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Trump réélu : à quoi servent les journalistes ?

Jour sombre pour la démocratie, pour la liberté de la presse, pour les droits humains, pour les femmes, les migrant·es, le monde entier : Donald Trump vient d'être réélu président des États-Unis. Et que font les médias ? Ils saluent son retour "spectaculaire", son "talent" et son "instinct politique hors pair". Ô rage, ô désespoir.

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" Les USA ne pouvaient pas choisir la gauche : il n'y en avait pas. Quand il n'y a plus de gauche,  il n'y a plus de limites pour la droite. Quand il n'y a pas de bataille de programme, l'élection devient un casting . La victoire de Trump est la(...)

Il n'y a plus qu'à espérer qu'il y aura un Daniel Schneidermann dans 70 ans pour nous raconter son "Washington, 2024, la presse internationale face à Trump" ! Mais avant 70 ans, ce serait bien, aussi...

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Il faut arrêter d'être tétanisé avec cette utilisation du point Godwin à tout propos. Il faut rappeler ce que disait Godwin : "Plus une discussion en ligne se prolonge, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hit(...)

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Si des journalistes pouvaient m'instruire de la structuration des deux principaux partis aux usa? Les républicains vont laisser Trump faire tout ce qu'il a envie? 

Un regard auquel j'adhère, en sorcière décroissante, extrait de la lettre de la MCD (maison commune de la décroissance)


A quoi servent les journalistes?


A quoi ont-ils servi plutôt...eh bien selon l'article, à "habituer les américains à trump"


Comment?


par la neutralisation de toutes les discussions portant sur les valeurs et sur les faits


Ici comme ailleurs


♫♪♫♫♪♪



Bonjour ,

 

Même si du point de vue de la croissance économique, Donald Trump et Kamala Harris, c’est « bonnet blanc et blanc bonnet », il n’est quand même pas inutile de s’inquiéter de la victoire de Trump.

Surtout qu’il s’agit d’abord d’une défaite de Kamala Harris. Regardons les chiffres de la participation et surtout comparons les résultats de 2024 avec ceux de 2020 (et de 2016). Alors qu’il y avait plus de 6 millions d’inscrits supplémentaires, la participation a chuté de plus de 18 millions de votants. Trump fait un petit peu moins bien qu’en 2020 (d’environ 1 million) mais c’est le vote démocrate qui s’est effondré : de plus de 81 millions de voix à un peu plus de 69 !

 

En quoi ces chiffres doivent inquiéter les décroissant.e.s ? Parce que, plus qu’un effondrement du vote démocrate, c’est un effondrement du vote anti-Trump qui a fait sa victoire. Que signifie cet effondrement ? Que les électeurs américains se sont habitués à Donald Trump.

Mais comment est-il possible de s’habituer à un tricheur, un menteur, un xénophobe, un masculiniste, etc. ? On pourrait se raconter que cela est dû à la personnalité de Trump mais il est plus pertinent politiquement de voir en Trump une pauvre marionnette au service d’un dispositif beaucoup plus inquiétant (à une autre échelle, il en va de Bardella comme de Trump).

En tant que décroissant.e., demandons-nous quel est ce « dispositif » : est-ce celui de la croissance économique ? Il suffit de lire le programme de Harris pour voir que non. Nous pourrions nous dire que c’est une question de valeurs : mais si c’était le cas, alors les « bonnes » valeurs auraient dû l’emporter haut la main.

 

D’où l’hypothèse que ce dispositif, certes basé sur les mirages de la croissance économique, est avant tout celui d’une organisation « spectaculaire » (Guy Debord) dont le levier est la neutralisation de toutes les discussions portant sur les valeurs et sur les faits : d’où le régime de la post-vérité et des faits alternatifs, celui de l’aplatissement de toute controverse de fond en une polémique de com’ !

Ce dispositif est ce qu’Onofrio Romano, compagnon italien de la MCD, nomme « régime de croissance » : c’est un régime de neutralisation, une fabrique généralisée de l’indifférence et de la confusion.

Réponse : A rien, personne ne vous lit ou vous écoute plus.
Que ce soit vous ou France Inter ou Telerama ou autre.

Vous avez (et ASI en est un exemple chimiquement pur) trop idéologisé le journalisme et trop méprisé : vous etes devenu la bousole qui indique le Sud.

