Les empêcheurs de rire
Après l'attentat contre Charlie, la fusillade de Montrouge et la prise d'otages meurtrière de Vincennes, on a entendu certains prôner le profil bas, le rasage de murs au Bic trois lames. Surtout ne pas choquer, éviter l'humour lourd qui pourrait passer pour islamophobe (la dernière couverture de Charlie, non mais quelle honte j'voujure !) Faut-il baisser la tête, se la couvrir de cendres, s'interdire toute moquerie ?
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Derniers commentaires
http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/01/31/comment-l-islam-est-perverti-par-ses-fideles_4567342_3232.html
Pour donner encore un peu plus de regrets à ceux qui, non-abonnés, n'auront sans doute pas accès à l'intégralité du texte, en voici les dernières lignes :
"... Les musulmans européens font un grand tort à leur religion en la réduisant au port du voile et à la viande halal. Il y a dans le Coran des valeurs plus importantes que la prière, le ramadan et le pèlerinage réunis. "Dieu ordonne la justice, la bienfaisance..." Il est rare dans le Coran qu'un verset prenne un ton aussi solennel pour énoncer les priorités. Dans les compilations de hadiths, il n'y a aucun chapitre qui évoque la justice.
Si on juge à l'aune du seul Coran, un pays comme la Norvège est cent fois plus musulman que l'Arabie saoudite." (Ali Malek)
Bonne lecture !... ou pas...
Pourtant ses livres sacrés sont tellement respectueux des modes de vie des autres.
Faut croire que l'insulte est autorisée que lorsque l'on l'a profère et pas quand on la reçoit.
En trente-sept ans de carrière, jamais je n'aurais divulgué le contenu d’une rédaction à qui que ce soit. Question de déontologie, de besoin de justifier la confiance que doit nous faire un élève. A la rigueur, aux parents et pour des raisons sérieuses. En fait ça ne m'est arrivé qu'une fois, une fille qui exprimait un profond mal-être, les parents m'ont remercié car ils n'avaient rien vu. Mais jamais à ma hiérarchie.
Cette affaire devait se régler entre l'enseignant et l'élève. Ça porte un beau nom : la relation pédagogique. Mais ici, avec l'hystérie ambiante, on a pris un marteau pour tuer une mouche.
// «C'est toujours inquiétant quand on a ce genre de propos», estime Georges Gutierrez, le procureur de la République de Grasse. //
Ah bon, elle allait se faire sauter dans la classe comme une djihadette ? Ses parents, outrés comme le furent nombre de musulmans, étaient en train de préparer un attentat ?
Cette petite fille est atteinte dans la confiance qu'elle peut faire aux adultes. Beau résultat.
A-t-on le droit de caricaturer ce qui pour les autres est sacré ? Si oui, alors on peut dessiner Mahomet ET l'holocauste.. Si non, alors on doit dénoncer les deux (caricatures). Il faut être cohérent.
Le mieux est d'aller voir sur le site officiel. On peut s'apercevoir qu'il y a des caricatures de beaucoup de choses différentes (on y voit meme du Charlie Hebdo et du Plantu...). D'ailleurs je pense que ce site pourrait vous intéresser, et que vous devriez, Alain, aller dans ce musée...
PS: j'adore...
J'aime assez le critère de Geluck.
Il n'y a pas d'ambiguités à se moquer du pape, parce que la religion catholique, culturellement en Europe, on est tombé dedans tout petit.
Et en se moquant du pape ou des curés, on se moque, avec du recul, de sa propre naiveté ou de sa foi enfantine.
Se moquer d'une religion qui n'est pas la sienne, c'est différent. Outre le fait que c'est blesser inutilement des gens qui ne peuvent répliquer de façon civilisée ( puisque la loi ne les protège pas), c'est surtout une critique d'une grande faiblesse, précisément parce qu'on est extérieur à ce qu'on critique.
p 360: Le commandement des anciens despotismes était: " Tu ne dois pas." Le commandement des totalitaires était: " Tu dois." Notre commandement est: " Tu es".
p 416: Il était de retour au ministère de l'Amour. Tout était pardonné et son âme était blanche comme neige.
"nous, gens de peu de bien "
Je ne sais pas si je suis un "gens de peu de bien", vu que je vis moyennement dans un des pays les plus friqués du monde, du coup, je ne sais pas si je suis concernée par ce "nous" ?
" c'est la seule arme"
Je ne considère pas le rire comme une arme. Et puis je suis plutôt contre la détention d'armes par les particuliers parce que les armes, ça peut tuer, c'est très dangereux.
Je veux bien envisager l'utilisation symbolique du mot "arme", mais alors ce n'est pas la seule que j'ai il y a dans mon arsenal ( dans le désordre) mon intelligence, ma volonté, ma liberté, mon amour, ma parole, mon silence, ma connaissance, ma vie et ma mort.... et probablement tant d'autres choses que j'oublie.
Du coup, n'importe comment qu'on prenne la chose, non, le rire n'est pas la seule arme, puisque soit ce n'est pas une arme, soit elle n'est pas seule.
"il faut rire, encore et toujours"
Qui veut m'empêcher de NE PAS rire, ou alors d'avoir ri et de cesser, ou de rire mais d'envisager qu'à un moment je cesserai ? Et pourquoi ?
Ces temps-ci il y a plein de gens partout qui veulent m'expliquer ce qui me fait rire et quelles sont les valeurs fondamentales pour moi.
Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Geluck, je ne suis pas Plenel, je ne suis pas Korkos, je ne suis pas Napoléon non plus... en fait, j'ai déjà assez de mal à être moi, alors faudrait me lâcher un peu, ça devient franchement oppressant.
Si on est 60 millions à ne pas être entièrement d'accord entre nous et à avoir chacun sa petite opinion personnelle avec ses limites personnelles et ses incohérences personnelles, je trouve ça plutôt normal et je ne comprends pas pourquoi on donne des leçons aux donneurs de leçons.
Ce n'est pas bien de faire le raccourci de dire que c'est l'Iran qui organise et a organisé ces concours infâmes.
