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Surprofits, précariat et antisyndicalisme au "Monde diplo"

Si le paysage médiatique de gauche était une société, le mensuel en serait l'aristocratie. Dans la rédaction du "Monde diplomatique", la dissonance cognitive guette pourtant après une année plus qu'agitée : les superprofits, l'usage immodéré du précariat, le rabotage des droits sociaux, ou les refus patronaux face aux revendications syndicales sont brocardés dans ses pages. Mais en interne… enquête.

Commentaires préférés des abonnés

Article un peu à charge, quand même, avec comme « témoin de moralité » le journal de Drahi, Libé, et la CFDT.

Le Diplo malgré les problèmes que vous rapportez reste une exception par rapport à la médiocrité du paysage médiatique actuel.

Sur l’Ukraine c(...)

Article très intéressant, mais on peine à comprendre ce que vient faire le commentaire purement politique de la ligne de Pierre Rimbert sur l'Ukraine, puisque celle-ci ne semble pas avoir fait l'objet d'une crise interne au Diplo. On pourrait croire (...)

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À ce propos, je relève ce qui peut apparaître comme quelque chose de malhonnête. Loris Guémart reproche à Pierre Rimbert de souligner que les grands médias occidentaux, dans leur soutien aux dirigeants ukrainiens, ont oublié de rappeler "la promotion(...)

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https://www.monde-diplomatique.fr/communique/2023/04/reponse-a-arret-sur-images

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"...les salarié·es du site ont élu hier Loris Guémart, seul candidat, par six voix et deux bulletins blancs (soit le score quasi-soviétique de 75 % des inscrits, si je n'ai pas oublié ma règle de trois). ". C'est signé Schneiderman annonçant son remplacement par Guémart.  Etrange situation  (seul candidat, 75% de votes favorables) que ce dernier reproche à Bréville... Et s'il n' y avait que ça! Tout y est mensonge, approximation. Et tous les reproches (pigistes, etc) faits ne pourrait-on pas les faire à ASI ? 


En fait cet article est une charge idéologique envers un des rares journaux qui ne s'aligne pas sur les positions va-ten-guerre des patentés journaux atlantistes de gauche: dont Liberation et Mediapart, avec la clique du PS tendance Hollande.


Il va falloir que les redacteurs de arret sur images remettent de l'ordre dans cette dérive: le risque de perte d'abonnés est réel; et je serai un des premiers à le faire si ce type ne revient pas aux fondamentaux de votre raison d'exister.

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Bonjour, après la réponse apportée par le monde diplomatique, on peut légitimement se poser des questions quant au sérieux de l'article rédigé par ASI, est ce qu'il ne serait pas temps que ASI communique sur le sujet ?

Espérons qu'après sur image aura l'honnêteté de publier la réponse du monde diplomatique


Pour répondre à Pierre Mas, et pour illustrer ce qu'est hélas devenu le Monde Diplomatique, je vais faire la critique d'un de leur derniers éditos sur l'Ukraine: "Et maintenant, la Crimée", écrit par Hélène Richard. Techniquement, c'est un édito de Manière de Voir, mais chacun ici sait que Manière de Voir est une publication annexe du "Diplo".



Le général Mark Milley, chef de l’état-major des armées américaines, l’assure  : « Une des choses (…) que j’ai tous les jours en tête, c’est la maîtrise de l’escalade. [Les Russes] ont la capacité de détruire l’humanité. (…) Tout mouvement doit être mûrement réfléchi (…) jusque dans ses implications logiques (1). » Ces sages paroles contrastent avec la valse des annonces de livraisons d’armes à l’Ukraine faites depuis le perron de la Maison Blanche.

C'est tout simplement faux: il n'y a aucun contraste, puisque les annonces des livraisons d'armes à l'Ukraine suivent justement les principes énoncés par le général Milley: maîtrise de l'escalade, prudence, réflexion sur les implications. On peut le regretter ou s'en réjouir, mais les faits sont là: il y a une montée en gamme très progressive du matériel livré aux ukrainiens. D'abord des manpads, puis des pièces d'artillerie, puis des systèmes de défense anti-aériens, puis des chars. Et toujours dans des quantités très insuffisantes pour répondre aux besoins de l'armée ukrainienne.


Les stratèges du Pentagone veulent croire que Kiev percera dans les prochains mois les lignes de défense russes, évitant ainsi un long conflit d’attrition.

C'est en effet le but recherché. Mais la formulation employée par Hélène Richard "veulent croire que" insinue que cela ne serait pas possible, ou du moins improbable. Or, s'il y a en effet des doutes sur les capacité des ukrainiens à percer les lignes russes (notamment, comme je le disais, car le matériel livré par les occidentaux ne répond pas quantitativement aux besoins des Ukrainiens), aucun analyste militaire sérieux ne dit qu'une telle percée est impossible. Les Ukrainiens ont déjà prouvé à plusieurs reprises qu'ils peuvent dépasser les attentes des analystes militaires occidentaux et défoncer les Russes, comme ils l'ont fait lors de la percée vers Kupyansk en septembre dernier.