Pauline Bock se gargarise fréquemment avec la Démocratieeeee!! Mais quand le résultat la dérange le vote devient populiste, fachiste anti femministe... Drôle de conception tout de même et pour les va-t en-guerre au contraire de Trump, elle dit quoi notre journaliste avec un grand J ?? Je ne suis aucunement Trumpiste, mais diaboliser pour diaboliser!! C'est bon. R. Mathieu

un système électoral censitaire et  "territorialisé" - un peu comme l'élection de notre sénat à nous... rejetant ledit "vote populaire" au second plan - serait-ce un parangon de "démocratie" ?

une société composée de "communautés" juxtaposées - notamment de "fous de (divers) dieux" jusque sur leurs billets de banque

une violence armée consubstantielle à l'occupation du territoire et à la négation des autochtones, valorisée culturellement sans relâche (westerns)

des "démocrates" à la sauce Hollande ou SPD germain, qui auront méprisé et trahi leur électorat ; c'est bien eux qui ont perdu plutôt qu'une victoire de Trump : la revanche des centaines de milliers de non engagés "non committed" ? qui ne veulent plus financer le complexe militaro-industriel, les guerres éternelles et les génocides

pfff



Sorcière factuelle : 


trump n'est pas (encore) factuellement élu.


En attendant pourquoi personne ne se bouge au lieu de pleurnicher plus ou moins hypocritement?


Et quand on dit "jour sombre", expression cache-misére, les jours d'avant étaient-ils roses?

Et que penser de l'auto proclamé quatrième pouvoir lorsque celui-ci appartient presque totalement aux richissimes et principaux magnats,supporters avoués ou cachés du trumpisme, du poutinisme, du macronisme... etc, en un mot du fascisme2.0?

Interrogation et indignation légitimes!!! Mais quel silence sur les démocrates qui ne valent pas mieux!!!

Tout de même on dit fasciste, nazi, peut-être, mais de la même manière qu'on a jamais dit abrutis, guignols kitchs, pour ces gens là, on oublie de le dire ici, tout de même Trump, Kennedy, Musk ne sont pas seulement ce qu'ils sont uniquement par rouerie, ils sont également très très cons. Et leurs électeurs le sont également, désolé ! 

Ca dépend ! Desquels vous parlez ?


Parce qu'au fond, ce n'est pas pour dénigrer, mais des vrais journalistes vous en voyez beaucoup vous ?

Si on fait le ratio chaines d'information / Journaliste, c'est la cata... j'ai l'impression qu'il y a plus de chaines d'infos ;-)


En tout cas beau boulot sur ASI. On soutient.

Un peu d'Anglais désolé,

The lesser of two evils, Entre deux maux, il faut choisir le moindre


et les journalistes auraient dû parler de celà AVANT TOUT

En fait, la question doit être posée autrement : 

- "qui" écoute "quels" journalistes?


Et dans le qui, il s'agit de voir si le public est celui des votants (américains) ou des spectateurs (américains - il y a eu une abstention massive , ou européens).

Les differences culturelles entre les deux continents sont plus grandes qu'on croit : niveau d'éducation moyen, croyances, sensibilité culturelle mais aussi contexte.

Pour la question de "quels", il faut voir que beaucoup de gens n'écoutent plus DU TOUT des journalistes et sinon essentiellement des médias de l'emotion (tele, internet, oui-dire...).


Mais un autre elephant dans la pièce : démocrate contre républicain, c'est pas un combat droite gauche : ca c'est du placage de concepts européens et surtout francais.

Les républicains c'est les hydrocarbures et l'armement, les démocrates c'est wall street, la finance et les assurances. 

Les deux groupes sont fondamentalement pour la déregulation environnementale et financiere. Il n'y a pas de gauche là-dedans.

pour info, votre lien via l'icone facebook, pour partage dans facebook est blacklisté par facebook, qui bloque la publication comme fakenews. En revanche, la publication via le lien url de l'article copié et collé dans facebook n'est pas rejetée.

