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"Être Charlie" : une injonction médiatique, sans réelle définition

Pour les 10 ans des attentats qui ont décimé la rédaction de "Charlie Hebdo", un grande nombre de médias se sont mis en quête de "l’esprit Charlie", sans forcément chercher à le définir. Une quête à laquelle s'est ajouté une injonction à "être Charlie". Malheur aux réfractaires qui d'une façon ou d'une autre ne remplissent pas le contrat.

Commentaires préférés des abonnés

Ce qui est intéressant, c'est que Zineb El Razoui qui était mise en avant comme figure du charlisme est tout d'un coup devenue infréquentable depuis qu'elle a pris des positions pro-palestiniennes.


C'est assez représentatif du confusionnisme ambiant.&(...)

L' "esprit Charlie" a vécu une journée, celle de l'attentat et des rassemblements spontanés un peu partout en France, manifestant la sidération et l'horreur de milliers d'anonymes comme moi.

Il a suffit de quelques jours pour que la récupération polit(...)

Quand les infâmes Fourest,  Valls , Malka, et tous les toutologues des médias réacs nous somment d'être " Charlie " , je me réjouis un peu plus de ne pas l'être et de ne l'avoir jamais été. 

Derniers commentaires

on pense ce qu'on veut de Fourest mais je me demande en quoi cela est faux, à propos de Mélenchon :


"il est allé cherché tous les gamins anti-Charlie de la terre pour les mettre à l’Assemblée nationale et il est en train de convaincre une jeunesse que critiquer l'islamisme c'est être raciste envers les musulmans"


la deuxième partie de sa phrase est très vraie et est au coeur de la stratégie actuelle de LFI, qui reprend les thèses indigénistes (et dont Elodie Safaris a défendu une des intervenantes dans un autre article).

pour ces gens-là, laicité = islamophobie = racisme. 

donc ben mesdames et messieurs les LFIstes, faudrait un peu assumer.

Ben en fait, avant le drame, il y avait extrèmement peu de Charlies. En fait, la plupart des gens ne l'avaient jamais lu.


Ben en 1993, quand je l'achetais, c'etait pour des caricatures souvent drôles, le Cavanna, Bernard Marris et Siné. Val était déjà un faussaire insupportable : quand on est au lycée, on devait lire les bouquins qu'il citait et je me demandais comment ce type faisait pour toujours tout comprendre à l'envers. Bon passé la purge de la première page toujours sans exception médiocre voire TRES médiocre, c'etait plutôt rigolo, les articles étaient souvent bancals, comme un fanzine de militants... puis Val nous a imposé Fourest et Venner, ses gamines spirituelles : 0 humour, ultra chiantes.


Maintenant être Charlie c'est être du bon côté, pour les autres l'excommunication : c'est un confort totalitaire. Ceux qui ont tué Charlie sont ses soi-disant défenseurs. Ils ont transformé le côté foutraque et vivant en une momie de la pensée. En 1998 Charlie est mort, j'ai mal à mon Cavanna. Ce "TRUC" est complètement illisible, ca n'a ni queue ni tête: deux anars avec des prêcheurs intégristes(Val n'a jamais compris la différence entre la morale et l'ethique) et quelques barbouillages rigolos de Luz. On ne rit plus, on sourit parfois, on lutte souvent: Val impose des sujets toujours plus cons: les langues régionales, le Kosovo, Anémone, et sa rédaction court derriere. Cyran se barre, Bernard Marris se contredit d'article en article : Val fait pourrir le journal de l'intérieur.


Malka et Val ont intimidé Denis Robert pour qu'il lâche l'affaire Clearstream. C'etait ca le torchon de la liberté: soutenir les lessiveuses d'argent sale en Europe, attaquer le journalisme d'investigation. Val pérorait sur les plateaux ancêtres de Bfm, soutenait Bayrou, Sarko, Bhl, excommuniait "les cons". Etre Charlie : non. Etre Cavanna, Luz oui. Mais parce que contrairement à l'essentiel des Charlies, je l'ai lu.




Très bon texte qui sort du cadre habituel de vos chroniques (twitter, nouvellement X) mais en garde la structure et le ton. Décidément, j'aime beaucoup votre production qui porte toujours haut la critique média et les mécanisme de l'indignation feinte. Au plaisir de vous lire plus :)


 La liberté d'expression n'implique pourtant pas de partager les idées de ceux dont on défend la liberté.


