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Todd : "Vous imaginez Reiser faire des trucs aussi nuls ?" [Avent2020]
Qui est Charlie ? Vaste question qui a soulevé un tourbillon intello-politico-médiatique ces trois dernières semaines à propos du livre ainsi titré d'Emmanuel Todd – historien, démographe et un peu prophète sur les bords. Dans cette émission, nous revenons avec lui sur son livre, mais aussi sur sa réception agitée.
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Derniers commentaires
Peu de précautions prises pour bien distinguer les corrélations des causes à effet dans les analyses statistiques multivariées, dans le discourt en tout cas... Pas très honnête comme approche. Bon il me faudrait lire le livre
Solide !
J'avais raté cette "séquence".
Pas vu à quel point il s'était fait "secouer".
Je comprend un peu mieux les séquences plus récentes.
L'attaque de le guen est un coup bas ... la "haine de soi" ... l'argument le plus pitoyable.
Il balaie un peu vite sur la méthodologie mais j'imagine que ça doit pas faire monter l'audimat.
Il se "rate" un petit peu sur la pondération d'une couv' par rapport à des images "moins accessibles" ... mais pour aller dans son sens : sur internet c'est bien les dessins les plus trash qui circulent autour du monde. Sale temps pour la diplomatie française.
J'ai "fait" la marche du dimanche, "secoué" aussi, mais sans haine aucune.
Il aurait fallu que je lise son livre le jour même pour, peut-être me sentir "vexé". (Pas lu non plus, je sais je suis une flemme:)
Son concept de "catholique zombi" ne me vexe pas non plus (je n'ai toujours pas compris si j'en été, ou pas, et si j'en suis, je suis suffisamment taquin pour en sourire:).
Juste, quand même, il y'a des "gens plus terre à terre" qui associent zombi à quelque chose qui n'est plus humain et qu'il convient d'éliminer d'un coup de tournevis dans l’œil. C'est de la culture populaire, mais si le "concept" se propage à d'autres religions ... on en a pas fini !
Le "pinaillage" sur les sujets délicats n'est pas vain ... juste lent.
Toujours plaisir de voir Todd.
J'avais raté cette "séquence".
Pas vu à quel point il s'était fait "secouer".
Je comprend un peu mieux les séquences plus récentes.
L'attaque de le guen est un coup bas ... la "haine de soi" ... l'argument le plus pitoyable.
Il balaie un peu vite sur la méthodologie mais j'imagine que ça doit pas faire monter l'audimat.
Il se "rate" un petit peu sur la pondération d'une couv' par rapport à des images "moins accessibles" ... mais pour aller dans son sens : sur internet c'est bien les dessins les plus trash qui circulent autour du monde. Sale temps pour la diplomatie française.
J'ai "fait" la marche du dimanche, "secoué" aussi, mais sans haine aucune.
Il aurait fallu que je lise son livre le jour même pour, peut-être me sentir "vexé". (Pas lu non plus, je sais je suis une flemme:)
Son concept de "catholique zombi" ne me vexe pas non plus (je n'ai toujours pas compris si j'en été, ou pas, et si j'en suis, je suis suffisamment taquin pour en sourire:).
Juste, quand même, il y'a des "gens plus terre à terre" qui associent zombi à quelque chose qui n'est plus humain et qu'il convient d'éliminer d'un coup de tournevis dans l’œil. C'est de la culture populaire, mais si le "concept" se propage à d'autres religions ... on en a pas fini !
Le "pinaillage" sur les sujets délicats n'est pas vain ... juste lent.
Toujours plaisir de voir Todd.
Pas de manifestation des dirigeants; seuls les mexicains se mobilisent:
http://fr.rsf.org/mexique-trois-journalistes-assassines-en-03-07-2015,48066.html
http://fr.rsf.org/mexique-le-journaliste-ruben-espinosa-03-08-2015,48186.html
Des morts sans importance.
Charlie-Hebdo en a-t-il parlé?
http://fr.rsf.org/mexique-trois-journalistes-assassines-en-03-07-2015,48066.html
http://fr.rsf.org/mexique-le-journaliste-ruben-espinosa-03-08-2015,48186.html
Des morts sans importance.
Charlie-Hebdo en a-t-il parlé?
à 19' 10''
Emmanuel Todd cite le nom de Gabriel Tarde (1843-1904), qu'il présente comme l'un des fondateurs de sa propre discipline.
Or, dans son ouvrage publié en 1901, "L'Opinion et la foule", ce dernier écrit ceci :
« Oublierai-je, enfin, après les foules de fête, les foules de deuil, celles qui suivent, sous l’oppression d’une commune douleur, le convoi d’un ami, d’un grand poète, d’un héros national ?
« Celles-là, pareillement, sont d’énergiques stimulants de la vie sociale ; et, par ces tristesses comme par ces joies ressenties ensemble, un peuple s’exerce à former un seul faisceau de toutes les volontés. » (p. 43)
j'ai enfin lu le bouquin quelques semaines après avoir visionné l'émission, et le mot " faisceau ", entre autres, m'a frappé...
Emmanuel Todd, qui doit connaître ce texte par coeur, ne se serait-il pas empressé de s'en souvenir - beaucoup plus que du reste de l'extrait... - à la lumière des événements récents, et de le décliner en fascisme, en " flash totalitaire " ?
Plus loin, Gabriel Tarde écrit encore :
« En somme les foules sont loin de mériter dans leur ensemble le mal qu’on en dit et que j’en ai pu dire. […]
« Si l’on met en balance l’œuvre […] des foules d’amour, surtout des foules de fêtes, avec l’œuvre […] des foules de haine, on devra reconnaître que les premières ont beaucoup plus contribué à tisser ou resserrer les liens sociaux que les secondes à déchirer par endroits ce tissu. [...]
« Mais ici, comme partout, ce qui se voit empêche de songer à ce qui ne se voit pas. De là, sans doute, la sévérité habituelle du sociologue pour les foules. » (p. 44)
Je ne commente pas, c'est juste une piste.
* * *
pour compléter, j'aimerais aussi apporter un modeste témoignage personnel, car j'étais « « présent » » sur les lieux au moment de la tuerie de Charlie.
vers 11h40, sur mon petit vélo, je reviens de m'acheter des caleçons en solde (important), quand je vois une voiture de police stationnée qui clignote sans bruit et je pense tout de suite à une prise d'otage à l'agence Pole Emploi, juste à côté (comme ce fut déjà le cas ici-même en 2011).
je m'approche un peu... et j'entends 3 ou 4 coups de feu.
« Kalachnikov ??? ... (j'ai déjà joué à des jeux vidéo "bang bang")... Nan, c'est pas possible, c'est sûrement des travaux sur un chantier », que je me dis...
J'avance encore. Sur le boulevard, même nombre de piétons que d'ordinaire, mais qui semblent figés et guère mieux renseignés que moi. Des policiers peu nombreux, cinq maximum, l'air désemparés, lorsqu'un civil surgit de l'autre côté du square central et leur annonce : « Votre collègue est touché ! ».
je me décale un peu en arc-de-cercle et vois tout de suite juste devant moi la forme d'un policier allongé, seul, immmobile.
N'y comprenant rien, estimant ne pas être d'une grande utilité, je quitte les lieux comme deux ronds de flan mais je tiens à finir ma course avant de regagner mon petit studio situé à 100 mètres de là.
je pédale encore quand ma mère m'appelle sur mon téléphone et j'apprends qu'il y a eu un attentat à Charlie... je me dis : " Putain, ça fait deux trucs graves qui se passent pile en même temps."... (j'ignorais que les nouvaux locaux de Charlie se trouvaient dans le quartier)
je rentre, j'allume Twitter, et voilà.
Les noms tombent, les uns après les autres, sur le fil de l'avocat maître Eolas.
petite parenthèse : inutile de résumer ici le cas " Charlie-Hebdo " dans son ensemble... c'est un trop gros dossier pour ma petite opinion.
je dirai simplement que pour moi, Phiilippe Val a quelque peu faussé sa ligne éditoriale historique... surtout après la mort de l'immense Gébé en 2004.
mais bref, la Grande Marche, nous y voilà... je finis juste.
je voulais pas y aller, pour différentes raisons, mais ma soeur est venue en force à Paris avec ses gosses, on a déjeuné chez ma mère et elle a réussi à nous convaincre en deux secondes que ce serait pas mal d'y aller, quand même...
Et j'ai jamais vu un truc pareil.
Déjà dans le métro, un raz-de-marée hallucinant - ça aurait été le chaos absolu dans n'importe quelle autre circonstance... mais j'ai senti une foule extraordinairement bienveillante. Et alors que j'étais archi crispé au départ, j'ai réussi à me détendre dans l'entassement - un comble !
mais surtout, ce que j'ai vu et qui n'a pas été démenti par la suite, c'est une foule très mélangée, de toutes les " couleurs ", jeunes et vieux, riches et pauvres, et en passant je peux le certifier, beaucoup, beaucoup d'hommes et de femmes que d'aucuns qualifieraient très vite de "musulmans".
Beaucoup de personnes aussi qui venaient de leur banlieue parfois lointaine, parfois de leur cité, que j'entendais causer dans la bonne humeur, aux côtés de Parisiens de tous quartiers, des plus populaires aux plus rupins.
Alors voilà, pour une immense majorité de gens, c'était pas "politique-politicien".
c'était du DEUIL. C'était faire corps ensemble dans l'épreuve, prévenir toute nouvelle division de merde.
c'était une gigantesque cellule psychologique à ciel ouvert - avec pour intervenant spécial, ce fameux pigeon qui est venu chier sur l'épaule d'un Président quasi complice pour le coup de cet improbable pied de nez en hommage aux disparus.
Voilà, ça m'amuse pas du tout de raconter ici mon petit témoignage... j'hésitais depuis tout ce temps et j'ai préféré bâcler ce récit sans aucune prétention stylistique, mais il me semblait complémentaire, dans un forum de discussion - très modestement, je le répète - à la référence à Gabriel Tarde.
et puis c'était ma contribution pour tenter de dépasser ensemble les 3000 commentaires élements de dicussion, ce qui ne serait pas pour déplaire à certain(e)s ici, d'après ce que j'ai pu comprendre ;-)
enfin, je n'oublierai pas qu'Emmanuel Todd, pour qui j'ai de l'estime, reconnait quand même dans l'émission ne pas avoir ouvert un seul exemplaire de CH depuis de très nombreuses années... un peu emmerdant pour ses accusations, je trouve.
Merci à DS de lui avoir demandé si l'islamophobie qu'il entend combattre n'était pas plutôt à chercher du côté d'autres hebdomadaires aux tirages alors bien plus conséquents et qui ne prétendent pas, eux, faire dans l'humour et la dérision - mais dont les " unes " font peut-être autrement plus de dégâts...
NK, l'invité d'Agnès
Emmanuel Todd cite le nom de Gabriel Tarde (1843-1904), qu'il présente comme l'un des fondateurs de sa propre discipline.
Or, dans son ouvrage publié en 1901, "L'Opinion et la foule", ce dernier écrit ceci :
« Oublierai-je, enfin, après les foules de fête, les foules de deuil, celles qui suivent, sous l’oppression d’une commune douleur, le convoi d’un ami, d’un grand poète, d’un héros national ?
« Celles-là, pareillement, sont d’énergiques stimulants de la vie sociale ; et, par ces tristesses comme par ces joies ressenties ensemble, un peuple s’exerce à former un seul faisceau de toutes les volontés. » (p. 43)
j'ai enfin lu le bouquin quelques semaines après avoir visionné l'émission, et le mot " faisceau ", entre autres, m'a frappé...
Emmanuel Todd, qui doit connaître ce texte par coeur, ne se serait-il pas empressé de s'en souvenir - beaucoup plus que du reste de l'extrait... - à la lumière des événements récents, et de le décliner en fascisme, en " flash totalitaire " ?
Plus loin, Gabriel Tarde écrit encore :
« En somme les foules sont loin de mériter dans leur ensemble le mal qu’on en dit et que j’en ai pu dire. […]
« Si l’on met en balance l’œuvre […] des foules d’amour, surtout des foules de fêtes, avec l’œuvre […] des foules de haine, on devra reconnaître que les premières ont beaucoup plus contribué à tisser ou resserrer les liens sociaux que les secondes à déchirer par endroits ce tissu. [...]
« Mais ici, comme partout, ce qui se voit empêche de songer à ce qui ne se voit pas. De là, sans doute, la sévérité habituelle du sociologue pour les foules. » (p. 44)
Je ne commente pas, c'est juste une piste.
* * *
pour compléter, j'aimerais aussi apporter un modeste témoignage personnel, car j'étais « « présent » » sur les lieux au moment de la tuerie de Charlie.
vers 11h40, sur mon petit vélo, je reviens de m'acheter des caleçons en solde (important), quand je vois une voiture de police stationnée qui clignote sans bruit et je pense tout de suite à une prise d'otage à l'agence Pole Emploi, juste à côté (comme ce fut déjà le cas ici-même en 2011).
je m'approche un peu... et j'entends 3 ou 4 coups de feu.
« Kalachnikov ??? ... (j'ai déjà joué à des jeux vidéo "bang bang")... Nan, c'est pas possible, c'est sûrement des travaux sur un chantier », que je me dis...
J'avance encore. Sur le boulevard, même nombre de piétons que d'ordinaire, mais qui semblent figés et guère mieux renseignés que moi. Des policiers peu nombreux, cinq maximum, l'air désemparés, lorsqu'un civil surgit de l'autre côté du square central et leur annonce : « Votre collègue est touché ! ».
je me décale un peu en arc-de-cercle et vois tout de suite juste devant moi la forme d'un policier allongé, seul, immmobile.
N'y comprenant rien, estimant ne pas être d'une grande utilité, je quitte les lieux comme deux ronds de flan mais je tiens à finir ma course avant de regagner mon petit studio situé à 100 mètres de là.
je pédale encore quand ma mère m'appelle sur mon téléphone et j'apprends qu'il y a eu un attentat à Charlie... je me dis : " Putain, ça fait deux trucs graves qui se passent pile en même temps."... (j'ignorais que les nouvaux locaux de Charlie se trouvaient dans le quartier)
je rentre, j'allume Twitter, et voilà.
Les noms tombent, les uns après les autres, sur le fil de l'avocat maître Eolas.
petite parenthèse : inutile de résumer ici le cas " Charlie-Hebdo " dans son ensemble... c'est un trop gros dossier pour ma petite opinion.
je dirai simplement que pour moi, Phiilippe Val a quelque peu faussé sa ligne éditoriale historique... surtout après la mort de l'immense Gébé en 2004.
mais bref, la Grande Marche, nous y voilà... je finis juste.
je voulais pas y aller, pour différentes raisons, mais ma soeur est venue en force à Paris avec ses gosses, on a déjeuné chez ma mère et elle a réussi à nous convaincre en deux secondes que ce serait pas mal d'y aller, quand même...
Et j'ai jamais vu un truc pareil.
Déjà dans le métro, un raz-de-marée hallucinant - ça aurait été le chaos absolu dans n'importe quelle autre circonstance... mais j'ai senti une foule extraordinairement bienveillante. Et alors que j'étais archi crispé au départ, j'ai réussi à me détendre dans l'entassement - un comble !
mais surtout, ce que j'ai vu et qui n'a pas été démenti par la suite, c'est une foule très mélangée, de toutes les " couleurs ", jeunes et vieux, riches et pauvres, et en passant je peux le certifier, beaucoup, beaucoup d'hommes et de femmes que d'aucuns qualifieraient très vite de "musulmans".
Beaucoup de personnes aussi qui venaient de leur banlieue parfois lointaine, parfois de leur cité, que j'entendais causer dans la bonne humeur, aux côtés de Parisiens de tous quartiers, des plus populaires aux plus rupins.
Alors voilà, pour une immense majorité de gens, c'était pas "politique-politicien".
c'était du DEUIL. C'était faire corps ensemble dans l'épreuve, prévenir toute nouvelle division de merde.
c'était une gigantesque cellule psychologique à ciel ouvert - avec pour intervenant spécial, ce fameux pigeon qui est venu chier sur l'épaule d'un Président quasi complice pour le coup de cet improbable pied de nez en hommage aux disparus.
Voilà, ça m'amuse pas du tout de raconter ici mon petit témoignage... j'hésitais depuis tout ce temps et j'ai préféré bâcler ce récit sans aucune prétention stylistique, mais il me semblait complémentaire, dans un forum de discussion - très modestement, je le répète - à la référence à Gabriel Tarde.
et puis c'était ma contribution pour tenter de dépasser ensemble les 3000 commentaires élements de dicussion, ce qui ne serait pas pour déplaire à certain(e)s ici, d'après ce que j'ai pu comprendre ;-)
enfin, je n'oublierai pas qu'Emmanuel Todd, pour qui j'ai de l'estime, reconnait quand même dans l'émission ne pas avoir ouvert un seul exemplaire de CH depuis de très nombreuses années... un peu emmerdant pour ses accusations, je trouve.
Merci à DS de lui avoir demandé si l'islamophobie qu'il entend combattre n'était pas plutôt à chercher du côté d'autres hebdomadaires aux tirages alors bien plus conséquents et qui ne prétendent pas, eux, faire dans l'humour et la dérision - mais dont les " unes " font peut-être autrement plus de dégâts...
NK, l'invité d'Agnès
Elle venait juste de parfaire la restauration du très discuté " les doutes de St Joseph",d' Amedeo Blasphemati, qu'elle hésite à ajouter au déjà très chargé musée de Brou.
trois heures et demie du matin ? Ça va pas, non allez, vite au dodo !
2699
Coin coin l'araignée ce long article est admirable au plus au point. Il fait l'analyse sans concession de la pensée rance du trublion néo nazi tout en pointant les responsabilités d'un certain nombre de ses adversaires les plus pitoyables.
Je recopie ici un passage qui résume cet aspect des choses.
On déplorera que ses adversaires les plus médiatiques et les plus bruyants aient tout entrepris, par leur incompétence, leur ineptie ou leur compromission avec le pouvoir (de Fourest au CRIF, de Bernard-Henri Lévy à Manuel Valls, d'Alain Finkielkraut à certains groupuscules hystériques de l'extrême gauche), pour renforcer son crédit et son aura de dissident et de proscrit. Vérité déplaisante : le triomphe de Soral, comme celui de Dieudonné (farceur de talent devenu rentier du mauvais goût, commerçant de la division et usurier du ressentiment), est, dans une certaine mesure, l'œuvre de la gauche et des « démocrates » aux commandes. Par la criminalisation constante et permanente de la parole, fût-elle infecte, qui transforme les médiocres en martyrs (remercions nombre d'associations, toujours prêtes à se muer en officines policières : « Mais oui, écrivit pourtant le communiste libertaire Alexandre Berkman. Laissons-les parler de tout leur soûl. Les en empêcher ne servirait qu'à créer une nouvelle classe de persécutés et rallier ainsi le peuple à leur cause. La suppression de la liberté de parole et de la liberté de la presse ne serait pas seulement une offense théorique à la liberté ; la supprimer serait porter un coup direct aux fondations mêmes de la révolution. ») ; par la chape de plomb qui étouffe la question palestinienne (l'appareil politique français n'ayant, semble-t-il, qu'une préoccupation à valeur de passion : applaudir à toutes les décisions israéliennes) ; par la mascarade médiatique et politique permanente qui, surtout lorsqu'elle se réclame du socialisme ou de la gauche, jette dans les bras des extrêmes les citoyens déçus, trahis et en colère ; par l'aberrante et contre-productive loi Gayssot, qui suscite des vocations négationnistes en série au nom du respect, pourtant des plus légitimes, de la mémoire (Noam Chomsky a sur le sujet une position on ne peut plus raisonnable : l'État n'a pas à dicter l'Histoire, sauf à vouloir singer Staline) ; par la manie que la gauche critique, du haut de ses chaires jargonneuses, a de se couper des gens du commun
(PS que ceux qui auraient encore la force d'aboyer contre cet extrait par réflexe pavlovien prennent la peine de lire la totalité de l'article qui ne se résume pas à cette charge bienvenue. La prose soralienne y est totalement déconstruite avec brio)
Ah si je savais dire comme je sais penser.