Je peux comprendre l'admiration des journalistes mainstream. Avec un tel CV Trump devrait perdre contre une chaise. Et là il gagne confortablement (enfin avec 14millions de voix democrate perdu par rapport à 2020 pour seulement 3millions de perte pour Trump c'est surtout les démocrates qui perdent) Donc ouai c'est décevant mais faut sortir de la bulle de gauche, les "gens" s'en foutent d'élire des crapules de la pire espèce. On ne fait pratiquement que ça et dans l'histoire on a vu bien pire que Trump arriver au pouvoir avec l'assentiment populaire. À partir de là...

Et si cet écart entre journalistes n’était finalement qu’un écart de valeurs :

-les uns suivants des concervateurs mettent leurs gains en priorité. Posséder est pour eux une valeur.

-les autres mettent en avant l’humain dans toute sa complexité et sa variété.


La première position est simple et intellectuellement accessible a beaucoup de gens. Ce sont des valeurs autocentrées. Ils sont restés «enfant », finalement. Ils ploient toujours le monde par rapport eux.


La seconde position est plus évoluée. Elle demande un effort intellectuel. Elle exige que l’on se décentre se soit, de ses habitudes, de son vécu.


TRUMP, qui n’est pas idiot et qui apprécie de posséder, l’utilise à souhait pour galvaniser les foules. Ça marche pourquoi s’en priverait-il ? Un classique.

A force d’écouter et de lir, je fini par me dire qu’il y a une différence fondamentale entre TRUMP et nous : les valeurs.

TRUMP n’a aucune idéologie. Il s’adapte selon le sens du vent ou de l’intérêt du moment. C’est ce qui le rend imprévisible.

Et un homme imprévisible au pouvoir cela crée un sentiment de peur et de soumission. Un semblant d’autorité.

Je lui concède un avantage : c’est un voyou qui n’a cure des règles internationales. Il peut donc discuter d’égale à égale avec les autres voyous mondiaux qui se moquent procédèrent des règles. 

Franchement, j'ai été très agréblement réjouie de la séance de deux heures des journalistes de medias indépendants (il y a un mois environ) retransmise en direct par Au Poste. Quel délice d'entendre des échanges d'analyses intelligentes et compréhensibles ! 3 thèmes majeurs, les médias, l'agriculture et l'extreme droite. 

A quoi servent les journalistes ? Ceux-ci (dont Arret Sur Image fait partie) nous sont vitaux ! Pour le moral d'abord et pour un avenir "moins pire" tant quon garde un peu d'espoir. Quant à nous, nous devons les encourager !

Derrière les journalistes, il y a (parfois?), des responsables nommés discrètement (ou pas)


"S’il faut dénoncer les médias privés des milliardaires, il faut aussi souligner que, même dans les médias publics, la caste au pouvoir a organisé une purge idéologique, au point d’y placer des éditorialistes réactionnaires et même, on le découvre à présent, une militante trumpiste et manageuse violente à la tête de France Info."


Depuis le temps que je demande à Asi de s'intéresser un peu à France Info, au lieu de criser sur le seul Bolloré...

Vous aviez déjà prévu ça il y a 8 ans :)

https://www.arretsurimages.net/articles/le-realisateur-michael-moore-predit-la-victoire-de-trump

Merci Pauline de résumer de façon plus efficace ma grande colère face à ce journalisme de suivisme et sans boussole (ou une qui est l'info spectacle!) Quand les bipeurs au Liban ont explosé ce fut un concert de louanges sur la haute technicité d'Israel...Je vais peut être dire une bêtise mais si un bipeur avait été dans un avion ou bateau?? ....(je ne sais si c'était possible qu'il explosât)..Y aurait  il là encore à se féliciter de la prouesse...

David Pujadas assistant aux attentats du 11 Septembre 2001, petit sourire en coin : "C'est bon pour nous". 


Ça fait bien longtemps que la déliquescence du monde médiatique est actée. Peut-être a-t-il toujours été ainsi et c'est seulement dans les moments les plus grave que cela apparait avec le plus de netteté. C'est gens qui accompagnent bien gentiment la montée des fascismes, quelque soit l'époque ou le pays, sont ce qu'on appelle des collabos.

Bravo pour les quelques uns des journalistes qui ne succombent pas à la facilité du show médiatique.


Il reste quelques résistants courageux pour défendre l'information, le rappel des faits, et l'enquête. Bravo à eux car ils ne sont pas nombreux malheureusement, et même sur les médias du service public français.