Tout est dit ici. Oui charlie hebdo est un mauvais journal fleurtant allégrement avec le racisme, mais ils ont le droit de publier ce qu'ils publient et les attentats c'est pas bien. J'ai dit "Oui mais", et alors? La nuance semble donner des boutons à tous ces réac bien à droite. Voyant qu'ils n'arrivent pas à nous convaincre, ils nous excommunient. tant mieux, au moins les lignes sont claires. Qui est encore Charlie est un salaud de droite.

A en juger par quelques réactions après l'interview de Miss France, on ne peut plus ne plus rien dire :)

Les mots "polémiques" et "cabales" sont utilisés dans ce paragraphe, le second me parait bien plus adapté que le premier.


Charlie Hebdo récupéré par l'Hiver Républicain, c'est tout de même gonflé.

C'est enfoncer une porte ouverte que dire ça (peut-être pas tant que ça), mais ne pas aimer ce qu'était Charlie Hebdo ne veut pas dire cautionner un attentat.

Pourquoi ne pourrait-on pas répondre, quand on vous sommes d'être Charlie : "et vous, êtes-vous palestinien ?"

On peut dire que l'hommage est réussi. Car quoi de mieux que de nous rejouer le grand tournant vers l'islamophobie généralisée ? Pour tous nos prêtres-laïcards, c'était le bon vieux temps ! Ah la nostalgie... l'émotion de la première fois...

Bellanger à raison. 

Des salauds ont manipulé les journalistes de Charlie en dénaturant la ligne éditoriale de l’hebdomadaire pour en faire un instrument de propagande idéologique au service du mépris et de la domination d’une prétention occidentale, civilisationnelle.

Ce sont ces salauds qui sont responsables de la mort des journalistes et ce sont ces mêmes salauds qui instrumentalisent leur assassinat pour continuer à imposer leur prétention intellectuelle au mépris du pluralisme.

Ce sont des sectaires qui ne valent pas mieux que les intégristes qu’ils prétendent combattre. Ils sont et se rejoignent dans le même extrémisme.

Ce faux débat de tartuffes de la laïcité sur les cadavres des journalistes de Charlie me dégoûte. 

Quelle indécence ! Après avoir provoqué autant de souffrances

RIP aux victimes des attentats, de tous les attentats, hommage à Riss et ses confrères traumatisés par l’attentat et ainsi instrumentalisés. 

Grande tristesse d’avoir perdu autant de talents qui nous manquent.

Je ne suis pas un slogan !

Réduire la pensée a une phrase et être obligé d'y adhérer c'est du domaine du totalitarisme.


Je me souviens de la couverture de la revue patience de Marc Edouard Nabe, où l'on voyait un photomontage d'Hilter assis et montrant une pancarte "je suis charlie".

A l'époque je trouvais cela osé, mais juste.

C'est encore plus vrai aujourd'hui.

Un peu hors sujet, mais pas totalement : vous avez remarqué comme moi que Guillaume Erner, sur France Culture fait se succéder à peu de distance dans le temps Alain Minc, mais surtout BHL et Richard Malka ? Les deux derniers ces jours-ci. ça fait une belle concentration tout de même.

Au delà de ce très bon article, je lis les commentaires et suis rassurée d’y trouver tant d’humanité, d’intelligence politique et de bon sens, dans une époque où je ne me reconnais plus du tout dans le politiquement correct et les positions de mes dirigeants occidentaux. Merci à ASI pour cet espace.

Fourest j’aimais au début pour son féminisme et ses mots sur la « génération offensée ». Mais depuis ses positions sur Gaza et son attitude dans la ligne même de ce qu’elle dénonce, je ne l’écoute plus. Tout comme je ne peux plus supporter ceux qui réduisent la résistance au génocide à de l’antisémitisme.  Remarque, ceux-là, je ne les écoutais pas au départ, mais je suis dégoûtée que leur voix porte plus haut que celle de la vérité. 


Après les attentats, j'ai tout de suite "été Charlie". Ça voulait dire pour moi tout simplement qu'on ne tue pas, qu'on agresse pas quelqu'un qui dessine ou émet des idées avec lesquelles ont est en désaccord, même si on se sent insulté.


Et puis, il y a eu la grande journée de manifs avec tous ces mecs de droite et ses dirigeants comme Netanyahou...

Moi qui habite dans le Calvados, j'ai vu, pour la première fois une manifestation à... Deauville !!! Impensable !

Là je me suis dit, il y a quelque chose qui cloche...