Je recopie ici un passage qui résume cet aspect des choses.
On déplorera que ses adversaires les plus médiatiques et les plus bruyants aient tout entrepris, par leur incompétence, leur ineptie ou leur compromission avec le pouvoir (de Fourest au CRIF, de Bernard-Henri Lévy à Manuel Valls, d'Alain Finkielkraut à certains groupuscules hystériques de l'extrême gauche), pour renforcer son crédit et son aura de dissident et de proscrit. Vérité déplaisante : le triomphe de Soral, comme celui de Dieudonné (farceur de talent devenu rentier du mauvais goût, commerçant de la division et usurier du ressentiment), est, dans une certaine mesure, l'œuvre de la gauche et des « démocrates » aux commandes. Par la criminalisation constante et permanente de la parole, fût-elle infecte, qui transforme les médiocres en martyrs (remercions nombre d'associations, toujours prêtes à se muer en officines policières : « Mais oui, écrivit pourtant le communiste libertaire Alexandre Berkman. Laissons-les parler de tout leur soûl. Les en empêcher ne servirait qu'à créer une nouvelle classe de persécutés et rallier ainsi le peuple à leur cause. La suppression de la liberté de parole et de la liberté de la presse ne serait pas seulement une offense théorique à la liberté ; la supprimer serait porter un coup direct aux fondations mêmes de la révolution. ») ; par la chape de plomb qui étouffe la question palestinienne (l'appareil politique français n'ayant, semble-t-il, qu'une préoccupation à valeur de passion : applaudir à toutes les décisions israéliennes) ; par la mascarade médiatique et politique permanente qui, surtout lorsqu'elle se réclame du socialisme ou de la gauche, jette dans les bras des extrêmes les citoyens déçus, trahis et en colère ; par l'aberrante et contre-productive loi Gayssot, qui suscite des vocations négationnistes en série au nom du respect, pourtant des plus légitimes, de la mémoire (Noam Chomsky a sur le sujet une position on ne peut plus raisonnable : l'État n'a pas à dicter l'Histoire, sauf à vouloir singer Staline) ; par la manie que la gauche critique, du haut de ses chaires jargonneuses, a de se couper des gens du commun
(PS que ceux qui auraient encore la force d'aboyer contre cet extrait par réflexe pavlovien prennent la peine de lire la totalité de l'article qui ne se résume pas à cette charge bienvenue. La prose soralienne y est totalement déconstruite avec brio)
Ah si je savais dire comme je sais penser.
Donc ce n'est pas le fait d'être touché de près ou de loin par le sujet qui change notre perception de l'humour, mais juste le fait d'être un gros con ou pas.
Venant de vous cette insulte sonne comme un compliment. Mais quel pur plaisir j'aurais à l'entendre dans la vraie vie...
Je veux dire physiquement quoi! En personne. Chiche?
"Tutsi crush le génocide rwandais enfin adapté en jeu smartphone" n'a pas fait rire les compatriotes rwandais qui ont posté ça sur leur mur. Des gros con donc selon vous.
Mais être Tutsi et avoir assisté physiquement à l'assassinat des sa famille n'immunise en rien contre le fait d'être considéré comme un gros con par Sandy.
Et heureusement.
Venant de vous cette insulte sonne comme un compliment. Mais quel pur plaisir j'aurais à l'entendre dans la vraie vie...
Je veux dire physiquement quoi! En personne. Chiche?
"Tutsi crush le génocide rwandais enfin adapté en jeu smartphone" n'a pas fait rire les compatriotes rwandais qui ont posté ça sur leur mur. Des gros con donc selon vous.
Mais être Tutsi et avoir assisté physiquement à l'assassinat des sa famille n'immunise en rien contre le fait d'être considéré comme un gros con par Sandy.
Et heureusement.
Elle m'avait échappé celle là !https://oliviarutazibwa.files.wordpress.com/2014/11/tutsicrush.jpg http://www.izuba.info/info/tutsi-crush-le-genocide-rwandais-adapte-pour,095.html
Il faut que je soit à Kigali pour découvrir une "inédite" polémique autour d'un dessin paru dans Charlie heddo.
L'expertise de Von Strumf (le savant dosage associant calambour sur la kalachnikov et exclamation Allah est un groc porc est une alchimie du rire que seul les grands maîtrisent) et des autres arbitres des élégances humoristiques universelles sont les bienvenues. (Savez ceussent qui disent tout le temps ça c'est acceptable ca c'est inacceptable)
En précisant par avance que je ne fait pas partie des personnes choquées je connais l'humour noir la plupart du temps ça marche sur moi la c'est raté mais parce que c'est une limite affective toute personnelle qui est franchie.
Ce genre de dessin fait bigrement prendre conscience qu'on peut rire de tout mais pas avec tout le monde.
L'union sacrée exigée autour de Charlie est une négation de cette évidence.
Il faut que je soit à Kigali pour découvrir une "inédite" polémique autour d'un dessin paru dans Charlie heddo.
L'expertise de Von Strumf (le savant dosage associant calambour sur la kalachnikov et exclamation Allah est un groc porc est une alchimie du rire que seul les grands maîtrisent) et des autres arbitres des élégances humoristiques universelles sont les bienvenues. (Savez ceussent qui disent tout le temps ça c'est acceptable ca c'est inacceptable)
En précisant par avance que je ne fait pas partie des personnes choquées je connais l'humour noir la plupart du temps ça marche sur moi la c'est raté mais parce que c'est une limite affective toute personnelle qui est franchie.
Ce genre de dessin fait bigrement prendre conscience qu'on peut rire de tout mais pas avec tout le monde.
L'union sacrée exigée autour de Charlie est une négation de cette évidence.
suite de la conversation située ici :
http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1445325,1455004#msg-1455168
La métaphysique, la question de la conscience et l'expérience dont je parle sont celles qui sont liées à la phénoménologie, et à sa critique de l'ontologie galiléenne, c'est à dire de la définition de ce qui existe par la mesure (Galilée : "mesurer ce qui est mesurable, rendre mesurable ce qui ne l'est pas"). C'est ce principe qui fonde la science expérimentale, parce que le science expérimentale se base sur la mesure.
La critique qu'en a fait Husserl, c'est que cette ontologie est partielle : elle examine les choses dans l'absolu (dans leur étendue dans leur rapport mathématique aux autres choses), mais elle n'évoque pas une autre façon dont les choses sont, qui sont la façon dont on fait l'expérience de ces choses.
Le problème de votre interprétation, c'est que vous considérez que l'esprit n'est pas de la matière, et que par conséquent le matérialisme exclurait d'étudier l'esprit. Vous partez d'un point de vue idéaliste, selon lequel il existe deux mondes différents, celui de la matière et celui de l'esprit, et vous considérez les matérialistes comme des gens qui ne s'intéressent qu'à l'un des deux mondes. Or Le matérialisme est justement une doctrine qui nie l'idéalisme. Pour un matérialiste, il n'EXISTE PAS deux mondes mais un seul : L'esprit n'est pas un monde inaccessible qu'il faudrait ignorer, l'esprit EST de la matière, il est donc pleinement dans le champ d'étude de la science et il n'est pas question une seconde de l'ignorer ! C'est pourquoi il existe des sciences humaines qui tentent de découvrir des lois concernant en grande partie la pensée, la conscience, l'esprit des humains, d'un point de vue parfaitement matérialiste. La théorie principale qui fonde la totalité des sciences humaines, c'est qu'on peut expliquer le fonctionnement de l'esprit par le fonctionnement du corps, et l'environnement dans lequel évolue le corps. On explique donc les règles qui régissent l'esprit par les règles qui régissent la matière, on est pleinement dans le matérialisme.
A l'époque d'Husserl, l'idéalisme est largement dominant, et les sciences humaines sont très peu développées. Beaucoup de scientifiques sont encore eux-même idéalistes et pensent donc que la science ne peut pas s'intéresser à l'esprit, puisque l'esprit est d'une autre substance que la matière et que la science ne s'applique qu'à la matière. Il est donc logique que la phénoménologie, qui s'intéresse à l'esprit, ait été perçue par beaucoup à l'époque comme une opposition à la science. Mais d'un point de vue matérialiste, on peut considérer que c'est exactement l'inverse : La phénoménologie a consisté, pour la première fois, à étudier l'esprit rationellement, donc avec les outils de la science, et donc d'arracher l'esprit à son caractère métaphysique et d'arracher son étude exclusive aux religieux. En d'autres termes, la phénoménologie est l'ancêtre des sciences humaines, la première tentative de matérialiser concrètement l'esprit. D'ailleurs beaucoup de méthodes des sciences humaines viennent directement de la phénoménologie, comme par exemple l'utilisation des probabilités, qui a été par la suite justifiée en épistémologie comme un moyen de compenser l'impossibilité technique de respecter complètement les règles de l'expérimentation scientifique lorsqu'il s'agit des humains :
1) On ne peut absolument pas isoler un humain comme on isole un atome pour une expérience, on ne peut donc pas savoir si les effets observés sont bien dus au facteur qu'on veut étudier.
2) Contrairement à deux atomes d'hydrogène qui sont toujours identiques dans leurs propriétés, deux humains ne sont jamais identiques. Il est donc impossible de dire qu'une loi s'appliquant à un humain étudié s'appliquera exactement de la même manière à tous les autres êtres humains.
3) Enfin, puisque deux humains ne sont jamais identiques, deux expériences sur un humain ne pourront jamais être considérées comme une reproduction de la même expérience, Or en science expérimentale c'est en reproduisant les expériences de nombreuses fois qu'on peut commencer à accorder de la valeur aux conclusions de l'expérience, car les chances que les résultats identiques soient dus au hasard et non à la justesse de la théorie se réduisent à mesure que les expériences aboutissant au même résultat se multiplient.
Précisons que tout ceci ne pose problème que pour l'étude de l'esprit humain, qui nécessite d'étudier des humains entiers. Le problème ne se pose pas autant quand il s'agit d'étudier le corps humain, puisque qu'on peut découper l'humain en morceaux pour étudier indépendament des cellules, des nerfs, etc... Qui sont déjà plus facilement isolables et sont déjà plus semblables entre eux.
Ces obstacles ont pu faire penser aux scientifiques que l'esprit humain ne pouvait pas être étudié par la science, jusqu'au développement des probabilités. Il s'avère qu'en multipliant massivement le nombre de cobayes, et en étudiant statistiquement les résultats, on peut réduire l'influence des facteurs aléatoires, c'est à dire les différences entres les êtres humains, et dégager des tendances à propos de la part d'eux-même qui est identique ou au moins semblable. C'est ainsi que les sciences humaines ont pu se développer. Or, Husserl, pour d'autres raisons théoriques, avait déjà du développer les probabilités lorsqu'il a cherché à comprendre l'esprit. Il avait juste un peu d'avance sur l'épistémologie, mais sa démarche peut être perçue comme une première tentative de création des sciences humaines (et c'est effectivement comme ça que je le vois). Je considère donc que loin d'être un discours s'opposant à la science ou s'intéressant à un domaine d'étude innaccessible à la science, la phénoménologie est le début de l'irruption de la science dans l'étude de l'esprit, et donc une grande avancée du matérialisme face à l'idéalisme et la métaphysique.
Aux débuts de la phénoménologie, il existait une certaine confusion des termes et certains auteurs ont pu revendiquer leur démarche phénoménologique comme procédant de la métaphysique, sans doute parce qu'encore une fois à l'époque l'idéalisme est dominant, et la science s'interdit d'étudier l'esprit. Mais les réactions hostiles des métaphysiciens à la phénoménologie ont très vite poussé la totalité des fondateurs de la phénoménologie à au contraire s'opposer à la métaphysique et présenter leur doctrine comme une arme contre la métaphysique. Et c'est malgré elle que la phénoménologie a été accusée par la suite par certains philosophes de rester encore trop métaphysique, ce qui est bien sur vrai, car on ne passe pas comme ça subitement d'une conception métaphysique à une conception matérialiste de l'esprit sans de laborieuses et difficiles évolutions intellectuelles, surtout à un moment ou les méthodes rationnelles d'étude de l'esprit sont balbutiantes et très peu théorisées. Mais en lisant Husserl ou Heidegger, on ne peut que constater la volonté constante, contre les croyances métaphysiques, de rationaliser l'étude de l'esprit.
La seule question soulevée par la phénoménologie qui est demeurée pour certains une question métaphysique, est celle-ci : Quel est le niveau d'adéquation des théories produites par notre esprit subjectif avec la réalité objective, et pourquoi semble-t-il si fort ?
Or pour moi il y a un début de réponse scientifique et matérialiste à cette question depuis Darwin : Ce niveau d'adéquation est très fort, au moins en ce qui concerne les phénomènes que l'on perçoit au quotidien, car avoir une bonne capacité de comprendre son environnement est un avantage évolutif ! Les individus qui sont nés avec un cerveau délirant incapable de produire la moindre théorie en adéquation avec la réalité n'ont eu aucune chance de survie, donc aucune chance de transmettre leurs gènes. Sauf bien sur depuis que l'homme s'oppose volontairement à la sélection naturelle en permettant aux attardés mentaux de survivre grâce à la solidarité, ce qui est une très bonne chose, qui nous permet aussi de constater que rien n'oblige un être vivant à développer cette capacité de compréhension du monde, si ce n'est la sélection naturelle.
Je précise, mais on va y revenir, que la sélection naturelle, contrairement à ce que pensent les nazis et autres ultra-libéraux, n'est pas une recommandation faite à l'être humain (par qui ? Dieu ? Pas très matérialiste ça...) mais une constatation de la façon dont fonctionne la nature en l'absence d'une culture capable de s'y opposer.
Pour ça, Husserl prend l'exemple de la terre, dans son petit essai La terre ne se meut pas. Sa thèse est qu'en fait nous connaissons deux terres : la terre scientifique, dont nous connaissons les attributs et notamment le fait qu'elle tourne autour du soleil. Mais il y a aussi la terre telle que nous en faisons l'expérience, c'est à dire le sol sur lequel nous vivons avec ses attributs que nous connaissons, mais qui peuvent contredire ses attributs scientifiques : par exemple, nous ne faisons jamais l'expérience de la rotation de la terre autour du soleil, même si nous savons intellectuellement que c'est ce qui se passe. Ce dont nous faisons l'expérience, c'est l'alternance du jour et de la nuit et les saisons.
Je ne suis pas du tout d'accord. D'abord il est faux d'affirmer que la science dit que la Terre tourne autour du soleil. Galilée a énoncé le principe de la relativité (oui, bien avant Einstein), qui dit que toute mesure d'un mouvement doit se faire par rapport à un point désigné arbitrairement comme fixe, donc lorsque deux objets se déplacent l'un par rapport à l'autre, il n'y a aucun moyen d'affirmer lequel se déplace. Dans un référentiel héliocentrique, c'est la Terre qui tourne. Dans un référentiel géocentrique, c'est le Soleil qui tourne, les deux affirmations sont vraies. La seule chose qui fait pencher Galilée pour l'adoption du modèle héliocentrique, c'est que dans ce référentiel les mouvements des autres planètes du système solaire sont beaucoup plus simples à étudier car leur trajectoire est une ellipse au lieu de l'espèce de ressort circulaire qu'elles parcourent dans un référentiel géocentrique. Ceci dit la trajectoire de la lune, elle, devient au contraire beaucoup plus compliquée.
Bref, l'impression spontanée qu'avaient nos ancêtres que le Soleil tourne autour de la Terre est en fait parfaitement valide scientifiquement, puisqu'ils prennent forcément inconsciemment leur propre personne comme référentiel, et dans un tel référentiel c'est bien le soleil qui tourne autour d'eux et non l'inverse.
J'ai un gros problème avec votre (je n'affirmerais pas que c'est réellement la thèse d'Husserl, mais en tous cas ça semble être la votre) distinction entre ce dont nous faisons l'expérience et ce que la science nous dit. Pour moi il n'y en a aucune. Toutes vos affirmations sont à la fois une observation ET une théorie sur ces observations.
L'alternance du jour et de la nuit n'est pas une observation pure. Lorsqu'on constate qu'il fait plus sombre qu'à l'instant précédent, dire : "il y a deux états successifs de niveau de luminosité ambiante qu'on appellera jour et nuit et qui alternent à un rythme régulier sur toute la surface de la Terre, et c'est pour ça que la luminosité vient de baisser", c'est déjà une interprétation, une théorie scientifique, qui d'ailleurs peut s'avérer fausse si la baisse de luminosité en question est due à une bougie qu'on éteind par exemple. Pareil pour les saisons.
Et on peut remonter plus loin : constater une baisse de la luminosité n'est pas non plus une observation pure, c'est déjà une interprétation que l'ont fait de la réception par notre cerveau d'un moindre afflux électrique venu de nos yeux. Or là encore la théorie scientifique "l'information que me donnent mes yeux vient d'une baisse de luminosité" est tout à fait réfutable : il est possible qu'on vous ai crevé les yeux ou que vous vous les soyez brûlés en regardant au contraire une trop grande source de luminosité.
A l'opposé, le mouvement réel des planètes et du soleil les uns par rapport aux autres n'est pas une pure théorie, elle se base sur des observations ni plus ni moins concrètes que celles d'une baisse de la luminosité par nos yeux. La seule différence est qu'on a amplifié les capacités de nos sens par des machines, par exemple des lunettes astronomiques, pour nous permettre de voir ce qu'on ne voyait pas avant. Mais ça reste des observations tout à fait concrètes, en tous cas pas moins que celles qu'on fait sans lunette astronomique.
La science ne peut affirmer quelque chose que sur la base d'observations, donc d'expériences concrètes vécues par nos sens, dont les capacités ont été plus ou moins amplifiées par des machines, donc il n'existe aucune théorie scientifique faisant abstraction de l'expérience concrète.
De la même manière, il n'existe aucune façon de prendre conscience d'une expérience concrète sans interpréter cette expérience, donc sans avoir de théorie (plus ou moins scientifique) à son propos. La conscience ne peut exister sans les idées qui la constituent, et les idées, ce ne sont déjà plus des faits, mais des théories à propos des faits.
Les seules expériences concrètes vécues par notre corps sans être théorisées par notre esprit, ce sont celles qui ne sont justement pas passées par notre esprit, les perceptions inconscientes... Sauf pour les psychanalystes qui pensent que même les perceptions inconscientes sont interprétées... inconsciemment. Donc pour quelqu'un qui croit à la psychanalyse, normalement l'observation pure sans interprétation est impossible, et pour moi qui ne crois pas à la psychanalyse, l'observation pure sans interprétation n'est possible qu'en dehors de la conscience. Si on reprend l'exemple de la baisse de la luminosité, l'observation pure, c'est la diminution du courant électrique envoyé de notre œil à notre cerveau.
