Travail des enfants en Bolivie : un cas isolé en Amérique latine
Le travail des enfants est-il une fatalité dans les pays en développement ? La semaine dernière, @si signalait l'adoption par le parlement bolivien d'une loi autorisant les enfants à travailler à partir de 10 ans dans certaines conditions. Cette décision fait de la Bolivie un cas unique en Amérique Latine : des pays voisins ont fait le choix inverse et décidé de lutter contre le travail des enfants.
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«Toutefois, selon une étude menée par l’Institut national de statistiques, seuls 2,5 % des enfants qui travaillent le font par nécessité, pour échapper à la pauvreté de leur famille. « Les autres, 97,5 % d’entre eux, travaillent parce que leurs propres parents, la propre famille y trouve son avantage sans se soucier des dommages que cela peut causer », a affirmé Zavaleta, l’un des partisans du nouveau Code du travail pour enfants.»
À méditer.
D'autres pays ont choisi une position plus hypocrite, le travail est interdit... mais parfaitement toléré. C'est votre choix, ma foi, n'en parlons plus!
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J'ai vécu un an en Bolivie et travaillé 2 ans pour pondre 150 pages sur la nouvelle constitution portée par Evo Morales à son arrivée au pouvoir, je peux vous l'affirmer catégoriquement, "indigène" est la traduction littérale du mot "indigena" en espagnol qui peut se traduire éventuellement par "amérindien" sauf que ce mot est très connoté occidental et que donc les indigènes de Bolivie se définissent comme "indigenas", indigènes, qui rend mieux selon moi, et tous les chercheurs qui travaillent sur le sujet, la réalité identitaire que le mot convoie.
Qu'est ce qui vos choque ? Le film ? Le rapport à nos colonies et à nos indigènes ? La bien pensance anti-raciste alors ? Non parce que si vous n'avez pas d'autre argument, votre intervention démontre une ignorance et une décontextualisation qui surprennent un peu lorsqu'on vous lit écrire ainsi des jugements à l'emporte pièce. Ne vous est-il pas venu à l'esprit que le journaliste savait peut être mieux que vous de quoi il parlait ?
J'en profite, et vous n'êtes pas particulièrement visée, pour manifester mon effarement devant les commentaires sur la Bolivie rédigés par un certain nombre de personnes qui admettent n'y être jamais allées et ne rien connaître à la réalité locale. Le plus pertinent, celui qui prend un minimum en compte les réalités boliviennes, c'est Yack2 et le dernier message de Djac Baweur daté d'hier (même si je dois avouer que devant tant de moralité bien pensante française, j'ai arrêté ma lecture à un moment donné, je n'ai donc pas lu tout le monde en détail).
Un seul commentaire encore, et je reprendrai l'exemple du commentaire sur le mot "indigène" qui m'a fait réagir ci dessus et que j'ai explicité. Commenter des situations, des mentalités, des réalités dont on n'a pas la moindre idée peut conduire (en faisant des raccourcis dans la démonstration) exactement à ce que la France a fait dans ses colonies, et ce que le monde occidental est en train de faire au reste du monde : une interprétation universaliste de la réalité, qui prétend prendre en compte la différence et l'Autre, tout en lisant cette réalité avec un seul et unique prisme : le nôtre. La Bolivie ne serait jamais devenue l'extraordinaire laboratoire politique qu'elle est actuellement si l'équipe de Morales n'avait pas su se défaire du carcan de la pensée occidentale pour l'utiliser comme une source, parmi d'autres, de sa politique. Je n'émets pas de jugement de valeur sur ce carcan, je dis juste que c'en est un. Pour porter, ou ne serait-ce que tenter de porter un jugement sur le reste du monde, il faut sortir de ce carcan. Sans tomber dans la bien-pensance qui n'en est qu'un des multiples rameaux. Je reste baba devant le niveau du débat sur ASI.
