l'innovation. Maintenant allez faire un tour dans les salons d'innovations, vous trouverez majoritairement des ingénieurs, minoritairement des universitaires. Avec au final des connaissances pas toujours tellement différenciées, d'ailleurs. Si vous voulez financer un google français, ce n'est pas avec le CIR 2014 qu'il vera le jour.
Au final, ce qui est exaspérant, pour la recherche scientifique comme applicative, ce sont les inconsistances. C'était dingue de voir ma femme financée par la collectivité réussir une thèse sur le développement de l'audition chez le foetus pour finalement voir que l'état, qui lui avait fait sauté dans tout ces cerceaux de feu les uns après les autres, n'avait au final pas de poste de chercheur pour elle alors que ce n'est pas le genre de sujet qui va se faire dans le privé. Et me voilà dans la même situation avec mes associés: après m'avoir dit "si tu fais comme ci et comme ça je t'aide", voilà l'état qui me dit: "j'ai changé d'avis, je vais maintenant te briser les jambes". J'aurai _nettement_ préféré, en 2007, ne rien avoir du tout et investir ces 7 ans de ma vie dans un projet qui n'allait pas sans le savoir à l'abattoire.
Une dernière chose: non le gouvernement Hollande ne suit pas le gouvernement Sarkozy, il tue de la PME à tour de bras exactement comme nous et ça commence à se voir. Pourquoi croyez-vous que deux mois après avoir remis en cause le CIR, ils ont lancé le Crédit Compétitivité en catastrophe ? J'ai eu des bruits du cabinet Ayraux, et pour eux le CIR c'était, un peu comme dit dans l'emission, un truc "pour les copains de la droite" et qu'ils s'en mettent plein les fouiles. Sauf que c'était littéralement le sang et la survie des PME comme la mienne ou se passe une grosse part de l'innovation. Quand ils ont vu les conséquences, ils ont compris, mais un peu tard. Bien sur pendant ce temps les grands groupes avec des armées d'avocat n'ont laché sur rien, et profitent d'ailleurs toujours. J'ai aussi eu d'un autre entrepreneur des informations comme quoi il y a trois ans déjà la mairie de Paris (PS) déconseillait le CIR aux entreprises innovantes qu'elles soutenaient. Ils avaient un plan, une vision probablement pas bien différente de celle qu'on a vu sur le plateau, mais bien différente de la vision Sarkozy, Villepin, Raffarin, Jospin etc. C'était dans leur viseur.
Diviser pour mieux régner ? En opposant chercheurs publiques aux PME innovantes pour finalement flouer les deux, leur offrant un CIR comme moyen de réalisation en fait fictif voir planche pourrie, ce n'est même pas un plan machiavélique qui s'applique, c'est juste une inconsistance mortelle pour les gens qui vivent vraiment sur ces activités au lieu de prétendre les encourager avec la manne de l'état.
Sinon si vous voulez bien vous énerver, je peux vous raconter l'aide à l'innovation à l'échelle européenne. Y a de quoi faire de beaux articles pour l'éconaute !
Je reçoit un grand nombres de chaînes (en plus de la TNT) : il existe deux chaînes sur l'Histoire (très bien), plusieurs chaînes de documentaires, une multitude de chaînes sportives mais PAS UNE SEULE chaîne consacrée aux sciences. Une chaîne américaine (Discovery) se prétend scientifique mais diffuse 9 fois sur 10 des sujets sur la technique (lourde, genre construction d'un pont, d'une grue... cela peut être intéressant mais ce n'est pas de la science). Les chaînes documentaires (Planète etc) diffusent très peu de sujets sur la science ou alors des documentaires animaliers. En tant qu'ancien enseignant de sciences physiques, je déplore cet état de chose et je pense qu'une plus grande diffusion d'émissions scientifiques (y compris et surtout les chaînes publiques) pourrait favoriser l'intérêt des jeunes pour les sciences, puisqu'il semble qu'on manque d'étudiant(e)s dans nos facultés.