Du coup si la phénoménologie s'intéresse à l'observation pure sans l'interprétation, elle devrait être exactement l'inverse d'une étude de l'esprit, puisque dans l'esprit, tout est interprétation.
Et c'est exactement le point de vue auquel arrive la science à propos de la pensée, la seule façon d'étudier les phénomènes de la perception en dehors de l'interprétation de celui qui perçoit, c'est l'imagerie cérébrale, qui observe concrètement les impulsions électriques dans le cerveau. Vous voyez qu'en partant du point de vue de la phénoménologie elle-même (d'après vous), à savoir la volonté d'étudier l'expérience concrète sans interprétation, on en arrive au point de vue le plus matérialiste et scientifique qui soit : étudier les courants électriques du cerveau par IRM. Et c'est justement dans ce domaine qu'on a commencé à résoudre les énigmes soulevées par la phénoménologie, à savoir comment l'information venant de nos sens est transportée, traitée, stockée, mise en relation avec d'autres informations, comment elle peut arriver à la conscience, faire l'objet d'un raisonnement et d'une interprétation, puis d'une décision d'action... On a commencé à décoder des images, des sons et des mots dans le cerveau, on a même réussi à en créer artificiellement avec des prothèses (comme par exemple les prothèses d'yeux pour les aveugles), etc...
Bien sur, Les observations en IRM sont elle-mêmes interprétées par les chercheurs, mais c'est pareil pour les philosophes de la phénoménologie, qui en étudiant la perception pure en font forcément une interprétation.
Un des points très intéressant dans la phénoménologie (dont je fais un résumé archi-succinct et pas forcément tout exact parce qu'il s'agit de restants de cours qui ont bouleversé mon esprit fragile et changé ma façon de voir mais que je n'ai pas archi potassé depuis longtemps), c'est qu'elle a eu un impact très important sur la pensée de l'art, parce que l'art se préoccupe précisément de l'expérience du monde dans ce qu'elle a et de non mesurable, et néanmoins de partageable (et donc pas d'irréductiblement subjectif). Notamment, la poésie du 20ème siècle est très teintée de la question de l'étrangeté de l'expérience (du fait que beaucoup d'expériences, y compris les plus banales comme celle de toucher une pierre, possèdent une intensité qui souvent nous échappe) et de l'importance de la prise en compte de cette façon de connaître le monde.
D'abord la science a quelque chose à dire sur l'art, en particulier en sciences humaines et en imagerie cérébrale, ou l'on comprend de mieux en mieux ce qui pousse telle ou telle personne à ressentir telle ou telle émotion face à une oeuvre. Là encore la science moderne apparaît comme une continuité de la phénoménologie, et non une opposition.
Ensuite oui, la phénoménologie a beaucoup inspiré les arts... Mais les sciences humaines aussi. Là encore ce n'est pas une différence entre les deux.
Enfin il est faux de dire que l'expérience vécue intimement n'est pas mesurable, puisqu'on la mesure tous les jours en sociologie, psychologie, anthropologie, etc... Il suffit de demander à la personne d'évaluer elle-même ce qu'elle ressent et de réduire l'effet subjectif en multipliant les cobayes et en faisant des statistiques. Et si on tient absolument à mesurer l'expérience intime de manière plus précise, il suffit de faire vivre des expériences sensorielles à son cobaye en même temps qu'il a des électrodes sur la tête.
Je ne dis pas qu'il faudrait absolument tout comprendre rationnellement sur les goûts et les couleurs de chacun en passant tout le monde au crible de l'IRM, mais je dis que la démarche de la phénoménologie consistant à étudier l'expérience vécue trouve son débouché naturel dans ces méthodes scientifiques.
Je rappelle ici que ce mode de connaissance des choses ne souhaite pas décrédibiliser ou se substituer à la méthode scientifique, mais qu'il est plutôt intervenu en réponse à un positivisme du 19ème siècle qui en arrivait à nier le monde pour les chiffres.
...pour au final donner naissance à tout un nouveau pan de la science capable, enfin, de mettre en chiffres l'esprit humain. Ironique, non ? Si son but était réellement de s'opposer à cet aspect de la science, on peut dire que c'est un bel échec.
Mais je ne crois pas que la phénoménologie ait eu pour but de s'opposer à la tendance de la science de mettre le monde en chiffres, sinon pourquoi Husserl aurait-il inauguré l'utilisation de probabilités pour étudier l'esprit, ce qui est clairement une façon de mettre en chiffres ce qui était jusque là impossible à chiffrer ?
Si on peut dire que la question de l'être est déjà une forme de métaphysique
Quelle question ? Aucun sujet n'est métaphysique ou scientifique par essence, ça dépend de la question qu'on se pose à son propos... et de la définition qu'on en fait.
, à la phénoménologie est souvent venue s'ajouter une pensée du divin qui n'est pas basée sur la transcendance (Dieu qui nous regarde du haut des nuages) mais sur l'immanence et la question de la vie, c'est à dire sur l'idée d'une présence divine résidant précisément dans la présence des choses et l'expérience intime que l'on peut en faire (cf plus haut : l'expérience de toucher un caillou lisse). C'est cette pensée qu'on retrouve chez Michel Henry, par exemple, chez les philosophes (le prof qui m'a fait les cours dont je parle ci-dessus en était fan), ou, par exemple, chez Terrence Malick ou chez Tarkovsky, chez les cinéastes.
La notion de Dieu comme autre mot pour désigner la Nature et les sensations que son observation nous procure, on la trouve chez Spinoza ou Einstein, qui ont passé leur vie à ignorer ou combattre la métaphysique. Un Dieu qui ne serait que l'intensité de nos sensations devant la Nature n'a aucune des propriétés d'un Dieu. C'est une redéfinition complète du concept qui en fait quelque chose de parfaitement concret et pas du tout métaphysique. En tant qu'athée militant je crois tout à fait au Dieu de Spinoza : moi aussi je suis émerveillé par la beauté et la perfection des lois de l'univers, et ça n'a absolument rien de métaphysique puisque je sais que ces sensations d'émerveillement sont dues à des réactions chimiques dans mon cerveau. Si on veut appeler ces réactions chimiques "Dieu", pourquoi pas, c'est juste pour éviter les confusions absurdes comme celles qui abondent dans ce forum et qui ont forcé Einstein à s'expliquer de nombreuses fois sur sa notion de "Dieu" que je trouve qu'il vaudrait mieux trouver un autre mot qui prête moins à confusion.
Le divin résidant dans l'expérience que l'on peut faire de chaque chose, on comprend bien que dans ce cas la métaphysique ne peut pas nier le monde tel qu'il est ici et maintenant.
C'est parce que dans ce cas, le "divin" a été redéfini et n'est plus du tout une notion métaphysique.
Pour le racisme scientifique : bien sur, il s'agit de théories scientifiques fausses qui ont été réfutées par la science.
Mais ce qui est intéressant, c'est qu'elles montre que la volonté de croire en la science a mené ici à un aveuglement parfois criminel. Non seulement par le racisme, mais aussi par l'abondance des théories hygiénistes, social darwinistes ou eugénistes qui ont justifié des massacres (à ce sujet, je ne saurais que trop vous conseiller Exterminez toutes ces brutes, de Sven Lindquist).
Encore une fois, la science ne fait pas de recommandation. Les théories pseudo-scientifiques de l'hygiénisme, du darwinisme social, de l'eugénisme, de la hiérarchie des races, etc... N'ont jamais "justifié" un massacre. Vous ne trouverez aucun travail scientifique, même à l'époque, même dans ces théories, disant "il faut massacrer". Tout simplement parce qu'aucune théorie scientifique ne dit "il faut".
La science dit comment le monde fonctionne. Elle ne dit pas si l'homme doit s'y fondre ou s'y opposer. La science peut donner des moyens de comprendre et de prévoir à la politique, mais elle n'en fixe jamais les objectifs.
Il est exact que des scientifiques ont, en dehors de leurs travaux, décidé de s'engager politiquement en préconisant des massacres, mais même s'ils l'ont fait en s'appuyant soi-disant sur leurs travaux, ils l'ont fait en dehors de leurs travaux de recherche.
Par ailleurs, Anténor Firmin dont j'ai cité le bouquin quelque part dans ce forum, qui a étudié au 19ème l'émergence du principe d'inégalité entre les races humaines, note quelque chose de très surprenant : c'est qu'en fait la vision chrétienne du monde était plutôt attachée, pour des raisons religieuses, à l'unité de la race humaine,
C'est pour ça que l'Eglise a affirmé pendant des siècles que la "race noire" n'avait pas d'âme et que par conséquent il était acceptable de les réduire en esclavage ?
C'est pour ça que l'Eglise a débattu pendant des décennies pour savoir si les indiens avaient une âme, donc pour savoir si on pouvait les traiter comme des noirs ?
C'est pour ça que l'Eglise a justifié les spoliations, expulsions et massacres réguliers du "peuple déicide" qu'étaient les juifs ?
Le racisme a des racines bien plus profondes et anciennes que ce que vous pensez, et une bonne partie de ces racines sont chrétiennes.
Bien sur la notion de race était encore floue, et on la mélangeait souvent avec la religion et à la culture (les juifs étaient à la fois un peuple et une religion, la distinction étant inutile à une époque ou les juifs athées étaient rares). mais pourtant on parlait bien de "RACE noire" et de "PEUPLE déicide"
Les conceptions racialistes sont en bonne partie héritières de la notion de lignage, de tribu, de pouvoir héréditaire et de culpabilité héréditaire, qui sont présentes dans presque toutes les cultures du monde depuis l'origine de l'humanité, et particulièrement dans les peuplades germaniques qui ont fondé l'Europe chrétienne après l'Empire Romain.
et que ce sont souvent des anthropologues qui souhaitaient se positionner contre la religion qui ont défendu la théorie d'une humanité composée de plusieurs races, et de races inégales entre elles, parce que ça leur paraissait plus cohérent avec les autres théories naturalistes. On a donc des gens qui sont devenus racistes par conviction scientifique et pas forcément par préjugé initial
D'abord je pense que c'est largement faux, puisque comme je viens de le montrer les racines du racismes remontent à bien avant les débuts de l'anthropologie. Mais même si c'était vrai, encore une fois même si leurs soi-disant observations scientifiques les amenaient à conclure qu'il existe des races humaines, rien ne les obligeait à en conclure qu'il fallait que leur race écrase celle des autres. Pour ça, il fallait une haine prééxistante, et des convictions profondes qui n'ont rien de scientifique.
(Bien entendu ça arrangeait fort bien les puissances qui étaient prêtes à conquérir le monde et qui voulaient bien de tous les appuis idéologiques leur permettant d'écraser leurs semblables avec bonne conscience).
Sauf que, encore une fois, la science ne justifie rien. Elle décrit.
Il n'est pas question bien sûr de faire de la science la responsable de cela, ce qui serait jeter le bébé avec l'eau du bain,
C'est pourtant ce que vous avez l'air de faire à chaque message.
mais plutôt d'être conscient qu'il existe un aveuglement qui se réclame de la science qui peut être aussi meurtrier que l'aveuglement qui se réclame de la religion.
Un aveuglement qui se réclame de la science, oui. Un aveuglement qui vient effectivement de la science, non. Si demain je massacre des noirs au hasard dans la rue en disant que c'est mon ours en peluche qui m'a dit de le faire, est-ce que vous en conclurez que les ours en peluche sont potentiellement dangereux et peuvent justifier les violences racistes ? Ou plutôt que je suis un raciste convaincu qui tente de justifier ses pulsions haineuses par n'importe quoi ?
La science, c'est l'art du doute et de la remise en cause permanente. Un aveuglement scientifique c'est comme de l'eau sèche, c'est absurde et impossible. A moins d'usurper le sens du mot "eau" pour désigner quelque chose qui n'a rien à voir avec de l'eau.
(Et être conscient également qu'il existe des façons de vivre la religion qui sont radicalement et profondément contre la négation du vivant).
Il en existe effectivement. Mais la science est la seule méthode de connaissance garantissant de ne jamais nier la réalité, tandis que la foi peut aboutir à la nier ou non, au gré du hasard, et est incapable de se remettre en cause si la réalité la contredit, puisqu'elle ne se base pas sur la réalité. Son adéquation avec la réalité ne peut être qu'un coup de chance. Et la probabilité de tomber juste par hasard est plutôt faible.
La science et la foi sont deux modes de connaissance différents, qu'on peut résumer par ce schéma :
http://issuepedia.org/mw/wikiup/thumb/2/2a/Science-vs-religion.jpg/600px-Science-vs-religion.jpg
Il n'est pas compliqué à la vue de ce schéma (drôle, bien sur, mais qui n'en est pas moins vrai) de comprendre pourquoi l'un permet plus que l'autre de respecter la réalité et l'expérience concrète.
http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1445325,1455004#msg-1455168
La métaphysique, la question de la conscience et l'expérience dont je parle sont celles qui sont liées à la phénoménologie, et à sa critique de l'ontologie galiléenne, c'est à dire de la définition de ce qui existe par la mesure (Galilée : "mesurer ce qui est mesurable, rendre mesurable ce qui ne l'est pas"). C'est ce principe qui fonde la science expérimentale, parce que le science expérimentale se base sur la mesure.
La critique qu'en a fait Husserl, c'est que cette ontologie est partielle : elle examine les choses dans l'absolu (dans leur étendue dans leur rapport mathématique aux autres choses), mais elle n'évoque pas une autre façon dont les choses sont, qui sont la façon dont on fait l'expérience de ces choses.
Le problème de votre interprétation, c'est que vous considérez que l'esprit n'est pas de la matière, et que par conséquent le matérialisme exclurait d'étudier l'esprit. Vous partez d'un point de vue idéaliste, selon lequel il existe deux mondes différents, celui de la matière et celui de l'esprit, et vous considérez les matérialistes comme des gens qui ne s'intéressent qu'à l'un des deux mondes. Or Le matérialisme est justement une doctrine qui nie l'idéalisme. Pour un matérialiste, il n'EXISTE PAS deux mondes mais un seul : L'esprit n'est pas un monde inaccessible qu'il faudrait ignorer, l'esprit EST de la matière, il est donc pleinement dans le champ d'étude de la science et il n'est pas question une seconde de l'ignorer ! C'est pourquoi il existe des sciences humaines qui tentent de découvrir des lois concernant en grande partie la pensée, la conscience, l'esprit des humains, d'un point de vue parfaitement matérialiste. La théorie principale qui fonde la totalité des sciences humaines, c'est qu'on peut expliquer le fonctionnement de l'esprit par le fonctionnement du corps, et l'environnement dans lequel évolue le corps. On explique donc les règles qui régissent l'esprit par les règles qui régissent la matière, on est pleinement dans le matérialisme.
A l'époque d'Husserl, l'idéalisme est largement dominant, et les sciences humaines sont très peu développées. Beaucoup de scientifiques sont encore eux-même idéalistes et pensent donc que la science ne peut pas s'intéresser à l'esprit, puisque l'esprit est d'une autre substance que la matière et que la science ne s'applique qu'à la matière. Il est donc logique que la phénoménologie, qui s'intéresse à l'esprit, ait été perçue par beaucoup à l'époque comme une opposition à la science. Mais d'un point de vue matérialiste, on peut considérer que c'est exactement l'inverse : La phénoménologie a consisté, pour la première fois, à étudier l'esprit rationellement, donc avec les outils de la science, et donc d'arracher l'esprit à son caractère métaphysique et d'arracher son étude exclusive aux religieux. En d'autres termes, la phénoménologie est l'ancêtre des sciences humaines, la première tentative de matérialiser concrètement l'esprit. D'ailleurs beaucoup de méthodes des sciences humaines viennent directement de la phénoménologie, comme par exemple l'utilisation des probabilités, qui a été par la suite justifiée en épistémologie comme un moyen de compenser l'impossibilité technique de respecter complètement les règles de l'expérimentation scientifique lorsqu'il s'agit des humains :
1) On ne peut absolument pas isoler un humain comme on isole un atome pour une expérience, on ne peut donc pas savoir si les effets observés sont bien dus au facteur qu'on veut étudier.
2) Contrairement à deux atomes d'hydrogène qui sont toujours identiques dans leurs propriétés, deux humains ne sont jamais identiques. Il est donc impossible de dire qu'une loi s'appliquant à un humain étudié s'appliquera exactement de la même manière à tous les autres êtres humains.
3) Enfin, puisque deux humains ne sont jamais identiques, deux expériences sur un humain ne pourront jamais être considérées comme une reproduction de la même expérience, Or en science expérimentale c'est en reproduisant les expériences de nombreuses fois qu'on peut commencer à accorder de la valeur aux conclusions de l'expérience, car les chances que les résultats identiques soient dus au hasard et non à la justesse de la théorie se réduisent à mesure que les expériences aboutissant au même résultat se multiplient.
Précisons que tout ceci ne pose problème que pour l'étude de l'esprit humain, qui nécessite d'étudier des humains entiers. Le problème ne se pose pas autant quand il s'agit d'étudier le corps humain, puisque qu'on peut découper l'humain en morceaux pour étudier indépendament des cellules, des nerfs, etc... Qui sont déjà plus facilement isolables et sont déjà plus semblables entre eux.
Ces obstacles ont pu faire penser aux scientifiques que l'esprit humain ne pouvait pas être étudié par la science, jusqu'au développement des probabilités. Il s'avère qu'en multipliant massivement le nombre de cobayes, et en étudiant statistiquement les résultats, on peut réduire l'influence des facteurs aléatoires, c'est à dire les différences entres les êtres humains, et dégager des tendances à propos de la part d'eux-même qui est identique ou au moins semblable. C'est ainsi que les sciences humaines ont pu se développer. Or, Husserl, pour d'autres raisons théoriques, avait déjà du développer les probabilités lorsqu'il a cherché à comprendre l'esprit. Il avait juste un peu d'avance sur l'épistémologie, mais sa démarche peut être perçue comme une première tentative de création des sciences humaines (et c'est effectivement comme ça que je le vois). Je considère donc que loin d'être un discours s'opposant à la science ou s'intéressant à un domaine d'étude innaccessible à la science, la phénoménologie est le début de l'irruption de la science dans l'étude de l'esprit, et donc une grande avancée du matérialisme face à l'idéalisme et la métaphysique.
Aux débuts de la phénoménologie, il existait une certaine confusion des termes et certains auteurs ont pu revendiquer leur démarche phénoménologique comme procédant de la métaphysique, sans doute parce qu'encore une fois à l'époque l'idéalisme est dominant, et la science s'interdit d'étudier l'esprit. Mais les réactions hostiles des métaphysiciens à la phénoménologie ont très vite poussé la totalité des fondateurs de la phénoménologie à au contraire s'opposer à la métaphysique et présenter leur doctrine comme une arme contre la métaphysique. Et c'est malgré elle que la phénoménologie a été accusée par la suite par certains philosophes de rester encore trop métaphysique, ce qui est bien sur vrai, car on ne passe pas comme ça subitement d'une conception métaphysique à une conception matérialiste de l'esprit sans de laborieuses et difficiles évolutions intellectuelles, surtout à un moment ou les méthodes rationnelles d'étude de l'esprit sont balbutiantes et très peu théorisées. Mais en lisant Husserl ou Heidegger, on ne peut que constater la volonté constante, contre les croyances métaphysiques, de rationaliser l'étude de l'esprit.