Pour répondre au titre, je pense que les vrais journalistes ont encore (voire plus que toujours) un rôle à jouer, même s'ils ne sont plus en mesure de beaucoup influer sur une opinion surtout aux mains de propagandistes disposant de toute la force de frappe que leurs offrent les milliardaires possédant la plupart des grands médias.

Il y a déjà celui de documenter, sans relâche, toutes les saloperies que ce nouveau pouvoir (et ceux qu'il inspirera ailleurs dans le monde) vont produire, ne serait ce que pour l'histoire.

Il y a aussi celui d'analyser ses ressorts et de chercher à trouver ses points faibles, si on veut qu'un jour la gauche parvienne à les exploiter. De préférence pas de la manière "chargeons dans toutes les directions à la fois, en dénonçant la moindre de ses petites phrases, essayant de plaire à un public déjà acquis à nos idées" qu'employa la presse Resistance(tm) de 2016 à 2020, qui a contribué à faire croire à beaucoup d'Américains que Trump était la victime d'une cabale, mais en se concentrant sur des sujets propres à être jugés importants par ses propres partisans (par exemple la désastreuse politique économique qu'il va probablement mener au service d'un quarteron de multi-milliardaires techno-féodaux).

Et pour les éditorialistes aussi celui de participer à la réflexion nécessaire à ce que la "gauche" (fusse avec les guillemets nécessaires au parti Démocrate américain) ne refasse pas les mêmes erreurs. Clairement Trump n'aurait pas droit à ce nouveau mandat si elle ne s'était pas aussi tiré plusieurs balles dans le pied (comme le soulignent déjà des titres comme the Nation ou Jacobin).

Enfin, désolé les gars, mais vous avez encore du boulot, et même encore plus qu'avant.

Merci de s'indigner. Fascination hautement malsaine et liberticide in fine. Cette colère est saine. Nos médias "mainstream" sont décevants et disons-le, carrément frelatés. Du fait que la plupart appartiennent à des milliardaires, on ne s'étonnera pas qu'ils saluent la victoire d'un des leurs, malgré son passif. En effet être milliardaire cache forcément quelque chose, dans le sens où à un moment il y a eu détournement de la puissance publique et/ou captation de biens d'autrui à des fins personnelles d'enrichissement - citons chez nous Arnault, Bolloré et autres qui ont bénéficié de la mansuétude de l'Etat lorsqu'ils ont commencé à bâtir leur empire dans les années 80. Trump se vantait bien lui de son côté d'avoir arnaqué le fisc...

Bref une culture de la gagné sans trop s'encombrer d'ethique qui n'aurait pas fait rougir cet escroc de Tapie en son temps.

Bref c'est medias continuent de servir la soupe neoliberale, le service public n'est pas en reste comme tout bon suiveur qui se respecte. Les medias en continu sont néfastes pour la démocratie, la logique du coup d'éclat et du clash permanents alimentent le buzz et l'audience tout en normalisant l'outrance jusqu'à la decomplexation la plus totale. La dérive fascistoïde est bien là, la raison est l'ennemie du bon sens populo. Les fous sont lâchés, la Cour approuve et s'en amuse. Moi j'ai le tournis j'ai besoin d'un sac en papier.

Seul point positif : Kamala Harris va pouvoir reposer les muscles de ses joues. On ne verra plus son horripilant sourire financé par Colgate.

A quoi servent les journalistes ? Très bonne question. Il est temps d’y réfléchir. 


Sinon, dire que Trump est une calamité est facile. Une bonne analyse serait d’identifier les aspects positifs de son élection ; plutôt que de lui courir après comme un petit chien. Ce qu’a fait Macron avant même de savoir que Trump était élu. 


Les tocards qui lui font de la lêche contribuent bien plus au succès de Trump que les électeurs.

Bravo. Il y a tellement une fascination pour le story telling dans les médias... qu'ils.elles, les journalistes en oublient que cette fameuse histoire "incroyable" a des répercutions dans le monde réel. En France... Zemmour, la bulle mais les idées restent...