Alors que des chars lourds Bradley s’acheminent vers le front [...]

C'est une erreur factuelle: les Bradleys ne sont pas des chars lourds, ni même des chars tout court. Ce sont des IFV (Infantery fighting vehicules), au même titre que les BMP et BTR ukrainiens/russes. Les chars lourds américains, ce sont les Abrams, pas les Bradleys.

Du côté des buts de guerre aussi, la surenchère bat son plein. Kiev affiche ses intentions de mener ses troupes jusqu’à Sébastopol. [...]

Pourquoi la volonté de libérer la totalité du territoire ukrainien constituerait-elle "une surenchère" ? C'est une volonté légitime, juridiquement et moralement fondée au regard du droit international et de la Charte de l'ONU. Valeurs auxquelles le Monde Diplomatique se disait attaché à une certaine époque. On peut donc s'interroger sur les valeurs actuellement défendues par le Diplo, puisque ce ne sont plus celles-ci ...

Cette déclaration nous rappelle qu’en mars  1856 le traité de Paris imposa à Saint-Pétersbourg la neutralisation militaire de la mer Noire, après qu’une coalition franco-britannique, venue secourir l’Empire ottoman, eut défait l’armée russe lors de la guerre de Crimée

On se demande un peu quel est l’intérêt de rappeler cette guerre du XIXe siècle. Si c'est pour dire que la sécurité de l'Ukraine nécessite une défaite russe, oui, c'est vrai, mais il n'y a pas besoin d'évoquer une guerre ancienne: les événements depuis 2014 suffisent amplement.

Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis s’inquiètent de voir l’Ukraine sombrer dans une guerre civile, susceptible de dégénérer en conflit mondial.

S'il y a pu y avoir quelques inquiétudes (notamment parce que des guerres civiles avaient lieu à la même époque en Géorgie et au Tadjikistan, en plus de la guerre entre l'Arménie et l’Azerbaïdjan), on s'inquiétait plutôt de savoir ce qu'allait devenir l'arsenal nucléaire soviétique.

Rappelons un peu le contexte, puisque le Monde diplomatique ne le fait pas (ce qui devrait pourtant être son travail). A la dislocation de l'URSS, l'armée soviétique a été divisée entre les différentes républiques nouvellement indépendantes selon le principe suivant: les unités militaires soviétiques stationnées dans une république deviennent de facto l'armée de cette république indépendante. C'est ainsi que les unités ukrainiennes les plus prestigieuses (par exemple les 24e, 28e, 72e, 92e et 93e brigades mécanisées) sont toutes les héritières des unités soviétiques du même nom (à l'époque des divisions mécanisées de la garde) qui étaient stationnées en Ukraine en 1991.

Il y a cependant eu deux exceptions à ce principe, qui concernaient directement l'Ukraine:
1) les armes nucléaires
2) la flotte de la mer noire

Au début des années 90, la Russie et l'Ukraine vont donc se disputer le contrôle des armes nucléaires stationnées en Ukraine, ainsi que de la flotte de la mer noire dont le QG était à Sébastopol. Ces disputes / négociations vont aboutir à deux traités très important:
1) Le mémorandum de Budapest (décembre 1994) qui attribue la totalité des armes nucléaires à la Russie, en l'échange de garantie de sécurité pour l'Ukraine (inviolabilité du territoire ukrainien garantie par la Russie, les Etats Unis et l'Angleterre)
2) Le traité de partitionnement (mai 1997) répartit le contrôle de la flotte de la mer noire (80% des navires allant à la Russie, le reste à l'Ukraine) et autorisant la Russie à utiliser le port de Sébastopol en l'échange d'un loyer à payer à l'Ukraine

En 1994, la Russie et l'Ukraine étaient donc en pleines négociations sur ces deux sujets, et c'est dans ce contexte qu'il faut comprendre les évènements dont parle Hélène Richard. En effet, il faut savoir qu'en janvier 1992, Vladimir Lukin, alors président du comité des affaires étrangères à la Rada russe, suggéra de remettre en question le contrôle ukrainien de la Crimée en vue de faire pression sur l'Ukraine pour qu'elle cède la flotte de la mer noire (Jaworsky, The Military-Strategic Significance of Recent Developments in Ukraine, p. 20). Coïncidence (?): c'est en 1992 qu'est proclamée l'autonomie de la Crimée, et que la question de l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine est reconnue officiellement par la Russie en 1997, une fois la question de la flotte de la mer noire réglée. A croire que les idées de Vladimir Lukin ont été mises en oeuvre.


La tension atteint son paroxysme en février  1994, quand Iouri Mechkov est élu au poste de président de la Crimée, une fonction créée unilatéralement l’année précédente par les autorités régionales.