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C'est une réalité qui ne va pas disparaître d'un coup de baguette magique, et qui ne pourra être résorbée qu'avec un développement économique qui permettra aux familles de sortir de la pauvreté, politique que, selon moi, mène tant bien que mal Evo Morales. Les statistiques du travail des enfants en Bolivie ne permettent pas de décrire la situation d’une façon suffisamment récente pour encadrer le problème, mais le vote de cette loi a été accompagné d'une étude qui sera menée pour connaître le plus fidèlement possible la réalité. Les chiffres disponibles qui datent de 2008 sont les suivants : Le travail des enfants concerne environ 850 000 enfants en Bolivie de 5 à 14 ans. Ils travaillent dans les mines, dans l’industrie du sucre (récole de la canne), la fabrication de briques, le nettoyage, les champs. 350 000 travaillent en ville, 450 000 dans les zones rurales. 500 000 travailleraient dans des conditions dangereuses. Le travail des enfants commence souvent par leur abandon (900 enfants sont abandonnés dans les rues en Bolivie chaque année) ou par le décès d’un de leur parents, ils héritent de leur travail.
Le gouvernement a communiqué en précisant que cette loi cherchait à accommoder la ratification par la Bolivie d'un certain nombre de traités internationaux concernant le travail des enfants et la réalité économique et sociale que connait actuellement le pays. La politique et les lois se veulent au plus près des réalités dans ce pays, c'est théoriquement ce que le Vice président Garcia Linera qui est l'homme de l'ombre et le concepteur des stratégies politiques de Morales, veut mettre en place.
Je précise que la loi encadre le travail des enfants comme suit (elle considère le travail des enfants avant 14 ans comme des exceptions): de 10 à 12 ans, il ne peuvent travailler que pour leur propre compte, ce qui (c'est moi qui interprète) sous entend que cette mesure s'adresse à la fois aux enfants livrés à eux mêmes qui n'ont que leur force de travail pour survivre, ou pour compléter les fins de mois de la famille. Pour ceux qui comprennent l'espagnol, je conseille vivement le film Mi socio, qui traite de ce problème en arrière plan, avec beaucoup de justesse je trouve, malgré son ancienneté (http://www.youtube.com/watch?v=uopRCGhfFho ) et qui est en plus un film magnifique. Ils ne peuvent donc pas être embauchés, ni travailler au service de quelqu’un et leur travail doit être approuvé par une instance de protection de l’enfance dans les mairies qui leur délivre un permis de travail uniquement si leur situation rend nécessaire qu’il s’occupent à gagner leur vie (« nécessité impérieuse »). Ils peuvent par exemple être cireur de chaussures ou vendeur de bonbons. La mine et les travaux en usine sont proscrits par la loi donc.
De 12 à 14 ans, la loi précise qu'ils peuvent être salariés avec une autorisation écrite des parents, et à partir de 14 ans ils jouissent du même statut que les autres travailleurs.
Travailler, pour un enfant qui vit avec sa famille ne signifie pas nécessairement ne pas être scolarisé, dans la mesure où ils sont nombreux à travailler après l'école, le week end, pendant les vacances. La loi limite d’ailleurs le travail des enfants à 6h par jour, réservant 2h obligatoirement pour l’école.
L’encadrement du travail des enfants par les instances municipales est pour l’instant impossible faute de moyens et d’organisation, c’est pour cette raison qu’elle n’entrera en application que dans un an. Le but est d’encadrer au maximum le travail des enfants, de leur donner des droits et d’éviter leur exploitation. Le gouvernement se donne comme objectif d’éradiquer le travail des enfants en 5 ans, en partie grâce à cette loi et au nouveau code de l’enfance. Il s’agit de faire des enfants des acteurs sociaux en pleine possession de leurs droits, ce qui explique sans doute pourquoi Evo Morales a reçu une délégation d’enfants travailleurs qui trouvaient que le seuil d’âge retenu par la loi était trop élevé. Ils ont obtenu gain de cause, après avoir été dispersés sans ménagement par la police quelques jours avant alors qu’ils manifestaient contre cette loi devant le Parlement. On les considère comme des acteurs sociaux comme les autres, étant donné qu’ils sont déjà indépendants et parfois chefs de famille. Cette loi permet de rassembler toutes les mesures destinées aux enfants dans un « code de l’enfance », et ainsi de mieux protéger le droit des enfants. Dans ce code, les peines de prison destinées à ceux qui s’en prennent aux enfants sont alourdies, et l’adoption est facilitée.
Il est clair que certains acteurs ne voient pas cette loi d’un bon œil, les critiques émanant des ONG protégeant les droits des enfants affirment qu’on va ainsi inciter les familles à envoyer les enfants travailler.