Marteler que c'est un criminel violeur condamné par la justice a un sens dans un monde où on accorde de la valeur à la justice. Le problème est que les électeurs de Trump (tout comme les auditeurs de Praud) n'y croient pas. Ils ont été éduqués au chacun pour soi par des puissances économiques libertariennes sans foi ni loi (j'ai nommé les gafam+), la bride sur le cou, complaisamment adoubées par des médias alternatifs comme mainstream et par les écoles, le marché du travail etc. Et même par la gauche, tellement épatée par le progrès, effarée par la dégradation de l'environnement et obsédée par l'emploi qu'elle est restée coincée entre toutes ces contradictions et n'a pas su inventer le récit d'un autre destin. Le désastre auquel on assiste est le produit des 20 dernières années, pas des 5 ou 6. Il est basé sur des idées très profondément enracinées, qui vont être longues a déboulonner.

La gauche ne reconquerra pas les consciences avec des accusations et des imprécations mais avec des utopies sincères et solides.

Mon prono était bon ! Ici !

Quand on voit qu'on arrive déjà pas à le faire avec Zemmour qui ne pèse pourtant rien, je ne vois pas comment les médias arriveraient à le faire avec l'homme le plus puissant du monde malheureusement...

Je remets juste ce lien qui parle du taux d'abstentionnistes (30% en moyenne), ce n'est pas pour polémiquer comme pour les élections en france, mais pour réfuter toutes les généralités basses de plafond sur l'abruti américain qui vote mal.

D'ailleurs l'électeur américain ne vote pas directement pour un candidat.


224000 appelés aux urnes, donc environ 672000 qui ne votent pas.


Presque la population française totale.




Une vague lueur d'espoir dans ce chaos : l'âge du capitaine.


Mais il parait que son second est pire.

Pour être honnête, il faut reconnaïtre que le service public, par le journal de France 2 à 13 heures, a quand même émis une critique contre Donald Trump. Il risque de compromettre l'avenir de la filière viticole de Bordeaux par ses taxes à l'importation des vins français, comme lors de son premier mandat.

Merci à Raoul Peck  : à écouter dans l’interview de 9h20 de Léa Salamé, tout est dit.

Comme d'habitude tout ce que vous écrivez est parfait .Merci Pauline .

Juste une précision sur "les jeunes hommes bombardés de discours misogynes qui auraient voté en masse pour Trump" :


Du côté de l’âge, le candidat du camp républicain remporte les suffrages des 45-64 ans, avec 53 %. Dans les autres tranches d’âge, c’est Kamala Harris qui s’impose d’une courte tête. Sauf chez les 18-29, où la vice-présidente emporte 55 % des votes contre 42 % pour son adversaire républicain. (Reuters)


Les hommes ont voté massivement Trump, mais les jeunes hommes nettement moins.

Et les voilà tous ces experts d'ici et d'ailleurs de nous expliquer que ceux qui ont voté trump ont des excuses, les pauvres, le prix de la gazoline a augmenté et ces entrepreneurs Latinos et Noirs qui subissent les taxes et ont voté pour celui qui a dit que leurs congénères sont des violeurs ou bouffent les animaux de compagnie des Américains, et ces femmes qui ont voté pour celui qui "grab'em by the pussy", celui qui a mis à la Cour Suprême un violeur qui a voté pour annuler Roe v Wade  etc etc

et les excuses pleuvent de tous côtés pour tenter de donner une raison à cette folie, cette déséthique totale,...


Ces journalistes, on devrait injecter dans leur cerveau un désinfectant, "it does a tremendous number on the lungs, so it’d be interesting to check that, so that you’re going to have to use medical doctors with, but it sounds interesting to me "... voilà l'INEPTIE en personne qu'ils nous expliquent aujourd"hui

Je pense que c'est plutôt naturel de chercher des explications à un phénomène qui est à la limite de l'incompréhensible (enfin comme le site où nous sommes le répète souvent expliquer n'est pas nécessairement excuser). Perso je trouve que c'est plutôt intéressant, et aussi utile pour une gauche qui souhaiterait ne pas refaire les mêmes erreurs.


Par contre le focus sur la part des minorités qui ont "mal voté" par contre me semble très suspect sachant qu'hors le cas des hommes latinos le vote a été avant tout sur des lignes raciales et générationnelles, si la motivation officielle de la plupart des votants Trump tout groupes confondus est l'économie (80% de ceux qui disent que l'économie est leur première préoccupation ont voté Trump, ce qui est assez dingue pour le spécialiste des faillites) il semble bien qu'il soit considéré trop raciste pour plaire au delà des Blancs et de ceux qui espèrent rejoindre ce groupe.