En 2006 c'est un journal iranien.
Actuellement c'est un centre, "iran's cartoon" qui est nommé. Financé par la municipalité de Téhéran, enfin je me demande car: est-ce la même chose que Iranian'cartoon house qui oeuvre "for the recognition, upgrading and propagation of cartoon and caricature in Iran." ?
J'aimerais simplement revenir sur Sophia Aram, car le cas me parait fort emblématique: elle s'attaque à une forme d’extrémisme religieux, et ce qui pour elle représente l'anti-feminisme de certains courants musulmans. Alors, par amalgame, on lui reproche de faire de l'islamophobie: "Féminisme + laïcité, également marqueurs de l'islamophobie. Du temps de l'antisémitisme, on brouillait également les pistes en prétendant s'attaquer aux riches, aux exploiteurs et aux banquiers…"
On lui reproche donc de se cacher derrière une lutte féministe (émancipatrice) pour promouvoir des messages islamophobes, ou en tout cas 'inciter les gens à l'islamophobie". Comme on reproche à certains de se cacher derrière l'anti-sionisme pour faire passer des messages antisémites.
Alain Korkos dit:
"se présenter en Saoudienne revêtue d'une burqa et ridiculiser le "féminisme discret" du roi Abdallah était un moyen parmi d'autres d'empêcher que des jeunes musulmanes sombrent dans un fanatisme religieux qui asservit les femmes,"
je suis entièrement d'accord avec lui. Mais effectivement se vêtir en burqa est une outrance, une blague un peu provocatrice dirigée contre un fanatisme religieux. On pourrait prétendre qu'elle s'attaque à l'Islam dans son ensemble en utilisant un symbole que les islamophobes utilisent, mais je suis certain que Sophia Aram n'est pas islamophobe, ses discours le prouvent.
C'est pour cela qu'il faut faire la part des choses: Il faut pouvoir critiquer toutes les religions, les dogmes, les idéologies. Mais il faut faire la distinction entre ces dogmes, qui s'habillent ou utilisent la religion, et les religions elles-mêmes (qui sont souvent multiples derrière une seule terminologie; il y a beaucoup de courants contradictoires chez les chrétiens, les juifs et les musulmans, c'est un fait à ne surtout pas oublier), et à fortiori les croyants chez qui la vision du monde est conditionnée par tout un tas de choses, dont la religion n'est qu'une partie relative (chez certains plus que d'autres, certes).
Amalgamer des valeurs, des us et coutumes et des discours spécifiques à une religion toute entière, revient en quelque sorte à essentialiser cette religion, ce qui est le début du racisme. Mais il faut pouvoir critiquer tout discours, tout dogme (d'autant plus s'il est "fanatique"), sans être taxé de raciste (tant qu'on s'attaque à une idéologie spécifique, qu'on n'amalgame pas cette idéologie à un peuple, une culture toute entière).
Mais la frontière est ténue, à cause de la proximité des mots et de la difficulté de se faire comprendre. A chaque parole, il faudrait être très précis (une précision que la langue orale ne permet peut-être pas) rappeler tout le contexte, les non-dits qui se cachent et qui peuvent être mal interprétés, ce qui est impossible, à moins d'écrire un bouquin à chaque fois... Donc laissons la liberté d'expression à toutes les opinions, et faisons le tri intelligemment, au lieu de vouloir interdire certaines paroles, censurer les humoristes, formater de force les enfants à l'école...
Les Inrock sont très courageux de s'attaquer à Philippe Gelluck. Sait-on jamais, il pourrait les attaquer à la kalach.
Le rire a plusieurs fonctions, qu'il faut analyser avec un peu de recul. La première est l'autocritique. Le dénigrement de ses propres défauts pour mieux les dépasser, mieux les comprendre, les afficher ouvertement sans tomber dans l'autoflagellation pour autant. Il s'applique à soi-même ou à sa propre communauté (au sens très large, famille, idéologie, religion, peuple, etc...).
Le rire est ensuite une arme. Vraiment. Le rire est une arme permettant de mettre à terre, humilier l'adversaire. Cette arme dans les mains du peuple, des plus faibles permet d'attaquer efficacement les puissants, tourner en dérision les valeurs, la morale, tout ce qui domine le peuple et maintient son asservissement. C'est une arme magnifique d'émancipation. Elle permet de détruire des structures profondément implantées par un travail de sape, de sabotage, une vraie résistance du peuple face aux dominants. C'est le rire de Molière, du siècle des lumières, de hara-kiri plus récemment et du Charlie hebdo des années 70, de Coluche, de Desproges...
Or, que se passe-t'il quand cette arme est utilisée par les dominants eux-mêmes ? Pas envers eux-mêmes mais envers la classe qu'ils dominent ?
Quand un Guillon ou un Porte accablent par l'humour des politicards de n'importe quel bord ils attaquent leur propre classe sociale ou une classe qui les domine... C'est drôle et le rire n'a pas de limite ici. Car il dénonce les abus des puissants, ouvre les yeux par un regard provocateur, choquant, qui pousse chacun à la remise en question du pouvoir. C'est un rire salvateur, qui redonne le moral dans les périodes difficiles, soutient les oppressés, leur offre un espace d'adhésion, de rassemblement.
Quand Charlie Hebdo, dirigé par un Philippe Val, ami des grands de ce monde et rédigé par des petits intellectuels bourgeois des beaux quartiers parisiens, s'attaque frontalement à des femmes et des hommes dont la condition sociale est miséreuse et n'ont aucun moyen de défense... ça devient tout de suite moins drôle. Et c'est là le problème. Les musulmans en France sont majoritairement représentés dans le prolétariat. C'est une classe sociale qui souffre au quotidien, dominée par les structures sociales, la subordination au travail, le cantonnement aux tâches les plus ingrates, un environnement hostile...
La religion devient donc un refuge. Un mauvais refuge en forme d'impasse (de mon point de vue athée, anti clérical, anti religieux...), certes, mais c'est un refuge quoi qu'on en pense.