Parler de "paroxysme" est contestable, tant il y a eu d'événements autant voire plus importants durant cette période, comme la déclaration d'indépendance de 1992. L'élection de Iouri Mechkov est un évènement parmi d'autres, dans une longue séquence faite de tensions, de confrontations et de négociations qui s'étale de 1991 à 1997. Cf https://www.belfercenter.org/publication/crimea-and-black-sea-fleet-russian-ukrainian-relations


L’homme promet le rattachement de la Crimée à la Russie.

C'est faux. Il voulait l'indépendance de la Crimée mais s'est contenté d'organiser (et de gagner) un référendum sur l'autonomie (au sein de l'Ukraine) de la Crimée. Pas le rattachement à la Russie.


Kiev envoie alors 50 000 hommes dans la péninsule, s’ajoutant aux 33 000 soldats ukrainiens déjà déployés. Ils font face aux 70 000 militaires de la flotte de la mer Noire pour la plupart fidèles à Moscou. [...]


Je ne sais pas d'où Hélène Richard tire ses chiffres (je n'ai trouvé aucune source évoquant ces chiffres là), mais si elle veut insinuer qu'il y aurait un mouvement indépendantiste en Crimée soutenu par les militaires de la flotte de la mer noire, et que Kiev aurait envoyer son armée pour le réprimer, c'est globalement faux. La question principale, c'était le partage de la flotte de la mer noire, pas l'indépendance de la Cimée. De plus les Criméens étaient loin d'être tous favorables à l'indépendance, bien au contraire. Ainsi, des luttes politiques internes à la Crimée ont réduit les pouvoirs de Iouri Mechkov en septembre 1994. Le même mois, le gouvernement de Moscou affirme officiellement que cela reste une affaire interne à l'Ukraine. Rappelons aussi qu'en juillet 1994, Leonid Kuchma, qui était pro-russe, remporte l'élection présidentielle Ukrainienne. Donc loin de la confrontation armée, on était dans un contexte de lutte d'influence et de luttes politiques, et aussi de négociations entre l'Ukraine et la Russie. A minima, on peut dire qu'Hélène Richard simplifie tellement la situation que ça en devient caricatural.

Celle-ci est évitée  (3) grâce aux efforts conjoints de Moscou, de Kiev et de Washington qui réalisent en 1995 une prouesse diplomatique  : le partage de la flotte de la mer Noire entre l’Ukraine et la Russie.

Enfin elle nous parle du partage de la flotte de la mer noire (par contre, un gros silence sur l'accord sur les armes nucléaires), mais sans tout le contexte que j'ai pris la peine de rappeler. Et il est contestable de parler de "miracle": comme nous l'avons vu, la Russie et l'Ukraine étaient en pleine négociations sur de nombreux sujets.

Pour Kiev, l’armée de son puissant voisin s’installe dans une région potentiellement sécessionniste [...]

L'armée russe ne s'installe pas, vu qu'elle était déjà présente. Et, comme nous l'avons vu, la question de la sécession était plus ou moins réglée: la Russie reconnaissait que la Crimée était Ukrainienne, et s'il y avait quelques séparatistes en Crimée, ils étaient minoritaires.


En 2008, les États-Unis vont donner un grand coup de pied dans ce jeu de quilles. Leur soutien à l’adhésion de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) lors du sommet de Bucarest « attise les tendances nationalistes, antioccidentales et militaristes de l’opinion publique russe » (4), comme le prophétise, dès 1997, George Kennan. [..]

La déclaration de 2008 de l'OTAN (pas des seuls Etats-Unis) ne signifiait pas que l'Ukraine allait forcément adhérer à l'OTAN. De fait, elle n'engageait à rien et elle n'a eu aucune conséquence concrète; les pays de l'OTAN n'ont pas accru leur coopération avec l'Ukraine jusqu'à l'invasion russe de 2014. De plus Hélène Richard "oublie" de mentionner que celui qui attise les tendances nationalistes, antioccidentales et militaristes de l’opinion publique russe, c'est en premier lieu Vladimir Poutine qui en a fait le coeur de sa politique.


À Washington s’impose aujourd’hui l’idée que la sécurité de l’Ukraine dépend non d’un compromis avec Moscou, mais de la destruction de la capacité de nuire de la Russie, à qui il conviendrait d’imposer un nouveau traité de Versailles.

Effectivement, n'importe qui ayant plus de deux neurones a maintenant compris que Poutine ne respecte aucun traité, aucune parole, et que seule la défaite de l'armée russe permettra à ses voisins de vivre en paix sans craindre une ingérence de la Russie belliqueuse. Mais personne ne parle "d'imposer un traité de Versailles" à la Russie. On ne demande pas à la Russie de céder une partie de son territoire, ni même de démilitariser. Il est même probable qu'on n'obtiendra pas d'elle l'arrestation des criminels de guerre, ni le paiement de réparations (au delà des avoirs russes actuellement gelés en occident). On se contentera d'exiger qu'elle respecte la souveraineté de l'Ukraine, dans ses frontières reconnues internationalement. Bref, Hélène Richard use là d'un homme de paille.

Outre que cette solution a montré ses limites dans le passé, elle se heurte à une réalité géographique têtue  : ce pays-continent n’est pas prêt à déménager du voisinage de l’Ukraine. Ni de celui de l’Europe.