Voici les sources que j’ai utilisées pour vous donner ces détails : http://www.americaeconomia.com/politica-sociedad/sociedad/sepa-los-detalles-de-la-polemica-ley-que-regula-el-trabajo-infantil-en-bo http://www.rionegro.com.ar/diario/bolivia-terribles-consecuencias-de-la-nueva-ley-que-autoriza-el-trabajo-infantil-3275997-9533-nota.aspx http://www.nuevatribuna.es/articulo/america-latina/bolivia-aprueba-norma-permite-trabajo-infantil/20140721164502105334.html http://www.latercera.com/noticia/mundo/2014/07/678-587328-9-bolivia-el-unico-pais-del-mundo-que-legaliza-el-trabajo-infantil.shtml http://www.telam.com.ar/notas/201407/71461-bolivia-ley-limita-trabajo-infantil.html
La Bolivie ne peut sortir de la pauvreté que si elle met ses enfants à l'école. Ce développement passe par l'acquisition d'un savoir et de savoirs faires.
En outre, autoriser le travail des enfants c'est très clairement accentuer les inégalités, car ce ne seront évidemment pas les enfants des plus riches qui iront travailler, leurs enfants à eux ils seront bien instruits.
Du coup, si cette partie privilégiée de la population pourra effectivement participer au développement du pays, toute la population qui sera ainsi enfermée par l'éducation dans la pauvreté, ne bénéficieront d'aucune manière de ce développement, cela ne les aidera en aucun cas à sortir de leur situation sociale.
Seul l'état, en redistribuant, peut permettre de sortir ces enfants de ces situations.
Et pour cela il doit interdire le travail des enfants, prendre les richesses nécessaires au niveau des entreprises et des milieux aisés de la population, et le redistribuer en aides à ces familles, pour que ce soient les adultes qui subviennent aux besoins des enfants et pas l'inverse.
Quand aux enfants qui n'ont pas de familles, c'est là encore à l'état de s'occuper d'eux et en l'occurrence de leur trouver un toit, des adultes pour s'occuper d'eux et pour les mettre dans les écoles.
La Bolivie peut le faire dès à présent, ce n'est pas une question de quantité de richesses produites, mais une question de distribution des richesses, tout comme la retraite qu'ils ont pourtant passé à 58 ans.
Tous les pays l'ont fait et cela a fonctionné partout, alors pourquoi serait-ce différent pour la Bolivie ?
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Les terroristes intellectuels ont d'autant plus de facilité à vous ranger dans la case bourreaux d'enfants qu'ils savent que, tout comme eux, vous ne connaissez pas grand chose au sujet ce qui est mon cas.
Le couplet indigné sur l'emploi du mot "indigène" est symptomatique d'un tendance très répandue ici qui consiste à s'emballer sur les mots, les expressions, la forme plutôt qu'à se pencher sur le fond...
La Bolivie ne serait jamais devenue l'extraordinaire laboratoire politique qu'elle est actuellement si l'équipe de Morales n'avait pas su se défaire du carcan de la pensée occidentale
Une phrase pleine de bon sens à mettre en regard avec cette perle du forum
[quote=sandy]L'idéologie bolivarienne est la petite soeur de l'idéologie social républicaine française et que nous continuons de porter et de défendre en France.
Un brin paternaliste n'est ce pas ?
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Mais voyons Mona indigène est une expression qui n'est pas conotée. Elle est revendiquée par le mouvement identitaire de réappropriation du pays par les indigènes.
[quote=Réponse de Mona]Utiliser le mot indigène après 500 ans d'occupation , de colonisation , d'intègration forcée , quoi de plus imbécile , puisque raciste .?
Il ne se sait pas raciste , ce journaliste ? Ce n'est pas de sa faute , il a du être élevé par une excroissance de la manif pour tous , ces gens persuadés d' être issus de la race supèrieure et qui le fait savoir ( en faisant violence à leurs propres enfants en les mettant en tête de cortège , en leur apprenant la haine de l'Autre ) .
Il est crétin parce que tout un pan magnifique de la culture lui manque , et il ne sera pas honteux parce qu'il est persuadé de dire la vérité .
Non il ne se sait pas raciste. Mais il l'est!!! Et homophobe aussi par extension.
Comme Evo morales et tout ces boliviens qui emploi ce terme. Point barre...
Soupir...