J'aimerais beacoup qu'@si nous trouve qui est a l'origine de ce nouvel élément de language qui ne peut etre qu'une attaque frontale contre la recherche publique.
En d'autres termes, à prendre exemple sur le MEDEF dont les membres ne boycottent pas cette Conférence, eux.
Dans le même temps, Sapin déclare : "Notre amie c'est la finance, la bonne finance".
Reste plus qu'à espérer le retour de la droite en 2017, pour un rééquilibrage des forces en faveur des syndicats.
Sylvestre Huet insiste à juste titre sur le fait que, quand on se pose le problème de l'emploi, il ne faut pas ne considérer que les carrières de chercheur. On devrait considérer une statistique qui serait plus parlante et qui n'a pas été, me semble-t-il, donnée. Combien de docteurs sont encore chômeurs après 6 mois, 1 an, 2 ans etc...et, éventuellement, quel est leur salaire moyen ?
L'Université Pierre et Marie Curie fournit une partie de ces statistiques pour ses doctorants de 2002 à 2008 ; cette enquête très approfondie met par exemple en évidence que 76% du petit nombre des docteurs (~4%) encore chômeurs après un an ne s'étaient par préoccupés de leur avenir avant d'obtenir le diplôme. On pourra y ajouter celles, au plan national cette fois, par une étude du CEREQ, « Enquête 2010 génération 2007 » qui montre qu’ « en France, en 2010, 5 % des diplômés de doctorat sont au chômage trois années après leur entrée sur le marché du travail. Malgré un taux de chômage des docteurs globalement plus faible que le taux national, il faut noter que la discipline et le type de contrat déterminent fortement la facilité de l’accès à l’emploi. Le taux de chômage 3 ans après un doctorat en sciences humaines et sociales est par exemple de 12%. Au contraire, les doctorants à la frontière entre public et privé et ayant été financés par une bourse CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche) trouvent beaucoup plus rapidement un emploi. En 2010, 86% d’entre eux ont trouvé un emploi en moins de trois mois ».
Notablement, on a vu le constat d'une situation dramatique mais peu de propositions pour en sortir à part une re-répartition du Crédit-Impot-Recherche, certes motivée en chiffres mais il n'est pas dit dans quel but recruter 2000 nouveaux chercheurs publics chaque année.
Bravo tout de même à Sylvestre Huet et à Alain Trautmann pour leurs divers plaidoyers en faveur de la recherche fondamentale.
Et , à propos des rapports du monde politique et de celui de la recherche, ne pas oublier ça.
Ne pas oublier non plus que, pour nombre de doctorants, le problème est souvent que, malgré ces impédimenta, la recherche, et heureusement, on y prend goût et Marie-Charlotte nous le dit aussi. Si c'était à refaire, je le referai !
Par exemple, la découverte fondamentale du rayonnement fossile a été faite à l'occasion d'une recherche finalisée. Son étude occupe aujourd'hui un grand nombre de chercheurs dont les activités nécessitent une technologie sophistiquée inimaginable à l'époque.
"La science cherche le mouvement perpétuel*. Elle l'a trouvé c'est elle-même" (Victor Hugo: William Shakespeare I/III/ IV)
* la science officielle ne le cherche plus depuis 1775,
Juste une remarque, la vidéo diffusée sur www.docteo.net est une parfaite copie formelle des émissions de «télécrochet» actuelles.
Musique, montage, niveau de langage, conseils, commentaires du jury, tout y est.
Cette émission est bien triste : l'État gaspille 6 milliards d'€ dans le Crédit Impôt Recherche qui s'avère être une gigantesque niche fiscale en faveur des entreprises (surtout des grosses). Pendant ce temps, le nombre de chercheurs recrutés par le CNRS et les universités baisse sensiblement. Avec même pas 2% du CIR, on pourrait recruter 2000 chercheurs… Les universitaires les plus hauts-placés ne bronchent pas de peur d'être virés ou rétrogradés et Fioraso ment en disant que dans la conjoncture actuelle, évidemment, on ne pas titulariser de chercheurs.
