Grégoire Chamayou et la théorie du drone, d@ns le texte.
C’est une espèce de guerre fantôme, qui se déploie au dessus de nos têtes et loin de nos consciences: des drones circulent, là haut, espionnent et frappent, sans faire de bruit dans nos radios ni d’images dans nos télés. On les voit bien pointer leur drôle de nez sans yeux dans les colonnes de nos journaux – La France en achète deux, la France va en acheter 12 - ah, fort bien, et quoi? Rien. Pas de débat, pas de pensée, pas de «théorie» du drone, comme si la chose allait de soi, comme si, plutôt, nous étions bien trop désarmés intellectuellement pour concevoir la révolution que cette nouvelle arme a introduite à notre insu depuis dix ans dans l’art de la guerre.
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Derniers commentaires
J'ai eu l'occasion d'écouter Grégoire Chamayou en philosophie des sciences alors que je passais dans une année de philo à Nanterre. Je suis ravie de découvrir qu'il avait déjà la même rigueur et la même aisance à se faire comprendre que dans son travail personnel d'aujourd'hui, que je découvre ici, et que je trouve essentiel.
Parce que l'art de la guerre, en effet, mène la philosophie. Ma phrase est bancale et imprécise. Je vois cependant que Sun tzu a été cité une fois. Penser la guerre, qui est totale et globalisée, et la penser dans ses détails, me semble permettre de penser bien mieux les enjeux humains que le commentaire lancinant des remuements économico-industriels du temps, qu'on met d'habitude en premiere place. D'ailleurs tous deux le disent à la fin.
Durant l'écoute, je me suis prise à penser moi aussi (et oui)... puis le vertige m'a prise.
- Une population terrorisée et traumatisée, soumise à une menace permanente pouvant la toucher en tout lieu, tout moment, et concernant l'entièreté de la population (enfants compris), cela ne vous rappelle rien ?
La froideur, la distance, l'utilitarisme, le terrifiant souci "humaniste" des théoriciens du drones m'ont immédiatement renvoyée à ma relecture récente d'Anna Arendt et de cette efficacité glaciale des nazis, où la préoccupation restait de tuer le plus grand nombre efficacement mais dans la moindre douleur aussi. Eichmann se défend sur ce point ardemment et son discours n'est pas individuel mais fut celui de son "administration", d'où l'usage des chambres à gaz dont on sait qu'elles furent d'une grande économie de moyens (économie de temps et de cartouches pour assassiner les gens) et, autre gain plus "symbolique" mais important pour les "bonnes âmes nazies", les victimes étant plus "dociles"qu'on les eut dites presque "d'accord" pour aller prendre leur douche. D'où le fallacieux argument avancé par les bourreaux, d'une "meilleure prise en charge" (ah le beau vocabulaire) de leur douleur.
Le nom de Guernica a été lancé dans un post ci-dessus. Combien de Guernica déjà en ce début de 21ème siècle ?
- La réalité d'un mur nécessaire, entre la "zone sécurisée" de la manipulation du drone, de la sauvegarde de "nos" vies humaines, et la zone de "réception" du tir, trouve une concrétisation violente dans l'érection de constructions en dur. Des murs, au Mexique, en Palestine.. où ailleurs ? À quand le mur de l'Europe contre "l'invasion" des populations du sud ?
Je me désespère de la pente de la dissolution fasciste (gros mot, je sais) dans laquelle sombre une partie des administrations occidentales, des élites "mal-pensantes" et de la population "des honnêtes gens qui en ont marre" (des barbus en babouches, des femmes en burqa, des roms pas polis, des banlieusards pas assez blancs - et pas polis eux non plus-, des voleurs de bijoutiers et autres parasites de la sécu... j'en passe et des bien pires).
Merci à Mr Chamayou d'ouvrir un coin de lumière à l'évocation des luttes politiques au Pakistan et aux USA.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Merci à Judith, merci à ASI.
Quel plaisir de voir qu'il reste de vrais penseurs ...
Il faut réinviter cet auteur pour parler de tous ses livres précédents ! (les corps vils ...)
documents plus consensuels :
reportage "Avenue de l'Europe" http://www.france3.fr/emissions/avenue-de-l-europe/videos/manuel_avenuedeleurope_20130209_65_09022013185312_F3 à la minute 06'55"
communiqué de presse - création de la Fédération professionnelle du Drone civil http://k5o.r.mailjet.com/2it8.html?a=3UQokF&b=385e5413
http://www.liberation.fr/monde/2013/07/03/des-frappes-de-drones-tuent-17-islamistes-au-pakistan_915562
http://www.ted.com/talks/lang/fr/daniel_suarez_the_kill_decision_shouldn_t_belong_to_a_robot.html
Alexis
Des essais sont en cours aux Etats-Unis pour la livraison de pizza d'un groupe agro-alimentaire sur autorisation du gouvernement. En creusant la question on trouverait bien d'autres exemples en cours dèsormais.
Qui aurait pensé aux débuts du téléphone portable qu'il deviendrait le prolongement de la main, le nouveau couteau suisse et le doudou d'une majorité de nos concitoyens?Regardonsjuste la rapidité de son évolution en importance et possibilités ces cinq dernières années.
Les soldats bio-modifiés existent depuis qu'on leur a servi de la gnôle avant un combat.
Personne ne peut ignorer que la technique s'est améliorée depuis et que l'industrie de l'armement a le chic pour inaugurer les techniques qui seront proposées demain au plus grand nombre bien qu'inaccessibles pour la majorité d'entre eux.Sauf si les décideurs y trouvent leur profit du moment.
Le transhumanisme parait effectivement ridicule sauf pour quelques illuminés qui malheureusement pour tous les autres ont les moyens financiers de s'y exercer et de le promouvoir.
Au fur et à mesure que toutes les tentatives de hiércharchiser la condition humaine en races, sexes, mérites ou religions, pourraient tomber si la misère n'était si répandue, et s'effondrent dès qu'on repère leurs contradictions, ce qui devient de plus en plus évident si on ouvre les yeux, il devient tentant d'en créer une nouvelle.
De fait récemment le culte des dents blanches semble être le nouveau palier en dessous duquel tout candidat sur le marche du travail ou de la médiatisation ne saurait tomber sous peine d'être relégué avec les êtres repoussants....
Avis aux amateurs de seins siliconés et autres fantaisies chirurgicales en cours.
Il vous a peut-être échappé que certains ont considéré qu'un champion de course amputé des deux jambes était favorisé par ses prothèses face aux autres concurrents qui n'avaient pas eu la chance de bénéficier des prouesses de la technique.
Ce n'est pas encore vivement conseillé mais ça commence à être montré en exemple, ce qui est mauvais signe.
Mais effectivement il y en a tellement d'autres qu'on peu encore en rire et commencer par ce qui est le plus urgent....
un militaire n'a pas apprécié un jour que je le qualifie de tueur professionnel (sans aucune arrière pensée de ma part, car je considère que c'est ce qu'il est avant tout, en dehors de tout jugement moral, pour le coup).
alors non, moi, je pense que la guerre n'a rien de morale, d'éthique etc etc... c'est juste une cascade d'actions et de réactions qui s'ajustent au milieu extrême dans lequel se débattent des individus pour leur survie.
donc aller parler d'une sorte de code d'honneur pour des psychopathes, des aliénés, des hyper traumatisés, c'est assez cocasse...
la guerre c'est la destruction du droit, de la démocratie, de l'humanité, c'est le chaos, le no men's land. c'est la barbarie, la sauvagerie, la soif du sang, le pathos ad nauseam. il n'y a pas de droit de quiconque, juste des forces en mouvement qui écrasent tout ce qui est devant soit et qui cherchent a occuper tout le terrain. et les guerriers, les stratèges, les carnassiers, ce sont ceux qui vont utiliser tout ce qui est en leur pouvoir pour gagner du terrain.
la guerre n'est pas légitime, ceux qui prennent les armes, qui tuent, pour quelque raison que ce soit, s'engagent à assassiner des pères, des mères, des filles et des fils.
la guerre est l'antithèse de la loi. l'opposé de la justice. et c'est une blague d'aller parler de droit des prisonniers à des gens qui se font laminer par les forces gouvernementales comme en syrie et à qui on demande de stocker des prisonniers, de les nourrirs, loger, habiller alors qu'ils n'ont mm pas de quoi se nourrir et se défendre eux-mêmes... sans compter qu'un prisonnier est un danger en puissance si jamais il parvient à s'échapper.
comment expliquer aux gens des pays en guerre civile le fait que puisque votre voisin est capable de vous assassiner (car de confession différente et proche du pouvoir legal) vous ne puissiez prendre des armes pour vous protéger - quand bien même celles ci seraient des voitures piégées ? et pourquoi finalement, un dictateur, se sachant perdu, n'aurait il pas l'envie et la "légitimité" d'employer tous les moyens en sa possession pour rester au pouvoir - puisque personne ne vient l'aider (cf terroriste-résitant)?
alors on file des kalashinkovs aux insurgés et des missiles aux suzerains mais on leur interdit le gaz sarin ? quelle blague ! quel cynisme. vous ne mourrez pas asphyxié pendant votre sommeil mais eparpillés par une charge explosive ou décapité par une balle de sniper...
le drone est TOTALEMENT logique en tant qu'aboutissement de cette panoplie guerrière que souhaite la civilisation occidentale et c'est l'extension même des souhaits du peuple qui veut pouvoir faire la guerre sans verser une goutte de son sang - et les droitsdel'hommiste sont en première ligne puisqu'ils militent pour la suppression du service militaire sans même réfléchir aux conséquences d'une telle demande (notamment qu'est ce que l'identité citoyenne - bref).
le drone MILITAIRE est efficace, rapide, silencieux, infatiguable, sa perte est sans conséquence majeure pour la population. il est la transformation robotique de la guerre et le prolongement industriel de cette institution. et cette robotisation va peut a peut transformer totalement le visage des armées et la façon dont les nations combattront.
d'ici quelques temps, les compagnies seront certainement composées d'un pilote et un essaim de drone plus ou moins autonomes, des assassinats ciblés plutôt que du combat de masse et les guerres entre nations sont certainement plus ou moins révolues et reservees aux états non technologiques.
les civils seront de moins en moins touchés par les combats inter armées officiels et auront surtout à craindre la non intervention pour des raisons "légales" ou les erreurs de tir mais cela sera mille fois moins meurtrier que dans les anciennes guerres de masse.
enfin il est bon de rappeller que c'est le plus souvent l'absence d'intervention legale et officielle des nations dites "civilisées" -onu and cie- dans les conflits civils qui fait le plus de morts que l'usage ou non de gadgets technologiques. le fait de financer des parties belligérantes en secret est une vraie débilité.
si les droits de l'hommistes avaient bien voulu se bouger le cul d'envoyer d'envoyer des forces militaires avec force de frappe et droit d'usage pour séparer les bélligérants en syrie (mais avant au darfour, en somalie, en tchecoslovaquie etc) on aurait eu infiniment moins de morts qu'actuellement avec notamment cette logique imbécile qui dit que les peuples doivent se débrouiller par eux-même... (ce qu'ils font, soit dit en passant, mais pas forcément avec le même registre de valeurs que ce qu'on espérait).
Avec le recul, je mesure quel point ça me fait réfléchir.
Mais je vais écrire maintenant ce que je n'aurais pas écrit auparavant, parce que je balançais, mais si le drone déshumanise encore plus la guerre, alors quel est le statut de la bombe d'Hiroshima ? Le mec qui passe en avion à plusieurs km d'altitude et largue une bombe qui va faire 100 000 morts d'un coup, et au moins autant dans les années suivantes ? Et là, c'est une cible civile par excellence. Hiroshima n'a pas été choisie en tant qu'objectif militaire, c'est un signal de terreur pour contraindre le Japon à capituler. Et ainsi éviter de nombreuses morts... de soldats américains.
Alors, cette notion de la guerre risquée pour les deux adversaires, ça me laisse un peu perplexe. Ce sont de toutes façons des guerres asymétriques. La tragédie que fut le Vietnam, .
Ce qui me choque bien davantage, c'est le fait de pratiquer ce genre de guerre à l'autre bout du monde, et pour de véritables raisons qui ne sont jamais vraiment explicitées. Pour moi, cette guerre en Afghanistan avec son extension au Pakistan, c'est une variante de la Guerre de basse intensité qui a été pratiquée en Amérique Latine à l'époque des guérillas marxistes. Ou au Vietnam, quand on balance du désherbant ou du napalm sur la jungle pour désespérer les populations.
Sauf qu'à chaque fois, ce genre de renchérissement de l'horreur a toujours été inutile, parce que l'Amérique a perdu. De la même façon qu'elle perd en Afghanistan, en Irak, elle va être obligée de lâcher l'affaire au Pakistan. Et on peut imaginer que sous la pression des Musulmans eux-mêmes, cet ennemi-là, le talibanisme, c'est-à-dire l'extension de la doctrine politique wahabite dans le monde boostée par les pétro-dollars, va exploser en vol comme l'a fait le communisme. Trop déshumanisé. trop peu adapté à l'avenir, y compris les hydrocarbures qui vont manquer, et avec, la rente qui finance les salafistes et les guerres dans les zones musulmanes.