Pour indigène, une précision : le langage juridique (né des combats indigènes pour leurs terres et leurs droits qui ont commencé à la chute des dictatures dans les années 80 dans toute l'Amérique latine) retient l'expression "peuples autochtones et originaires". Le langage courant lui, utilise indigenas et campesinos. Indigènes et paysans. Je suis également traductrice et ces réalités n'ont pas de traduction littérale parfaite dans la langue de Molière, ces réalités n'existent pas chez nous. Indigène est un mot connoté, mais à mon sens qui est connoté lorsque l'on parle de nos colonies, ce que la Bolivie n'a jamais été. A force de travailler sur ces peuples, c'est plutôt le sens que Mona donne à ce mot qui me choque pour être honnête. Elle affirmera surement qu'il faut dire amérindien et agriculteur. Bon.
Dernière chose :
Seul l'état, en redistribuant, peut permettre de sortir ces enfants de ces situations.
Et pour cela il (...) prendre les richesses nécessaires au niveau des entreprises et des milieux aisés de la population, et le redistribuer en aides à ces familles, pour que ce soient les adultes qui subviennent aux besoins des enfants et pas l'inverse.
Quand aux enfants qui n'ont pas de familles, c'est là encore à l'état de s'occuper d'eux et en l'occurrence de leur trouver un toit, des adultes pour s'occuper d'eux et pour les mettre dans les écoles.
La Bolivie peut le faire dès à présent, ce n'est pas une question de quantité de richesses produites, mais une question de distribution des richesses, tout comme la retraite qu'ils ont pourtant passé à 58 ans.
A mon humble avis, c'est exactement ce que fait le gouvernement Morales depuis 10 ans. Mais ce n'est que mon humble avis.
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Jugement de canapé confortable sur des situations très complexes....On juge les boliviens....ces salauds qui n'ont pas d'écoles,pas d'allocations familiales....Ce salopard de Morales qui en 10 ans (plus ou moins) n'a toujours pas construit une infrastucture sociale digne de ce nom!!!....Quel scandale.....la situation laissée par ses prédécesseurs étaient si reluisante!
Petit exemple historique français.....le "bon" Jules Ferry arrêtait l'école de juin à septembre....pour que les enfants puissent travailler aux champs......Mais c'est vrai en Bolivie, dans les Andes surtout, la mécanisation a fait de tels progrès...chaque paysanne avec son chapeau et son jupon se promène en tracteur de 500 cv.....
Je suis allé dans les Andes et en Bolivie maintes fois,quand on sort de son canapé,il est des lectures différentes du monde.
ps:je suis contre le travail des enfants!
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Se encuentran en una posición insostenible: están obligados a trabajar para sobrevivir y tienen que hacerlo escapando del control policial, como criminales. "(Les enfants se plaignent) d'une position insoutenable: ils doivent travailler pour survivre et doivent le faire en fuyant la police comme des criminels"
Los niños trabajadores tienen derecho a un debate más profundo sobre su problema y a respuestas con políticas responsables y efectivas.
La conclusion de "Les enfants travailleurs ont droit à un débat approfondi sur leur problème et à une (réponse? prise en compte?) avec des politiques responsables et efficaces.
Même si ça a été brocardé, il se trouve qu'effectivement le fait de devoir gagner son propre pain, voire celui de sa famille donne aux enfants une maturité plus précoce, une "conscience sociale". L'article que vous donnez en lien ne semble pas douter du fait que ces enfants et adolescents sont autonomes dans leurs revendications. Ceux que j'ai entendus argumenter étaient très convaincants. Et effectivement assez matures. J'ai eu l'occasion de rencontrer des enfants que la vie avait malmenés. Pas des "travailleurs" puisque chez nous il n'y en a pas (quoique...) mais des enfants ayant dû assumer des parents malades, dépressifs, drogués, prendre soin de leurs frères et soeurs, etc... je vous assure qu'eux aussi ont une maturité et une sagesse "étrange" pour leur âge. Peut être devrions-nous revoir notre conception de l'enfance. Car des enfants ayant eu une vie d'enfant "normal" peuvent aussi nous étonner par leur clairvoyance.
Je voulais dire aussi que si travailler empêche effectivement d'aller à l'école, on apprend en travaillant beaucoup de choses... qu'on n'apprend pas à l'école. Mais la manière dont le débat s'est engagé dans ce forum (c'est dégueulasse de faire travailler les enfants, point-barre, et ceux qui n'adhèrent pas à ça sont des salopards) ne permet guère ce genre de "fantaisie".
