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Reinhardt, savoir-jouir et peine à jouir, d@ns le texte
C'est l'histoire d'un homme de gauche, conducteur de travaux d'un chantier de gratte-ciel, et d'une femme totalement libérale, DRH de multinationale. C'est donc un roman politique. Mais c'est aussi un roman d'amour: elle jouit abondamment dans les suites des palaces cinq étoiles, et lui n'y parvient pas. C'est, enfin, une histoire qui finit très mal.
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Derniers commentaires
Je ne peux plus télécharger l'émission ? Dommage, j'avais enfin lu le livre... :(((
Quel heureux moment des vacances pour s'abandonner au plaisir des gourmandises intellectuelles ...
il arrive parfois que les découvertes soient surprenantes et inattendues...
C'est ce que je viens d'expérimenter en "goûtant" cet entretien "amusant" (désopilant?) entre JB et Reinhardt...
Je n'ai lu aucun ouvrage de M.Reinhardt mais évidemment, j'ai entendu parler, (dois je préciser en termes très flatteurs) de ce monsieur par plusieurs médias ...
A l'issue de cet échange ASI, il est certain que M.Reinhardt trouvera sa place dans ma galerie de portraits balzaciens des "bien pensants (ridicules)" de notre temps. Sans aucun doute cet épisode cocasse de notre "causerie au salon" organisée par judith restera, lui aussi un exemple ( burlesque) de l'expression des "questionnements" de nombreux contemporains intellectuels.
L'écrivain doit-il être filmé, doit-il être enregistré ?
Je serais tente de répondre non, tant ma fascination des images et du son percute mon esprit et subjugue ma raison.
A la découverte de M.Reinhardt, échalas filiforme, aux allures de croquignol jouant de ses mains longues et d'une expression lente monocorde peuplée de silences et de réponses vagues je sais que nous ne serions pas reconnus et que nos perceptions du monde qui nous entoure feront de nous des adversaires.
Les habits du héros endossés, le jeu posé, vient le temps de l'action et .... il me semble avoir compris que cela tourne autour de ce qui peut échauffer "l'animal à sang froid", ayant donc désormais les traits de M. Reinhardt, et il s'agit ici du feu "sexuel" attisé et entretenu par une "dominatrice " particulièrement exercée dans la réalisation des fantasmes les plus divers de ce type.
Tout le reste m'est apparu comme pure "soupe", lui est "de gauche", elle est "de droite", "ultralibérale", lui est coincé, "directeur de travaux pour une tour "symbolique, évidemment phallique qu'il semble ériger consciencieusement mais avec de la peine, sentiment d'être sous-estimé par ceux qui lui accordent son salaire médiocre ..., elle libérée, DRH sans scrupules, cynique, très grassement rétribuée pour cela...
A écouter M. Reinhardt, tout m'apparaît dans la soupe qu'il confectionne confus, égocentrique et oiseux ( ultra libéralisme, droite, gauche, valeurs, république, idéaux, économie, techniques, productivité) et si judith essaie de creuser un peu plus la pensée de ce "héron" hésitant par quelques provocations, il y répond en caméléon normand de "ptet ben qu'oui ptet ben qu'non" et de renvois à de soi-disantes "multiples clés" de lecture de son ouvrage.
Non, je n'ai aucune complaisance vis à vis de ce genre d'écrivain qui évoque "un réalisme" dans son roman dont il est bien incapable pourtant d'apprécier la qualification.
Ainsi ayant l'expérience de direction de projets, évidemment sous contraintes de délais, de budgets, pour l'automobile en France et à l'export, ce qui m'a toujours excité dans des objectifs "impossibles à tenir", c'est l'amélioration continue des techniques, des savoir-faire, les dépassements de soi et les progrès qui enthousiasment les équipes à chercher et à trouver de nouvelles solutions optimales. Ce dont il ne parle pas et qui plombe les esprits aujourd'hui ce n'est pas le dépassement de soi mais l'angoisse de l'avenir. Après cette tour à ériger, aurons nous encore un projet et ce projet exigera-t-il encore des efforts comparables à ceux qui viennent d'être consentis? Il y a un âge et des tempéraments du dépassement de soi, pour conduire ce genre de travaux et puis il ya des âges et des tempéraments pour une vie plus régulière. J'ajouterais que les tempéraments qui se proposent de relever des défis ne "ferment pas leur gueule" et ne "subissent " pas les exigences de leurs directions en souffrant . Ils disputent âprement chacun des "diktats" et claquent la porte s'ils sont certains de l'impossibilité à les respecter. Il y a évidemment des singularités masochistes qui accepteraient les soumissions et les souffrances.... J'estime qu'ils sont minoritaires dans ce genre de professions... Evidemment que les "opérateurs" en ont après les "administrateurs", c'est même une constante des sociétés évoluées.
Les frustrations indivuelles et collectives existent et cela est aussi une constante.
Rien de bien nouveau en régime ultralibéral ou pas, de droite ou de gauche ou pas...
Un régime économique planifié "frustre" "soumet" les individus au collectif jusqu'à réduire ou anéantir parfois les efficacités collectives à l'instar du communisme soviétique. Un régime ultralibéral sollicite les egoismes et soumet le collectif aux individus jusqu'à réduire ou anéantir les efficacités collectives à l'instar de l'effondrement en cours des économies occidentales.
Les excès présentent quelques bons côtés mais, en s'imposant sans limites, précipitent les chutes.
Alors que dans les sociétés en crise s'expriment plus vivement l'insupportable des excès du capitalisme spéculatif , M.Reinhardt est bien complaisant avec la cupidité des individus qui le gèrent, avec leurs ambitions egoistes etc....
Mais revenons à l'action, car tout cela n'est qu'un décor "à la mode" qui sert à ce cadre du bâtiment pour être "décoincé" par une "avaleuse" de membres virils dont je n'ai pas encore saisi comment elle avait pu être excitée par ce "lézard" angoissé et culpabilisé.
Soudain, "Eureka" j'ai compris, ce que me racontait M. Reinhardt. Quelle amusante ( désopilante) surprise!!!