Mais alors je dois me ranger au fait que ces gens sont débiles et peuvent accepter les propos de n'importe quel bonimenteur qui comme vous l'avez dit accumule les faillites et les échecs financiers, et qui déblatère des propos incompréhensibles même par un enfant


C'est parce que justement, je leur donne le crédit d'être des êtres de raison que je leur en veux à ce point et que je trouve les explications irrespectueuses


En tous les cas, je n'excuserai jamais les Allemands "ordinaires" qui ont permis à hittler d'accéder au pouvoir. Ils ont pris une part active dans la tragédie qui a suivi


Nous sommes au jour 2 du nouveau fascisme Américain, et le pire est à venir


Tenez voilà mon état d'esprit vidéo retrouvée sur The Guardian ce jour

Personnellement je ne pense pas que la révolte contre les élites qui est ce qui porte les populistes de droite découle du fait que les gens (hors de la petite minorité qui croie vraiment en eux) soient débiles.


Je dirais qu'elle découle plutôt d'une certaine prise de conscience quant à la société du spectacle qui leur fait réaliser que les narratifs des deux camps qui s'opposent sont précisément des narratifs, qui ne visent qu'à diverses factions des élites à opérer des redistributions de richesse à leur avantage (c'est particulièrement vrai aux États-Unis où dernièrement l'opposition entre Démocrates et Républicains peut être résumé par deux droites économiques qui s'affrontent, la mondialiste et l'anti-mondialiste).


A partir du moment où les gens cessent d'être dupes des bons sentiments qu'exploitent une de ces deux catégories d'élites, ils ont du mal à se convaincre de la nécessité de lutter contre les mauvais qui animent l'autre. 

Si tout le monde poursuit des intérêts, pourquoi ne pas plutôt poursuivre les nôtres se disent ils ? Et pour beaucoup de travailleurs se sentant menacés de déclassement, leur perception de leurs intérêts est l'élimination de la concurrence directe, c'est à dire de l'immigration ou des politiques qui conduiraient à avantager des minorités par rapport à eux.

Enfin ce n'est pas tant à mon avis la débilité qui conduit au soutien de Trump ou autres populistes (là encore hors minorité de fanatiques réellement convaincus par ce qui leur tient lieu d'idées), mais une forme d'intelligence conduisant au cynisme, et aussi à une énorme envie de faire payer à la part des élites jouant sur les bons sentiments son hypocrisie, pour ceux qui précédemment avaient une vision du monde plutôt de gauche, mais se sont sentis trahis par les Clinton, Obama et compagnie (dont Kamala était la xème réincarnation).

 

Une petite série de vidéos que tout le monde devrait regarder à ce sujet (tout en gardant à l'esprit que les idées développées viennent d'Eric Weinstein, rien de moins que le fondateur de l'Intellectual Dark Web, actuellement proche de gens comme Peter Thiel) est celle ci (qui est d'autant plus fascinante qu'il se livre lui même à ce qu'il décrit comme du shoot, la révélation d'un trucage qui fait en fait partie du spectacle, et vise en fait à favoriser un camp).

 

edit : "qui ne visent qu'à permettre à" dans le deuxième paragraphe, vla que j'oublie des mots


A part ça je suis peut être excessivement indulgent à parler de "forme d'intelligence", c'est tout autant une forme d'hyper-criticisme à la base de toutes les visions complotistes. Mais le sentiment de fond qui permet le succès de gens comme Trump, c'est que les Démocrates ne valent pas mieux (voire sont pires niveau hypocrisie quand ils se réclament des intérêts de l'humanité).

Comme déjà dit un nombre conséquent d'Américains voient Trump lui même comme un débile, escroc, cinglé etc. mais n'en ont pas moins décidé de ne pas s'opposer à lui, car ils le voient comme le meilleur pied de nez à faire au système.

Il y a aussi à force de baigner dans du spectacle et d'en être à moitié conscient le sentiment que rien ne compte vraiment ou rien n'est vraiment dangereux. Don't look up avait totalement vu juste là dessus.


