Néoréacs : "Avant, ils avaient honte de leurs pulsions"
"Populisme, islamophobie, misogynie, xénophobie, homophobie, antisémitisme ou racisme : de plus en plus bruyamment, des idéologues mènent une offensive pour imposer les pulsions les plus mauvaises dans l’espace public." Parue il y a quelques semaines dans Le Monde, cette tribune n'en finit pas de troubler les intellectuels français et les journalistes ou producteurs qui détiennent les clés de l'espace public. Ce constat est-il exact ? Comment en est-on arrivé là ? Que peut-on faire ? Nous en débattons avec nos deux invités : l'écrivain Edouard Louis (En finir avec Eddy Bellegueule, Seuil, 2014), coauteur de cette tribune avec le sociologue Geoffroy de Lagasnerie, et la journaliste Aude Lancelin, directrice adjointe de la rédaction de l'Obs et animatrice avec Alain Badiou de "Contre-courant" sur Mediapart.
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Derniers commentaires
Bonjour, chose improbable, je viens d'avoir droit à plusieurs publicités en revoyant cette émission de 2015 (deux en moins d'un quart d'heure). Serait-il possible de supprimer ces annonces? Merci pour votre vigilance.
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http://www.cnrseditions.fr/sociologie/7186-le-discours-neo-reactionnaire.html
Cordialement.
JP DEMANGE
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la coupe est très remplie .
Tout ça pour éviter de parler franchement. Les gens anciennement à gauche et dans l'expectative attendent qu'on leur parle, qu'on débatte , qu'on s'écharpe même sur les thèmes obstinément dans l'ombre et qui peuvent constituer un espoir.
Sur l'Euro, sur l'Europe et sur le chômage.Sur l'OTAN, sur le TAFTA. Sur la guerre , sur le moyen-Orient et la Russie et sur les migrants: comment on peut freiner, arrêter tout ça. Sur la domination mondiale des multinationales et le capitalisme financier, sur l'hégémonie américaine. Sur le souverainisme et la capacité à résister des nations appuyées sur leurs peuples. Sur les régulations des flux de marchandise et de fric. Sur la régulation des entrants dans un pays donné aussi.
Les gens vont vers le FN car à défaut de solutions ils évoquent ces QUESTIONS . Les autres ; partis, médias,économistes, intellos pratiquent plutôt l'évitement.
ASI , on veut vous entendre la dessus , ça urge.
On peut réécouter l'interview (en deux parties) ici : : 1- Première partie; 2 - Deuxième partie.
Concernant Michel Onfray, j'ai toujours la crainte qu'il ne perde son calme et qu'il se conduise comme il l'a fait récemment chez Ruquier en face de Moix et Salamé, c'est-à-dire qu'il devienne la caricature que ses adversaires décrivent.
Cette belle interview de Franc-Culture est plutôt rassurante, car Michel Onfray a manifestement pris conscience du piège qui qui est tendu et semble décidé à prendre du recul et à rester dans sa région pour bosser. L'interview, bienveillante et sereine, que je me permets de recommander à ceux qui l'aiment comme à ceux qui ne l'aiment pas, est d'ailleurs réalisée en duplex depuis les studios de France-Bleu Normandie à Caen.
Mais dans l'émission sur les néoréacs, foin de cette franche virilité ! Face aux sottises proférées avec impudence par les deux invités (je n'en rajoute pas, je pense que tout a été dit avant moi), changement de ton, profil bas. Il me semble avoir décelé l'esquisse d'une gêne dans un sourire de DS, me laissant imaginer que, peut-être, l'animateur ne partageait pas l'intégralité de ces énormités.
Si bien qu'on a envie de poser à DS la même question que celui-ci posait à Marc Ferro : dans cette émission, n'avez-vous pas eu peur de passer pour un homophobe ? Peur de passer pour un misogyne ? Peur de passer pour un néoréac ?
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Ces gens sont intelligents. Il y a constamment des choses à grappiller dans ce qu'ils racontent.
Néanmoins. Néanmoins quand j'ai fait mes études d'art, j'ai eu une prof de couleur. A un certain moment elle donne un exemple tiré de son travail, un de ces horribles silos multicolores et flashy en plein milieu de la campagne française. Et je me suis dit alors "mince, c'est elle. Elle fait partie de ces gens dont on regarde les monstrueuses tours à nuage de la défense, que pas une âme croisée sur cette terre n'aime même un peu, elle fait ces silos qui deviennent d'instantanés symboles de la laideur moderne, et elle n'est ni incompétente, ni mal intentionnée. C'est juste l'école de pensée qui prédispose à son activité qui est en faillite complète".
Je l'aimais bien. J'ai appris des choses avec elle. Mais hors cours, son "œuvre" comportant un certain nombre d'attentat contre l'avis général, et même l'avis quasi intégral. Elle et ses collègues vivaient sur une île.
Et me voici trente minutes dedans cette émission et la sensation tenace de voir de près le même genre de confrérie de loosers, la bande qui a pris jalousement la charge du projet enfin juste, enfin égalitaire, enfin progressiste de gauche pour qu'il leur coule des mains et qu'on en soit réduit, comme alternative, aux projets effectivement déprimants d'une bande d'intellectuel centrés sur la réaction. Je crois volontiers qu'ils sont bien intentionnés, comme ma prof de couleur. Mais je leur en veux, oh, je leur en veux un peu.
Edouard Louis qui se plaint de ne pas avoir de tribune et qui l'explique dans le Monde. Aude Lancelin, directrice adjointe de l'Obs qui opine discrètement du chef. On croit réver. Donnez le même espace à une ou un parmi une moitié des commentateurs de ce fil, et je vous garantis qu'il se passera autre chose de plus vif.
Edouard Louis qui parle de renommée internationale, mais plus personne n'en a en France au niveau universitaire. Edouard Louis qui égraine comme des évidences que Marguerite Duras c'est quelque chose, alors que justement pour ces gens Marguerite Duras, c'est déjà un objet de critique. Il y a dans cette séquence le motif central de tout ce qui ne marche pas dans cette gauche foncièrement anti débat. "cet argument est raciste, nous n'allons donc pas le traiter" "cet argument est jalous de Dumas-qui-est-une-géante-puisque-j'vous-l'dis, nous n'allons donc pas le traiter" "cette invitation à débattre repose sur un dispositif qui ne permet pas de proposer une pensée, je n'y participerai donc pas".