Voici un parfait exemple de "non sequitur": il n'y a aucun lien logique entre "la réalité géographique" et le fait d'obtenir une défaite militaire russe. Même en entrant dans la "logique" d'Hélène Richard et en supposant que l'OTAN veuille imposer à la Russie un nouveau Traité de Versailles (ce que personne ne veut, insistons bien là dessus), en quoi cela se heurterait-il à la réalité géographique ? L'Allemagne n'a pas "déménagé du voisinage de la France" et pourtant on lui a imposé le traité de Versailles.


En résumé, cet éditorial est truffé d'erreurs, il ne donne pas le contexte qui permettrait au lecteur de comprendre la complexité des relations entre l'Ukraine et la Russie dans les années 90, et, bouquet final, il se termine par deux sophismes grossiers (un homme de paille et un non sequitur) qui montrent que l'autrice n'a soit guère de logique, soit guère d’honnêteté intellectuelle. Et pour le moment, je n'ai pas fait de critique sur la position  politique de l'éditorial. Quelle que soit votre opinion sur la guerre en Ukraine, vous êtes forcé de constater que cet éditorial est mauvais: mauvais sur le plan de la logique, mauvais pour la contextualisation, mauvais sur la présentation des faits. C'est un éditorial indigne d'une publication de qualité comme pouvait l'être le Monde Diplomatique a une certaine époque.



Cela dit, je vais quand même terminer par une critique politique. En effet, toutes les erreurs que j'ai relevées vont dans un sens: celui du narratif de Poutine. Pas une seule erreur n'est favorable à l'Ukraine, ou à l'OTAN. Au point qu'on se demande si ce sont des vraiment erreurs, ou bien des mensonges. De fait, cet éditorial reprend une petite musique bien connue: l'idée qu'on peut bien donner une partie de l'Ukraine à Poutine et faire des affaires avec lui ensuite. Bien sûr, l'autrice se contente de suggérer cette idée, mais tout le monde a bien compris là où elle voulait en venir, lorsqu'elle affirme que récupérer la Crimée serait "une surenchère" (et non une revendication légitime). Bien entendu, Hélène Richard évite soigneusement de parler du memorandum de Budapest, de la traîtrise de la Russie qui a attaqué, en 2014, un pays dont elle était garante des frontières. Frontières que la Russie avait formellement reconnu à plusieurs reprises par une série de traités internationaux. Attaque qui n'a été possible que parce que l'Ukraine a donné à la Russie toutes les armes nucléaire qu'elle possédait (plusieurs milliers en 1991) en l'échange de garantie de sécurité écrites noir sur blanc dans ces traités. En reprenant le narratif de Poutine et en prenant de facto son parti, le Monde diplomatique valide "le droit du plus fort" au détriment de la charte de l'ONU et du respect des accords diplomatiques. Une logique qui ne peut conduire qu'à plus de conflits, plus de prolifération nucléaire et à un renforcement des régimes autoritaires au détriment des pays démocratiques. Est-ce vraiment ça que voulait Hubert Beuve-Méry lorsuq'il a fondé ce journal ?


On en est à 128 commentaires, avec un nombre important de questions, de contestations, de liens vers le Diplo. La réponse d'ASI se fait attendre. Elle est pourtant nécessaire.


"L'honnêteté voudrait que vous publiiez la réponse de Benoît Breville" dit Euredice. Au moins, en effet. Quitte à la contester ensuite s'il y a lieu.

L'honnêteté voudrait que vous publiiez la réponse de Benoît Breville.

"En 2007, en pleine succession du directeur d'alors Ignacio Ramonet, le journal reste fracturé "entre les islamogauchistes et les nationaux-républicains"". Ah OK, alors maintenant le terme "islamogauchiste" est même validé par votre journal. On est tombé bien bas. Perso, je trouve l'article à charge et parsemé d'imprécisions et de points de vue personnel (la partie sur l'Ukraine ... on peut rappeler des faits sans forcément être un pro-Poutine, ca s'appelle du journalisme). 

Deux articles sur le « Diplo » ont été publiés le 13 avril dernier. Le directeur explique ici les tenants et aboutissants de cette campagne de presse : https://www.monde-diplomatique.fr/communique/2023/04/reponse-a-liberation-et-arret-sur-images


La réponse détaillée à Arrêt sur Images : 

Ah, la façon de présenter les choses ! On apprend dans cet article que la nouvelle directrice des relations sociales vient de "Là bas si j'y suis", avec un bon gros lien renvoyant sur l'article d'ASI épinglant Mermet. Les amateurs de transitivité feront le raccourci. Et si l'on écrivait que cette dame était l'épouse d'un célèbre humoriste ayant officié sur ASI, en tirerait-on d'autres conclusions ?
Libé fait encore mieux, qui stigmatise la présence dans la rédaction, "au milieu d'une bande d'altermondialistes", d'un haut fonctionnaire sorti de l'ENA. Ce haut fonctionnaire, je le connais. Il a travaillé au Conseil d'État. Le reproche implicite du plumitif de Libération est grotesque. On ne saurait être progressiste en ayant fait cette école fréquentée par "les élites". Il a fait l'ENA, la belle affaire. On n'est pas responsable du véhicule par lequel on accède à une fonction que l'on est en droit d'exercer. Si j'avais un conseil à donner à Adrien Franque : si vous voulez vraiment déconsidérer ce militant énarque, dites qu'il est membre d'Acrimed et qu'il a même coécrit un des livres publiés par cette association de critique radicale des médias.