M. Reinhardt venait de me décrire les plaisirs de la vie sexuelle des lézards. Etant un mâle musaraigne, aux moeurs sexuels et sociaux bien différents de ce type d'animal, j'étais évidemment bien incapable d'en apprécier toutes les subtilités et les chaleurs plus sauvages des femelles se jetant sur le premier individu male de son espèce ralenti par la fraicheur du matin.
J'avais été perturbé tout au long de la diction de M. Reinhardt par le fait que la femelle qu'il me décrivait s'imposait à mon esprit sous les traits d'une musaraigne et que je n'arrivais donc pas à imaginer d'accouplement torride entre ces deux là.
Maintenant, que je savais qu'il s'agissait de deux lézards, je suivais leurs ébats sexuels comme dans un documentaire animalier, relevant le rythme très ralenti des mouvements de leurs ventres, de leurs corps, leurs silences en comparaison des comportements nerveux, à fleur de peaux des individus de notre espèce dans les mêmes circonstances...
il arrive parfois que les découvertes soient surprenantes et inattendues...
C'est ce que je viens d'expérimenter en "goûtant" cet entretien "amusant" (désopilant?) entre JB et Reinhardt...
Je n'ai lu aucun ouvrage de M.Reinhardt mais évidemment, j'ai entendu parler, (dois je préciser en termes très flatteurs) de ce monsieur par plusieurs médias ...
A l'issue de cet échange ASI, il est certain que M.Reinhardt trouvera sa place dans ma galerie de portraits balzaciens des "bien pensants (ridicules)" de notre temps. Sans aucun doute cet épisode cocasse de notre "causerie au salon" organisée par judith restera, lui aussi un exemple ( burlesque) de l'expression des "questionnements" de nombreux contemporains intellectuels.
L'écrivain doit-il être filmé, doit-il être enregistré ?
Je serais tente de répondre non, tant ma fascination des images et du son percute mon esprit et subjugue ma raison.
A la découverte de M.Reinhardt, échalas filiforme, aux allures de croquignol jouant de ses mains longues et d'une expression lente monocorde peuplée de silences et de réponses vagues je sais que nous ne serions pas reconnus et que nos perceptions du monde qui nous entoure feront de nous des adversaires.
Les habits du héros endossés, le jeu posé, vient le temps de l'action et .... il me semble avoir compris que cela tourne autour de ce qui peut échauffer "l'animal à sang froid", ayant donc désormais les traits de M. Reinhardt, et il s'agit ici du feu "sexuel" attisé et entretenu par une "dominatrice " particulièrement exercée dans la réalisation des fantasmes les plus divers de ce type.
Tout le reste m'est apparu comme pure "soupe", lui est "de gauche", elle est "de droite", "ultralibérale", lui est coincé, "directeur de travaux pour une tour "symbolique, évidemment phallique qu'il semble ériger consciencieusement mais avec de la peine, sentiment d'être sous-estimé par ceux qui lui accordent son salaire médiocre ..., elle libérée, DRH sans scrupules, cynique, très grassement rétribuée pour cela...
A écouter M. Reinhardt, tout m'apparaît dans la soupe qu'il confectionne confus, égocentrique et oiseux ( ultra libéralisme, droite, gauche, valeurs, république, idéaux, économie, techniques, productivité) et si judith essaie de creuser un peu plus la pensée de ce "héron" hésitant par quelques provocations, il y répond en caméléon normand de "ptet ben qu'oui ptet ben qu'non" et de renvois à de soi-disantes "multiples clés" de lecture de son ouvrage.
Non, je n'ai aucune complaisance vis à vis de ce genre d'écrivain qui évoque "un réalisme" dans son roman dont il est bien incapable pourtant d'apprécier la qualification.
Ainsi ayant l'expérience de direction de projets, évidemment sous contraintes de délais, de budgets, pour l'automobile en France et à l'export, ce qui m'a toujours excité dans des objectifs "impossibles à tenir", c'est l'amélioration continue des techniques, des savoir-faire, les dépassements de soi et les progrès qui enthousiasment les équipes à chercher et à trouver de nouvelles solutions optimales. Ce dont il ne parle pas et qui plombe les esprits aujourd'hui ce n'est pas le dépassement de soi mais l'angoisse de l'avenir. Après cette tour à ériger, aurons nous encore un projet et ce projet exigera-t-il encore des efforts comparables à ceux qui viennent d'être consentis? Il y a un âge et des tempéraments du dépassement de soi, pour conduire ce genre de travaux et puis il ya des âges et des tempéraments pour une vie plus régulière. J'ajouterais que les tempéraments qui se proposent de relever des défis ne "ferment pas leur gueule" et ne "subissent " pas les exigences de leurs directions en souffrant . Ils disputent âprement chacun des "diktats" et claquent la porte s'ils sont certains de l'impossibilité à les respecter. Il y a évidemment des singularités masochistes qui accepteraient les soumissions et les souffrances.... J'estime qu'ils sont minoritaires dans ce genre de professions... Evidemment que les "opérateurs" en ont après les "administrateurs", c'est même une constante des sociétés évoluées.
Les frustrations indivuelles et collectives existent et cela est aussi une constante.
Rien de bien nouveau en régime ultralibéral ou pas, de droite ou de gauche ou pas...
Un régime économique planifié "frustre" "soumet" les individus au collectif jusqu'à réduire ou anéantir parfois les efficacités collectives à l'instar du communisme soviétique. Un régime ultralibéral sollicite les egoismes et soumet le collectif aux individus jusqu'à réduire ou anéantir les efficacités collectives à l'instar de l'effondrement en cours des économies occidentales.
Les excès présentent quelques bons côtés mais, en s'imposant sans limites, précipitent les chutes.
Alors que dans les sociétés en crise s'expriment plus vivement l'insupportable des excès du capitalisme spéculatif , M.Reinhardt est bien complaisant avec la cupidité des individus qui le gèrent, avec leurs ambitions egoistes etc....
Mais revenons à l'action, car tout cela n'est qu'un décor "à la mode" qui sert à ce cadre du bâtiment pour être "décoincé" par une "avaleuse" de membres virils dont je n'ai pas encore saisi comment elle avait pu être excitée par ce "lézard" angoissé et culpabilisé.
