Les voeux de Hessel, l'Indigné du Sarkozistan
Comment se portent les dissidents au Sarkozistan ? Dispersés. Inflammables. Depuis l'échec des grandes manifestations sur les retraites, ils semblaient atomisés. Et soudain les voici, virtuellement rassemblés, autour d'un mot, d'un nom, d'un symbole, d'une image. En quelques jours, plusieurs médias réunissant des tendances différentes de l'opposition au régime, de la plus radicale à la plus modérée, se sont emparés du personnage d'un ancien diplomate nonagénaire, dont le livre a fédéré autour de lui les rages rentrées et les fureurs impuissantes. Ce livre, titré "Indignez-vous", s'est vendu à 500 000 exemplaires (il compte vingt pages, et coûte trois euros).
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A: Comment se portent les dissidents au Sarkozistan?
Si la dissidence au "sarkozisme" (!?) est « le Sarkozistan de l'ombre » (quelle fine allusion à l'armée de l'ombre de la résistance et à sa mise en lumière! En même temps je lui reconnais la vertu de pointer ironiquement les résistants en pantoufles maniaques de l'indignation du clavier), elle se résumerait alors à « souhaite(r) aborder l'année nouvelle sous le signe de l'indignation. » Ce qui est en effet l'opération médiatique de récupération manifeste orchestrée par je ne sais qui de mise en avant (en lumière) de S. Hessel suite au peu d'échos rencontré par la tentative de remise au goût du jour depuis quelques années du CNR gaullo-communiste de la Libération comme opposition aux valeurs sarkozistes. Visant à « fédér(er) autour de lui les rages rentrées et les fureurs impuissantes »
Peut-on attendre alors d'un journaliste du Sarkozistan comme DS autre chose qu'un regret sans objet: « si le Régime ne trouve face à lui que le vénérable ambassadeur de France Hessel, il devrait pouvoir survivre. »?
B: en quoi S. Hessel est-il « l'indigné du Sarkozistan » digne de porter le turban?
Il est dommage au passage que le commentaire de l'image élargisse à « tous les habitants du pays, des Palais aux masures... » le port du turban, ôtant toute la pertinence (opportune ou pas selon les goûts) de la caricature. Il n'y avait que ça de vraiment malin dans la chronique.
Le « personnage » S. Hessel présente plusieurs caractéristiques très prisées pour en faire un « objet » médiatique (bon casting, dirais-je cyniquement) (je ne discute pas là les engagements de l'homme S. Hessel tel qu'il les explique dans son fascicule, ce n'est pas le lieu, je parle de l'utilisation de son image et de ce qu'il en donne lui-même à voir):
- Résistant, torturé, ayant participé à l'élaboration du CNR, dont il appartient à chacun d'apprécier l'intérêt en fonction de ses connaissances historiques du Gaullisme, du pacte Gaullo-communiste de la Libération et de ses choix politiques les lui faisant interpréter d'une manière ou d'une autre (souvent opposées d'ailleurs).
- Diplomate, c'est-à-dire homme d'État (représentant la France sans être élu). C'est ce statut qui doit nous faire apprécier son langage... diplomatique. « Le motif de base de la Résistance était l'indignation. » P. 11. « ...comme j'ai été indigné par le nazisme » (P. 12). À moi, il ne me viendrait pas à la bouche d'être "indigné" par le nazisme. Je dirai révolté, écœuré, à dégueuler... Quelque chose de plus fort quoi. Mais résisterais-je « à l'épreuve de la baignoire » (P. 25)? La question est donc: pourquoi retenir « indignation » alors que dans le texte il utilise des mots comme « révulsion universelle » (P. 15), « rupture radicale » (P. 20), « colère » (P. 22), « insurrection » même pacifique (P. 22), « résister ». N'est-ce pas pour introduire diplomatiquement « ...l'espérance de la non-violence. C'est le chemin que nous devons apprendre à suivre. Aussi bien du coté des oppresseurs que des opprimés, il faut arriver à une négociation pour faire disparaître l'oppression » (P. 20). À chacun de croire ou non à ce qui est pour moi philosophiquement de l'idéalisme naïf et politiquement de l'enculage de mouches (pardon pour les mouches).
- « Nonagénaire ». Ayant détruit « l'image du Père », on nous sort l'image du grand-père (voire arrière) pour l'opposer aux pulsions délétères de la mère mauvaise archaïque qui selon certains auteurs s'est emparée de nos psychismes. Mon dieu que ce papy est adorable. J'en veux un pour noël. Mince, c'est trop tard.
Même si S. Hessel défend que « ces raisons sont nées moins d'une émotion que d'une volonté d'engagement » (P. 13) en citant Sartre et que « la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence (…) est une des composantes essentielles qui fait l'humain» (P. 14), il n'empêche que l'indignation est plus proche de la catégorie émotion que de la révolte.
Or l'émotion (« le culte de l'émotion ») est, elle, une composante de la manipulation affectivo-idéologique de la propagande médiatique et politique (Royal ou Sarkozy et «leurs» infirmes), la propagande publicitaire manipulant plutôt le désir. Les @sinautes font partie des gens avertis de cela.
Ne prenant pas S. Hessel et ses conseillers pour des idiots, je ne leur ferai pas l'injure de penser qu'il ne le savent pas aussi, d'autant qu'il répète: « Nous appelons toujours à "une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous". » Je lui accorde que sur les plateaux de télé j'ai plus vu le pacifisme diplomatique que la véritable insurrection qui vient. Mais bon, c'est ça la social-démocratie.
Donc, même s'il s'agit de stratégie politicienne pour faire passer le message c'est une stratégie qui choisit de s'inscrire dans la stratégie dominante des médias et, pour ne pas le répéter, je suis d'accord avec l'argumentaire de Rémi Vallée sur ce point. Et aussi de Djac Baweur.
Mais dire qu'il mérite le turban pour cela, et je le dis, veut dire que l'on dénonce, que l'on n'est pas d'accord avec cette stratégie politicienne de « tous les moyens sont bons pour la bonne cause ». Le populisme n'est pas la démagogie. (Merci pour le lien vers Rancière à Gavroche avec qui je ne suis par ailleurs pas d'accord, mais à chacun de défendre ses positions, si possible avec des arguments non putassiers – eh oui, je veux réhabiliter ce terme de la langue française. Non pour son rapport avec la péripatétique aristotélicienne, mais parce qu'il est très adapté à ce temps googelien où sont utilisés à foison dans les forums des arguments de mauvaise foi prêtant sans preuves des intentions malsaines ou fausses à l'adversaire (la jalousie de DS pour la vente du fascicule par ex. Il n'y a pas besoin de ça pour le mettre en cause) décrédibilisant la personne plutôt que ses arguments, ou, comme cela foisonne aussi, les critiques de commentaires même pas lus).
Enfin, je dois dire que si j'ai lu l'opuscule de S. Hessel, c'est parce qu'un « ami » a voulu se faire plaisir en me l'offrant (en ces temps de faillite nationale il faut bien obéir à l'injonction commerciale de consommer plus pour enrichir plus qui vous savez. Mais il y a pleins d'autres petits bouquins pas chers à acheter comme par ex « Qu'est-ce que la démocratie directe? » de Fabrice Wolff aux Éditions antisociales – 5 E, 138 p. Oups, 138 c'est trop long!). Rien que cet ami en avait acheté 4 ou 5 pour offrir. J'ai appris depuis que beaucoup en achetaient jusqu'à 10. C'est vrai qu'à trois euros, même ceux qui ne lisent pas peuvent se payer le luxe de faire un cadeau original. À ce titre, la vente de 600000 ex (il paraît qu'on en est là) ne me paraît pas le signe d'un engouement si massif.
Par contre c'est le signe, pour moi, de la soumission d'un certain nombre à la massive propagande à propos de ce bouquin et de l'idéologie de l'indignation petite-bourgeoise qui va avec. Et ça, je trouve, comme d'autres l'ont exprimé sur ce fil, que ça ne présage pas d'une capacité collective à construire « tous ensemble » une société meilleure sans attendre le leader maximo.
