"Tout ce qu'on a, on l'a parce qu'on mange des coquillettes carrefour discount depuis 7 ans"
A la suite de la publication d'une chronique de Daniel Schneidermann dans Libé, intitulée "Le lynchage des cheminots", nous avons reçu le témoignage d'une femme de cheminot qui décrit son quotidien et celui de son mari, en égratignant au passage les médias qui ont véhiculé, pendant les grèves, intox et idées reçues sur un métier souvent dénigré.
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Derniers commentaires
Les chefs de gare ? Rarement visibles, et sans pouvoir.
Les guichets ? Aucun pouvoir.
Les contrôleurs ? Aucun pouvoir, et ils s'en prennent déjà plein la gueule.
Les "agents d'information" en cas de grève ou travaux : des intérimaires souvent regroupés à tailler le bout de gras, et parfois parlant très mal français.
Le service client ? Une poubelle à courriers.
Les centres de régulation, pourtant souvent responsables de bons nombres de dysfonctionnement ? Inaccessibles aux usagers.
Les associations d'usagers ? Très rares, peu fournies en forces vives, pas suffisamment agressives.
Les syndicats ? Exclusivement tournées vers les préoccupations des salariés, sauf rares exceptions.
Le STIF en île-de-France ? Une boîte où on case les copains, sans aucune démocratie, déconnectée de la réalité.
Et on ne peut même pas aller voir la concurrence.
Réformer la SNCF est aussi désespérant et long que réformer l'état.
mais ce n'est pas une raison pour votre famille de mal manger ...
pendant cette grève je me suis battue avec les gens qui disaient
que les grévistes faisaient la grève pour embêter les usagers:
oui, les infos grand public à la télé ne semblent pas être faites par
des journalistes dignes de ce nom: cela devient problèmatique contre productif,
c'est sans doute pour cela que les français
racontent n'importe quoi et ne sont même plus dans leur réalité;
ne plus assumer sa réalité parce-que votre information est licencieuse
cela amène un pays au pire !
C’est elle qui bosse, s’occupe «de tout», de leur enfant entre autres, mais c’est lui qui est un héros.
Je suis assez gênée par cet aspect.
C’est à ce demander pourquoi de tels avantages n’attirent pas plus nos jeunes vers ces métiers .
Moi aussi, je suis tout à fait saoulé par les clichés véhiculés par notre société sur les cheminots, rétablir la vérité est bien : oui, pour tout le monde, c'est fini le temps où le premier point de revendication de la grève était d'avoir sa journée payé. Ce qui était inconstitutionnel d'ailleurs : impensable d'être payé pour un travail non fait, enfin bref passons...
Maintenant, les deux points du texte qui m'ont sauté aux yeux, étant un expert de la sécurité sociale du modèle français (le fameux mix social, beveridge-bismark) :
- la Cour des comptes dénonce depuis des années les avantages de toutes les corporations, publiques ou non, qui correspondent peu ou prou, in fine, à de la rémunération en nature, histoire d'éviter de passer par de l'augmentation de masse salariale, d'où absence de cotisations sociales et fiscales, d'où gros manque à gagner pour la Sécu.
Les projets de loi de financement de la sécurité sociale présentés chaque automne rognent chaque fois un peu plus sur ses avantages: les petits cadeaux presse société, les tickets restau, les billets gratos, bref tous les avantages en nature sont dans la ligne de mire. L'annexe 5 du PLFSS recensant toutes les niches sociales sont en train de fondre, sur ses aspects là du moins.
Donc non, madame, nous ne nous réjouissons pas, que notre modèle social soit grugé par tous les gros avantages en nature (billets GP, etc.).
- le(s) dernier(s) rapport(s) du COR (conseil d'orientation des retraites, attention, je parle des choses qui fâchent) est (ou sont) sans concession pour les régimes spéciaux, où bien évidemment, le nombre de cotisants n'est plus suffisant pour équilibrer chaque régime (à part celui de la banque de france, de mémoire) vu le montant des retraites à verser et le nombre de retraités. Ce qui fait que l'Etat, c'est-à-dire le contribuable national paie chaque année des subventions d'équilibre qui sont pour la SNCF seule, un vrai gouffre. 4 milliards d'euros par an. En regard, je rappelle juste que Hollande/Valls/Cazeneuve cherchent 10 milliards pour boucler les budgets annuels de la mandature.
Autant pour les mineurs, charbonniers etc. cela se comprend, autant pour ce régime de la SNCF, cela paraît aberrant et saute au yeux à la lecture du rapport : le montant moyen de la retraite versée par agent sera en progression affolante sur les dix prochaines années et son niveau sera le plus élevé près de deux fois celui de toute la fonction publique!
Il y a donc bien, en dehors des crispations ici ou là (moi aussi, je ne suis pas convaincu que la réforme du rail soit l'alpha et l'oméga) deux problèmes avec la SNCF, qui ne sont pas des problèmes avec vous, madame, ni votre mode de vie à la coquillette, mais avec la société et notre vivre ensemble dans la justice morale.
Voté d'utilité publique.
Il a peut-être une maîtresse ? Y a-t-elle pensé ?
J’ai entendu dire qu’à la SNCF, ils en profitaient pour avoir des maîtresses un peu partout.
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Tout est dit!
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Oui, on l'oublie toujours, le statut, c'est être en dehors du code du travail, dans le bon sens mais aussi dans le mauvais.
Terrible, enthousiasmante car elle démonte tranquillement, presque d'un ton las, les faux arguments et les micro-trottoirs.
Terrible, cruelle, car elle décrit un sentiment de fatalité acceptée, de travail et de sacrifices non reconnus à leur juste valeur
Elle me conforte dans l'idée que l'immense majorité des journalistes arrivent avec un angle bien précis pour faire un reportage, que tout ce qui se rapportera à leurs idées préconcues sera mis en avant, et tout ce qui s'y opposera sera mis de côté
"Ce que je gère de moins en moins ce sont les absurdités que sortent les journalistes et leur manque de professionnalisme (non, un micro trottoir n'est pas du journalisme et laisser les gens dire n'importe quoi n'en est pas non plus)."
Sans faire un commentaire ou un fact-checking de ce qui est dit, genre ça
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/18/prime-charbon-prime-pour-absence-de-prime-les-legendes-urbaines-de-la-sncf_4439497_4355770.html
Ne serait-ce que pour dire qu'effectivement elle a raison sur certains points, mais en minore (le nombre de billets de trains 16 au lieu de 8 pour elle, plus 16 pour le(s) enfant(s) du couple, et ceux pour les ascendants et descendants) ou en oublie certains.
Bref, laisser se plaindre de l'absence de travail journalistique en ne faisant pas de travail journalistique, c'est savoureux (et la lettre en tant que telle est informative sur certains points).
PF
Vraiment, il serait en effet bon que cette lettre soit publiée et diffusée partout dans les media... surtout ceux qui véhiculent toutes les saloperies proférées par les abrutis d"'usagers pris en otages" sur les "grévistes-branleurs et privilégiés".
Sera-t-il seulement lu au Point, au Figaro, au Nouvel Obs, à France 2, Europe 1, France inter... ?