Soudain, "Eureka" j'ai compris, ce que me racontait M. Reinhardt. Quelle amusante ( désopilante) surprise!!!
M. Reinhardt venait de me décrire les plaisirs de la vie sexuelle des lézards. Etant un mâle musaraigne, aux moeurs sexuels et sociaux bien différents de ce type d'animal, j'étais évidemment bien incapable d'en apprécier toutes les subtilités et les chaleurs plus sauvages des femelles se jetant sur le premier individu male de son espèce ralenti par la fraicheur du matin.
J'avais été perturbé tout au long de la diction de M. Reinhardt par le fait que la femelle qu'il me décrivait s'imposait à mon esprit sous les traits d'une musaraigne et que je n'arrivais donc pas à imaginer d'accouplement torride entre ces deux là.
Maintenant, que je savais qu'il s'agissait de deux lézards, je suivais leurs ébats sexuels comme dans un documentaire animalier, relevant le rythme très ralenti des mouvements de leurs ventres, de leurs corps, leurs silences en comparaison des comportements nerveux, à fleur de peaux des individus de notre espèce dans les mêmes circonstances...
je n'avais pas eu l'occasion de voir l'émission
JUDITH BERNARD EST INSUPPORTABLE , coupant la parole, imposant son point de vue , parlant trop fort sans laisser à son interlocuteur le temps de s'exprimer
ne laissant pas assez de silence pour réfléchir
insupportable
j'ai laissé tomber au bout de 10 minutes
JUDITH BERNARD EST INSUPPORTABLE , coupant la parole, imposant son point de vue , parlant trop fort sans laisser à son interlocuteur le temps de s'exprimer
ne laissant pas assez de silence pour réfléchir
insupportable
j'ai laissé tomber au bout de 10 minutes
Je n'ai pas lu le livre et ai donc dû me contenter, avec beaucoup de plaisir comme d'habitude, des échanges entre Judith et son invité. Echanges très riches qui me donnent une idée assez précise de David le conducteur de travaux et amant de Victoria.
A la fin du roman, Eric Reinhardt fait mourir Victoria en faisant dire à David qu'il l'a laissée mourir et qu'il en éprouve plus tard de la culpabilité. Judith ne comprend pas cette culpabilité et semble d'ailleurs ne pas vraiment admettre que David laisse partir sa maitresse en ayant la prescience du danger qu'elle court et de la mort qui l'attend puis d'en éprouver cette culpabilité. Eric Reinhardt allait le lui expliquer, il a commencé sa phrase, j'attendais qu'il dise ce que je sentais de ce personnage mais il s'est interrompu après deux mots pour évoquer autre chose.
J'attendais qu'il dise ce que je crois de David, qui est somme toute assez lâche, qu'il a laissé partir Victoria à sa perte parce qu'il ne supportait pas, au fond de lui, la liberté de cette femme qu'il était incapable d'avoir lui même, par jalousie. La jalousie des lâches qui plutôt que d'essayer d'évoluer eux mêmes préfèrent voir s'effondrer ceux qui se démènent pour parvenir à leur fin, ce d'autant plus lorsque les moyens pour y parvenir ne peuvent pas être condamnables ou contestables.
Dans ce roman Judith nous explique comment Victoria ne fait de mal à personne en jouissant de sa liberté sexuelle, qu'elle n'en est pas condamnable. Je crois qu'il en va de même quand une personne au sein d'une entreprise, où la représentation syndicale est totalement absente, se bat seul pour faire valoir ses droits et sa valeur, notamment salariaux, et y parvient sans faire de tort à personne, sans écraser l'autre, sans concession mais en se mettant seul en danger. Le lâche, qui est souvent un bon collègue, n'espère au fond de lui qu'une chose sans se l'avouer : que ce battant se plante et finisse au pilori, ça le rassure et fait taire sa souffrance de ne pas avoir cette même force, cette même liberté de dire à plus puissant que lui qu'il vaut mieux que ce que ce puissant lui prête.
Qu'en pensez-vous Judith ?
A la fin du roman, Eric Reinhardt fait mourir Victoria en faisant dire à David qu'il l'a laissée mourir et qu'il en éprouve plus tard de la culpabilité. Judith ne comprend pas cette culpabilité et semble d'ailleurs ne pas vraiment admettre que David laisse partir sa maitresse en ayant la prescience du danger qu'elle court et de la mort qui l'attend puis d'en éprouver cette culpabilité. Eric Reinhardt allait le lui expliquer, il a commencé sa phrase, j'attendais qu'il dise ce que je sentais de ce personnage mais il s'est interrompu après deux mots pour évoquer autre chose.
J'attendais qu'il dise ce que je crois de David, qui est somme toute assez lâche, qu'il a laissé partir Victoria à sa perte parce qu'il ne supportait pas, au fond de lui, la liberté de cette femme qu'il était incapable d'avoir lui même, par jalousie. La jalousie des lâches qui plutôt que d'essayer d'évoluer eux mêmes préfèrent voir s'effondrer ceux qui se démènent pour parvenir à leur fin, ce d'autant plus lorsque les moyens pour y parvenir ne peuvent pas être condamnables ou contestables.
Dans ce roman Judith nous explique comment Victoria ne fait de mal à personne en jouissant de sa liberté sexuelle, qu'elle n'en est pas condamnable. Je crois qu'il en va de même quand une personne au sein d'une entreprise, où la représentation syndicale est totalement absente, se bat seul pour faire valoir ses droits et sa valeur, notamment salariaux, et y parvient sans faire de tort à personne, sans écraser l'autre, sans concession mais en se mettant seul en danger. Le lâche, qui est souvent un bon collègue, n'espère au fond de lui qu'une chose sans se l'avouer : que ce battant se plante et finisse au pilori, ça le rassure et fait taire sa souffrance de ne pas avoir cette même force, cette même liberté de dire à plus puissant que lui qu'il vaut mieux que ce que ce puissant lui prête.
Qu'en pensez-vous Judith ?
merci pour ce très passionnant entretien.Je suis entrain de lire "le système victoria" , c'est un livre très prenant,la plaisir de la lecture du roman est grand
Pourquoi l'émission prévue au départ tous les 15 jours n'est qu'à une cadence aléatoire largement supérieure à cet intervalle ?