Tiens, ça me fait regretter Fred, Le (faux) misanthrope
Nietzsche
D'un côté, les agités du bocal, les bachibouzouks, les indignés de travers, et de l'autre, les gens ouverts d'esprit et fréquentables (copyright Pompastel) qui réfléchissent... Les journalistes d'ASI faisant évidemment partie de la deuxième catégorie, puisqu'ils nous enseignent à avoir des indignations bien propres sur elles, et ... fécondes.
Alors, finalement, ça m'a fait penser à ceci :
Non, le peuple n'est pas une masse brutale et ignorante
Jacques Rancière (encore un affreux gauchiste) y parle du "populisme"...
Extraits (pour les 99 % de crétins qui ne lisent pas les liens, copyright DS) :
La notion de populisme construit un peuple caractérisé par l’alliage redoutable d’une capacité - la puissance brute du grand nombre - et d’une incapacité - l’ignorance attribuée à ce même grand nombre. Il s’agit de montrer à des démocrates toujours suspects d’«angélisme», ce qu’est en vérité le peuple profond : une meute habitée par une pulsion primaire de rejet qui vise en même temps les gouvernants qu’elle déclare traîtres, faute de comprendre la complexité des mécanismes politiques.
La notion de populisme remet en scène une image du peuple élaborée à la fin du XIXe siècle par des penseurs comme Hippolyte Taine et Gustave Le Bon, effrayés par la Commune de Paris et la montée du mouvement ouvrier : celle des foules ignorantes impressionnées par les mots sonores des «meneurs» et menées aux violences extrêmes par la circulation de rumeurs incontrôlées et de frayeurs contagieuses.
L’essentiel est d’amalgamer l’idée même du peuple démocratique à l’image de la foule dangereuse. Et d’en tirer la conclusion que nous devons nous en remettre à ceux qui nous gouvernent et que toute contestation de leur légitimité et de leur intégrité est la porte ouverte aux totalitarismes. «Mieux vaut une république bananière qu’une France fasciste», disait un des plus sinistres slogans antilepénistes d’avril 2002. Le battage actuel sur les dangers mortels du populisme vise à fonder en théorie l’idée que nous n’avons pas d’autre choix.
Laissons donc nos indignations à ceux qui réfléchissent. Et qui savent de quoi qu'ils causent, confortablement installés derrière leurs claviers. Et dormez en paix, braves gens.
Le "fréquentable" que vous m'attribuez, en le présentant comme çà, est complètement déformé.
Je suis surprise d'être étiquetée en adversaire, je trouve souvent vos interventions sympathiques et parfois très pertinentes.
Ne seriez-vous pas prête à céder à la tentation du martyr, là ?
Je me permets de vous citer :
Stupéfiant cette incapacité récurrente à se désengluer de deux trois idées figées qui tiennent lieu d'unité de mesure à tout ce qui dit sur n'importe quelle file de discussion de ce site, où pourtant l'on s'attend à fréquenter de l' esprit critique et de l'ouverture d'esprit !
Cela dit, vous avez votre avis, j'ai le mien, rien de grave, hein. Et je ne me pose pas en martyre, même si, évidemment, vous dites que j'ai "déformé" vos propos. Je m'en fous un peu à vrai dire. Et puis, pour quelqu'un qui a les méninges engluées, vous serez indulgente, non ?
Je souligne juste la mélodie dominante de certaines files de discussion, et le peu de salut possible - souvent - pour les questionnements hors accord majeur.
Mais vous avez raison, on s'en fout.
(Et je bouquemarque pour la future réponse à certains posts que j'aurais lancés ici ou là que l'on ne manquera pas de qualifier de populiste, simpliste, réducteur, et autres prets-à-ne-pas-penser que toutes les fréquentables ouvertures-éclair d'esprit seront enclines à dégainer du fourreau flapi de leur crasse certitude.)
Je reprends donc : Le fourreau flappi de leur crasse certitude que je décernais sans discerner, visant ceux (au nombre desquels je ne vous compte mais alors pas du tout du tout) d'ici ou d'ailleurs qui corrigent une argumentation, fusse-t-elle étayée ou non, d'une condamnation sans appel sur l'air du "populiste","simpliste", entre autres...
Donc tout le contraire des "personnes qui tentent une réflexion non monolithique",
Ne quiproquons plus, et reprenons calmement :
Petit a/ La possibilité éventuelle est plus que probable que mes tentatives d'effets de pseudo-style aient un poil embrouillé la clarté de mon message.
Petit b/ Mon post ne vous visait pas du tout : quand bien même il multiplissoyait le précédent post de Gavroche. Dans ce post, c'était l'argumentation sur le populisme qui m'avait emballée, et non pas le passage où votre nom était cité.
(Je n'avais pas d'ailleurs compris que ce passage pouvait être pris par vous comme une attaque, je croyais simplement que Gavroche vous rendait hommage. Ce n'est qu'à la lecture de votre réaction que j'ai senti que peut-être avais-je trop vite lu, ou peut-être pas, peut-être y a-t-il une petite pique en passant, je ne sais pas, il faudrait relire tous vos posts précédents et m'intéresser l'état de vos relations avec Gavroche pour savoir s'il y avait ou non matière à ironie, et bon, là euh, vous m'excuserez sans doute, ce n'est pas que le sujet ne m'intéresse pas, c'est plutôt que je n'en ai absolument rien à faire)
Petit c/ J'ai moi-meme une très grosse ouverture d'esprit, qui m'empêche parfois d'apprécier à leur juste valeur tous ceux qui en une plus grosse que la mienne.
Chaque fois que je traverse un mur, je me fais mal aux ailes (A. Chavée)
tout ces messages sur ce forum scindent les asinautes en deux
Cette partition est assez incroyable.
Déjà, pour commencer, cela voudrait dire qu'il y a ceux, parmi les asinautes, qui sont du peuple, et ceux, comme pompastel, qui seraient... du non-peuple ? Du faux peuple ? D'un autre peuple ?
On rejoint encore la question que j'ai déjà posé à plusieurs reprise : c'est qui, "les gens" ? C'est qui, "le peuple" ? Opposer une classe dirigeante à une classe populaire, ça je peux voir ce que ça veut dire, mais insinuer l'idée que, parmi les asinautes, certains seraient plus du peuple que d'autres, n'a strictement aucun sens. Cela revient à décerner des médailles du mérite populaire, et des brevets d'appartenance au club select du "peuple".
Et alors, cette partition se fonde sur un amalgame incroyable, qui voudrait que les questionnements opérés sur ce forum soient équivalents au mépris du peuple (ainsi non-défini) des classes dirigeantes !
C'est un retournement assez dingue, puisque ce qui est de l'ordre du questionnement est rejeté vers ce qui est de l'ordre du mépris, quand le refus de ce questionnement est dirigé vers ce qui est sous-entendu comme progrès populaire !!!
La figure du peuple vient à la rescousse de la figure de l'indignation, deuxième figure gravée donc dans le marbre, figure innattaquable (= inquestionnable), invoquée pour rejeter un questionnement semblant intolérable.
Le questionnement est ainsi vécu comme du mépris (alors que ce n'est pas le cas), ce qui nous ramène à la dimension personnelle dont je parlais plus haut.
En fait, ce qui se ressent ici, c'est que, dans le même temps où ce sont aussi des engagements politiques réfléchies, vient s'y mêler le fait que la figure du peuple ou de l'indignation représentent une sorte de "moi" démultiplié ; le peuple, l"indignation, ce sont des projections de soi, ou des miroirs. La réaction d'Ulysse M. est exemplaire, puisqu'à des questions sur le problème de l'indignation en général, on en vient au final à "ha mais moi je fais ceci, moi je fais cela" - ce qui répond pourtant à côté du problème général.