Or le rire promu par Charlie Hebdo se limite exclusivement à attaquer frontalement ce refuge et ne propose plus depuis longtemps la critique des mécanismes menant à cette impasse.
Et c'est là tout le problème. Ce qui fait la différence entre Siné mensuel et Charlie Hebdo. Les deux proposent une satyre du religieux, le premier pour accabler les puissances religieuses qui exploitent la misère, le second pour accabler les pauvres hères qui n'ont plus que la religion pour trouver un simulacre de bonheur. Charlie aurait dû se focaliser sur les liens entre la république française et les puissances islamistes, en particulier les liens nauséabonds avec le Qatar, l'Arabie Saoudite, ou le Maroc dans une autre mesure. Sur l'ineptie d'envoyer des troupes françaises au Mali pour lutter contre les islamistes, alors qu'il suffisait de leur couper les vivres provenant directement des puissances islamistes "amies". Bref, montrer que rien n'est clair dans la république, qu'elle n'est pas exemplaire, que la religion est un faire valoir (uniquement !) et que ceux qui s'y font engloutir ne sont que des victimes, pas les bourreaux !
Le rire porte un message de fond ! Il ne faut jamais l'occulter ! Et ce rire peut donc porter des messages politiques d'une classe envers l'autre ! Ces dernières années, Charlie n'a rien fait d'autre que de se foutre de la gueule de la misère sans dénoncer cette misère. Comme un président peut se moquer des sans dents. Comme un grand patron peut se moquer des conditions de vie de ses ouvriers... etc...
C'est tout à fait permis mais on a le droit de ne pas être d'accord avec ce message politique consistant en gros à faire croire que la misère n'est due qu'à l'oisiveté et au manque de volonté d'en sortir de ceux qui s'y trouvent. Je veux le droit de m'opposer à ce message, sans pour autant se faire traiter d'empêcheur de rire... Car ça n'a plus rien à voir avec le rire !
Eric Blanc, banni suite à une imitation d'Henry Chapier lors de la cérémonie des Césars en 1988.
Manuel Pratt, censuré, banni depuis fort longtemps. La seule fois ou j'ai vu Manuel Pratt à la télévision, il y a de nombreuses années, j'ai pensé qu'une formidable carrière l'attendait-et puis plus rien; je me souviens de son sketch, il s'attaquait avec férocité aux sectes, aux témoins de Jehovah.
Qui dérangeaient-ils? Qui a pris leur défense? Pourquoi cet ostracisme à leur égard?
A rapprocher de Catherine Ribeiro pour la chanson.
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/290115/le-rouge-et-le-tricolore
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
paragraphe sur Geluck, se terminant par "Qu'ajouter ?"
Par exemple de nombreux dessins que Geluck publie depuis longtemps sur la burqa, ça aurait nuancé la charge.
https://www.google.be/search?q=geluck+burqa&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=Jv3NVJTqC4r_7Aaa4oCYDA&ved=0CCMQsAQ&biw=1920&bih=943
Les exemples donnés par AK sont tous des exemples de "rire descendant", c'est à dire destinés à enrichir un contenu médiatique sérieux.
Le rire "ascendant", c'est celui que vous "payez pour voir", c'est le spectacle d'un humoriste dont le seul but déclaré est de nous faire rire. Tache difficile selon le regretté Desproges.
Or depuis quelques temps, dans notre pays "démocratique", des humoristes se heurtent à des "empêcheurs de rire" plus sinistres. Dernier exemple en date avec Jean Roucas dont le spectacle est interdit par la maire de Saint-Pierre-des-Corps.
Donc il y a des personnes qui ont le pouvoir de décider du rire que les gens peuvent ou ne peuvent pas acheter. Acheter est un acte micro-politique dangereux lorsqu'il est effectué en masse. Tous les artistes connaissent le pouvoir incroyable d'une salle réagissant à l'unisson.
Le rire "descendant" est contrôlé par les propriétaires des médias dans lequel il est imprimé/diffusé. Il ne sera JAMAIS anti-système. Voir l'histoire Charlie-Siné. Il existe aussi un livre récent de Philippe Bouvard (60 ans de journalisme..) qui analyse très finement les frontières et les barrières mises en place sous couvert de liberté d'expression.
Le rire "ascendant", celui qui les gens achètent directement auprès de l'humoriste, est le seul susceptible de remettre en cause de manière efficace le système. Seule la répression policière peut essayer de le juguler, ou au mieux d'empêcher l'humoriste d'en vivre (ce qui revient à le tuer socialement).
Il s'imposerait donc d'analyser le sens du terme d'humeur dans les métamorphoses sous lesquelles nous en sommes saisis: naturelle, spontanée, libre impression sur nous de la réalité que nous éprouvons, l'humeur peut devenir violente dans son expression "brute de décoffrage". Émotion-expression-agression. D'où la nécessité d'en réfléchir la pensée. Ce qu'en l'occurrence permet la syllabique association, sinon l'assonance: humour-amour. Qu'au fond de toute humeur règne l'amour serait ainsi la révélation de l'humour.
Oublier le 7 janvier ? Impossible. Impensable. Mais surtout, conserver de ceux qui furent massacrés pour leurs idées, le souvenir de leur impertinence iconoclaste, de leurs défis d'hommes libres, et le perpétuer.
Rire, encore et toujours. A gorge déployée. Sans interdits. Sans entrave ni tabou. Au nez des censeurs. A la barbe des tueurs. Ce sera le plus bel hommage à leur rendre.
A titre personnel, il en va de ma santé morale.
Pour notre démocratie, il s'agit d'une question de survie.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
C'est à ceux que ça heurte de dire qu'ils le sont, avec des mots.
J'en trouve pas des masses des heurtés par l'image du prophète.
Le problème des médias (et des difficultés relationnelles en général) c'est les personnes qui parlent à la place des autres pour régler les problèmes des autres, qui n'ont rien demandé aux dites personnes.