"L'expérience de l'adultère est du temps pris au travail", vive l'adultère !
Merci, Judith, pour vos entretiens passionnants.
Merci, Judith, pour vos entretiens passionnants.
Il y a quelque chose de fascinant dans la démarche d’Orwell, ce que vous désignez comme une forme de « démarche auto-punitive ». Issu d’un milieu très aisé, destiné à fréquenter l’élite, il choisit d’aller vivre parmi les déclassés et les miséreux pour dénoncer leurs conditions de (sur)vie. Qu’est ce qui l’a poussé dans cette voie ?
Il est difficile de cerner les divers motifs psychologiques, sociaux et politiques qui ont conduit Orwell à devenir socialiste en 1936. Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’il décide d’entrer dans la police impériale britannique juste après sa sortie d’Eton, il est sans doute mû par le respect d’une certaine tradition nationale ainsi que par le respect de la volonté parentale. Il ne faut pas oublier qu’Orwell (Eric Arthur Blair) est issu de la moyenne bourgeoisie anglaise, qui est très attachée à l’Empire. Lui-même fait montre d’un goût pour les armes et la discipline militaire, d’un certaine fascination du combat et pour Kipling. Il a su peu à peu transcender ces conditions sociales et ces influences familiales.
Au départ, la critique de ce conditionnement prend la forme brute d’un rejet aveugle et peu réfléchi. Orwell quitte la police impériale et, par une sorte de volonté de mortification, d’auto-châtiment, il s’en va vivre l’existence des gens de peu, des trimards et des vagabonds, ce qui donnera lieu à sa première grande œuvre In and Out in Paris and London [2].
Cette démarche est loin d’être calculée, de s’inscrire dans une vision du monde articulée. Elle repose sur une aversion affective pour les signes les plus visibles de l’autorité. C’est tout. Déjà à Eton, Orwell avait manifesté un mauvais esprit critique sans objet ni méthode. Il était contre, sans trop savoir quoi ni pourquoi. A la fin des années vingt, il ne savait pas encore donner un objet à son aversion existentielle. Il a donc choisi de vivre en marge de la société, comme s’il savait ce qu’il rejetait mais non encore ce qu’il voulait. Il lui faudra presque huit ans pour franchir le pas du socialisme, pour donner à sa critique affective et littéraire de la société anglaise un certain contenu politique. Jusque-là, Orwell tente de partager la vie des déclassés sans pouvoir totalement la comprendre ni se déprendre, comme il l’a avoué à plusieurs reprises de manière sincère, d’un certain préjugé de classe à leur encontre. Avant 1936, il est contre la société, mais non pour le socialisme. Sa révolte demeure personnelle et littéraire, elle n’a pas encore pris un tour politique marqué. […]
Je ne pense pas qu’Orwell ait tout d’abord adhéré au socialisme classique. Il a certainement lu Marx, mais sans l’étudier à fond : la doctrine socialiste lui importe peu. Il n’en retient que les grandes lignes, sans suivre l’orthodoxie en la matière. Je dirais que, dès le début, certains sentiments moraux et sociaux ont prévalu chez lui ; et il a su donner à ces sentiments une certaine orientation pratique et politique. Son socialisme est toujours resté en un sens sentimental (mais pas sentimentaliste), fondé sur un sentiment d’injustice, sur le goût de la décence commune et ordinaire, sur cette manière de prendre soin des autres sans vouloir les exploiter ou les dominer qui - selon moi - constitue une sorte d’éthique minimale de la vie quotidienne. Un peu comme pour William Morris, avec lequel il partage de nombreux points communs, notamment le rejet de la société industrielle.
Le socialisme d’Orwell est ainsi fait d’intuitions plus que d’idées. Pour lui, il signifie l’égalité entre les individus, et le respect de leur liberté. Pour ce faire, il faut nécessairement modifier les institutions sociales et économiques qui créent et accentuent ces inégalités, et entreprendre une réforme profonde de l’état social.
La guerre d’Espagne et les événements de Barcelone en 1937 ont été décisifs à cet égard. Orwell y a fait à la fois l’expérience de la solidarité quasi instinctive entre des combattants venant d’horizons divers - et ce sans grand débat politique entre eux sur l’orientation de l’action révolutionnaire (même si Orwell a débattu au sein du POUM de ces thèmes) - et de la trahison des communistes qui, voulant se débarrasser des vrais révolutionnaires, les ont pourchassés, enfermés, tués et ont sali leur mémoire.
Si ce moment est important, ce n’est pas tant pour la formation de son socialisme. Mais plutôt pour la révélation soudaine et violente de la mentalité totalitaire et de ses ravages sur des intellectuels bolchéviques toujours prompts à dissimuler le mensonge et le crime pour le simple profit du parti. Orwell a connu le mécanisme du totalitarisme dans sa chair : rappelons qu’il a échappé par miracle à une exécution à Barcelone. Il a tout de suite perçu les ravages de la propagande et du langage dévoyé. Cela ne l’a pas détourné du socialisme, mais renforcé dans l’idée que le vrai socialisme a plus à voir avec le souci ordinaire des vies simples et humiliées qu’avec la construction idéologique toujours complice d’une violence faite au réel, aux hommes réels.
Bref, Orwell a beaucoup de mal à admettre la mythologie du progrès que le socialisme relaie et renforce. Son socialisme est la synthèse entre la conservation de certaines traditions populaires non inégalitaires (le pub, la fête, le goût simple de la nature, la solidarité des corps de métier, etc.) et une réforme sociale profonde et totale. Son socialisme est - en un mot - pré-marxiste, il trouve ses racines dans les mouvements communistes non marxistes anglais et français du début du XIXe siècle, d’un âge presque pré-industriel. Son conservatisme, si conservatisme il y a, n’est pas politique (sur ce plan, c’est un authentique révolutionnaire), mais porte sur certains aspects sociaux. Il s’agit de conserver des pratiques authentiques de justice et d’entraide. Et de priser la vie quotidienne et ses plaisirs ordinaires.
