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Chloé Delaume, Racine et Sacha Distel, d@ns le texte

Nos plus anciens télespectateurs connaissent bien Chloé Delaume, forumancière d'Arrêt sur images, sur France 5.

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Beaucoup de retard dans la vision des émissions, mais celle-ci est un pur moment de bonheur. Rythme tranquille, chacun parle et développe/explique à loisir, l'invité n'est pas là pour vendre sa soupe... génial.

Je n'ai rien d'un spécialiste de la "Littérature", et à ce titre je trouve les critiques sur "l'élitisme" supposé de l'émission totalement absurdes. Il y a peu de termes techniques et ceux-ci sont souvent explicités, une présentation détaillée de l'invité (pas de "Mr X, qu'on ne présente plus..."), une plongée dans le texte en douceur... Non, c'était un vrai ravissement de découvrir Chloé Delaume dans ce contexte. Vous m'avez donné une furieuse envie de la lire, mais plutôt dans Certainement pas.

Seul le mystère des lunettes géantes sera conservé, même si je suppose que c'est une façon de s'assurer que le spectateur reste focalisé sur le discours et non les traits de l'invitée.

Bravo, tout simplement !
Je suis désolé, mais je n'ai quasiment rien compris à ce qui s'est dit dans cette émission. Il y a trop de phrases sans fin (et parfois sans début, peut-être) et trop de mots "qui-se-la-pète" au sens plus que flous (et autres bidules psychanalytiques dont le sens m'échappera toujours), ou encore de phrases aux subordonnées ressemblant à ce tableau d'Escher.
J'ai perdu mon temps en regardant cette émission, même si j'apprécie beaucoup son concept.
Merci Judit, je découvre cette émission avec retard, et j'ai trouvé ça passionnant vraiment. Merci aussi pour votre chronique sur Sarkozy / Oedipe. Toujours un plaisir de vous lire.
J'ai bien aimé cette émission surtout après une ligne j@une que je n'ai pas pu suivre jusqu'au bout.
Une très belle émission, Chloé Delaume est passionnante, je me suis régalée.
Ah, crotte, boum, crash !

J.G. Ballard est mort...
Je me permets de commenter aujourd'hui, car après 2 premières émissions intéressantes mais qui me paraissaient bancales, j'ai trouvé celle-ci vraiment passionante... malgré l'absence d'Eric Naulleau dont j'affectionne particulièrement le regard sur la littérature.
Effectivement il a fallu attendre longtemps avant que les chroniqueurs interviennent mais je vois mal comment l'on pourrait plonger dans la discussion sans que Judith ait expliqué le contexte. J'ai vraiment aimé écouter Chloé Delaume lire son propre texte, (même si j'ai aimé aussi pouvoir écouter les passages préférés des uns et des autres dans la suite de la discussion) j'espère que les prochains auteurs feront de même. Et j'ai enfin eu l'impression de plonger DANS le texte, après être restée sur ma faim dans les deux premiers opus et avoir eu l'impression que l'on était restés vraiment en surface (beaucoup moins chez Régis Debray grâce à cette très intéressante interrogation sur son style et son vocabulaire).

Une toute petite remarque sur la forme de l'émission : pour moi il ne s'agit pas du tout d'une émission "télé", il n'y a rien à voir mais "seulement" à entendre. Et je n'ai pas trouvé que les incrustations d'images dans cette table basse démesurée étaient pertinentes. Depuis la première émission, je me demande s'il était possible d'afficher le texte en même temps qu'il est lu, de le faire défiler peut-être, pour permettre au spectateur de vraiment y plonger, complètement.

Dans tous les cas, le pari est gagné pour moi, j'attends la prochaine émission avec grande impatience et je suis fière de contribuer à mon petit niveau à la production d'une émission littéraire d'une telle qualité !
et çà recommence (pourquoi se priver d'un mi-temps sur arrêt sur image, alors que l'on est prof à mi-temps) Madame Bernard nous sert un bréviaire durant 12 minutes...Cette émission est une catastrophe...(la deuxième fonctionnait. ) Non, non..mais là, j'ai stoppé à 15 minutes. Non non non une émission littéraire n'est pas un cours de littérature. Une catastrophe, qui ne donne aucune envie de lire le livre. Mais enfin, ce n'est pas si compliqué...il suffit de de se souvenir que translate vient du latin traducere, c'est à dire ... faire passer...Jouer le rôle de passeur entre le livre présenté...et ...celle ou celui qui regarde...Donner l'envie est ce si difficile?? Là, j'en ai pour la semaine...S'insinuer dans l'altérité (l'autre, là l'auteur) ne suppose aucun bavardage. Aucun. De deux choses l'une: dans cette émission, où quelqu'une a mal lu, ou quelqu'une n'est pas écrivaine. Ce que ne crois pas. Faire vivre un livre, voilà la mission d'une émission. Citons Conrad "Où donc aller???demanda doucement le conseiller...J Conrad- Sous les yeux de l'occident-) Là, pour un peu, cette émission va devenir le genre "ici comme ailleurs"
Quel personnage! cette femme est fascinante, je suis restée scotchée devant l'écran.
Je n'ai pas grand chose d'intelligent à dire d'autre...enfin si, Merci bcp pour cette émission!
Bonjour,

j'aime beaucoup la possibilité que vous laissez aux invités d'exister dans vos émissions.
J'aurai souhaité que vous alliez - en particulier Judith car il s'agit d'une proposition d'invité -
jeter un oeil à un texte de Joris Lacoste. C'est un auteur d'une qualité rare à mon sens.
Peut-être le connaissez vous déjà.
http://www.inventaire-invention.com/textes/lacoste_sauter.htm

Je vous laisser découvrir ce texte ; si après cela vous voulez continuez, je vous propose cela http://remue.net/spip.php?article1434

Il est actuellement co-directeur des laboratoires d'Aubervilliers.