Mais mon petit bonhomme, et Dieu sait que je n'aime pas Houellebecq, mais il a démontré brillamment que le dispositif, on le mettait à ses pieds quand on voulait. Usage des silences, et tout le château de carte du dispositif de plateau s'effondre. Houellebecq ne dira rien de lumineux dans un passage, mais il aura intrigué, tiré à son livre l'audience captive du plateau de télé, ou du moins la partie qu'il peut atteindre. Zemmour n'est certes pas un universitaire étudié, mais à la télé, il est brillant, et on n'a jamais pu aligner en face quelqu'un qui lui faisait de l'ombre, en tous cas dans le camp de la "vraie" gauche.
En face, on a soit des coquets comme Lordon, des gens avec une vraie puissance dans l'oral (quand il ne s'enferme pas dans un show plus pédant qu'intelligent) qui snobe les plateaux, montrant clairement que son militantisme est une activité de loisir, sois des gens qui n'ont tout simplement pas la talent nécessaire pour porter une contradiction efficace. Et pour cause, puisque culturellement ce camp n'apprend pas à débattre, mais à disqualifier le débat. Alors toute ces brutes du débat, les Onfray, les Zemmour, à l'heure où les choses vont assez mal pour que le débat ne soit pas une option, ça fait peur. Si on est des mauvais (comme les gens sur ce plateau), on fait les passif agressifs, les victimes. Enregistrés, diffusés, oubliés, on ne pèse pas une miette mais on a réussi à l'exercice qui semble parfois être le seul sincère dans ses milieux: sauver les apparences . Quand d'aventure quelqu'un manifeste le type de talent dont le groupe à besoin, il peut être bien sur d'avoir des caciques contre lui, parfois des tout petits caciques mais dans ces micro organisations, des gens avec un levier manifeste. Ce milieu semble dévorer et détruire tout ce qui pourrait produire une contestation véritable, coincée entre un vivier intellectuel à fort potentiel incontestablement présent... et un fessier solidement collé à ce qui sont généralement des Fauteuils de Fonctionnaires aux Idées Intéressantes.
Quoiqu'il en soit.
Si vous avez une émotion sincère face à ces migrants, si vous voulez qu'ils trouvent ici l'accueil et la douceur que vous voulez leur donner, la démarche est autre, mais simple. Elle implique juste de désapprendre un code qui dit en creux que la démocratie est un masque à porter mais une réalité à combattre. A considérer que l'état naturel de la démocratie est le désaccord et que rien n'est plus normal, si vous avez un projet, que d'essayer d'en convaincre les gens.
Fini de dire "il faut accueillir les malheureux migrants, parce que c'est raciste". Il faut expliquer pourquoi il faut les accueillir, quel bien précisément on accomplit, être prêt à s'entendre répondre qu'on aurait mieux fait de se soucier que les maisons de ces gens ne soient pas détruites ni menacées en combattant le parti de la guerre (ce qui certes demande un autre courage que de publier une tribune contre les réacs dans le quotidien de référence - il est clair que ce n'est pas pour tout le monde). Avoir une réponse à ça où être prêt à reconnaitre une erreur sans abdiquer son droit de proposition pour la suite.
Fini de dire "nous avons le monopole du projet progressiste". Il faut expliquer en quoi celui ci est forcément cloué au déterminisme d'une famille précise de pensée, et être prêt à se faire démonter et abandonner l'argument parce que franchement, il n'y a aucune chance que ça tienne dans un débat. Par contre ça peut être l'occasion de réfléchir vraiment à ce que serait vraiment un projet progressiste susceptible d'être aussi lisible et populaire que les réactions d'Eric Zemmour. On en aurait bien besoin.
Fini de ne rien dire sur le projet de la guerre et la politique impérialiste qui exacerbe la misère humaine des migrants qui vous bouleverse. Ils sont là, mais c'est un peu votre faute. Ou était votre manifeste il y a deux ans ? Quand Fabius vous a donné une occasion en or de l'attaquer avec une position très facile à défendre en disant "qu'Al Nosrah faisait du bon boulot", où étiez vous ? Ah, c'est sur, il fallait être paré à être accusé de soutenir la partie opposée à celle qu'on critiquait, vieille rhétorique du pouvoir que vous prétendez combattre. Il fallait payer un peu de respectabilité et d'apparence au profit de ce qui était aussi juste qu'urgent face au malheur humain produit jour après jour. Vous ne l'avez pas fait. Le malheur humain a été produit - il l'est encore - et seulement alors qu'il passe du prédictible au visible vous vous en souciez - et vous n'avez pas fini de voir apparaitre les victimes de ce qu'a produit votre passivité.
Zemmour, lui, il est réac et je ne lui confierait pas de projet de société. Mais il a dit, en temps et en heure, que ça allait amener où on en est. Il a eu raison devant une foule de témoin. Il vous colle la raclée, mais c'est le jeu. Vous avez loupé une manché, vous payez au score. La question est de savoir ce que vous allez faire dans les autres manches. Pour l'instant, c'est la chougne et toujours pas la queue du courage à taper du point sur la table assez fort pour perturber vos voisins. Il n'est pas trop tard pour déciller, ou mieux, laisser la place dans vos rangs à ceux qui veulent vraiment mener ce combat.
Enfin, si vous n'avez pas découragé toute les bonnes volontés.
On saisit d'autant moins ce dont il s'agit que les deux invités refusent de commenter l'extrait...
Je ne débattrais jamais sur le fait que Michel Onfray soit ou non un néoréac, car il suffit pour cela de le lire pour avoir la réponse.
Je précise que j'avais lu le livre d'Edouard Louis "en finir avec Eddy Bellegueule" lors de sa parution. La lecture m'a été assez pénible et j'ai mis plusieurs mois à le terminer, alors même que c'est un livre très court, qui peut se lire sur un après-midi. Je dirais quand même que c'est un beau livre, triste et rempli de souffrance, mais en rien cet ouvrage ne m'a apporté autant que les livres de Michel Onfray. Peut être parce que je côtoie déjà la misère tous les jours dans mon travail, et que je n'ai donc rien appris de bien nouveau malheureusement.
forum verbeux et tout aussi chiant à suivre!
Je vais donc continuer à me rendre le plus souvent possible à l'Université populaire de Caen,
et persister à lire assidument les bouquins de M.Onfray qui doit être un parfait crétin puisque
l'un des plus vendus en librairie et lu par des centaines de milliers de Français abrutis et,
bien entendu, profondémént réactionnaires!