Si ça se trouve il n'est même pas ressemblant dans les dessins.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ainsi on a notre nouvelle bible et nos nouveaux Saints laïcs ! Aujourd'hui, critiquer Charlie Hebdo, c'est commettre un blasphème, pratiquement. Il y aura dorénavant une feuille de chou à laquelle on DEVRA révérence. Critiquer la Une du dernier Charlie ? Critiquer ? Émettre une légère réserve ! "Comment ? Ordure ! Lâche ! Traître ! Collabo ! Sans couilles !". Moi, personnellement, ça va vite me les casser, les couilles. Et la tribune de la meuf de Luz ne vaut pas mieux !
J'étais pas Charlie avant les attentats. Le l'ai été pris par l'émotion et le choc de l'assassinat de figures telles que Cabu et Wolinski. Je ne le suis déjà plus !
Ah, et aussi : Sophia Aram en burka avec l'accent arabe, c'est digne de Michel Leeb faisant le singe qui fait le nègre (ou inversement).
Oui, ça pue salement en France depuis 3 semaines. On va avoir droit au racisme bien pensant. Au racisme "pour votre bien". Ca va très bien avec les interrogatoires préventifs de djihadistes de 8 ans !
1- "avoir des couilles" et ne pas être un mou, c'est utiliser l'insulte ;
2 - donner des leçons, ce n'est pas bien - il faut donc donner une leçon pour le faire comprendre ;
3 - les musulmans, les catholiques (et les porteurs de Paris-Brest) sont, dans la société française, rigoureusement équitablement traités et exactement sur le même plan ;
4 - expliciter son avis (sur du contenu) c'est être un empêcheur (du point de vue du principe de la liberté d'expression). Donc, si j'applique ce raisonnement stricto sensu, Alain est contre la liberté d'expression de Geluck, Plenel et Gunther.
Dans une sorte de prison-hôpital tenu par les services d'immigration où tout le monde est transformé en monstre :
"- Qui a fait quoi ? demanda Chamcha inquiet
- Le problème continua le manticore, c'est de savoir si vous allez les laisser faire."
Saladin restait déconcerté. L'autre semblait insinuer que quelqu'un était responsable de ces mutations
- mais qui ? comment ça ? - "Je ne comprends pas, hasarda-t-il, qui faut-il accuser..."
Le manticore fit grincer ses trois rangées de dents avec un sentiment de frustration évident.
"Il y a une femme là-bas, dit-il, qui est maintenant presque entièrement buffle. De robustes queues ont poussé à des hommes d'affaire du Nigéria. Des estivants du Sénégal, qui ne faisaient rien d'autre que changer d'avion se sont transformés en serpent à la peau glissante. (...)"
Il éclata soudain sanglots inattendus.
"Allez, allez, dit Saladin Chamcha machinalement. Tout ira bien. J'en suis sûr. Courage."
La créature se ressaisit.
"Le problème, dit-il férocement, c'est que certains ne vont plus supporter ça très longtemps. On va se tirer d'ici avant qu'ils ne nous transforment en quelque chose de pire. Chaque nuit je sens une partie de moi qui se modifie. Par exemple, j'ai continuellement des vents... je vous demande pardon... vous voyez ce que je veux dire ? A propos, essayez ça", il tendit à Chamcha un paquet de pastilles de menthe extra-forte. "Elles vous rafraïchront l'haleine. Je les ai eues en fraude par un gardien.
- Mais comment s'y prennent-ils ? " Chamcha voulait savoir.
"Ils nous décrivent, chuchota l'autre d'un ton solennel. C'est tout. Ils ont le pouvoir de la description et nous succombons aux images qu'ils construisent.".
Les têtes de hareng, le voile islamique, telle une arme secrète, comment "nous" décrivent-"ils", comment "les" décrivons-"nous", en monstres ?
L'humour de Charlie est encore et toujours vaguement coloré de machisme.
Très jolie cerise sur le gâteau, car le maire d'Agoulême était assis dans les beaux fauteuils rouges des VIP juste en face, et a bien dû faire bonne figure, de mauvais coeur.
Le temps d'écouter les 4 minutes du discours de Jean Christophe Menu, j'ai été Charlie de tout mon coeur.
"C'est Luz qui me l'a demandé. Il m'a dit: 'sois toi et tu seras nous'."
Bonsoir.
Ceux qui prennent l'humour comme un discours sérieux qu'il faudrait critiquer en fonction des sensibilités de (blablabliblabla) parce que soyons sérieux (nianianiania), et culpabilisent son public parce que le passé (colonianianiniania) et les communautés (oulalapassa) et les pauvres (ehopjfaiduzola) casse l'effet et empèche les gentils de rire.
Je soupçonne d'ailleurs des sociopathes de ce genre d'être responsables de l'échec de Lepen père dans sa carrière de comique troupier, ce qui le força à se reconvertir dans la politique pour trouver un public moins sensible.
Pour citer Lindy West, qui parlait d'humour et de sexisme, au risque de citer des anglo-saxons politiquement corrects qui ne comprennent rien au Génie Français:
At the time, I’d been writing a lot about the problem of misogyny (specifically jokes about rape) in the comedy world. My central point – which has been gleefully misconstrued as “pro-censorship” ever since – was that what we say affects the world we live in, that words are both a reflection of and a catalyst for the way our society operates. When you talk about rape, I said, you get to decide where you aim: are you making fun of rapists? Or their victims? Are you making the world better? Or worse? It’s not about censorship, it’s not about obligation, it’s not about forcibly limiting anyone’s speech – it’s about choice. Who are you? Choose.
Mal traduit :
L'élément principal que je défends - et qui a été caricaturée en promotion de la censure depuis - est que ce que nous disons change le monde qui nous entoure, que les mots sont à la fois un miroir et un catalyste de la façon dont notre société fonctionne. Quand vous abordez le viol, disais-je, vous avez le choix de la cible : riez-vous des violeurs ou des victimes? Cela rendra-t-il le monde meilleur ou pire? Ca n'est pas une question de censure ou de contrainte, ça n'est pas limiter la liberté d'expression des autres, c'est une question de choix : qui êtes-vous? Choisissez.