à bientôt
Florian Lapert
bon, juste un petit mot sur l'émission car je ne savais pas trop quoi en penser ; après visionnage j'avais comme un sentiment d'étrangeté ;
le bouquin parlait d'émotions à fleur de peau, de sentiments explosés, jusqu'à un violent désir de "mamicide" ; bref, "du sang de la sueur et des larmes" -:)
.......et je me suis retrouvée face à une conversation de salon sur la littérature et les différentes formes d'écriture... pas inintéressant par ailleurs mais loin de ce à quoi je m'attendais ???!!!
d'où ce sentiment bizarre...car j'avais sans doute imaginé qu'on pourrait aller, non pas jusqu'à se trucider autour de la table ( tout de même -:)), mais au moins tenter de faire ressortir le côté violent des émotions que l'on peut trouver "dans le texte"......
..... et au final de "blood sweat ant tears" que nenni......

pour moi, dans le bouquin, les mots servaient à décrire la crudité des sentiments de la vie... et en l'occurence de la mort.... avec une description quasi clinique de la décomposition du corps frappante ;
et sur le plateau nous voilà à partager les errances du choix d'écriture de l'auteure depuis ses débuts ?? ce qui pouvait m'intéresser, mais pas plus que le temps nécessaire pour l'énoncer, et que fort heureusement, je n'ai pas ressenti dans le bouquin......

et puis je me suis dit qu'il était peut-être plus facile d'écrire un texte aussi cru, de tragédies vécues, que de le "dire"........et qu'il était sans doute plus facile de lire ce texte et de se l'approprier en tant que lecteur seul face au texte, que d'interroger l'auteure sur ces tragédies surtout si c'est une personne proche affectivement, et que l'on n'est pas dans l'intimité d'un cabinet de psychanalyse...
la pudeur comme une protection.....c'était sans doute aussi bien....

"l'explication de texte" comme élément tangible auquel se raccrocher pour ne pas se confronter directement à la crudité des sentiments.......un peu comme dans le texte cette grand-mère, objet de fantasme d'un mamicide car dernier élément tangible d'un drame dont tous les autres acteurs sont désespérément et définitivement morts et ne peuvent malheureusement plus être touchés directement......

pour revenir au texte sur la vie de chloé delaume ( fiction ou réalité ?? et bien que la question ait été posée durant l'émission, elle ne s'est pas imposée à moi durant la lecture ; et d'ailleurs si j'osais, je dirais qu'en fait la vie n'est qu'une fiction : même au plus près de soi sur le divan du psychanalyste, SA vérité n'est jamais LA vérité, alors.....), je voudrais juste revenir sur un moment qui m'a particulièrement touchée, lorsque l'auteure pose quelques fois la question (page 189) : "l'écriture ou la vie : je choisis l'écriture" et à la dernière question réponds : "je choisis la vie", j'ai trouvé ces pages très émouvantes et je me disais que si j'avais pu, j'aurais volontiers proposé à l'héroine l'idée qu'elle n'avait sans doute pas besoin de choisir : ça pouvait très bien être l'écriture ET la vie... pourquoi pas....-:)

mais là je crois qu'il faudrait une émission spéciale sur l'art et la psychanalyse, car si je ne me trompe, certains artistes pensent qu'il faut garder sa souffrance psychique intacte pour pouvoir créer, alors que d'autres sont persuadés qu'on peut créer sans connaitre obligatoirement la permanence de souffrances excessives....... ceci est un autre débat !!

voilà donc ce qui semblait être au départ un sentiment de déception et qui au final s'est révélé plus une réflexion perso sur la retranscription de l'écrit dans le discours lorsqu'il s'agit d'une histoire quasi autobiographie ou tout au moins, proposée comme telle........
Je ne connaissais pas Chloé Delaume . Votre émission m'a donné envie de lire ses livres.Compliments pour la forme de l'émission.Vous respectez l'auteur et les spectateurs.Les échanges permettent de mieux connaitre l'auteur ,mais aussi d'aborder les points complexes du livre.Et puis on devine une grande sympathie et un grand respect pour vos invités .Dans le monde égoïste qui est le nôtre , ce n'est pas rien;
on s'approche de la perfection au fil des émissions ...

seul bémol la question :
quels sont vos livres les plus faibles .......
Je viens de démarrer la lecture de l'émission, j'ai mis en pause, car avant de poursuivre le visionnage, je tiens à faire un rappel au sujet de La Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles communément désignée "4ème Convention de Genève", dont la France est signataire. Avec cette convention, les civils sont clairement protégés de tout acte hostile, par exemple, les punitions collectives sont strictement interdites(art. 33). Cette Convention est très détaillée et précise parmi toutes ses dispositions, la violation de certaines, qui constitue une « infraction grave », parmis lesquelles « Le port intentionnel de lunettes de taille vraiment trop énorme » (art. 38bis). Sachez que j'ai déposé sur www.delation-gouv.com (puisque le nom de domaine a changé), et que je n'hésiterais pas à saisir les instances internationnales compétentes dans le cas où cela devait se reproduire. Je ne sais pas s'il est techniquement possible de faire quelque chose, "floutage", suppression des plans sur lesquels l'objet en question apparait ? Je ne me fais aucune illusion, je suppose que c'est trop tard, et que de toute façon, certains petits malins ont déjà des copies prêtes à déferler sur les plates formes de partage de vidéos, dans le cas où des mesures, non pas de censure, mais de protection des civiles étaient misent en place. Bref, quoi qu'il en soit, il fallait que ce soit dit, c'est dit, je retourne donc à l'émission le coeur un peu plus léger, bonne nuit.
Une question me travaille.
J'ai lu quatre livres de Chloé.

Ils témoignent d'une recherche stylistique qui m'intéresse.
Mais ils ont quelque chose de posé, dans leur style, qui leur donne un côté "déjà lu".

Par ailleurs, je ne peux que constater que sa manière d'être, dans cette émission, m'a profondément agacé.

Et je me demande si cela a un rapport.
Si ces lunettes ont quelque chose à voir avec cette "pose" qui m'énerve dans sa plume.
S'il y a un endroit où un auteur et un style peuvent se rencontrer, cela peut être là.
"Cette émission s’adresse certes à des adultes sensibles à la littérature, à l’écriture – il existe des ateliers d’écriture pour la découverte ou l’approfondissement de la communication, ce n’est pas l’objet de cette émission-ci" (Lisuzan) :-(((
Ah bon...
Je ne suis pas encore adulte et j'essaye d'être sensible à la littérature.
Je ne fais donc pas partie de la catégorie concernée.
Moralité: oublie "Dans le texte" et va voir ailleurs.
Voilà peut être, mon cher Yannick, la raison toute simple qui me pousse à produire des critiques de formes pour déguiser mon ignorance. Lâche que je suis.
Veuillez m'excuser, je ne vous embêterai plus à venir fouiner dans vos forums, ni dans vos émissions d'ailleurs.
Quelques remarques qui n'engagent que moi et que je partage :
1/ L'émission est très intéressante, tant par son parti-pris très structuraliste que par ses invités.
2/ Le dispositif est encore à peaufiner : la table basse est une erreur. Mise en espace un peu bancale. On n'est pas dans un cercle, on n'est pas vraiment dans un face-à-face, on n'est pas non plus dans une conversation entre amis. Il me semble que l'esprit de l'émission serait plutôt : réunion de militants de la littérature recevant un candidat à cette singulière franc-maçonnerie et procédant à un examen de passage bienveillant....
3/ Les temps de parole devraient être cadrés car Judith qui a bien des choses à dire tire la couverture à elle, Ferney fait de même et le troisième fait un peu de la figuration.
4/ J'ai de l'embarras à chaque fois que je vois ces trois intellos ne savoir que faire avec leur notes. Leur fournir une tablette ou un pupitre.
5/ Sur le fond, l'émission de Chloé Delaume était presque parfaite mais vous auriez pu tout de même la titiller sur le fait que "s'inventer" comme personnage est peut être plus facile à dire qu'à faire. Gare à la schizophrénie !
5/ Tout ce que je viens de dire n'a aucune importance tant que vous continuerez à vouloir nous parler de vraie littérature hors des sentiers rebattus de la pensée dominante. Grâce à vous Roland Barthes n'est pas encore mort....

