Photographie : le jour d'avant
Jonathan Keys pratique l'art de la photographie au collodion humide dans les rues de Newcastle au nord-est de l'Angleterre, avec une chambre photographique fabriquée en 1880.
Captures d'écran d'une vidéo visible sur Golem13
Voici quelques-unes de ses images :
Né vers 1850, le procédé au collodion humide consiste à rendre sensible une plaque de verre en l'enduisant d'une préparation chimique, le collodion (nitrocellulose+alcool+éther). Ladite plaque sera ensuite sensibilisée avec du nitrate d'argent. À manipuler avec précaution, car ledit collodion est un puissant explosif ! L'opérateur qui aura survécu insérera ensuite le verre devenu photosensible dans une chambre photographique, prendra sa photo qu'il développera bien vite avec une solution à base de sulfate de fer, la fixera avec le plus puissant des poisons : le cyanure de potassium (ces étranges manipulations sont détaillées par ici).
L'invention, souvent attribué au grand-breton Frank Scott Archer, serait en vérité l'oeuvre d'un célèbre photographe français, Gustave Le Gray, qui aurait découvert le procédé et en aurait rendu compte dans une publication un an avant le Britannique.
La grande vague, Sète
par Gustave Le Gray, vers 1857
De nombreux photographes du XIXe siècle ont utilisé ce procédé :Eugène Atget, Charles Marville, Nadar et Gustave Le Gray pour les Français, les Grand-bretons Julia Margaret Cameron et Lewis Carroll, Timothy O'Sullivan, Mathew Brady (qui photographia la Guerre de Sécession) et bien d'autres pour les Américains.
À l'heure du numérique où tout un chacun tire son autoportrait satisfait avec un téléphone et le poste immédiatement sur les réseaux sociaux, le procédé au collodion, qui demande patience et longueur de temps, renaît de ses cendres. Exemples (pour plus d'images, cliquez sur les noms des photographes).
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