J'ai lu le bouquin de Todd et ça a confirmé ce que je pensais. C'est une certaine France qui a manifesté ce jour-là. Pas forcément des défenseurs de la caricature, pas forcément des anti-cléricaux, loin de là.


Aujourd'hui, Franc Tireur "est" Charlie, CNews "est" Charlie. J'en déduis qu'on n'a pas le même Charlie. 

Charlie, c'est comme les "valeurs de la République". M. Le Pen et Mélenchon n'ont pas les mêmes. 

Commençons par définir les choses avant de demander aux gens de se positionner.



Un entretien intéressant  sur France Q ce matin avec G Erner et son invité R Malka. En podcast.

Enjoy.

Je me souviens d'une époque, celle du PACS, où Fourest se posait en victime face à des personnes qui ne voulaient pas le voter. J'ai même le souvenir d'un débat face à l'ancien président du CRAN, Patrick Lozes, où elle lui reprochait de trop défendre la communauté noire car elle, femme homosexuelle, avait (soit-disant) moins de droits que lui homme noir. 

Maintenant qu'elle a plein d'avantages, la voici en guerre contre les autres.

Je pense que Schneiderman a trouvé le mot juste , il dit que ce style d’humour s’en prenait aux puissants , et que depuis val , il s’en prend aux dominés .Et c’est vrai pour ranouna , pour le loft et le reste On dirait qu’après des decenies à élever le niveau de la population , il devient urgent de rabattre leurs caquets . Whaou …Nom de dieu , je viens de mette le doigt sur un truc là non ? Difficile de contrôler une population éduquée …Putain de bordel de merde , ces fils de putes le font exprès …On dirait qu’à chaque fois , mac qui sait donne des consignes …Et puis depus hier je viens de comprendre pourquoi ils défendent israel comme ils le font , l »aipac donne des millions aux députés ,aux décideurs  américans , si ils le font aux états unis , imaginez comme il est facile de le faire en france . Vous imaginez le gros larcher et son fauteuil à 40 000 vous l’achetez avec un gigot ce porc .

Une réponse à qui ?

Ce que nous promettent les Fourest, Valls et autres Val, ce n'est pas un printemps républicain mais un hiver républicain, alliance du sabre et du goupillon.

Et l'humour dans tout ça....

Je n'ai jamais été fan de Charlie, ni de cet humour que je trouve très vulgaire....

Parfois les satiriques sont surtout satyriques

Mais, je suis moins radical que certains dans mon jugement et reste contre la peine de mort, même pour un mauvais jeu de mot

On peut rire de tout, seulement si la blague est drôle

Comme ces drôles qui nous somment de l'être, ils me font bien rire, voilà une bonne blague

Avec tous ces Emmanuel, si Dieu n'est pas avec nous, c'est qu'il est parti rire avec les autres

il nous resterait alors plus qu'à prier saint Charlie et la thérapie par le rire

J'arrive à saturation de tout. Ce n'est pas une excuse mais bon.


Le discours de Kennedy : 

"Il y a 2 000 ans, la plus grande marque de fierté était de dire civis romanus sum ( je suis citoyen romain ). Aujourd'hui, dans le monde libre, la plus grande marque de fierté est de dire Ich bin ein Berliner. […] Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont des citoyens de Berlin. Par conséquent, en tant qu'homme libre, je suis fier de prononcer ces mots : Ich bin ein Berliner! "


Tout le monde sait qu'en disant ein, il a pu y avoir confusion, avec une petite pâtisserie, spécialité de Berlin, ein berliner. C'est pas la question. Mais comment ça les hommes libres? Au moment de l'instauration du mur? Loin de moi l'envie de dénigrer Kennedy, mais c'était déjà une formule qui entourloupe. Un tour de magie de la séduction des mots. 


Bon, puisque la formule magique est la même, reprise, donc transposons. Pour Charlie c'est pareil, (non malheureusement pas de double sens de gourmandise), mais c'est pareil, il y a un mur. Et pareil qu' à l'époque le mur c'était moins de liberté des deux côtés et non pas qu'on était tous des berlinois libres, depuis 10 ans l'humour est zigouillé des deux côtés. 

Et quoi, tous les journalistes, et même les miss France, devraient proclamer "ich bin ein Charlie"? 

Alors que c'est du pur déni?

Que la liberté d'expression est au plus bas?

Oui elle est au plus bas, sinon pourquoi personne pour dire que dommage que JMLePen ne soit pas mort beaucoup plus jeune?