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J'ai beaucoup apprécié cette émission.
Je vous remercie tous pour ce moment de réflexion, de connaissance et de qualité.
N'hésitez pas à renouveler l'exercice.
Plus je suis cette nouvelle émission plus je la trouve de qualité. Je n'ai jamais suivi les émissions littéraires à la télévision, mais "dans le texte" est vraiment très agréable à suivre et très intéressante!
Je pense bientôt lire un livre de chloé delaume pour me faire ma propre idée après cette émission.
Bravo!
Emission parfaite, une invitée intéressante et d'une grande sincérité dans son parcours, avec une vraie réflexion sur la littérature et plus précisément l'autofiction. Une discussion qui avait déjà été amorcée en partie entre Naulleau, Ferney et Judith, dans une émission Arrêt sur Images de légende puisque matrice de cette seconde émission.
J'ai aussi beaucoup apprécié les petits dessins d'Alain (je pense, mais j'ai limite un doute parce que son style change tellement d'une fois à l'autre...) représentant Chloé Delhaume. Très réussis. Son petit air mutin avant ses lunettes avait été superbement rendu.

Vos émissions, Judith, me font penser à des maisons de pain d'épices qu'on aime déguster toutes entières avec délectation, une cheminée de sucre par ici, un volet de réglisse par là, un mur de nougat,..... Quel délice.... Même si l'avant-dernière avait été impossible à digérer pour moi à force de sucreries révolutionnaires rances.
Celle-ci a passé sans problèmes, et provoquera sans doute l'apparition de bourrelets et de boursouflures puisque je pourrai désormais briller en société en parlant de l'autofiction comme si j'avais lu toute l'oeuvre de Delhaume et Angot..

Mais trève de facilités, je voulais faire le rapprochement entre cette recherche littéraire qui est l'objet même de la littérature pour C Delhaume et le fait qu'elle est en psychothérapie.
Elle cite d'ailleurs dans son livre une phrase de Philip K Dick qui lui a été en psychothérapie perpétuelle de l'âge de six ans jusqu'à la fin de sa vie du fait que sa soeur jumelle était morte de faim en bas âge.
Et qui a changé la nature même de la science fiction américaine en en faisant exploser toutes les règles tout en restant toujours dans un récit structuré puisqu'une histoire de genre n'existe pas sans scénario clair. Toute son oeuvre est d'ailleurs une quête de la réalité à travers la littérature.
Je pense qu'au bout du compte, cette recherche littéraire et la quête de la fin de la souffrance psychologique, pour CD comme pour Kindred sont très semblables. Elles s'épaulent mutuellement tout en étant les deux faces d'une même bataille contre la fatalité dans le sens de destinée. On ne peut pas revenir en arrière, c'est arrivé. Maintenant, il faudrait pouvoir assumer ce que nous n'avons pas décidé, mais comme en tant qu'êtres humains, nous projetons tout toujours à plusieurs niveaux, la réalité se dérobe en permanence. On ne peut pas torturer grand-mère parce qu'au fond, le psy dira avec raison qu'elle a fait ce qu'elle pouvait elle aussi. Mais on peut montrer à la face du monde qu'on voudrait le faire et qui nous libérerait vraiment, à travers la littérature.

Parce qu'au bout du compte, dans cette sorte de guerre intérieure, le seul gagnant réel, c'est le lecteur et/ou le commentateur (et celui qui écoute le commentaire ou l'explication de l'auteur). Celui qui n'est pas obligé de lire ou d'écouter mais qui, s'il décide de le faire, va apprendre quelque chose d'essentiel à travers l'expérience de l'autre. Et qui pourra quitter le livre ou l'émission en ne conservant que la leçon et pas la douleur.
Chloé repart avec sa fleur dans le poumon, son cancer qui peut-être ne la quittera qu'avec son souffle, nous, nous nous en allons avec un poids en moins.

C'est à cela, sans doute, que sert l'Art, Et c'est pour cela qu'Il survivra alors que tous nous serons morts.
Bonjour Judith,

Afin que nous puissions nous plonger plus confortablement dans le débat, les questions et réponses de l'auteur, lors de l'émission, voici une suggestion : donner une place plus importante aux moments de lecture. Vous avez proposé à Chloé de lire un extrait de son livre (le1er carnet). L'auteur devrait, au fil de l'émission, en lire d'autres passages. Pas trop, mais un peu tout de même.

Non ?


Bonne continuation !
Excellente émission...

Quoique, je maîtrise un peu plus la musique que la littérature, et je dois ajouter que sacha distel chante une version francisée de Shame and scandal in the family (comme noté ur la pochette), chantée également par le groupe yé-yé Les Surfs (1965, même année que Distel), et à l'origine issue d'une chanson de Trinidad, écrite pour le film Vaudou de Jacques Tourneur...

Bon, maintenant, je vais continuer de regarder la suite...
merci Judith pour ces rencontres, ne changez rien, plus de 60 mn c'est juste assez. Comme j'étais en retard d'Asi je viens de passer plus de trois heures délicieuses.
Entre le vert Vinaver, Debray comme les vieux bons vins(qui se trompe sur la genèse des "droits de l'homme" qui découlent de la pensée juive et non chrétienne..mais bon!) Nollaud adorable et Chloé Delaume radicale, Ferney érudit, j'ai adoré apprendre.