Ce refus du questionnement (voire de la caricature), qui est bien autre chose qu'une contre-argumentation - puisque on finit par imputer au simple fait de se questionner des allures coupables d'"anti-peuple" - apparaît alors surtout comme une défense du moi, se sentant attaqué par ce qui n'est pourtant rien d'autre (en tout cas sur ce fil) qu'une problématique sur ce que recouvre vraiment cette vague de succès pour Hessel. Rien de méchant en apparence, et pourtant voilà que ça devient de l'anti-peuple...
Non, il n'y a certainement pas à laisser réfléchir d'autres à sa place ; mais pour se faire, encore faut-il accepter que les figures auxquelles on tient puissent être mises en doute comme possible fausses évidences, sans y voir une attaque insupportable.
Orwell ne fantasmait pas sur les mérites a priori du peuple : le peuple peut aussi à l'occasion voter front national (et être très indigné que les immigrés viennent manger le pain des français). Par contre il décelait dans les classes populaires un ferment, un vrai potentiel, à fonder une réflexion politique forte ; sauf que ce n'est pas donné, et cela ne peut survenir qu'après une éducation politique et populaire, via le débat et la réflexion. La voilà, la Politique avec un grand P.
Car pour ce qui est de l'indignation, Marine Le Pen aussi est très indignée, et plein de gens la suivent : l'indignation est donc une figure insuffisante à fonder une politique décente ; et ce n'est donc certainement pas mépris du peuple que de dégager ce problème.
"À partir du moment où le combat socialiste doit prendre appui sur la common decency des "hommes ordinaires", il suppose, comme Camus l'avait souligné, cette capacité d'aimer la vie (et donc cette maturité psychologique) sans laquelle aucun action réellement généreuse n'est possible. Sitôt que cette base psychologique et morale fait défaut, les "révoltes" contre l'ordre établi - quelle que soit leur "radicalité" apparente - ne peuvent puiser leurs motivations que dans la rage, la haine, l'envie et le ressentiment (et donc, en définitive, dans les formes mes plus infantiles du désir de pouvoir).
Il est alors difficile d'échapper aux critiques cruelles adressées par Nietzsche «l'anarchiste" qui réclame, dans une belle indignation, "le droit", la "justice", les "droits égaux" (...). Cette "belle indignation" - écrit Nietzsche - lui fait déjà du bien par elle-même, c'est un vrai plaisir pour un pauvre diable de pouvoir injurier. Il y trouve une petite ivresse de puissance. Déjà la plainte, rien que le fait de se plaindre peut donner à la vie un attrait qui la fait supporter : dans toute plainte il y a une dose raffinée de vengeance, on reproche son malaise, dans certains cas même sa bassesse, comme une injustice, comme un privilège unique, à ceux qui se trouvent dans d'autres conditions. Puisque je suis une canaille, tu devrais en être une aussi" ; c'est avec cette logique qu'on fait les révolutions».
Si l'on veut donc éviter de confondre, comme le fait ici Nietzsche, ceux qui défendent réellement la cause du Peuple et les innombrables Richard Durn qui en constituent la contrefaçon narcissique et désespérée (mais que la gauche militante a visiblement le don d'attirer en quantité industrielle), il est ainsi philosophiquement indispensable de distinguer la révolte véritable - laquelle suppose toujours l'adhésion préalable aux valeurs affirmatives de la common decency - de ces poses "rebelles", arrogantes et hautaines, dont le fond psychologique réel est toujours la tristesse, la jalousie ou la haine œudipienne de soi".
Cette analyse de Michéa montre comment l'indignation peut aussi être creuse, voire dangereuse, et que ce sont des questionnements importants que ceux que l'ont peut se poser sur soi, sur ce qu'est la révolte, sur la difficulté d'éviter les volontés de puissance (y compris chez soi-même), et qui montre par conséquent combien réfléchir à ces questions, les creuser, les débattre, bien loin de constituer un mépris du peuple, peut devenir un moyen de le servir - peut-être beaucoup mieux que les veux pieux d'indignation, qui n'effraient personne (de l'Express au Grand Journal...).
D'autre part, tu l'auras noté, ce n'est pas sur le contenu même du livre que je m'exprime, mais sur le type de réactions qu'il suscite, et le fait que toute interrogation sur cette belle unanimité soit rejetée comme forcément relevant du Béhachélisme ou de l'anti-peuple méprisant - c'est tout à fait différent.
Or, le succès du bouquin a eu lieu avant ses sorties (que je regrette, tant elles vont à l'encontre de ce qu'il laisse entendre dans son livre).
Et, je précise comme tu le sais, que c'est l'assimilation par DS de Hessel à la clique du Sarkozistan qui me gêne (note que je n'ai pas demandé de "censure"...).
Les lignes ne sont plus claires.
Ce qui est quand même un comble pour un site de décryptage.
Et ce qui montre aussi les limites de l'exercice parodique.
Enfin, de toute façon...
Pour Lasch, commence par La révolte des élites, c'est son dernier ouvrage, passionnant. De toute façon, je compte lire le reste aussi, on en reparlera.
L'indignation molle des libéraux de gauche qui adorent Hessel, pas celle de Hessel lui-même !
La réception qui est faite du livre, en somme - quelle est-elle exactement ? Oui, je sais, on adorerait que tout d'un coup, tout un peuple se lève, uni dans une belle indignation, mais...
(Je pensais à la Culture du narcissisme, mais je verrais ce que je trouve. ;o) )
Ca n'est pas parce qu'on dit avoir été heurté de voir M. Hessel portant un turban que nous sommes des idolâtres !
En ce qui me concerne, ce qui a créé mon indignation est le fait de voir ce vieux monsieur mis dans le même sac que les Sarko, Lefèbvre et autres, et des justifications "j'm'accroche aux branches" du genre "nous vivons tous dans le même Sarkozystan" de D.S.
Alors que j'y sentais plutôt une espèce de mépris condescendant du "journaliste lettre et bien informé" vis à vis d'un petit opus devenu soudainement très populaire... à un point tel que son auteur est invité au Grand Journal !!! C'est dire !
Une fois de plus j'ai l'impression, puisque tu n'as pas lu le bouquin, que tu t'imagines Hessel en révolutionnaire, ou en idéologue. Ce qu'il n'est pas.
Et lorsque tu vas dans le sens "Hessel est dans le consensus mou actuel", tu affiches le même genre de mépris condescendant (pour moi) mais au lieu du journaliste, c'est celui de l'intello qui lit Michea, a lu Orwell et va lire Lash alors que le petit peuple lui, se contente d'un bouquin à 3 Euros pour s'imaginer être dans la contestation.
Et nous y revoilà dans le retournement : alors que j'incite le petit peuple à lire Michéa et Lash (que je n'ai moi-même lu que récemment, parce qu'on ma incité à le lire), tu voudrais croire que ce n'est que de la pose intellectuelle, et que, fatalement, si on cité Michéa ce n'est pas pour inciter la réflexion, mais par mépris - mais en faisant cela, en te braquant contre un questionnement, précisément, tu coupes le peuple de la réflexion !
Mais où vois-tu de l'adoration ? Il n'y a ni idolâtrie ni adoration bon sang !
1/Tu fais un petit contresens : "on adorerait que tout d'un coup, tout un peuple se lève, uni dans une belle indignation", ce n'est pas d'adoration d'Hessel dont il s'agissait
2/cela dit, les réactions de braquage n'incitent pas à penser qu'il n'y a pas quelque chose de l'idôlatrie... Je ne demande qu'à ce qu'on me montre le contraire.
tu t'imagines Hessel en révolutionnaire, ou en idéologue
Non, je n'imagine rien. Par contre, qu'est-ce que vous imaginez de la réalité de la réception du livre ?
Mon cher Djac, as-tu lu le bouquin de Hessel ?
