"Un petit nombre d'éditorialistes ont évangélisé la profession"
Les délocalisations sont souvent présentées dans les médias et par les politiques comme étant la cause de la désindustrialisation de notre pays. Mais cet article paru dans Le Monde en février remet en cause cette doxa, et montre que les délocalisations ne sont pas forcément responsables de pertes d'emploi massives en France. Si les entreprises délocalisent pour avoir accès à de la main d'œuvre bon marché, elle le font aussi pour toucher de nouveaux marchés, comme l'Inde, le Brésil ou la Chine. Le sujet des délocalisations est bien plus subtil qu'il n'y parait, et c'est cette subtilité que nous allons éplucher. Sur notre plateau, Marie Coris, maître de conférence en économie à Bordeaux IV ; Benjamin Masse-Stamberger, co-auteur de l'Inévitable protectionnisme, avec Franck Dedieu et Adrien de Tricornot ; et Hervé Gibet, créateur du site La fabrique hexagonale, qui répertorie les produits fabriqués en France.
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Il ne suffit pas à des journalistes professionnels "spécialisés" ou "généralistes" de convier à leurs entretiens des universitaires eux-aussi "spécialisés", des journalistes, des célébrités, des "intellectuels", des politiques, de tous bords pour imaginer un instant et par le seul déroulé de mots pouvoir modestement " toucher du doigt" une réalité aussi diverse et complexe que l'économie d'une société humaine.
La tentative est toujours plus agréable évidemment quand elle oppose, lors de ces affrontements "médiatiques" organisés, des sensibilités, des tempéraments, des opinions, des arguments contraires mais parce que les invités et les organisateurs appartiennent à un ou à quelques univers économiques très restreints où ils exercent leurs profession, tv, université, maison d'édition, journaux, cinéma, leurs analyses et leurs commentaires, quand les sujets traités débordent de ces cadres de l'activité humaine, manquent de "ressenti", de "vécu" et sont trop souvent l'étalage de professions de foi ou l'étalage de leurs propres travaux d'étude dont ils ont à assurer la promotion dans leur secteur d'activité économique.
Les immersions dans des milieux sociaux choisis parmi la multitude de ceux en oeuvre au sein d'une communauté nationale, dans quelques entreprises aussi diverses qu'elles développent chacune une activité industrielle particulière, au coeur d'exploitations agricoles aussi diverses que modelées par des sols, des reliefs et des climats, si elles ne permettent pas de traduire l'étendue de la diversité et de la complexité de l'economie d'une société humaine, offriraient peut-être aux experts et aux penseurs éclairés de cette science, ô combien humaine, l'occasion d'expériences personnelles puissantes et profondes qui modifieraient peut-être leurs propensions , toutes humaines elles aussi, des vanités à bâtir des théories dont les plaisantes ingéniosités spirituelles masquent les rusticités les plus dangereuses quand elles s'imposent.
Je ne reconnais qu'aux mathématiques la puissance d'une science exacte, celle de l'ouverture à une pensée pure débarrassée de la réalité et de nos sens, je reconnais aux sciences expérimentales la puissance utile mais aussi la relativité de leurs théories, j'apprécie spirituellement mais je guette et cherche systématiquement la contradiction de ceux qui traitent des sciences dites humaines et théorisent qui useront et abuseront parfois des sciences exacte et expériementales dans le gouvernement des sociétés humaines.
Les délocalisations ne sont pas un phénomène nouveau. Depuis plus de trente années, j'ai assisté professionnellement au départ sur des sols étrangers de pans entiers de l'industrie, la disqualification des qualités ouvrières au coeur des médias, OS, OP, OPQ, OHQ pour un mot ouvrier bien commode où la main et l'intelligence n'étaient plus célébrées multiplication de "polyvalents", d'employés, sous payés, sans avenir à la merci de cohortes diplômées nourries à "faire de l'innovation" et à en trouver aux prix de perversions parmi les plus odieuses ( la tv et son évolution "réalité" en est un exemple frappant par son proxénétisme encouragé des pauvres gens);
Quand la France domine des secteurs d'activité humaine concurrentiels et qu'elle en exporte les produits, c'est qu'elle dispose de plusieurs facteurs qui la placent "en bonne position". La qualité reconnue de ses produits et le prix de ses produits.
La qualité regroupe tout à la fois, la fonctionnalité, l'apparence ( effet de mode, historique, à priori), la fiabilité du produit et du producteur.
Le prix regroupe à la fois maîtrise des coûts de fabrication, l'ingéniosité de la production et des bureaux d'étude, la valeur relative de la monnaie du lieu de production et du pays acheteur, le coût des composants et le coût des transports.
Si je prends l'exemple de la construction automobile française au cours des trente dernières années et la succession des crises qui l'ont traversée:
- Crise pétrolière :
diesel, amélioration des rendements moteurs, réorganisation des sites
- concurrence japonaise:
électronique embarquée, fiabilité techniques accrues, peintures plastiques composites, automatisation et robotique, reorganisation des sites de production et offensives aux USA pour la contrer
- effondrement bloc communiste
fournisseurs europe orientale et est par délocalisations ou acquisitions, acquisitions constructeurs est,
- nouveaux marchés asie, pacifique principalement
developpements sites, partenariats constructeurs,
Au cours de cette période, les constructeurs français ont également pris part ou organisé de façon remarquable par les résultats obtenus à toutes les compétions mettant en avant la qualité de leurs services de recherche, F1, rallyes raids, rallyes WRC, endurance.