Pour revenir sur des choses plus triviales, pour d'autres émissions?!! comme çà, je peux aller jusquà 60euros d'abonnement dites le à Daniel même s'il bouscule un vrai journaliste comme Péant.
( et pour finir avec quelque chose qui n'a rien à voir avec la choucroute, Val comme patron de France Inter!!! Mais c'est insupportable! impensable, stupéfiant, ce dindon à la tête de MA radio...mais je meurs)
La littérature pour la littérature c'est assez chiant
Malheureusement, je ne vois pas de terme qui puisse réellement définir mes idées.
L'emploi du mot "élitiste" est de toutes façons mal approprié si l'on considère la définition originale, puisqu'il renvoie, à la base, à un groupe de prestigieux politiques... Il peut donc être mal perçu, et je comprends vos réactions (Yannick G).
Je voulais parler en fait, d'un phénomène précis, que j'ai pu constater dans beaucoup de domaines artistiques donc, (et surtout le mien!).
Une tendance à se réunir entre personnes concernées, que ce soit par la culture qu'il y à en commun ou par les passions qui les animent par exemple, et d'aboutir à des sortes de cercles où il est très difficile d'entrer sans la fameuse culture comme bagage. J'y vois d'ailleurs une des grandes causes du désintéressement et du détachement d'une part élevée de la population vis à vis de la production artistique actuelle, notamment par exemple de l'art contemporain.
Personnellement, je préfère discuter de ce que je connais avec des gens qui ne connaissent pas (des enfants par exemple), pour comprendre leur sensibilité, leur approche de telle oeuvre, tel courant etc, qu'ils vont me décrire avec leurs mots... Il convient alors, et cela va de soi, d'user d'un langage non pas vulgarisé, mais simplement adapté à celui de l'interlocuteur. Ainsi, il me semble possible d'aborder tous les sujets si complexes soient-ils. C'est l'un des modes de fonctionnement d'@si, qui permet à ma nièce de 11 ans de comprendre pas mal de problématiques actuelles.
Je ne connais vraiment pas grand chose en littérature contemporaine, et mes lacunes me sautent à la gueule lorsque j'ai en face de moi un Nolleau ou une Bernard... Tout simplement. C'est pourquoi je ne trouve pas que "Dans le texte" répond à cette contrainte de l'utilité du langage adapté. Le fameux "ton", est pour moi représentatif de celui du cercle averti et l'émission me semble donc inaccessible.
Une dernière chose, je n'ai vraiment pas voulu reprocher une teinture commerciale à l'émission lorsque j'emploie "pas envie de la connaître", mais simplement dire que puisque je n'ai pas été touché par ses propos, rien ne titille ma curiosité et ne me pousse à ouvrir un de ses bouquins. Car je pense au moins que l'un des buts de l'émission est de transmettre l'intérêt porté pour un auteur. Non?
Je pense par contre que l'on peut discuter de manière beaucoup plus courtoise (Yannick G) j'ai senti comme un ton (ahah) légèrement agressif... Je ne fais qu'émettre des pensées, c'est à ça que sert un forum.
Je n'ai cité Field et Ruquier uniquement pour rappeler ce qui se fait actuellement en terme d'émission littéraire. Je sais bien que ces deux messieurs ont pu faire des choses très intéressantes à un moment donné (Surtout Field).
Et je me permets de revenir du coup sur un petit point. Je ne pensais pas que mes comparaisons allait faire réagir, aux détriments du débat que je voulais mettre en place sur le problème de la teinture l'élitiste de "Dans le texte". Surtout qu'à l'oral, cela aurait été considéré comme une pointe d'humour... Je parlais des inconnus pour relever l'idée qu'eux même reprenant des émissions littéraires ou des magazines de cinéma (voir d'ailleurs http://www.youtube.com/watch?v=mVttGv_RjlQ, génial, et peut être que vous comprendrez mieux ce que je veux dire)
caricaturent leurs invités en reprenant leurs tons et leurs tics de langage, cette émission aurait pu être une cible en ce sens.
Je ne souhaitais pas ramener le débat "au ras des pâquerettes" car je ne souhaitais pas embrayer sur ce sujet.
Dernière chose, je ne pense pas qu'expliquer la nature d'Oulipo, ou s'arrêter deux secondes sur un mot en plein débat, permette de donner un ton accessible à l'ensemble. C'est le ton d'ensemble qui me fait problème.
Je n'ai rien contre Chloé Delaume, je ne la connais pas, mais l'émission ne m'a du coup pas vraiment donné envie.
Je me suis facilement laissée convaincre par les premières émissions "dans le texte". C'est agréable d'écouter des conversations haut de gamme.
Mais la vérité, comme d'habitude quand je regarde la télé (je suis une asinaute qui regarde la télé), quand je feuillète les gratuits, quand je zyeute rapidement sur le net pour lire des critiques de livres, de films, d'expos, c'est que je me cultive par procuration.
J'ai fini par comprendre que c'est pour ça que le post de Frédéric Ferney (http://fredericferney.typepad.fr/mon_weblog/2009/03/marxiste-tendance-william.html ) sur la vie d'un lettré m' a énervée... Pour moi, pas question de jouer les inaptes à la vie quotidienne. Pas question d'être "un lettré" donc, d'être "un" qui lit et sort en long et en large. Alors je trempe ma paille dans les médias et j'aspire la substantifique moelle comme je peux, par ce qui m'arrive, par ce qui a décanté dans les verres à pied que sont les critiques, les commentateurs. Et il faut que je l'avoue, je réinvente, j'extrapole... Et que je me fabrique les images manquantes, à chaque point aveugle, à la bonne franquette... Et que je trouve ce que je cherche, au fond, mais pas ce qu'on avait prévu pour moi. C'est immoral, mais c'est comme ça..."

Faut pas désespérer quand même, j'ai pris Klaus Mann, le volcan, à la bibliothèque, et si je le rend en retard, y'a moyen que je le lise, grâce au blog de Frédéric Ferney.