Je file, j'ai encore le dernier E.Todd à finir!
Premièrement, il me semble curieux qu'un intellectuel comme Edouard Louis, normalien de son actif, puisse à la fois passer son temps à soutenir des thèse basés et argumentés par l'émotion, le sentiment, le ressenti sans jamais justifier une telle démarche puis taxer d'autres intellectuels d'escrocs sous prétexte qu'ils abordent certains sujet alors même que ceux ci les abordent de manière analytique. Par exemple, l'extrait de l'article au début parle du "mal" que soutiendrai ces "faux intellectuels"sans le justifier (on croirai entendre un discours de Bush sur l'Irak) puis un peu plus tard, sur le même sujet (le racisme en l'occurence), une insistance sur le fait que les "intellectuels escrocs' devrait être méprisé lorsqu'ils veulent en parler et que le sujet doit être évité et donc absolument pas analysé. Il me semble que Edouard Louis a laissé son diplôme lui monter à la tête au point de croire qu'il n'a plus besoin de penser pour connaitre la vérité.
Deuxièmement, Onfray. Il est mis dans le paniers des réactionnaires sans jamais en justifier la raison. Lorsque la rédaction de l'émission fait le montage des questions de Léa Salamé sur "Vous êtes la pensée majoritaire", il est mis dans la suite de Houellebecq, Zemmour et Finkelkraut alors que la question portait sur l'idéologie réactionnaire pour ces trois derniers et le libéralisme économique pour Onfray. Remarque amusante, depuis que Valls a lancé l'idée que Onfray serait le nouveau idéologue d'extrème droite, le monde, l'Obs, libération, ONPC et maintenant Arrêt sur Image reprennent mot pour mot cette thèse bancale, donc messieurs d'arrêt sur image : avez vous réellement creusé le sujet ? Non parce qu'il suffit de le lire pour comprendre que cette thèse est absurde ! Encore faut il prendre le temps de le faire..
Troisièmement, petite remarque amusante qui d'ailleurs a été reprise par la journaliste sans que Schneiderman ne le reprenne, l'idée montré par le dernier extrait que les émissions parlent toujours des sujets sans leurs acteurs principaux est terriblement bien représenté par ce plateau monstrueusement consensuel. Non monsieur Shneiderman : On ne parlait pas seulement de la parité homme/femme sur les plateaux, merci de mettre les choses en perspective.
En résumé, émission ridicule car malhonnête intellectuellement avec une absence totale de respect pour la logique formelle la plus élémentaire et un manque de rigueur suspect. Où voulez vous en venir ?????
Envie de serrer Edouard Louis dans mes bras; sa voix tremble un peu et ça m'émeut!
De même donc qu'à la loi de Gresham ne peut être opposé que l'échange sans monnaie, car il ne saurait exister de "bonne monnaie", de même, à la diffusion des faciles pensées ne faut-il opposer, sans mépris mais avec pitié, qu'un aussi instruit que pur et simple désintérêt.
J'ai abandonné (pour la première fois) très vite l'écoute.
En substance - tout est là.
Un Onfray, lui, ne me semble pas être vite déstabilisé par des questions de nature a priori hostiles, triviales ou juste pas celles qu'il voudrait aborder.
Quelqu'un qui a quelque chose à dire, se fraie (sans jeu de mot douteux) son chemin.
(Le cadre général de nos media, ou cirque, est un sujet à part, c'est pas Onfray qui, plus ou moins qu'un autre, en crée les termes.)
En passant, une discussion entre ce Monsieur Louis et un Onfray serait savoureux... Un carnage annoncé, surtout au sujet de personnages comme Sartre par exemple.
Je ne défends pas Onfray en bloc. Sur Robespierre et Mélenchon il me semble très à côté de la plaque, ou sa vue sur Chavez par exemple. Mais le mettre sans arrêt (sur image, hein? et donc aussi ici) sur la ligne, dans la corbeille, au mur avec les autres est désobligeant, bête et en dit tellement plus sur les trieurs, amalgamants, "juges" que sur les "condamnés".
La présentation dans le courriel sur l'émission me semblait tout droit sorti du "Monde", de "L'Obs", de "Libé", de..., de...
Peut-être encore que Daniel se mélange bien les pinceaux entre ce site-ci et ses contributions pour son cher journal?
Je rejoins ce qui a largement déjà - aussi - été dit ici. "Débat" indigent, sans contradiction, sans intérêt, sinon peut-être la confirmation de l'état déplorable des échanges d'idées, des débats, du discours.
Onfray était hier chez Erner l'invité du matin:
http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-le-fond-de-l-air-onfray-2015-10-20
(la 2. partie est visible en cliquant sur le calendrier - tu parles d'un pratique...)
Aude Lancelin exprime des doutes sur l'intérêt de l'oeuvre de Finkie et lui reproche sa xénophobie: c'est mal, c'est du lynchage, c'est de la bien-pensance de gauche, de l'insensibilité à la question sociale.
Le venin que l'extrême-droite a injecté dans le débat public, c'est ça. Normalisation, victimisation. Dédiabolisation.
On en sort quand?
Alors comment fait-on quand on n'en peut plus des réacs télégéniques, mais qu'on ne met aucune confiance et aucun espoir dans des personnes comme Edouard Louis ? Ce que je regrette dans cette émission, c'est que le problème soit assez mal ciblé.
Il est vrai qu'autrefois les réacs avaient un peu honte de l'être. Mais il n'est pas pour autant vrai à l'inverse qu'aujourd'hui, les intellectuels (= ceux dont le métier est de réfléchir sur des sujets précis) de gauche aient honte de l'être, ni que notre époque n'en génère plus. Le problème est seulement de savoir pourquoi les médias fabriquent de toutes pièces ces néoréacs. Et je trouve que cette question n'est pas suffisamment posée.
Car :
1. Les intellectuels de gauche sont légion : pourquoi ne les expose-t-on pas davantage au public ?
2. Les intellectuels réactionnaires ou médiatiques sont également légion : comment se fait-il que le système médiatique en choisissent seulement certains pour les ériger en penseurs incontournables (ex : Raphaël Enthoven pourrait à merveille jouer le Finkielfraut ou l'Onfray de secours : belle geule, parle bien, à l'air intelligent, mais méchant comme une teigne et rampant comme une idée lepéniste ; or s'il a pignon sur rue, il n'a pas la notoriété grand public d'un Zemmour / Un Philippe Val pourrait jouer le même rôle : pourquoi n'est-il pas utilisé par les médias ?).