La seule question soulevée par la phénoménologie qui est demeurée pour certains une question métaphysique, est celle-ci : Quel est le niveau d'adéquation des théories produites par notre esprit subjectif avec la réalité objective, et pourquoi semble-t-il si fort ?
Or pour moi il y a un début de réponse scientifique et matérialiste à cette question depuis Darwin : Ce niveau d'adéquation est très fort, au moins en ce qui concerne les phénomènes que l'on perçoit au quotidien, car avoir une bonne capacité de comprendre son environnement est un avantage évolutif ! Les individus qui sont nés avec un cerveau délirant incapable de produire la moindre théorie en adéquation avec la réalité n'ont eu aucune chance de survie, donc aucune chance de transmettre leurs gènes. Sauf bien sur depuis que l'homme s'oppose volontairement à la sélection naturelle en permettant aux attardés mentaux de survivre grâce à la solidarité, ce qui est une très bonne chose, qui nous permet aussi de constater que rien n'oblige un être vivant à développer cette capacité de compréhension du monde, si ce n'est la sélection naturelle.
Je précise, mais on va y revenir, que la sélection naturelle, contrairement à ce que pensent les nazis et autres ultra-libéraux, n'est pas une recommandation faite à l'être humain (par qui ? Dieu ? Pas très matérialiste ça...) mais une constatation de la façon dont fonctionne la nature en l'absence d'une culture capable de s'y opposer.
Pour ça, Husserl prend l'exemple de la terre, dans son petit essai La terre ne se meut pas. Sa thèse est qu'en fait nous connaissons deux terres : la terre scientifique, dont nous connaissons les attributs et notamment le fait qu'elle tourne autour du soleil. Mais il y a aussi la terre telle que nous en faisons l'expérience, c'est à dire le sol sur lequel nous vivons avec ses attributs que nous connaissons, mais qui peuvent contredire ses attributs scientifiques : par exemple, nous ne faisons jamais l'expérience de la rotation de la terre autour du soleil, même si nous savons intellectuellement que c'est ce qui se passe. Ce dont nous faisons l'expérience, c'est l'alternance du jour et de la nuit et les saisons.
Je ne suis pas du tout d'accord. D'abord il est faux d'affirmer que la science dit que la Terre tourne autour du soleil. Galilée a énoncé le principe de la relativité (oui, bien avant Einstein), qui dit que toute mesure d'un mouvement doit se faire par rapport à un point désigné arbitrairement comme fixe, donc lorsque deux objets se déplacent l'un par rapport à l'autre, il n'y a aucun moyen d'affirmer lequel se déplace. Dans un référentiel héliocentrique, c'est la Terre qui tourne. Dans un référentiel géocentrique, c'est le Soleil qui tourne, les deux affirmations sont vraies. La seule chose qui fait pencher Galilée pour l'adoption du modèle héliocentrique, c'est que dans ce référentiel les mouvements des autres planètes du système solaire sont beaucoup plus simples à étudier car leur trajectoire est une ellipse au lieu de l'espèce de ressort circulaire qu'elles parcourent dans un référentiel géocentrique. Ceci dit la trajectoire de la lune, elle, devient au contraire beaucoup plus compliquée.
Bref, l'impression spontanée qu'avaient nos ancêtres que le Soleil tourne autour de la Terre est en fait parfaitement valide scientifiquement, puisqu'ils prennent forcément inconsciemment leur propre personne comme référentiel, et dans un tel référentiel c'est bien le soleil qui tourne autour d'eux et non l'inverse.
J'ai un gros problème avec votre (je n'affirmerais pas que c'est réellement la thèse d'Husserl, mais en tous cas ça semble être la votre) distinction entre ce dont nous faisons l'expérience et ce que la science nous dit. Pour moi il n'y en a aucune. Toutes vos affirmations sont à la fois une observation ET une théorie sur ces observations.
L'alternance du jour et de la nuit n'est pas une observation pure. Lorsqu'on constate qu'il fait plus sombre qu'à l'instant précédent, dire : "il y a deux états successifs de niveau de luminosité ambiante qu'on appellera jour et nuit et qui alternent à un rythme régulier sur toute la surface de la Terre, et c'est pour ça que la luminosité vient de baisser", c'est déjà une interprétation, une théorie scientifique, qui d'ailleurs peut s'avérer fausse si la baisse de luminosité en question est due à une bougie qu'on éteind par exemple. Pareil pour les saisons.
Et on peut remonter plus loin : constater une baisse de la luminosité n'est pas non plus une observation pure, c'est déjà une interprétation que l'ont fait de la réception par notre cerveau d'un moindre afflux électrique venu de nos yeux. Or là encore la théorie scientifique "l'information que me donnent mes yeux vient d'une baisse de luminosité" est tout à fait réfutable : il est possible qu'on vous ai crevé les yeux ou que vous vous les soyez brûlés en regardant au contraire une trop grande source de luminosité.
A l'opposé, le mouvement réel des planètes et du soleil les uns par rapport aux autres n'est pas une pure théorie, elle se base sur des observations ni plus ni moins concrètes que celles d'une baisse de la luminosité par nos yeux. La seule différence est qu'on a amplifié les capacités de nos sens par des machines, par exemple des lunettes astronomiques, pour nous permettre de voir ce qu'on ne voyait pas avant. Mais ça reste des observations tout à fait concrètes, en tous cas pas moins que celles qu'on fait sans lunette astronomique.
La science ne peut affirmer quelque chose que sur la base d'observations, donc d'expériences concrètes vécues par nos sens, dont les capacités ont été plus ou moins amplifiées par des machines, donc il n'existe aucune théorie scientifique faisant abstraction de l'expérience concrète.
De la même manière, il n'existe aucune façon de prendre conscience d'une expérience concrète sans interpréter cette expérience, donc sans avoir de théorie (plus ou moins scientifique) à son propos. La conscience ne peut exister sans les idées qui la constituent, et les idées, ce ne sont déjà plus des faits, mais des théories à propos des faits.
Les seules expériences concrètes vécues par notre corps sans être théorisées par notre esprit, ce sont celles qui ne sont justement pas passées par notre esprit, les perceptions inconscientes... Sauf pour les psychanalystes qui pensent que même les perceptions inconscientes sont interprétées... inconsciemment. Donc pour quelqu'un qui croit à la psychanalyse, normalement l'observation pure sans interprétation est impossible, et pour moi qui ne crois pas à la psychanalyse, l'observation pure sans interprétation n'est possible qu'en dehors de la conscience. Si on reprend l'exemple de la baisse de la luminosité, l'observation pure, c'est la diminution du courant électrique envoyé de notre œil à notre cerveau.
Du coup si la phénoménologie s'intéresse à l'observation pure sans l'interprétation, elle devrait être exactement l'inverse d'une étude de l'esprit, puisque dans l'esprit, tout est interprétation.
Et c'est exactement le point de vue auquel arrive la science à propos de la pensée, la seule façon d'étudier les phénomènes de la perception en dehors de l'interprétation de celui qui perçoit, c'est l'imagerie cérébrale, qui observe concrètement les impulsions électriques dans le cerveau. Vous voyez qu'en partant du point de vue de la phénoménologie elle-même (d'après vous), à savoir la volonté d'étudier l'expérience concrète sans interprétation, on en arrive au point de vue le plus matérialiste et scientifique qui soit : étudier les courants électriques du cerveau par IRM. Et c'est justement dans ce domaine qu'on a commencé à résoudre les énigmes soulevées par la phénoménologie, à savoir comment l'information venant de nos sens est transportée, traitée, stockée, mise en relation avec d'autres informations, comment elle peut arriver à la conscience, faire l'objet d'un raisonnement et d'une interprétation, puis d'une décision d'action... On a commencé à décoder des images, des sons et des mots dans le cerveau, on a même réussi à en créer artificiellement avec des prothèses (comme par exemple les prothèses d'yeux pour les aveugles), etc...
Bien sur, Les observations en IRM sont elle-mêmes interprétées par les chercheurs, mais c'est pareil pour les philosophes de la phénoménologie, qui en étudiant la perception pure en font forcément une interprétation.
Un des points très intéressant dans la phénoménologie (dont je fais un résumé archi-succinct et pas forcément tout exact parce qu'il s'agit de restants de cours qui ont bouleversé mon esprit fragile et changé ma façon de voir mais que je n'ai pas archi potassé depuis longtemps), c'est qu'elle a eu un impact très important sur la pensée de l'art, parce que l'art se préoccupe précisément de l'expérience du monde dans ce qu'elle a et de non mesurable, et néanmoins de partageable (et donc pas d'irréductiblement subjectif). Notamment, la poésie du 20ème siècle est très teintée de la question de l'étrangeté de l'expérience (du fait que beaucoup d'expériences, y compris les plus banales comme celle de toucher une pierre, possèdent une intensité qui souvent nous échappe) et de l'importance de la prise en compte de cette façon de connaître le monde.
D'abord la science a quelque chose à dire sur l'art, en particulier en sciences humaines et en imagerie cérébrale, ou l'on comprend de mieux en mieux ce qui pousse telle ou telle personne à ressentir telle ou telle émotion face à une oeuvre. Là encore la science moderne apparaît comme une continuité de la phénoménologie, et non une opposition.
Ensuite oui, la phénoménologie a beaucoup inspiré les arts... Mais les sciences humaines aussi. Là encore ce n'est pas une différence entre les deux.
Enfin il est faux de dire que l'expérience vécue intimement n'est pas mesurable, puisqu'on la mesure tous les jours en sociologie, psychologie, anthropologie, etc... Il suffit de demander à la personne d'évaluer elle-même ce qu'elle ressent et de réduire l'effet subjectif en multipliant les cobayes et en faisant des statistiques. Et si on tient absolument à mesurer l'expérience intime de manière plus précise, il suffit de faire vivre des expériences sensorielles à son cobaye en même temps qu'il a des électrodes sur la tête.
Je ne dis pas qu'il faudrait absolument tout comprendre rationnellement sur les goûts et les couleurs de chacun en passant tout le monde au crible de l'IRM, mais je dis que la démarche de la phénoménologie consistant à étudier l'expérience vécue trouve son débouché naturel dans ces méthodes scientifiques.
Je rappelle ici que ce mode de connaissance des choses ne souhaite pas décrédibiliser ou se substituer à la méthode scientifique, mais qu'il est plutôt intervenu en réponse à un positivisme du 19ème siècle qui en arrivait à nier le monde pour les chiffres.
...pour au final donner naissance à tout un nouveau pan de la science capable, enfin, de mettre en chiffres l'esprit humain. Ironique, non ? Si son but était réellement de s'opposer à cet aspect de la science, on peut dire que c'est un bel échec.
Mais je ne crois pas que la phénoménologie ait eu pour but de s'opposer à la tendance de la science de mettre le monde en chiffres, sinon pourquoi Husserl aurait-il inauguré l'utilisation de probabilités pour étudier l'esprit, ce qui est clairement une façon de mettre en chiffres ce qui était jusque là impossible à chiffrer ?
Si on peut dire que la question de l'être est déjà une forme de métaphysique
Quelle question ? Aucun sujet n'est métaphysique ou scientifique par essence, ça dépend de la question qu'on se pose à son propos... et de la définition qu'on en fait.
, à la phénoménologie est souvent venue s'ajouter une pensée du divin qui n'est pas basée sur la transcendance (Dieu qui nous regarde du haut des nuages) mais sur l'immanence et la question de la vie, c'est à dire sur l'idée d'une présence divine résidant précisément dans la présence des choses et l'expérience intime que l'on peut en faire (cf plus haut : l'expérience de toucher un caillou lisse). C'est cette pensée qu'on retrouve chez Michel Henry, par exemple, chez les philosophes (le prof qui m'a fait les cours dont je parle ci-dessus en était fan), ou, par exemple, chez Terrence Malick ou chez Tarkovsky, chez les cinéastes.
La notion de Dieu comme autre mot pour désigner la Nature et les sensations que son observation nous procure, on la trouve chez Spinoza ou Einstein, qui ont passé leur vie à ignorer ou combattre la métaphysique. Un Dieu qui ne serait que l'intensité de nos sensations devant la Nature n'a aucune des propriétés d'un Dieu. C'est une redéfinition complète du concept qui en fait quelque chose de parfaitement concret et pas du tout métaphysique. En tant qu'athée militant je crois tout à fait au Dieu de Spinoza : moi aussi je suis émerveillé par la beauté et la perfection des lois de l'univers, et ça n'a absolument rien de métaphysique puisque je sais que ces sensations d'émerveillement sont dues à des réactions chimiques dans mon cerveau. Si on veut appeler ces réactions chimiques "Dieu", pourquoi pas, c'est juste pour éviter les confusions absurdes comme celles qui abondent dans ce forum et qui ont forcé Einstein à s'expliquer de nombreuses fois sur sa notion de "Dieu" que je trouve qu'il vaudrait mieux trouver un autre mot qui prête moins à confusion.
Le divin résidant dans l'expérience que l'on peut faire de chaque chose, on comprend bien que dans ce cas la métaphysique ne peut pas nier le monde tel qu'il est ici et maintenant.
C'est parce que dans ce cas, le "divin" a été redéfini et n'est plus du tout une notion métaphysique.
Pour le racisme scientifique : bien sur, il s'agit de théories scientifiques fausses qui ont été réfutées par la science.
Mais ce qui est intéressant, c'est qu'elles montre que la volonté de croire en la science a mené ici à un aveuglement parfois criminel. Non seulement par le racisme, mais aussi par l'abondance des théories hygiénistes, social darwinistes ou eugénistes qui ont justifié des massacres (à ce sujet, je ne saurais que trop vous conseiller Exterminez toutes ces brutes, de Sven Lindquist).
Encore une fois, la science ne fait pas de recommandation. Les théories pseudo-scientifiques de l'hygiénisme, du darwinisme social, de l'eugénisme, de la hiérarchie des races, etc... N'ont jamais "justifié" un massacre. Vous ne trouverez aucun travail scientifique, même à l'époque, même dans ces théories, disant "il faut massacrer". Tout simplement parce qu'aucune théorie scientifique ne dit "il faut".
La science dit comment le monde fonctionne. Elle ne dit pas si l'homme doit s'y fondre ou s'y opposer. La science peut donner des moyens de comprendre et de prévoir à la politique, mais elle n'en fixe jamais les objectifs.
Il est exact que des scientifiques ont, en dehors de leurs travaux, décidé de s'engager politiquement en préconisant des massacres, mais même s'ils l'ont fait en s'appuyant soi-disant sur leurs travaux, ils l'ont fait en dehors de leurs travaux de recherche.
Par ailleurs, Anténor Firmin dont j'ai cité le bouquin quelque part dans ce forum, qui a étudié au 19ème l'émergence du principe d'inégalité entre les races humaines, note quelque chose de très surprenant : c'est qu'en fait la vision chrétienne du monde était plutôt attachée, pour des raisons religieuses, à l'unité de la race humaine,
C'est pour ça que l'Eglise a affirmé pendant des siècles que la "race noire" n'avait pas d'âme et que par conséquent il était acceptable de les réduire en esclavage ?
C'est pour ça que l'Eglise a débattu pendant des décennies pour savoir si les indiens avaient une âme, donc pour savoir si on pouvait les traiter comme des noirs ?
C'est pour ça que l'Eglise a justifié les spoliations, expulsions et massacres réguliers du "peuple déicide" qu'étaient les juifs ?
Le racisme a des racines bien plus profondes et anciennes que ce que vous pensez, et une bonne partie de ces racines sont chrétiennes.
Bien sur la notion de race était encore floue, et on la mélangeait souvent avec la religion et à la culture (les juifs étaient à la fois un peuple et une religion, la distinction étant inutile à une époque ou les juifs athées étaient rares). mais pourtant on parlait bien de "RACE noire" et de "PEUPLE déicide"
Les conceptions racialistes sont en bonne partie héritières de la notion de lignage, de tribu, de pouvoir héréditaire et de culpabilité héréditaire, qui sont présentes dans presque toutes les cultures du monde depuis l'origine de l'humanité, et particulièrement dans les peuplades germaniques qui ont fondé l'Europe chrétienne après l'Empire Romain.
et que ce sont souvent des anthropologues qui souhaitaient se positionner contre la religion qui ont défendu la théorie d'une humanité composée de plusieurs races, et de races inégales entre elles, parce que ça leur paraissait plus cohérent avec les autres théories naturalistes. On a donc des gens qui sont devenus racistes par conviction scientifique et pas forcément par préjugé initial
D'abord je pense que c'est largement faux, puisque comme je viens de le montrer les racines du racismes remontent à bien avant les débuts de l'anthropologie. Mais même si c'était vrai, encore une fois même si leurs soi-disant observations scientifiques les amenaient à conclure qu'il existe des races humaines, rien ne les obligeait à en conclure qu'il fallait que leur race écrase celle des autres. Pour ça, il fallait une haine prééxistante, et des convictions profondes qui n'ont rien de scientifique.
(Bien entendu ça arrangeait fort bien les puissances qui étaient prêtes à conquérir le monde et qui voulaient bien de tous les appuis idéologiques leur permettant d'écraser leurs semblables avec bonne conscience).
Sauf que, encore une fois, la science ne justifie rien. Elle décrit.
Il n'est pas question bien sûr de faire de la science la responsable de cela, ce qui serait jeter le bébé avec l'eau du bain,
C'est pourtant ce que vous avez l'air de faire à chaque message.
mais plutôt d'être conscient qu'il existe un aveuglement qui se réclame de la science qui peut être aussi meurtrier que l'aveuglement qui se réclame de la religion.
Un aveuglement qui se réclame de la science, oui. Un aveuglement qui vient effectivement de la science, non. Si demain je massacre des noirs au hasard dans la rue en disant que c'est mon ours en peluche qui m'a dit de le faire, est-ce que vous en conclurez que les ours en peluche sont potentiellement dangereux et peuvent justifier les violences racistes ? Ou plutôt que je suis un raciste convaincu qui tente de justifier ses pulsions haineuses par n'importe quoi ?
La science, c'est l'art du doute et de la remise en cause permanente. Un aveuglement scientifique c'est comme de l'eau sèche, c'est absurde et impossible. A moins d'usurper le sens du mot "eau" pour désigner quelque chose qui n'a rien à voir avec de l'eau.
(Et être conscient également qu'il existe des façons de vivre la religion qui sont radicalement et profondément contre la négation du vivant).
Il en existe effectivement. Mais la science est la seule méthode de connaissance garantissant de ne jamais nier la réalité, tandis que la foi peut aboutir à la nier ou non, au gré du hasard, et est incapable de se remettre en cause si la réalité la contredit, puisqu'elle ne se base pas sur la réalité. Son adéquation avec la réalité ne peut être qu'un coup de chance. Et la probabilité de tomber juste par hasard est plutôt faible.
La science et la foi sont deux modes de connaissance différents, qu'on peut résumer par ce schéma :
http://issuepedia.org/mw/wikiup/thumb/2/2a/Science-vs-religion.jpg/600px-Science-vs-religion.jpg
Il n'est pas compliqué à la vue de ce schéma (drôle, bien sur, mais qui n'en est pas moins vrai) de comprendre pourquoi l'un permet plus que l'autre de respecter la réalité et l'expérience concrète.
glups
gniârk
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"Si c'est légal de pouvoir faire des caricatures de Mahomet, offensantes pour les musulmans, alors on devrait pouvoir dire qu'il n'y a pas eu de massacre des juifs."