Tous ces efforts qui ont mobilisé plusieurs centaines de milliers de personnes en France et dans le monde ont permis de conserver aux 2 constructeurs français,( les constructeurs italiens ont tous été "mangés" par Fiat dont les difficultés, malgré une présence internationale plus ancienne, n'ont cessé de s'aggraver), une production nationale significative mais ils ont été profondément contrariés par les effets sur-puissants et conjugués mis en oeuvre aux cours de cette décennie par les effets des 35 heures et de l'Euro.
L'assise historique sur laquelle s'était construite le " modèle automobile" allemand était profondément éprouvée par les progrès considérables mis en oeuvre en France pour offrir des véhicules grands publics à des prix inférieurs. La délocalisation quasi systématique des fournisseurs et le choix de sites de montage dans les pays du "mitteleuropa - zone traditionnelle de l'empire germanique s'il en est un" par les constructeurs allemands a eu lieu immédiatement et massivement, les fournisseurs et constructeurs français s'y sont engagé avec plus de difficultés poussées par les politiques européistes des gouvernants y perdant des positions acquises autrefois telle Skoda et Renault en renforçant une autre avec du retard telle Dacia Renault mais se heurtant régulièrement à l'"exotisme" des cultures de ces pays d'Europe centrale et orientale au détriment d'usines et de localisations massives en Tunisie, en Algérie ou au Maroc. A ces efforts inégaux mais réels engagés mais contraints dans cette course à l'est favorable aux constructeurs allemands, nos gouvernants ont encore choisi d'alourdir la charge en relevant de 10% le coût horaire de la main d'oeuvre française, 35 heures payées 39 heures. Comme cela ne suffisait encore pas et que les malades avaient prouvé qu'ils étaient des résistants, l'abandon du franc au profit de l'euro fort, c'est à dire du DM, devait être la saignée fatale...
Une analyse aussi sommaire que celle-ci ne suffit évidemment pas à décrire tous les phénomènes à l'oeuvre dans ce détricotage de l'appareil industriel français, les intervenants financiers de toutes sortes ayant participé ou favorisé ces choix stratégiques mais je suis convaincu que l'expérience personnelle de nos gouvernants, des économistes et des professionnels des médias consistant à quelques années en immersion dans une entreprise de ce secteur pour y gagner son pain quotidien, aux côtés de M. Poutou par exemple, serait susceptible d'apporter quelques éclairages nouveaux à leurs théories ou à leurs jugements radicaux.
Pour faire court :
- Il n'y a pas d'économiste orthodoxe ou non orthodoxe, il y a la manière dont les media choisisse ce qui est orthodoxe ou non. L’économie est une science. Il y a bien sur comme dans toute science des débats, mais ces débats sont sur des points très précis.
A propos du sujet lui même : tout ca n'a aucun sens. Tout comme parler de dette de l'état comme si c'était des dettes privées.
Petit court express:
Un pays Import et export des biens. Le but à long termes est d'importer autant que l'on export (balance des échanges=0).
Si l'on import plus que l'on export, cela veut dire que l'on emprunte aux autre pays. En effet car dans ce cas ci on consomme plus que ce que l'on produit au total ( Production National = Consomation + Investissement+ Depense public + exportation - Importation).
Si les prix sont beaucoup plus bas à l'étranger que dans son pays, on va importer de plus en plus de bien, et consommer de moins en moins de bien produit sur son sol.
Si les autre pays nous achètent peu de bien, il est logique que la production de la France par exemple va baisser, et baisser, et baisser. Donc la France se retrouve en excédent de capital (d’usine) et de travail (d’ouvrier) par rapport a la demande (L'offre excede la demande). Le chômage augmente, la production deviens "sub-optimal" (c'est à dire une production national en dessous de la production maximal du pays : la production maximal si tout le monde travail et que toute les usines fonctionnent a plein régime)
Il faut aussi comprendre que si l'on import plus que l'on export (balance des échange de bien négative), cela veux dire que l'on nous prête ce montant sur le marche des Capitaux (balance des bien +balance des capitaux est toujours égale a zéro).
Donc en gros la mondialisation de la manière dont elle est faite depuis 30 ans, créer le chômage, la dette extérieur, et la dette publique (car beaucoup de chômage veux dire moins de revenue fiscal et plus de dépense sociale).
Donc votre débat était nul, inutile, un peu triste vu l'estime que je porte a votre émission.
A la prochaine
mauvaise pioche pour Asi . Et dommage y a pas souvent de spécialiste femme invitée et elle est mauvaise et langue de bois, ou elle voulait se faire mousser et inviter sur les plateaux
C'est Lordon qui l'écrit sur son blog.
Délocalisons les riches!
ASI reste toujours mon site favoris.Continuer et bravo.
je ne suis pas contre,bien sur ,que le citoyen chinois accede enfin a une vie plus decente mais je ne crois pas que ce soit le but du gouvernement chinois toujours aussi avide de pouvoir et d'autorite et qui semble tout pret a manipuler son peuple a cout de reve/propagande consumerisme .
l'idee d'un contre pouvoir au trop puissant uncle sam est bien sur tres allechant mais pas si c'est pour faire pire!! la chine est en guerre economique sans merci avec l'occident et des qu'elle pourra elle prendra le pouvoir pour imposer ses regles!! elle est en train de recuperer tous les savoir faire et les techniques de productions. je crois qu'on a vraiment tord de mettre sur le meme plan la chine,le bresil, l'inde ou la russie, differents pays, differentes motivations !!