Le rêve des autorités américaines, c'est de maintenir leur puissance sur le monde extérieur, mais aussi sur leur propre population, pour contrôler les ressources et permettre à leurs classes possédantes de s'enrichir sans limites. Cela suppose l'usage absolu de la violence à l'extérieur, mais que leur régime politique intérieur ne soit jamais déstabilisé en interne, comme il l'a été lors de la guerre du Vietnam.
Et c'est ainsi que déclinent les USA, et nous aussi, pauvre vieille Europe, préoccupés d'équilibres illusoires qui datent d'un autre âge.
La parabole du pasteur chasseur et/ou pasteur soigneur n'est hélas pas nouvelle mais de mieux en mieux présentée sous un jour riant, trait caractéristique de notre époque : un jeu vidéo passionnant mais sans risque, humanitaire et ... écologique? Je suppose que cet argument doit être peaufiné dans la séquence actuelle de green washing des grandes entreprises multinationales qui gouvernent de plus en plus ouvertement dans nos "démocraties".
Entre parenthèses, il ne doit pas nous échapper que les convulsions incessantes, dans beaucoup de pays du monde, aux lendemains incertains, revendiquent, unanimes, l'absence de chef ou de représentant, la non-affiliation à un parti ou un syndicat, soumis à la hiérarchie...
L'image du pasteur serait-elle en train de vaciller à grande échelle?
L'un des fleurons de nos multinationales reste la branche armement et les industries qui s'y rattachent, dans certains pays réputés les plus puissants, dont les dirigeants ont tout intérêt à changer de stratégie au vu des échecs répétés de toutes leurs guerres plus ou moins conventionnelles depuis la seconde guerre mondiale.
Et au risque récurrent de voir la population s'y opposer en masse. Ce qui effrait toujours la poignée de décideurs qui tente depuis la nuit des temps (parait-il) de conquérir le pouvoir en transférant les "dommages colatéraux" de leur compétition effrénée sur le bon peuple, le plus souvent quand même en essayant de recueillir son approbation à l'aide d'artifices variés.
Une nouvelle nouvelle forme de ce que les historiens nomment impérialisme est déployée depuis quelques décennies : financemement, voire aide directe par services secrets (ou leurs mercenaires) de groupes d'opposants de pays ciblés, transformables en "terroristes" selon l'intérêt géostratégique du moment, alliié à une main-mise économique sur des états impuissants, accompagnés d'une "pédagogie" déclinée entre experts, penseurs et industrie culturelle.
Depuis déjà quelques guerres, dans ce que les politiques appellent le "camp occidental",on ne déclare plus de guerre d'Etat à Etat, on monte des expéditions punitives sur des groupes plus ou moins déterminés dans un ou plusieurs pays choisis, justifiées soit par des attentats terroristes, soit par un "monstre assoiffé de sang" qui massacre son peuple, soit pour voler au secours d'un pays attaqué par des "rebelles", pour résumer grossièrement,
Parfois les discours sont plus subtils, les FMI ou autres BCE ou mieux, les ONG humanitaires prennent le relais, curieusement toujours dans des pays importants de part leurs ressources en matières premières ou de leur position stratégique. Mais classés dans les pays "en voie de développement".
Comme c'est désormais le statut de la Grèce, récemment déclassée par l'OCDE,certes ruinée mais sous tutelle et porte d'entrée dans l'Europe, très poreuse et si accessible depuis la Turquie, entre autres fournisseurs de "terroristes potentiels "qui chacun sait fourmillent aux alentours.
Par ailleurs formidable laboratoire in vivo de la capacité à endurer d'un peuple en période de paix officielle.
Les plus curieux d'entre nous ont observé avec intérêt voire incrédulité les diverses "expériences" auxquelles sont soumis tour à tour les pays européens ces dernières années. Alertes terroristes, alertes épidémiques, alertes immigrationnistes, alerte économique permanente, alertes écologiques exponentielles, alertes civilisationnelles de toutes nature....
N'est-ce pas le prolongement de ce qui s'est passé ailleurs depuis la décolonisation mondiale, à peu de choses près?
Mais on parlait alors de pays lointains, présentés comme pauvres et arriérés à qui on apportait la promesse du développement... Au vue des moyens d'information, cela restait plausible....
Dans la première zone économique mondiale (puisqu'il n'y a plus que ça qui compte dans la guerre économique ouverte qu'on nous impose), il est probable que tôt ou tard, les masses s'en offusquent.. Il existe des précédents que l'on s'efforce d'ailleurs de faire oublier en prenant prétexte que la situation est inédite, exceptionnelle, sans alternative,etc...
Les moyens d'information et de communication ont décuplé en même temps que se déploie une gouvernance par la peur grâce toutes ces alertes et crises qui se succèdent sans fin, ce qui laisse quand même encore l'avenir ouvert., pour peu de temps peut-être, au vu de la permanence des chocs infligés à une population présentée comme résignée dans son ensemble, à moins peut-être de provoquer un chaos civil tel qu'il se déploie en Grèce, qui n'augure rien de bon dans un avenir proche, dans le contexte européen répressif.
Citées et analysées par Mr Chamayou, les expériences menées au Pakistan qui permettent de terroriser la population sous de faux prétextes sont aisément transposables dans des pays qui ont créé leurs propres ennemis intérieurs . Modulables selon les besoins mais aisément repérables, aisément diabolisés par une exposition médiatique.
Chaque ennemi intérieur potentiel doit intégrer peu à peu qu'il peut être atteint partout à chaque instant. De multiples oeuvres de science-fiction et d'anticipation l'ont formalisé...
Inutile, je pense de lister les différents moyens de surveillance et de traque mis en lumière volontairement ou non. Ni les interdictions de toutes sortes au nom du bien et de la santé qui criminalisent de fait peu à peu les comportements déviant de la norme établie.
De même que la fausse certitude du pilote de drone de son immunité physique et psychique.(car il devrait être le premier à savoir qu'il a interêt à se tenir à carreau s'il veut rester en vie), les citoyens que nous devrions être sont pour l'instant incités à se sentir protégés collectivement mais individuellement poussés à se surpasser mais à ne pas dépasser les limites autorisées sous peine de devenir un jour l'ennemi à abattre.
Ou qu'on peut abattre s'il est menaçant.
Comment devient-on menaçant pour la collectivité?
Il est temps que chacun se pose la question en effet.
Les Etats-Unis ont inventé le patriot act dont les révélations récentes de SNOWDEN ont rappelé les conséquences pour tout un chacun.
Est-ce un hasard si après ses prédecesseurs, les premiers mis au secret indéfiniment, un Assange réfugié depuis plus d'un an dans une ambassade équatorienne, ce nouveau "traitre aux Etats-Unis", après s'être répandu en vidéo sur les motifs de ses actes, a disparu volontairement de la circulation?
Les drones tueurs ne sont peut-être pas encore aptes à détruire sur un petit périmètre mais cela ne saurait tarder, une erreur sur la personne ne porterait d'ailleurs pas à conséquence, nous avons les moyens de construire une réputation,
En attendant, entre les tueurs fous, les accidents dans des zones insalubres et les terroristes, on pourrait bien arriver à expliquer une destruction sur une zone de 15m2, avec toute l'émotion requise par une fable tire-larmes ou révoltante. Les anti-complotistes intégristes n'ont qu'à compulser les archives déclassifiées du siècle précédent. pour réfléchir avant d'aboyer.
Lors "d'émeutes de banlieue", l'Etat d'urgence a été proclamé en 2005 chez nous, première depuis la guerre d'Algérie...Y a-t-il eu seulement un mort, à part la bavure supposée qui mit le feu aux poudres?
Au prétexte d'une épidémie potentiellement meurtrière, on a tenté d'organiser une vaccination de masse, il est vrai calamiteuse, mais dont la propagande déployée incitait chacun de nous à suspecter son prochain d'être contagieux.
Nous sommes soumis à un vigipirate orange ou rouge permanent. Faisons confiance aux experts de la communication pour justifier l'invention d'une couleur supplémentaire si besoin s'en fait sentir ...
A force de parler d'armes chimiques on va finir par en rencontrer...
Dans la configuration de guerre perpétuelle qui se met subrepticement en place, on retrouve incidemment l'intérêt économique des marchands d'armes et de leurs corollaires devant le risque de soulèvement des populations échaudées par les précédents du XXème siècle qui a la particularité d'avoir systématisé et taylorisé les massacres de populations civiles en même temps que les soldats, en temps de guerre, sort jusque là réservé aux manoeuvres de colonisation.
En effet la distinction entre combattant et civil s'est déjà effacée sans bruit dans un contexte de dillution des solidarités institutionnelles ou traditionnelles, sous couvert d'émancipation individuelle qui passerait uniquement par la satisfaction de tous ses instincts de puissance après avoir vaincu tous ses concurrents.
A défaut, de tenter sans cesse d'améliorer sa valeur médiatique sur le marché pour espérer faire parti un jour des heureux élus.
Ou le plus souvent de ne pas faire parti des "exclus" dont l'avenir s'assombrit à vue d'oeil en évitant de devenir une menace pour son entourage...
Il suffit d'étudier le lexique guerrier qui est censé régir notre quotidien, de la santé à l'emploi, en passant par la météo et la morale...
Guerre contre le cancer, alzheimer,..Campagne d'information sur les risques liés aux...
Offensive contre le chômage, chasse aux fraudeurs (remarquons le glissement sémantique employé à certaines occasions).
Evacuation "humanitaire" de bidonvilles insalubres (camps de roms évacués de force, démantelés au bulldozer, en français courant).
Sur le front des inondations, ...
Contre-offensive du camp des "pour" ou des "contre"
Invasion d'immigrés à nos frontières... Invasion de moustiques porteurs de chikunguya...
Alerte au passage d'oiseaux migrateurs porteurs de srass...
On peut y passer la nuit...
Lutter en premier lieu contre la peur que nous sommes censés ressentir paraît le plus urgent. Rencontrer par tous les moyens possibles nos semblables et en discuter parait prometteur, en confrontant nos sources, à défaut soi-même de s'engager dans des actions concrètes ,en attendant qu'une étincelle comme celle qui a permis en 2006 de voir les opposants au CPE faire ravaler leur loi à ses concepteurs,permette cette fois aux populations de voir se mettre le puzzle en place.
Cette lutte soutenue posait cette fois une question essentielle: d'emblée, même diplômé, un jeune est-il si menaçant pour l'entreprise que celle-ci doive le mettre à l'épreuve avant de l'accepter?
Au vu des stagiaires sous-payés employés en masse depuis, apparemment ils ne sont menaçants que lorsqu'ils réclament leur dû.
L'histoire récente nous offre de tels exemples qui stigmatisent selon le cas une catégorie déterminée d'individus potentiellement menaçants, parfois il est vrai de façon plus directe, comme les grévistes preneurs d'otages (de guerre?), le cancer de l'assistanat,
Retourner la terreur contre l'agresseur peut être une option mais elle est est discutable..
Après tout, comme le pilote de drone actuel censé se sentir en sécurité, même le plus influent dirigeant pourrait être piégé par un drone livreur de pizza (testé actuellement par un géant de l'agroalimentaire aux USA), dont le responsable de la manette serait lui aussi devenu un indigné....
Les perspectives sont étourdissantes...
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Justement au Bourget, ça commence par de bonnes intentions :
http://www.liberation.fr/economie/2013/06/21/les-drones-envahissent-le-bourget_912494?xtor=rss-450#s1
Puis ça finira mal.
Grégoire devrait au moins aller leur dire ça aux politiques qui le sollicitent, puis il s'en va, car de toute façon..... beurk beurk. ralala, on et mal barrés.
Car bien évidemment l'ennemi extérieur n'est que le PRÉLUDE à l'ennemi INTERIEUR qui impérativement va surgir: c'est déjà dans la tête du Prince.
Le prince de ce monde que Machiavel a décrit ou plutôt décrit aujourd'hui très précisément car parfaitement d'actualité: l'obscénité du POUVOIR totalement insensible à la souffrance réelle des individus qui d'ailleurs pour LUI n'éxistent pas! Derrière l'apparat du décor qui fascine ( médias, protocole, culture, institutions policées ) l'horreur insoutenable de la LUTTE impitoyable.
Je conseille vivement le rapprochement de Roberto Scarpinato
La réflexion de Chamayou est riche et dense. Je n'ai pas lu son œuvre mais je le ferai. Un journaliste argentin, Juan Gelman, a fait il y a quelques temps une étude très intéressante et effrayante sur l'usage des drones. Il y a eu un soldat, un de ceux qui tirent avec ces trucs-là, qui un jour a vu avoir tiré sur un enfant. Son colonel lui a dit que c'était d'un chien qu'il s'agissait. Il n'a pas pu dormir, et le lendemain, a vomi du sang. J'ai pris ça pour une bonne nouvelle. Il y en a encore quelques uns, parmi ceux qui font ces choses-là, qui pensent. Qui ne peuvent pas s'en empêcher. C'est peu mais c'est déjà ça.
Il est clair que ces armes posent des problèmes de pensée sur la violence et le rapport de violence et qu'il faut y réfléchir. Depuis les angoisses de Don Quichotte, le problème se prolonge. On s'éloigne encore de sa victime, tellement qu'on est à l'autre bout de la terre. La terre entière peut devenir le terrain de jeu des va-t'en guerre et ce n'est pas rien. La légalité ne semble pas les concerner, et en plus, avec les nouvelles technologies d'une façon générale, les lois, toujours longues à élaborer, sont la plupart du temps inopérantes car pas adaptées au dernier bébé à la mode. Dans le domaine des armes, c'est évidemment terrible de conséquences, et il n'y a guère de sauve-qui-peut.