1) E.Todd
2) J.Bricmont
3) Dieudonné
4) Autre
1) E.Todd
2) J.Bricmont
3) Dieudonné
4) Autre
Iconoclaste.
Je n'étais pas Charlie et je sais toujours pourquoi.
http://www.iconovox.com/blog/2015/06/22/charlie-hebdo-le-tragique-et-la-tragedie/
Je n'étais pas Charlie et je sais toujours pourquoi.
http://www.iconovox.com/blog/2015/06/22/charlie-hebdo-le-tragique-et-la-tragedie/
La mort de François Delapierre recadre une fois de plus notre lutte. Elle est banale comme toutes les morts, et comme tous les mortifères.
antisémite, et gérontophobe. Tout pour plaire. Vive la guitare !
Jeanbat est antisémite. La preuve, il ne le sait pas ( nul n'est méchant volontairement). Ce qui m'échappe, c'est qu'il le prenne mal, alors qu'il prétend que l'antisémitisme n'existe pas. Mystères de la logique.
Je suis vraiment très content d'avoir suivi cette émission où Emmanuel Todd est extrèmement convaincant, très très clair quant à ce qu'il dénonce. Très fort. J'ai lu le livre et cette émission m'a vraiment permis de préciser certaines des pensées de l'auteur.
Septembre 2013, forum d'@si sur les quenelles.
Fan de canard, parlant de Dieudonné et d'une comparaison faite avec Coluche.
Comparables ? quand est-ce-que Coluche a entamé un combat sur plusieurs années, et en voulant enrôler grâce à sa notoriété, contre une partie de la population pour la simple cause de leurs origines ? Quand est-ce-qu'il a fait de son cheval de bataille l'obsession des Juifs comme principale cause de tous les maux de ce monde ? Quand est-ce-qu'il a fréquenté des partis de fachos et des ultra-racistes notoires ? Quand est-ce-qu'il a invité sur scène des révisionnistes, et profité de ses spectacles pour véhiculer ses idées de merde ?
Quand allez-vous admettre que cela fait un moment qu'il a une fissure dans le toit ?
Jeanbat lui répondant.
vous ne pourrez jamais prouver ça.
vous pourrez extraire des phrases par ci par là,bien sure;il joue justement a surfer sur la ligne jaune.
mais dire qu'il mène un combat ,en enrôlant ...contre les juifs ,c'est stupide et grotesque.
.il est a peu près sur la même ligne que Yeza ou moi,outré par plein de choses injuste.
il l'exprime a sa façon, qui peut choquer ,certes ,politiquement très incorrecte.
il n'a aucune haine du juif.
il est Judéocritique : oh peuple élue etc..
très anti sioniste (il a toujours défendu les palestiniens)
il pense que la Shoah est utilisé pour attiré la compassions et ainsi ,porté un sérieux coups a toute critique d’Israël .
antisémitisme,ça serait dire quelque chose comme /
Je hais les ..., parce qu'il sont ... et cette raison me suffit.
ou a t-il dit ça ?
Dieudonné, à la télévision iranienne, période Ahmadinejad, vidéo mise en ligne en 2011.
Partie 1.
Partie 2.
Je ne refuserai pas de discuter avec Jeanbat. Je ne le traiterai pas d'antisémite ou de nazi, même s'il est "à peu près sur la même ligne que Dieudonné", qui lui l'est assurément. En revanche je n'oublierai pas d'où il parle. Je répondrai sans doute aux quelques interpellations qui me sont faites par des gens que j'aime bien, mais plus tard, j'ai plus le temps. Pardon d'avoir remis une pièce dans la machine, mais ça me dérangeait qu'on puisse penser que je donnais quitus à Jeanbat de ses "ambiguïtés" (tout le monde s'en branle, on est d'accord, mais on est des petites choses vaniteuses...).
Fan de canard, parlant de Dieudonné et d'une comparaison faite avec Coluche.
Comparables ? quand est-ce-que Coluche a entamé un combat sur plusieurs années, et en voulant enrôler grâce à sa notoriété, contre une partie de la population pour la simple cause de leurs origines ? Quand est-ce-qu'il a fait de son cheval de bataille l'obsession des Juifs comme principale cause de tous les maux de ce monde ? Quand est-ce-qu'il a fréquenté des partis de fachos et des ultra-racistes notoires ? Quand est-ce-qu'il a invité sur scène des révisionnistes, et profité de ses spectacles pour véhiculer ses idées de merde ?
Quand allez-vous admettre que cela fait un moment qu'il a une fissure dans le toit ?
Jeanbat lui répondant.
vous ne pourrez jamais prouver ça.
vous pourrez extraire des phrases par ci par là,bien sure;il joue justement a surfer sur la ligne jaune.
mais dire qu'il mène un combat ,en enrôlant ...contre les juifs ,c'est stupide et grotesque.
.il est a peu près sur la même ligne que Yeza ou moi,outré par plein de choses injuste.
il l'exprime a sa façon, qui peut choquer ,certes ,politiquement très incorrecte.
il n'a aucune haine du juif.
il est Judéocritique : oh peuple élue etc..
très anti sioniste (il a toujours défendu les palestiniens)
il pense que la Shoah est utilisé pour attiré la compassions et ainsi ,porté un sérieux coups a toute critique d’Israël .
antisémitisme,ça serait dire quelque chose comme /
Je hais les ..., parce qu'il sont ... et cette raison me suffit.
ou a t-il dit ça ?
Dieudonné, à la télévision iranienne, période Ahmadinejad, vidéo mise en ligne en 2011.
Partie 1.
Partie 2.
Je ne refuserai pas de discuter avec Jeanbat. Je ne le traiterai pas d'antisémite ou de nazi, même s'il est "à peu près sur la même ligne que Dieudonné", qui lui l'est assurément. En revanche je n'oublierai pas d'où il parle. Je répondrai sans doute aux quelques interpellations qui me sont faites par des gens que j'aime bien, mais plus tard, j'ai plus le temps. Pardon d'avoir remis une pièce dans la machine, mais ça me dérangeait qu'on puisse penser que je donnais quitus à Jeanbat de ses "ambiguïtés" (tout le monde s'en branle, on est d'accord, mais on est des petites choses vaniteuses...).
Peace & love, sisters & brothers !
Puisse cette chanson vous faire oublier, ne serait-ce que le temps de son écoute, tous vos griefs, vos rancunes et vos rancœurs.
Savourez cette pause musicale, accordez-vous cette courte trêve... puis recommencez à vous empailler.
Puisse cette chanson vous faire oublier, ne serait-ce que le temps de son écoute, tous vos griefs, vos rancunes et vos rancœurs.
Savourez cette pause musicale, accordez-vous cette courte trêve... puis recommencez à vous empailler.
En tout cas c'est penible, que il soit incapable de definir un sujet sur ce forum, d'echanger des idee , des arguments et des sources,
au lieu de cela , on a un tas de gens qui aime faire la morale, viennent dans un sujet, ne comprennent rien au sujet discuter, commence a coller des etiquettes completmeent connes, et du coup au lieu de discuter du sujet, on se retrouve soit a couper les cheveux en 4 , soit a finir dans l'attaque personnelle, car il est normal de ne pas se laisser diffamé ou ses idee etre completement tronqué , au dela du reconnaissable .
Les Bysone, Fan de et autre pro de la petite morale a deux balle, et de l'autre coter les semir et yeza, qui ne disent jamais leur objectif ni leur argument denudé de tout masque , clair et net, meme si ca provoque debat .
C'est sterile, et ce que je vois c'est plutot des gens qui cherche a exister que a echanger ou tester leur theorie .
Bref a bon entendeur salut
au lieu de cela , on a un tas de gens qui aime faire la morale, viennent dans un sujet, ne comprennent rien au sujet discuter, commence a coller des etiquettes completmeent connes, et du coup au lieu de discuter du sujet, on se retrouve soit a couper les cheveux en 4 , soit a finir dans l'attaque personnelle, car il est normal de ne pas se laisser diffamé ou ses idee etre completement tronqué , au dela du reconnaissable .
Les Bysone, Fan de et autre pro de la petite morale a deux balle, et de l'autre coter les semir et yeza, qui ne disent jamais leur objectif ni leur argument denudé de tout masque , clair et net, meme si ca provoque debat .
C'est sterile, et ce que je vois c'est plutot des gens qui cherche a exister que a echanger ou tester leur theorie .
Bref a bon entendeur salut
Personne voudrait se dévouer pour traiter quelqu'un d'autre d'homophobe ? Ou je sais pas, de pro-esclavagiste ?
On va vers les 3000 posts, il y a un record à battre là !
On va vers les 3000 posts, il y a un record à battre là !
De même que " les Juifs sont sur-représentés dans les médias", les malades mentaux qui refusent de se soigner le sont dans les forums.
Si Pompastel et les autres se mettent à défendre aussi bruyamment Jeanbat, je vais finir par regretter d'avoir exprimé mon énervement contre Fande.
Pourquoi se focaliser encore sur Jeanbat le sujet c'est pas Jeanbat le sujet c'est ça http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1445325,1450863#msg-1450863 les propos délirant de Von Strumf.
Aloys a les mêmes doutes que vous à l'égard de cette "ambiguïté" qui pose encore problème après 5000 messages ( dont un tiers passé à se défendre ça accentue le côté obsessionnel ) mais il prétendait avoir enfin démasqué le monstre.
Sur la base de quoi? Rien. Un délire perso. Inexplicable.
Entre autre Jean Bat trouverai cela justifié qu'on empoigne des petites filles par les cheveux pour leur faire sauter la cervelle .
Les accusations délirantes d'Aloys n'ont aucun autre fondement qu'une impression (obsessionnelle) et elles se basent sur des propos qui n'ont strictement rien à voir avec cette accusation gravissime.
C'est tout.
C'est de la calomnie et c'est pas bien.
Dire cela ça n'est pas défendre bruyamment quelqu'un mais s'accorder sur ce qui est vrai et ce qui est faux.
Ce qui est énoncé et ce qui ne l'est pas.
(Pour ce qui est ambiguë, je crois que les subjectivités et les sensibilités de chacun peuvent réserver des surprises et il n'y aura jamais de consensus. )
Si Pompastel et les autres se mettent à défendre aussi bruyamment Jeanbat, je vais finir par regretter d'avoir exprimé mon énervement contre Fande. Parce que s'ils m'agacent, je ne doute pas que Strumpf ou Fan2 soient des garçons aux idées honorables. J'ai en revanche toujours eu des doutes (euphémisme) sur Jeanbat et ses 5000 messages en 2 ans ne les ont jamais dissipés, preuve soit de mon aveuglement, soit de sa constante, et très maîtrisée, ambiguïté. Mais enfin, il y a quand même des choses avérées: c'est un type obsédé par le lobby sioniste et un farouche défenseur de Dieudonné. Dans mon univers mental, sans doute très étroit, ça situe son homme.
Une heure pour lire le fil et je m'aperçois que je ne vous ai pas donné des nouvelles de mes salades.
Les vers blancs trop fort: salades englouties.
J'en ai re-semées, dans un petit maillot très seyant de marc de café, de terre de compost et de fiente de poules...
Je vous en reparlerai.
Demain, au lever du soleil, j'irai leur lire les délires de ce fil, sûr que cela va les faire se lever de terre.
C'est indécent de bêtises.
Chacun d'entre nous a des qualités...ensemble c'est un vrai bordel!!!
Repas
Les vers blancs trop fort: salades englouties.
J'en ai re-semées, dans un petit maillot très seyant de marc de café, de terre de compost et de fiente de poules...
Je vous en reparlerai.
Demain, au lever du soleil, j'irai leur lire les délires de ce fil, sûr que cela va les faire se lever de terre.
C'est indécent de bêtises.
Chacun d'entre nous a des qualités...ensemble c'est un vrai bordel!!!
Repas
A tout les forumeurs, amis ou pas, pourriez vous votez pour la video de luz, pour qu'elle soit disponible gratuitement et libre de droits
Ca serait une cool initiative de pouvoir diffusez cette interview,
Ca serait une cool initiative de pouvoir diffusez cette interview,
A verser au dossier de nos questions, de nos doutes, de nos interrogations, de nos péremptoires certitudes...une préface d'Alain Gresh d'un livre d'Ilan Halevi " Islamophobie et Judéophobie. L'effet miroir"
http://blog.mondediplo.net/2015-06-13-Les-freres-jumeaux
Journée de gris en ciel.
Qu'elle vous soit bonne, néanmoins.
http://blog.mondediplo.net/2015-06-13-Les-freres-jumeaux
Journée de gris en ciel.
Qu'elle vous soit bonne, néanmoins.
A l'instant, je viens de voir à la téloche un boule-dogue faire du roller-skate. Alors, hein...
la religion me semble trop omniprésente dans la présentation de ce livre et j'ai de + en + de mal à
comprendre pourquoi on parle et écrit de + en + sur la religion;
merci de dire encore une fois que l'on peut être antisioniste sans être antisémite, SVP;
oui, bien sûr, l'islamophobie et l'antisémitiste sont des formes de racisme et c'est pas très
serein tout ça !
en fait je ne suis pas tombée de l'armoire comme OT car je ne fais pas partie du même milieu
et que je côtoie beaucoup de gens raciste car beaucoup de français sont racistes;
en fait le fond du pb c'est ce que Joxe a dit: les français ont maintenant 1 Dieu: le fric
et ont peur du déclassement avec la crise;
la peur est mauvaise conseillère et génère un exécutoire sur une tête de turc : le racisme;
être juif ou arabe ou marginal ET pauvre: je vous dis pas, pas très facile en France !
et oui, quand on a acquis du confort ( les 30 glorieuses ) c'est difficile de voir que cela peut être remis en
cause;
ma question est la suivante: pourquoi y a-t-il si peu de combat collectif et solidaire pour se défendre ?
l'union fait la force, non ?
A part ça, dans ma commune la médiathèque a le livre, je le lirai;
mr Todd est 1 homme optimiste et large d'esprit ; il n'a pas peur de dire et d'écrire ce qu'il pense
et ça c'est très bien
comprendre pourquoi on parle et écrit de + en + sur la religion;
merci de dire encore une fois que l'on peut être antisioniste sans être antisémite, SVP;
oui, bien sûr, l'islamophobie et l'antisémitiste sont des formes de racisme et c'est pas très
serein tout ça !
en fait je ne suis pas tombée de l'armoire comme OT car je ne fais pas partie du même milieu
et que je côtoie beaucoup de gens raciste car beaucoup de français sont racistes;
en fait le fond du pb c'est ce que Joxe a dit: les français ont maintenant 1 Dieu: le fric
et ont peur du déclassement avec la crise;
la peur est mauvaise conseillère et génère un exécutoire sur une tête de turc : le racisme;
être juif ou arabe ou marginal ET pauvre: je vous dis pas, pas très facile en France !
et oui, quand on a acquis du confort ( les 30 glorieuses ) c'est difficile de voir que cela peut être remis en
cause;
ma question est la suivante: pourquoi y a-t-il si peu de combat collectif et solidaire pour se défendre ?
l'union fait la force, non ?
A part ça, dans ma commune la médiathèque a le livre, je le lirai;
mr Todd est 1 homme optimiste et large d'esprit ; il n'a pas peur de dire et d'écrire ce qu'il pense
et ça c'est très bien
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ici (en France) et maintenant (dans ces années 2010), s’il y a bien une surreprésentation des Juifs par rapport à la totalité de la population française,
c’est dans les morts par attentats. Toulouse, Paris Hyper Cacher.
Ici et aujourd’hui.
Alors, ne laissons pas s’infiltrer dans les forums, dans la vie courante, insidieusement, comme un venin, les petits discours inspirés de l’extrême-droite.
Les petits « Bernard Stirn a-t-il vraiment l’apparence de neutralité ? » et les petites listes qui ne sentent pas la rose.
c’est dans les morts par attentats. Toulouse, Paris Hyper Cacher.
Ici et aujourd’hui.
Alors, ne laissons pas s’infiltrer dans les forums, dans la vie courante, insidieusement, comme un venin, les petits discours inspirés de l’extrême-droite.
Les petits « Bernard Stirn a-t-il vraiment l’apparence de neutralité ? » et les petites listes qui ne sentent pas la rose.
Cette passion animalière qui agite sporadiquement ce forum surprend. Le sujet d'actualité n'est plus la différence entre l'humain et l'animal mais avec le zombie.
- A quoi reconnait-on un zombie ?
- Comment peut-on savoir si on est soi-même un zombie ?
- Peut-on être un zombie partiel, partiellement zombie et partiellement humain ?
- Peut-on être un polyzombie ?
etc.
- A quoi reconnait-on un zombie ?
- Comment peut-on savoir si on est soi-même un zombie ?
- Peut-on être un zombie partiel, partiellement zombie et partiellement humain ?
- Peut-on être un polyzombie ?
etc.
Y'a un clivage dans la "gauche" qui se dessine depuis au moins une dizaine d'annee, islamophobe ou pas...
Pour ma part je tombe daccord avec pas mal des analyses de E.Todd post 11 janvier, cependant je regrette qu'il se drape trop derriere une caution scientifique dont il n'a pas forcement besoin, sa tentative de legitimation me parait fragile sous bien des aspects, et le dessert, alors qu'il suffirait sur ces aspects de se contenter de la posture d'un politologue.
Je ne suis pas charlie, je ne l'etais pas avant les attentats, et je ne comprends pas pourquoi je devrais l'etre apres.
Il y'a un paradoxe chez certains charlie a vouloir "pantheoniser", "sacraliser" des gens dont la demarche est assumé comme clivante. l'exigeance d'unité, derriere ce nom, n'a peu de sens au regard de ce qu'il a ete ou pretendu etre, au contraire c'est un peu comme leur donner une derniere mitraille, ils ont morts physiquement , les charlies dans leur volonté d'unanimisme nient ce qu'etait l'esprit charlie ou ce qu'il pretendait etre.... charlie consensuel ? les sacraliser ? la bonne blague.... ou plutot la mauvaise.... un bien mauvais hommage de les instrumentaliser pour en faire la base d'un nouvel "evangile"....
Il y'a pas pire decheance pour des gens qui se pretendaient "irresponsable", "bete et mechant", contre les "curés" de tout bord de toutes religions, qui pretendaient faire voler en eclat les convenances, anarchos sur les bords.... que de se voir aduler comme des idoles, symboles ultime des republicains , de la bien-pensance du petit bourgeois pepere qui se complait a se voir "propre...."
Cela dit le charlie du 11 janvier pretendait surtout.... ca faisait longtemps qu'ils etaient tombés du coté des "curés", alors contradiction ou pas.... "chacun voit midi a sa porte", cela dit ce qui est pratique chez les morts c'est que nous arrivons a leur faire dire pas mal de chose, et ils viendront pas nous contredire.
Pour ma part je tombe daccord avec pas mal des analyses de E.Todd post 11 janvier, cependant je regrette qu'il se drape trop derriere une caution scientifique dont il n'a pas forcement besoin, sa tentative de legitimation me parait fragile sous bien des aspects, et le dessert, alors qu'il suffirait sur ces aspects de se contenter de la posture d'un politologue.
Je ne suis pas charlie, je ne l'etais pas avant les attentats, et je ne comprends pas pourquoi je devrais l'etre apres.