@si étant une émission sur les médias, je trouve qu'il aurait été plus convaincant d'inviter un ou plusieurs chercheurs du domaine, pour tenter d'élucider pourquoi le système médiatique est atteint de cette vérole réactionnaire. Qu'est-ce qui le détermine (l'audimat, le petit frisson érogène de la transgression droitière, la simplification télégénique du discours, certes, mais ça ne peut pas se résumer à cela, si ?), qu'est-ce qu'il y gagne, dans quelle mesure se comporte-t-il sciemment ainsi ou à son ainsu ? Etc.
Peut-être serait-on conduit à y voir plus clair, et par la même occasion à penser que les Finkielkonfray sont dans un même mouvement d'odieux diffuseurs d'idées dangereuses, et les victimes aveuglées d'un système qui les a enfermés dans sa spirale réactionnaire ?
http://oumma.com/221787/france-culture-laffirme-francais-musulmans-antisemite
Je ne comprends pas le choix des invités, les termes du débat, les questions qu'on fait semblant de poser alors qu'elles contiennent leurs réponses. Je ne comprends pas les têtes qui s'inclinent exprimant leur accord, je ne comprends pas que l'on traite A.F. de raciste, qu'on dise de lui qu'il n'a jamais rien produit, rien écrit, qu'il n'a jamais travaillé. C'est non seulement la preuve de la plus grande ignorance mais aussi une forme de malveillance, un mensonge pur et simple, une bande annonce avec, en plans ultra rapides, la succession des portraits de Finkielkraut, Onfray, Zemmour (au secours, quel rapport avec les deux précédents) et, oh mon Dieu, Biraben.
Et Lancelin, "oh, on pourrait leur laisser une chance de se reprendre", comme si elle possédait le pouvoir de décerner des certificats de blancheur morale. Et cette haine de la culture, complètement démente, qui dégueule de partout, et ce libéralisme infect planqué, jamais exprimé. Et les constats de Daniel, jugeant que les intellectuels examinés "s'embourgeoisent", un manque de respect incroyable, alors que Finkielkraut écrit sur la culture, la République, l'école et l'intégration rigoureusement la même chose depuis 30 ans, et que c'est essentiellement et surtout le monde qui a changé autour de lui. Et l'insulte : "Ils savent qu'ils ne sont pas Duras et Derrida", alors qu'il n'est que vermisseau, tout jeune, le coeur plein d'amour pour les pauvres, dont l'apparence et la diction indiquent qu'il les a fréquentés longtemps. Ah non, en fait il a vu des gens pleurer sur le "terrain", c'est à dire dans les librairies, après les signatures. Pitié. C'est dégueulasse.
Vous avez laissé votre invité proférer des accusations graves sans réagir, malgré l'absurdité évidente de celles-ci. Celui-ci en appelle au boycott des personnes visées en "redistribuant la honte contre eux" et en les désignant comme des "falsificateurs" avec qui il ne faut pas parler.
Pourquoi ? Néoréacs car homophobes.
La lecture des sources ( voir plus haut ) discrédite totalement l'auteur de ces accusations et par là-même jette une ombre sur le sérieux de ce qui peut se dire sur votre plateau.
Une mise au point sur ce point serait la bienvenue.
Je crois qu'on sera d'accord sur l'essentiel.
Je pinaille un tout petit peu sur le vocabulaire ... le terme "mondialisation" a été galvaudé c'est vrai.
Il signifie juste la "marche du monde" ... que l'on peut penser de façons diverses (assez proche des altermondialistes pour ma part).
"globalisation" ou "globalization" est cette façon unique de penser le monde à travers le libéralisme extrême ... que je suis prêt à "combattre" avec vous.
ps : (pas vraiment pour vous Martin, d'autres qui vont se reconnaître ;)
La liberté ne peut exister sans la contrainte.
On vient tous de la toute puissance infantile ... on "veut" tous être libre ...
Normalement, en vieillissant, tout adulte intègre la contrainte (et en fait même une liberté au sens de Rousseau).
Le libéralisme tire les adultes vers la toute puissance infantile ... pas étonnant qu'il soit poussé par une civilisation américaine, à peine adolescente.
En lisant en diagonal le forum il me semble que les avis sont très opposés.
Pour ma part c'est pas sur le fond, car je ne l'ai pas regardé, mais ce sont les intervenants qui m'ont fait fuire et notamment quand ils mesurent la qualité des autres intelos sur leur degré de mondialisation.
AH ! AH !
Mondialisation qui n'est en fait qu'une uniformisation du monde et la perte de socio-diversité et de culturo-diveristé.
Uniformisation qui détruit tous les autres écosystèmes et socio-systèmes et donc toutes possibités de s'adapter à la finitude du Monde.
Mondialisation, Uniformisation, dont la seule résistance possible est le retour à l'échelle du petit térritoir, car l'Etat et l'Europe sont devnus des outils aux mains des multinationales qui se nourrissent de cette uniformisation. Où la science économique est remplacée par le dogme libéral, où les sciences dures sont remplacées par le scientisme, où les intellectuels sont remplacés par les clones de votre émissions, qui ne développent pas des idées, mais une nécessité de confomité, de soumission à la mondialisation.
Toute résistance à cette mondialisation, uniformisation, étant diabolisée, traitée d'extrême droite, de populisme, etc.
J'ai souvent le sentiment que depuis que le libéralisme à gagné, il se comporte exactement comme le socialisme, même dogmatisme, même bourrage de crane, même pauvreté de la pensée. Il suffit d'écouter le discour des commissaires européens pour s'en rendre compte, il suffit d'écouter les arguments pour les accords de libre échange. Et surtout quand on les confronte à l'évidence des dégâts occasionnés par leur idéologie, leur égal aveuglement que les socialistes et la même réponse, c'est qu'on est pas encore allé assez loin dans l'idéologie, que les gens font preuves de défaitisme voir pire, de néoréacs...
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Toutes les personnes que ça a l’air de gratouiller fort sur le forum devraient se demander si par hasard elles ne sont pas hommes-hétéros-cis-blanches (et pas pauvres) et un peu vexées que pour une fois on pointe du doigt un problème où ils auraient une part de responsabilité moins involontaire que ce qu’on veut bien dire.
consternant un pédant qui ne pense pas!
ce qu'on a préfèré ce sont vos têtes, dommage que la caméra n' était pas souvent sur vous.
nous on aurait été violent ou bien on se serait marré.
ridicule, irrémissiblement ridicule.
et vive hors-série!!!!
ps alors quand on ne pense pas comme le pouvoir ou comme les journalistes on n'est des néoréacs. et ben mince ou heureusement nous le sommes.