Quel serait l'individu qui , prenant baffes sur baffes (quel qu'en soit le caractère) , ne finirait pas par se rebiffer ? Sous le Charlie , un racisme déguisé ... ce qui ne m'a point empêché de rendre un hommage modeste à Cabu , originaire de ma ville.

L'esprit Hara Kiri /Charlie est né dans un contexte de déconstruction des normes de la société gaullienne sclérosée et encore dominée par la figure du prêtre et du patron. 


Ces gars étaient des woke.

Mais voila, comme souvent, les forces réactionnaires se servent des courants avant-gardistes et novateurs pour maintenir l'ordre établi qu'ils souhaitaient abattre.


Ce détournement est de même nature que celui qui fait que Simon le géoncidaire utilise Frantz Fanon pour justifier la colonisation de la Palestine.

Oui oui, c'est à ça qu'on les reconnait.


Un détournement de même nature que la récupération des symboles républicains par la droite et l'extrême droite. 


Symboles qu'ils avaient en horreur lorsqu'ils sont apparus.


Un détournement de même nature que le révisionnisme Zemmouro Muskien en vogue.  


Vous savez, cette petit musique qui prétent que les nazis étaient de socialistes, que le PC était collabo, que le gouvernement Pétain était composé d'ex socialistes et qu'il a essayé de sauver les Juifs français.

Je commence être assez vieux pour voir comment la classe dominante réécrit l'histoire que j'ai vécu en récupérant ses anciens ennemis pour mieux détourner les gens des idées qu'ils incarnaient.

Ce qui est rassurant c'est de voir qu'à chaque époque, le passé donne tellement tort aux dominants qu'il sont obligés de ravaler la façade.

Ce qui est désespérant, c'est de voir qu'en dehors de quelques aménagements cosmétique, les fondations de notre maison inégalitaire restent les mêmes.








Ce qui est intéressant, c'est que Zineb El Razoui qui était mise en avant comme figure du charlisme est tout d'un coup devenue infréquentable depuis qu'elle a pris des positions pro-palestiniennes.


C'est assez représentatif du confusionnisme ambiant. 


Si le fait d'"être Charlie" ou pas dépend de tes prises de positions sur le Proche-Orient, c'est que ça n'a pas grand chose à voir avec la "liberté d'expression" et encore moins avec le droit à la caricature.


Qui est pour les attentas islamistes ? Personne , mais pas besoin d’etre charlie pour ça . Et plus ils insistent  , plus les charlies deviennent des charlots . Après ça les dérangent pas trop d’etre des charlots , il est là le problème , j’ai encore entendu hier que bhl etait philosophe ……Si on me demandais , je dirais que c'est un charlot mais j’chuis pas une zélite ...

C'est quand meme curieux que personne ne comprenne de quoi Schneiderman et autres vieux (moi compris) parlent. La premiere version qui a cessé de paraitre 1981 ... La nouvelle version parue en 1992 a "acheté" le nom, et certains des dessinateurs de l'original comme Cabu en ont fait partie. L'humour des année 70 etait evidemment assez different de celui du 21e siècle. Il semblerait completement normal de reprouver le meurtre de 12 personnes, mais desapprouver la publication de dessins insultants pour les arabes et les musulmans a grand renfort de publicité. Du moins il me semble que c'est exactement ce que veut dire liberté d'expression-

Finalement on ne peut que constater qu la liberté d'expression n'est acceptable que si elle revient a etre d'accord avec une certaine ligne de pensée. Que penser de l'epoque ou les ecoles denoncait des gamins musulmans qui ne voulaient pas jurer etre Charlie (apres tout Sarko etait president et les gamins des ecoles n'en ont pas forcement un bon souvenir meme si Macron a laissé faire pire depuis). 

Quand a mettre LFI et Melenchon a toutes les sauces pour nous degouter de nous interesser a ce qu'ils proposent et de voter pour leurs candidats, c'est une ficelle assez grosse qui risque de se retourner contre ses auteurs, mais apres tout etre complice d'un genocide est peut-etre plus acceptable de nos jours que ne pas etre Charlie?


Merci pour cette chronique

Mais "avoir tort" avec un d, je sais pas si c'est Charlie, mais c'est pas très ASI :-P

Je sais pas vous, mais moi j’en ai vraiment marre de toutes ces injonctions en vogue sur les plateaux de télé : Est ce que vous condamnez ? Est ce que vous êtes Charlie ? Est ce que ce n’est pas de l'antisémitisme ?…enfin bref, jamais de nuance, toujours être classé dans un tiroir, toujours créer des polémiques… le rien du vide du néant… on vit vraiment une époque formidable de m…. !