Merci donc de donner matière à la réflexion.
Sans avoir visionné l'émission, et sans avoir lu le livre qui en fut l'objet: doublement dans l'extratexte donc, comme Péguy désignait le lieu commun qui nous unit, que nous le voulions ou non, depuis ainsi cette communion, il m'apparaît non sans intérêt d'ouvrir à la question ce qui fut le sujet du livre le plus connu de ce célèbre bergsonien ami et soutien de Péguy que fut Georges Sorel. Ce qui manque, en effet, aux Réflexions sur la violence du théoricien du syndicalisme révolutionnaire auquel je voue la plus grande admiration pour son mythe de la grève générale, ce qui constitue sa carence est précisément une réflexion sur ce qu'il faut entendre par violence. Car ce que vous appelez notre "intellectuel désarmement" ne se réduit pas à cette dernière (mais sans doute pas ultime) sophistique façon de réduire l'ennemi à la raison que constitue le drone.
Si de révolution il faut parler, s'agissant de guerre pour commencer, c'est non pas dans l'armement qu'il y aurait à la situer, mais plutôt dans l'inversion à laquelle soumettre la célèbre définition de la guerre par Clausewitz. Ce n'est pas en effet "la guerre" qui "est la poursuite de la politique par d'autres moyens": plus violents, commenta Lénine ironiquement. C'est, à l'opposé, la politique qui est la poursuite de la guerre: de façon plus rusée. Guerre foncière de tous contre tous, de tous contre chacun, et de chacun contre tous, ainsi que Hobbes la réduisit à l'aube de ces temps que nous appelons modernes.
Ce qui constitue, en effet, la fausseté de cette prémisse est la réduction qu'elle opère de la pensée héraclitéenne: non de la guerre, mais du combat (polemos) lequel ne met pas aux prises des hommes seulement, mais outre ceux-ci entre eux, l'ensemble des mortels avec les dieux, ce qui implique ainsi le conflit entre le sub-royaume des enfers régi par le Zeus le plus ancien (dont se réclame Antigone) et l'ordre apparent de la cité, soi-disant régi par le Zeus olympien dont abusivement se prévaut le tyran (Créon, archétypiquement). La violence première consiste autrement dit en cette intellectuelle réduction anthropologiste du combat à la guerre et, conjointement, de la souveraineté-liberté à la domination-oppression.
Tout comme la technique, en son essence, n'a rien d'instrumental, la guerre en sa vérité, n'a d'autre brutalité que notre défaut de penser le Quadriparti dans lequel elle disparaîtrait, laissant place à un combat plus originel. Polémique Quadriparti de la Terre et du Ciel, des mortels et des dieux, et non confus affrontement entre "amis et ennemis". Faut-il s'étonner que la justice (Dikè) refusée par ces derniers leur revienne de manière perpétuelle sous formes de violences mutuelles ? Cela ne peut que se renouveler, pas seulement instrumentalement, aussi longtemps qu'il ne sera pas fait droit à l'interrogation: "la piété de la pensée", ainsi qu'Heidegger en a précisé la spécificité.
Ceux qui mettent un bombe dans un bus pour exterminer des jeunes femmes dont le seul tort est de
vouloir s'instruire, je ne sais pas vous, mais moi j'utilise toutes les armes possibles et imaginables
pour les détruire, et dans la mesure du possible sans faire prendre de risque à un innocent supplémentaire,
fut-il militaire ou agent de la NSA ou de la CIA ...Difficile de me faire admettre l'obscénité de cette action.
Bravo à l'auteur et bravo à Judith Bernard pour la qualité du débat.
Dés que je passes dans une librairie digne de ce nom, je me précipites sur ce texte ...
Je viens d'être intéressé à votre émission Judith par la Grande Table de ce midi sur France Culture qui dissertait sur le livre de votre invité.
A l'écouter et à lire les commentaires du forum, je suis accablé par l'acceptation par certains de l'inacceptable…
Un jour on a donné des missiles anti aériens à des combattants qui étaient de notre coté, c'était bien. Puis un jour, ces combattants sont devenus nos "ennemis" et ils ont tourné leurs armes contre leurs bienfaiteurs…
Les drones, c'est un peu ça. On leur prête de "bons cotés" actuellement. Et que se passera-t-il lorsqu'ils se retourneront contre nous ?
Super bonhomme. Clair, précis, une grande réflexion.
Je crois que je vais craquer pour son travail qui traite d'une thématique hyper inquiétante qui rappellera aux amateurs d'expériences videoludiques l'écriture d'Hideo Kojima de Metal Gear (armes nucléaires mobiles, armées privées, drones équipés d'intelligence artificielle), ou à ceux du cinéma le Robocop de Verhoeven ou bien encore Terminator avec l'acquisition d'autonomie décisionnelle des machines sur l'homme.
Merci @ASI
Bon je ne vais pas me faire des amis mais un petit lien ne peut pas faire de mal :
http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2013/05/23/killing-the-enemy-always-works/
http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2013/05/29/et-pour-les-survivants-ce-sera-le-regne-de-la-peur/
Et puis ça m'évite de répéter ce que certaines personnes sur ce forum ont déja dites.
- cette guerrilla a neutralisé l'efficacité des opérations militaires US et a été une terreur psychologique pour les soldats US
- la médiatisation de la guerre dans les familles américaines a été néfaste à la conduite des opérations militaires
Si l'armée US a appris de sa défaite au Vietnam en adoptant cette stratégie de "l'ennemi invisible", elle ne remet pas en cause sa culture de combat, sa stratégie, son mythe de suprématie par la massivité logistique qui est parfois une faiblesse.
- la culture du pouvoir aux Etats-unis est spécifique et elle pourrait se résumer ainsi : on mobilise des moyens colossaux dans un premier temps, puis dans un second temps, on analyse les détails du problème qui restent à résoudre.
exemples :
¤ dans le renseignement et les récentes révélations à propos de PRISM http://reflets.info/prism-la-theorie-du-gros-zizi/
¤ un autre exemple est l'utilisation des hélicoptères par l'armée US pendant la guerre du Vietnam qui consistait au transport de troupes. Parce qu'à cette époque, l'armée US pensait pouvoir gagner la guerre par des moyens logistiques gigantesques. Aujourd'hui, les hélicoptères sont utilisés principalement pour le combat direct. Est-ce que les drones ont une efficacité meilleure que des hélicoptères ?
- l'utilisation de drones n'est qu'un exemple parmi d'autres exemples des nouveaux moyens d'armement et de police que permet la technologie aujourd'hui.
exemples :
¤ les radars automatiques contrôlant et verbalisant (avec un opérateur humain à distance) la vitesse excessive ou le franchissement de feu rouge ou les distances de sécurité trop faibles des véhicules sur les routes.
¤ la vidéosurveillance urbaine ou dans les commerces.
¤ les téléopérateurs et les téléassistances et les télésurveillances dans de nombreux domaines (du simple interphone à la fourniture à distance d'une prestation de service).
N'y connaissant rien, mais rien (contrairement aux quelques stratèges avrtis que je découvre sur ce forum) en la matière, je suis tombée de ma chaise: comment se fait-il qu'on n'en parle pas (plus), en France ? Et si j'ai bien saisi, non seulement le grand public, dans lequel je m'inclus, peut passer complètement à côté, mais en plus le débat intellectuel ne fait pas rage... Alors qu'il a l'air aussi abyssal conceptuellement que vital politiquement.
Emission d'utilité publique évidemment !
Comment voulez-vous qu'on ne râle pas à propos de la rareté, Judith, quand vous enchaînez des émissions de ce niveau !
Je crois que l'antiaméricanisme égare Grégoire Chamayou et Judith Bernard.Je n'ai guère de sympathie pour le " bushisme" et le militarisme américain,mais ce sont les attentats du 11 septembre qui ont conduit à l'intervention de l Otan en Afghanistan.De surcroît , c'est aux Etats-Unis mêmes ,et M. Chamayou le souligne avec honnêteté lui même ( 24 ème minute) , que se sont développées les critiques contre les drones.On attend avec impatience que Bachar El Assad laisse se développer les critiques contre les armes chimiques .
Enfin , je ne pense pas que le Pakistan soit un modèle de démocratie.Quant à l'Afghanistan ,il faudrait se souvenir que les talibans dans les années 1990, obligeaient les femmes à porter la burqa, pratiquaient les exécutions publiques et dynamitaient les statues de Bouddha de Bamyan.Je ne suis pas sûr que le fanatisme et l'obscurantisme religioso -politique soient préférables à la surveillance technologique.
Pourtant à un moment de l'émission on a évoqué l'abondon de l'occupation horizontale au profit de l'occupation verticale de l'espace, quel meilleur exemple que celui de Gaza?
Par ailleurs, je suis très étonnée de la naiveté de Judith Bernard : l'héarchisation des êtres humain? Pensez-vous sérieusement qu'en état de GUERRE on considère l'ennemi comme notre égal? De la guerre de Troie à nos guerre menés pour les droits de l'homme, c'est une nécessité de voir dans l'ennemi un barbare pour pouvoir le tuer la conscience tranquille.
Idem, pour les actions judiciaires. ce genre de procédé est pour les dictateurs africains, et autres barbares du tiers monde. AUCUN jamais AUCUN militaire ou civil occidental ne sera poursuivi, ça n'a pas de sens! La justice ne peut pas attaquer son berceau....
J'aurais aimé qu'on souligne un point :
L'un des problemes sous-tendu par certains discours, c'est de decreter que le terrorisme est un probleme dont le traitement est de l'ordre du militaire, alors que le probleme a la base concerne surtout la question du politique/social.
Or il y'a, de' facon frontale, deux possibilités, le choix du domaine policier/judiciaire, ou le choix du militaire, impliquant des methodes differentes qui ont certes, chacun leurs consequences negatives.
Le propre des moyens de chacunes des categories, est pour le policier/juge de consacrer l'effort a l'identification des personnes par rapport a leurs actions... toute la structure est principalement orienté dans ce sens, le militaire par contre n'est pas fait pour identifier, puisque la structure est fait pour combattre des ennemis deja identifiés, et les detruire,
Le militaire a besoin d'un ennemi clairement identifié, les differents types de moyens a sa disposition sont pleinement efficace que dans ce cadre la, c'est pour cela que les conflits de type guerilla lui pose enormement de probleme, ne pas pouvoir clairement identifié l'ennemi rend peu efficace, voire inefficace/contreproductif au vu des moyens engagés.
Dans ce cadre la, certes le drone entraine des consequences lié a la guerre sans perte humaine pour l'un des camps, mais tout ce qui est du domaine de la disparition des limites et l'aspect moralo-juridique qui en decoule, est plutot lié au fait de faire le choix d'user de moyens militaires avec la logique l'accompagnant.
L'ennemi potentiel, invisible, c'est un truc connu depuis pas mal de temps, et quand on choisit des moyens / des logiques militaires, c'est l'assurance de beaucoup de "dechet", pour un resultat "mediocre" quand on pretend porter des valeurs democratiques (les systemes totalitaires ont beaucoup moins de problemes a assumé ces "dechets" dans leurs actions).
Je vois a travers le prelude cité, l'illustration de ce fait : l'incapacité de ce genre de structure a identifié l'ennemi couplé a la necessité de detruire qui est dans le "gene" des structures militaires, resultat on tue sans sens, sans "efficacité".
Quand on demande a une structure militaire de s'occuper d'ennemis invisibles, on ne peut que s'attendre a ce genre de consequences, avec ou sans drone, les moyens aerien precedant permettaient deja de minimiser les consequences sur le risque d'exposition du soldat, le fusil, l'evolution du canon etc.... le drone est dans la droite ligne de cette evolution.
Le drone assassin permet de mieux assumer le choix politique de la tension guerriere continue, au detriment d'un autre choix celui de "negocier" politiquement, d'accepter les compromissions qui permettraient de "regler" les antagonismes a leurs sources, en gros de renoncer a la toute puissance que peut donner cette impression au vu des moyens militaires a sa disposition.
nous sommes rendus dans une civilisation froide calculatrice qui distancie le meurtre aléatoire un jeux vidéo où la mort de l'autre s'incarne
sans réciprocité sur celui qui la donne . point de sépulture pour la civilisation obamah doit rendre des comptes devant la communauté internationale à l'heure où le rapprochement avec les états unis est en marche je ne veux pas de ce pays comme allié.
C'est une coupure radicale avec les guerres conventionelles qui pourrait nous obliger à repenser le conflit
Le contenu du bouquin développé dans l'émission, si on peut ergoter sur des détails de procédure, ses fondements sont d'une évidence criante, beuglante, hurlante. Comme le suggère l'auteur, un petit dessin vaut mieux qu'un long discours, et une infographie encore mieux. J'ai découvert celle-ci il y a quelques semaines sur les frappes de drones au Pakistan, depuis 2004 : http://drones.pitchinteractive.com (Chrome ou navigateur récent recommandé).
Pour les non-anglophones, il n'y a pas beaucoup de texte, je pense que le graphique parle de lui-même. Néanmoins, il y a quatre barres en haut, rouge, rouge foncé, beige et blanc. Celles-ci représentent respectivement le nombre d'enfants tués dans ces attaques de drones, le nombre de civils, le beige est labellisé "Autres" et recense, selon l'armée U.S., des combattants ennemis (sic), la dernière en blanc est pour les « VIP » (sic) identifiés, genre chefs talibans, d'Al-Quaeda (sic), etc. On peut passer la souris sur les colonnes pour avoir plus d'info et cliquer sur les boutons en haut « Attacks », « Victims », etc.