D'une manière générale, on ne peut pas soutenir que l'humour est quelque chose d'incroyablement puissant et précieux, et en même décréter que ça n'est que de l'humour et que si tout le monde pétait un coup, tout irait mieux. Et l'humour, comme démontré par Korkos ici, existe dans un contexte. Dessiner des barbus à répétition dans le contexte où prospèrait VA, Hortefeux et ses auvergnats, etc etc, et défendre la liberté d'expression spécifiquement de dessinateurs danois et néerlandais dont l'équivalent en France serait Konk, taper sur ce clou dont on pouvait soupçonner que ça alimenterait des idées que je ne soupçonne pas les membres de CH de cautionner (à part Val et Fourrest), ça m'avait enervé. Je suis un traître.
Point par point donc :
1. "ne pas être un mou, c'est utiliser l'insulte" --> ben non, c'est juste aller au bout de ses convictions (c'est à dire, en l'occurence: "la liberté d'expression" pleine et entière, évidemment dans le respect des lois en vigueur (ce qui implique la possibilité d'être attaqué en justice si qqun se sent offensé)). Plantu et Gelluck font des déclarations de pleureuses les 1ers jours, puis rapidement invoquent des arguments qui limitent ce à quoi ils prétendent être attaché. NB: je rappelle que, selon la loi sur la liberté de la presse et selon la déclaration des droits de l'Homme, la Liberté est première. Il ne peut y avoir de censure a priori. Une condamnation ou une interdiction peuvent être pris a posteriori après jugement.
2. Le point deux est un pur sophisme. Alain Korkos ne critique pas que le côté "donneur de leçons" de Plantu et Gelluck (même s'ils sont particulièrement agaçants). Il critique leur hypocrisie et, en filigrane, leur côté mercantile.
3. "les musulmans, les catholiques (et les porteurs de Paris-Brest) sont, dans la société française, rigoureusement équitablement traités et exactement sur le même plan" --> ?? Dans Charlie, en tout cas, il est clair que les catholiques sont plus mal traités encore que les musulmans (mais l'avez-vous jamais lu ?)... Au fait, un journal de caricature, c'est "la société française" ? Quand vous êtes "artiste", vous devez donc en tant que créateur, réfléchir à la "société française" avant d'écrire, de dessiner, de tourner un film ? Diable. La liberté de l'art en prend un sacré coup là ! Une oeuvre d'art devrait donc être "moralement responsable" ? L'art devrait être moral ??? Intéressant comme conception, un peu vieilli mais intéressant.
4.Sophisme suite... Syllogisme même, non ? Aussi malin que ceux qui disent qu'on bafoue la démocratie quand on interdit un parti anti-démocratique... Ici d'ailleurs il ne s'agit même pas de cela : où donc Alain Korkos a-t-il écrit qu'il faut INTERDIRE à Plantu et à Gelluck de s'exprimer ? On en est loin hélas ;-) (2nd degré)...
Dans le genre, multi-invité, ultra-consensuel, spécialiste des tournées mondiales au frais de la princesse dans tout ce que la France compte d'Instituts culturels et d'Alliances françaises de par le monde, difficile de faire mieux que le doucereux, inoffensif et décidément vraiment médiocre Plantu !
On peut toujours brandir l'étendard de la Liberté autant qu'on veut, il n'en reste pas moins qu'il y a différentes manières de l'utiliser, plus ou moins décente et digne. L'ad hominem, l'insulte, la diffamation déguisée ne font certainement pas partie du haut du panier, et font plus partie du défouloir que de l'argumentation.
2 - "Alain Korkos ne critique pas que le côté "donneur de leçons" - avant d'avancer le mot sophisme, mieux vaut ne pas en faire soi-même. La chronique entière est donneuse de leçon à Plenel, Geluck et Gunthert. Critiquer l'hypocrisie et le côté mercantile fait aussi ici partie du donnage de leçon. Il est alors étrange de venir déplorer que Plenel et Geluck soient donneurs de leçons quand on le fait autant soi-même.
3 - "Dans Charlie, en tout cas" - bingo, re-sophisme du soi-disant détecteur de sophisme. Ai-je parlé de "dans Charlie" ?
(Quant à faire de Charlie Hebdo une œuvre d'art - bim, deuxième sophisme dans le même élan, assez spectaculaire.)
Je ne parle ici que de l'argumentation qui consiste à dire qu'offenser les musulmans c'est la même chose qu'offenser les catholiques et que donc on s'en fout, comme s'il y avait symétrie. Cet argument est une vue de l'esprit. Il n'existe pas, concrètement, de parti politique en France à 17% au présidentielle qui se propose de rejeter les catholiques, les athés, ou les porteurs de Paris Brest hors de France. Pour rejeter les musulmans, en revanche, il en existe un. Au moins pour cette raison (mais il y en a d'autres), moquer les uns n'est pas tout à fait aussi neutre et ne s'inscrit pas tout à fait de la même manière dans le débat public que de moquer les autres. Qu'on ait la liberté de le faire est une chose, mais qu'on ne vienne pas dire que c'est symétrique.
4 - "où donc Alain Korkos a-t-il écrit qu'il faut INTERDIRE à Plantu et à Gelluck de s'exprimer ?"
Et là donc vous n'avez simplement pas compris (et ce n'est pas de Plantu dont il s'agit).
Geluck, Gunthert et Plenel se sont exprimés sur un sujet, et ont simplement exposé ce qu'ils pensent être pour le mieux. Ils "n'empêchent", concrètement, rien du tout à personne. Ils donnent leur avis. On est d'accord avec, ou pas.
Or, les voilà qualifiés d'"empêcheurs", et on leur rappelle le principe de liberté d'expression - sous-entendu, ils seraient contre et voudraient imposer des interdictions de se moquer de certains.