Orwell pense donc qu’il faut préserver certaines pratiques sociales et populaires et ne pas transformer l’homme ordinaire en un simple esclave de la machine. Pas pour rester telle quelle, dans une sanctification réactionnaire de la tradition. Non, « conserver, c’est développer », dit Orwell. La préservation de certains aspects doux et bons de la vie ordinaire doit servir de base pour une transformation sociale allant dans le sens de l’extension des valeurs telles que l’égalité, le respect, la décence, etc. L’amélioration est donc la recherche d’un équilibre toujours instable entre la préservation de ce qu’il y a de bon dans cette vie-là, même exploitée et humiliée, et la réforme des conditions les plus iniques de la vie sociale.
Dans ce programme, l’utopie n’a pas sa place, laquelle entend faire table rase de la vie donnée, et tout reconstruire sur une base purement idéelle et théorique. Orwell perçoit très souvent dans le révolutionnaire un homme uniquement gouverné par la haine de soi et par l’absence d’ancrage dans la vie quotidienne (dans ce qu’elle peut offrir de simple, de médiocre, mais de tellement humain). C’est pourquoi il se méfie des fanatiques de la perfection, même morale (les « saints », comme Tolstoï ou Gandhi par exemple). Il ne renonce pas pour autant à l’idée de révolution. Seulement, cette révolution n’aura pas pour but de tout chambouler afin d’introduire un ordre nouveau, un homme nouveau. Mais de briser l’ordre établi qui cantonne les pratiques non dominatrices de la vie ordinaire aux replis obscurs de la quotidienneté : ces pratiques doivent servir de matrice à toute action sociale.
(Suite ici : Georges Orwell et le socialisme populaire, interview de Bruce Bégout)
Il est difficile de cerner les divers motifs psychologiques, sociaux et politiques qui ont conduit Orwell à devenir socialiste en 1936. Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’il décide d’entrer dans la police impériale britannique juste après sa sortie d’Eton, il est sans doute mû par le respect d’une certaine tradition nationale ainsi que par le respect de la volonté parentale. Il ne faut pas oublier qu’Orwell (Eric Arthur Blair) est issu de la moyenne bourgeoisie anglaise, qui est très attachée à l’Empire. Lui-même fait montre d’un goût pour les armes et la discipline militaire, d’un certaine fascination du combat et pour Kipling. Il a su peu à peu transcender ces conditions sociales et ces influences familiales.
Au départ, la critique de ce conditionnement prend la forme brute d’un rejet aveugle et peu réfléchi. Orwell quitte la police impériale et, par une sorte de volonté de mortification, d’auto-châtiment, il s’en va vivre l’existence des gens de peu, des trimards et des vagabonds, ce qui donnera lieu à sa première grande œuvre In and Out in Paris and London [2].
Cette démarche est loin d’être calculée, de s’inscrire dans une vision du monde articulée. Elle repose sur une aversion affective pour les signes les plus visibles de l’autorité. C’est tout. Déjà à Eton, Orwell avait manifesté un mauvais esprit critique sans objet ni méthode. Il était contre, sans trop savoir quoi ni pourquoi. A la fin des années vingt, il ne savait pas encore donner un objet à son aversion existentielle. Il a donc choisi de vivre en marge de la société, comme s’il savait ce qu’il rejetait mais non encore ce qu’il voulait. Il lui faudra presque huit ans pour franchir le pas du socialisme, pour donner à sa critique affective et littéraire de la société anglaise un certain contenu politique. Jusque-là, Orwell tente de partager la vie des déclassés sans pouvoir totalement la comprendre ni se déprendre, comme il l’a avoué à plusieurs reprises de manière sincère, d’un certain préjugé de classe à leur encontre. Avant 1936, il est contre la société, mais non pour le socialisme. Sa révolte demeure personnelle et littéraire, elle n’a pas encore pris un tour politique marqué. […]
Je ne pense pas qu’Orwell ait tout d’abord adhéré au socialisme classique. Il a certainement lu Marx, mais sans l’étudier à fond : la doctrine socialiste lui importe peu. Il n’en retient que les grandes lignes, sans suivre l’orthodoxie en la matière. Je dirais que, dès le début, certains sentiments moraux et sociaux ont prévalu chez lui ; et il a su donner à ces sentiments une certaine orientation pratique et politique. Son socialisme est toujours resté en un sens sentimental (mais pas sentimentaliste), fondé sur un sentiment d’injustice, sur le goût de la décence commune et ordinaire, sur cette manière de prendre soin des autres sans vouloir les exploiter ou les dominer qui - selon moi - constitue une sorte d’éthique minimale de la vie quotidienne. Un peu comme pour William Morris, avec lequel il partage de nombreux points communs, notamment le rejet de la société industrielle.
Le socialisme d’Orwell est ainsi fait d’intuitions plus que d’idées. Pour lui, il signifie l’égalité entre les individus, et le respect de leur liberté. Pour ce faire, il faut nécessairement modifier les institutions sociales et économiques qui créent et accentuent ces inégalités, et entreprendre une réforme profonde de l’état social.
La guerre d’Espagne et les événements de Barcelone en 1937 ont été décisifs à cet égard. Orwell y a fait à la fois l’expérience de la solidarité quasi instinctive entre des combattants venant d’horizons divers - et ce sans grand débat politique entre eux sur l’orientation de l’action révolutionnaire (même si Orwell a débattu au sein du POUM de ces thèmes) - et de la trahison des communistes qui, voulant se débarrasser des vrais révolutionnaires, les ont pourchassés, enfermés, tués et ont sali leur mémoire.
Si ce moment est important, ce n’est pas tant pour la formation de son socialisme. Mais plutôt pour la révélation soudaine et violente de la mentalité totalitaire et de ses ravages sur des intellectuels bolchéviques toujours prompts à dissimuler le mensonge et le crime pour le simple profit du parti. Orwell a connu le mécanisme du totalitarisme dans sa chair : rappelons qu’il a échappé par miracle à une exécution à Barcelone. Il a tout de suite perçu les ravages de la propagande et du langage dévoyé. Cela ne l’a pas détourné du socialisme, mais renforcé dans l’idée que le vrai socialisme a plus à voir avec le souci ordinaire des vies simples et humiliées qu’avec la construction idéologique toujours complice d’une violence faite au réel, aux hommes réels.