C'est un peu comme si tous les chapîtres de l'émission avaient été survolés: les raccourcis médiatiques concernant les délocalisations, la part des délocalisations dans les suppressions d'emplois, le lien entre délocalisation et désindustrialisation, les autres causes de désindustrialisation (on les évoque tout le temps, on ne les nomme jamais, ou alors mon attention avait décroché quand ça a été dit), les autres causes de suppression d'emploi, la possibilité de relocaliser... Je suis peut-être un peu lente du bulbe mais j'ai eu le sentiment que tout ça était joyeusement mélangé, le traitement médiatique des délocalisations étant finalement la partie la plus claire (quoi que le décryptage des raccourcis effectués par lémédias ne soit pas limpide). Pour le coup -et contrairement à ce que dit un commentaire plus haut- on était bien dans @si...
Exemple :
Prenons une entreprise dont le plus haut salaire correspond à 1 000 SMIC par mois.
Décidons de le ramener à 500 SMIC (je fais généreux pour éviter les polémiques).
L’entreprise peut donc embaucher 500 personnes au SMIC sans que cela lui coûte 1 centime de plus (la masse salariale reste la même).
Imaginons qu’il n’y ait que 3 000 de ces gros salaires.
C’est 1 million et demi de personnes que l’on peut embaucher sans un seul centime de coût supplémentaire.
Mieux ce million et demi de chômeurs en moins va consommer, pouvoir payer leurs factures etc , mais fera baisser les cotisations chômage. Ce gain peut être redistribué sur les salaires mais peut aussi être basculé sur les retraites ( en baissant le taux de cotisation chômage et en augmentant le taux de cotisation retraite), ce qui du coup enlève tout argument qui justifierait que l’on ne revienne pas sur les réformes FIllon.
Quelques trucs surnagent:
- On parle beaucoup des bas salaires ailleurs pour faire pression sur les salaires ici. Mais ça, les moins nigauds d'entre nous l'avaient bien compris et ça devient contre productif: notre idéal serait-il d'être aussi mal payé qu'un Chinois ou une Marocaine?
- Relocaliser devient bien difficile quand toutes les structures ont disparu et qu'il manque toujours un maillon dans la chaîne si l'on ne fabrique pas de A à Z. Et qui peut désormais fabriquer de A à Z?
Et aussi, des sujets potentiels pour plus tard:
- On a pas parlé de la commercialisation, mais apparemment ces petites boîtes qui se sont lancées dans une production hexagonales butent là dessus.
- On a pas parlé non plus d'aide à l'investissement: ceux qui veulent créer ce type d'entreprises, apparemment à contre courant vu la force énorme de tous ceux qui vont contre ça pour des raisons diverses mais convergentes, comment trouveraient-ils une banque qui leur prête? Ici, un lien peut se faire avec des structures type Nef.
- Enfin, une vraie demande existe, de produits solides et RÉPARABLES. On en a marre de jeter des trucs volumineux et chers pour une panne de broutille. Fabriquer en France, pouvoir demander des comptes au fabricant, ferait peut être évoluer cette gabegie. Personnellement j'ai acheté des chaussures Bionat après avoir dû jeter des chaussures de moins d'un an qui s'étaient cisaillées, toutes deux au même endroit, à la jonction de la tige et de la semelle. Et pas du bas de gamme, hein. Si je garde mes Bionat trois ans, je suis financièrement gagnante. Si le ressemelage est réellement possible, alors je suis écologiquement gagnante. Ressemelage par retour à l'usine, bien sûr, les cordonniers ont disparu corps et biens. Et en attendant, je suis confortablement gagnante, des chaussures adaptées à un pied normal, ça court pas les rues.
Malheureusement, c'est un investissement qui n'est pas à la portée de tous, Karl Marx disait déjà que l'ouvrier, obligé faute de fric d'acheter de la pacotille, était "gaspilleur par nécessité".
en fait je n'arrive pas à faire un résumé, à tirer des conclusions;
monsieur Gibet n'est pas assez intervenu; pourtant il semble
qu'il avait des exemples réels ...
refaire une émission sur le sujet + fouillée (?)
31.38 "C'est pour çà que je dis qu'il ne faut pas focaliser là-dessus, parce que si vraiment il y a une bataille des coûts, cette bataille-là elle est perdue, la compétitivité par les coûts elle est perdue."
Ce à quoi son contradicteur répond : attention les Allemand qui délocalisent par segments ne renoncent pas à la compétitivité par les coûts. Et Marie d'admettre oui oui...
34.17 "A focaliser sur les couts du marché du travail on oublie aussi que ce que vont chercher les Allemands en Europe de l'Est ce sont aussi des compétences et des compétences extrèmement pointues... L'Europe de l'Est ce sont quand même d'anciennes... d'anciennes.. puissances industrielles aussi... "
Les compétences made in Europe de l'Est existaient et existent (suffisamment....?) en ex-RDA réintégrée. La RDA était d'ailleurs connue dans le bloc de l'Est pour receler les meilleurs techniciens et les meilleurs cadres de tout le bloc de l'Est. La meilleure capacité industrielle de tout le bloc de l'Est si je ne m'abuse... Alors, ce que va chercher l'Allemagne en Europe de l'Est hors ex-RDA, (et ce dès la fin de l'URSS il y a vingt ans), c'est une influence voire une emprise politique sur son voisingage. Une suprématie politique autant qu'économique. Une suprématie politique par la dépendance économique et à terme, la pérénisation de la suprématie économique de l'Allemagne en Europe par la suprématie politique.