Je fais donc remarquer qu'appliquer strictement ce même raisonnement à cette chronique nous ferait conclure que, puisqu'il n'est pas d'accord avec eux, c'est que AK veut interdire à Plantu et Geluck de s'exprimer. Si vous trouvez cette conclusion absurde, alors c'est que qualifier Plenel et Geluck (et plus encore Gunther, je vois même pas ce qu'il fait là-dedans) d'"empêcheur" est absurde.
Et que c'est se tromper d'ennemi que de se tourner vers eux, les auteurs de Charlie, pour demander un changement de leur part.
Fatigué de rhétorique et des plus ou moins que moi tu meurs...
Je feuillette les Hebdo et Gébé toujours me parle.
Tiens: allez voir la couverture du 27 mai 1974, Tête de Noeud Président et le Tout est pardonné de Luz du 14 janvier 2015..
Je dis ça, je dis rien
Je ne m'interroge même pas.
Je m'en fous.
Moi, je suis pour qu'on se moque des religions parce que j'ai envie qu'ils se rendent compte que leur croyances sont des foutaises.
Par contre, je pense que l'Islam constitue une exception dans la mesure où toute critique de l'islam peut se confondre avec le racisme que subit cette population depuis que la France est entrée en contact avec elle.
Il y a je pense un mépris du métèque qui est anhistorique (si vous voyez ce que je veux dire), et qui peut faire passer une critique éloignée (la religion) pour une critique déguisée (l'immigré).
Il défend un principe. Et émet un jugement.
Comme toi, comme moi, comme tout individu ouvrant sa bouche pour prononcer des mots.
Dire quelque chose c'est émettre un jugement sur le monde.
Par ailleurs il n'a pas écrit que Plenel devrait fermer sa gueule.
Il se contente de déplorer les appels répétés de Plenel à l'usage "responsable" de la liberté d'expression.
Très franchement je pense que tu pourrais te dispenser de ce déluge de contorsions intellectuelles et conclure sans tergiverser, comme d'autres ici ou ailleurs, que des noirs, des arabes (ah pardon, ils ont été remplacés par les "musulmans"), des femmes, des enfants, des vieux, des pauvres, des croyants de tous poils, des trisomiques, des cancéreux, enfin bon, on ne pouvait pas rigoler.
La liste des victimes de notre immonde société affreusement machiste, homophobe, patriarcale et xénophobe (où les femmes travaillent, les pédés se marient, et où Farid Benyettou devient infirmier dans l'un des meilleurs hôpitaux du pays alors qu'il a fait de la prison pour avoir pourri le cerveau de jeunes français afin qu'ils aillent se faire sauter le caisson en Irak) est tellement longue qu'en définitive on ne peut plus rire de rien du tout.
Ah si, on peut rire des gens que Bourdieu (pitié, mais quand est-ce qu'on va se guérir de ce crétin ?) appelle les héritiers.
Eux, c'est possib'.
Ah, l'héritier qui me sert de compagnon m'avise qu'en fait on peut pas non plus.
Voyez-vous il s'estime stigmatisé par les féministes, les homosexuels, les étrangers.
Bon ben les gars, rangez vos crayons hein.
La fête est finie.
Ha ouais d'accord. Évidemment, quand on pose les choses de cette manière.
Il se contente de déplorer les appels répétés de Plenel à l'usage "responsable" de la liberté d'expression.
Quand Plenel se contente de déplorer les appels répétés au j'm'en foutisme dans l'usage de la liberté d'expression. il émet un jugement. "Dire quelque chose c'est émettre un jugement sur le monde." : c'est bien pour ça que traiter Plenel et Geluck de donneur de leçon n'a aucun sens, c'est purement gratuit.
Alors, si on considère qu'Alain ne fait pas la leçon, alors Plenel ne fait pas la leçon. Si on considère que Plenel fait la la leçon, alors c'est qu'Alain fait la leçon.
J'en ai vraiment marre de voir que le débat doive toujours être sur le mode de l'attaque personnelle et de l'affrontement. Discuter simplement d'un sujet ? Non, on balance : empêcheur, donneur de leçon, bandamou... et Bourdieu est un crétin, et hop, voilà.
Punaise.
on ne peut plus rire de rien du tout.
Mais, si justement, et c'est ahurissant qu'on en soit encore là après un débat déjà sur le même sujet et déjà avec cette même fermeture. Personne ici ne veut interdire quoi que ce soit (je ne sais pas en quelle langue il faut l'écrire) : ni Plenel, ni Geluck, ni moi. Vous voulez rire grassement en vous foutant de qui vous vous foutez et de la réaction de qui vous vous foutez et sans considération pour les personnes de qui vous vous foutez ? Allez-y, c'est permis, et le principe de liberté qui le permet doit être défendu.
Mais, cette même liberté d'expression permet justement aussi de dire qu'on apprécie pas le foutage de gueule de n'importe qui n'importe comment, on ne va pas se gêner, et ne venez donc pas vous en plaindre.
En ce sens oui, Plenel fait bien la leçon, puisqu'il prétend débattre, mais, la plupart du temps, ne fait qu'accuser.
Je déplore par ailleurs que tu relèves mon "crétin".
Drapé de ta toge blanche du haut de ta hauteur de vue, tellement supérieure à... ben le reste.
Un débat, c'est vif, ça crisse, parfois, ça gueule un peu.
Les mots disent aussi autre chose que ce que leur sens littéral veut bien transmettre.
Tu sais bien pourquoi je dis de Bourdieu qu'il est un "crétin" (cf. nos échanges rapides de la semaine dernière, ma critique est dans la ligne déjà exprimée)
Primo j'ai un grand respect pour son travail (c'est pas ironique).
Deuxio je déteste ce que ce travail est devenu, le fait qu'ils soit le prisme unique, ou presque, expliquant tous les comportements de ceux qui ont des difficultés à s'intégrer (comment dire les choses autrement ?), dédouanant continuellement les "victimes" de leur responsabilité tout en clouant au pilori les "dominants".
Je ne supporte plus, en effet, le doigt accusateur qui fait semblant de ne pas vouloir interdire de blaguer alors qu'il pointe sans cesse les supposées "méchancetés" d'autrui ce dominant qui se sert de sa liberté d'expression pour faire du mal exprès.