Un truc très marquant dans les espaces de discussion à public américain (hors les quelques bulles de gauche en pleine panique, que le reste moque comme victime de Trump Derangement Syndrom), c'est le sentiment que rien ne peut vraiment arriver. Même pas mal de monde qui ont voté contre car le considérant incompétent ou trop incorrect ne voient pas le risque fasciste comme sérieux (pas plus qu'ils ne voient un paquet d'autres risques comme tels même quand ils en reconnaissent les causes, réchauffement climatique, effondrement économique, risques de conflit nucléaire, risques liés à l'IA, etc.). A force d'être bombardés de discours alarmistes depuis 23 ans, ils voient tout ça comme un immense show.


Les paniques à but de fabrication de consentement des néo-con, les discours Apocalyptiques des lanceurs d'alertes en tout genre, l'outrance de Trump, celle des évangélistes et des super wokes en face, les délires des complotistes, le spectacle de morne responsabilité old school des Biden etc., pour eux c'est autant de parties d'un immense show qu'ils suivent mi lassés mi fascinés comme un ersatz de Game of Thrones (ayant déjà largement passé sa sa saison 8), avec le sentiment qu'il n'y a pas de vrai enjeu, quels que soient les efforts des scénaristes pour essayer d'y faire croire. Les seuls risques qu'ils considèrent sont à leur échelle individuelle, celui de perdre dans la compétition pour la réussite sur lequel est basé le rêve américain, pas que puissent advenir des situations où il n'ait plus lieu d'être.


Tant qu'à continuer à parler tout seul, l'attitude des Harris/Biden/Waltz, et de pas mal de titres ultra pro Démocrates (au moins jadis), traitant le résultat avec une sportivité m'évoquant celle d'un coach venant de perdre un match de baseball amateur, malgré tout ce qu'ils dirent précédemment de Trump, ne peut que renforcer ce sentiment qu'il n'y avait jamais eu d'enjeu.

Quand du jour au lendemain l'affrontement qui à écouter les Démocrates était celui du Bien et du Mal la veille devient celui de "policies" respectables mais opposées, moins importantes en elles mêmes que d'aider le nouveau président à rétablir "l'unité" de l'Amérique en lui garantissant une "transition pacifique", comment peut on attendre du public de voir les discours passés de ces deux parties des élites politiques autrement que comme du show ?

Une lutte contre le fascisme peut elle apparaitre crédible quand ceux prétendant la mener le congratulent chaque fois qu'il remporte une victoire électorale ?

(à la Macron en France d'ailleurs aussi)


Biden avait l'option d'assurer à ses partisans que rien ne serait fait pour aider l'administration suivante à arriver à ses fins ("pour ne pas être complice des déportations à venir j'ai décidé par ordre exécutif la destruction de tous les fichiers de l'ICE", par exemple). Mais tant qu'à se réclamer d'une supériorité morale (attitude qui contribue à dégouter la plupart des gens normaux de la gauche, par ailleurs) ils ont préféré la baser uniquement sur un respect des institutions consistant à sagement en remettre les clefs à ceux qu'ils traitaient de nazis la veille. Comment blamer les électeurs ensuite de ne pas reconnaitre ces derniers comme tels ?

À propos du vote populaire, ce que nous en dit Benoît Coquard, qu'on pourrait qualifier de sociologue de la ruralité, que j'ai découvert récemment, nous en apprend davantage que les journalistes dont l'utilité est mise en doute par Pauline Bock. 

Il n'y a plus qu'à espérer qu'il y aura un Daniel Schneidermann dans 70 ans pour nous raconter son "Washington, 2024, la presse internationale face à Trump" ! Mais avant 70 ans, ce serait bien, aussi...

" Les USA ne pouvaient pas choisir la gauche : il n'y en avait pas. Quand il n'y a plus de gauche,  il n'y a plus de limites pour la droite. Quand il n'y a pas de bataille de programme, l'élection devient un casting . La victoire de Trump est la conséquence imparable de cette situation "

J L Melenchon 


N'oublions pas le rôle des évangélistes dans cette victoire. 

Pauvres Palestiniens. 

Netanyahou,  un des premiers à féliciter Trump. C'est dire. 


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