Cette approche et cette politique d'investissement tous azimut dans les autres pays du bloc de l'Est voisins ont correspondu et correspondent à une vision, une anticipation politiques exceptionnelles de l'Allemagne, quelque chose qui a été géré concommitament à la réunification, et peut-être même comme une des conditions du succès de la réunification.
En outre, la compétence de la main-d'oeuvre de l'Est a une réputation d'exception aussi surfaite que réelle. Enfin, il y a une compréhension mutuelle culturelle, historiques, sociale, toute naturelle entre les anciens de la RDA d'Allemagne et les anciens citoyens des autres pays de l'Est. Beaucoup de ceux-ci y compris ex-soviétiques ont migré ou se sont tournés prioritairement vers l'Allemagne réunifiée. Pour tout ce monde, c'est l'Allemagne la référence. Bref, on peut aussi dire que l'Allemagne "a su hériter" d'une partie de l'ancien empire des soviets.
Je note que la Chancellière est une ancienne de la RDA et à présent : le président (est-ce ainsi qu'on dit ?) aussi. 2 RDA à la tête de l'Allemagne, ça doit s'interpréter. Pas forcément négativement, car à n'est pas la question. La question est celle du sens des évènements. Aussi bien économiques que politiques.
Et quoiqu'en pensent les experts, surtout de nos jours, les évènements s'interpénètrent. Les niveaux de lecture aussi. Sinon on passe à côté du sens tout court, aussi bien dans les domaines d'expertises considérés (économique, politiques etc...) qu'au niveau du sens consolidé / sens global.
La direction des débats par le seul DS (avec intervention explicative d'un journaliste d'asi) me semblait beaucoup plus efficace.
(et puis le "Anne-So" de DS... euh... On vous dérange ?!).
Marie Corris était brouillon, pas très pédagogique. Son article du Monde m'avait déjà paru, à quelques rares passages, un peu flou. Mais il est en tout cas dommage qu'on l'ait coupé souvent, ce qui n'arrangeait rien.
il y a plus rien que nous sachions produire de nos mains.pourtant ce la ne donne pas assez d'activité pourquoi?
peut être qu'il faudra un jour que le temps du travail soit strictement encadré pas plus de 30h par semaine pour que chacun est un revenu en complément d'un revenu de solidarité.
le reste du temps sera consacré à la créativité l'innovation l'art en général et le soutien à des parcours de vie .notre société va inéluctablement vers un paradis j'en suis persuadé;
Je n'ai pas les cométences pour entrer dans le débat, mais je suis souvent déçue et surprise de l'ethnocentrisme des médias français. Vous êtes un grand pays d'accord, mais vous semblez oublier que vous avez des voisins autres que l'Allemagne qui, en outre, parlent français et qui vous suivent...Saviez-vous que les perpsectives de croissance pour l'année en cours de votre petit voisin la Suisse ont été revues à la hausse cette semaine? Que notre parlement fédéral vient de débattre largement du Swiss made pour savoir s'il s'agit d'admettre 50 ou 60% de composants produits en Suisse pour accepter le label? Que notre industrie horlogère cartonne? Le haut de gamme bien sûr mais aussi les produits Swatch à bas prix. Sans parler de l'industrie de la machine-outil, des pharmaceutiques, etc. qui semblent se porter comme un charme...
Tout cela aurait peut-être apporté une dimension un peu moins dogmatique au débat entre protectionnisme et délocalisations.
Je souhaiterais que les médias français fassent preuve d'un peu plus d'ouverture et de curiosité. Le nombre de frontaliers français travaillant dans nos usines, nos hôpitaux et nos insitutions pourraient également vous y inciter... tout comme d'ailleurs le nombre d'abonnés francophones d'ASI.
A bon entendeur.... merci!
Ruffin est son excellent "La guerre des classes".
Il nous faudra donc attendre! Je viens de lire à peu près tout ce forum, et il me réconcilie avec @si...
car l'émission elle même m'avait fort énervé. Énervé car nous fûmes (je fume!) obligé de revenir sans cesse en arrière
pour essayer de comprendre dans quelle sauce nous étions trempés ( trompé!?).
Ai-je loupé une étape ? Je n'ai pas entendu parlé ici de François Ruffin !
Quelques-uns ont du être surpris...non?
Je cite :
"Par la sardine
prochaine émission 21:16 le 02/03/2012
Avez-vous pensé à François Ruffin pour votre émission sur le protectionnisme ? Journaliste à France Inter, au Monde diplo et à Fakir, il a écrit un livre "Leur grande trouille : journal intime de mes pulsions protectionnistes" qui explique bien le mécanisme des délocalisations et montre comment les barrières douanières ne sont plus utilisées que contre l'immigration et la contrefaçon des grandes marques du luxe.
Pour en revenir au sujet de votre émission de ce jour, j'attends avec impatience le vote irlandais..
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"Par anne-sophie
Re: prochaine émission 21:18 le 02/03/2012
vous lisez dans mes pensées la sardine.
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"Par Jeanphi
Ruffin 22:13 le 02/03/2012
Une très bonne émission en perspective.
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Par la sardine
Re: prochaine émission 22:29 le 02/03/2012
Nous l'avons reçu la semaine dernière dans une soirée bistro à Lyon dans une salle pleine à craquer... Il dépotte !