Derrière tout cela il y a sans doute la fameuse rigueur européenne et la déconnexion totale de l'élite politique et du monde de la recherche.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Eh bien à ce que je vois les idiots (et même plus) qui nous dirigent sont pires qu'Atila.
Ils pensent que la nature humaine a pour but de faire de l'optimisation financière et non de chercher comment s'est bâti notre monde.
C'est une perspective de merde.
Il faut dare-dare les renvoyer dans leur merde. (pardon mais je suis hors de moi quand je vois comment cette société devient)
après quelques années,de "crédit impot recherche" supplémentaires pour optimiser les algorithmes prosateurs,la "grande" littérature sortira de robots ordinateurs.une perspective charmante...
Sinon, pour le premier thème (ma thèse en 180 s) , il aurait fallu quelqu'un pour tempérer un peu plus:
C'est très bien de communiquer les sciences, aucun doute la dessus. Mais, en écoutant Marie Charlotte Morin, on a l'impression que les chercheurs dénigrent la com vulgarisatrice ( je n'aime pas cet adjectif, on devrait le changer d'ailleurs...). Je suis chercheur (jeune, précaire) et je ne veux pas faire de com vulgarisatrice, tout simplement car ça n'est pas mon métier. La com et le journalisme scientifique sont des métiers à part entière, il y a des formations pour ça. C'est avec les gens issus de ces formations qu'on fait la meilleure com. Bien sur, libre à tous les doctorants de s'y intéresser comme l'a fait Marie-Charlotte Morin. Mais je ne vois pas pourquoi ça deviendrait systématique alors qu'il y a des gens compétents qui peuvent faire bien mieux qu'un chercheur.
C.est toujours pareil, on en demande toujours plus. Le chercheur doit être une sorte de super héros capable d'avoir des idées, de savoir communiquer à tous les auditoires, de développer, de créer une startup, de voyager a l'autre bout de la planète, six mois par ci 1 an par la, il faut rajouter pour certains poste l'enseignement, de plus en plus d'administratif,des missions dite de "consulting" pour le privé. Et le pire, c'est que des gens capables de tout ça, il y en a. Mais effectivement, comme l'a montré cette émission, l'état est en train de gâcher toute cette énergie.
Comme les reproches sont souvent nombreux et véhéments dans ces forums sur les interruptions intempestives du maître des lieux, je me permets de saluer leur notable absence. Un vrai bonheur que des gens puissent s'exprimer jusqu'au bout de leur propos.
Sauf, un peu, à la fin, avec une tentative de raccourci sur la dernière question d'Anne-Sophie qui m'apparaît pourtant comme assez intéressante: «Comment on explique...» DS: «On a dit beaucoup de choses!» ASJ: «Oui mais [...] Comment, sur le domaine de la recherche on explique une telle différence entre la volonté de départ et la politique mise en oeuvre aujourd'hui, deux ans après?».
Alain Trautmann: «Je pense que le mot-clé c'est "renoncement". Le pouvoir actuel a renoncé à faire la politique et sa seule ambition c'est de faire de la petite gestion qui soit compatible avec les intérêts des grandes entreprises. [...] Si la question qu'on se pose est "Quelle politique veulent-ils faire?" on ne comprend pas. En revanche si on dit "Ils ne veulent plus faire de politique, ils ont renoncé à en faire" et il ne font juste que gérer comme ça -- et de manière lamentable -- alors on comprend mieux.»
Mais, en ce qui me concerne, «renoncement» est déjà trop d'honneur. Il faudrait d'abord qu'il y ait eu un programme, une idée, un souffle ou, comme le dit Anne-Sophie «une volonté de départ». On a pu y croire, on voulait y croire, y compris des gens intelligents comme Tood et son «Hollandisme révolutionnaire» (j'espère sincèrement que ça se sera pas son épitaphe).
Difficile ensuite de redonner goût à la politique si on ne la voit que comme une accumulation de slogans et de promesses inévitablement non tenues.