Sur plus de 3 000 victimes de ces frappes (celles connues et figurant dans cette infographie), moins de 2% sont identifiées, soit précisément 48 bonshommes. Accessoirement, je ne savais pas que les États-Unis étaient [s]en guerre contre[/s] en conflit avec le Pakistan, enfin, ils y envoient des armes de [s]guerre[/s] pacification comme ces drones (voire des commandos pour Ben Laden) en toute banalité. Amusant aussi que lesdits États-Unis n'aient pas déclaré la guerre à quiconque depuis 1941 -- sauf à la Terreur (War on Terror), mais on ne sait pas très bien où qu'il est son pays à la Terreur. Ce n'était manifestement qu'une déclaration de principe, pas une déclaration de guerre, vu qu'à part les successifs Patriot Act, concernant principalement les citoyens américains (pour une raison étrange, mais son nom ne prête pas à l'équivoque), aucun document officiel n'en fait état.
Dans un autre domaine, l'utilisation domestique des drones est plus qu'envisagée, elle est programmée au États-Unis. Les autorisations accordées pour l'utilisation de drones par la Federal Aviation Administration (anglais) sont légion, même l'EFF (Electronic Frontier Foundation) n'a pas encore pu en faire le tour, et ça fait presque un an, avec quelques rebondissements (anglais). Mais pas d'inquiétude, c'est pour la sécurité publique (anglais).
A part ça, très intéressant et à faire circuler. J'ai souvent pensé à Essential Killing: un homme seul, réduit à l'état d'animal, poursuivi par une force sans visage venue du ciel. J'ai été également ravi d'apprendre que dans les hautes sphères guerrières, différentes "philosophies" s'affrontaient. C'était peut-être d'ailleurs ce qui manquait à l'émission: un philosophe pro-drones (puisqu'apparemment il en existe) ou mieux encore moins un historien de la chose militaire qui aurait pu élargir le propos.
J'en dirai plus à Judith, mais en privé !
L'un des fondements de l'ethos guerrier repose précisément sur l'engagement du corps dans la guerre : il est légal (moral) de tuer parce que mon ennemi peut me tuer aussi. Le meurte de guerre est légal car nous nous entre tuons. Le drone, et l'usage qui en est fait, transforme radicalement les pratiques de la guerre.
Bien sûr le bombardement est aussi distance entre le pilote et ses victimes, bien sûr les V2 tuaient des civils.
Mais la question n'est pas là.
Le pilote du drone est tranquillement assis sur son siège, dans une boîte métallique perdue au milieu du Nevada.
Il surveille et tue 12h par jours, puis sort de son cube et prend sa voiture pour rentrer chez lui manger avec sa femme et ses enfants.
Il ne court aucun risque, ne s'engage jamais.
Où est l'ethos guerrier ?
Le meurtre est-il toujours légitime, et légal, lorsqu'il est complètement unilatéralisé, et que l'ennemi est privé de champ de bataille ?
La guerre aérienne "classique" obéit à des logiques différentes : elle engage des hommes dans les airs, sur terre, en mer, des hommes qui risquent leur vie et mesurent le sens de la mort car ils l'infligent de près et son éclaboussés du sang des combattants ennemis, et parfois de leur propre sang, ou de celui de leurs camarades.
"With great power comes great responsibility" dit son oncle à Peter Parker...
Je me demande où est la responsabilité du pilote de drone qui voit des figures sur un écran et peut les tuer d'un coup de pouce sans risquer sa vie.
Il n'est pas physiquement investi.
C'est symboliquement du pur assassinat.
Peu importe à cet égard (à mon sens) qui il tue, ou les méthodes de l'adversaire pour mener son combat.
La question est : que devient la Nation qui emploie ce type de méthode ?
Elle ne vaut pas mieux que l'ennemi qu'elle prétend combattre.
Tous les mardi la CIA envoie ses experts à la maison blanche pour dresser des kill lists de terroristes présumés à tuer pour la semaine, les journalistes appellent cela les "terror tuesdays".
C'est le fait d'une démocratie.
Figurer sur la liste est une condamnation à mort.
L'occident ne s'est pas battu pour le droit à la vie, et contre la peine de mort, pendant trois cents ans, pour aussi encadrer la boucherie qu'est la guerre, pour admettre sans sourciller que celle-ci devienne une opération de police internationale, conduite dans des pays en paix, où aucune hoistilité ne se déroule, le tout donc sans limites géographiques ni limite temporelle, sans début et sans fin, sans dedans ni dehors, opération létale pour des individus dont parfois l'identité n'est pas connue et repose a priori sur une définition "scientifique" de leur appartenance à des groupes présumés terroristes.
C'est du pur délire.
Le débat juridique existe, mais il est timide pour l'instant.
Le Comité international de la croix rouge, gardien des conventions de Genève établissant des règles minimales à respecter dans la conduite des histilités, n'intervient pas encore beaucoup, je pense qu'il est gêné par sa posture de neutralité. Hors si plus de 40 pays font actuellement des recherches sur les drones, seuls les USA en font un usage massif.
Dans la doctrine officielle d'Obama, l'usage du drone aux fins d'"assassinats ciblés" n'est pas la première option : il vante dans son discours du 23 mai dernier (dont je fais l'analyse dans mon article) une préférence pout la capture et la détention.
Bien sûr il ajoute immédiatement que cette capture n'est pas toujours possible, en particulier lorsqu'elle implique une intervention au sol dans des zones reculées (autrement dit le Waziristan ou encore les plateaux afghans) ce qui justifie in fine l'usage des drones pour cibler les terroristes présumés.
Pour les curieux je renvoie aussi aux travaux de Peter W Singer, chercheur américain, qui expose avec une étonnante clarté une position asez proche de celle de Chamayou. Il le fait dans un style très américain donc parfois formellement agaçant mais ça vaut le coup. Voici un exemple de vidéo, et là un autre.
Enfin je voudrais dire à Chamayou (espoir débile qu'il lise le forum de l'émission, mais l'espoir fait vivre) que son livre est un grand livre, car comme le souligne Judith c'est une incroyable polyphonie, précise, argumentée, documentée, combattante et académique à la fois : sérieux comme un grand travail de recherche et politique comme devraient l'être les travaux de tous les chercheurs. Facile à lire et d'une grande densité. Bravo, y'a pas d'autre mot.
La référence à Canguilhem au début du livre, à Simone Weil, sont enfin de micros bonheurs philosophiques.
J'ai lu le bouquin pour préparer un article de droit international, et j'en ai surligné presque toutes les pages.
Les hypothèses de Chamayou, du bouleversement de l'ethos militaire à la dislocation des zones de conflit sont très justes.
Quant aux méthodes de détermination des cibles, en particuliers dans le cadre des "frappes de signature", elles soulèvent des problèmes épistémologiques importants : comme si colliger des données collectées par les drones (relevés téléphoniques, déplacements, participation à des rassemblements) pouvait suffire à formuler l'hypothèse qu'un individu est un terroriste présumé.
La définition même du "normal" par opposition au comportement "inhabituel" (et qui fonde la décision de frapper telle ou telle personne, même si son identité n'est pas connue) soulève énormément de questions qu'aucun programmateur de drones n'est désireux de traiter.
Enfin, à tous ceux qui pensent que les robots tueurs sont une chimère, une soit disante "pente fatale", je vous invite à consulter les sources suivantes, documents officiels de l'US Air Force, et qui prévoient le développement, sur la période 2009-2047, de robots tueurs, ou "Unmanned automatied services" jusqu'en 2047. Par ailleurs, ces robots entièrement autonomes sont DEJA utilisés, comme le montre le document du Naval War College dont le lien est ci dessous.
Pour le plan d'action de l'US Air Force vantant les mérites suprêmes des armes entièrement autonomes, de type Terminator: Voir ici.
pour des réflexions éthiques du Naval War college, voir ici
Pour les courageux qui ne sont pas rebutés à l'idée de s'enfiler un peu de droit international humanitaire, mon article, qui emprunte généreusement à Chamayou (que je cite évidemment) est lisible ici.
Eric Hazan (éditeur du livre):
-«Dans la guerre civile en cours, avec mes faibles moyens, je me bats pour mon camp. Le camp des opprimés.»
-Eric Hazan n'est pas un homme de bandes, de relations, de services rendus. Plutôt chef d'équipe, vif, séducteur, pas très attentif aux dégâts qu'il peut causer. Et s'il est entouré, c'est d'abord par des femmes, qui se renouvellent, le rajeunissent. Quatre d'entre elles lui ont donné cinq enfants. L'aîné a 48 ans, le dernier 6. De ce côté-là, il tient du coq.
-Des attentats-suicide, il «condamne l'acte, pas celui qui le commet, parce que les Palestiniens sont poussés au désespoir. Je suis contre la bombe dans le café, mais s'il faut se battre, on se bat : c'est autre chose».
-Au fond d’une petite cour, un homme crée modestement des « armes » pour préparer la « contre-attaque ». C’est un combattant qui se considère en situation de « guerre civile ».
-Quand on lui parle d’« éditeur-militant », il rectifie aussitôt :
« Je n’aime pas ce terme, ni celui de d’éditeur radical. Cela ne recouvre pas bien la réalité. Je crois qu’il manque un mot pour décrire ma situation. Généralement quand il manque un mot, c’est que quelque chose pose problème à la société. Mais s’il fallait vraiment me qualifier, je dirais plutôt subversif. Subversif au sens fort du terme. La Fabrique, c’est un hôtel pour accueillir toutes les formes de la pensée subversive. »
-« Je ne fais pas de la résistance, car la résistance voudrait dire que l’on est en train d’être battus. Or, la bataille n’est pas livrée. Je préfère parler d’autodéfense »
-Plus qu’un éditeur, Eric Hazan est un acteur du conflit qu’il rêve de voir exploser :
« Mes livres doivent être des textes qui poussent au passage à l’acte les gens qui sont déjà de notre bord. A mesure que les années passent, mes choix éditoriaux sont de plus en plus guidés par une question : est-ce que ce livre va être une arme ? »
Juste une remarque, sous forme d'hypothèse, à la question que vous posez Judith sur la contradiction apparente dans le livre entre le fond angoissant et la forme qui serait ludique (d'après ce que vous en dites, je ne l'ai pas encore lu). Ne serait-ce pas aussi la conséquence de la fascination du savoir en lui-même, c'est-à-dire du plaisir qu'on peut prendre à décrypter le monde: voir son intélligibilité, le déchiffrer est jouissif, même si après ce qu'on découvre est affreux. Mais mettre de la cohérence dans ce qui semble ne pas en avoir est en soi une source de plaisir intellectuel. Dans un de ses essais, Elsa Morante expliquait que la littérature est au fond optimiste, même quand elle traite des sujets les plus angoissants (la fameuse distinction de Gramsci entre le pessimisme de la conscience et l'optimisme de la volonté). Elle expliquait qu'un romancier est en fait un philosophe qui porte en lui un système qu'il entend donner à voir sous une forme artistique et non théorique pour susciter chez le lecteur un plaisir qui suscite ensuite en lui une réflexion. Votre invité n'a certes pas écrit un roman, mais peut-être y a-t-il là une explication de la contradiction apparente entre le style de sa prose et le fond de son propos.
MErci encore mille fois pour la profondeur de cette émission et pour le choix pertinent de vos invités, qui donnent à penser!
PS égotiste : a propos d'Elsa Morante, dont on fêtait l'année dernière le centenaire de la naissance, son traducteur français et dernier confident, Jean Noël Schifano, vient de lui consacrer un livre. Que j'aimerai vous entendre le faire parler de cette grande dame
Sur cet autre parti pris de ne pas s'indigner directement, mais de laisser au lecteur le droit de faire ses propres réflexions et conclusions: vous le jugez risqué, je le trouve au contraire tout à fait pertinent. Les "militants" ont cette manie, que je juge très peu respectueuse, de nous dire à chaque pas ce que nous "devons" penser, comment nous "devons" nous indigner. Ils nous font très peu confiance, et même nous méprisent quand nous protestons contre cette tutelle. Avant même d'avoir tenté de comprendre notre protestation, ils l'ont classée "réac" ou "molle" ce qui les dispense d'une auto-critique pourtant bien nécessaire.
Alors un bouquin qui me raconte des choses, que ce soit des faits ou du rêve, et qui me laisse le droit d'en penser ce que je veux, je suis très intéressée. Je vais le lire, bien sûr.
Pour l'interrogation sur le rayon d'explosion la réponse est donnée juste après : 15 m de rayon d'action pour prendre en compte déplacement de la cible en une seconde, et passer les éventuels blindages. C'est froid et terriblement rationnel et pas cher. Parce qu'il y a un point non abordé aussi est que ce mode d'action du drone tueur de haute altitude est là aussi pour éviter des pertes matérielles au risque de bavures humaines, il n'y a pas seulement une mise en avant de vie nationale par rapport au barbare mais l'outil avant la vie d'innocents. Dans les conflits précédents la justification (discutable) était « eux ou nous », il y avait au moins le risque de mort directe pour celui qui commettait un crime de guerre ou terroriste.