Bref, Orwell a beaucoup de mal à admettre la mythologie du progrès que le socialisme relaie et renforce. Son socialisme est la synthèse entre la conservation de certaines traditions populaires non inégalitaires (le pub, la fête, le goût simple de la nature, la solidarité des corps de métier, etc.) et une réforme sociale profonde et totale. Son socialisme est - en un mot - pré-marxiste, il trouve ses racines dans les mouvements communistes non marxistes anglais et français du début du XIXe siècle, d’un âge presque pré-industriel. Son conservatisme, si conservatisme il y a, n’est pas politique (sur ce plan, c’est un authentique révolutionnaire), mais porte sur certains aspects sociaux. Il s’agit de conserver des pratiques authentiques de justice et d’entraide. Et de priser la vie quotidienne et ses plaisirs ordinaires.
Orwell pense donc qu’il faut préserver certaines pratiques sociales et populaires et ne pas transformer l’homme ordinaire en un simple esclave de la machine. Pas pour rester telle quelle, dans une sanctification réactionnaire de la tradition. Non, « conserver, c’est développer », dit Orwell. La préservation de certains aspects doux et bons de la vie ordinaire doit servir de base pour une transformation sociale allant dans le sens de l’extension des valeurs telles que l’égalité, le respect, la décence, etc. L’amélioration est donc la recherche d’un équilibre toujours instable entre la préservation de ce qu’il y a de bon dans cette vie-là, même exploitée et humiliée, et la réforme des conditions les plus iniques de la vie sociale.
Dans ce programme, l’utopie n’a pas sa place, laquelle entend faire table rase de la vie donnée, et tout reconstruire sur une base purement idéelle et théorique. Orwell perçoit très souvent dans le révolutionnaire un homme uniquement gouverné par la haine de soi et par l’absence d’ancrage dans la vie quotidienne (dans ce qu’elle peut offrir de simple, de médiocre, mais de tellement humain). C’est pourquoi il se méfie des fanatiques de la perfection, même morale (les « saints », comme Tolstoï ou Gandhi par exemple). Il ne renonce pas pour autant à l’idée de révolution. Seulement, cette révolution n’aura pas pour but de tout chambouler afin d’introduire un ordre nouveau, un homme nouveau. Mais de briser l’ordre établi qui cantonne les pratiques non dominatrices de la vie ordinaire aux replis obscurs de la quotidienneté : ces pratiques doivent servir de matrice à toute action sociale.
(Suite ici : Georges Orwell et le socialisme populaire, interview de Bruce Bégout)
Quoi qu'on en pense, je me méfie des objections à Michéa sur le mode "Qu'il est bête! La bonne blague!" parce que ça m'a paru quand-même un peu compliqué à suivre... et on peut aussi avoir des objections sur certains points mais pas en bloc.
[quote=Yg]Autrement dit, il n'y a rien sur ce point à décrier dans la situation actuelle, car, Michéa fait appel pour dresser son opposition et établir son indignation à un temps, un moment de l'histoire, qui n'a tout simplement jamais existé
La culture du Narcissisme, Christopher Lash
à ses fumeuses données anthropologique et sociologique
Marcel Mauss et l'éthique du don
La culture du Narcissisme, Christopher Lash
à ses fumeuses données anthropologique et sociologique
Marcel Mauss et l'éthique du don
Salut Judith,
Michéa est passé chez France Cul et France Inter pour son dernier bouquin.
Peut-être entendrait-il avec intérêt une nouvelle invitation pour un D@ns le texte ?
Michéa est passé chez France Cul et France Inter pour son dernier bouquin.
Peut-être entendrait-il avec intérêt une nouvelle invitation pour un D@ns le texte ?
toujours aussi passionnant ce forum yannick g avec seulement 33 interventions !!!
En exagérant, presque plus une confrontation qu'un dialogue a mon sens.
Un peu trop de "Vous auriez pu, vous auriez du" de la part de Judith avec un sous entendu lancinant d'avoir raté au mieux une critique du monde actuel ou au pire la révolte que tout le monde attend.
L'émission avec Iegor Gran était légèrement biaisée de la même façon; il y avait parfois un malaise palpable.
Ceci dit une excellent émission á ce bémol prés. J'ai hâte de lire Reinhardt, son livre semble extrêmement fin et d'une grande lucidité sur notre époque.
Bien a vous,
Abe-
Un peu trop de "Vous auriez pu, vous auriez du" de la part de Judith avec un sous entendu lancinant d'avoir raté au mieux une critique du monde actuel ou au pire la révolte que tout le monde attend.
L'émission avec Iegor Gran était légèrement biaisée de la même façon; il y avait parfois un malaise palpable.
Ceci dit une excellent émission á ce bémol prés. J'ai hâte de lire Reinhardt, son livre semble extrêmement fin et d'une grande lucidité sur notre époque.
Bien a vous,
Abe-
...j'ai adoré ! (commentaire court, mais mieux que rien).
Merci Judith et @si.
Merci Judith et @si.
Quel dommage que cet EXCELLENT échange sur le texte d'Eric Reinhardt ne dure qu'une heure 18! Pourquoi avoir coupé à la fin? Je pensais que ces émissions étaient sans durée fixe!!
Très intéressante émission.
Vive d@ns le texte, même (et surtout) quand le texte n'est pas étroitement lié à l'actualité autre que littéraire!
Vive d@ns le texte, même (et surtout) quand le texte n'est pas étroitement lié à l'actualité autre que littéraire!
« C'est l'histoire d'un homme de gauche, conducteur de travaux d'un gratte-ciel, et d'une femme totalement libérale »
Cela semble aussi et surtout une version (bonne ou mauvaise) de la théorie nietzschéenne des rapports homme du ressentiment (chrétien ou socialiste) / caste des guerriers (aristocratie). Aux dimensions dérisoires de notre époque.
Cela semble aussi et surtout une version (bonne ou mauvaise) de la théorie nietzschéenne des rapports homme du ressentiment (chrétien ou socialiste) / caste des guerriers (aristocratie). Aux dimensions dérisoires de notre époque.