D'ailleurs, il est évident que Charb - qui lui n'est pas vexé, mais juste mort - se levait le matin en se demandant quel dessin il allait pouvoir faire pour faire le plus de mal possible à ces musulmans de merde qui feraient bien de quitter la France. C'est sûr. Luz aussi, machiavélique, se demande en se rasant comment insulter les musulmans au maximum.
Comme je disais, quel monde de merde.
Ha ok d'accord. Super. Vive le dialogue : la seule chose que cela donne envie de répondre, c'est de te dire ce qu'elle te dit, ma toge blanche. Super résultat !
Tu déplores que je relève ton "crétin" ? Désolé, je vois que ça.
Moi, c'est ça que je supporte plus.
Les mots disent autre chose que le sens littéral ? Mais sans lire dans les pensées, comment fait-on autrement que d'avoir le sens littéral à seule disposition à interpréter ?
qui fait semblant de ne pas vouloir interdire de blaguer
Mais qu'est-ce que ça veut dire, "semblant de ne pas vouloir interdire" ? Plenel fait semblant en public devant les caméras tout en voulant interdire quand même dans le secret de son âme malveillante ? Mais enfin c'est aussi crétin que de supposer Charb être méchant exprès (comme si on était débile et que c'est ça qu'on avait supposé, bien entendu...) !
Quant à dire que Plenel n'argumente pas, c'est toujours aussi gratuit, désolé (et voilà que tu viens de lui faire la leçon, tiens).
Il reste que Geluck et Plenel ont un avis. Ils l'expriment. Et personne n'est empêché de quoi que ce soit.
Les grandes envolées lyriques hugoliennes sur le rangement des crayons, sur le mode (répandu) de fin du monde et de tout fout le camp ma bonne dame, sont franchement caricaturales.
Oui, c'est sans doute un monde de merde, mais les raisons en sont bien, bien, bien loin d'être Plenel et Geluck et leurs avis, faut arrêter deux secondes.
bon ben tant pis hein.
Qu'est-ce que tu veux, moi non plus j'aime pas qu'on vienne me donner des leçons.
J'aime qu'une chose : en donner.
Pcc : DB
Comme je suis un peu comme lui (hélas je dois bien l'avouer), je crois qu'il m'est vain de tenter de discuter avec lui.
Être musulman en France n'a pas le même sens qu'être catholique ou athée, comme le fait d'être ouvrier ou femme n'est pas la même chose qu'être patron ou homme.
Votre ligne éditorial, en niant l'islamophobie structurelle de notre société permet un statut quo qui produit toujours l'ostracisme d'un groupe de personne identifié comme pas suffisamment intégré à des "bonnes" valeurs qui ne reflètent qu'une vision étroite de ce que doit être un citoyen.
Voici quelques liens avec des morceaux choisis qui aideront peut être ce média qui devient de moins indépendant à un racisme ambiant à revoir sa position.
Sur le rôle sociale de l'humour comme mécanisme d'exclusion et la suite
[quote=Une heure de peine]Si tous ces gens t'expliquaient que c'est de l'humour et que tu n'as pas à te sentir mal, tu le prendrais sûrement mal. Quand un dominant explique à un dominé comment il doit ressentir les choses, il ne fait qu'exercer sa domination.
[quote=Une heure de peine]En choisissant de qui ou quoi tu ris, tu choisis aussi avec qui tu ris. C'est pour cela que le choix est important : le rire, ça te situe socialement.
Le racisme comme un système
[quote=Une heure de peine]L'autre problème de cette définition est qu'elle rabat le racisme sur de simples manifestations d'hostilité. Autrement dit elle le renvoie à un problème individuel, une relation agressive locale, le simple recours à un jeu de langage particulier, toujours manipulable, toujours retournable. Elle fait disparaître tout le contexte, et donc tout l'aspect social et politique du racisme
Charlie Hebdo ou le Check Point symbolique
[quote=Les mots sont importants]On ne dira jamais assez combien les caricatures ont touché de plein fouet dans leur dignité une population déjà socialement fragilisée. Lors de la parution des caricatures, l’argument de Charlie Hebdo avait été double : liberté de la presse, et lutte pour la défense de la laïcité. [...] Mais on n’a pas assez souligné que le Jyllands-Posten, ce journal danois qui le premier a publié les « caricatures du prophète », était ouvertement pronazi pendant la seconde guerre mondiale. Et qu’aujourd’hui encore, il est considéré comme un journal très conservateur de la droite danoise.
De quoi Charlie est-il le nom ?
[quote=Les mots sont importants]Mais qu’est-ce donc qu’un Charlie ? [...] Dès lors le « Je suis un Charlie » signifie bien « Je suis un Français », un « blanc » [...] « je suis blanc et j’emmerde les bougnoules »
"Charlie Hebdo": dans les écoles, le racisme n'est pas toujours là où on le croit
[quote=Jemma Bent Seghir]En tant que femme arabe, je sais que tenir un discours critique, partagé par des intellectuel-le-s blanc-he-s radicaux, sur l'identité nationale, sur l'héritage colonial, ou encore sur le racisme institutionnel, pourra potentiellement être considéré comme un manque de loyauté républicaine, quand d'autres pourront s'exprimer à ce sujet sans être attaqué-e-s du point de vue de leur identité.
Pendant des décennies, les dessinateurs de Charlie Hebdo ont travaillé dans l'esprit d'une liberté d'expression absolue, en choisissant de ne rien considérer comme sacré ni intouchable, et ils se sont attaqués indifféremment à tout ce qui pouvait être érigé au rang de Dieu ou d'idole. Ils l'ont fait parfois un peu brutalement, en énervant des gens, en écopant de critiques ou même de procès. C'était le jeu, ils l'avaient compris et l'avaient accepté, et ils l'ont joué jusqu'au bout, au prix de leur vie.