Bonjour @lorisguemart . Peut être ai je mal lu  ou mal compris mais je m’interroge quant à l’accusation à peine voilée d’instrumentalisation de la cause féministe ( licenciement du salarié protégé) pour se débarrasser d’un soutien du salarié qui a posé  son dossier au CPH... 

j’avoue avoir eu du mal à vous suivre sur cet article , hormis le début assez clair quant aux’ oigistes et le mépris qu’on leur oppose ( mais que defendent les syndicats représentatifs de l’entreprise à cet égard ? Ça je n’ai pas compris ...) . 

Par ailleurs , j’aimerais comprendre comment s’organise la societe des journalistes et la proportion d’elus Du personnel qui en sont membres ? 

D’avancemerci pour vos éclaircissements. 

Merci beaucoup pour cet article très intéressant et assez consternant quand on voit le fonctionnement du diplo(même si bon la fin sur l'Ukraine relève pour moi de la divagation m'enfin bon)


Donc si on récapitule, à gauche et dans la gauche radicale coté action en accord avec les propos :


Coté syndicat :

 - CGT : martinez est dépeint comme un quasi dictateur et en gros fonctionnement non démocratique de la CGT depuis quasi toujours

 - Sud  : à ma connaissance c'est ok

 - FSU : quid?


Coté parti politique :

- LFI : pas de démocratie, c'est mélenchon et ses fidèles qui décident de tout

- NPA : ça scissionne de partout ou ça purge

- LO : quasiment une secte


Coté média :

- Là-bas si j'y suis : Mermet autoritaire

- Fakir : Ruffin autoritaire

- Diplo : exploitation des pigistes et fonctionnement peu démocratique

- Le canard enchainé : idem fonctionnement non démocratique

- Blast : au moins un purgé

- Le média : au moins 2 purges


Conclusion : Le matérialisme c'est quand même bien dur à dépasser on dirait...

 

Même si elles sont regrettables, les luttes de pouvoir sont monnaie courante dans les entreprises. Alors pourquoi pas au « Dpilo » ? On ne peut cependant que souhaiter entre autres,  que la situation des pigistes s’améliore.


Quant à moi, entre le quotidien Libération et la CFDT,  je choisis sans hésiter le « Monde Diplomatique » et … « Arrêt sur Images » ; pour la qualité du travail réalisé par leurs équipes.

"Etbendidon,"quelle histoire" familiale du Monde diplomatique"qui en arrive au terme HARCELER.

Les écrits restent,les paroles s'envolent.

Ils-elles devraient rechercher un organisme neutre qui existe maintenant,comme Egaé,pour calmer ses  fortes tensions.

A la lecture de cet article, plusieurs questions et réflexions.

Sur le niveau des bénéfices. Je ne crois pas qu'il soit mal de faire des bénéfices, la question est de savoir à quoi ils servent. Par exemple, il n'est pas précisé si le montant communiqué est établi avant ou après versement d'un intéressement qui semble conséquent.

Sur les conflits en cours et passés. Quel lien entre un harcèlement avéré au point que l'inspection du travail autorise le licenciement d'un salarié protégé (délégué du personnel et titulaire d'un mandat syndical), ce qui est rare ; et la saga concernant J.M. Dumay ?

Sur la bataille entre Dumay et le Monde Diplo

Concernant les syndicats. La montée au créneau de la CFDT-Journalistes, qui, si j'en crois la suite de l'article, n'est pas représentée parmi les délégués du personnel du journal, sonne comme une tentative d'utiliser un conflit aux fins de campagne électorale. Et je m'interroge sur la façon de présenter les relations entre SNJ et direction du journal : s'il y a convergence des points de vue, c'est nécessairement qu'il y a collusion ? Cela ne peut pas être parce que l'analyse des parties prenantes converge ?

Concernant J.M. Dumay. Ce qui manque, c'est la raison véritable du passage d'une promotion au poste de chef d'édition - qui témoigne au minimum d'une appréciation mutuelle entre lui et la direction, à une plainte aux prud'hommes, qui est le dernier stade d'un conflit avec une direction.

Enfin, sur le recours aux CDD dans le journalisme. Une véritable maladie dans cette profession, ce recours intensif. ASI en est-il exempt ?

Outre le caractère très orienté de cet article et le bizarre mélange des genres relevés par de nombreux autres commentateurs, il est bizarre de ne pas parler généralement du problème des employeurs de gauches (comme l’avaient d’ailleurs fait vos confrères d’hors-d’œuvre série https://www.hors-serie.net/Aux-Sources/2022-11-05/Le-patron-de-gauche-id517 ). 