Autre chose dans la série des trucs désolants, des limites qui vous échappent dans la perception de vos émissions, je fais un blocage à cause de l'image de Chloé Delaume, du peu que j'en connais. Je me raisonne et confiante dans l'émission, je commence à visionner, et non, impossible... Un truc pire qu'une morale, pire qu'une religion, qui m'habite, :-). Les gens qu'on croise qui comptent sont ceux qui nous devine, si c'est à l'improviste, c'est mieux. Dans un roman (Terremer?) chacun à un nom secret, si il le livre à quelqu'un, il se met à sa merci et lui prouve ainsi sa confiance totale. Tout ça m'imprègne confusément, (pas à cause de la lecture du roman, c'est juste pour essayer de matérialiser un tantinet) et je ne veux pas qu'on me livre "son" secret, je veux pouvoir le deviner, si j'en suis capable. Me laisser dans le doute sur la vérité du secret n'est pas équivalent à l'imperfection de la résolution de l'énigme qu'est un livre, un auteur. Et voilà, abracadabra, tout ça sans avoir lu, sans avoir regarder complètement, en ayant entre-aperçu avec le forum et la chronique sur le blog de Frédéric Ferney.. C'est carrément abusif de ramener sa fraise et d'oser avouer son blocage basée sur des préjugés. Mais c'est inévitable, je n'ai pas de motivation professionnelle à lire, pas d'exigences intellectuelles, je lis pour moi! Donc c'est juste pour dire, rien n'est jamais acquis, surtout un écran-spectateur, mais "dans le texte", les blogs, c'est bien parce qu'on écoute parler des gens "gorgés" de littérature, de lettres et que ça se suffit en soi.
Bon d'accord, aussi ça nous pousse à lire, et c'est mieux qu'un CRS qui nous pousse dans le dos, on se fait pas mal du tout et rien de fatal ne nous arrive.
Chloé Delaume (je ne la connaissais pas autrement qu'en tant que forumancière), ses paroles mesurées et ses gestes appuyés, nets et précis, serait ce genre d'écrivain en voie d'extinction : une romantique sincère, pour qui la littérature est une chose sérieuse. Ou à prendre au sérieux, en tout cas, jusque dans ses jeux de mots doux-amers. C'est ça que je retiens surtout de cette émission, avant même les considérations thématiques ou proprement stylistiques. Et c'est extrêmement rassurant d'entendre ce credo réaffirmé, sans maniérisme, sans pose ; simplement.
Je ne connaissais pas cet écrivain et je trouve cette émission tres chouette.
Envie de lire ce livre. J ' aime beaucoup les interventions de Frédéric Ferney.
C est l'émission où il me semble le plus intéressant. J'aime également la simplicité et la franchise de l auteur.
L impression qu on parle vraiment ici du Travail de l écriture, de sa forme, de son engagement.
Ce qui me donne envie de lire ce livre ceux sont les intervention de Ferney; la délicatesse et la modestie de Clhoé Delaume et sa façon de parler de ses recherches autour de la forme et du contenu de ces livres, sans prétention aucune.
Cette émission que je guette avec impatience est vraiment de qualité, merci.
Ce nouveau chroniqueur est également trés bien
Mes messages ne sont pas trés percutants, et je n apporte pas grand chose au débat mais j ai toujours envie de vous dire que votre travail est toujours trés agréable à écouter. On est tellement fatigué d entendre et de voir des conneries que vos émissions sont vraiment un moment de bonheur quelques soient leurs défauts et pour l instant il n y en a pas beaucoup.
Bonne émission. Du rythme. De la découverte (pour moi). Une chanson de Distel. Du noir. Du vert dans le décor. Une voix à la Bardot. Les prises de notes dans la marge de Judith. Deux chroniqueurs de talent. L'absence remarquée de Naulleau. Du plaisir d'écouter les mots lus et les vers blancs comme du miel.

Merci.
J'ai été un temps abonnée au "Bouquet", ce qui me donnait accès à Paris Première, à l'époque où Michel Field proposait "Field dans ta chambre". Je ne peux m'empêcher de réagir à l'amalgame "on est alors bien loin des Ruquier et des Field" (Bisonfutée et Romain Bernardo). C'était pour moi à ce jour la seule émission littéraire dans laquelle TOUS les chroniqueurs avaient lu TOUS les ouvrages sélectionnés. Les échanges étaient d'autant plus passionnants que personne ne savait à l'avance quel(s) auteur(s) allaient faire leur entrée sur le plateau, et ce, après que les ouvrages aient été débattus.
Je reconnais que mon commentaire n'apporte rien au débat en cours, j'ai juste envie de rendre justice à Michel Field qui sous ses airs débonnaires menait très bien son émission qu'à l'époque je n'aurais manqué pour rien au monde.
Je garde de grands souvenirs des interventions de Martin Monestier et son érudition inépuisable (j'ai pensé à lui pendant les interventions de Chloé Delaume, il avait par exemple très bien expliqué la nuance entre l'anthropophagie et le cannibalisme, qui sont apparus comme synonymes me semble-t-il dans cette dernière émission), ainsi que des commentaires (souvent) avertis de Carole Diamant ou Jean François Kervean parmi quelques autres. Et de l'affrontement musclé entre Mazarine Pingeot et Michel Onfray qui révélait des éléments bien intéressants.
Soit.
Très contente de voir apparaître "d@ns le texte", je suis déjà une fidèle et reconnaissante spectatrice/@sinaute.
Une émission qui ne s'adresse pas à ceux qui ne connaissent pas bien la littérature. Des auteurs inaccessibles, des débats qui n'invitent qu'un public averti et cultivé....
Toujours ce problème qui réside cependant dans beaucoup de domaines artistiques: on reste en groupe, on ne se parle qu'à nous même et l'on rend bien difficile l'ouverture de nos portes, car nous avons une telle culture que nous ne nous rendons même plus compte de l'inaccessibilité du langage qui nous permet de communiquer. (Régis Debray en parlait lui même, se référant à sa propre écriture)
Je sais bien que le but même du site d'@si est de pouvoir sensibiliser le plus grand nombre en passant parfois par des phases de pédagogie. Et sur ce point, même les sujets les plus complexes peuvent être abordés, ainsi rendus accessibles à tous.
Pour moi, "Dans le texte" oublie ce principe.
L'émission diffusée via internet jouit du coup d'une liberté qui n'est permise que sur un tel support, on est alors bien loin des Ruquier et des Field, certes, mais du coup, on finit par aller trop loin, et l'on tombe dans l'intellectualisme, l'élitisme, peut être même le snobisme.
En prenant quelques centimètres de recul, on peut aisément rapprocher l'émission avec Chloé Delaume d'une parodie des inconnus (surtout, et pardonnez moi, avec le style: coupe au carré/grosses lunettes/monochrome noir de Delaume qui colle parfaitement au cliché de l'auteur bobo parisienne torturée, froide et austère...)
Je suis graphiste, je suis donc très sensible à la communication.
Je ne peux que vous dire mon admiration pour cette belle émission, à toute l'équipe, merci. Ce projet Dans le texte crée une qualité d'espace psychique, laisse le temps à la réflexion ; il prend le texte au sérieux, à tous les niveaux de lecture : celui de l'identification à une histoire singulière, celui de l'expérimentation textuelle, celui de sa dimension politique.