Etre Charlie c'est :


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charlie_riss_aylan

Dans la grande petite histoire des manipulations politiques, idéologiques, émotionnelles, religieuses, un chapitre est mérité par le "pour nous ou contre nous" que Bush avait déjà mobilisé contre l'Irak (et ses armes de destruction massive), et Hitler avant lui.


Et qui, outre l'injonction mobilisatrice héroïsante et l'effrayante menace d'exclusion vers la catégorie des cibles légitimes, joue beaucoup sur le besoin, universel mais exacerbé par l'ère des réseaux sociaux, d'avoir tout expliqué, tout ostensiblement compris, tout ressenti en l'espace d'un équivalent-tweet. 


Comme toujours, cette exploitable bénédiction et malédiction des processus cognitifs accélérés : cette aptitude humaine à simplifier le traitement des informations de façon à décider très vite s'il faut déguerpir devant les feux de forêt et les tigres à dents de sabre. Plus c'est économique sur le plan "coût en effort cognitif versus bénéfice en sentiment de compréhension", plus facilement on s'y engouffre. Même quand personne ne profite de nos polarisations. Mais d'autant plus quand beaucoup ont tout intérêt à nous y encourager... 



Oui, vous décrivez la mécanique de la peur, et aussi un certain panurgisme,

qui sont des caractéristiques de notre espèce utiles pour la survie.


Mais le problème, c’est quand, même après le choc, tu ne te poses pas de questions non plus. Le tigre à dents de sabre me chassait-il vraiment ou fuyait-il lui aussi le feu de forêt ? N’est-ce pas moi qui ait fait peur au tigre ? Et puis, avait-il vraiment des dents ce tigre ?


De même, qu’on soit devenu « plutôt » islamophobe après le 11 septembre, et après Charlie, ce serait presque « normal » (désolé pour ces guillemets simplificateurs).

Mais le demeurer sans trop de nuances en 2024, après pas mal de réflexions (écrivains, journalistes, politologues, sociologues, et portes paroles de la dite religion, etc), alors que les Palestiniens se font massacrer, les Libanais bombarder, et que la première menace en Europe est une guerre menée par un mec qui est tout sauf islamiste…

On est plus dans le réflexe pavlovien mais dans la connerie (au mieux), ou dans l’idéologie haineuse et conservatrice, au pire.


Le bon Charlie : il critique. Tandis que le mauvais Charlie : il critique… mais c’est le mauvais Charlie quoi. 

Caroline s'est souvent Fourest dans des mensonges assez répugnants.


Elle m'empêcherait  " d''être Charlie "  si cela voulait, encore, dire quelque chose d'honorable.

En soutien à la pôvre Miss France, va falloir défendre la liberté de non-expression.

Quand les infâmes Fourest,  Valls , Malka, et tous les toutologues des médias réacs nous somment d'être " Charlie " , je me réjouis un peu plus de ne pas l'être et de ne l'avoir jamais été. 

C'est exactement ça : si je te critique, je fais un usage Républicain de ma précieuse liberté d'expression. Si tu me réponds, tu me mets une cible dans le dos. C'est pratique quand même ! 


En plus je comprends toujours pas à quoi c'est censé faire référence, ils pensant que les assassins décident de leur prochaine cible en regardant à qui Mélenchon répond sur Twitter ?

L' "esprit Charlie" a vécu une journée, celle de l'attentat et des rassemblements spontanés un peu partout en France, manifestant la sidération et l'horreur de milliers d'anonymes comme moi.

Il a suffit de quelques jours pour que la récupération politique la plus abjecte noie notre réaction dans une "bien pensance" aux relents douteux, comme en témoigne ce défilé du 11 janvier 2015, où Ali Bongo, Sergueï Lavrov, Viktor Orban et d'autres ont fait mine de défendre la liberté d'expression.

Entendre des gens comme Carline Fourest proclamer et vouloir imposer leur "je suis Charlie" m’écœure et vide cette cette expression de son sens originel. Tout cela me rappelle la novlangue de 1984, "la guerre, c'est la paix",  "l'amour, c'est la haine", ce retournement des mots digne de notre époque où coexistent des "vérités alternatives".

Merci à ASI de continuer à offrir un havre à l'esprit critique et à nous aider à penser.

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