Pour le type de stratégie utilisée aujourd'hui, le problème est que maintenant les conflits ont tous des points prépondérants d'adhésion idéologique et on ne tue pas une idée avec une masse d'arme, une balle ou un robot. Les problèmes d'un outil sont toujours le mode d'obtention, l'utilisation qu'on en fait, ses conséquences et pas son existence qui ne peut pas être remise en cause.
Le risque aujourd'hui est dans leur mauvais mode d'utilisation (de plus les pilotes est opérateurs de drones sont-ils aptes à utiliser ces armes? Quel temps de formation ? Ont-il une expérience du terrain où ils opèrent virtuellement ? Les militaires sont souvent jeunes.), quand on a un nouveau joujou on l'utilise à tort et à travers, qui ne peut que mener à des conflits perpétuels car toutes les sources du conflit ne sont pas traités et pire parfois renforcées, les bavures de maintenant crées les opposants de demain. Et là l'intérêt des militaires est clairement en conflit avec l'intérêt général, cette forme de guerre permet une pérennisation des conflits (et donc des budgets...) tout en éloignant le risque de perte militaire; on rentre dans un intérêt corporatiste mortifère. Je ne pense pas que le but des stratèges militaires en faveur de cette doctrine est d'éviter le terrorisme sur leur sol (ils laissent ce problème à d'autres) mais bien de fixer le désordre dans une zone qui les arrangent. Cette une arme aussi de dissuasion car peu coûteuse une fois développée aussi bien en terme matériel qu'humain, et là on peut dire facilement diplomatiquement, si tu bouges tu vas avoir très mal et pas moi car les contre-mesures vont longtemps être très compliquées contre ces engins.
La difficulté principale, des guerres actuelles, d'identification de l'ennemi et de tarissement de son recrutement ne sont pas résolue par les drones d'attaque car se n'est pas leur rôle. Ce rôle est toujours dévolue à des agents de terrain qui coûtent très cher avec des résultats aléatoire. On en arrive à se demander si on peut dès lors gagner une guerre par des moyens militaires. Oui plus de victoire ni de défaite mais n'est-ce pas le rêve pour un militaire plus technocrate que guerrier ?
Pour ce qui est du droit de la guerre je suis étonné par l'ingénuité de Judith, le droit de la guerre est définie par le fort, le faible s'il veut vaincre doit quasiment toujours se retrancher dans une forme hors du code de la guerre à ce moment. Par exemple l'arc sacré dans le Bushido ou la tentative d'interdiction l'arbalète, contre les chrétien, par la chevalerie en occident (alors que les rois ne s'en privaient pas, ce qui ne portera pas chance à Richard Cœur de lion). Le pouvoir de qualifier ce qui est une activité terroriste ou pas est énorme, est une sujet bien trop vaste pour en débattre ici.
Pour la chair à canon elle est économique maintenant et plus guerrière mais la guerre économique fait rage alors y a t-il une vrai évolution de ce côté (sauf qu'avec un bon gros chômage de masse la chair à canon elle la ferme) ?
Le recours aux drones, aux mercenaires et l'armement de groupes divers est la réponse aux risques électoraux pris par les politiques de mener des guerres.
Les drones ont l'avantage économique à moyen terme et à cours terme de garder la puissance de feu dans les mains du pouvoir les utilisant.
Le problème du mercenaire est le prix, la loyauté et les crimes qui risquent de vous retomber dessus par ricochet (voir Bob Denard ou Blackwater pour l'exemple).
Armer des groupes divers ça a déjà donné des résultats inoubliables (pour ne citer que l'UÇK ou les talibans contre les soviétiques)...
Les drones de reconnaissance et recherche ont été moins abordés dans l'émission alors que leur bénéfice sur le terrain guerrier et civil est plus profond. Le flicage à tout de suite été abordé mais qu'en est-il de l'utilisation pour les pompiers, les secouristes ou les handicapés ? Et même, en parlant de flicage, la surveillance par drone n'est pas le pire risque aujourd'hui, pour l'utiliser une cible (humaine ou géographique) est nécessaire alors que vos données biométriques sont déjà prises avec votre carte d'identité, votre vie par internet et toutes les jolis bases de données étatiques ou commerciales où nous sommes; à côté le drone fait pâle figure.
Le risque d'utiliser les drones pour la police et de faire de même que les militaires US, et amoindrir la présence sur le terrain ( mais n'est-ce déjà pas le cas avec la vidéo-surveillance?).
Pour l'ingénuité (feinte?) de Judith je n'ai jamais vu un politique de très haut vol ne pas penser avant tout au beefsteak de ses électeurs (ou soutiens?), Obama est là, au mieux, pour la veuve et l'orphelin américaine pas les autres.
Finalement le risque est toujours le même : ériger une stratégie sur un outil alors qu'un conflit se gagne aujourd'hui par divers moyens (les mongols avaient quand même fait fureur en leur époque avec leurs archers montés). Dans une époque où peu veulent être responsable (et ces derniers pas coupable) la doctrine du drone est un outil de déresponsabilisation, pas plus, pas moins. C'est aussi peut-être pour ça que nous n'aurons pas tout de suite des robots d'attaque autonome car, là, le responsable va vite être trouvé et avec des galons en plus.
Le cahier des charges ( on ne va pas parler d'objectifs militaires) de l'armée fait par les politiques est plus la cause de tous ça : pas de défaite, pas de mort pour nous, pas trop cher, que ça ne fasse pas tâche d'huile au moment de la prochaine élection.
j'ai lu ce livre il y a quelques jours et je partage votre analyse sur sa pertinence et les perspectives effrayantes qu'il ouvre comme les concept de "guerre sans fin" ou de "guerre sans victime visible"
la notion de deshumanisation plus ou moins ratée du "meurtre" a distance est aussi à connaitre
ainsi que la notion de "meurtre symboliquement médiatique "
enfin de nombreux concept sur une réalité qui échappe à tout controle démocratique
la loi martiale en flux continu quoi
une excellente emission et un livre remarquable
cordialement
mb
Si moins de rareté pouvait servir à ça : me faire lire plus...
j'ai été super content de voir ce philosophe après la lecture de ce bouquin passionnant (et flippant, je confirme).
la mise au point qu'il fait, en réaction à la symétrie terrorisme/drone est salutaire car il faut bien dire que l'idée vient assez vite à l'esprit.
c'est un vertige dont j'apprécie qu'il est été traité et formulé de manière osée par Judith, mis en perspective par l'auteur avec quelques espoirs d'un possible dépassement.
j'espère que le débat citoyen aura lieu.
Sur la précision et l'utilisation d'un canon plutôt que de missiles : c'est peut-être simplement une histoire de portée : les drones volent haut, pas au raz du sol. Et les armes à feu ont bêtement une portée plus faible qu'un missile pour un poids donné.
Et les drones n'ont rien de neufs dans l'histoire de la guerre. C'est juste une arme qui tue de loin, et dont l'utilisateur est à l’abri. C'est exactement comme l'utilisation de la poudre contre des gens qui ont des épées ou d'avion avant l'invention d'arme anti-aérienne.
Sur les robots tueurs, on est juste en plein délire de science fiction. Et sur les pétitions pour interdire le développement de drone, c'est illusoire. Depuis le début de l'histoire, l'humanité n'a jamais arrêté le développement militaire.
Les histoires de violation de frontière, c'est du rapport de force entre états. Si le Pakistan n'est pas content, il peut déclarer la guerre aux états-unis. On parle d'un pays avec une armée plutôt puissante disposant d'armes nucléaires. En pratique, les zones concernés sont hors de contrôle gouvernemental. Et du coup le Pakistan se contente de protestation polie.
Sur le ton très froid et technique des textes de l'armée, imaginez 30 secondes les réactions si le vocabulaire était plus cru.
Et au fond, le ton est surtout je pense une réaction humaine des auteurs de protection psychologique par rapport au sujet. Parler de vecteur et charge utile plutôt que de missiles et de bombes permet aux ingénieurs de faire leur travail avec du détachement. C'est peut-être lâche mais c'est humain.
Les drones civiles, ce n'est pas que des tasers volants (dont je ne vois pas trop l'avantage sur un CRS), c'est aussi bêtement avoir des moyens pour les pompiers d'intervenir dans des zones dangereuses. Bon c'est aussi surtout des caméras volantes pour la police, ce qui est déjà bien plus grave.
Mais en même temps, les risques de piratages sont tels que ça pourrait être drôle.
Cette émission me donne quand même beaucoup l'impression d'un débat entre deux personnes qui ne connaissent rien au sujet à part que la guerre c'est pas bien.
Drones tueurs et guerres secrètes diffusée dur France 5 en mai.
Voir la vidéo sur YouTube
Un postulat classique en philosophie, dès lors que vous devez faire entendre votre discours, justifier sa (votre) production, il est mieux venu de l'enrober du sceau de la nouveauté.
Mais est-ce vraiment le cas ?
J'en doute fort.
Ainsi, vers la dixième minute, Chamayou déclare que le drone, par la distance qu'il opère, redéfinit la distinction entre combattant et non combattant.
Mais c'est là une pétition de principe à mes oreilles, car, un sniper aussi, bien que sur le terrain, commet exactement le même genre de lecture erronée, d'interprétation fausse, et de "dommages collatéraux", le cas échéant, qu'un opérateur de drone. Lui aussi est sujet à la latence sur signal (notion développée vers la 22 minutes), puisque la balle met parfois près d'une seconde à atteindre sa cible. J'ai pris un sniper, j'aurai pu prendre un archer, dès siècles bien avant, voire un propulseur...
Quant à la distance émotionnelle, il n'y a qu'à lire les récits des soldats allemands publiés actuellement (par Harald Weltzer et Sönke Neitzel) pour constater qu'elle était déjà à son apogée avec des soldats dans un cockpit allemand en 1939...
J'ajouterai qu'un homme en uniforme, quand ce n'est pas une simple silhouette venant de l'autre côté de la tranchée a toujours été interprété en terme probabiliste comme un ennemi, quand bien même il n'aurait plus été en situation de combattre. On n'attend jamais de savoir, en temps de guerre, s'il reste une balle dans le fusil de l'adversaire ou s'il est apte à viser, avant de le considérer comme tel. Il suffit qu'il vienne à contre-sens.
De la même manière, vers la quatorzième minute, Chamayou développe le concept d'immunité du combattant national, mais à y regarder de plus près, celui-ci n'a rien de nouveau ou de spécifique au drone non plus, il est parfaitement illustré par les bombardement, en toute sécurité, des populations civiles d'Hiroshima et de Nagasaki, dont les stratèges américains ont toujours soutenu qu'il était là pour préserver d'un débarquement militaire coûteux en terme humain pour les soldats américains.
Ce concept était là également lorsque l'Allemagne nazie a tiré sur Londres ses V1, les premiers drones en quelque sorte. Exemples qui illustrent que le droit de la guerre, hier comme aujourd'hui, n'a que peu à voir avec la guerre réelle, malgré les tentatives d'affirmer le contraire.
Quant à la distinction entre la valeur des hommes d'un camp et ceux de l'autre, elle n'a rien de nouveau non plus, qu'on le déplore ou non, elle est au cœur même de toute guerre. Pourquoi irions-nous « nous » battre contre « eux », si nous leur accordions les mêmes droits à vivre que nous ? La guerre implique cette dissymétrie.
Quant au fait de vivre avec l'angoisse des drones, qu'a-t-elle de différente de celle générée par le bruit incessant des chasseurs à réaction ou des hélicoptères pour les populations lors de la guerre du Vietnam ou le bruit des bombardiers et des sirènes lors de la seconde guerre mondiale ?
Pour ce qui est de la fabrique de la haine (29 minutes), celle-ci ne dépend aucunement du fait qu'il y ait ou non un pilote dans l'avion. Cette fabrique de la haine, nous la retrouvons dans le discours prétexte de l'Allemagne nazie lorsqu'elle a tenté de justifier sa "revanche" sur l’Europe du traité de Versailles.
D'une manière plus générale, la fabrique de la haine a lieu dès lors que le combat s'enclenche, elle n'est pas une nouveauté de la verticalité liée au drone, l'horizontalité de l'occupation l'engendre également (l'auteur israélien de ce concept-là aurait dû le noter, mais peut-être l'a-t-il fait, je ne sais pas après tout). Elle est synchronique de l'occupation du terrain que cela soit par des humains ou des machines ne change strictement rien.
C'est pourquoi, contrairement à ce que sous-entend Judith, l'attaque ou l'occupation aurait été militairement "classique", au sol, par des fantassins, cela n'aurait en rien diminué le ressentiment et donc le terrorisme à l'international. La preuve par l'IRA pour ceux qui s'en souviennent. L'usage du drone ne peut donc être une légitimation (meilleure ou pire qu'une autre) pour le terrorisme qui n'a d'ailleurs pas besoin de la moindre excuse, puisque tout peut le légitimer à écouter ces fanatiques. Il n'est pas nécessaire d'invoquer des morts innocents pour le justifier, puisque, comble du paradoxe, les terroristes sont ceux qui en causent le plus dans leur propre pays. Les premières victimes du terrorisme étant les populations locales, comme l'exemple de l'Irak en atteste tristement.