Ayant lu le roman, il y a quelques semaines, je voudrais ajouter une dimension de sidération à la lecture, j'ai eu à certain passage le souffle coupé, je ressentais physiquement l'oppression de la folie, c'est la force du livre que de savoir transmettre à ce point des sensations physiologiques, et l'art de cette écrivaine de savoir faire de la littérature y compris à partir de ses trous psychiques.


Un étonnement enfin, le déni de l'aspect gothique du roman, pour moi, Chloé Delaume est une héritière de la punk génération, no future, et look qui va avec. Qu'elle dise que ce roman ne s'inscrit pas dans l'univers gothique, alors même que la dimension Buffy et Angel de Théophile éclate au visage, ne me semble pas juste. J'aurais bien eu envie de comprendre un peu plus pourquoi elle récusait ce mot. Est-ce justement au titre du refus d'être "représentative d'une génération", chose qu'elle reproche à Bégaudeau ? Ou parce que chez elle, le phénomène punk a une résonnance identitaire, liée à son drame, et non générationnelle ?

http://anthropia.blogg.org
Ce qui est intéressant chez Delaume c'est qu'elle est devenue une caricature d'elle-même et ça c'est assez drôle. Sa meilleure idée c'est de se décréter personnage de fiction (en cela elle est très forte puisque plus ça va et plus je suis très très dubitative sur la fameuse histoire dramatique de son enfance, ce n'est pas de la médisance juste de la perplexité en tentant de mettre des faits bout à bout) et ce qui est fun, c'est tout ce qu'elle fait AUTOUR du texte. Quand j'ai lu Certainement pas, je me suis dit ah c'est rigolo ce roman construit comme un Cluedo, les délires avec les fiches à remplir blabla, c'est vrai que c'est ludique mais si on ne sait pas qui sont les personnes qu'elle a transformé en personnages dans le texte (j'en ai identifié deux), on se fait un peu chier. Mais je pense que je suis tout simplement imperméable à la littérature expérimentale (j'ai écarquillé les yeux devant du Mark Z. Danielewski par exemple)...

"J'ai bien aimé aussi l'humilité de Chloé, se critiquant elle-même, avec beaucoup de lucidité sur elle-même et son travail, désirant toujours faire mieux."

Heu ça j'ai envie de dire que n'importe quel artiste doit toujours désirer faire mieux. Qqn qui pense qu'il ne pourra jamais faire mieux est fini.
Je n'ai pas l'habitude de lire de la vraie littérature. Je ne pensais pas (naïvement certainement) qu'il y avait autant de contraintes pour écrire un bon livre. J'avais lu le livre avant l'émission, j'avoue que j'ai eu du mal à entrer "dans le texte", puis ensuite le livre m'a passionnée, par son dialogue imaginaire avec Théophile, les alexandrins en prose, (j'ai appris dans l'émission que cétait des "vers blancs"), et tout l'humour que j'y ai vu. J'ai aimé aussi le rythme du livre, on y entre comme dans un morceau de musique, c'est un peu difficile au début et après on est porté par la musique de l'écriture. Je lirai "le cri du sablier". J'avais bien senti qu'il me manquait des éléments pour la compréhension de "ma maison sous la terre"

J'ai bien aimé la réflexion de Ferney disant qu'on ne sait pas complètement si cette histoire est fictionnelle ou si c'est celle de l'auteure, en fait on balance tout le temps en se demandant si tout cela est vrai, tout en sachant que c'est vrai. C'est bien là la réussite.

J'ai bien aimé aussi l'humilité de Chloé, se critiquant elle-même, avec beaucoup de lucidité sur elle-même et son travail, désirant toujours faire mieux. Elle vise la perfection, et je dirai que peut-être ses obsessions elle les met au service de l'écriture. Une façon de transcender ses souffrances pour en faire de la belle ouvrage.

J'ai trouvé le plateau très équilibré, l'ambiance amicale, détendue. Ravie je suis.

Cette émission c'est vraiment autre chose que les émissions de télé. J'avais vu Chloé sur la cinq pour présenter son livre, trop rapidement, ça m'avait déjà donné envie de lire le livre. Mais l'émission de la 5 ne m'avait rien appris sur l'écriture.

Bravo et merci aux quatre intervenants.
"J'ai également apprécié la capacité qu'a Chloé de ne pas englober les écrivains dans ses propres impératifs. Certes, Chloé a besoin du réel de son histoire, pour elle, mais elle ne juge pas les autres romanciers en partant de ce critère, elle ne les condamne pas au réel, elle leur laisse l'imaginaire, s'ils savent s'en emparer. Une pétition de principe fort honorable. Je suis comme je suis, soyez comme vous pouvez. "

Mouahahaha alors qu'elle affirmait sur le plateau de Busnel "se divertir avec la littérature, c'est grave politiquement... 80% de production littéraire française est nulle" et j'en passe. Enfin bref.

Sinon je regrette encore plus l'absence de Naulleau sur cette émission, vraiment...
Message 1/5max du 07/04/09.

L'émission semble se conclure sur le constat, plus ou moins explicite, que rien ne vaut finalement l'identité que l'on se crée et donc recrée par dessus celle qu'on a "bêtement" hérité.

L'apologie du "je" qu'on se rapproprie, non pas pour faire plus vrai, non pas pour être au plus près du réel, mais pour ne pas laisser ce privilège, être une multitude de sujet de fiction, aux seuls regards que portent sur nous les autres.

Le "jeu/je" de l'auteur/créateur/expérimentateur consiste à ensevelir, enterrer ce "je/jeu" qui ne nous appartient pas, celui qu'autrui construit constamment autour de nous, un impératif d'autant plus prégnant que nous nous montrons/dévoilons au reste du monde.

Nous retrouvons ici en filigrane un questionnement amorcé avec l'émission sur Debray : Vaut-il mieux hériter une fraternité, une identité que de les décréter ?

Chloé a sa manière y a répondu, me semble-t-il.

yG
Ah comme çà fait du bien une émission qui "outille" notre désir de lire ! Mille mercis à toute l'équipe.

Parler à plusieurs, en présence de l'auteur, a priori d'un seul ouvrage, sans donner la sensation au spectateur qu'il a au final déjà lu le livre, vraiment très fort.