Mais si j'ai bien compris, la très sympathique Marie-Charlotte Morin a choisi de faire l'impasse sur sa propre thèse et de présenter le thème de recherche de son labo.
J'aurais dit qu'elle était hors-sujet, mais elle a gagné, le jury l'a trouvée brillante et rigolote.
Tant mieux pour elle, j'espère que tout se passera bien lors de la vraie soutenance.
Oui parce que moins d'état c'est aussi moins de chercheurs et donc moins de recherche et aussi moins d'avancées dans le progrès des connaissances.
Quand on mesurera vraiment l'étendue du désastre économique qu'à engendré la théorie libérale actuelle, on pourra donc y ajouter la science dans la longue litanie des secteurs en pleine régression économique/intellectuel/social.
Ensuite on attaque les conditions et moyens de la recherche aujourd’hui, je me sens concerné, et ça fait plaisir de voir, enfin, dans un média (certes à l’audience plus limitée que le grand messe du 20h), des trucs qui me concernent, que j’ai pu constater à mon propre niveau. Ça fait plaisir des analyses&conclusions auxquelles je suis parvenu aussi de mon côté (surtout l’immense gâchis de compétences que les politiques et le capital opère).
Ça fait d’autant plus plaisir que ma thèse fut éprouvante, mentalement parlant, et j’ai douté pendant longtemps de ma capacité à comprendre ce qui était en train de se jouer, d’autant plus qu’à l’époque, faute de convictions politiques, c’était encore assez flou. Ça fait un bien fou de partager des analyses en certains points très similaires avec des gens qui connaissent la recherche bien mieux que moi.
Une excellente émission et encore merci, à l’équipe et aux intervenants. Comme quoi quand on peut on veut ! :p Et garanti 100 % sans politique, des journalistes qui savent de quoi ils parlent, une doctorante qui a un minimum de conscience politique, bref. le père Noël est passé en avance cette année…
Juste pour info, il y a eu quelques réunions d'information sur la crise de l'emploi scientifique organisées dans les Universités après la convocation de la session extraordinaire du comité nationale de la recherche scientifique. Il y en a eu une à Paris Descartes, avec Alain Trautmann notamment. Il y avait aussi Gilles Mirambeau d'Euroscience qui a parlé de la situation de l'emploi scientifique en Europe du Sud. Sylvestre Huet l'avait relaté sur son blog
L'intégrale des interventions (avec les diapos) est disponible ici : http://red.ted.free.fr/AG-Paris5/
Il faut que la prise de conscience collective monte dans les labos. L'émission d'@si et les présentations chiffrées disponibles ci-dessus, sont (je l'espère) un moyen d'y arriver...
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/06/20/31001-20140620ARTFIG00224-france-les-scenarios-de-la-catastrophe.php
PG
http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?3,1382953
Même par webcam interposée, dans un 14h42 par exemple.
Ce qui nous permettrait, déjà, d'avoir des nouvelles de l'émission.
(suggestion)
Sans conscience, la science pervertit l'âme de l'Humanité et se fourvoie:
Qui parle de ce comité scientifique pour une science responsable?
Antidote-Europe.
Beaucoup de nos mandarins se comportent tels des médecins de Molière.
Des Mengele sont encore dans nos labos!
En tant qu'ingénieur (en province) j'ai commencé à 1500€ net par mois, dans l'informatique (qui est plutôt bien payé d'ailleurs comparé à d'autres branches). J'avais 25 ans (deux ans de retard), ça ne m'a pas dérangé.
Je crois que les Assises de la recherche ont débouché sur la SNR (stratégie nationale de recherche) justement. Donc oui, les assises se mettent en musique doucement mais sûrement. Pas un mot sur la loi ESR votée en juillet 2012 qui coordonne et sanctuarise un certain nombre de choses en matière de R&D car il faut suivre les évolutions de son temps : il n'y a autre chose que le sempiternel CNRS/CEA et autres opérateurs de l'Etat. Il y a une myriade de labos, d'associations, de fondations, de réseaux d'universitaires, de pôles de R&D, de pôles de compétitivité en collaboration public/privé etc. qui sont autant de nouvelles formes juridiques et structures qui mettent en commun les forces vives et matérielles de tous les acteurs la recherche.