Vivement l'émission, vous lui donnerez le bonjour de Marie et Céline :-) il comprendra.
"Par Patrick Leroux
Re: prochaine émission 03:05 le 03/03/2012
Je vote pour, et j'aplaudis des deux mains l'idée!
(dur de tapper avec le menton, par contre!)
"Par sanslesdents
Re: prochaine émission 00:19 le 04/03/2012
Citation:
« vous lisez dans mes pensées la sardine ».
Il me semble qu'il y a anguille sous roche...si vous avez l'intention d'inviter François Ruffin, proposez lui de faire l'émission sans micro et vous le verrez mourir de rire...D'ici, de Nîmes, nous pourrons quand même l'entendre, car il a la voix qui porte. Un bonjour de la part de Christine & Gérard au Picard."
Jean-Paul Agon, PDG de l'Oréal:
« Il y a aujourd'hui dans le monde 1 milliard de consommateurs de classes moyennes qui ont accès aux produits cosmétiques. Ce chiffre va doubler dans les dix ans qui viennent. Pour nous c'est une opportunité formidable de conquérir effectivement 1 milliard de nouveaux consommateurs en Amérique latine, en Chine, dans toute l'Asie, en Afrique également, qui ont maintenant accès à des niveaux de revenus qui leur permettent d'acheter nos marques de produits. Ça va être une nouvelle phase qui va porter la croissance de l'entreprise pour les dix à quinze ans à venir » - « On n'arrête pas l'éco », France Inter, 12 février 2011
« C’est en Chine que nous construisons notre plus grande usine de production pour le continent, avec un investissement de 31,5 millions de dollars. Mais vouloir croître partout n’implique pas de parier sur l’uniformisation. Au contraire, nous “localisons” de plus en plus, en installant des laboratoires sur place, à partir de marques mondiales. Notre objectif, c’est de conquérir 1 milliard de consommateurs supplémentaires d’ici dix à quinze ans. » - actu-match, mardi 6 décembre 2011
Mais c'est assez extraordinaire, ce journaliste de l'Express qui parle de protectionnisme, principalement européen, et même si tous s'est noyé dans la cohue de données qui en définitive ne sont pas si claires. Et le fait que lui, ainsi que d'autres, venu de revues économiques libérales, aient ensemble fait le constat des ravages de la pensée néo-libérale.
Ce qui est seriné par des hétérodoxes semble faire son chemin dans les milieux orthodoxes. Cela mérite d'être souligné, surtout que ce journaliste, qui devrait être coupé des réalités, et réagir dans la dox néo-libérale, s'en est émancipé.
Ce pourrait être un signe annonciateur. d'un renversement de pensée, et du recul de l'idéologie néo-libérale dans les médias.
Trente ans et deux crises majeures, ça semble largement suffisant pour décridibiliser cette pensée, mais encore faudrait-il que les dirigeants et les médias soient capables de ce qu'ils demandent sans cesse aux autres : s'adapter.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
etc... afin que malvoyants que nous sommes, nous devenions aveugles avant l'heure " des élections" Curieux non ? Certains d'entre nous savent très bien qu'il exiiste des officines en charge de falsifier la réalité .La pour le coup ça fait plouffffffffffff et replouffff! La réalité est ici et pas ailleurs .
Je n'ai pas de réponse à ces questions. Je ne suis pas ouvrier. J'ai travaillé dans une usine pendant 18 mois et je ne pourrais pas dire comment mes collègues voyaient les choses à cette époque. J'ai seulement l'intuition que personne, ni les bourgeois, ni les ouvriers, ni les riches, ni les pauvres, n'ont pour ambition d'être main d'œuvre dans une usine. Je sais pourtant qu'il existe un sentiment de classe, une culture du travail, une conscience de l'utilité de chaque membre d'une collectivité qui perdurent quelque part. C'est en tout cas ce que croit M. Mélenchon. Mais je me demande si cette conscience est assez tenace pour résister à la volonté d'émancipation générale. Le sujet aurait été très intéressant s'il avait pris une tournure du genre : "délocalisation... et alors ?". Vraiment @si devrait fouiller cette idée de la fin de l'industrialisation, de la disparition totale des usines, de consciences qui ne se retrouvent plus dans l'unique développement matériel des sociétés et bien sûr confronter cette question à l'écologie politique et à l'écosophie comme éthique. Ils avaient fait venir des décroissants, ils auraient dû en inviter un cette fois-ci pour le mettre en face du journaliste Robin des bois protectionniste.
Un dernier point, non sur l'émission, mais sur le monde de l'entreprise industrielle. J'ai participé à une lutte sociale très brève quand j'étais à l'usine. C'était déjà la crise (ça fait 30 ans maintenant que c'est la crise) et nos salaires étaient trop bas. Nous réclamions des augmentations. Le PDG nous a réunis et nous a menacés de nous remplacer par les vieux (c'était l'époque des retraites anticipées) qui étaient au chômage. Sur 250 salariés, je suis le seul à avoir pris la parole après son intervention. J'ai fustigé son cynisme et l'ai accusé de chantage. On m'a trouvé deux fautes professionnelles au cours de la semaine suivante et j'ai été licencié.