Question que je me posais cette nuit, en attendant que ma grigrippe me laisse dormir (et que ma toutoux foute la paix à mon neurone) : le contenu de ce livre est-il important ? A voir le poids de l'argumentaire "mais c'est STEPHANE HESSEL! vous en reparlerez quand vous serez STEPHANE HESSEL", je me demandais si le même discours, voire le même texte, rédigé par un jeune aninyme sur un blog quelconque, aurait eu la même résonnance. Et s'il n'y a pas un gros malentendu entre d'une part ceux qui approchent ce livre comme un livre (un texte en soi, long comme un demi-article, et que les critiques semblent montrer assez convenu et assez général) et d'autres part ceux qui l'approchent comme une relique : un morceau palpable du Grand Stéphane Hessel, un objet de ralliement, et, dans sa lecture (l'acte de le lire, indépendamment du contenu), une sorte de rituel collectif.
Ce qui est contenu précisément dans le texte, et qui manifestement permet à beaucoup de gens de sensibilités assez variées de s'y reconnaître, n'est pas forcément l'aspect le plus pertinent du livre, dont la fonction n'y est pas forcément liée. En 20 pages de déclinaisons sur le mode "indignez-vous" sur des informations déjà partagées (c'est-à-dire : "je, vieux sage héros de la Résistance, vous donne raison de vous indigner"), il pourrait n'y avoir qu'une sorte de légitimation par une figure tutélaire et son symbole historique. Et cela ne nécessite techniquement rien d'autre qu'un "le mal c'est pas bien" provenant de la bonne personne. Nous ne serions pas dans le registre d'essais socio-philosophiques apportant quelque chose de neuf ou bousculant des idées, et une critique sous cet angle serait à côté de la plaque.
Je pense que l'achat du livre, sa lecture, et sa re-diffusion (cadeaux, conversations) ne sont pas liés aux mots qu'il contient, ou à la moindre marche à suivre qu'il devrait contenir, explicitement ou implicitement (votez ségolène royal?). Je pense que c'est un acte, et l'acquisition d'un objet avec une charge symbolique plus forte que lui-même. Je serais, par exemple, étonné que son texte, même très court, se pirate beaucoup. Même si l'acte de lecture est un élément important, il n'est pas suffisant, il ne s'agit pas tant d'une transmission d'information (qui se satisferait de n'importe quel canal) que d'un rapport "relationnel" au texte. Et si le fait qu'il s'agisse d'un livre n'est pas anodin (un livre "représente" un passage d'idées, même quand ça n'est pas exactement le cas), ses fonctions principales auraient peut-être tout aussi bien pu être remplies par un badge, un fanion, une bougie, un CD, ou un quelconque objet dont l'acquisition (et "l'activation") aurait établi un même lien collectif vers Hessel, avec le même sentiment de réconciliation entre l'ordre (l'Histoire officielle, la respectabilité) et le désordre (la contestation, providentiellement débarassée de l'accusation d'inconséquence juvénile).
Dans une bien moindre mesure, je me demandais aussi jusqu'à quel point cela pourrait être le cas avec "crise au sarkozistan", qui, certes, est un gadget littéraire avec son intérêt propre, mais, compte tenu du gros des chroniques déjà lues sur le site, peut aussi jouer un rôle de livre-objet-d'@si plus que de livre-support-à-phrases.
Non. Ce n'est pas ce que j'ai écrit. Il y a d'un côté, les bachibouzouks comme moi (et je n'impliquerai personne d'autre là-dessus) qui s'indignent connement, qui foncent bille en tête, qui apprécient Stéphane Hessel et son livre, et qui trouvent plutôt bien que son livre soit un succès de librairie. Comprendre, non pas un "succès commercial", mais que ce petit livre a été lu par beaucoup de gens. Qui trouvent que les valeurs qu'il défend leur correspondent (Et je ne parle pas de ses choix électoraux qui ne sont pas dans le livre). Ces gens là (dont je fais partie, donc) ont une "incapacité récurrente à se désengluer de deux trois idées figées qui tiennent lieu d'unité de mesure à tout ce qui dit sur n'importe quelle file de discussion de ce site, où pourtant l'on s'attend à fréquenter de l' esprit critique et de l'ouverture d'esprit..."
Affirmation émanant des asinautes de la deuxième catégorie, qui réfléchissent, sont objectifs, ouverts d'esprit, qui "questionnent", non pas sur le contenu du livre (qu'ils n'ont généralement pas lu, enfin en tous cas, toi, Djac, tu ne l'as pas lu) mais sur :
- le vote de Stéphane Hessel
- la manière dont ce livre a été accueilli par les journalistes (dont on oublie un peu au passage qu'ils ne représentent plus qu'eux-mêmes...)
- la raison forcément suspecte dont ce livre a "cassé la baraque", succès issu essentiellement du bouche à oreille, la maison d'éditions Indigènes n'ayant pas vraiment les moyens de faire la promo... Bref, "l'unanimité, c'est suspect, ça énerve" (dixit DS)
C'est tout ce que j'ai dit, et pas du tout "insinué l'idée que, parmi les asinautes, certains seraient plus du peuple que d'autres."
Si tu avais lu en entier l'article de Jacques Rancière, sans doute aurais tu lu aussi :
«Le peuple» n’existe pas. Ce qui existe ce sont des figures diverses, voire antagoniques du peuple, des figures construites en privilégiant certains modes de rassemblement, certains traits distinctifs, certaines capacités ou incapacités.
Je continue l'analyse de la psychanalyse, merci pour la consultation gratuite, hein... :-)) :
Le questionnement est ainsi vécu comme du mépris (alors que ce n'est pas le cas), ce qui nous ramène à la dimension personnelle dont je parlais plus haut.
Tu dis que ce n'est pas le cas ? Vraiment ? Quand DS nous conseille gentiment d'avoir des "indignations fécondes" ? Que nous sommes des bachibouzouks ? Quand tu nous dis que je suis mûre pour une analyse et que j'ai besoin de "retrouver l'estime de soi "...
La preuve, toute mon argumentation n'est finalement qu'une défense du moi, se sentant attaqué
Un peu bref, comme psychothérapie. Mais bon, ce n'est pas du mépris pour une opinion différente, juste un conseil d'ami, hein ?
Orwell décelait dans les classes populaires un ferment, un vrai potentiel, à fonder une réflexion politique forte ; sauf que ce n'est pas donné, et cela ne peut survenir qu'après une éducation politique et populaire, via le débat et la réflexion. La voilà, la Politique avec un grand P.
La politique avec un grand P, et toute la fin de de ton post, mais c'est justement le fondement de la pensée de Stéphane Hessel, le "bien commun", ce qu'Orwell appelle la "common decency". Du coup, je ne vois pas très bien ce que tu peux lui reprocher, puisqu'il dit strictement la même chose...
Comment écrire ceci :
"il est ainsi philosophiquement indispensable de distinguer la révolte véritable - laquelle suppose toujours l'adhésion préalable aux valeurs affirmatives de la common decency - de ces poses "rebelles", arrogantes et hautaines, dont le fond psychologique réel est toujours la tristesse, la jalousie ou la haine œdipienne de soi".
Et en même temps reprocher à Stéphane Hessel d'être un révolté de salon, un mou, un socio-démocrate ?
Et je termine par une réponse pour cette phrase : le peuple peut aussi à l'occasion voter front national (et être très indigné que les immigrés viennent manger le pain des français)
Elle est signée Jacques Rancière :
Ces déchaînements épidémiques de foules aveugles entraînées par des leaders charismatiques sont-ils vraiment à l’ordre du jour chez nous ? Quels que soient les griefs exprimés tous les jours à l’égard des immigrés et notamment des «jeunes des banlieues», ils ne se traduisent pas en manifestations populaires de masse. Ce qu’on appelle racisme aujourd’hui dans notre pays est essentiellement la conjonction de deux choses. Ce sont d’abord des formes de discrimination à l’embauche ou au logement qui s’exercent parfaitement dans des bureaux aseptisés. Ce sont ensuite des mesures d’Etat dont aucune n’a été la conséquence de mouvements de masse : restrictions à l’entrée du territoire, refus de donner des papiers à des gens qui travaillent, cotisent et paient des impôts en France depuis des années, restriction du droit du sol, double peine, lois contre le foulard et la burqa, taux imposés de reconduites à la frontière ou de démantèlements de campements de nomades. Ces mesures ont pour but essentiel de précariser une partie de la population quant à ses droits de travailleurs ou de citoyens, de constituer une population de travailleurs qui peuvent toujours être renvoyés chez eux et de Français qui ne sont pas assurés de le rester.