Cela dit, Aude Lancelin devrait jeter un œil à la dernière saison de The Walking Dead.
Elle y perdrait sûrement ses dernières illusions. La rivière sans retour...
Un sujet digne d'intérêt pour une prochaine émission d'@si.
Le temps, pour inviter son directeur, qu'il sorte de l'hôpital.
Il en va de meme avec le terme neo-reactionnaire, qui semble dans l'emission ramener a cet usage, et vu le peu de temps passé a le definir, la confusion operee sur des gens qui malgres les desaccords qu'on peut avoir avec eux, ont une reflexion/critique sur la societe qui ne se confondt pas.
Ce qui est aussi etonnant c'est de voir un discours sur le plateau de E louis, critique de la violence et du pulsionnel, alors que son discours en a toute l'apparence.
j'aimerais d'ailleurs avoir plus qu'un sentiment, mais des elements sourcés pour chacune des critiques formulés, comme l'homophobie de Debray.
Comme l'ont dit d'autres asinautes, il y'a un debat au sein des courants socialistes qui date pas d'aujourd'hui et qui a commencé avec la question internationale et locale, sur le plan strategique, l'apport des structuralistes a quelque peu deplacé le debat sur cette question de l'articulation entre lutte que je qualifierais de global et lutte specifique.
Ce n'est pas vraiment sur l'aspect "theorique" que cela pose un probleme, mais sur l'aspect strategique et son instrument l'organisation.
On a des mouvements politiques qui n'ont plus grand rapport avec le socialisme, et je rejoins un constat que font d'autres, le cycle politique amené par le socialisme est entrain de se terminer, les forces populaires qui supportent le projet socialistes et ce que ca impliquait sont en voie d'extinction.
Parallèlement la pensée socialiste a ete petit a peit substituer par un courant de pensé plus preoccupé par des luttes specifiques, renoncant a une approche globale et qui va vers l'acceptation de plus en plus affiché du systeme capitaliste. Aujourd'hui etre de gauche cette etiquette fourre-tout prend toute son importance, quelque chose qui a en fait rien d'identifiable en terme d'alternative sociétale, etre de gauche c'est avant tout une posture, du bien contre le mal.
Au debut du XXeme siecle; alors que la gauche (republicain) est en passe de gagner definitivement contre les monarchistes correspond aussi a la monté en force du socialisme sur la scene politique, ce qui a fait apparaitre un nouveau clivage divisant cette gauche entre ceux qui ont rejoins/rapprocher le courant socialiste, et la gauche "opportuniste" (la bourgeoisie liberale republicaine) se rebaptise "progressiste".
Aujourd'hui hasard de l'histoire avec le declin du socialisme reapparait en force une gauche "progressiste".
Et, contrairement à un certain nombre de réactions, ben oui! Vive les Bourdieu, Derrida, Barthes, Foucault and cie parce que, qu'on les aime ou non, qu'on soit d'accord totalement ou partiellement (pas du tout, hum!), ces gens là pensaient et proposaient. Il n'étalaient pas sur la table leurs diarrhées de profiteurs cherchant une étiquette prestigieuse à vendre au mieux, ils réfléchissaient, travaillaient, imaginaient, s'indignaient, aussi, mais de l'injustice pas de savoir qui couche avec qui, qui mange quoi sinon pour en tirer une analyse de l'homme et du monde. Et ils étaient du côté des dominés, des exclus simplement parce qu'ils nous rappelaient que la domination et l'exclusion ne sont pas une nécessité naturelle, mais une création pitoyable.
Ouf, ouf, ouf! Ça fait du bien. Merci.
On a progressé : on n'est plus dans les années 30 mais dans l'après guerre et le stalinisme triomphant.
Régis Debray dans Le Monde daté du 31 août 2014
Rebelle, impossible métier
La venue de Marcel Gauchet aux Rendez-vous de l'histoire de Blois fait polémique.
répond aux indignés
L'appel à boycotter les prochains Rendez-vous de l'histoire consacrés aux " rebelles ", signé par une pléiade de vrais dressés contre un présumé faux, Marcel Gauchet, nous fait mesurer le passage des saisons. Qui ne se disait pas révolutionnaire en 1960 ne pouvait être premier de la classe ; le contestataire, moins compromettant, grimpa ensuite sur le podium ; le dissident suivit, le goulag aidant.
Et voilà de retour le rebelle, la marque en dispute, la cocarde en haut du mât. Le sens des mots-clés change plus vite hélas que le cœur d'un mortel. Il faut pister le rebelle dans les coins, soit. Mais comment séparer l'original de la copie ?
Les signataires auraient hier refusé de s'asseoir à côté du Che, qui envoyait les homos en camp de travail et ne s'indignait pas trop du non-partage des tâches ménagères. Ils auraient mis au piquet André Breton, qui excommuniait pour " ignominie morale " le peintre Roberto Matta pour avoir couché avec l'épouse d'un affilié. Ils auraient claqué la porte à Lénine et Trotski, ces petits cousins, dans le privé, de la reine Victoria. Le chassé-croisé des avant-gardes est un lieu commun.
Les esprits avancés qui ont lutté contre l'exploitation des prolétaires et le joug colonial étaient le plus souvent retardataires, voire franchement réacs, en matière de culture et de mœurs. Et l'extorsion de la plus-value, travail des enfants et semaine de cinquante heures ne troublaient pas trop les mutins de l'ordre patriarcal et pudibond. Je ne me souviens pas avoir vu hier au premier rang de la lutte pour la légalisation de l'avortement les ouvriers cégétistes. C'était des militants communistes, pas encore des rebelles. Un train de retard. Tempus fugit.
La rébellion, ce vieux service public, s'est privatisée avec le temps, tout comme le Crédit lyonnais, et demain les hôpitaux. La pointe avancée a quitté la sphère du travail pour celle des loisirs, Billancourt pour le Marais, la chaîne pour le lit. Extension du domaine de la lutte, diraient les nouveaux entrants, qui placent la " dé-ghettoïsation des questions sexuelles " au premier plan des luttes contre " les mécanismes cachés de domination ". Extension de l'embourgeoisement des lignes de fuite, répondra le sortant, qui peinera à voir dans les prostitués, les femmes battues, les transgenres et les intraitables de la plume les bataillons de fer du combat anticapitaliste. Si l'on ose suggérer une suspension du feu entre les enfants de Marx-Engels et ceux de Bourdieu-Foucault, c'est pour une raison factuelle, et assez triste. Le " total rebelle ", l'insurgé intégral, le révolté tous azimuts, je ne l'ai jamais rencontré.