Marie-Charlotte, ne t'inquiète pas, en matière de biologie et médical, les fondations de l'ARC et plein d'autres, mobilisent beaucoup de chercheurs et d'espoir dans des nouveaux médicaments, leurs financement sont toujours en progression, il y a de l'avenir ici aussi.
Quand j'entends que maintenant, tout le monde ne jure que par R&D "de base" et "finalisée", c'est bien fouler au pied tous les référentiels de tous les pays membres de l'OCDE et s'asseoir sur le manuel de frascati, alors que justement, l'idée est de décliner en plus fin ces types de recherche, par exemple en TRL (technology reached level, niveau de techonologie atteint) comme le fait la NASA, une décomposition en neuf niveaux au lieu de nos trois petits (fondamentale, appliquée, développement expérimental). Car lorsqu'on atteint un niveau de TRL, on sait débloquer tout un tas de nouvelles connaissances et inventions. Tout l'enjeu est alors de savoir à quel moment on est près de franchir un nouveau seuil de connaissance et porteur de fortes innovations, ce qui incite à mobiliser et renforcer les crédits budgétaires ou forcer la compétition pour être le premier pays à franchir ce seuil.
Bref, c'est sûr qu'avec cette vision simpliste et dichotomique d'être "de base" ou "finalisée", tout comme le bipartisme UMPS, la France n'ira plus bien loin.
La société est passée dans un mode dégradé, comprendre le cheminement de pensée des dirigeants est devenu impossible...
On ne fait moins/plus confiance aux employés de firme se qualifiant d'expert/scientifique, et la parole de la "science publique" s'est degradé a coup de tchernobyl, d'amiante, de scandale pharmaceutique, de grippe porcine, de recommandation bidon des agences sanitaires etc....
La science fait moins rever et pour certains est devenu synonyme de cauchemar. Et ce n'est pas a coup de spot que ca changera.
voulons-nous tous mourrir comme Marie CURIE?
on dirait bien.
Ce slogan peut paraître simpliste mais il était certainement plus bandant que « le changement c'est maintenant », surtout en regard du résultat. Le premier nous disait "j'ai confiance en vous car c'est vous qui allez conduire" ; le second nous disait "faites moi confiance, je conduis, je m'occupe de tout". C'est le second qui a eu raison du premier et on voit le résultat...
Fallait voter Mélenchon.
J m'demande. L'inverse peut-il se produire ? Des neurones du cerveau pourraient-elles se transformer en cellules du rectum.
Cela pourrait expliquer bien des choses.
Je ne pense à personne en particulier.
https://www.youtube.com/user/epenser1
https://www.youtube.com/channel/UC2_OG1L8DLTzQ7UrZVOk7OA
Il en existe d'autre en anglais que ça soit de la vulgarisation ou plus de l'humour, en français assez peu encore.
En ce qui concerne minute papillon, il en vie (chichement, mais il en vie.)
Sinon très bonne émission sur les difficulté du monde scientifique. Je me demandais si un jour arrêt sur image allait abordé ce problème qui progresse depuis si longtemps. Tout cela pour une quête illusoire de rentabilité immédiate et une libéralisation d'un milieu scientifique incompatible fondamentalement avec le "marché" aussi bien temporellement qu'humainement.
L'Université vous a accueillit en vous disant que vous étiez le/la meilleur.e. Quelqu'un de brillant avec pleins de possibilités, et qu'elle était chanceuse de vous voir entamer votre programme de doctorat en son sein.(et hop, vous voila amoureux/se)
Mais le temps passe, et vous avez passé tellement de temps à vous spécialiser dans un domaine pointu que vous en êtes venu à penser que l'Université/la recherche n'est pas tant une possibilité d'épanouissement pour vous que LA SEULE possibilité d'épanouissement professionnel. Comme ces études sont trés prenantes et enrichissantes, vous finissez par perdre de vue le monde non-universitaire que vous ne voyez plus que par le prisme de gens comme vous (apprentis chercheurs, docteurs, aspirants professeurs ou professeurs et chercheurs professionnels).