Il y'a un paradoxe chez certains charlie a vouloir "pantheoniser", "sacraliser" des gens dont la demarche est assumé comme clivante. l'exigeance d'unité, derriere ce nom, n'a peu de sens au regard de ce qu'il a ete ou pretendu etre, au contraire c'est un peu comme leur donner une derniere mitraille, ils ont morts physiquement , les charlies dans leur volonté d'unanimisme nient ce qu'etait l'esprit charlie ou ce qu'il pretendait etre.... charlie consensuel ? les sacraliser ? la bonne blague.... ou plutot la mauvaise.... un bien mauvais hommage de les instrumentaliser pour en faire la base d'un nouvel "evangile"....
Il y'a pas pire decheance pour des gens qui se pretendaient "irresponsable", "bete et mechant", contre les "curés" de tout bord de toutes religions, qui pretendaient faire voler en eclat les convenances, anarchos sur les bords.... que de se voir aduler comme des idoles, symboles ultime des republicains , de la bien-pensance du petit bourgeois pepere qui se complait a se voir "propre...."
Cela dit le charlie du 11 janvier pretendait surtout.... ca faisait longtemps qu'ils etaient tombés du coté des "curés", alors contradiction ou pas.... "chacun voit midi a sa porte", cela dit ce qui est pratique chez les morts c'est que nous arrivons a leur faire dire pas mal de chose, et ils viendront pas nous contredire.
"La critique est aisée et l'art est difficile" La formule, souvent faussement attribuée à Boileau sous un libellé modifié ("mais" s'y substituant à "et") ne convient qu'au type hélas le plus courant de ce que l'on appelle "critique": à savoir, le dénigrement plus ou moins grand de l'oeuvre et de l'auteur soumis au jugement public. Un type moins ordinaire, mais pas très éloigné du précédent, serait la critique "mesurée": faisant le tri entre le bon et le mauvais, mais toujours sans s'interroger sur ses critères de jugement et leur ajustement à l'oeuvre et l'auteur jugés: relèvent-t-ils, ou non, de jugement, et alors duquel et par quelle personne habilitée à le porter? Préalables questions dont ne s'embarrassent nullement tous ceux dont Joseph Prudhomme a révélé la devise: "c'est mon opinion, et je la partage".
À ces deux précédents types de critiques, de nature morale, fût-ce sous un semblant esthétique, s'opposent deux autres types: critiques d'eux-mêmes avant de pouvoir l'être - éventuellement - des actions, des oeuvres ou des personnes: les siennes propres comme celles d'autrui. Le premier type, dont Kant fut l'initiateur, assigne à la critique la tâche de découvrir les conditions de possibilité et les limites de ce sur quoi il y aurait à se prononcer. La critique n'est déjà plus ici secondaire et dépendante, mais autonome: première et aussi créatrice, et, même en certains cas davantage que l'action, l'oeuvre ou l'ouvrage soumis à son évaluation. Ce que le dernier type de critique à devoir envisager réalise pleinement, car la critique ne contient alors plus rien de négatif mais est ordonnée à dégager ce qui donne à l'action, l'oeuvre ou la personne examinée, non sa valeur, mais qui plus est: sa dignité. Ce devant quoi s'incliner.
Emmanuel Todd, l'homme et l'oeuvre, relèvent de ces deux derniers types de critiques: pour son intelligence, son courage et sa générosité. Tout ce que l'on a pu jusqu'ici lui reprocher n'est au mieux que subalterne. S'agissant de son Qui est Charlie? en particulier, le temps démontrera que cela aura été dans la plupart des cas précipité: inintégré dans l'ensemble d'une oeuvre dont quarante années d'études déjà attestent du sérieux, oui du sérieux le plus sérieux qu'il a l'élégance de présenter sous quelques dehors facétieux.
À ces deux précédents types de critiques, de nature morale, fût-ce sous un semblant esthétique, s'opposent deux autres types: critiques d'eux-mêmes avant de pouvoir l'être - éventuellement - des actions, des oeuvres ou des personnes: les siennes propres comme celles d'autrui. Le premier type, dont Kant fut l'initiateur, assigne à la critique la tâche de découvrir les conditions de possibilité et les limites de ce sur quoi il y aurait à se prononcer. La critique n'est déjà plus ici secondaire et dépendante, mais autonome: première et aussi créatrice, et, même en certains cas davantage que l'action, l'oeuvre ou l'ouvrage soumis à son évaluation. Ce que le dernier type de critique à devoir envisager réalise pleinement, car la critique ne contient alors plus rien de négatif mais est ordonnée à dégager ce qui donne à l'action, l'oeuvre ou la personne examinée, non sa valeur, mais qui plus est: sa dignité. Ce devant quoi s'incliner.
Emmanuel Todd, l'homme et l'oeuvre, relèvent de ces deux derniers types de critiques: pour son intelligence, son courage et sa générosité. Tout ce que l'on a pu jusqu'ici lui reprocher n'est au mieux que subalterne. S'agissant de son Qui est Charlie? en particulier, le temps démontrera que cela aura été dans la plupart des cas précipité: inintégré dans l'ensemble d'une oeuvre dont quarante années d'études déjà attestent du sérieux, oui du sérieux le plus sérieux qu'il a l'élégance de présenter sous quelques dehors facétieux.
990: Vous avez vu Todd prend 2D.
Je viens soudain de comprendre. C'est le Toddathlon.
Peu importe ce qui s'écrit, l'important c'est d'atteindre les mille contributions.
c'était ma contribution
Peu importe ce qui s'écrit, l'important c'est d'atteindre les mille contributions.
c'était ma contribution
Daniel cité page 180 du livre de Todd, la classe, non ?
Émission passionnante. Todd ne m'a pas vraiment convaincu pour autant, ce qui en soi n'est pas pas bien grave... Mais tout de même... Je trouve qu'il fait preuve d'une suffisance et d'une condescendance inouïes. Se prévaloir d'une rigueur sociologique à toute épreuve pour ensuite avouer qu'il demande à son "copain Berruyer" (ça c'est pas un bon point) de faire des recherches pour étayer son propos c'est un peu limite. Assener que l'antisémitisme fréquent dans "les cités" est en grande partie du à l'islamophobie des classes moyennes bon ben ma foi... Comme le dit si bien Todd la messe est dite, mais n'étant pas baptisé je ne vais pas à la messe.
(j'ai trouvé les 2 dessins de Luz sur Todd plutôt drôle, surtout celui qui aurait pu être fait par Reiser n'en déplaise à Todd)
(j'ai trouvé les 2 dessins de Luz sur Todd plutôt drôle, surtout celui qui aurait pu être fait par Reiser n'en déplaise à Todd)
Bonjour à tous.
J'arrive après la bataille...
Sur l'idée d'inconscient : des Leibniz et encore plus Spinoza, on a chez ces deux philosophes une pensée d'un inconscient (certes loin de Freud) qui s'oppose à l'idée de subjectivité transparente à elle même selon la thése centrale de Descartes.
Dès Marx et Kant et Hegel et Smith, la sociologie et la réflexion philosophique prennent en compte le fait que les sujets individuels agissent delon des déterminations inconscientes (Nature, providence divine ou rationnelle) qui les font agir sans savoir réellement ce qu'ils font. La ruse de la raison et la ruse de la nature chez Kant et Hegel expriment cette idée.
Marx approfondit ça avec sa notion d'idéologie : "ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais c'est la vie qui détermine la conscience"
Tout ça pour dire que Freud à la suite de Schopenhauer et de Nietzsche va thématiser le mécanisme à partir de la racine pulsionnelle mais il n'invente pas la réflexion la dessus...
Cordialement.
J'arrive après la bataille...
Sur l'idée d'inconscient : des Leibniz et encore plus Spinoza, on a chez ces deux philosophes une pensée d'un inconscient (certes loin de Freud) qui s'oppose à l'idée de subjectivité transparente à elle même selon la thése centrale de Descartes.
Dès Marx et Kant et Hegel et Smith, la sociologie et la réflexion philosophique prennent en compte le fait que les sujets individuels agissent delon des déterminations inconscientes (Nature, providence divine ou rationnelle) qui les font agir sans savoir réellement ce qu'ils font. La ruse de la raison et la ruse de la nature chez Kant et Hegel expriment cette idée.
Marx approfondit ça avec sa notion d'idéologie : "ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais c'est la vie qui détermine la conscience"
Tout ça pour dire que Freud à la suite de Schopenhauer et de Nietzsche va thématiser le mécanisme à partir de la racine pulsionnelle mais il n'invente pas la réflexion la dessus...
Cordialement.
Que le monument le plus nul de Paris abrite les déchets les plus puants de la culture françoise, quoi de moins étonnant .
— Est-ce que Alain Finkielkraut a sa place à l'Académie française ?
— Bah dans la mesure où c'est une bande de vieux gâteux tout à fait oui. C'est le mécanisme d'autorecrutement. L'Académie française a toujours été vraiment extrêmement à droite. Ils ont soixante-dix-huit ans de moyenne d'âge, j'ai calculé. Donc ils ont élu quelqu'un qui est très à droite et je dirais prématurément vieilli sur le plan intellectuel. Donc oui, il a tout à fait sa place à l'Académie française. Par contre, la suppression de l'Académie serait peut-être une bonne idée. Surtout que c'est le plus beau bâtiment de Paris. Moi, ce qui me fait mal au cœur, c'est pas d'avoir une bande de vieux gâteux légiférant sans que les gens sachent qu'en fait, pour la plupart c'est des gros nuls. C'est pas des gens très important intellectuellement l'Académie française. Moi vraiment ce qui me fait mal au cœur c'est que mon bâtiment préféré dans Paris, y a pas plus beau avec ce dôme, face à la Seine, là ça me fait mal au cœur. Ou qu'on les garde et qu'on les foute dans un HLM de banlieue pour qu'ils aillent éructer. Ouais c'est ça.
[Clique TV, le 28 mai 2015]
— Bah dans la mesure où c'est une bande de vieux gâteux tout à fait oui. C'est le mécanisme d'autorecrutement. L'Académie française a toujours été vraiment extrêmement à droite. Ils ont soixante-dix-huit ans de moyenne d'âge, j'ai calculé. Donc ils ont élu quelqu'un qui est très à droite et je dirais prématurément vieilli sur le plan intellectuel. Donc oui, il a tout à fait sa place à l'Académie française. Par contre, la suppression de l'Académie serait peut-être une bonne idée. Surtout que c'est le plus beau bâtiment de Paris. Moi, ce qui me fait mal au cœur, c'est pas d'avoir une bande de vieux gâteux légiférant sans que les gens sachent qu'en fait, pour la plupart c'est des gros nuls. C'est pas des gens très important intellectuellement l'Académie française. Moi vraiment ce qui me fait mal au cœur c'est que mon bâtiment préféré dans Paris, y a pas plus beau avec ce dôme, face à la Seine, là ça me fait mal au cœur. Ou qu'on les garde et qu'on les foute dans un HLM de banlieue pour qu'ils aillent éructer. Ouais c'est ça.
[Clique TV, le 28 mai 2015]
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Je crois que Todd a reçu une réponse détaillée et motivée à sa thèse très épidermique quoiqu'il en dise: http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/05/19/le-simplisme-d-emmanuel-todd-demonte-par-la-sociologie-des-je-suis-charlie_4635826_3232.html?xtmc=emmanuel_todd&xtcr=1
Troisième extrait de l'entretien complaisant avec Todd mis en exergue ce matin sur le site et le plus écoeurant qui soit, celui où Todd part dans ses délires et ses sentences douteuses - "la planète rit de nous".
On a compris ASI, "Charlie" c'est pas bien, c'est un journal "islamophobe"... D'ailleurs la caricature présentée le "prouve"... enfin, non, pas quand on la voit dans son contexte mais bon... C'est vrai que les otages de BH ne sont que des lycéennes chrétiennes enlevées et converties de force à l'Islam par des fanatiques donc le dessin est un message anti-musulman... ben voyons.
A quand une émission ou une véritable chronique sérieuse - pas celle scandaleuse, pour rester nuancé, de M. Korkos, qui nous avait habitué à mieux, sur la couv' du "Point"= celle de "Je suis Partout" - qui reprendrait vraiment le contenu éditorial de "Charlie" d'avant le 7 janvier ? Sans oublier les unes et dessins sur la guerre de Gaza de l'été 2014...
On a compris ASI, "Charlie" c'est pas bien, c'est un journal "islamophobe"... D'ailleurs la caricature présentée le "prouve"... enfin, non, pas quand on la voit dans son contexte mais bon... C'est vrai que les otages de BH ne sont que des lycéennes chrétiennes enlevées et converties de force à l'Islam par des fanatiques donc le dessin est un message anti-musulman... ben voyons.
A quand une émission ou une véritable chronique sérieuse - pas celle scandaleuse, pour rester nuancé, de M. Korkos, qui nous avait habitué à mieux, sur la couv' du "Point"= celle de "Je suis Partout" - qui reprendrait vraiment le contenu éditorial de "Charlie" d'avant le 7 janvier ? Sans oublier les unes et dessins sur la guerre de Gaza de l'été 2014...
J'aime faire de la pub, Fakir est une nouvelle fois tellement puissant dans ses analyses Charlie
Probablement des gens zombies qui manifestent:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/05/28/des-centaines-de-manifestants-soutiennent-un-lyceen-menace-de-mort-pour-un-hommage-a-charlie-hebdo_4642804_3224.html#xtor=RSS-3208
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/05/28/des-centaines-de-manifestants-soutiennent-un-lyceen-menace-de-mort-pour-un-hommage-a-charlie-hebdo_4642804_3224.html#xtor=RSS-3208
Je ne sais pas si mon message sera très visible dans la masse mais on peut toujours essayer.
La sociologie a toujours autant de mal à être entendue. On trouve pourtant tout le matériau intellectuel nécessaire pour le comprendre dans les archives d'@si (Cyril Lemieux à 1h01) : la subjectivité (ie le sentiment d'être un individu autodéterminé) est une notion que la sociologie ne prend pas au sérieux, la sociologie essaie plutôt de mettre à jour la part collective de nos comportements.
Autrement dit, il n'y a aucun contradiction à ce que, d'une part, un sociologue fasse le lien entre telles forces sociales et tels comportements, et le fait que la grande majorité des concernés n'aient aucune conscience de ce lien voire rejettent l'existence de ce lien. La sociologie ne s'intéresse pas au sujet, ne s'intéresse pas à vos pensées profondes comme le ferait un psychiatre, un psychologue...
Il ne s'agit pas de découvrir vos pensées secrètes, il s'agit de voir quels sont les causes sociales qui vous déterminent.
La sociologie cherche à établir des faits, la question de la conscience de ceux-ci est accessoire : imaginez que lors d'un voyage, des trafiquants de drogue cachent de la marchandise dans vos bagages après votre départ et récupèrent cette marchandise avant votre arrivée, on pourra alors dire que, très objectivement, vous avez transporté de la drogue. Certes, vous n'en avez eu aucune conscience et votre morale est sauve mais un scientifique n'étant pas un moralisateur, le fait que votre morale soit sauve ne retire rien à la réalité factuelle : vous avez transporté de la drogue, et celui qui cherche à cartographier les circuits du traffic vous incluera à son analyse. Il serait saugrenu de dissimuler des faits pour menager votre susceptibilité morale.
Une autre comparaison serait la comparaison au darwinisme : l'évolution du vivant répond aux lois de Darwin de la survie du plus adapté et du plus aptes à se reproduite, cela ne signifie nullement que les animaux (dont l'Homme) agissent par volonté explicite de maximiser sa descendance (Si l'on voit des stratégies de perpétuation de dynasties, mais une dynastie est une entité sociale, pas biologique (les bâtards sont exclus, notamment), on n'a jamais vu des gens réfléchir activement à comment maximiser la perpétuation de leur matériel génétique comme étant le but ultime de leur existence). Les mécanismes du darwinisme ne sont pas dans les têtes des animaux mais dans des phénomènes tels que la survie ou la mort : même les créationistes sont soumis aux lois de Darwin.
La référence à l'inconscient n'a pas été comprise : Todd essaie de dire qu'à l'époque où la sociologie s'est formalisée en science est l'époque où les scientifiques ont commencé à accepter l'idée que les hommes soient déterminés par autre chose que leur libre-arbitre. Freud a inventé ce qui est aujourd'hui connu sous le nom d' inconscient , les sociologues ont inventé d'autres concepts qui, s'ils sont évidemment distincts des mécanismes freudiens, partagent la propriété d'exister en deça de la conscience.
Autrement dit, répondre "Mais à la manif, les gens étaient gentils et ouverts" est complètement hors-sujet : il est parfaitement possible que ce que Todd dise soit vrai sans que les concernés n'en aient vraiment conscience. On pourrait aussi faire l'hypothèse, assez plausible, d'une forme d'hypocrisie mais l'analyse tient parfaitement avec des personnes sincères (une personne "sincère" n'est jamais qu'une personne qui croit à ses propres histoires, cela ne signifie pas que la personne est lucide quant à elle-même).
Ce n'est pas pour autant une psychanalyse : une psychanalyse prétendrait attribuer vos actes à un inconscient qui est propre à chaque individu, bref, les attribuerait à des phénomènes qui vous sont intérieurs et qui vous suivent où que vous alliez ; une analyse sociologique attribue vos actes aux forces sociales qui vous travaillent, aux idées en vogue parmi vos homologues, à comment ces homologues expriment leurs idées, comment ils réagissent aux idées contraires (en l'occurence par des accusations d'apologie du terrorisme, ie des menaces pénales)...
Si votre subjectivité vous amène à rejeter toutes les religions et que le contexte médiatique met bien plus régulièrement l'Islam que les autres religions sur le grill alors il est plus que probable que vos paroles et actes pèsent bien plus lourd sur les musulmans que sur les cathos. D'un point de vue objectif qui est celui que veut adopter le scientifique, ce sera un fait que vos actes pèsent sur les musulmans, même si, dans votre psychée, il n'y a rien de raciste ou islamophobe. Sauf à ce que, partant du constat que les medias défoncent régulièrement l'Islam, vous décidiez d'inclure, dans votre anti-religiosité, une parcimonie envers l'Islam conçue pour compenser l'injustice médiatique : autrement, sauf à ce que, dans le but d'être juste, vous vous détachiez d'une illusoire neutralité (vous connaissez probablement les citations classiques concernant la neutralité).
De même qu'il n'est pas nécessaire d'être méchant pour faire le mal, il n'est pas plus nécessaire d'être consciemment islamophobe pour objectivement causer du tort aux musulmans.
Demander "Est-ce que moi personnellement je dois me sentir visé par cette analyse ?" est tout aussi hors-sujet : c'est une analyse de mouvements collectifs de grande échelle. Il y a eu 5 millions de manifestants d'après les autorités, donc une personne représente 0.00002% du phénomène étudié : pourquoi diable s'amuserait-on à mégoter pour savoir si le 0.00002% que vous représentez est conforme à l'analyse ? Quand bien même la réponse serait non, en quoi cela contredit-il le scientifique ? Et quand bien même vous connaîtriez 50 personnes qui ne cadrent pas à cette analyse, votre échantillon représente 0.001% du phénomène.
A vrai dire, poser la question "Est-ce que je dois me sentir visé ?" est une question assez nombriliste : que vous vous la posiez est tout à fait normal mais c'est une question qui ne concerne que vous et votre conscience, ce n'est certainement pas un sujet qui mérite un débat scientifique.
Après, le constat scientifique a des conséquences morales, qui sont, j'imagine, parfaitement assumées de la part du scientifique : en révélant ce qui était caché, les gens qui, jusqu'à présent, avaient l'excuse de ne pas savoir, désormais savent. Et il semble bien que les plus excités soient ceux qui préfèrent rester dans l'ignorance parce que ça fait moins de contraintes morales.