L'argument des drones tueurs autonomes, un argument du type de la pente fatale, n'est guère davantage recevable, puisqu'il part du principe que si nous avons des drones contrôlés par des humains aujourd'hui, nous aurons des drones autonomes demain. Si factuellement, cela peut se défendre, on peut se demander en quoi cela constitue une quelconque aggravation du problème, puisque à écouter Chamayou, les drones pilotés par des humains sont déjà condamnables. Rien ne permet de dire que la machine ne pourrait pas faire « mieux », en terme de prise de décision (faire un parallèle avec les google car qui arrivent dans le domaine civil.)
J'ajouterai que le principe de la zone de conflit armée (vers 40 minutes) n'a pas été remis en cause par le drone, mais par le terrorisme lui-même, puisque le terrorisme n'a qu'un seul ancrage, ce n'est pas un pays, il est transfrontalier, mais directement dans les corps de ses acteurs. L'exemple de la capture de Ben Laden par des soldats est d'ailleurs une illustration de la faillibilité du concept de capture, le "trophée" n'ayant pas pu être ramené vivant, soulignant par là-même et par l'absurde qu'une intervention humaine n'est de toute façon pas mieux acceptée par les populations locales que toute autre forme d'intervention militaire.
Alors, certes, fort de tout cela, un seul constat s'impose, oui, la guerre contre le terrorisme est effectivement une guerre sans fin, mais cela n'a rien de surprenant, pas plus que ne l'est, à l'échelle d'une nation, la guerre contre les criminels de toute sorte. Est-ce une raison suffisante pour ne pas la mener ? Pour croire qu'on puisse en faire l'économie ? Penser qu'il suffit de ne pas provoquer l'ire des connards, de rester dans son coin, pour ne pas avoir à les subir, est irréaliste, pour ne pas dire infantile. C'est valable dans une rue parisienne, pour reprendre l'actualité récente, comme partout ailleurs.
Je terminerai en rappelant, contre l'usage inopiné des exemples de « bavures » découlant de l'usage d'un drone, que pour une victime, peu importe que l'erreur fut commise par une machine, piloté ou non, avec un occupant à son bord ou non, ce n'est pas dans la cause de son malheur que se trouve sa colère, c'est dans le résultat. Autrement dit, c'est dans les procédures d'intervention qu'il faut chercher le remède, mais jamais, au grand jamais, l'erreur toujours possible ne doit être une excuse pour ne pas agir et laisser faire ce qui n'a pas à l'être.
yG
Je n'ai rien à croire, Judith, je constate, non pas sur la base du livre dont je n'ai pas à discuter ici, car, ce n'est pas de lui dont il est question ici, ce n'est pas à lui que je réagis, mais à l'émission et à elle seule. Si je peux donc me "permettre de prétendre anéantir les positions intellectuelles défendues" par un auteur, c'est justement parce qu'elles ne paraissent pas aussi solide que cela à l'écoute de l'émission et que je n'ai aucune raison de lui en faire crédit sur cette base. Quant à prendre systématiquement des attitudes contre-argumentatives, vous me faites un bien mauvais procès, c'est à croire que vous avez déjà oublié que j'ai bien plus souvent été accusé du contraire.
yG
C'est là une lecture bien partiale, Judith, car, il est trop commode de parler de systématisme lorsqu'on ne veut pas reconnaître l'indépendance et/ou la pertinence de qui s'exprime. Je n'ai pas changé mon fusil d'épaule, contrairement à ce que vous laissez entendre. Je ne partage et ne cautionne tout simplement pas l'orientation idéologique/politique de vos dernières émissions et chroniques. Je ne m’investis pas pour la même gauche que vous, que celle que je vois transparaître dans vos derniers élans.
yG
J'ai l'impression que c'est un des défauts des qualités d'internet et de l'ordinateur en général : la rapidité est parfois castratrice.
Un livre, que nous invite à lire cette émission, se lit lentement. Entre le premier chapitre et le deuxième on a le temps en mangeant d'imaginer la suite, et puis d'être surpris par cette suite, on en rêve en attendant la suite le lendemain. Une citation est inscrite en note de bas de page, je vais chercher le livre, parfois loin. Perte de temps ou prise de temps.
J'ai peur que la réaction rapide, voir parfois instantanée nous prive, et prive nos interlocuteurs, d'une richesse et d'une profondeur indispensable.
Il nous arrive à tous de dire des âneries sur les forums. Il nous arrive à tous de donner précipitamment notre avis sur un bouquin que nous n'avons pas lu et qui a coûté des mois de travail à son auteur.
Mais on est consterné lorsqu'on voit quelqu'un s'incruster dans l'erreur comme le fait Yg et nous débiter sa prose, persuadé que sa culture et son intelligence exceptionnelles lui permettent de tout comprendre et de tout analyser mieux que tout le monde, quel que soit le sujet, malgré les railleries, malgré les critiques.
Hélas, il se trouve toujours un badaud pour lui répondre, ce qui lui fait croire que d'autres personnes le lisent. Ces séances de masturbation publique sont pathétiques.
Dans mes moments d'indulgence, je me dis que je dois faire un effort pour supporter tous ces individus aux étranges comportements, qui ne sont pas rares sur les forums si ça leur évite de dépenser des sommes importantes en consultations de psychiatrie ou en achats au rayons vins et spiritueux du supermarché.
+
« Il est décevant, après une émission qui invite à lire un livre de tirer des conclusions sur ce qu'on a entendu plutôt que sur ce qu'on (n')a (pas?) lu. J'ai l'impression que c'est un des défauts des qualités d'internet et de l'ordinateur en général : la rapidité est parfois castratrice. » : bbounty
Cela n'a rien à voir avec internet. Chamayou aurait fait un exposé en amphi, j'aurai réagi de la même façon dans les questions qui suivent. La différence, j'ose espérer, c'est que lui n'aurait probablement pas, comme beaucoup hélas ici, joué la fallacieuse carte de l'argument d'autorité en me renvoyant à ce qui ne motivait nullement ma question, à savoir son livre.
Il m'aurait certainement expliqué, comme devrait pouvoir le faire les trois-quatre qui ont lu son ouvrage sur ce forum, en quoi ses prémisses sont tenables. Ce que je ne perçois toujours pas à lire ceux qui soutiennent pourtant son raisonnement.
« Et puis, pour rebondir sur la réponse de Judith, répondre avec son simple bon sens en 40 lignes à un travail de 300 pages fait parfois l'effet du type qui dit à l'astronome, "ben non, la terre tourne pas autour du soleil, regardez, ça se voit quand même bien que c'est le contraire", au lieu d'apprendre de lui avant de le remettre en question en connaissance de cause. »: bbounty
A mes yeux, cet argument bernardien, que vous reprenez à votre compte, n'est en fait qu'une forme de l'argument d'autorité auquel il serait bien mal venu de concéder la moindre légitimité.
Comme si vous ne saviez pas qu'il existe des millions d'ouvrages qui ne tiennent pas la route parce que leurs prémisses sont, malgré les centaines de milliers de pages de note et de documentation, les millions d’exégèses, les milliards de lecteurs, des plus fragiles...
Pour reprendre votre métaphore, tout astronome professionnel ou amateur vous dira que cette question que vous jugez « naïve » est à la base de sa discipline et qu'y répondre est non seulement dans ses cordes, mais de son devoir, sans qu'il ne puisse y déroger en usant de l'argument d'autorité que constitue le renvoi automatique vers une source extérieure.
Sur ce.
yG
ps: La revue de l'ouvrage par Jean Birnbaum dans le Monde littéraire de la semaine passé débute par une citation de Georges Bernanos (1947) qui va exactement dans le sens de celui que j'ai pris (sans parler du reste de sa critique). Mais peut-être que Jean Birnbaum n'a pas lu, lui non plus, l'ouvrage de Chamayou avant d'écrire son article.
Quand un critique littéraire récemment promu peut apercevoir des milliers de corps broyés sans même percevoir leurs silhouettes, et surtout sans que se pose à lui un cas de conscience, que devient son métier ? Une besogne, dronisant l'écrivain, dont "un gentleman peut venir à bout sans salir ses manchettes ni son imagination", avec l'éphémère sentiment que seule sa spécialisation est en cause.
Je joins à mon envoi, un avis de lectrice, nécessairement partiale, « visant la viande plus que l'atour »:
LEILA il y a 2 jours
« Lisez ce livre et quelques autres de G Chamayou, cela vaut mieux que la resucée de Birnbaum. «
emon, LEILA ou alma... Toujours la même injonction, toujours aussi peu appuyée par ce que vous-mêmes en avez tiré, si jamais vous l'avez lu.
yG
J'y ai adjoint le plus récent des commentaires qui accompagnait le début de l'article, au moment où je vous répondais.
C'est votre droit évidemment de juger celle-ci indigente, seulement, il faudrait encore que vous argumentiez pour que nous puissions prendre votre opinion en considération. Pour l'heure, cette critique me semble bien plus pertinente que ce que j'ai pu lire ou entendre d'élogieux autour de celle de Chamayou.
yG
Ce sont vos propos, si vous ne les défendez pas, personne ne le fera à votre place, en tout cas, pas moi concernant ceux-là en particulier.
Pour poursuivre, deux usages des drones "amateurs" sont à noter dans l'actualité, l'un, parfaitement défendable, il s'agit de donner à voir ce que certains pouvoir ne veulent pas laisser voir, en Turquie, où "Les drones ne sont pas l'unique apanage de l'armée américaine, pour preuve, un modèle miniature confectionné maison par un activiste turc, qui volait au-dessus des manifestants à Istanbul, a été (apparemment) descendu par la police au mois de juin.", l'autre bien moins défendable, pour ne pas dire aucunement, en Allemagne : "La police allemande a mené mardi 25 juin des perquisitions contre un groupuscule qu'elle soupçonnait de préparer une attaque terroriste islamiste à l'explosif à l'aide d'avions télécommandés", puisqu'un avion télécommandé n'est ni plus ni moins qu'un drone "grand public". (source, Le Monde)
Deux usages qui illustrent que la technique ne dit rien, la plupart du temps, de son usage. C'est pourquoi, il existe bien souvent un usage raisonné et raisonnable d'icelle, pour peu qu'on le veuille et ne jette pas le bébé avec l'eau du bain. Ce qui serait d'autant plus stupide que d'autres ne le feront pas et que... toutes les causes ne se valent pas, loin s'en faut.
yG
Sans prétendre distinguer a priori d'entre les bons ou mauvais usages tactiques d'un outil commandé à distance , c'est son utilisation stratégique qui est la clef de l'équation que l'auteur de « Théorie du drone »pose publiquement. Comme dans toute opération visant à la destruction ou à la paralysie de l'ennemi par le moyen de la terreur, la morale en est bien sûr a priori exclue.
Ce qu'on appelle théâtre des opérations connait de grandes distensions, de lieu, d'entre la cible et le tireur, ce qui les relie, la retransmission des images voire du son, étant ce temps de latence, temporellement par le parcours de son flux d'électrons dans ce grand déséquilibre qui cherche à nouveau sa stabilité, en en véhiculant le message, sa trace.
Cette transmission, dès lors qu'elle quitte la forge théorique, peut comporter des troubles que le travail de l'auteur du livre a recensé, condensant une somme d'expériences historiques dans l'étude de ce miroir du temps que l'absence de divertissement honnête peut parfois présenter préférable.
Un des critiques de Clausewitz, visant moins à blâmer sa rigueur théorique qu'à déceler un défaut excessivement prussien ternissant cette vertu exploratoire, fustigeait ce caractère de » stéréotype indéfiniment reproductible »par lequel il envisageait ses pions, objets d'un esprit lumineux, leur déniant leur caractère spécifique et par là leur histoire propre, ce qui les avait amené là, critiquant là les résultats de l' abstraction même.
Peut-être faut-il apporter cette nuance, à la décharge de Klausewitz la grande catastrophe qu'avait récemment connu son pays. Dans ce qu'on peut prendre comme une critique politique, les personnages étant nommés, il s'en tient à cette simple exposition des caractères et positions relatives aux événements.
Je reviens , à l'objet, à l'usage potentiel, d'où les résultats sus ou tus – combien de temps encor?-ne manqueront pas d'influer sur le cours de l'histoire. Le livre blanc de la défense, allouant les crédits futurs est sujet à débats publics.Une part , que certains jugèrent excessive est allouée à l'entretien de la dissuasion ancienne, bloc contre bloc, imprimant encore bien des esprits. Je ne juge pas la somme de ces efforts confiscatoire , aussi bien faut-il conserver l'ancien et le nouveau dans le même lien, dans ces travaux de Poirier qui portent l'empreinte du temps, visant à professionnaliser les métiers de l'armée par l'abri de la dissuasion, celle-ci permettant un budget plus tourné vers la civilité.
Parvenir à un équilibre est un instant rompu à chaque instant, ce qu'énonçaient fort bien ces instructions au Prince » On commence une guerre quand on veut, on la termine quand on peut »et la somme des efforts relatifs à réparer les dommages est souvent supérieure à celle qui, prévenant, y compris en envisageant de sang-froid son adversaire, les aurait empêché d'advenir.
mais Chamayou aborde-t-il le sujet de la situation du Laos ? :
au Laos, depuis 1964, les bombes américaines ont fait 50 000 victimes, dont 60 % de tués et 23 % d'enfants, les plus touchés depuis 2011. Ce sont les bombes de la guerre du Vietnam, le Laos n'était pas impliqué dans le conflit.
30 000 morts sans la guerre et bien après la guerre.