Rimbaud lui-même fut un assez vilain colonialiste en Abyssinie, et Jean Genet, la figure la plus proche de l'idéal type, eut parfois les yeux de Chimène pour de beaux SS. Limite et finitude, c'est le destin. Nos rébellions, comme nos revendications, sont irrémédiablement catégorielles, et nous sommes tous parcellaires, lamentablement incomplets dans le choix que nous faisons des peuples opprimés, des misères à secourir, des ennemis à combattre. Il serait vain de vouloir fondre dans un même défilé Bastille-Nation tous les anti, celui qui pourchasse de son ire fumeurs, chasseurs et bigotes de sacristie et celui qu'exaspèrent homophobes et opposants au mariage pour tous.
M'est avis qu'on pourrait au moins envisager un pacte de non-agression entre l'avant-garde du château arrière, visant la lutte des classes, et celle du gaillard d'avant, visant nos conduites en société, sans se porter partie civile pour port illégal de décoration. Constatant une certaine hybridation des sujets de mécontentement et un nombre croissant de sang-mêlé parmi boudeurs et grognons — au nombre desquels je dois me ranger, la mort dans l'âme —, je plaiderais volontiers, quoique la tolérance nuise à l'image de l'insurgé, pour ce spécimen improbable, le rebelle modeste, petit-neveu de l'intellectuel spécifique, sociétal certes mais sociable. Le " qui n'est pas avec moi est contre moi " semble malheureusement sévir du côté des nouveaux opprimés.
M. Gauchet, à ma connaissance, s'il a pu évoquer certains dérapages du féminisme et de l'antiracisme, s'il ne s'est pas montré très allant sur les revendications LGBT, n'a jamais demandé l'interdiction de la Techno Parade ni des rave parties, la fermeture de Paris Plages et l'abolition du pacs. Il a excellemment décrit le devenir des démocraties occidentales.
Peut-on être bon partout et en tout ? Moi-même, partisan de la nationalisation des moyens de production et d'échange, d'une généreuse naturalisation des sans-papiers et des guerres d'indépendance des humiliés du Sud, j'avoue avoir été assez mou du genou sur la nécessaire féminisation des noms de métier.
Le fait que j'aie montré plus d'intérêt pour le point-virgule et la chronologie dans les manuels d'histoire que pour le congé paternité et la légalisation du cannabis n'autorise personne, j'ose l'espérer, à m'expédier dans la préhistoire machiste et répressive duSapiens sapiens. Pas plus que le silence qu'observent nos récalcitrants sur les bonus du CAC 40, les fileuses surexploitées du Bangladesh et les impositions du Fonds monétaire international ne m'autorise à voir en eux des suppôts de la gauche Wall Street. Personne ne pouvant cocher toutes les cases dans la liste des points de résistance recommandés, essayons au moins de résister à l'" envie de pénal " et aux requêtes du " département fusion-inquisition ".
Tant d'âcretés trahissent une certaine difficulté d'être. Sur l'échiquier intellectuel, la case " rebelle " offre à tout coup la position gagnante, mais c'est aussi la plus difficile à tenir. La bonne société rattrape le hors-la-loi au tournant, avec un chèque, des prix et un créneau sur Canal+. Nos purgatoires ont une fâcheuse tendance à raccourcir. La trouée surréaliste a mis trente ans pour faire l'unanimité chez les étalagistes, sur les Grands Boulevards.
C'est le temps qu'il a fallu à l'institution muséale pour phagocyter l'urinoir de Duchamp et transformer l'art brut de Dubuffet en fin du fin d'une collection. L'ex-anarchiste allemand qui horrifiait les bien-pensants de 1968, Cohn-Bendit, est la coqueluche de l'Europe néolibérale que se disputent les médias bien-pensants. Rothschild n'a pas trop tardé à remplacer Sartre à Libération, la BNF rachète à prix d'or les manuscrits de Guy Debord. Dure époque pour les séparatistes : les dominants tout sourire leur ouvrent les bras illico. Le non-conformisme est la clé du succès, le jeu s'est renversé.
Qui ne dérange pas déroge, qui ne scandalise pas ne vend pas, coming out et best-sellers fusionnent (Catherine M., Mme Angot, Eddy Bellegueule ne démentiront pas ce point). Lassée des ducs et des maréchaux, l'Académie française elle-même jette ses filets du côté des lépreux d'antan — femmes, Noirs, Arabes, juifs, homos. Et chacun connaît le profil imbattable du candidat à un poste envié : la jeune et jolie personne de couleur, gay, légèrement handicapée et récemment convertie au judaïsme libéral ou au bouddhisme tibétain.
A inversion néobourgeoise des ex-hiérarchies bourgeoises, inversion et demie. Dans un monde où les PDG se rendent en jeans, col ouvert et blouson de cuir à l'Opéra, la rébellion, c'est la cravate. Comme c'est le plan séquence et l'interview en longueur là où règnent le montage cardiaque et l'entretien stroboscopique. Quand le tutoiement se généralise, avec, à la radio, l'usage du prénom comme à la maternelle (Luc nous appelle — Bonjour Gérard), la dissidence réside dans le vouvoiement et le nom de famille. Et quand le culte bêtifiant du nouveau, qui lèche le cul de la jeunesse, a pour envers le rejet du septuagénaire, quoi de plus séant que de montrer ses rides, ses bleus et son latin ? Retournons nos cartes, les amis. Sic transit gloria mundi.
Roger Stéphane opposait jadis le militant à l'aventurier. Le rebelle est du côté de l'aventurier. Accrochant encore le reflet du soleil couchant, c'en est la version automnale et pudique. Le conseil général du Loir-et-Cher sait jusqu'où ne pas aller trop loin. Et prendre pour thème étant toujours statufier, il se trouvera sans doute quelqu'un pour dire qu'on célèbre à Blois les rebelles parce qu'il n'y en a plus ailleurs. Je parlerais plutôt d'une dépolitisation, d'une esthétisation du maquisard, en mode d'être et non de faire. La dissolution des croyances tant religieuses que politiques est celle des groupes solidaires et actifs. Elle fait émerger du sable gris de l'humanité l'individu souverain, " le fruit suprême de la vie ", la pépite exemplaire qui n'est plus le génie (trop artiste), le saint (trop angélique), le surhomme (trop dangereux), mais le rebelle, passe-partout sans danger.