Ces mesures sont appuyées par une campagne idéologique, justifiant cette diminution de droits par l’évidence d’une non-appartenance aux traits caractérisant l’identité nationale. Mais ce ne sont pas les «populistes» du Front national qui ont déclenché cette campagne. Ce sont des intellectuels, de gauche dit-on, qui ont trouvé l’argument imparable : ces gens-là ne sont pas vraiment français puisqu’ils ne sont pas laïques.
Le récent «dérapage» de Marine Le Pen est à cet égard instructif. Il ne fait en effet que condenser en une image concrète une séquence discursive (musulman = islamiste = nazi) qui traîne un peu partout dans la prose dite républicaine. L’extrême droite «populiste» n’exprime pas une passion xénophobe spécifique émanant des profondeurs du corps populaire ; elle est un satellite qui monnaye à son profit les stratégies d’Etat et les campagnes intellectuelles distinguées. L’Etat entretient le sentiment permanent d’une insécurité qui mêle les risques de la crise et du chômage à ceux du verglas ou du formamide pour faire culminer le tout dans la menace suprême de l’islamiste terroriste. L’extrême droite met les couleurs de la chair et du sang sur le portrait standard dessiné par les mesures ministérielles et la prose des idéologues.
Un dernier mot, et pardon pour la longueur de ce message. Que le livre de Stéphane Hessel plaise aux journalistes, et que certains l'aient récupéré, je m'en fous. D'autant que curieusement, pas tant que ça, finalement. ASI n'est pas le seul a avoir la critique facile et sélective... Quelques plumitifs (cités sur ce forum) ont pris plaisir à se gausser de ce vieux monsieur qui tente de faire vivre de vieilles valeurs éculées de solidarité et de fraternité, quand il est beaucoup plus facile de prôner le chacun pour soi. Ce vieux Stéphane Hessel, qui a 93 ans, continue à militer (oh le vilain mot) pour les sans-papiers, pour la Palestine, qui soutient les profs désobéisseurs... etc...
Alors, que cet après-midi dans la librairie ou je suis allée quatre petits gamins et une mémé aient demandés son livre, ça m'a fait plaisir.
Tu disais qu'il n'avait pas parlé de nationaliser les banques :
"C'est ce que le programme du Conseil National de la Résistance préconisait, le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurances et des grandes banques".
C'est dans son livre, page 10.
Par exemple, "toute mon argumentation n'est finalement qu'une défense du moi, se sentant attaqué ", ce n'est pas ce que je dis.
Ce n'est pas non plus vraiment Hessel que je reproche d'être mou, mais c'est sur la réception du bouquin que je m'interroge. Ou plutôt, que j'essaie de montrer qu'on peut s'interroger dessus sans que ce soit pris pour un crime de lèse-Hessel.
etc...
Et puis, encore une fois, c'est une chose de foncer sur Hessel, d'y trouver un écho de sa révolte et de l'apprécier pour ça, grand bien te fasse - c'en est une autre de ne pas supporter que la réception de son livre soit interrogée - ce qui n'est pas fatalement de la suspicion et du mépris (sinon on fait quoi ? On arrête de se poser des questions, par crainte de mépriser quelqu'un qui ne serait pas d'accord avec ces questions ?)
Mais bon, ce n'est pas du mépris pour une opinion différente, juste un conseil d'ami, hein ?
Et pourquoi pas ?
Et tu crois que je ne m'applique pas d'abord à moi ce conseil ?
Et enfin : Quand DS nous conseille gentiment d'avoir des "indignations fécondes" ? Que nous sommes des bachibouzouks ?
Je pense qu'il y a parfaitement moyen de ne pas prendre ça comme du mépris, tout à fait. Un peu de lâcher-prise là-dessus serait en effet bienvenue.
il vaut mieux refléchir, non ?
Je m'indigne instantanément aussi, mais souvent une indignation, en pousse une autre, puis une autre,....donc avant de s'indigner mieux vos reffléchir.
Vous ne menez pas une actions à chacune de vos indignations ? sinon vous n'auriez même plus le temps de vous indigner !
Donc vous refléchissez, et c'est tant mieux !
Il me parait juste qu'avant de s'indigner, l'ont réfléchissent à nos motivations ! Ca n'a pas l'air stupide ? Ils faut mobiliser notre colére de maniére intelligente, cadrer sur de la refflexion, sinon on s'emballent comme des chevaux fou ! et plouf on s'essoufflent !
S'indigner oui mais pour des causes indignes !
Se révolter pour des causes révoltantes !
Reffléchir ensemble et pas individuellement, afin de mener des combats à long terme, pour obtenir des résultats concrets.
Nourir de refflexions son indignation, pour en faire une locomotive ! et pas l'inverse !
"C'EST POURQUOI TOUTE LA POPULATION SHADOK......
POMPAIT, POMPAIT, POMPAIT....
D'où, un des fameux adages Shadok :
Je pompe donc je suis
Ils avaient mis au point des pompes spéciales pour le cas où il n'y avait pas de problèmes du tout. C'est pourquoi :
S'il n'y pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème
Pour ceux que la technique intéresse, disons que, quand on pompait avec ça, non seulement il ne se passait rien, comme avec une pompe Shadok ordinaire, mais plus on pompait, plus il n'y avait rien qui se passait. D'où :
Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien
que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas
C'est quand même une sécurité !"
Si tu veux [s]pomper[/s]t'indigner sans reffléchir ? tu risque pas d'aller loin !
Qui est le plus "engagé", le journaliste de Marianne, membre du PS, proche de Julien Dray...
ou Stéphane Hessel ?
Stéphane Hessel raconte des choses intéressantes... Pour peu qu'on lui pose les bonnes questions...
http://www.dailymotion.com/video/xe3rq_programme-de-la-resistance_news
au revoir à tous.
Misanthrope
”Le moteur de la résistance , c’est l’indignation. Je vous conseille à tous d’avoir votre motif d’indignation”.
Stéphane Hessel.
Et les chiens d'aboyer sur "l'indignation sociale-démocrate, l'indignation centriste, l'indignation molle. Et peut-être même l'indignation stratégique. Qui cachée sous la noblesse et l'humour délicat de Stephane Hessel, n'est peut-être que stratégie politicienne" Tout est dit ! Avec ce mépris et cette morgue qui fait le charme indiscret des représentants de la "vraie gauche" autoproclamée et autogarantie. Avec même un brin de théorie du complot : vous pensez "l'ambassadeur de France" de 93 ans qui se lance dans une subtile opération politicienne au service de l'horrible sociale-démocratie !
Stéphane Hessel, @si le concède, a eu un comportement admirable pendant la guerre et honorable ensuite. Il est vrai que ce juif allemand, naturalisé en 1937, mobilisé, prisonnier, évadé, rejoignant la France Libre en 1941, en mission en France en 1944, arrêté (sur dénonciation) torturé et déporté, a eu un comportement pour le moins admirable. Devenu diplomate, il participe aux travaux de la commission qui rédige la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Il sera aux côtés de Mendés-France pendant les quelques mois où celui-ci sera Président du Conseil. Il militera pour l'indépendance algérienne. Plus tard, il s'engagera auprès des palestiniens, ce qui lui vaudra la haine des sionistes parisiens.
Oui, Stéphane Hessel, Mendèsiste, soutenant ensuite Rocard, et,dans ses derniers engagements, appuyant Europe-écologie, bien qu'il cite ATTAC comme forme d'engagement, ne s'est jamais situé dans une gauche prétendument radicale. Fausse gauche dont l'ennemi principal, pour ne pas dire unique est, non pas l'UMP, mais le PS. Cet article se situe bien dans cette veine, reprochant à Hessel de ne pas rejeter Aubry ou DSK dans les ténèbres extérieures.