Puis sur les deux dernier paragraphes, la raison devient claire. Ce qui vous chiffonne est donc que l'on puisse remettre en cause "la guerre contre le terrorisme".
Est-ce que la légitimité d'un combat en justifie toute les dérives?
Chamayou montre dans le bouquin comment s'oppose une théorie de la contre-insurrection qui prend en compte les motivations politiques des "rebelles" dans le combat mené contre eux et la nouvelle théorie de l'antiterrorisme qui les considère comme des aberrations à éliminer.
Ce qui est questionné ici, c'est donc bien la manière de combattre et ses conséquences multiples notamment sur les prises de décisions démocratiques de la guerre.
Ce qui est questionné ici, c'est donc bien la manière de combattre et ses conséquences multiples notamment sur les prises de décisions démocratiques de la guerre.": remic
Vous démontrez donc par l'absurde que le drone n'est aucunement le sujet, qu'il n'est qu'un prétexte, puisque la guerre contre le terrorisme aurait été faite à l'ancienne, par des commandos et des centaines de milliers de morts militaires "occidentaux", avec son même lot de dommages collatéraux sur les civils, cela n'aurait rien changer à son illégitimité à ses yeux. Pour ma part, je ne crois aucunement qu'il soit possible de ne pas se salir les mains, directement ou indirectement, face à certaines idéologies.
yG
Maintenant, face à votre dernière phrase "je ne crois aucunement qu'il soit possible de ne pas se salir les mains, directement ou indirectement, face à certaines idéologies", je ne suis pas sur d'avoir le courage d'argumenter. La justification de la torture, bof...
Le principe de la guerre a toujours été de tuer avant de l'être, réellement ou potentiellement, dès lors que les signes le laissent supposer, c'est donc toujours une question d'interprétation et comme toute interprétation, elle est nécessairement faillible. Ne pas l'entreprendre à ce prétexte, c'est laisser libre court à l'ennemi qui n'en attend pas mieux pour frapper le premier. Après, il ne nous reste que l'inutile vengeance qui ne ressuscite personne. J'aurai aimé qu'il y ait des drones en 1933 et des gouvernements pour oser s'en servir contre Hitler, mais, il n'y avait personne alors, pas même un classique commando.
"La justification de la torture, bof..."
Il n'est pas question de cela dans mon post.
yG
Mais il y a un argument auquel je suis sensible et que je souhaite apporter : la guerre contre le terrorisme n'a de guerre que le nom.
S'il s'agit bien de luttes de pouvoir, il n'existe pas deux états qui se font la guerre.
Lorsqu'une élection présidentielle se déroule dans un pays dé... démo ... démco ... bref, lorsqu'une élection a lieu, il y a bien une lutte de pouvoir mais on ne parle pas de guerre !
Lorsqu'on parle des conflits entre Al Qaeda et les Etats-Unis par exemple : il y a un crime monstrueux qui a coûté la vie à des milliers de personnes (l'attentat du 11/09/2001).
Mais cela reste un crime qui devrait être suivi des moyens civils nécessaires à l'appréhension des malfaiteurs suivi d'un procès en bonne et due forme.
Au lieu de cela, il y eu : arrestations légales ou non, détentions légales ou non, tortures, exécutions sommaires, etc...
Et le problème n'est pas près d'être réglé !!
Jusqu'à quand les peuples doivent-ils laisser leurs représentants pratiquer ce genre de choses en leur nom ?
Jusqu'à ce que les dits dirigeants nous expliquent : "Ca y est, on a fini d'éliminer tout ces vilains terroristes, on va pouvoir renoncer à nos instruments de puissance militaire et dire à nos industriels de la défense qu'ils peuvent mettre la clé sous la porte, on a plus besoin d'eux !!" ?
"la guerre contre le terrorisme n'a de guerre que le nom. "
Tout à fait d'accord, c'est une connerie de Bush, comme dans la société civile, où l'on parle trop facilement de guerre contre les narcotrafiquants, les chauffards, l'obésité, le cancer, etc. Oui, plus qu'une guerre, c'est une opération de police transfrontalière (déjà une entorse à la notion territoriale de police), à ceci près qu'on y élimine ceux qui sont jugés, trop sommairement parfois (ce n'est pas le cas de Ben Laden et de ses lieutenants) coupable. Le problème n'est pas de les tuer, c'est de le faire sans rassembler plus de preuve et de façon aussi peu soigneuse, soucieuse des innocents. Capturé ou tué, cela ne changerait rien au ressentiment, pas sûr que cela change même quelque chose aux dégâts collatéraux, tout en augmentant assurément le coût pour les forces de l'ordre... Ceci explique peut-être cela.
Quant à en avoir fini, non, nous n'en aurons jamais fini avec le terrorisme. Et si nous luttons contre, ce n'est pas pour le nombre ridicule, toutes choses égales par ailleurs, de mort qu'il occasionne chez "nous", mais c'est pour ce que cela signifierait de le laisser agir à sa guise.
yG
Et avec de jolie litote, "on y élimine ceux qui sont jugés, trop sommairement parfois"., "sans rassembler plus de preuve et de façon aussi peu soigneuse, soucieuse des innocents"
La réalité, c'est qu' "on" tire dans le tas sans discernement.
Sur le glissement d'une opération militaire à une opération policière vous rejoignez l'auteur du livre.
Euh, remic, c'est au contraire écrit explicitement de mon côté. Je n'ai rien contre la notion d'assassinat ciblé. Tout est dans l'art et la manière. Or, comme pour toutes les autres armes, techniques, employées à cette fin, il existe des usages, des pratiques, plus adaptés, meilleures que d'autres. Le drone ne se distingue en rien sur ce plan des autres méthodes préalablement utilisées, puisque comme vous le dites, la réalité, c'est qu'"on" tire dans le tas sans discernement, hier comme aujourd'hui, ajouterai-je. C'est, hélas, probablement vrai la plupart du temps.
Mais ceci étant dit, vous soulignez alors implicitement que le problème n'est pas le drone armé, en tant que nouvel outil dans un arsenal déjà vaste, mais le discernement, le jugement de qui a le doigt sur la gâchette, le bouton.
Or, outre que le problème s'est toujours posé ainsi, il implique également que la solution est toute autre que l'interdiction des drones et de leur usage dans un cadre d'assassinat ciblé.
Cela implique l'encadrement, de meilleures informations, un meilleur repérage (par exemple par d'autres drones, plus petits et nombreux et moins cher pour observer plus précisément), une meilleure formation, etc. Tout ceux à quoi on peut remédier, sans pour autant arriver, contrairement à ce que laisse croire le vocable mensonger, commercial de certains politiques et militaires en la matière, au risque zéro.
Je n'ai pas l'impression à l'écouter que Chamayou milite pour un plus grand discernement dans la mise en place des assassinats ciblés, c'est donc lui, à mes yeux, qui louvoie, s'attaquant aux drones armés, alors qu'il vise en fait la notion d'assassinat ciblé, ceci, quelque soit, toutes choses égales par ailleurs, le soin apportée à sa réalisation. J'aurai aimé lire en sous-tire de l'émission, "Pour un meilleur usage des drones dans les assassinats ciblés". Ce à quoi j'aurai souscrit immédiatement.
yG
Pas vraiment. Lisez "de la guerre" de Sun Tzu.
Tuer fait partie des moyens de la guerre, mais tuer des soldats ou des combattants en arme.
Certainement pas des civils soupçonnés d'appartenir à un réseau sous le prétexte qu'il ont eu un contact (téléphonique le plus souvent) avec un autre civil soupçonné ou d'avoir un comportement suspect.
Vous prenez appui sur l'aspect faillible de l'interprétation du soldat. Avouez qu'il y a là une légère différence.
Vous revenez systématiquement sur l'idée que l'auteur voudrait délégitimer la guerre "contre le terrorisme". Pouvez-vous entendre que même certains militaires critiquent l'absurde stratégie en cours?
bref... lisez-le
Certainement pas des civils soupçonnés d'appartenir à un réseau sous le prétexte qu'il ont eu un contact (téléphonique le plus souvent) avec un autre civil soupçonné ou d'avoir un comportement suspect.
Vous prenez appui sur l'aspect faillible de l'interprétation du soldat. Avouez qu'il y a là une légère différence.
Vous revenez systématiquement sur l'idée que l'auteur voudrait délégitimer la guerre "contre le terrorisme". Pouvez-vous entendre que même certains militaires critiquent l'absurde stratégie en cours?"
Pas d'accord, remic, les civils ont souvent été les premières victimes de la guerre, bien avant les hommes en arme, victimes et moyens, les bombardements, les massacres, viols et autres meurtres visaient des gens qui n'étaient que de la même nationalité que les soldats. Maintenant, si c'est pour me dire que les services de renseignement et logistique pour éliminer telle ou telle cible devraient être plus précautionneux, oui, cela va sans dire.
Maintenant, que des militaires critiques cette guerre n'a rien de surprenant. Vous connaissez une guerre qui n'a pas été critiqué par une partie de ceux qui la faisait ? Je ne vois pas en quoi cela constitue un argument à lui seul. Je suis certains que des militaires font des calculs utilitaristes sur le coût/bénéfice de ce genre d'engagement, mais devons-nous prendre cette dimension-là en considération ? J'en doute.
yG
Vos remarques ne me semblent pas pertinente car toute l'émission porte il me semble sur la manière de faire et non pas sur la menace. Tout les moyens ne sont pas "bons". C'est la base de la conscience morale, elle même à la base de toute vie en société.
Se salir les mains, vous dites. La question c'est comment. Dans une version simple, si un homme tente de me tuer je suis en droit d'utiliser tous les moyens pour me sauvegarder.
Si un pays, un peuple, un groupe attaque un autre pays, un autre peuple, un autre groupe, la riposte peut commencer à trouver une justification morale.
La présence dans le droit de la guerre d'une distinction sur ceux que l'on peut ou non attaquer (on ne peut attaquer que les combattants) est essentielle. Donc discuter de la pertinence d'utiliser les drones sous l'angle de leur habilité à distinguer les combattants des civiles est très importante voir fondamentale pour décider si un état, un peuple ou un groupe peut ou non utiliser ses outils.
Les puissants tenteront toujours de nous emmener sur le terrain de la violence. Pas par perfidie, mais pour une raison très simple: c'est sur ce terrain-là qu'ils sont les plus forts.
Et l'histoire nous enseigne que les peuples qui ont dû se libérer par la violence sont victimes, des années plus tard, de la violence de leurs libérateurs.
Ce qui ne veut pas dire grand-chose, puisqu'à la "base" justement, chaque société crée sa propre morale et non l'inverse !
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C'est la question de la poule et l'oeuf.
Meme si la société arrive avant la morale, il ne me semble pas idiot de dire que la morale en est l'un des ciments. Sans morale peut-t'on avoir une société aussi complexe que la société humaine? D'où "à la base". Maintenant l'affirmation était certainement un peu trop affirmative.
J'ai un point de vue assez évolutioniste sur cette question (et pas philosophique). Pour qu'un comportement de coopération d'un être vivant persiste dans le temps (c'est à dire dans ce cas pour l'être humain de vivre en société) toutes choses égale par ailleurs, il faut qu'il soit au moins sans conséquence négative pour la transmission de ses gènes. Et pour coopérer avec des êtres qui ne partage pas le même bagage génétique, il faut des garanties.
C'est le dilemme du prisonnier. La coopération deviens possible s'il y a interaction sur un temps indéterminé, et une regle de conduite adapté (stratégie du tit for tat). J’interprète ça comme la morale.
"La" société humaine ne veut pas dire grand-chose non plus, ce n'est pas parce que notre société occidentale a éradiqué, par la force et non par la grandeur de sa morale, la quasi totalité des autres formes de sociétés qu'elle peut se prévaloir d'être seule et unique.
Hum... à moins d'être le gourou d'une secte, je ne vois pas bien le rapport entre génétique et société ! Dans une société de chasse, le chasseur coopère avec son chien, et bien que leur QI soient sensiblement équivalents, leur génome me semble quelque peu dissemblables.
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d'ailleurs, lorsque l'on voit des gens s'affairer pour toujours gagner d'avantage, d'autres acceptant leurs sort de travailleurs pauvres fières de leurs journées de labeurs, on peut se demander ce qu'il y a d'humain dans cette société.
Pour moi, les premiers hommes vivaient sans doute de manière plus humaine que les gens aujourd'hui
Ben les humains justement, c'est pour ça qu'on est dans la merde !
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Ce genre de remarque me fait toujours froid dans le dos, même quand Chaplin dit "only the unloved hate, the unloved and the unnatural". Je pense d'ailleurs qu'elle tombe à pic pour un des thèmes de cette émission : la hiérarchisation des humains.
Bien sûr je pense que je saisi ce que vous entendez par là, et que cela part d'une bonne intention, mais je vais tenter d'expliquer en quoi cela me fait froid dans le dos, justement parce que je pense que cela part d'une bonne intention et que je ne vous accuse pas des implications qui me glacent.
J'ajoute qu'il m'est arrivé de dire ce genre de choses aussi, et j'ai été tout aussi glacé par ces phrases sortant de ma bouche que de votre clavier, je ne vous en tiens donc pas pour responsable.
Penser que des humains ne se comportent pas comme des humains implique implicitement (ce que je déteste l'implicite, parfois!!) :
1) que je sais ce qui qualifie l'humain, pour dire que certains ne le sont pas,
et 2) que j'accepte l'idée d'exclure de cette catégorie certains êtres que je nomme pourtant humains.