Ne sommes-nous pas tous libérés des institutions androcentriques et contraignantes qu'étaient l'Eglise et l'armée, où les fortes têtes prenaient de vrais risques, enfer ou Biribi, sans parler de l'école où les cancres n'ont plus droit à une retenue, et bientôt même plus à une mauvaise note ? Le militant s'adosse à une collectivité ; le rebelle n'en a pas besoin. Cela tombe bien : il n'y en a plus. C'est un soldat sans armée, une grenade jamais dégoupillée, comme peut en susciter un âge où être une personne, c'est n'être à personne, où le moi fait loi, qui n'a plus en commun que le non-commun et où chacun est à même de recréer les mots de la tribu à sa propre image et convenance. M. Edouard Louis a qualifié son intervention dans la presse d'insurrection - M. Louis a cosigné une tribune dans Libération accusant Marcel Gauchet d'être un " militant de la réaction " - ; un autre intransigeant, écrivain également, se dit " tortionnaire de la syntaxe " et manie les mots comme des armes. Le préfet de police, dit-on, s'en est alarmé. On croit pouvoir le rassurer. C'est l'avantage, sur les hautes terres du Refus, du dernier cri sur les précédents, plus laborieux : un certain allégement des enjeux, qui permet aux risque-tout d'aller jeter leurs cocktails Molotov dans des Salons du livre au bord de la mer. Qui s'en plaindra ? Le progrès n'est pas trop chien.
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Régis Debray
https://groups.google.com/forum/m/#!topic/paris8philo/5DPYwBJbcsA
Marcel Gauchet répond au Nouvel Obs à la question "Quel bilan feriez-vous de la période schématiquement qualifiée de « structuraliste » ?
Rien en général, structuraliste ou non, ne me paraît destiné à survivre du contenu des démonstrations ou des doctrines, et beaucoup de l'esprit qui a présidé à leur élaboration. Les livres de Foucault me semblent intégralement faux. Le type d'ouverture de la philosophie sur l'histoire qu'il a réalisé demeurera en revanche un acquis fécond et une voie à suivre. Pour aller au plus détestable, on ne peut que souhaiter une prompte et définitive dissolution des lacaneries et lacanailleries qui perpétuent l'imposture du « Maître ». Lacan n'en restera pas moins celui qui a dévoilé l'appartenance de la découverte freudienne à la culture philosophi- que et théorique de son temps. On ne reviendra pas sur l'exigence de décentrement introduite par la prise en compte des autres cultures, même si le relativisme radical au nom duquel elle s'est opérée est, lui, à rejeter (pour la pre- mière raison qu'il interdit de faire véritable- ment droit à l'autre). La méthode structurale de lecture des mythes et des oeuvres est un échec complet — une machine qui tourne à vide —, l'attention à la totalité des facteurs de significa- tion et l'impératif de mise en relation qu'elle a promus resteront indépassables. On reconnaît là, à bien des égards, les symptômes d'une maladie infantile. La naïveté et le dogmatisme
des réalisations ont fini par recouvrir et mas- quer ce qu'il y avait de force de renouvellement dans l'inspiration.
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Vu que la définition de la gauche, au XXe siècle, c'est la lutte des classes, ça veut simplement dire que le PS est passé à droite depuis 30 ans, en trouvant des enjeux de diversion (les questions de société, l'Europe...) pour continuer à se prétendre de gauche...
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-100% des contributeurs de ce forum sont des militants du FdG.
-"Valeurs" s'oppose à "lutte des classes"
-90% des conversations des militants du FdG porte sur les "valeurs"
En plus de redéfinir les concepts et les frontières des valeurs, jeanbat fait de la statistique !
En effet, c'est flagrant.
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Bref, ça pue l'onfrayisme bas du front tout ça.
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La question de l'égalité sociale, du partage entre capital et travail est une question de gauche, c'est sa définition même au XXe siècle. Elle s'est bâtie là dessus, avec ses penseurs (Marx et Keynes pour citer les principaux), ses partis, ses syndicaux, son histoire, sa culture.
Après, que des partis qui sont les successeurs de ces mouvements, ou qui s'en réclament, aient opéré une sortie de route et fassent du hors piste en cahotant sur des questions sociétales dont tout le monde se contrefout, est tout à fait exact. La dernière fois que je me suis baladé sur le site le PCF de département, leur thématiques d'actualité étaient affligeantes...
Mais pardonnez mon purisme, je pense qu'il faut dès lors considérer que ces mouvements ne sont plus à gauche, et non pas que la gauche a changé de nature.
J'illustre d'un image : si un jour vous suivez la direction du soleil couchant en vous fiant à une boussole faussée, est-ce qu'il faut considérer que le nord et passé à l'ouest, ou que vous êtes juste à la ramasse ?
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Quand on fait de la liberté d'expression des racistes, c'est à dire de la dépénalisation du racisme, son combat principal, c'est déjà une grosse sortie de route.
Quand on considère que c'est un petit groupe de gens désignés pour leurs soit disant compétences qui doivent gouverner, c'est là encore un très gros détour, le genre de détour qui vous fait quitter la route pour toujours.
Et je n'énumère là que ce dont je me souviens sachant que j'ai un bon mal de crâne, mais les sorties de route ce ne sont ni les premières ni les dernières en ce qui vous concerne.
Bien évidemment tout est lié, le combat de gauche, en l'occurrence pour une égalité sociale, n'est pas compatible avec le racisme/xénophobie/nationalisme, pas plus qu'avec un régime politique non démocratique. Il faut que cela soit le peuple qui ait le pouvoir si l'on veut pouvoir espérer un juste partage des richesses et des politiques qui font de l'humain, de la justice, du progrès, de notre émancipation, de la préservation de notre écosystème et de la vie, de la richesse et de la beauté de la Terre, bref de l'intérêt général un objectif central.
Tout va ensemble, tout est cohérent, et ceux qui se croient de gauche alors qu'ils défendent des idées de droite voir d'extrême droite, ce sont eux qui sont dans l'incohérence.
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Maintenant si du haut de vos qqs messages sur @si vous pensez mieux connaître les idées et les méthodes de Jeanbat alors que je les subis systématiquement pour ma part depuis 5 ou 6 ans, libre à vous.