Les voeux de ce jeune homme de 93 ans ont pour soubassement - ce n'est pas pour rien qu'il cite Edgar Morin - une question d'[large]éthique[/large], qui sous-tend aussi son "[large]Indignez vous ![/large]".
Mais quoi de plus ringard que cette éthique pour ceux qui distribuent les bons et surtout les mauvais points à la mode mélenchonnienne.
Que Daniel ait modifié sa chronique pour faire plaisir à ses asinautes me fait halluciner! Dire qu'il n'y a pas si longtemps il nous parlait de le la "perverse pression des abonnés"! Et bien il le ne lui aura pas fallu longtemps pour y céder à cette pression, qui n'est pas perverse, juste sectaire. Il y a donc des gens dont on peut se moquer, et d'autres, non. Il y a des icones intouchables. Bravo, belle leçon, Daniel.
J'attends le jour où Monsieur Hessel sera invité à l'Elysée par notre cher président; j'attends la poignée de mains sur le perron, parce que Hessel ira, bien sûr; j'entends déjà Hessel nous dire que lui et Sarko ont bien des désaccords mais que Carla a été charmante.
J'attends de voir la réaction des Gavroche et autres apprentis-censeurs à ce moment-là... J'attends aussi votre réaction Daniel, ou plutôt non, je ne l'attends plus, vous vous êtes déjà couché...
Mais cinquante ans après le combat de ces deux hommes, le constat de cet ancien ambassadeur est net : il se résume à un échec flagrant des diverses politiques qui les ont accompagnés au cours de leur vie. Non seulement rien n'a changé mais tout n'a fait qu'empirer. L'état de misère du monde et de nos vies est devenu plus que jamais insupportable. (cf. Place de la République de Louis Malle (1974) Place de la République trente ans après de Xavier Gayan)
La question est de diagnostiquer la dangerosité du système économique dominant - mis en place par les physiocrates au XVIIIe s, qui a abouti au capitalisme moderne - son potentiel d'auto-destruction, sinon son extension irréversible dans nos galaxies, auquel cas il nous faudra s'en accommoder, et se dire qu'après tout l'humanité n'était qu'une promesse vaine.
Aussi, si l'Homme mérite mieux et si il en est capable, ce système économique est-il réformable, ou bien nous faudra-t-il bien se convaincre un jour ou l'autre de construire un autre modèle radicalement différent?
Quant à l'homme de gauche", sa capacité combattive et sa créativité ne finiront-elles pas par imploser dans de vaines querelles, ou lui-même porte-t-il en son sein les contradictions de notre temps.
En cela être révolutionnaire est d'ancrer en soi le plus profondément possible la nature de nos exigences, d'où cette vigilance intellectuelle indispensable pour ne pas être engloutie par le chant des sirènes.
J'espère pour elle qu'elle ne se cantonne pas à être l'endroit où les rebuts de la gauche trouvent une seconde vie.
En fait ce que j'ai retenu de cet article et de certains commentaires sur le forum, c'est que le plus grand crime de Hessel c'est de s'indigner tout en ayant des opinions politiques modérées. C'est un peu comme si seule la gauche de la gauche avait le monopole de la seule vraie indignation. J'apprécie Hessel mais je ne suis pas idolâtre et la rédaction peut bien lui poser 15 turbans sur la tête si ça lui fait plaisir, je me demande même si les idolâtres sont bien ceux qu'on croit.
Je comprends que la rédaction préfère se payer la tête d'Hessel et comme je suis quelqu'un de très tolérant, je le respecte mais si je viens sur @si c'est pour découvrir une vraie enquête sur les raisons qui ont poussé, en cette fin d'année, certains médias à mettre en avant Hessel et non pas pour lire un article plein de railleries. Je pense que c'est un piètre façon de commencer l'année mais en parlant de ça Bonne Année à vous Tous.
Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir confié l'article (a priori objectif) à Sherlock/Rochat pour une de ses fameuses mises à plat de plan de com' ?
Cela aurait été cohérent.
En revanche, se payer la tête (quasiment au sens propre) de Hessel, impliquait de passer par la chronique (a priori subjective).
CQFD ?
"Il y a embouteillage d'indignation. Les indignés eux-mêmes sentent bien les ambiguïtés de leur indignation. S'indigner, certes. Mais cela suffit-il ? Quels débouchés donner à cette indignation ? Hessel..."
on sent un peu d'amertume dans le propos....une digestion qui se fait mal c'est ça ??
eh bien oui, Hessel fait partie de ces "débouchés" à cette indignation ; il incarne une voix, parmi d'autres bien sûr, qui nous pousse à nous remettre en route !!
il nous donne envie de nous mettre debout et de le suivre !
et il est temps car nous ne sommes pas dans un sarkozystan virtuel, mais dans une république bien réelle, la mienne, piétinée par un autocrate sans scrupules qui n'entendra pas la colère tant que celle-ci se manifestera derrière des caricatures !...
Hessel ne se cache pas sous un turban , il dénonce, signe son bouquin et son appel à résister, de son nom !....
On rejoint ce courant de l'histoire, et le grand courant de l'histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce courant va vers plus de justice, plus de liberté mais pas cette liberté incontrôlée du renard dans le poulailler.
Ces droits, dont la Déclaration universelle a rédigé le programme en 1948, sont universels. Si vous rencontrez quelqu'un qui n'en bénéficie pas, plaignez-le, aidez-le à les conquérir (extrait de "Indignez vous !").
Qui, aujourd'hui, pourrait être assez indifférent, blasé, satisfait, pour n'avoir aucun motif d'indignation ? L'indignation est une étape.
Les étapes suivantes nous conduisent vers différentes directions : militantisme pour certains, espoirs et combat pour un changement radical de société, social-démocratie pour d'autres qui, comme Hessel, connaissent les effets destructeurs des idéologies (nazisme, stalinisme, maoïsme...) et refusent la violence des révoltes.
On ne rendra évidemment pas la société française plus juste, plus égalitaire en élisant Aubry ou Strauss-Kahn, auxquels Hessel à accordé ses satisfecits.
Je ne vois pas non plus, à l'horizon 2012, une personnalité se situant réellement à gauche, obtenir assez de suffrages pour gouverner le pays.
La révolution ? Même si j'y fais parfois allusion dans mes instants de rage anti-droite, je ne crois pas à un énorme et irrésistible élan populaire balayant le capitalisme, et porteur d'un idéal commun, ciment d'un société durablement transformée.
Alors s'indigner, oui. C'est vital. Mais pour aller où ?
J’entends Daniel Schneidermann s’expliquer sur le consensus, tout ça, mais je n’ai pas trouvé les explications tellement crédibles…
La comparaison avec les caricatures de Mahomet ne m’a cependant pas semblé totalement dénuée d’intérêt, même si les propos de DS sont quand même très exagérés (« Pourquoi cette image, cette simple image, cette pauvre image, suscite-t-elle des réactions aussi fortes (…) ? (…) Que touche-t-elle en vous, cette image (…) » cela fait un peu psychologie de comptoir, là, non ?
Ceci étant dit, cela ne m’empêche pas, même si cela peu paraître un peu paradoxal au premier abord (mais ça ne l’est pas en fait car je suis personnellement une fervente partisane de la censure dans certaines circonstances (je m’en suis déjà expliquée à plusieurs reprises dans les forums du site)), de partager l’avis de plusieurs @sinautes sur la question du turban placé sur la tête de Stéphane Hessel : je le trouve tout à fait déplacé et inapproprié.