Tout ça pour dire que c'est la pression qu'exercent les dirigeants sur la classe ouvrière depuis toujours qui est inadmissible. Les gens travaillent dans les usines parce qu'ils n'ont pas le choix. Délocaliser c'est encore faire pression. A mon avis, à cause de cela, le tissu industriel français va vraiment disparaître. Il faudrait qu'on anticipe les conséquences. Une émission comme celle-là aurait pu nous aider à réfléchir à cela, mais elle n'a pas vraiment fait mouche.
L'émission manquait d'esprit, mais on ne peut pas avoir chaque semaine Lordon ou Todd sur le plateau.
Il règne comme un sentiment d'incachevé. Il faudrait un droit de suite. @SI doit pouvoir reconvoquer tout le monde, ensemble ou séparément et revoir la copie.
Je liste ci-dessous les principaux problèmes que je vois :
Les vraies questions sont éludées :
Nous ne saurons jamais (puisque DS l’a coupé) ce que voulait dire Marie Coris quand elle déclare que les délocalisations par les coûts cachent en fait d’autres bonnes raisons pour délocaliser, et que certains ont intérêt à entretenir la confusion. Pensait-elle aux délocalisations pour cause de recherches de compétences comme cela a été trop rapidement mentionné ?
Manque criant de préparation :
L’entreprise de chaussures, sujet du reportage en 2006 n’existe apparemment plus aujourd’hui. N’aurait-il pas été nécessaire de vérifier ce genre d’info avant ?
La charte d’@si n’est pas respectée :
Emission sans limitation de durée qu’on nous dit, sauf quand Anne Sophie décrète autoritairement, avec la bénédiction de DS, qu’on a fait le tour.
Enfin, Daniel, ne pas tout comprendre est tout à fait acceptable et permet de jouer le candide en posant les bonnes questions. Par contre, ne rien comprendre fait passer pour stupide et surtout pollue le débat en amenant à poser des questions à côté de la plaque sans voir où sont les sujets importants.
Voila, désolé pour cette analyse négative mais qui aime bien châtie bien.
Merci pour nous dire (doctement? même pas!) ce que l'on savait déjà : que les entreprises conquièrent des parts de marché de deux manières / selon deux stratégies : par l'export de leur production nationale ou par la production délocalisée.
Merci, merci merci : oui, il y a quelques années déjà... lorsque l'URSS a implosé, lorsque de ce fait, la Chine s'est ouverte, lorsque de ce fait, des pans entiers du tiers monde ont échappé à la bipolarisation,,... oui, oui, délocaliser (s'implanter physiquement) a pu être posé comme la condition de l'accès aux clientèles émergeantes, c'est à dire une condition posée par certains de ces Etats nouvellement affranchis de la tutelle des bi-pôles pour accéder au développement et rattrapper leur retard.
Mais pas merci du tout, pas merci merci de ne pas dire que cela fait belle lurette que les délocalisants ne sont en rien contraints de délocaliser : qu'ils sont même les premiers à le faire y compris quand personne ne leur demande.
Pas merci de taire que nos groupes industriels n'ont aucun patriotisme hormis celui de leur dividendes... et que la délocalisation est à présent de la délocalisation d'opportunisme, point barre pour l'essentiel, avec un point-virgue pour l'accessoire... Pas merci d'oublier que nos patrons se sont d'autant plus vite faits une religion de la délocalisation qu'ils y ont trouvé un intérêt au-delà de leurs espérances les plus folles...
Il n'y a pas dévôt plus dévôt queTartuffe. Avec un air contrit, il suffit de s'exonérer : "ce n'est pas moi, on m'y oblige! Comprenez"...
On dit qu'on a les dirigeants (et les médias) qu'on mérite. Peut-être .. qu'on ne mérite pas. Mais se peut-il que nous ayons aussi les intello et les universitaires que nous méritons....
De simples relais de pouvoir et de propagande. Fatigués, anémiés, manquant d'imagination, manquant de courage... frileux, peureux.... conservateurs des idées reçues...
Que demande le peuple, me direz vous?
Depuis qu'il dort mal, et parce qu'il s'endort de plus en plus mal, il demande mieux.
Qu'on démasque les hypocrites (masculins). Et les hypocrites (féminin). Notamment en mal de placement (ne pas injurier l'avenir!) et de visibilité.
Merci pour nous dire (doctement? même pas!) ce que l'on savait déjà : que les entreprises conquièrent des parts de marché de deux manières / selon deux stratégies : par l'export de leur production nationale ou par la production délocalisée.
Merci, merci merci : oui, il y a quelques années déjà... lorsque l'URSS a implosé, lorsque de ce fait, la Chine s'est ouverte, lorsque de ce fait, des pans entiers du tiers monde ont échappé à la bipolarisation,,... oui, oui, délocaliser (s'implanter physiquement) a pu être posé comme la condition de l'accès aux clientèles émergeantes, c'est à dire une condition posée par certains de ces Etats nouvellement affranchis de la tutelle des bi-pôles pour accéder au développement et rattrapper leur retard.
Mais pas merci du tout, pas merci merci de ne pas dire que cela fait belle lurette que les délocalisants ne sont en rien contraints de délocaliser : qu'ils sont même les premiers à le faire y compris quand personne ne leur demande.
Pas merci de taire que nos groupes industriels n'ont aucun patriotisme hormis celui de leur dividendes... et que la délocalisation est à présent de la délocalisation d'opportunisme, point barre pour l'essentiel, avec un point-virgue pour l'accessoire... Pas merci d'oublier que nos patrons se sont d'autant plus vite faits une religion de la délocalisation qu'ils y ont trouvé un intérêt au-delà de leurs espérances les plus folles...