Si j'interviens ici, c'est parce que cela m'écoeure complètement de voir quelqu'un comme Jeanbat qui hait tout ce qui fait et qui représente la gauche, qui vomit toutes les personnes qui défendent les idées de gauche, passées ou présentes, prétendre en faire partie, et continuer à essayer d'embobiner un intervenant comme il l'a déjà fait ou tenté des centaines de fois.
Si vous voulez des preuves adressez-vous à Canard, c'est lui qui a la patience de continuer à essayer de vous convaincre, moi j'ai perdu la patience et ai bien compris que c'était vain fasse à des personnes passées maîtres dans l'art du déni même face à l'évidence.
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Je poste depuis peu ici ... cela ne veut pas dire que je n'ai pas vécu avant.
Je ne déni rien ... j'avance en aveugle ... donc lentement ... si vous voulez donner votre vrai nom et/ou celui de canard ... pas de souci pour moi... cela me fera peut-être gagner du temps.
Dans la vraie vie, je parle aux gens ... même si je suspecte qu'ils ne "votent pas comme moi" ou ne défendent pas les mêmes "valeurs" ... un choix assumé depuis longtemps.
Si un réac' est quelqu'un qui se lève quand quelqu'un se fait agresser ... pendant que des "gens très biens" regardent leur chaussures ...
ps : canard ne m'a adressé la parole qu'une fois, en mp, ... sur un fil que le modo a supprimé ...
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Vous n'êtes pas du tout du tout a l'image que je me fais de la gauche . "
Jeanbat est un troll, Sandy, ne lui répondez pas.
"Ne perdez jamais cela de vie si vous voulez comprendre quelque chose à la situation ."
Que voulez-vous répondre à une telle maîtrise de la situation?
sortir du bois
Quel beau lapsus! Il est clair qu'avec jeanbat, on est loin d'être sortis de l'auberge...
http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1469699,1471079#msg-1471079
Euh, non rien, l'histoire de la paille et la poutre, je ne m'en lasse pas souvent :-)
Je ne vois rien dans vos contributions qui se rapportent un tant soit peu à la discussion. Les "néoréacs", tout ça...
Vous êtes l'avocat de jeanbat?
Votre extra-lucidité péremptoire et votre ton moralisateur font en effet beaucoup plus avancer la discussion (haha)
Jeanbat n'a pas besoin d'avocats.
Concernant Brassens, nous avons en long passé en ces lieux hospitaliers et votre citation m'a du coup paru particulièrement inappropriée, je confesse que ça m'a agacée, mais bon, normal que vous n'ayez pas la science infuse, hein.
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Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins
...
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" Pour reconnaître
" Que l'on n'est pas intelligent
" Il faudrait l'être
" Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons "
Simple bis repetita en retour: http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1467204#msg-1469362
jeanbat peut utiliser une chanson de Brassens pour me signifier que, depuis sa hauteur, il me chie sur la tête, ça ne vous dérange pas (s'il pouvait simplement me lâcher la grappe, le bougre...). Mais que je cite le même Brassens sur le sujet du fil vous "agace" (décidément).
Comprenne qui pourra, mais ça n'éclaire pas tellement le motif de vos contributions.
http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?4,1446490,1450534#msg-1450534
(Vous voulez que Jeanbat vous "lâche la grappe, le bougre", mais c'est vous qui intervenez de manière latérale dans cet échange avec Sandy, pour faire le prof à partir d'un supposé lapsus... (décidément) )
Sortir du bois ou sortir de l'auberge, c'est pareil?
Remarquez, moi, je m'en fous. Qu'il continue à insulter à tout va, à flooder autant qu'il veut...c'est votre affaire.
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Mais inutile de vous baisser.
Après l'injonction, et après l'insulte, vous voilà donc rendu à la tentative d'intimidation? Vous voulez du mépris? Je n'ai que cela pour les petits flicaillons de forum de votre espèce.
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Je cite un conte, un adage, donc j'ai un rapport de domination à autrui! c'est dingo, ça. Oui, mais voilà: soit je l'admets, soit je ferme ma gueule. Voilà le flicage!
"vous avez débarqué "
Vous surveillez les entrées et les sorties. Voilà encore le flicage!
"...en taxant celui ci de libertarien ,celui la de proche de l'extreme droite puisque pour la démocratie directe..."
Vous êtes pour la reddition de compte permanente. Vous caricaturez les propos pour les rendre pervers. Voilà toujours le flicage! Il me reste maintenant à comprendre de quelle cause, vous le gentil colibri, vous êtes le flic! Ça viendra!
????
Soit vous vous interrogez...
Par curiosité, je viens de jeter un coup d'oeil sur vos publications de cette page... Pardon pour le flicage :-)
Des moutons qui se prennent pour des aigles, une sage-femme qui se prend pour Freud, le gratin que vous allez arriver à ajouter de justesse, le soupçon crispé que C. Demure se comporte en flic, pareil pour Jeanbat, aucun humour ,… .
Ben si, a priori, vous vous situez spontanément dans des rapports de domination.
Je vous trouve même une posture un chouïa épaules en avant.
Mais ce qui est cool dans la vie, c'est qu'on peut toujours décider de s'améliorer, hein ! (Puisque ce constat semble vous contrarier :-) )
Au moins, il y a de le suite dans les idées, de l'intelligence collective, ça fait plaisir!
La conclusion, par contre, fait très psy de bazar.
Chéri.
Jean bat méfie toi ... j'ai croisé un policier à la retraite
(je n'ai pas la moindre idée de "pour qui y vote")
présenté par un ami manut' dans un golf ...
(autant te dire que le gars sait à la fois ce que veux dire "riche" et "pauvre" ... rajoute qu'il est métissé bizarre (boutade c un pote à la mort) ...
et tu comprends que le gars est un peu anar')
Bref le vieux policier qui vient s'occuper la retraite à faire de la manut' plutôt que jouer au golf (je crois que l'un lui permet de faire l'autre gratos ... rapport au fait que c pas donné comme activité).
re bref : le gars finit par nous lâcher :
"Attention les gars ! Commencer à réfléchir, c'est déjà commencer à vouloir désobéir !"
Et là je me suis dit ... mais que fait la police :)
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https://www.youtube.com/watch?v=B_Gmqo89d1s
(J'ai précisé le contexte de son inspiration parce que je le connais, sinon, c'est très entre les lignes, hein :-) )