Et à présent qu'ils sont morts, et de la façon la plus atroce qui soit, en un meurtre qui a choqué à peu près tout le monde, la tentation s'exprime de plus en plus, ici ou là, de verrouiller la parole les concernant : exprimer une critique au sujet de certains de leurs dessins, suggérer qu'ils auraient parfois pu avoir tort de s'attaquer à telle ou telle partie de la population, de telle ou telle manière (et peu importe au fond le contenu ou les arguments de la critique, qui varient), devient un sacrilège insupportable. C'est un peu compréhensible : le meurtre dont ils ont été victimes est atroce et traumatisant. Mais je crois qu'il faut se faire un peu violence et savoir se montrer vigilant face à ces tentations de verrouiller la pensée et la parole. Défendre ardemment le droit à la caricature peut (et doit) aller de pair avec la défense tout aussi ardente du droit à la critique, fût-elle de la caricature. L'espace public doit pouvoir accueillir l'un et l'autre sous une forme civilisée. Je crois, d'après ce que je connais d'eux, que les dessinateurs assassinés avaient parfaitement intégré cela et qu'aucune trahison ne serait plus insultante pour eux que d'en faire de ces dieux intouchables qu'ils ont passé leur vie à défier.
(A aussi bossé au canard, mais je n'ai rien trouvé
Votre courage (et celui de votre chef) me rend d'autant plus admiratif que vous n'étiez pas obligé. Personne ne vous aurait reproché de ne pas prendre aussi clairement position.
Je vous souhaite à présent de connaitre des nuits paisibles et sans cauchemars. C'est souvent après la bataille que surviennent les angoisses.
C'est moi, messieurs, qui suis le terrible Prologue*,
Cicérone effroyable, et taillé comme un ogre;
Je porte à chaque main, grimaçants et tordus,
Des trousseaux gémissants de peintres suspendus.
A voir mes dents en scie et mes mâchoires larges,
Vous diriez que je dois, dans mes cruelles charges,
M'abreuver de leur sang, Polyphème nouveau,
Et repaître ma faim du suc de leur cerveau.
Ma moustache et mon œil sont ceux d'un ogre ! En somme
Pour comprendre combien au fond je suis bon homme,
II suffit de jeter un coup d'œil attentif
Sur l'aspect malheureux de mon pourpoint chétif.
Mon habit est connu dans les foires publiques;
Toutes mes armes sont des armes pacifiques,
Des plumes, des pinceaux, une palette; aussi
Je suis, messieurs, de ceux que le sort sans merci
Force de provoquer un éternel délire,
Et de faire aux passants partager leur fou rire.
J'ai l'orgueil, tant je suis innocent et naïf,
D'amuser ceux-là même à qui mon crayon vif
Infligea le tourment de la caricature;
Je veux que les pendards, pendus à ma ceinture,
Dénués de tout fiel comme de tout rancœur,
En rires éclatants désopilent leur cœur.
Oui, messieurs, suivez-moi sans nulle défiance,
Car je saisi moyen d'élargir votre panse,
Et crois que je ferai, je le dis entre nous,
Rire pour mille francs plutôt que pour vingt sous.
*Lire Le Prologre
Charles Baudelaire
Le Salon caricatural
critique en vers et contre tous - (illustration Rops)
quelqu'un le dit bien mieux que moi.
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20150123.OBS0668/c-est-a-l-islam-de-s-adapter-a-l-europe.html
Maintenant, quand il va sortir dans la rue, il a intérêt à regarder de tous les côtés en marchant !
MATL, prof de collège en retraite
(Gunthert, on s'est fritté sur son blogue, où il n'aime pas trop al contradiction. Chai pas pourquoi, mais il a une tête à rire la nuit de la Saint-Jean par pleine lune)
Comme face à n'importe quel demi-raisonnement, je suis d'accord avec vous jusqu'à un certain point.
Quant à ce respect du "sacré" de l'autre, où s'arrêtera-t-il ? En quoi une conception du sacré qui édicte des règles sur la toilette, le mariage ou la manière de porter ses cheveux est-elle respectable ? En quoi la croyance en dieu est-elle plus respectable que la croyance dans un meilleur demain pour l'humanité ? Qui détermine ce qui est sacré ou non ? La quantité de "disciples" ? La durée des croyances ? Car il s'agit bien de croyances, à la fin. Pourquoi, alors, se moquer de ceux qui croient que les extra-terrestres nous visitent chaque jour ? En quoi leur "foi" n'est-elle pas respectable ? Parce qu'elle n'a pas les moyens de nous pourrir l'existence avec des règles absurdes ou d'influencer les "grands" de ce monde ? Il suffit maintenant de prononcer avec emphase le terme sacré pour que s'éteigne toute possibilité de discussion. Le sacré est devenu un argument d'autorité. Fichez-nous la paix avec le sacré. Ce qui est sacré, c'est le respect pour l'humanité, la lutte contre l'injustice, la pauvreté, les autorités de tout poil, l'intolérance érigée en loi qui se déguise sous une fausse tolérance à tout ce qui pourrit l'histoire humaine. Mais ce sacré là n'a pas son église ni ses croyants, apparemment ; on le traîne dans la boue de la réalité sans aucun complexe et bien souvent au nom de dieux amers, frustrés et méchants, mais surtout totalement privé de sens de l'humour.
Les exemples que vous produisez en illustration de la citation d'O wilde ont en commun qu'ils s'en prennent à des puissants. Et c'est bien évidemment cette liberté qu'il faut défendre.
En revanche, Geluck parle de son souci de ne pas blesser ni insulter des braves gens dans ce qu'ils ont de plus sacré. Et je suis absolument d'accord avec lui.
Quant aux propos de C. Conte qui abomine Plantu et Geluck, ils montrent qu'il n'a rien compris au concept de solidarité.
Quand je défends quelqu'un en difficulté avec qui je suis en accord, je ne suis pas solidaire. Je me conduis simplement... en honnête homme !
La solidarité consiste à défendre, au nom de valeurs partagés, quelqu'un avec qui on est en désaccord.
Ça valait le coup d'attendre.
Plenel et Geluck sont des sans couilles, et Gunthert un con intégral.