Il n'y a pas dévôt plus dévôt queTartuffe. Avec un air contrit, il suffit de s'exonérer : "ce n'est pas moi, on m'y oblige! Comprenez"...
On dit qu'on a les dirigeants (et les médias) qu'on mérite. Peut-être .. qu'on ne mérite pas. Mais se peut-il que nous ayons aussi les intello et les universitaires que nous méritons....
De simples relais de pouvoir et de propagande.
Que demande le peuple, me direz vous? Depuis qu'il dort mal, et parce qu'il s'endort de plus en plus mal, il demande mieux. Qu'on démasque les hypocrites (masculins). Et les hypocrites (féminin). Notamment en mal de placement (ne pas injurier l'avenir!) et de visibilité.
ASI prétend rompre avec ces vieilles recettes de la fabrique du consentement mais y retourne sans cesse.
Un exemple (parmis d'autre) foxconn: http://hardware.slashdot.org/story/11/07/30/2355258/foxconn-to-employ-1-million-robots
Et dans ces cas la, chaque pays peut avoir son appareil industriel (ceux qui vendent les robots seront gagnant, mais aussi ceux capables d'en faire la maintenance (je pense que ce seront les memes)), mais ca ne voudra pas dire que l'on aura plus d'emploi. Et a ce moment la, il faudra encore plus se poser la question du role du travail dans la societe.
Allons encore plus loin sur le plan de la technologie, et supposons une grande democratisation des imprimantes 3D (on peut ajouter, sans trop de perte de generalites, une amelioration technologique amenant a faire que ces joujoux manipulent un peu plus de materiaux). Dans ce cas la, plus besoin d'aller au magasin pour la paire de baskets, il suffit de telecharger le patron, et de le faire imprimer. (Je pense que l'on va avoir pas mal de baskets open-source dans le futur).
Qui seront alors les gagants? Pas les vendeurs d'imprimantes 3D (celles-ci sont deja capables de se reproduire a l'identique), mais les vendeurs de materiaux de base.
Bref, j'ai bien peur que d'ici a ce que l'on ait fini de se poser les bonnes questions, et a chercher des reponses sur les problemes de desindustrialisation-delocalisation, on ait perdu le train en marche.
Cela ne veut pas forcement dire que les economiste traditionels ont raison. Mais peut etre que l'on devrait se poser la questions du poids des secteurs d'activite dans nos societes occidentales d'une autre maniere. Et que l'on risque de devoir decoupler le poids dans le PIB du poids au niveau de l'emploi. Et dans ce cas, les implications posees au debut de l'emission (delocalisation => desindustrialisation => perte d'emploi) seront de moins en moins valides.
je résume donc : de la grande confusion qui règne, entre Daniel qui demande des éclaircissements nombreux (au début de chaque réponse qui compterait si elle arrivait à un terme), Anne-So (so... chic ?) qui ponctue et dirige amicalement, Marie dont je ne parviens pas à saisir la pensée, mais dont je ne doute pas des qualités, un journaliste honnête (mais si, Daniel, ha ha ha), un personnage utile au bien produire, de ce grand écrin de la arévélation perdue sort une vérité que je m'étais résolu à écarter, affamé de solution(s) simple et applicable(s), immédiate et incontestable :
"C'est plus compliqué que ça".
Qu'est-ce qui est compliqué ? C'est vrai, telle était, peut-être, la question. Mais en somme (ou dans les Deux-Sèvres si le bassin le permet), le protectionnisme n'est pas la solution idéale, et de loin ; le tissu industriel est si mité qu'on ne peut pas relocaliser non plus ; l'innovation c'est bien, mais nous ne sommes pas les animaux pensants que le reste de la planète laborieuse envierait et à qui elle fournirait à perpète polos et tongues (pour nos vacances au soleil) ; la taxe non surtout pas (et pourtant, elle servirait peut-être à retricoter l'outil de production, que les mites avaient mangé, image audacieuse j'en conviens).
Bon, il faut que je me connecte sur mon compte bancaire, ma rente devrait arriver d'ici peu, et au fond, comme je n'ai pas quarante ans devant moi, cette conclusion suffit à mon bonheur. Il n'y a pas de bonne compagnie qui ne se quitte, lecteur, je vous salue.
Alors avant de commenter, je pose quelques chiffres. Pour connaître le bas de la fourchette du nombre d'emplois délocalisés, faisons confiance au très droitier Figaro, qui les évalue à 36000 par an. Ces délocalisations correspondent à une définition stricte, qui est l'ouverture à l'étranger d'une unité de production identique à celle fermée en France. Sachant que ce genre d'aventure finira immanquablement par être médiatisée, on peut considérer que ces délocalisations-là sont le plus souvent évitées.
Je ne sais pas comment quantifier le haut de la fourchette, (quelqu'un pour aider ?) mais en 2010, la France a investi pour 84,1 milliards de dollars à l'étranger, dans des entreprises qui auront vocation -ou pas- à renvoyer leurs produits chez nous. Et bon an mal an, la France investit trois fois plus à l'étranger qu'elle n'attire d'investissements sur son sol. (source CNUCED). Cette "fuite de capitaux" entame naturellement le montant des investissements sur notre territoire, et favorise la désindustrialisation et le chômage.