(et vous voici progressivement coupé.e du monde, et des ressources qui vous permetrait de vous écahpper d'une relation abusive..)
Ensuite, vous acceptez de vous plier à une série d'humiliations pour lesquelles l'institution fait preuve d'une inventivité sans cesse renouvellée. Vous devez expliquer en de longue lettres pourquoi vous sollicitez une nouvelle année d'inscription pour finir votre thèse et suppliez le département de vous l'autoriser (l'institution elle-même a réduit ou supprimé votre financement de recherche et vous impose des heures d'enseignement, temps que vous ne consacrez donc pas à votre thèse). Aprés la thèse, vous envoyez des dossiers de candidatures pour des postes de professeurs pour lesquels on ne juge même pas nécessaire de vous envoyer un courriel pour dire que vous n'êtes pas retenu. Vous postulez pour des post-doc (mal payé, sans possibilité d'avenir à long terme) et là encore, votre candidature se perd au milieu des 400 autres candidat.e.s. (étape 2, la perte de l'estime de soi)
Essouflé.e par cette vie qui fait que vous abordez la trentaine fauché.e, sans pouvoir plannifier un avenir et craignant que ça ne s'arrangera jamais (car vous suivez l'actualité de ce marché de l'emploi de la recherche, et nul part vous ne voyez de lumière), vous envisagez de vous reconvertir, sans trop savoir comment ni dans quelle direction (l'institution universitaire vous formant à des choses précises et intéressantes, mais pas du tout à les formuler pour les rendre attrayantes auprés d'un employeur.) Alors, l'université vous offre un petit quelquechose. Un court contrat d'enseignement ou de recherche, un avant-goût de ce que pourrait être votre travail si jamais vous étiez un jour embauché. (un bouquet de fleur et la promesse que tout ceci va changer, promis promis)
Et comme vous adorez enseigner/chercher (vous l'aimez) que le monde extérieur est effrayant (vous êtes isolé.e) et que vous êtes persuadé.e que personne n'embauchera jamais quelqu'un d'aussi spécialisé que vous (plus d'estime de soi), vous continuez à espérer être un jour embauché.e (que votre partenaire changera, et vous traitera comme vous le méritez) et laisser s'évaporer (jusqu'à la prochaine fois) vos vélléités de reconversion...
C'est certes un tableau un peu noir, mais qui commence à devenir dans mon entourage bien trop familier. Ces suppressions de postes dans la recherches et l'enseignements supérieurs (en France donc, mais au Canada aussi. Le gouvernement Harper fait des coupes à blancs dans les budgets de recherche scientifiques dont les résultats sont d'ors et déjà perceptibles. Aux USA, les embauches de professeurs se faisant il y a quelques années sur la base de contrats type CDI et, pour 1/4, en contrats court. Aujourd'hui, les 2/3 sont des contrats de 2-3 ans au termes desquels vous êtes priés d'aller voir ailleurs...) sont un gâchis incroyables. Non seulement parce que la recherche a besoin de gens pour fonctionner, mais aussi parce que c'est un véritable gâchis humain.
Rectification: il n'y a que le générique qui est silencieux.
Par contre une partie du CIR est utilisable pour payer le salaire de docteurs embauchés dans le privé, pour des travaux de R&D.