Et puis au passage vous pourriez revenir sur votre propre pratique en matière de droit du travail, comme par exemple de détourner l’usage du cdd pour en faire une période d’essai d’un an. 



J'aime pas vraiment le mélange des genres entre histoires de traitement des salariés et positions internationales du Diplo dans cet article.


Surtout que la courte partie "Errances Ukrainiennes"* n'est suivie d'aucun autre sous-titre, mais qu'on revient ensuite à 

des histoires de succession et conflits internes sans que rien ne permette d'indiquer que ce soit en rapport (d'autant que les positions internationales du Diplo n'ont que le tort ou le mérite de n'avoir pas des masses changé depuis à peu près toujours, ils ont toujours été accusés d'anti-américanisme primaire et de suçage de dictatures par leurs détracteurs, et loués comme une des rares voix dissidentes à la doxa atlantiste de l'autre coté).


Enfin que la direction du Diplo souffre du syndrome patron de gauche c'est hélas fort possible, mais il me semble que parmi les nombreuses directions de médias à en avoir souffert il y en a ayant autant de positions politiques ou sur ce conflit en particulier, donc ça me semble assez douteux de les méler à la sauce d'un article portant à 90% sur un sujet purement social (ou il faudrait au minimum des citations de personnes dont le mauvais traitement découlerait de leur opposition à ces positions, mais que feraient-elles au Diplo alors qu'il y a du travail à Mediapart et dans environ 400 autres titres sachant éviter toute accusation de campisme en soutenant fermement celui du bien ?).


* sans vouloir dire qu'il ne soit pas louable qu'ASI se décide enfin à lever son propre Grand Tabou de l'Année en consacrant près de 16 lignes à quelque chose en rapport avec l'Ukraine ; bon ce serait un peu plus courageux si elles n'en contenaient pas 15 de citations, mais c'est un début :>

"Mais en interne… enquête."


Attention, ça va barder !


C'est curieux comme la jalousie peut vous donner des ailes.


Il est évident que rien n'est parfait au Monde Diplomatique. Mais tout est-il parfait dans de vert paradis d'Arrêt sur Images ?

Il est clair que le diplo n'a pas, contrairement à plein de médias supposés  indépendants, plongé dans le va-t-en-guerre

pro ukrainien pro Otan de plein de média (et vous-même, où en êtes vous ) ?


Voici l'exemple type de ce que la tentation du tapage (buzz en bon français) peut vous amener à faire. 

J'ai payé un euro le droit de vous écrier tout le mal que je pense de cet article.

Je ne regrette pas mon euro.


Merci beaucoup, Cher M. GUEMART, pour cette enquête qui fait du bien.


Après Là-bas si j'y suis, cette enquête sur Le Monde Diplomatique montre le tournant libéral de ce média.


J'ai hâte de lire votre prochaine enquête ou portrait décrivant la ligne éditoriale d'un autre média et les conditions de travail des Etres qui la composent. 


Ceux-ci ne demandent qu'à élaborer des articles avec respect et dignité, très sérieusement.

Les conflits internes de personnes, que l'on retrouve dans toutes les sociétés, ne m'intéressent pas énormément. Moi j'ai plutôt l'impression que c'est un problème de prise de position du "diplo" qui déplait ( oui, ils font partie des rares qui contextualisent la guerre en Ukraine ). Comme le disait le grand philosophe Manuel Valls : "expliquer c'est déjà vouloir un peu excuser..." Le Diplo tente d'expliquer et ça fait du bien dans l'ambiance de propagande actuelle type LCI... il ne faut donc pas les laisser faire... donc facile d'aller leur chercher des "poux"...  ce qui me déçoit c'est que ça vienne d'"arrêt sur image"...


Ah. 


Après Daniel Mermet, le monde diplo se fait donc épingler pour ses pratiques peu sociale. Quelle surprise.

Je vote pour cet article afin qu'il soit offert au public et que chacun puisse se faire son opinion.

Le Canard qui se moque du Monde diplomatique ne manque pas de sel en ce moment avec le licenciement de Christophe Nobili qui a dénoncé les salaires fictifs et la gestion exotique de l'hebdomadaire.

Invoquer Médiapart, ouvertement atlantiste, voir caricaturalement, pour critiquer les analyses sur la guerre en Ukraine du Monde diplomatique - qui est non-aligné et non pas propoutinien (il est possible défendre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes sans s'inféoder à un impérialisme) - semble hors sujet à propos d'une affaire de contrat de travail, non ?

Que Médiapart défende d'abord Julian Assange - ce que fait Le Diplo (merci à lui)- conformément au souci du journal à dénoncer les atteintes à la liberté d'expression, au droit à l'information, à liberté de faire circuler des idées, ...

Faire venir la DRH de Là-bas si j'y suis pour améliorer l'ambiance n'est peut-être pas l'idée la plus lumineuse que puisse avoir eu Halimi. A moins qu'il soit mal informé ?