(Je pressens que la cadence de mise en ligne va vite devenir insuffisante aux potentiels camés dont je fais déjà partie... )
Bonne émission, juste un regret: l'absence de Naulleau.
Son remplaçant a fait bonne figure, mais comme je suis totalement paranoiaque, je ne peux m'empêcher de croire qu'on a interdit Naulleau de plateau pour cette émission.
J'ai en effet comme le pressentiment que l'écriture de Delaume n'est pas exactement du goût de notre chroniqueur vacant.
De là à dire que vous l'avez censuré...
Ou l'art de lancer des rumeurs sur le forum.
En tous cas, l'émission, bien qu'intéressante, manquait cruellement de contradictions, d'oppositions. Ce n'est pas que je veuille de la polémique pour de la polémique, mais il me semble qu'un écrivain comme Chloé Delaume est tout sauf consensuelle. Dès lors je trouve un peu regrettable que l'engagement qu'elle met avec tant de force dans sa vision du réel, de la littérature, et les moyens, la forme qu'elle emploie pour les diffuser, n'aient pas été plus contrebalancés, plus contestés( vous n'imaginez pas le nombre de personnes de mon entourage qui détestent Chloé Delaume: au moins 3, c'est vous dire!)

Bref, tout ça peut paraitre légèrement sévère si l'on considère que cette émission reste pour moi la plus réussie, la plus intéressante que vous ayez produite.

Merci quand même, donc.

PS: Ferney a l'air de plus en plus enthousiaste,tout jovial il est,rien que pour ça, ça fait plaisir à voir, on se met à être content avec lui, c'est sympa ( c'est con un "abonné" quand même)
Ah ! Chloé !

Ce n’est pas rien cette petite pour les grognards d’Arrêt sur Images version télévision (sévices publics ?)

Notre Forumancière, notre interlocutrice privilégiée, notre porte-parole… Nous étions tous un peu amoureux d’elle, pourquoi le cacher (nous avions des excuses)

Et puis la revoilà soudain, en star, avec ses immenses lunettes, sa voix inimitable, ses blessures inguérissables, son exigence littéraire absolue, ses alexandrins sublimes, ses rimes internes, ses allitérations exquises…

Nous pourrions parler de Boris Vian,

Ou de Lacan : “Le réel c’est quand on se cogne”

De Racine et de Bérénice,

De changement de nom pour échapper à une histoire trop lourde,

Mais nous préférons parler de Chloé telle qu’elle est aujourd’hui…

Fille de Boris Vian, peut-être ?

AVEC CE BON MILOU

RÊVEUSE

AVEC PG (C'est Ulysse qui va être content !)

AU BORD DE L'ENTARTAGE (Gloup ! Gloup !)

P.S. : Je vous attends toujours à Sévres Babylone chère Chloé, je rentre tout juste d'Indochine (pour la septième fois) il y a quelques jours et il me semble que nous aurions plein de chose à partager...


***
Excellente émission! Je ne connais pas les textes de Chloé Delaume, mais j'essaierai de combler cette lacune... quand j'aurai lu les vingt livres qui s'accumulent sur ma table de chevet... Oui, ça fait beaucoup, mais en ce moment je lis peu, et j'ai pris un retard considérable. Pour la peine je m'auto-flagelle en direct sur le forum... aïe ouille.

Quoique je n'aie pas encore approché l'œuvre de Chloé Delaume, et bien je sois fort intéressé par sa démarche d'écrivain(e?), je me permets d'intervenir pour signaler que la chanson Scandale dans la famille, de Sacha Distel [ici] est une traduction de la chanson Shame and Scandal qui, si j'en crois Wikipedia, fait partie de la bande originale de Vaudou du cultissime Jacques Tourneur (bande annonce). Or le titre original de Vaudou (vu il y a trop longtemps, mais j'en garde un bon souvenir) est... I Walked with a Zombie. On rejoint donc la thématique putrescente des premières pages du livre Dans ma maison sous terre... Et il y eut de vachement nombreuses versions françaises diverses et variées de Shame and Scandal, alias Scandale dans la famille (même Dalida! même Madness!)
Bravo pour votre emission fascinante

j'avoue que j'ai eu un peu peur au depart, n'étant pas sur d'avoir la capacité de comprehension necessaire, et comme dirait Eric Naulleau, il faut qu'un texte nous resiste un peu; la barre était placée très en hauteur et pourtant gagné pas une curiosité grandissante, je me suis installé dans l'émission avec un plaisir reel

je redecouvre une facette de Chloé que je ne connaissais, que pour sa participation à ASI j'aimais la demarche frontale qui était la sienne en tant que "porte parole" des telespectateurs. douceur du ton pour rapporter parfois des propos mettant DS un peu sur la sellette. Chloé avait cette capacité qu'on retrouve vraisemblablement dans son livre, a nous forcer à regarder ce qu'on ne voudrait pas voir, ou ce qui relève du tabou. Il y a quelque chose de destabilisant dans le personnage et de très sophistiqué. Comme si cette sophistication était d'une certaine maniere , un moyen de se liberer ou de transcender une realité impossible à supporter dans sa crudité, la fonction thérapeutique de l'ecriture comme l'art peut l'etre dans les HP,

j'ai apprécié qu'elle nous donne elle même lecture des premieres pages, est ce la musicalité de son ecriture qui sublimait la crudité de la description ?
le ton de sa voix ?, ecouter le texte lu par l'auteur est un moment d'une très grand intensité

Vraiment un personnage etonnant qui s'est recrée une identité pour survivre et qui de ce fait, redessine une autre realité ou fiction, j'avoue que je ne sais plus ce qui pour elle releve de l'une, de l'autre, à l'image de son existence dans laquelle la barriere entre les deux changeait au grè des revelations

vous m'avez fait decouvrir un auteur et je vous en remercie
un très bon moment, je suis heureux vala ! :-)
C'est une drôle de fille Chloé Delaume, elle parle un peu du nez, pincé par des lunettes gigantesques.

Sa sublimation du tragique est impressionnante et il y a beaucoup d'intelligence dans ses analyses esthétiques;
par ailleurs les chroniqueurs sont super bons, alors pourquoi une émission si courte ?!!

Car justement, on aimerait aller plus loin dans la discussion esthétique sur la place de l'auteur dans l'œuvre. Vous avez furtivement évoqué Flaubert qui plaçait au centre de son esthétique l'absence de l'auteur (1) mais aussi le vague (2) alors que Chloé Delaume semble critiquer le choix : "...[d'] un personnage tellement impersonnel que chacun s'y miroite sans efforts excessifs...", c'est à dire d'un personnage vague, disponible pour l'interprétation. Par ailleurs chez Chloé Delaume l'histoire personnelle est à l'évidence le centre de son œuvre pour le moment. On semble s'opposer à l'esthétique Flaubertienne.

Vous évoquez aussi Racine.
Non seulement Racine est absent de ses œuvres mais Barthes lui trouve même une transparence, un vide : "C'est donc, en définitive, sa transparence même qui fait de Racine un véritable lieu commun de notre littérature,....,une place vide, mais éternellement offerte à la signification." R. Barthes, sur Racine, page 11.