Par contre, je m'insurge contre cette idée de bisounours, répétée à plusieurs reprises, comme quoi les profits faits à l'étranger avaient pour destination d'être réinvestis en France. C'est faux. D'abord parce que lorsqu'une usine fait du profit, on a plus tendance à investir dans son amélioration qu'à l'endroit où l'on avait décidé, antérieurement, de ne pas la construire. Et puis ce nouvel avatar du théorème de Schmidt, vous savez, « Les profits d’aujourd’hui, font les investissements de demain et les emplois d’après demain. », est toujours autant démenti par les faits : les profits d'aujourd'hui nourrissent les bulles de demain, et préparent les krachs d'après-demain.
Et puis, autre sujet d'indignation, cette vielle idée sans cesse ressassée que les Chinois ne sont bons que pour le bas de gamme. Du racisme pur et simple. La Chine possède la bombe A depuis 1964, a un programme spatial (lanceurs et missions habitées), produit toutes sortes de satellites, et a obtenu un transfert de technologie total d'Airbus. Alors, s'il existe un modèle de basket à si forte valeur ajoutée qu'il peut être fabriqué en France, il sera tout simplement encore plus rentable de l'y faire fabriquer là-bas !
Alors, Que faire ?
Il n'y a qu'une seule solution: résorber le biais concurrentiel introduit par une monnaie sous-évaluée, des travailleurs sous-payés, des normes environnementales sous-calibrées. Le gouvernement Chinois y pense, et encourage les augmentations de salaire. De plus, il se sait menacé de mesures protectionnistes, et commence à réorienter sa production sur son marché intérieur. Mais il a tout intérêt à rester, du moins encore un temps, très compétitif sur les marchés extérieurs, et refuse donc la réévaluation de se monnaie.
Un système d'écluses douanières semble inévitable.
Je me laisse 5 mn de repêchage avant de raccrocher…
Prenons une société internationale...
Elle externalise sa partie informatique en créant une filiale avec (mettons) IBM (50/50).
Cette filiale (qui a donc pour seul client la société internationale) est composée de 250 employés et de 250 prestataires, ces derniers provenant des sociétés de service environnantes. On peut donc dire qu'avec ses 250 prestataires elle contribue aux chiffres d'affaires d'une quinzaine de sociétés. Au bout de quelques mois, la société internationale presse sa filiale de réduire les coûts. Elle n'a pas le choix, le client unique est roi. Il est alors demandé aux prestataires de former peu à peu les salariés d'IBM en Inde sous forme de transfert de connaissance. On devine la suite. A terme la fililale se débarrasse des prestataires français, entraînant au passage la fermeture de plusieurs sociétés de service incapables de recaser leur personnel. Bilan : ni la société internationale, ni la filiale n'ont officiellement délocalisé, mais au passage c'est l'équivalent de 5 ou 6 sociétés françaises qui disparaissent.
C'est fou de ne pas avoir évoqué le fait que les rachats d'entreprises (appelés fusion-acquisition) détruisent quatre fois plus d'emplois que les délocalisations! (source: Jean-Christophe Victor, le dessous des cartes , Arte).
Un exemple récent: Michelin a racheté Good Year; Lesmédias en étaient fiers ce jour là et ça faisaient la une partout. Une entreprise française qui rachète une entreprise étatsunienne!
Vous connaissez la suite, il n'a pas fallu un an pour que Michelin dégraisse.
Perso, j'ai du mal à voir le rapport entre le sujet de cette semaine et la raison d'être d'Arrêt sur Images, l'émission qui est censée décrypter les médias...
Pour aider au débat :
Je connais une entreprise qui n'a pas délocalisée. Elle fabrique des parfums et le service marketing tient beaucoup au sceau" made in France ".
Je ne sais pas combien de bouteilles sortent chaque jour mais il faut coller sur chacune une étiquette, puis l'emballer soigneusement. Plusieurs centaines de dames sont passées par les chaînes de conditionnement de ces ateliers.
Les étés, les étudiantes du coin y prenaient un job pour se payer la fac ou le permis.
C'est fini.
maintenant, le parking est quasi désert.
Les chaînes de conditionnement ont été revendues à d'autres usines ( en Pologne je crois ) et de nouvelles machines robotisées font ce conditionnement désormais, 7j/7, 24h/24, sans syndicat, sans cantine, sans CE.
Adieu la centaine d'opératrices, bonjour la dizaine de techniciens.
C'est juste une petite histoire de désindustrialisation, sans délocalisation.
la marque de chaussures dont il est question dans l'émission semble être Hasley, en dépôt de bilan en 2009, reprise par Samson. http://www.chaussures-samson.fr/documents_conseils/3_fr.pdf.
La preuve un que l'entreprise était vraiment en difficulté. Et que la délocalisation ne sauve pas forcément les meubles.
Il aurait été intéressant dans l'émission d'évoquer plus largement les délocalisations de l'étranger vers la France d'entreprises françaises et étrangères et d'inviter aussi des "économistes libéraux" dont la simple mention semble justifier parfois des propos radicaux et manichéens là, où comme souvent, les vérités économiques se retrouvent difficilement dans les idéologies.
De plus j'ajoute un petit pois au message de Pareto, les initiés comprendront, les consommateurs partagent cette responsabilité souvent de manière insconsciente. Mais il n'est pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Une journaliste américaine, Sarah Bongiorni, évoque les difficultés de vivre dans produits Made In China pendant un an dans un livre.
Il me semble qu'une idée possible est de sanctuariser certaines compétences stratégiques afin de préserver ce savoir-faire dans notre pays.
Bonne soirée
Mikaël Cabon
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