Enfin, le syndicat historique du journalisme est le SNJ. Il n'est pas représenté au Monde diplomatique ? Qu'attendent les journalistes mal payés et exploités pour y monter une section ? Les autres syndicats ne vont pas se battre pour eux, puisqu'ils ont comme adhérents des permanents qui touchent plus de 5000 euros par mois sans les primes. Il ne faut pas rêver non plus. L'article d'A@I donne l'impression que le SNJ CGT et la CFDT sont des syndicats de la direction.

Merci Loris, papier très intéressant !


Et décevant aussi...mais quelle peine.

Je suis abonnée, et j'aurais vraiment aimé que ce soit différent.

Si leurs abonnés...enfin, une partie, leur écrivent pour dire ce qu'ils en pensent et passer peut-être à un désabonnement temporaire, ça ferait, si ça s'trouve, avancer les choses.

Cet article ne peut que décevoir les amis du Diplo (dont je suis) et ravir ses ennemis. Cela fait bien longtemps que j'ai renoncé à la perfection (mon père répétait souvent que "le mieux est l'ennemi du bien"!) et je sais que toutes les campagnes d'épuration déstabilisent les sociétés en montant les uns contre les autres et les fragilisent face aux vrais prédateurs, possesseurs des moyens de tous les pouvoirs, Je frissonne et mets mon casque...

Le piège du pouvoir... Curieux quand même que la gauche tombe dedans si souvent, en ce moment... 

Le canard, le monde diplo... et LFI hélas... 


Je me demande quand est ce qu'on pourra porter au pouvoir des as de l'intelligence collective plutôt que de l'éloquence et du narcissisme...


Pourtant, avant le covid, l'intelligence collective commençait à avoir le vent en poupe, avec des tas d'outils intéressants... 

Victime collatérale du virus ou du confinement ?


L'heure est vraiment aux dominants de tous poils... beurk !

Nous avons besoin de croire à la pureté de nos réferences ...  Le canard Enchainé que je lis aussi depuis des lustres

 pour cause d'entorses éthiques et une vieille direction qui s'est recroquevillée et a du mal à comprendre qu'il faut aérer ce journal. ça ne m'empêche pas de continuer à le lire pour sa singularité éditoriale et son style narquois  inimitable

Au fait Hollande et l'Ukraine , on en pense quoi ?

Lectrice du monde diplo également, j'ai trouvé cette enquête très éclairante (et aussi peinante..).

Ce que ça m'inspire, c'est qu'il faut se débarrasser des chefs (ne me taxez pas de simplisme !), comme expliqué dans ce tableau : le tableau anti-chefs (sur iaata.info).

Petite question technique : un article sur le sujet est tombé le même jour à Libération (j'suis abo, je trouve que le titre s'est bien amélioré depuis le changement de direction). Est-ce un hasard ?

Serge Halimi, qui ne parle pas aux média, faisait une exception pour "Là bas si j y suis " , la gestion de Mermet ne lui posant pas de probleme

Salut ! Le Monde Diplo reste ma bible (rarissimes sont les lectures dont chaque article rend vraiment l'impression de tout mieux comprendre), donc je suis choqué en particulier par le précariat des pigistes. J'espère que ça va bouger !!

Article un peu à charge, quand même, avec comme « témoin de moralité » le journal de Drahi, Libé, et la CFDT.

Le Diplo malgré les problèmes que vous rapportez reste une exception par rapport à la médiocrité du paysage médiatique actuel.

Sur l’Ukraine comme sur le covid, s’éloigner de la pensée dominante vaut condamnation immédiate, y compris chez ASI. Même si les articles du Diplo étaient plutôt équilibrés, comme on pourra le constater en lisant les articles ci-dessous :

https://www.monde-diplomatique.fr/2023/04/DENOYEL/65657

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/10/RIMBERT/65197

https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/HALIMI/65597

Comme disait Brassens : « Non les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux ».

8 ans d'abonnement, j'ai résilié le mois dernier. 

Je n'en pouvais plus du tropisme relativisme pro-russe à propos de la guerre en Ukraine.

Du coup tout le reste est entaché.


Quand on ne connait pas un sujet, un pseudo-expert passe pour un expert

C'est quand on commence à comprendre un sujet que l'on voit enfin la supercherie...

Certains pans de cet article me font penser à un audit qui a eu lieu dans l'association pour laquelle "un ami" travaille. C'est une grosse asso reconnue d'utilité Publique qui sous-paye ses salarié.e, en particulier celles et ceux du bas de la pyramide.


 Celà disait en substance qu'il y avait principalement 3 raisons au fait que des salarié.es restent et s'impliquent dans leur travail :


1/ La puissance symbolique de la "marque" de l'entreprise ou de l'association, donc la fierté de représenter cette marque.


2/ Le sens, vu comme utilité sociale et politique, que l'on donne à l'activité qu'on exerce .