Enfin, le coup de les docteurs sont mieux lotis en Allemagne, c'est un peu de la blague. Dans le privé certes, mais dans le public, ils ont une sorte de Sauvadet depuis longtemps qui fait que tu ne peux pas rester plus de 12 ans en CDD dans l'unversité (qq soit la fonction). Ie si tu as bossé à la fac dans une animalerie ou une bibliothèque pour financer tes études, que t'as fait ta thèse, payée par une fac et que t'as fait 4 ans de post doc, tu ne peux pas continuer à bosser en tant que post doc, et le nombre de post de statutaire est très faible (y'a bcp de positions équivalent à des Maitre de conférence qui sont des postes temporaires en Allemagne). Après effectivement, y'a bcp plus de PhD dans la branche allemande de EADS que dans la branche française, surtout au niveau de la C-suite.
PF
Par contre une partie du CIR est utilisable pour payer le salaire de docteurs embauchés dans le privé, pour des travaux de R&D.
Le CIR est versé en diminution de l'impôt sur les sociétés, et est remboursable immédiatement si l'Impôt sur les sociétés n'est pas dû.
Si l'année suivante, la société décide de virer ses bac + 5 en recherche scientifique, le CIR est versé quand même.
Dans la pratique, c'est souvent le dirigeant qui se sert de l'argent du CIR pour s'augmenter lui-même. C'est ce qu'on appelle un effet d'aubaine.
Quand vous dites que le CIR est utilisable pour payer le salaire des docteurs embauchés, vous devez parler du fait qu'il est calculé sur les salaires des docteurs, mais en fait des bacs +5, qu'on multiplie par deux.
pour un chercheur du secteur public.
Si on prend la borne inférieure d'un CR2, on est effectivement à 2200 brut/mois, ie ~3300 superbrut/mois soit environ 40k€/an
On a donc dans ce cas moins de 50k€/an, ça confirme l'estimation.
Sauf que
1) il y a une prime annuelle de recherche.
2) il y a l'augmentation à l'ancienneté, mécanique
3) +2000 chercheurs, ça veut dire plus d'administratifs pour les gérer (parce que Dieu sait qu'on va pas demander à l'administration du CNRS d'en faire plus que ce qu'elle ne fait à l'heure actuelle).
4) Plus de chercheurs, ça veut aussi dire plus de locaux, indépendamment du financement de la recherche ensuite.
5) ça repose sur l'hypothèse que payer un docteur (ie bac+8 mini) comme un agrégé (bac +5 mini) c'est légitime. Moi je trouve ça discutable.
Donc une enveloppe plus réaliste pour embaucher 2000 chercheurs, ce serait plutôt 200 millions que 100 (certes, cette estimation est fait au doigt mouillé, avec des hypothèses que je n'avais pas explicitées et qui sont débattable). Mais une fois de plus, ça ne change pas le sens du raisonnement de Trautmann.
Qu'est-ce qui vous fait croire qu'il ait jamais eu l'idée de tenir les promesses de sa campagne?
Je n'ai pas encore vu l'émission (qui promet d'être très intéressante) mais j'ai une demande à vous faire : pourriez-vous faire une émission en invitant Romuald Bodin et Sophie Orange, dont le livre "L'université n'est pas en crise" est absolument passionnant. Basé sur des études empiriques, il tord le cou à tous les clichés et représentations que l'on peut avoir de l'université. A moi qui suis pourtant "à l'intérieur" en tant qu'enseignant-chercheur, il m'a appris plein de choses et m'a fait l'effet que font parfois les très bons livres de sociologie : me donner le sentiment d'un seul coup de tellement mieux comprendre un phénomène, d'accéder à des thèses contre-intuitives et en même temps qui éclairent complètement des faits que l'on a pu observer sans forcément leur donner sens.
Cela pourrait faire une très belle émission autour de "Université : réalités versus clichés", ces clichés étant largement répandus par ceux qui s'expriment sur l'université (politiques, "experts, producteurs de rapports, médias).
Merci et bravo pour vos émissions...
Bénédicte Vidaillet
Ce n'est pas méprisant, je me désole de voir le chemin de croix de la recherche en France...c'est pas comme ça que les gars vont mettre quoi que ce soit sur les rails....merci l'état.
quelqu'un peut il m'indiquer quand on va toucher le fond ?