Une tendance au miroitement impersonnel n'existerait-elle pas chez Flaubert et Racine ?

Je sais bien que ce n'est pas ce miroitement impersonnel flaubertien que critique Chloé Delaume, elle pense à la littérature facile, celle qui s'épuise dans le lieu commun et la banalité des rentrées littéraires mais bon...

Tout ça aurait mérité une émission plus longue.

Le plaisir fut bref mais réel, alors merci pour les bleus...

(1) Partout dans sa correspondance, par exemple dans une lettre à Louise Collet : "...L'auteur, dans son oeuvre, doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout, et visible nulle part."
(2) a propos de son éditeur qui souhaitait illustrer Salammbô : "...Ce n'était guère la peine d'employer tant d'art à
laisser tout dans le vague pour qu'un pignouf vienne démolir mon rêve par sa précision inepte.."
D'abord j'ai cru qu'on retombait dans l'écueil de la première émission: mauvais partage du temps de parole. Puis Ferney se lance et l'émission démarre. Non pas que Judith soit moins intéressante mais, à mon sens l'émission démarre lorsque tous les participants ont pris la parole.

Puis la suite m'a paru un peu suivre une démarche chaloupée. Bon la ligne de Chloé c'est d'la bonne ou non? Se trace ensuite et petit à petit les formes de la littérature de miss Delhomme. Et ma foi ça devient alléchant. Miss Delhomme, même si elle s'en moque et qu'elle a bien raison, vendra certainement plus de 5000 exemplaires. A garder donc, ce genre d'invitation d'auteurs ombragés et en tirant profit pour produire de la singularité.


PS: Il faudrait certainement réfléchir aux modalités de remplacement des critiques. Ce petit nouveau était sympathique mais ne pouvait jouer kle rôle de Naulleau sur une émission. Je n'aurais pas aimé être à sa place.
Les lunettes ne rentrent pas dans mon écran, j'ai pourtant un 30''. C'est normal ?
Voila! je suivais l'émisssion et le forum en même temps. C'est fini. Pas d'analyse. C'était un excellent moment.
Bonsoir
D'abord, sans vraiment en avoir l'air, tellement chacun s'est exprimé (une fois encore) avec simplicité et sincérité, cette émission constitue une belle leçon de littérature. Que les quatre contributeurs en soient remerciés et félicités.

Ayant lu "Le cri du Sablier", puis "Dans ma maison sous terre", je savais ne pas avoir fait le tour de l'oeuvre de Chloé mais ces deux livres se répondant, j'avais la quasi certitude de tenir un bout de cohérence. L'émission m'en a convaincu.
Chloé Delaume est un bel exemple de résilience. Mon itinéraire de lecteur est passé par "Le cri du Sablier", puis "Dans ma maison sous terre", il se poursuit avec "Autobiographie d'un épouvantail" de Cyrulnick.
Tiens , moi aussi!
J'ai connu Chloé Delaume sur @si version France 5, puis suivi de loin sur son blog et je n'ai jamais franchi le pas. Ce sera chose faite dès demain. Cette émission a éveillé ma curiosité. Merci.
Message 2/5max du 07/04/09.

Question @ Chloé Delaume (si elle passe par ici)

Puisque la dimension expérimentale est au cœur de votre démarche, que votre activité littéraire n'est pas votre principale (?) ressource financière, pourquoi en passer encore par l'écriture papier avec éditeur ?
Certes, je ne suis pas sans savoir que vous avez également une écriture bloggesque, mais justement qu'est-ce qui sépare alors celle-ci de votre écriture romanesque ?
En quoi l'expérience sans fin que vous menez doit-elle se faire sur cette "vieille" paillasse marchande de cellulose ?

yG

ps: Une piste d'expérience, une vidéo écran de l'acte d'écrire (retour en arrière, suppression, pause, etc.), réinjectant la chronologie, les ratures, les errements vous parait-elle envisageable/pertinente dans votre cadre expérimentale ?
Message 1/5max du 07/04/09.

J'ai particulièrement apprécié cette acceptation et revendication de sa perception d'écrivain comme laborantin*, qui expérimente, foire occasionnellement, mais l'assume, comme tout expérimentateur doit le faire, qui ne cherche pas à nier ses échecs ou imperfections, puisqu'elles font partie, comme les réussites, du processus créatif. Elle ne cherche pas tant à faire œuvre, pour la postérité, pour les rayons poussiéreux des bibliothèques, que d'être dans un work in progress qui la soutien, pour ne pas dire la maintien, en vie.

J'ai également apprécié la capacité qu'a Chloé de ne pas englober les écrivains dans ses propres impératifs. Certes, Chloé a besoin du réel de son histoire, pour elle, mais elle ne juge pas les autres romanciers en partant de ce critère, elle ne les condamne pas au réel, elle leur laisse l'imaginaire, s'ils savent s'en emparer. Une pétition de principe fort honorable. Je suis comme je suis, soyez comme vous pouvez.

yG

*Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en a pas qui peuvent ou veulent faire "œuvre". Encore une fois, elle parle d'elle, de son rapport à son travail, et laisse la liberté à d'autres de se percevoir différemment. Chapeau, c'est si rare.)
Deux premières impressions: d'abord une conversation qui se réfugie un peu dans la technicité comme pour échapper à l'embarras devant ce qu'il y a de plus brutal dans le texte: p-ê pas tant le réalisme des descriptions d'ailleurs, que la haine qui s'exprime par moments, quand-bien même maquillée en alexandrins.
Et puis, malgré ça, et toutes les rationnalisations, cette expression lachée et répétée: pour dire "exister", C.Delaume dit "faire mon trou". C'est un moment que j'ai trouvé terrible.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

L'impudique morbidité de l'extrait traitant de décomposition me semble édulcoré comparé à la fin de « Louve basse », où Denis Roche reprend un authentique rapport de légiste décrivant un cadavre exhumé, présenté comme le sien. En matière de macabre la réalité dépasse la fiction.

Le lien avec l'Oulipo est patent car c'est Roubeau qui dégotta ce rapport, que Pérec emploiera aussi. Cf. l'intéressant topo publié en http://www.cynthia3000.info/blog
Bonjour,
je n'ai pas encore pu voir l'emission mais pourquoi donc la vidéo est si petite ?
Ce n'est pas possible d'avoir la même taille que pour les émissions d'@si ?

C'est pénible.
Le plein écran n'est pas une solution pour moi.

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