Ça me fait froid dans le dos, parce que cela ne met pas seulement en danger les salopards dont on sait qu'ils font des horreurs. En nous habituant à l'idée que certains humains agissent "inhumainement", ne nous préparons nous pas sans le savoir à accepter certaines morts même par milliers, à conditions qu'on nous ai assez bien convaincu de l'inhumanité des exécutés comme nous acceptons celle des insectes et des rats?
C'est une querelle de mots, mais franchement je la trouve importante, ne peut on pas accepter que l'humanité est un recueil d'horreurs et de merveilles mélangées, que nul (nous compris) n'est exempt d'horreurs en son sein? Posons la question autrement, comment, après une émission pareille, ne mettre implicitement dans le terme "humain" que du bon, sans rater une bonne partie de la nature profonde l'homme?
Cela rejoint à mes yeux un thème de l'émission. Judith sous entend que cela fait revenir l'idée d'hommes et de sous-hommes. J'irais plus loin : d'hommes et de non-hommes. Et nous sommes conditionné à cette question partout : qui est humain et qui ne l'est pas? Toute réponse est fausse et horrible.
Les jeux vidéos qui nous poussent à tuer des orcs, des gobelins ou des zombies à la chaines passant derrière cela pour nous habituer à tuer par reflexe sans sourciller des milliers de non-hommes et hop!
Toutes mes excuses donc, je ne suis décidément pas assez claire!
Bon, pour le reste, comme ma phrase était très courte, certes hors sujet, J'ai profité de l'occasion pour vous faire voir mon point de vue sur la question et vous l'expliquer. Mes remarques étaient d'ordre très générale et plus du tout en rapport, je m'en excuse, avec les drones.
Je ne pense pas qu'il y ai une unique société du tout. je suis d'ailleurs d'accord avec votre remarque.
Ce que j'essayais de dire, était que les sociétés humaines, définies comme groupement organisé d'être humains, sont coagulé par des ciments. L'un des ciments, il me semble, est que l'homme est capable d'identifier ce qui est moral ou non. Cela ne veut bien sur pas dire qu'il agira moralement, car sans cesse il choisira entre son intérêt et celui du groupe. Il choisira aussi l'étendue du groupe : son village, son pays ou bien l'homme en général.
Je sais bien que l'approche génétique de l'être humain déplaît et d'ailleurs je suis convaincue qu'on est loin de pouvoir expliquer l'homme par ses gènes. Mais en tant que biologiste, je suis persuadée qu'une partie de nos comportements ont une base génétique (en interaction bien sur avec la culture).
Pour la coopération humaine, qui est surprenante si on la compare aux autres espèces animales, je pense par exemple que nos cerveaux sont construit d'une telle manière qu'ils favorisent cette coopération (j'avoue ne pas savoir ce qu'affirme exactement la science à ce sujet mais cela va dans le sens des théories d'évolution comportementale que j'ai étudié).
J'ai de nombreuses conversations en ce moment avec des sceptiques de l'évolution. Pas des créationnistes mais des personnes, comme vous peut-être, qui ne pense pas qu'il y ai de processus évolutif (= intervention des gènes dans une société). J'avoue que c'est très difficile de faire voir mon point de vue, mais j'apprend beaucoup en essayant. J'en profite pour affiner mon raisonnement. Si je regarde votre réaction, je dirais que j'ai de quoi me perfectionner!
Enfin pour me défendre, si j'ai tenté de dérouler ce raisonnement sur la coopération et les gènes, c'est que ce sont des sujets qui me passionnent en soit. J'avoue que de l'appliquer aux cas particuliers est très douteux mais ça n'était pas mon intention.
Nous n'avons pas écouté la même émission. Que tous les moyens ne soient pas bons, c'est une lapalissade, mais dans ce cas, la conclusion est tout autre que celle de Chamayou laissent entendre. Elle implique de militer non pour une condamnation et une interdiction des drones, mais pour un usage plus précautionneux de ces derniers, un "meilleur" usage de ceux-ci.
"La présence dans le droit de la guerre d'une distinction sur ceux que l'on peut ou non attaquer (on ne peut attaquer que les combattants) est essentielle."
Tout dépend de la manière dont vous définissez un combattant. Un commanditaire, un artisan de la propagande meurtrière, est également un combattant. Ne soyons pas dupe. Toutes les idéologies ne se valent pas.
yG
Un meilleur manière pourrait etre d'utiliser autre chose que les drones si l'on considère qu'il ne permette pas de faire une distinction suffisante entre les gens que l'on peut ou non tuer (on parle de vie humaine). Par exemple, se poser la question de l'impacte sur la population innocente. Est-on en train de créer du terrosisme. Cette question doit être posée avant l'utilisation de ces armes. Ensuite la condamnation portait aussi sur la justification utilisé par les militaires qui présente cette arme comme humanitaire alors qu'elle ne fait que protéger nos propres tête.
"Tout dépend de la manière dont vous définissez un combattant. Un commanditaire, un artisan de la propagande meurtrière, est également un combattant. Ne soyons pas dupe. Toutes les idéologies ne se valent pas."
On est bien d'accord. Mais cela ne change rien à ce que je dis. Sous-entendez vous qu'alors tous les hommes en age de tenir une arme sur ces terres sont des combattants donc on peut les tuer?
Je n'ai rien contre par principe, gaz', seulement, ce n'est pas le drone qui fait la distinction ou permet de la faire, c'est le renseignement. Un renseignement aussi sommaire entre les mains d'un commando causerait les mêmes dégâts collatéraux. Encore une fois, un pilote d'avion de combat fait exactement la même analyse qu'un pilote de drone, ni mieux, ni pire, depuis plus d'un siècle, un peu partout dans le monde. A écouter ce discours centré sur le drone, c'est à croire que l'histoire de la guerre et autres assassinats ciblés n'a jamais été sujette à l'erreur et que cette erreur n'a jamais été considérée préalablement comme "acceptable", un risque potentiel, qui ne devait pas cependant empêcher l'action.
"Par exemple, se poser la question de l'impacte sur la population innocente. Est-on en train de créer du terrosisme. Cette question doit être posée avant l'utilisation de ces armes."
Cette "classique" question est faussement pertinente, car, même tuer le plus sûrement, le plus "proprement", sans bavure, crée du terrorisme. Même laisser vivre un terroriste crée du terrorisme. C'est donc un argument spécieux que de faire rentrer celui-ci dans le calcul.
La seule règle qu'on doit garder en tête lors de l'usage de toute arme, drone compris, c'est celle de la proportion. Ce n'est donc pas le drone en tant que tel qui crée un usage systématique, à l'aveugle, à la petite semaine, cela peut se faire avec n'importe quel type d'arme et d'engagement, depuis les airs comme au sol, ce dérèglement n'est pas induit par la technique, il est et a toujours été d'ordre politique.
Ne mélangeons pas tout, n'incriminons pas le principe (technique du drone ou de l'assassinat ciblé), lorsque c'est sa mise en œuvre particulière qui est condamnable. Or, à cette mise en œuvre chaotique, nous pouvons remédier. Au lieu d'un drone d'attaque, seul, des dizaines d'autres drones plus petits, d'informations, peuvent l'assister dans son choix, par exemple.
Bref, même avec cette technologie, il y a moyen de faire "au mieux" en tenant compte des vies innocentes adjacentes.
"Ensuite la condamnation portait aussi sur la justification utilisé par les militaires qui présente cette arme comme humanitaire alors qu'elle ne fait que protéger nos propres tête."
Oui, le discours des militaires est stupide. Cela vous surprend, c'est nouveau, inattendu ? A ce petit jeu là, autant critiquer l'aide humanitaire, parce que des connards vont invoquer dieu dans sa mise en place.
"Sous-entendez vous qu'alors tous les hommes en age de tenir une arme sur ces terres sont des combattants donc on peut les tuer?"
Non, mais encore une fois, ce type d'amalgame meurtrier ne tient pas à cette technologie. On peut donc condamner celui-ci, sans remettre l'usage de ce type d'armement.
yG
Effectivement, niveau victimes civiles et immunité de l'attaquant, les bombardements de villes, les bombes atomiques ou l'usage du napalm n'avaient pas grand chose à envier aux drônes.
Je comprend le débat autour de la redéfinition des choses de la guerre comme une réponse à ceux qui annoncent cette redéfinition, c'est-à-dire les promoteurs et les utilisateurs des drônes.
La guerre contre le terrorisme est effectivement une connerie sans fin
Puisqu'il s'agit d'essayer de gagner un objectif politique avec une réponse technique de plus en plus sophistiqué.
Dans l'histoire du monde ça n'a jamais marché. Et ça ne marchera jamais parce que au final, il ne restera que d'eux types debout face à face: un avec son couteau, l'autre avec son joystik inutilisable parce que la centrale ne fournira plus de courant...
Qui pensez vous gagnera le combat?
La guerre contre le terrorisme est effectivement une connerie sans fin
Puisqu'il s'agit d'essayer de gagner un objectif politique avec une réponse technique de plus en plus sophistiqué.
Dans l'histoire du monde ça n'a jamais marché. Et ça ne marchera jamais parce que au final, il ne restera que d'eux types debout face à face: un avec son couteau, l'autre avec son joystik inutilisable parce que la centrale ne fournira plus de courant...
Qui pensez vous gagnera le combat?": Tatanka
Le "on va faire court est" est paradoxalement le credo de ceux qui ont recourt à l'assassinat ciblé et donc aux drones armés.
Le slogan de la guerre contre le terrorisme est effectivement d'une connerie dans nom, puisqu'il implique une victoire, franche et massive, sur ce qui n'est en fait qu'un moyen, le terrorisme, artisanal et individuel par opposition aux moyens militaro-industriel et collectif. Les terroristes peuvent bien à l'occasion se rassembler, s'allier, il n'en reste pas moins que vous ne pouvez pas faire la guerre seule, en tant qu'individu, tandis que vous pouvez agir de façon terroriste, seul, sans soutien de la population qui vous entoure.
Lutter contre les terroristes est donc pour un état, une action sans fin, mais, elle ne l'est ni plus ni moins que l'action de lutter contre les chauffards, les preneurs d'otage, les meurtriers, les violeurs, etc. Ce que nous faisons via les forces de l'ordre. C'est donc une action policière et non à proprement parler militaire.
Or, ici, nul n'attend qu'on se débarrasse d'une façon ou d'une autre de ces nuisibles à la collectivité, une fois pour toute, un jour ou l'autre. Ce qui ne nous empêche pas de développer tout un arsenal humain et technologique pour ne pas les laisser libre d'agir à leur guise, selon leurs principes.
Ce n'est pas parce qu'on ne gagnera jamais contre le terrorisme qu'on ne doit pas lutter contre lui continuellement. Vous me direz, il y a différentes façons de lutter, des meurtrières et des pacifistes.
Je vous répondrai que l'erreur est de croire que dans le cas de ces terroristes-là (d'autres, en d'autres lieux, ont déjà abandonné la lutte armée pour la lutte politique, mais cela dépend encore de la nature de leurs revendications initiales. Tout ne peut et, j'ajouterai, ne doit pas trouver sa traduction en terme politique), il existe une voie de sortie qui ne soit pas armée. On ne pactise pas avec de tels connards, nous y perdrions tous, sur le court comme sur le long terme, à ne tolérer qu'une seule de leurs revendications.
Si l'éducation (et donc le niveau de vie) permet globalement de réduire la proportion de tels enflures, comme ces islamistes, au niveau mondial, elle ne permet pas plus que la force d'éliminer le problème. Il faudra toujours au final s'occuper des quelques milliers, millions de connards qui sont prêt à se faire sauter et nous faire sauter pour imposer leur ignoble et indéfendable vision des rapports humains. Toutes les idéologies ne se valent pas.
C'est pourquoi, pas plus que l'éducation ne nous permettra un jour de nous passer des forces de l'ordre, les solutions politiques ne pourront faire l'économie du sang face à de telles raclures.
yG
et si les "autres" s'équipaient aussi de drone qui survolent New-York, une fois de plus ce ne serait que barbarie ?
j'hésite à acquérir ce livre : le cauchemar devient de plus en plus réalité !!
Le drone civil existe déjà, c'est un mini-hélicoptère télécommandé équipé d'un senseur de type Kinect et autres webcams, pour la partie non létale. Son usage terroriste, hélas, n'est qu'une question de jours, semaines, mois, c'est trop tard, le détournement de technologie civil est déjà là, comme il l'a toujours été, dois-je vous rappeler que le détournement de ressources civiles est à l'origine du 11 septembre ?
yG
Il semble que, pour le moment, les drones n'aient pas une autonomie telle que les Etats-Unis puissent les craindre. D'après ce que je sais, les drones doivent décoller d'une base située dans un pays limitrophe de celui où se trouvent les cibles.
Ceux que les dirigeants de pays riches appellent "les terroristes" n'ont d'ailleurs pas vraiment intérêt à "cibler" leurs futures victimes. Un attentat comme celui du Word Trade Center est beaucoup plus efficace pour eux. Une bombe A explosant dans les soutes d'un cargo amarré dans le port de New York serait bien plus efficace que n'importe quel drone. Ce scenario doit hanter les nuits de tous ceux qui subissent depuis des siècles la domination et la morgue des pays riches.