Et zut, je m'étais encore promis d'être court...
La sociologie a toujours autant de mal à être entendue. On trouve pourtant tout le matériau intellectuel nécessaire pour le comprendre dans les archives d'@si (Cyril Lemieux à 1h01) : la subjectivité (ie le sentiment d'être un individu autodéterminé) est une notion que la sociologie ne prend pas au sérieux, la sociologie essaie plutôt de mettre à jour la part collective de nos comportements.
Autrement dit, il n'y a aucun contradiction à ce que, d'une part, un sociologue fasse le lien entre telles forces sociales et tels comportements, et le fait que la grande majorité des concernés n'aient aucune conscience de ce lien voire rejettent l'existence de ce lien. La sociologie ne s'intéresse pas au sujet, ne s'intéresse pas à vos pensées profondes comme le ferait un psychiatre, un psychologue...
Il ne s'agit pas de découvrir vos pensées secrètes, il s'agit de voir quels sont les causes sociales qui vous déterminent.
La sociologie cherche à établir des faits, la question de la conscience de ceux-ci est accessoire : imaginez que lors d'un voyage, des trafiquants de drogue cachent de la marchandise dans vos bagages après votre départ et récupèrent cette marchandise avant votre arrivée, on pourra alors dire que, très objectivement, vous avez transporté de la drogue. Certes, vous n'en avez eu aucune conscience et votre morale est sauve mais un scientifique n'étant pas un moralisateur, le fait que votre morale soit sauve ne retire rien à la réalité factuelle : vous avez transporté de la drogue, et celui qui cherche à cartographier les circuits du traffic vous incluera à son analyse. Il serait saugrenu de dissimuler des faits pour menager votre susceptibilité morale.
Une autre comparaison serait la comparaison au darwinisme : l'évolution du vivant répond aux lois de Darwin de la survie du plus adapté et du plus aptes à se reproduite, cela ne signifie nullement que les animaux (dont l'Homme) agissent par volonté explicite de maximiser sa descendance (Si l'on voit des stratégies de perpétuation de dynasties, mais une dynastie est une entité sociale, pas biologique (les bâtards sont exclus, notamment), on n'a jamais vu des gens réfléchir activement à comment maximiser la perpétuation de leur matériel génétique comme étant le but ultime de leur existence). Les mécanismes du darwinisme ne sont pas dans les têtes des animaux mais dans des phénomènes tels que la survie ou la mort : même les créationistes sont soumis aux lois de Darwin.
La référence à l'inconscient n'a pas été comprise : Todd essaie de dire qu'à l'époque où la sociologie s'est formalisée en science est l'époque où les scientifiques ont commencé à accepter l'idée que les hommes soient déterminés par autre chose que leur libre-arbitre. Freud a inventé ce qui est aujourd'hui connu sous le nom d' inconscient , les sociologues ont inventé d'autres concepts qui, s'ils sont évidemment distincts des mécanismes freudiens, partagent la propriété d'exister en deça de la conscience.
Autrement dit, répondre "Mais à la manif, les gens étaient gentils et ouverts" est complètement hors-sujet : il est parfaitement possible que ce que Todd dise soit vrai sans que les concernés n'en aient vraiment conscience. On pourrait aussi faire l'hypothèse, assez plausible, d'une forme d'hypocrisie mais l'analyse tient parfaitement avec des personnes sincères (une personne "sincère" n'est jamais qu'une personne qui croit à ses propres histoires, cela ne signifie pas que la personne est lucide quant à elle-même).
Ce n'est pas pour autant une psychanalyse : une psychanalyse prétendrait attribuer vos actes à un inconscient qui est propre à chaque individu, bref, les attribuerait à des phénomènes qui vous sont intérieurs et qui vous suivent où que vous alliez ; une analyse sociologique attribue vos actes aux forces sociales qui vous travaillent, aux idées en vogue parmi vos homologues, à comment ces homologues expriment leurs idées, comment ils réagissent aux idées contraires (en l'occurence par des accusations d'apologie du terrorisme, ie des menaces pénales)...
Si votre subjectivité vous amène à rejeter toutes les religions et que le contexte médiatique met bien plus régulièrement l'Islam que les autres religions sur le grill alors il est plus que probable que vos paroles et actes pèsent bien plus lourd sur les musulmans que sur les cathos. D'un point de vue objectif qui est celui que veut adopter le scientifique, ce sera un fait que vos actes pèsent sur les musulmans, même si, dans votre psychée, il n'y a rien de raciste ou islamophobe. Sauf à ce que, partant du constat que les medias défoncent régulièrement l'Islam, vous décidiez d'inclure, dans votre anti-religiosité, une parcimonie envers l'Islam conçue pour compenser l'injustice médiatique : autrement, sauf à ce que, dans le but d'être juste, vous vous détachiez d'une illusoire neutralité (vous connaissez probablement les citations classiques concernant la neutralité).
De même qu'il n'est pas nécessaire d'être méchant pour faire le mal, il n'est pas plus nécessaire d'être consciemment islamophobe pour objectivement causer du tort aux musulmans.
Demander "Est-ce que moi personnellement je dois me sentir visé par cette analyse ?" est tout aussi hors-sujet : c'est une analyse de mouvements collectifs de grande échelle. Il y a eu 5 millions de manifestants d'après les autorités, donc une personne représente 0.00002% du phénomène étudié : pourquoi diable s'amuserait-on à mégoter pour savoir si le 0.00002% que vous représentez est conforme à l'analyse ? Quand bien même la réponse serait non, en quoi cela contredit-il le scientifique ? Et quand bien même vous connaîtriez 50 personnes qui ne cadrent pas à cette analyse, votre échantillon représente 0.001% du phénomène.
A vrai dire, poser la question "Est-ce que je dois me sentir visé ?" est une question assez nombriliste : que vous vous la posiez est tout à fait normal mais c'est une question qui ne concerne que vous et votre conscience, ce n'est certainement pas un sujet qui mérite un débat scientifique.
Après, le constat scientifique a des conséquences morales, qui sont, j'imagine, parfaitement assumées de la part du scientifique : en révélant ce qui était caché, les gens qui, jusqu'à présent, avaient l'excuse de ne pas savoir, désormais savent. Et il semble bien que les plus excités soient ceux qui préfèrent rester dans l'ignorance parce que ça fait moins de contraintes morales.
Et zut, je m'étais encore promis d'être court...
A mon sens, très bonne émission, Todd un homme remarquable, on peut ne pas être toujours en accord avec son approche, elle présente l'intérêt de la réflexion, quand le juste après Charlie n'était qu'émotion. Je partage son inquiétude (émotionnelle) sur l'antisémitisme régnant.
Je suis Charlie Todd!
Je suis Charlie Todd!
Ces attaques haineuses contre la Science n'élèvent pas le niveau d' ASI.
Pour moi, TODD s'est totalement décridiblisé, sa façon d'essayer de se justifier est digne d'un zeymour, autre fana de la statistique, et avec tant de mauvaise foi et tant de digressions, eludant les points gênants, habillages de grands mots, retrait derrière son statut de scientifique . Franchement... Faut assumer quand on chie sur la moquette.
Todd devenu un héros international mal aimé dans son pays, par ses frères des classes moyennes, pov petit lapin va... La victime médiatique... hum, ça me rappelle quelques uns..
Comptabiliser les dessins racistes à l'intérieur de Charlie (20 000 exemplaires) au même niveau que les couvertures, c'est pas trés rigoureux... Affirmer que les gens sont descendus dans la rue pour soutenir le contenu de Charlie, c'est scientifique ça ? L'a pas compris que beaucoup d'entre eux seraient descendus pour le figaro, minute ou valeurs actuelles, qu'on était tous en état de choc de voir dans notre pays, car ailleurs on sait pas ce que c'est, des mecs abattus comme des chiens pour des dessins. Juste et rien que ça.
De même qu'on a pu lire plein d'articles des différentes raisons des gens qui n'ont pas manifesté, y en avait surement autant différentes d'y aller. Moi, je sais perso pourquoi.
Aprés je ne suis pas le dieu Todd, qui dans les chiffres a pu lire les désirs refoulés de la masse compacte...
Sans cracher sur son boulot, je pense qu'il n'a pas eu toute la rigueur nécessaire et indispensable pour ce genre d'études, qu'il voulait avant tout à vendre son livre et là dessus il a parfaitement réussi. Il fait partie des happy few qu'on invite pour faire le buzz; qu'il ne vienne pas maintenant minauder, revendiquer son nez propre... Le marketing est le seul roi, même du prohète...
Todd devenu un héros international mal aimé dans son pays, par ses frères des classes moyennes, pov petit lapin va... La victime médiatique... hum, ça me rappelle quelques uns..
Comptabiliser les dessins racistes à l'intérieur de Charlie (20 000 exemplaires) au même niveau que les couvertures, c'est pas trés rigoureux... Affirmer que les gens sont descendus dans la rue pour soutenir le contenu de Charlie, c'est scientifique ça ? L'a pas compris que beaucoup d'entre eux seraient descendus pour le figaro, minute ou valeurs actuelles, qu'on était tous en état de choc de voir dans notre pays, car ailleurs on sait pas ce que c'est, des mecs abattus comme des chiens pour des dessins. Juste et rien que ça.
De même qu'on a pu lire plein d'articles des différentes raisons des gens qui n'ont pas manifesté, y en avait surement autant différentes d'y aller. Moi, je sais perso pourquoi.
Aprés je ne suis pas le dieu Todd, qui dans les chiffres a pu lire les désirs refoulés de la masse compacte...
Sans cracher sur son boulot, je pense qu'il n'a pas eu toute la rigueur nécessaire et indispensable pour ce genre d'études, qu'il voulait avant tout à vendre son livre et là dessus il a parfaitement réussi. Il fait partie des happy few qu'on invite pour faire le buzz; qu'il ne vienne pas maintenant minauder, revendiquer son nez propre... Le marketing est le seul roi, même du prohète...
A un moment Todd affirme que Hitler a fait "toutes ses voix en Allemagne protestante", c'est plus qu'inexact. Hitler a trouvé ses meilleurs appuis au départ en Bavière, la région la plus catholique d'Allemagne et a reçu un accueil triomphal dans l'Autriche catholique. Le problème de Todd est souvent d'affirmer ainsi des choses fausses ou inexactes, sans que ses interlocuteurs ne réagissent. Et le rôle de la "crise "religieuse en Allemagne Edna la montée du nazisme est très faible par rapport à la crise économique te politique, mais pour ET cela conforte ses analyses actuelles dépassées sur la France religieuse qui remontent à André Siegfried et pratiquement au XIXe siècle.
Merci, cela fait du bien de voir un tel niveau d'intelligence et d'analyse !
Cela change des merdias populistes et pousse-haines de l'oligarchie financière !
Cela change des merdias populistes et pousse-haines de l'oligarchie financière !
Le catholicisme zombie existe. Todd a raison. La preuve.
Super et merci a Todd . J'en pouvais plus de l'esprit Charlie alors (j'ai manifesté a Paris) que dans la manif, personne de banlieu et ça ça m'a touché .
Mr Todd pourquoi avoir planté Melanchon , alors que lui parlait de fraternité , bcp d'entre nous sont solidaire participe a des assos , et les plus égoïste se sont le patronnat , votre classe d'intello qui doivent subirent un crime pour ouvrir les yeux , et le politique , vous avez soutenus Hollande ce bourgeois , dure pour nous tous , mais merci pour ce livre et vos interview .
Mr Todd pourquoi avoir planté Melanchon , alors que lui parlait de fraternité , bcp d'entre nous sont solidaire participe a des assos , et les plus égoïste se sont le patronnat , votre classe d'intello qui doivent subirent un crime pour ouvrir les yeux , et le politique , vous avez soutenus Hollande ce bourgeois , dure pour nous tous , mais merci pour ce livre et vos interview .
Je fais le pari que d'ici 50 ans quand on tombera sur cette émission on fera des yeux ronds sur l'incongruité du raisonnement qui consiste à se défendre de ne pas être islamophobe en expliquant que c'est pour lutter contre l'antisémitisme. D'autant plus curieux qu'on sait bien que Todd est dégoutté par l'islamophobie comme l'honnête homme qu'il est sans avoir besoin de convoquer Godwin pour le reconnaitre comme la saloperie dangereuse qu'il est ; simplement apparemment il doit s'en justifier devant toutes les Machines Fourest de France et de Navarre de ne pas être un lâche, un islamolatre, pour tout dire un pacifiste.
A part ça s'il fait de la science, il ne publie pas au seuil mais dans un journal scientifique à revue de pair. C'est vraiment agaçant d'avoir des réponses à son travail soit complètement incompétentes, soit du Cherry Picking d'experts. Je suppose que Todd veut lui envoyer un message à la France mais ce serait vraiment bien que même dans ce genre de cas ça doive passer par une publication scientifique. Ca suppose que la presse non scientifique s'éduque (les gars, vous n'êtes pas aptes à ce niveau, admettez le et concentrez vous pour savoir évaluer si le processus d'évaluations par les pairs est conduit proprement) et applique dans la foulée la même vigilance aux réponses relayées qu'aux résultats repris (par exemple éviter de publier comme des réponses d'un quelconque intérêt à Séralini des gens qui sont en évident conflit d'intérêts sur le sujet, ou qui n'ont qu'une compétence discutable sur celui ci). Une fois ceci fait, le débat scientifique à ceci de beau que passé la réponse et la "closure" il s'arrête jusqu'à la prochaine experience ce qui laissera tout le champ libre au débat public, mais au moins celui ci sera-t-il substantiellement mieux informé que ce énième gloubi boulga pour café du commerce.
A part ça s'il fait de la science, il ne publie pas au seuil mais dans un journal scientifique à revue de pair. C'est vraiment agaçant d'avoir des réponses à son travail soit complètement incompétentes, soit du Cherry Picking d'experts. Je suppose que Todd veut lui envoyer un message à la France mais ce serait vraiment bien que même dans ce genre de cas ça doive passer par une publication scientifique. Ca suppose que la presse non scientifique s'éduque (les gars, vous n'êtes pas aptes à ce niveau, admettez le et concentrez vous pour savoir évaluer si le processus d'évaluations par les pairs est conduit proprement) et applique dans la foulée la même vigilance aux réponses relayées qu'aux résultats repris (par exemple éviter de publier comme des réponses d'un quelconque intérêt à Séralini des gens qui sont en évident conflit d'intérêts sur le sujet, ou qui n'ont qu'une compétence discutable sur celui ci). Une fois ceci fait, le débat scientifique à ceci de beau que passé la réponse et la "closure" il s'arrête jusqu'à la prochaine experience ce qui laissera tout le champ libre au débat public, mais au moins celui ci sera-t-il substantiellement mieux informé que ce énième gloubi boulga pour café du commerce.
Il n'y a pas à dire Picrate vous êtes la plus subtile des @sinautes.
Et ce PG je ne le connais toujhours pas.
Je ne cite même pas la personne à qui j'ai emprunté.
Mais le plagiat est une forme de reconnaissance car on n'emprunte qu'à ceux qui disent quelquefois (aie, pas sur la tête!!) des choses intéressantes.
Et ce PG je ne le connais toujhours pas.
Je ne cite même pas la personne à qui j'ai emprunté.
Mais le plagiat est une forme de reconnaissance car on n'emprunte qu'à ceux qui disent quelquefois (aie, pas sur la tête!!) des choses intéressantes.
A lire certains (es) dont la science éclabousse le moindre recoin de propos, cachée derrière une virgule, tapie dans l'ombre de points de suspension...arguant haut et fort que ce Todd c'est plus ce que cétait, ça n'a jamais été ce qu'il croyait être ou ce que ses affidés croyaient qu'il était. Bref, que ce n'était qu'un fumiste, un tordeur de cou aux statistiques, un géographe de province (!!), un créateur de boïtes dans lesquelles, à force de manipulations fraudueuses il faisait rentrer des idées préétablies.
Je n'avais jamais visité sa bio.J'y suis allé.
J'ai enfin trouvé. C'est un usurpateur. Il n'a même pas son certificat d'études. C'est dire.
Et ça se dit: chercheur. Chercheur de champignons, oui!
Honte à lui!
Choisissez, vous même, le degré d'humour ou pas.
Je n'avais jamais visité sa bio.J'y suis allé.
J'ai enfin trouvé. C'est un usurpateur. Il n'a même pas son certificat d'études. C'est dire.
Et ça se dit: chercheur. Chercheur de champignons, oui!
Honte à lui!
Choisissez, vous même, le degré d'humour ou pas.
Il faudra que je me force à regarder la suite de l'émission, mais j'ai craqué au moment de sa phrase sur le fond de : "des millions de personnes défilent pour des dessins de ce genre" (celui de épouses de Mahomet).
Comment un gars qui se prétend scientifique peut-il faire des raccourcis pareils ? Qui a dit que les millions de personnes ont défilé pour ces dessins ? N'est-il pas capable de voir le symbole de dessinateurs et de journalistes, aussi talentueux ou inspirés soient-ils, massacrés par des extrémistes religieux ? Ou ne veut-il pas le voir parce que ça dessert sa thèse et ses idées ?
Parce que clairement, on sent dans ses propos une haine féroce pour Charlie Hebdo, qu'il justifie par ce dessin et d'autres du même genre. Du coup comment croire qu'il est impartial dans son analyse ? Il assène une succession d'opinions d'autorité (journal islamophobe, etc), présente des justifications qu'on pourrait qualifier de bancales (une suite de dessins dont on n'a aucune idée de la proportion par rapport à l'ensemble de la production du journal), et évacue les questions gênantes de DS.
A voir l'émission, je ne vois pas en Todd un simple chercheur qui analyse des données et livre une conclusion : il a un propos, il pirouette pour éviter de répondre aux questions qui le dérangent, il prête en bon politique des pensées et des propos à des gens qui ne sont pas sur le plateau pour le corriger. Tout l'inverse de la recherche, qui s'intéresse aux faits, et seulement aux faits.
Je suis tout à fait disposé à entendre des thèses sociologiques sur l'influence du catholicisme zombie ou pas, sur la laïcité et comment cela modèle la France, mais à l'écouter ce n'est pas ça qu'il fait ici.
Comment un gars qui se prétend scientifique peut-il faire des raccourcis pareils ? Qui a dit que les millions de personnes ont défilé pour ces dessins ? N'est-il pas capable de voir le symbole de dessinateurs et de journalistes, aussi talentueux ou inspirés soient-ils, massacrés par des extrémistes religieux ? Ou ne veut-il pas le voir parce que ça dessert sa thèse et ses idées ?
Parce que clairement, on sent dans ses propos une haine féroce pour Charlie Hebdo, qu'il justifie par ce dessin et d'autres du même genre. Du coup comment croire qu'il est impartial dans son analyse ? Il assène une succession d'opinions d'autorité (journal islamophobe, etc), présente des justifications qu'on pourrait qualifier de bancales (une suite de dessins dont on n'a aucune idée de la proportion par rapport à l'ensemble de la production du journal), et évacue les questions gênantes de DS.
A voir l'émission, je ne vois pas en Todd un simple chercheur qui analyse des données et livre une conclusion : il a un propos, il pirouette pour éviter de répondre aux questions qui le dérangent, il prête en bon politique des pensées et des propos à des gens qui ne sont pas sur le plateau pour le corriger. Tout l'inverse de la recherche, qui s'intéresse aux faits, et seulement aux faits.