3/ Le niveau de rémunération


... Et d'en conclure que cette association ayant déjà fortement les deux premiers points , il n'est pas indispensable de s'impliquer sur le 3eme.


 En effet, même si cela implique une frustration légitime dûe à une non reconnaissance des qualifications et donc peut générer du turn-over, cela garantit au pire un recrutement relativement facile et donc un renouvellement des forces militantes.



C'est du pain bénit, d'autant que jusqu'à présent, la vision du dialogue social dans cette association pleine de valeurs est assez peu collaborative.

être de gauche c'est décidément plus facile a dire qu'a faire. George Orwell peut dormir tranquille ca n'est pas demain qu'Animal Farm sera désavoué. On peut  se rejouir que le diplo rémunére correctement ses permanents mais c'est un peu l'arbre qui cache la foret.

Lecteur du Diplo depuis des années, je ne suis pas très étonné par ces enjeux de pouvoir qui sont les mêmes partout. Y compris par ceux qui devraient donner l'exemple. Halimi a été invité par DS sur ASI mais a toujours refusé, dixit Daniel quand les lecteurs été conviés à échanger avec la rédaction.

Sur l'invasion en Ukraine, il est vrai qu'Halimi et Robert tapent bien  plus sur les médias européens que sur Poutine. Curieux.

En 2016, l'analyse de l'élection de Trump par Halimi stigmatisait plus l'intelligentsia américaine que le populiste démagogue et démocratique a la mèche blonde.

 J'y avais consacré ce billet:


 


.

Article très intéressant, mais on peine à comprendre ce que vient faire le commentaire purement politique de la ligne de Pierre Rimbert sur l'Ukraine, puisque celle-ci ne semble pas avoir fait l'objet d'une crise interne au Diplo. On pourrait croire que le but est simplement de trouver des critiques à faire à Pierre Rimbert.

À ce propos, je relève ce qui peut apparaître comme quelque chose de malhonnête. Loris Guémart reproche à Pierre Rimbert de souligner que les grands médias occidentaux, dans leur soutien aux dirigeants ukrainiens, ont oublié de rappeler "la promotion par Kiev de politiques mémorielles révisionnistes et l'indulgence des autorités vis-à-vis des néonazis qui s'affichent dans l'espace public".
Ce qui est tendancieux de la part de M. Guémart, c'est de conclure par cette phrase : "Sauf que la Russie vient d'envahir l'Ukraine".
C'est d'autant plus malhonnête et maladroit que l'illustration qui accompagne cette réflexion fielleuse est une note sous l'article du Diplo indiquant que l'impression du journal a eu lieu avant l'invasion de l'Ukraine par les Russes.
Sachant que cette invasion a été soudaine (jusqu'au dernier moment on pouvait penser que Poutine bluffait et n'oserait pas envahir l'Ukraine), on est en droit de penser que c'était légitime de dénoncer la complaisance des autorités ukrainiennes vis-à-vis des néonazis. On peut même penser que si cette complaisance se poursuivait (ce que j'ignore), invasion ou non, on serait en droit d'en faire état.

Pour le reste, étant ami à la fois de Pierre Rimbert*, de Serge Halimi et d'Emmanuel Vire, et n'ayant pas suffisamment d'éléments pour prendre parti, s'il y a lieu de prendre parti, je ne peux qu'être consterné par ce qui se passe au sein du Diplo.
On retrouve des éléments qui rappellent de vieux conflits au sein de "Là bas si j'y suis", notamment la question de l'ambition de l'excellence qui fait peut-être oublier à ceux qui dirigent les questions matérielles qui préoccupent légitimement l'étage du dessous. 



* au sujet de Pierre Rimbert, je suis surpris que sa légitimité soit mise en cause dans cet article. Pierre est peut-être l'un des plus brillants parmi les rédacteurs du journal et il a fait ses preuves depuis longtemps.

"celle-ci ne semble pas avoir fait l'objet d'une crise interne au Diplo" : l'article dit quand même qu'un salarié a préféré quitter le journal dans les années 2010 parce qu'il n'était pas d'accord avec l'influence disproportionnée qu'avait acquise Pierre Rimbert. On comprend en lisant l'article que ce dernier a le pouvoir de peser considérablement sur la ligne éditoriale (il recrute les journalistes, arrive à les faire changer très rapidement d'avis, est le seul à écrire des éditos, etc.) ce qui pose problème si ses convictions le poussent à minimiser systématiquement les violations des droits de l'Homme commises par le régime de Poutine. On peut aussi comprendre que d'anciens journalistes du Monde diplomatique comme Dominique Vidal ne souhaitent peut-être plus écrire dans ce journal parce qu'ils sont en désaccord total avec les positions de Pierre Rimbert et le font savoir.

L'humain, qu'est-ce que c'est compliqué. Faut toujours que ça se fasse la guerre.


Nous descendons du singe. Je crains qu'on ait plus de gênes du Babouin que du Bononbo. L'un est prédateur agressif, l'autre... Tout le monde connait sa méthode de gestion des relations et des rapports de force !

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