Enfin, un petit mot sur le fait d’ironiser quant à l’indignation de Stéphane Hessel qui n’appelle pas à la révolte. Je me retrouve tout à fait dans ses propos (Interview ½ de Rue89 ; http://www.rue89.com/entretien/2010/12/30/stephane-hessel-12-aubry-serait-ma-candidate-preferee-182841
« Sartre, que vous citez dans votre petit livre, disait : « On a toujours raison de se révolter ». Y a-t-il une différence entre la révolte qu'il appelait de ses vœux et l'indignation que vous prônez ?
SH : Il y a une nuance importante. Le « révoltez-vous » de Sartre rappelle la révolution d'Octobre, peut-être aussi Mai 68 [c'est aussi un slogan de Mao Zedong, nldr] ; des moments forts, importants, mais qui n'ont pas donné lieu à un vrai changement en termes de justice et de démocratie.
La dignité est un terme intéressant. Il figure dans l'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme [dont Hessel était l'un des rédacteurs, ndlr] :
(…)
Le discours d'extrême gauche, même dans la bouche d'un homme comme Mélenchon, qui a des côtés très sympathiques, ne me paraît pas la réponse. La réponse, c'est la social-démocratie.
Ça a l'air d'être un vieux mot, mais il est très moderne. Ce n'est pas en se donnant à une idéologie qu'on fera progresser la société : on le fera par une réforme équilibrée et démocratique. Les idéologies ont fait beaucoup de mal, l'idéologie communiste comme l'idéologie néolibérale. »
M'est venu une idée cet aprem, comme ça parce que je suis une bombe à retardement, que viennent faire les caricatures de Mahomet dans cette histoire : j'ai deux solutions.
1) la défense du droit d'expression, à tout prix selon la thèse de Noam Chomsky qui lui non plus n'a pas pu venir à @si, ce qui est tout à fait possible. Admettons. Je préfère m'abstenir de ce que je pense de ces caricatures.
2) Hypothèse, les défenseurs d'Hessel dont je suis verraient en Hessel une icône telle que celle du prophète Mahomet pour les musulmans, et bien non je ne pense pas. Deuxième hypothèse dans mon number two, Hessel défend la cause palestinienne, serait à ranger dans les adorateurs de Mahomet ? Ce serait très mal pour un monsieur d'origine juive n'est-ce pas ? Sauf qu' en Israël, tous les Juifs isaréliens ne défendent pas la politique de leur gouvernement. Quant aux Palestiniens juifs vivant en Israël, leur sort est encore pire que dans la bande de Gaza, non je délire, c'est impossible.
Je suis hors sujet ? Peut-être, peut-être pas. Le secret des âmes est insondable ...... même après une très très longue et très sérieuse psychanalyse.
En consensus médiatique, depuis quelques semaines, nous avons également : Mélenchon populiste. Porté par BHL, par une belle tripotée de journalistes centre-gauches, par le PS bien sûr, et finalement, avec élégance peut-être, par Stephane Hessel.
Je suis effectivement prêt à comprendre que la gauche (la vraie) inquiète le PS. Et que tous les moyens sont bons pour la discréditer. D'abord la peur : Voter Front de gauche c'est aider Nicolas Sarkozy. Voter pour Mélenchon c'est faire passer le FN au second tour de la présidentielle. Puis le mépris : C'est sombrer dans le populisme. C'est tomber dans l'extrémisme, c'est succomber à la haine... Et maintenant, on tente la douceur, l'apaisement : "Détournez-vous de la gauche, Stephane Hessel l'indigné, Stephane Hessel le brave, le sage, le vertueux, vous indique le chemin : Aubry, DSK"
Alors, c'est doux, ça fait du bien, c'est drôle et délicat. Mais je ne tomberai pas dans le piège. Ce consensus est bel et bien une image sur laquelle s'arrêter. Et @si est l'endroit pour ça.
Ca n'est peut-être pas une simple indignation. Et pour le savoir, il faut résister au charme. Et ça vaut aussi pour Mélenchon et sa stratégie de communication. J'ai envie qu'on m'en parle, qu'on déjoue les mécaniques, qu'on me montre les rouages. Même si effectivement j'en pince pour lui.
Aimez Hessel, mais que ça ne vous empêche pas de vous poser toutes sortes de questions.
Alors je lui colle volontier un turban à Stephane Hessel. Et à Daniel Schneidermann aussi. Et à Mélenchon si on me le demande.
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ET PUIS ce serait bien pour rétablir les équilibres que vous portiez vous aussi le Turban sur votre photo...comme cela tout le monde comprendra qu'au Sarkosistan tout le monde porte la même coiffe...que ce soit l'homme fort, les courtisans ou les gens du peuple !
Bonne Année à tous !
PS : vous savez, monsieur Schneiderman, on sait bien que dès qu'une personne rencontre le succès au Sarkosistan, celui-ci est immédiatement analysé puis au pire discredité ou au mieux encensé et récupéré mais on commence à savoir comment cela fonctionne...nous ne sommes pas des bisounours...
Les propos d' Hessel nous parlent. Ils viennent d'un vieux sage qui en a vu tellement. Ils correspondent à nos idées. Et même s'ils sont incomplets ils nous font du bien comme un pansement sur nos angoisses ou nos rages.Il est le seul à les proférer sans peur parce qu'il n'a plus à avoir peur. Son indignation,c'est comme s'il la partageait avec nous,et c'est ce qui explique son audience.
Que dire du turban qui s'est fourvoyé sur sa vénérable tête ? Dommage.
Soutien aux travailleurs pakistanais?
j'ai été un tant soit peu déçue par le contenu somme toute bien bien prudent et modéré de cette vidéo de bons voeux ironiques, tout en étant conquise par la dernière seconde, ce petit sourire en coin. rétrospectivement, j'ai pensé à la chose comme un gag de potache surdoué du fond de la classe, qui du coup se fait adorer parce qu'il fait du bien et soulage. rien de plus, et en tout cas rien d'autre dans le contenu, les gens auxquels il appelle à faire confiance étant de loin les derniers auxquels je ferai confiance pour un quelconque changement de société.
par contre l'effet hessel, le phénomène-même, cette sorte de hesselomanie est tout de même très particulière, notable. on l'a, notre icône ! je soupçonne que hessel joue de cela lui-même, il se sait icône, il se prête volontiers au jeu, et le boulevard qui s'offre à lui du fait de cet engouement, il le prend, parce qu'il n'y a que lui, maintenant, ces temps, qui peut le prendre et dire ce qu'il y a à dire à des millions de gens totalement désenchantés, démoralisés, démotivés et désengagés. résister, s'indigner : si, par l'usage et l'exploitation médiatique de ce nonagénaire humaniste, astucieux et malin, qui n'est pas dupe du rôle qu'on lui fait jouer, on peut secouer un peu le cocotier, (re)donner du courage à ceux qui l'ont perdu, (re)donner l'envie de gueuler à ceux qui étaient devenus aphones, ben le marronnier hessel en ce début 2011 est une bonne opération - médiatique.
anecdote : j'ai reçu le lien vers les voeux de hessel par 3 canaux différents, venant de gens qui, à ma connaissance, sont profondément dépolitisés, et qui me disent : regarde ça, ça fait du bien, el pueblo unido etc. une sorte d'électro-choc ! je me hâte du coup de les renvoyer au documentaire THE CORPORATION, qui met bien en perspective le monstre qui nous guette par rapport aux voeux ironiques mais un peu utopistes de hessel.
On y sent comme une forme de rancoeur devant un indéniable succès de ce "vieux" monsieur.
Hessel n'est pas "raide dans ses bottes" comme certain(s) sur ce site, hein ? DS...
Mais c'est un homme de conviction, et ferme dans les principes, une nouvelle fois ré-affirmés, d'une réelle démocratie.
Il ne s'en est jamais départi ( ceci pour les quelques ignorants, errant dans nos forums...).
Et, en effet, affubler d'une kechia-turban (mal fichu votre ajout photoboutique, faut un peu de savoir-faire !) quelqu'un qui exprime VOTRE liberté, et avec une belle verdeur, eh bien, cela ne vous grandit pas.