.. et le rapprochement me paraît très juste, jusque dans l'incapacité du personnage à sortir du principe de précaution. Du reste c'est un film très sympathique.
Intéressante émission au cours de laquelle j'ai pu mieux voir ce dont parlait l'ouvrage pourtant largement évoqué dans les médias, entre autres sur France Inter. Même si j'ai toujours du mal avec le ton qu'emploie Judith avec ses invités(on a régulièrement l'impression qu'elle prétend pouvoir faire mieux que ses invités) il n'empêche qu'elle parvient assez bien à éclairer leur propos.
Très bonne émission, comme toujours. Le débat était passionnant. Juste pour ma gouverne, appeler Système Victoria, une série de passages à l'acte qui n'ont l'air ni prémédités, ni structurés, pose question.
Par ailleurs, j'ai ressenti comme une haine de soi, dans ce portrait d'homme, comme si la valeur des gens ne passaient que par l'argent et l'apparence de la liberté que donne une sexualité débridée.
http://anthropia.blogg.org
Par ailleurs, j'ai ressenti comme une haine de soi, dans ce portrait d'homme, comme si la valeur des gens ne passaient que par l'argent et l'apparence de la liberté que donne une sexualité débridée.
http://anthropia.blogg.org
J'ai achete le bouquin!
Judith,
Moi aussi, comme vous je crois, j'ai été marquée par l'angle alpha de Frédéric Lordon!
Moi aussi, comme vous je crois, j'ai été marquée par l'angle alpha de Frédéric Lordon!
Chère Judith, vous n'êtes pas très bonne et même quelques fois agaçante, quand vous interviewez un auteur dont vous n'aimez pas le livre...
Victoria existe !
Elle s'appelle Arnaud Largardère
Je le trouve super cool, ce Arnaud, moi. Il assume, tranquillement, pas de tabous, "on ne se donne pas de limites, par définition", dit-il, devant les caméras, non, franchement : cool.
Elle s'appelle Arnaud Largardère
Je le trouve super cool, ce Arnaud, moi. Il assume, tranquillement, pas de tabous, "on ne se donne pas de limites, par définition", dit-il, devant les caméras, non, franchement : cool.
Très belle émisson. Merci Judith. J'ai beaucoup aimé ce qu'a dit Eric Reinhardt, sa mesure et sa sensibilité.
Ses qualités de compréhension me semblent nécessaires à toute révolution sensée (comme nombre d'enragés en rêvent ici à @si et dont bien évidemment je fais partie ;D). Je crois qu'il a raison malgré tous les assauts de Judith à lui faire tenir un autre discours. Pour avoir vécu un plan social j'avais été sidéré par l'IMPOSSIBILITE des gens à résister...
C'est pourtant simple, il suffit d'AVOIR des enfants, une maison à rembourser, des racines dans la région... Vous me direz mais où est l'ÊTRE dans tout ça ? Je ne sais pas. Je me garderai bien de juger mes anciens collègues.
Perso j'étais jeune, sans crédit et sans enfants, j'ai donc naturellemment démissionné (et me suis juré de ne plus jamais travailler pour des capitalistes...). Mais... j'étais juste un des rares à pouvoir me le permettre. La liberté a un prix... Quoique, pour être tout à fait juste, je me suis juste tourné vers d'autres aliénations (y'a pas de liberté, que des passions ! hein Spinoza !? ;D !)... un poil plus altruistes malgré tout...
Voilà. Bon courage pour tout. Que votre lutte continue !
Ses qualités de compréhension me semblent nécessaires à toute révolution sensée (comme nombre d'enragés en rêvent ici à @si et dont bien évidemment je fais partie ;D). Je crois qu'il a raison malgré tous les assauts de Judith à lui faire tenir un autre discours. Pour avoir vécu un plan social j'avais été sidéré par l'IMPOSSIBILITE des gens à résister...
C'est pourtant simple, il suffit d'AVOIR des enfants, une maison à rembourser, des racines dans la région... Vous me direz mais où est l'ÊTRE dans tout ça ? Je ne sais pas. Je me garderai bien de juger mes anciens collègues.
Perso j'étais jeune, sans crédit et sans enfants, j'ai donc naturellemment démissionné (et me suis juré de ne plus jamais travailler pour des capitalistes...). Mais... j'étais juste un des rares à pouvoir me le permettre. La liberté a un prix... Quoique, pour être tout à fait juste, je me suis juste tourné vers d'autres aliénations (y'a pas de liberté, que des passions ! hein Spinoza !? ;D !)... un poil plus altruistes malgré tout...
Voilà. Bon courage pour tout. Que votre lutte continue !
Les tout premiers mots d'Eric Reinhardt, après que Judith a fait son introduction et présenté le livre, sont un compliment : "Le résumé est très bon".
Ses derniers mots sont un remerciement : "C'était une conversation passionnante".
Cela résume tout.
C'est une très belle émission.
Merci Judith Bernard. Merci Eric Reinhardt.
Ses derniers mots sont un remerciement : "C'était une conversation passionnante".
Cela résume tout.
C'est une très belle émission.
Merci Judith Bernard. Merci Eric Reinhardt.
Excellente émission qui illustre bien toute la force et la pertinence du concept « d@ns le texte ».
Et puis nous laisser juge avec notre propre sensibilité en nous révélant un auteur que je ne connaissais pas et que je découvre grâce à l'émission. Merci.
Et puis nous laisser juge avec notre propre sensibilité en nous révélant un auteur que je ne connaissais pas et que je découvre grâce à l'émission. Merci.
Un complément ou pour poursuivre, reprendre ce que l'émission aborde déjà, Le Monde d'aujourd'hui.
yG
yG
Jolie mise en abyme, cette émission...
Cette émission est un diamant brut, un instant d'intelligence suspendu dans le fil des jours !
Merci à tout les deux... Et bravo à Mlemaudit pour son humour ravageur...
J'essaierai de revenir ce soir sur l'émission elle-même !
Edit : On dit Mademoiselle Bernard, Mlemaudit, hi ! hi !
Merci à tout les deux... Et bravo à Mlemaudit pour son humour ravageur...
J'essaierai de revenir ce soir sur l'émission elle-même !
Edit : On dit Mademoiselle Bernard, Mlemaudit, hi ! hi !