Je trouve étrange cette autonomie à leur âge, leur page Facebook a un petit côté "syndicats lycéens en grève" et spontanément, je verrais bien une organisation de gauche derrière eux, mais ce n'est pas si évident.
Dans cet article assez complet, on parle d'une fondation sous les hospices d'ONG internationales (sans préciser lesquelles) mais on voit bien que si à l'international tout le monde tombe sur Morales, à gauche comme à droite, l'Unatsbo soutient sa loi.
Au passage, un extrait (traduction perso à partir d'un traducteur automatique...) de l'article d'une sociologue bolivienne mentionné dans la page ci-dessus :
"Si nous écoutons attentivement et sérieusement les travailleurs enfants, nous comprenons que cette demande exprime deux plaintes sérieuses adressées à l'État, aux citoyens et la communauté internationale.
La première est que les problèmes sociaux tels que le travail des enfants ne sont pas résolus par la signature de conventions internationales et l'adoption de réglementations nationales. Vérité qui n'est pas évidente pour beaucoup.
La seconde, encore plus grave, est que la simple interdiction du travail des enfants, sans une politique sociale cohérente permettant la scolarisation sans avoir à gagner son pain quotidien, a pour résultat d'accentuer leur exclusion sociale et la violation de leurs droits humains et citoyens élémentaires.
Cette réalité, que seuls les enfants travailleurs expérimentent, ne peut pas être négligée ou minimisée par la société civile, le gouvernement et la communauté internationale. Le travail des garçons et des filles mérite un débat en profondeur sur le problème et les réponses politiques responsable et efficace."
Car on a juste l'impression qu'il s'agit de prouver que la Bolivie a fait un mauvais choix. On ne sait toujours rien de la situation de la Bolivie, et de ce qui a poussé son gouvernement à choisir de légaliser les travail des enfants plutôt que de lutter contre. Puisque justement les pays voisins ont fait un autre choix. On ne sait rien du mouvement revendicatif d'enfants qui a pesé dans ce sens. On ne sait pas si ce mouvement est un faux nez de l'industrie, ou s'il y a réellement une revendication portée par un nombre important ou seulement par une minorité. Il semble que la proportion d'enfants travaillant dans les familles soit plus importante en Bolivie (peu avancé industriellement) que, par exemple, au Brésil. Et je lis juste au dessus (merci Romano C.) que le PIB par habitant est 6 ou 7 fois moins élevé que celui du Venezuela, 5 fois plus bas que celui du Brésil, 2 fois que celui de l'Équateur, ce qui n'est pas obligatoirement une preuve de pauvreté, mais signe à coup sûr une économie rurale et très familiale: comparaison n'est pas raison, hein?
Par contre, je suis étonnée d'apprendre (avec un peu de retard) que le Venezuela était finalement assez efficace dans la protection de l'enfance et dans la scolarisation:
"Autre exemple : le Venezuela. Héritier du chavisme, ce pays compte 7% d'actifs parmi les enfants. Ce faible chiffre s'explique grâce aux missions mises en place pour éradiquer l'analphabétisme, universaliser l'éducation (le taux de scolarisation dans l'enseignement primaire est désormais de 93%), et garantir un système de santé pour tous. Sur le site Agoravox.fr, Salim Lamrani, spécialiste de l'Amérique Latine, explique que "l’universalisation de l’accès à l’éducation élaborée depuis 1998 a eu des résultats exceptionnels. Près de 1,5 millions de Vénézueliens ont appris à lire grâce à la campagne d’alphabétisation, nommée Mission Robinson I. En décembre 2005, l’UNESCO a décrété que l’illettrisme avait été éradiqué au Venezuela."
Ah bon? Ils étaient où, les journalistes, quand Chavez mettait tout ça en place, et que l'UNESCO en prenait note?
La Bolivie ne joue pas avec les mêmes cartes que l'Équateur ou que le Brésil. Son PIB par habitant est le plus faible de l'Amérique du Sud après celui de la Guyana : 1 656 $ pour la Bolivie, 3 928 $ pour l'Équateur, 8 295 $ pour le Brésil et 11 388 $ pour le Venezuela.