Pas question de vous auto-censurer ? Et de vous draper là-dedans comme on ferme le rideau du théâtre...pour ne pas renier les "principes" d'@si !
mais, quand on se trompe à ce point-là, il n'y a aucun "déshonneur" à se déjuger.
C'est même à ça qu'on reconnaît........... l'honnêteté, dans les actes comme dans les "âmes".
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Je vais vous dire ce que je comprends de cette chronique.
Elle me semble née du sentiment ambivalent de voir Stéphane Hessel promu tout d'un coup icône éphémère de fin d'année, par deux éminents médias en ligne (Rue89 et Mediapart), et d'autres non moins éminents médias traditionnels (couverture de Libé, et encore aujourd'hui double page dans Le Monde).
Sentiment ambivalent, parce que d'une part, nous ne pouvons qu'avoir de la sympathie pour le discours et le personnage de Hessel. Ce site est né de l'indignation de l'exclusion d'une émission de télévision. Il se nourrit chaque jour depuis trois ans de l'indignation de son équipe, devant l'injustice, la tromperie, le mensonge, et les astuces multiformes des médias pour les taire ou les cacher. Sans doute, pour moi, si j'y réfléchis, l'indignation est-elle un état passager, et une matière première, davantage qu'un objectif. Notre but, ici, n'est pas de vous donner des raisons de vous indigner: elles sont innombrables, et d'autres font ça très bien. Il est davantage de vous donner les moyens de trier entre ces raisons, et de vous permettre ensuite de raisonner sur vos indignations, de reprendre le pouvoir sur elles, de ne pas les laisser vous submerger, et de les transformer éventuellement en "autre chose". Cela dit, je préfère des gens indignés, à des gens qui ne s'indignent de rien. L'indignation, si elle est une étape, est une étape indispensable.
Mais si je parlais d'ambivalence, c'est pour une autre raison. Nous sommes ainsi faits, sur ce site, que dès que nous voyons un consensus, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander quels malentendus, quelles ambiguités il dissimule. Le consensus nous électrise et nous énerve, quel qu'il soit. C'est plus fort que nous. C'est ce réflexe, quasi génétique, devant l'indignomanie de la Saint Sylvestre, que traduisait aussi le petit texte de notre envoyé spécial (outre que je le soupçonne enfin, tout bêtement, d'avoir voulu chercher un prétexte pour mettre en ligne la vidéo parodique de Mediapart, en effet très réussie).
A l'évidence, cette chronique du Sarkozistan n'épuise pas le sujet, qui s'annonce comme incontournable dans l'année qui vient. Année que je nous souhaite à tous pleine d'indignations...fécondes.
Oh que oui ! le plus tôt serait le mieux.
:-((
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Je pense que j'ai besoin d'un break là, pas vous ?
Ben c'est bien ce qu'on lui reproche, d'être raccord avec le grand vide ...
Parce que critiquer Sarko, c'est tellement facile (surtout maintenant qu'il est totalement dans les choux) pis tellement rigolo de lui coller un turban sur la tronche ... Plutôt que d'analyser LOPSSI, la casse des services publics. Tout ce qui nous pend au nez, avec ou sans Sarko.
Pendant qu'on rigole on ne pense plus. On n'analyse plus.
On oublie que Sarko n'est qu'un pantin, au milieu de tous les autres.
Et mettre Stéphane Hessel sur le même plan que la clique des politiques et des journalistes aux ordres, effectivement c'est à gerber.
Très bien. Je le note dans mon carnet des indignations.
:-(
Mettre dans le même sac les politicards de tout poil qui vous donnent de la matière, et ceux qui luttent VRAIMENT contre cet ordre des choses, dont je constate de jour en jour, que vous faites partie intrinsèque, relève d'un amalgame révélateur.
Si cela vous rend fier de votre site, il indique le niveau où est rendu @si.
Cela d'autant plus que c'est signé... valeureusement... impersonnel. Pardon, la rédaction, c'est-à-dire personne, du flou, du vague.
Un seul mot : bravo-stan.
Quelle dérision, et quelle désillusion.
Mais maintenant on sait d' où vous parlez, c'est clair.
Pourquoi pas "boucher de Mauthausen", tant qu'on y est ? Tout ce qui est excessif est insignifiant...
Il est vrai qu'@si signifie « arrêt sur images » et que Stéphane Hessel nous a épargné la collection des innombrables photos qui pourraient illustrer les 9 pages que vous avez ignorées. Mais comme le dit votre A PROPOS D'@SI
Le site élargit le champ d’intervention de l’ancienne émission : tous les médias sont désormais concernés, et plus seulement la télévision. Par ailleurs, dans certains domaines (critique littéraire, économie) le site ne se contente plus de critiquer les médias existants, mais entreprend ponctuellement de suppléer à leurs carences, en produisant des articles et des émissions qui lui semblent faire défaut dans l'offre existante.
Cet article manquait effectivement dans la presse nationale française, mais ,indiscutablement, il mérite d'être classé dans celle du Sarkozistan.
Oui Mr Hessel a l'indignation douce, oui ce n'est pas un révolutionnaire, et alors... au moins il dit les choses et plutôt bien et il suggère quelque pistes pour changer les choses !
On peut passer son temps à critiquer, commenter, parler doctement et cyniquement du pouvoir en place et du Sarkozistan... mais à un moment il faut peut-être également proposer, donner des directions... certes ce n'est pas le rôle et la mission de Arrêt sur Image.
Qu'est ce qui vous gêne dans le discours de Mr Hessel ? Que contrairement à Crise au Sarkozistan, son bouquin on en parle dans les médias institutionnelles ? C'est de ce fait forcément une tare ? Soupçon de complicité, de récupération ?
J'ai le sentiment que ce petit article est plutôt dicté par "l'obligation" de se démarquer et de critiquer.
Dommage, en tout cas le petit livre de Mr Hessel, fait beaucoup de bien et nourrit la réflexion... tiens c'est peut-être une piste pour crise au Sarkozistan tome 2 ... un peu de hauteur et de réflexion !
Peut-être aurait-il pu nous raconter quelques trucs intéressants. Si on l'avait invité. Mais je comprends aujourd'hui pourquoi vous ne l'inviterez pas. On peut rigoler gentiment avec des gugusses en turban (un peu éculé, depuis le temps) mais de là à poser les bonnes questions...
Il aurait pu nous en raconter, Monsieur Hessel, du plus intéressant en tous cas que ce qu'on lit ici ces derniers temps.
Et notamment le présent article, limite méprisant :
- "le chef des Indignés"...
- "rien de très original"
etc...
Mais aussi d'une mauvaise foi confondante :
Dans son allocution, Stéphane Hessel n'espère pas seulement des "dirigeants ayant une vision claire et encourageante", il parle aussi de réclamer une répartition plus équitable des biens communs, de la complicité des politiques avec les grands patrons... Qui au "Sarkosistan", comme vous dites, tient un tel discours ? Mélenchon, peut-être, avec son troupeau d'affreux bachi-bouzouks qui viennent polluer les forums. Plus pour longtemps, rassurez-vous.
Stéphane Hessel cite Susan George, Edgar Morin et Claude Alphandéry. Sûrement trop intello pour le Asi nouvelle mouture, n'est-ce-pas.
Bonne année à toute l'équipe !
Ce sont les seuls voeux qui me vont au coeur.
D'autres choses à dire sur le contenu, mais non,
[large]BON REVEILLON LA REDACTION, BONNE FIN 2010, BON DEBUT 2011.
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Et au fond de l'indignation, la résignation?
Par pur esprit de contradiction, j'ai finalement choisi "la mémoire courte" de Cassou écrit en 1953 environ, qui trainait d'occasion dans une librairie, au lieu du Hessel, dans le genre petit livre :-). Plus dur à lire car il dépasse largement les 20 pages, mais instructif. On peut le commander à 1€48 livraison comprise, on se demande comment c'est possible, et c'est là que les libraires peuvent se faire du soucis, plus qu'à cause du sarkosistan.