SI vous n'aimez pas vous faire assassiner dans les bois Madame Bernard, n'en dégoutez pas les autres!!!!
MA-GNI-FI-QUE !
Cette émission est un passionnant voyage dans les personnages réels inventés par Eric Reinhardt, dans les décryptages de leurs actes et leurs caractères respectifs, et des aliénations sociale et personnelle qui nous contraignent tous.
Sur la forme, dans l'émission, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle entre ces deux personnages, la néo-libérale sexuellement ultra-libre et le chef de chantier coincé, subissant la pression du système, racontés comme si réels par Eric Reinhardt et, peut-être, si caricaturaux par Judith Bernard, et... ce couple littéraire formé par, à ma droite, Bernard Judith, à la voix tonnante, vive, parlant rapidement, énergique dans ses réparties, questions et oh combien ses gestes et ses expressions, et affirmant de manière forte ses ressentis et ses interprétation du texte, et, à ma gauche, par Reinhardt Eric, à la voix grave, souvent faible (surtout au début), au débit lent, posé, calme, plein de silences, affable, même flatteur, ne souhaitant pas rejeter les interprétations de ses lecteurs/trices, les acceptant toutes, aux gestes gracieux, lents.
Et pourtant. Comme les personnages du livre Victoria et David, Judith et Eric ont joués sur ce plateau des rôles pleins de subtilités, de contrastes et de paradoxes, et j'ai adoré, mais non, j'ai joui ! de l'alliance subtile formée par le tout, embarqué pour une balade étincelante entre réel et fiction.
La fin de l'émission, apparemment coupée par un DS qui avait la vessie qui débordait, est abrupte. Je ne sais si c'est dommage, tellement ce qui a précédé cette coupure fut BON ! Toutes les bonnes choses ont une fin, autant qu'elle soit abrupte à un moment bon que trop tardive car par lassitude.
A 1h00: "il le dit pas mais ça fait partie de sa logique psychologique" (Eric Reinhardt parle de David, personnage du roman !) et s'ensuit une description d'un appel de son patron, dit avec un ton parfait par M. Reinhardt. J'ai adoré (encore plus) ce moment.
Je me trompe peut-être, mais quand (vers 48 minutes) Eric dit "continuez, j'adore vous écouter", qu'il regarde les fiches magique de Judith, et qu'il commence à se caresser les lèvres avec le doigt, avec un sourire heureux, je me dis... non, il ne drague pas. Il est en train de se dire "quel beau nouveau personnage de roman..." ; et Judith, il ne faudra pas vous étonner si vous vous reconnaissez dans l'un de ses futurs romans. On parie ?
Cette émission est un passionnant voyage dans les personnages réels inventés par Eric Reinhardt, dans les décryptages de leurs actes et leurs caractères respectifs, et des aliénations sociale et personnelle qui nous contraignent tous.
Sur la forme, dans l'émission, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle entre ces deux personnages, la néo-libérale sexuellement ultra-libre et le chef de chantier coincé, subissant la pression du système, racontés comme si réels par Eric Reinhardt et, peut-être, si caricaturaux par Judith Bernard, et... ce couple littéraire formé par, à ma droite, Bernard Judith, à la voix tonnante, vive, parlant rapidement, énergique dans ses réparties, questions et oh combien ses gestes et ses expressions, et affirmant de manière forte ses ressentis et ses interprétation du texte, et, à ma gauche, par Reinhardt Eric, à la voix grave, souvent faible (surtout au début), au débit lent, posé, calme, plein de silences, affable, même flatteur, ne souhaitant pas rejeter les interprétations de ses lecteurs/trices, les acceptant toutes, aux gestes gracieux, lents.
Et pourtant. Comme les personnages du livre Victoria et David, Judith et Eric ont joués sur ce plateau des rôles pleins de subtilités, de contrastes et de paradoxes, et j'ai adoré, mais non, j'ai joui ! de l'alliance subtile formée par le tout, embarqué pour une balade étincelante entre réel et fiction.
La fin de l'émission, apparemment coupée par un DS qui avait la vessie qui débordait, est abrupte. Je ne sais si c'est dommage, tellement ce qui a précédé cette coupure fut BON ! Toutes les bonnes choses ont une fin, autant qu'elle soit abrupte à un moment bon que trop tardive car par lassitude.
A 1h00: "il le dit pas mais ça fait partie de sa logique psychologique" (Eric Reinhardt parle de David, personnage du roman !) et s'ensuit une description d'un appel de son patron, dit avec un ton parfait par M. Reinhardt. J'ai adoré (encore plus) ce moment.
Je me trompe peut-être, mais quand (vers 48 minutes) Eric dit "continuez, j'adore vous écouter", qu'il regarde les fiches magique de Judith, et qu'il commence à se caresser les lèvres avec le doigt, avec un sourire heureux, je me dis... non, il ne drague pas. Il est en train de se dire "quel beau nouveau personnage de roman..." ; et Judith, il ne faudra pas vous étonner si vous vous reconnaissez dans l'un de ses futurs romans. On parie ?
Vous avez l'adresse de son coiffeur, à Reinhardt ? Moi aussi, quand je serai grand, je veux ressembler à un intellectuel !
La révolte viendra par le mensonge.Par l'invention de contre discourt qui brise la force du mensonge des puissants. Le tenants du pouvoir ont la force de mentir en toute liberté (voir tous les politiques, bush, chirac super menteur etc ..) . Victoria peut mentir facilement et même avec le sens du travail bien fait, pour effectuer son travail.
Le mensonge est plus fort de haut en bas. Quand il sera aussi fort de bas en haut, le pouvoir sera dans une grande difficulté.
Les gestionnaires ne connaissent pas le travail, ils n'écoutent que des histoires. Il faut inventer la guerilla des histoires.
Le mensonge est plus fort de haut en bas. Quand il sera aussi fort de bas en haut, le pouvoir sera dans une grande difficulté.
Les gestionnaires ne connaissent pas le travail, ils n'écoutent que des histoires. Il faut inventer la guerilla des histoires.
J'avais adoré "le moral des ménages", vraiment jubilatoire. Je suis curieux de voir cette émission.