Ce qui aurait ete bien si on essaye de faire des comparaisons, c'est de donner des elements de contextualisation un minimum, tout les pays ne se ressemblent pas meme chez les pays en voie de developpement, leur geographie, le niveau de corruption/l'etat de l'appareil etatique, leurs structures economiques, comment se repartissait/repartit la main d'oeuvre globalement et plus specifiquement celle infantile, richesse par habitant, inegalité etc...
ou un truc basique qu'est ce que le travail des enfants ? ca concerne quoi ?
travail domestique, familliale ou non, et le reste comme pour les adultes, mais le plus souvent cité manufacture, agricole, miniere, secteur informel, prostitution.
Il me semble que les 3/4 du travail est un travail intra-familiale, donc sans salaire, le plus souvent de type domestique, agricole, mais globalement toute activité familiale "independante" peut amener la participation de l'enfant a l'activité.
Le travail domestique recouvre pas mal de realités qui va de l'esclavage comme domestique, en passant par une participation tolerable, a l'oppression de genre, on sait que dans beaucoup de cas ce sont les filles qu'on "sacrifie" pour qu'elle fasse les taches domestiques menage lessive, cuisine pour le reste de la famille, s'occupe des plus petits, tandis que les parents sont au boulot.
Ca peut permettre de comprendre, entre autres, pourquoi c'est plus facile d'eradiquer certains types de travail, par rapport a d'autres.
C'est plus facile de fermer une usine, punir un employeur que de "fermer" un foyer familiale ou punir des parents qui galerent....
Par exemple je me souviens d'exemples au Perou ou/et bolivie, le retrait de firmes minieres internationales qui avaient fini par plutot respecter les normes en vigueur concernant les enfants, a provoquer l'augmentation du travail des enfants dans les mines, parce que ces exploitations sont devenus familiales.
J'ai bien compris qu'on est qu'un suppot de satan quand on essaye de rappeler quelques elements de realité, mais ces questions sont complexes et je trouve quand meme etrange de tirer les conclusions que vous tirez dans l'article a partir d'une comparaison aussi "succinte", on dirait du jt de tf1 ou fr2, 2 ou 3 pourcentages pour faire comme si on avait etayé la conclusion correctement.
Et poc : première phrase j'ai raccroché.
" Le travail des enfants est-il une fatalité dans les pays en développement ? " Je n'ai pas envie d'en lire plus. En une phrase, l'ensemble de l'article, voire du site d'@si oriente le lecteur vers une pensée qui sépare le monde en deux : d'un côte les " développés ", qui ouvrent le chemin, l'unique, et représentent ce vers quoi les seconds, les " en cours de développement ", doivent tendre.
En une phrase on classe le monde : ceux qui sont devant et ceux qui sont derrière. Cette phrase écrase d'un mépris insupportable les citoyens d'autres pays.
C'est quoi le développement ? Quels en sont les critères ? Depuis quand existent ces critères ? Qui les a fixé ?
Prenons l'exemple de l'Equateur et regardons comment il gère le problème de sa dette, comment il résiste à l'implantation d'une base militaire US sur son territoire, comment ils luttent pour respecter les droits de toutes les communautés qui composent les pays, comment il accueille Julian Assange, comment il préserve son environnement, etc.
Tout ça quand la France empêche Evo Morales de survoler son espace aérien prétextant que Edward Snowden pourrait être à bord, quand la France a anéanti ses cultures régionales à coup d'unité républicaine, quand la France s'enfonce dans l'austérité, quand la France réforme l'agriculture pour faire du lait un sous-produit de la bouse, laquelle permet de produire de l'électricité.
Je sais, à mon tour je m'enferme dans le schéma manichéen inverse et j'ai tort, il y a des nuances. Mais en voie de développement de quoi au juste ? De son économie ? Et le Bhoutan, il est en voie de développement aussi avec son BNB ? De quoi parle-t-on ? Cette phrase introductive est méprisante.
JE RECLAME UNE EMISSION SUR LE TRAITEMENT PAR LES MEDIAS DE CETTE BIPOLARITE, ENTRE PAYS DITS DEVELOPPES ET PAYS "EN VOIE DE DEVELOPPEMENT"
Je vous remercie.
Simon
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Cette unicité dans le continent me semble vraiment étrange.
C'est juste d'immondes pourris et puis c'est tout, où il y a des particularités boliviennes (politiques, structurelles, culturelles) ?
Ha mais c'est vrai, faut pas se poser de question.
chut
Merci Garance.