Je suis tout à fait disposé à entendre des thèses sociologiques sur l'influence du catholicisme zombie ou pas, sur la laïcité et comment cela modèle la France, mais à l'écouter ce n'est pas ça qu'il fait ici.
Une bonne émission, surtout la dernière partie quoique un peu paniquante quand même.
Heureusement (malheureusement pour certaines autres plus anciennes) que les prophéties de Todd ne se réalisent jamais comme il les imagine. Ce "touche à tout" de la sociologie est assez amusant dans le sens où des éclairs de fulgurance peuvent s'aligner avec des raisonnements assez anciens (genre "le granit vote à droite et le calcaire est de gauche...") ou assez confus. Ce qu'il nous dit, soyons sérieux, dans ces manifestations on y a tous pensé.
A nous de faire le tri, en suite dans toutes ces réflexions qu'il a tort de toujours vouloir les présenter comme "scientifiques" alors qu'intuitives serait plus approprié.
Moi même, "Je suis charlie" que depuis janvier de cette année, avant pas du tout, je ne suis pas du tout Philippe Val, et je tiens cette équipe de caricaturistes pour de grands enfants géniaux (on les appréciait ailleurs dans l'Huma ou le Canard) à qui personne n'a été capable d'expliquer les enjeux mondiaux dans lesquels ils se fourraient les pieds au risque de s'y abîmer ni, surtout, du moins je l'ai pensé, la contreproductivité de la forme prise par leur stratégie de combat...
Mais je suis avant tout client de l'épicerie casher, policier chargé de protéger la rédaction de Charlie, employé tué ce jour là dans le couloir, chrétien d'une église du Niger dans la semaine de février où tout à flambé, jeune fille qui veut aller étudier, tombée entre les mains de Boko haram ce même mois de janvier, athée en Algérie, homosexuel en Egypte ou à Moscou, chiite en pays sunnite et sunnite en pays chiite, yezidi et habitant de Kobané, syndicaliste à Odessa, israélien pacifiste débordé par la situation, femme un peu partout, chômeur du monde en faim de droits, Pakistanais des zones tribales se prenant des bombes sans avoir soutenu quiconque...
Victimes collatérales de tous les pays unissons nous, renversons ce système inégalitaire de terreur pour obtenir le SUMO (salaire unique mondial obligatoire versé dès 18 ans équivalent au PIB mondial utile (hors PIB stupide) divisé par le nombre d'adultes moins les frais de gestion et de résilience planétaire), la disparition de toutes les armes et le droit d'aimer qui on veut et d'avoir la religion ou la philosophie que l'on veut.
Giordano Bruno
Heureusement (malheureusement pour certaines autres plus anciennes) que les prophéties de Todd ne se réalisent jamais comme il les imagine. Ce "touche à tout" de la sociologie est assez amusant dans le sens où des éclairs de fulgurance peuvent s'aligner avec des raisonnements assez anciens (genre "le granit vote à droite et le calcaire est de gauche...") ou assez confus. Ce qu'il nous dit, soyons sérieux, dans ces manifestations on y a tous pensé.
A nous de faire le tri, en suite dans toutes ces réflexions qu'il a tort de toujours vouloir les présenter comme "scientifiques" alors qu'intuitives serait plus approprié.
Moi même, "Je suis charlie" que depuis janvier de cette année, avant pas du tout, je ne suis pas du tout Philippe Val, et je tiens cette équipe de caricaturistes pour de grands enfants géniaux (on les appréciait ailleurs dans l'Huma ou le Canard) à qui personne n'a été capable d'expliquer les enjeux mondiaux dans lesquels ils se fourraient les pieds au risque de s'y abîmer ni, surtout, du moins je l'ai pensé, la contreproductivité de la forme prise par leur stratégie de combat...
Mais je suis avant tout client de l'épicerie casher, policier chargé de protéger la rédaction de Charlie, employé tué ce jour là dans le couloir, chrétien d'une église du Niger dans la semaine de février où tout à flambé, jeune fille qui veut aller étudier, tombée entre les mains de Boko haram ce même mois de janvier, athée en Algérie, homosexuel en Egypte ou à Moscou, chiite en pays sunnite et sunnite en pays chiite, yezidi et habitant de Kobané, syndicaliste à Odessa, israélien pacifiste débordé par la situation, femme un peu partout, chômeur du monde en faim de droits, Pakistanais des zones tribales se prenant des bombes sans avoir soutenu quiconque...
Victimes collatérales de tous les pays unissons nous, renversons ce système inégalitaire de terreur pour obtenir le SUMO (salaire unique mondial obligatoire versé dès 18 ans équivalent au PIB mondial utile (hors PIB stupide) divisé par le nombre d'adultes moins les frais de gestion et de résilience planétaire), la disparition de toutes les armes et le droit d'aimer qui on veut et d'avoir la religion ou la philosophie que l'on veut.
Giordano Bruno
Bonjour ! Il y a un bruit de fond insupportable sur le fichier MP3 ! C'est inécoutable sur mon Philips GoGEAR vibe !
Je la voulais, je l'ai eu ! Merci petit Jésus !
Heu... petit Daniel !
Heu... petit Daniel !
Hello,
Un lien à la volée avant qu'il ne finisse noyé au milieu des 1000+ commentaires que le sujet va ramener, mais L'esprit de Justice sur France Q a fait récemment une super émission sur l'utilisation des statistiques et des algorithmes dans la société et la gouvernance (invité Alain Supiot).
Pas tout à fait pareil que Todd, mais intéressant en regard néanmoins...
Sérieux si vous avez une heure à perdre aujourd'hui, gagnez là et cliquez sur le lien...
Un lien à la volée avant qu'il ne finisse noyé au milieu des 1000+ commentaires que le sujet va ramener, mais L'esprit de Justice sur France Q a fait récemment une super émission sur l'utilisation des statistiques et des algorithmes dans la société et la gouvernance (invité Alain Supiot).
Pas tout à fait pareil que Todd, mais intéressant en regard néanmoins...
Sérieux si vous avez une heure à perdre aujourd'hui, gagnez là et cliquez sur le lien...
Le titre de l'émission est un peu putassier...
grrr. osef de todd c etait un mec bien, il a eu un avc ou autre... c'est devenu un facho. pourquoi lui filer la parole..
Quelqu'un a -t-il dit à Todd que se moquer des religions, c'était avant tout se moquer des dogmes des oppresseurs, dont ils usent et abusent pour soumettre les opprimés? Demander à Hollande, le vendeur de Rafales...
et aussi: Nous n'avions pas eu besoin de Todd pour observer et questionner la représentation des manifestants ou des "défilants" le 11 janvier, et conspuer les dictateurs qui défilaient avec Hollande.
Ce qui ne signifie pas et ne fait pas des marcheurs du 11 janvier des fachos refoulés.
et la conclusion sur les problèmes économiques et les injustices !!! Evidemment!!! faut-il dire autant de bêtises et insulter tout le monde pour en arriver à une conclusion aussi évidente?
Todd: ce n'est pas le premier qui conclut n'importe quoi parce qu'il a un diplôme et un position sociale bien établie. Le plus grave , cher Daniel Schneirderman dont j'apprécie beaucoup le site (et je resterai abonnée) est que pour une fois, vous n'étiez pas assez à la hauteur pour mener la discussion. Il y avait matière à contradictions, de manière factuelle et scientifique, et cela n'a pas été fait...Dommage.
et aussi: Nous n'avions pas eu besoin de Todd pour observer et questionner la représentation des manifestants ou des "défilants" le 11 janvier, et conspuer les dictateurs qui défilaient avec Hollande.
Ce qui ne signifie pas et ne fait pas des marcheurs du 11 janvier des fachos refoulés.
et la conclusion sur les problèmes économiques et les injustices !!! Evidemment!!! faut-il dire autant de bêtises et insulter tout le monde pour en arriver à une conclusion aussi évidente?
Todd: ce n'est pas le premier qui conclut n'importe quoi parce qu'il a un diplôme et un position sociale bien établie. Le plus grave , cher Daniel Schneirderman dont j'apprécie beaucoup le site (et je resterai abonnée) est que pour une fois, vous n'étiez pas assez à la hauteur pour mener la discussion. Il y avait matière à contradictions, de manière factuelle et scientifique, et cela n'a pas été fait...Dommage.
D'abord, en voyant le mail annonçant cette émission, j'ai félicité en moi-même Daniel Schneidermann et l'équipe d'@rrêtsurimages car je désirais en savoir plus sur le livre que je ne lirai certainement pas de sitôt, vu que j'ai des tonnes de choses à lire.
Mais en fait, dès l'introduction de l'émission, on sait que c'est surtout à la demande de Emmanuel Todd (E.T.) que cette émission fut enregistrée. Et l'on comprend aisément qu'il fallait expliquer auprès des lecteurs de ce site, des journaux comme L'Obs et Le Monde que leur subconscient les avait guidé à manifester pour une chose dont ils s'évertuaient à se défendre.
Il faut dire qu'en plus de l'illumination des cartes, E.T. vient de redécouvrir à la fois ses racines juives et ses racines anglo-saxonnes, ce qui fait beaucoup pour un seul homme en si peu de temps (La Pasionaria Dolores Ibarruri n'a t elle pas terminé en écrivant dans une de ses dernières lettres à son ami et confesseur « voyons si les petits vieux que nous sommes devenus pourront utiliser le temps qu'il nous reste à vivre en un chant de louanges et d'action de grâce au Dieu-Amour, comme une préparation de notre vocation éternelle »).
On a bien sûr du mal à suivre le raisonnement statistico-cartographique qui sous-tend cette étude sociologique surtout si l'on a été soi-même l'objet de l'étude en défilant ce 11 janvier mémorable et qu'en se remémorant ce jour-là on ne retrouve dans les mots de E.T. pas la moindre possibilité de confirmation. Un peu comme si on disait aux jeteurs de pavé de mai 68 qu'ils étaient l'émanation de la pensée collaboratrice de Vichy en vertu du recollement des cartes statistiques.
Ceci dit, et passant sur l'énervement que procure à grandes doses la doxologie toddienne (comparable d'une certaine manière à celle de Finkielkraut quoique plus acceptable et émaillée de traits d'humour), il faut reconnaître que E.T. rappelle des éléments qui nous ont interpellés avant le 11 janvier, le jour même, et après.
D'abord, la politique du gouvernement actuel qui fait mieux que celui du président précédent en matière d'anéantissement de la société d'entre-aide.
Puis un sentiment de malaise à voir de telles caricatures mais qu'on épongeait rapidement en pensant à celles concernant Jésus, le Pape ou les rabbins qui n'étaient pas moins offensantes.
Ensuite, l'absence des autres le 11 janvier. Et surtout, la façon éhontée dont ce même gouvernement a engagé une politique anti-terroriste qui instaure un climat d'insécurité tel qu'elle en vient à nous priver d'une partie de nos droits essentiels sous prétexte de nous libérer de l'angoisse, et surtout, et surtout, une politique qui ostracise et bannit chaque jour davantage les populations à risque (comprendre par là les populations porteuses de risques).
Les catholiques zombies (expression dont se gargarise E.T.) étaient peut-être majoritaires en 11 janvier mais il y avait là des zombies juifs comme moi et quelques zombies musulmans (ceux qui n'avaient pas été effrayés de s'y trouver de par leur apparence musulmane comme a osé le dire Sarkozy).
Mettre sur le dos des seuls manifestants la volonté de scléroser la société pour défendre aux autres d'y entrer et de partager les richesses, et d'en faire un phénomène Français, c'est ne pas avoir ouvert un journal britannique de sa vie depuis que Blake écrivait « Si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la Sagesse. » ("The road of excess leads to the palace of wisdom.").
Le lien que E.T. note entre islamophobie et antisémitisme est certes évident. L'analyse qu'en fait E.T. est parfaitement incohérente, purement à charge pour soutenir sa démonstration et fondée sur rien qui ne vaille. Je ne prendrais comme exemple que l'islamophobie qui règne chez beaucoup de gens qui ne sont pas Chrétiens et qui montre ainsi leur parfaite intégration dans le tissu social Français.
Mais en fait, dès l'introduction de l'émission, on sait que c'est surtout à la demande de Emmanuel Todd (E.T.) que cette émission fut enregistrée. Et l'on comprend aisément qu'il fallait expliquer auprès des lecteurs de ce site, des journaux comme L'Obs et Le Monde que leur subconscient les avait guidé à manifester pour une chose dont ils s'évertuaient à se défendre.
Il faut dire qu'en plus de l'illumination des cartes, E.T. vient de redécouvrir à la fois ses racines juives et ses racines anglo-saxonnes, ce qui fait beaucoup pour un seul homme en si peu de temps (La Pasionaria Dolores Ibarruri n'a t elle pas terminé en écrivant dans une de ses dernières lettres à son ami et confesseur « voyons si les petits vieux que nous sommes devenus pourront utiliser le temps qu'il nous reste à vivre en un chant de louanges et d'action de grâce au Dieu-Amour, comme une préparation de notre vocation éternelle »).
On a bien sûr du mal à suivre le raisonnement statistico-cartographique qui sous-tend cette étude sociologique surtout si l'on a été soi-même l'objet de l'étude en défilant ce 11 janvier mémorable et qu'en se remémorant ce jour-là on ne retrouve dans les mots de E.T. pas la moindre possibilité de confirmation. Un peu comme si on disait aux jeteurs de pavé de mai 68 qu'ils étaient l'émanation de la pensée collaboratrice de Vichy en vertu du recollement des cartes statistiques.
Ceci dit, et passant sur l'énervement que procure à grandes doses la doxologie toddienne (comparable d'une certaine manière à celle de Finkielkraut quoique plus acceptable et émaillée de traits d'humour), il faut reconnaître que E.T. rappelle des éléments qui nous ont interpellés avant le 11 janvier, le jour même, et après.
D'abord, la politique du gouvernement actuel qui fait mieux que celui du président précédent en matière d'anéantissement de la société d'entre-aide.
Puis un sentiment de malaise à voir de telles caricatures mais qu'on épongeait rapidement en pensant à celles concernant Jésus, le Pape ou les rabbins qui n'étaient pas moins offensantes.
Ensuite, l'absence des autres le 11 janvier. Et surtout, la façon éhontée dont ce même gouvernement a engagé une politique anti-terroriste qui instaure un climat d'insécurité tel qu'elle en vient à nous priver d'une partie de nos droits essentiels sous prétexte de nous libérer de l'angoisse, et surtout, et surtout, une politique qui ostracise et bannit chaque jour davantage les populations à risque (comprendre par là les populations porteuses de risques).
Les catholiques zombies (expression dont se gargarise E.T.) étaient peut-être majoritaires en 11 janvier mais il y avait là des zombies juifs comme moi et quelques zombies musulmans (ceux qui n'avaient pas été effrayés de s'y trouver de par leur apparence musulmane comme a osé le dire Sarkozy).
Mettre sur le dos des seuls manifestants la volonté de scléroser la société pour défendre aux autres d'y entrer et de partager les richesses, et d'en faire un phénomène Français, c'est ne pas avoir ouvert un journal britannique de sa vie depuis que Blake écrivait « Si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la Sagesse. » ("The road of excess leads to the palace of wisdom.").
Le lien que E.T. note entre islamophobie et antisémitisme est certes évident. L'analyse qu'en fait E.T. est parfaitement incohérente, purement à charge pour soutenir sa démonstration et fondée sur rien qui ne vaille. Je ne prendrais comme exemple que l'islamophobie qui règne chez beaucoup de gens qui ne sont pas Chrétiens et qui montre ainsi leur parfaite intégration dans le tissu social Français.
La sociologie comme d autres sciences ( je ne mets pas les guillemets ) ( economie psychologie ....) est une science molle c est a dire qui ne repose que sur des concepts ou sur la methode du chercheur
Todd est presque une caricature de cette mollesse a partir d une recette qui a marche sur les grandes masses et sur la durée ( plusieurs siècles ) de son bouquin sur " le état de la France " il prétend en un mois tout seul dans son coin avec l aide d un geek dévoué faire une analyse sociologique d une manifestation et en tirer des leçons générales sur la société francaise en plaquant des axiomes mathématiques sur des chiffres dont il reconnait l imprécision en y introduisant une bonne dose de psychologie !!!!
Quelle imposture de tordre ainsi les faits pour les faire rentrer dans son analyse ; il l avoue lui même au debut il s est abstenu d intervenir a chaud pour mieux faire son livre en un mois ...sans entrer plus en avant dans le doute comme tout chercheur sans mettre en avant comme tout sociologue qui se respecte l analyse et la rencontre avec les acteurs pour faire une enquéte terrain !!!
C est vraiment triste de voir cette dérivé cela me fait penser a ses économistes ( autre science molle ) qui nous assenait la vérité absolue sur " le caractère autorégulateurs du marché ) ou ses psychologues ( autre science molle ) qui déclaraient l enfant comme etant " un pervers polymorphe "
Il faut dénoncer ses faux scientifiques ( en gros Todd nous explique puisque la manifestation parisienne n entre pas dans son analyse ) je peux pas vous expliquer c est trop scientifique et donc obtus pour des gens comme nous ...!!!
Todd est presque une caricature de cette mollesse a partir d une recette qui a marche sur les grandes masses et sur la durée ( plusieurs siècles ) de son bouquin sur " le état de la France " il prétend en un mois tout seul dans son coin avec l aide d un geek dévoué faire une analyse sociologique d une manifestation et en tirer des leçons générales sur la société francaise en plaquant des axiomes mathématiques sur des chiffres dont il reconnait l imprécision en y introduisant une bonne dose de psychologie !!!!
Quelle imposture de tordre ainsi les faits pour les faire rentrer dans son analyse ; il l avoue lui même au debut il s est abstenu d intervenir a chaud pour mieux faire son livre en un mois ...sans entrer plus en avant dans le doute comme tout chercheur sans mettre en avant comme tout sociologue qui se respecte l analyse et la rencontre avec les acteurs pour faire une enquéte terrain !!!
C est vraiment triste de voir cette dérivé cela me fait penser a ses économistes ( autre science molle ) qui nous assenait la vérité absolue sur " le caractère autorégulateurs du marché ) ou ses psychologues ( autre science molle ) qui déclaraient l enfant comme etant " un pervers polymorphe "
Il faut dénoncer ses faux scientifiques ( en gros Todd nous explique puisque la manifestation parisienne n entre pas dans son analyse ) je peux pas vous expliquer c est trop scientifique et donc obtus pour des gens comme nous ...!!!
http://www.mondialisme.org/spip.php?article2311
Le lendemain de cette fameuse manif, l'ami Lordon disait :
"A l’image des dominants, toujours portés à prendre leur particularité pour de l’universel, et à croire que leur être au monde social épuise tout ce qu’il y a à dire sur le monde social, il se pourrait que les cortèges d’hier aient surtout vu la bourgeoisie éduquée contempler ses propres puissances et s’abandonner au ravissement d’elle-même. Il n’est pas certain cependant que ceci fasse un « pays », ou même un « peuple », comme nous pourrions avoir bientôt l’occasion de nous en ressouvenir.
Il y a une façon aveuglée de s’extasier de l’histoire imaginaire qui est le plus sûr moyen de laisser échapper l’histoire réelle — celle qui s’accomplit hors de toute fantasmagorie, et le plus souvent dans notre dos. Or, l’histoire réelle qui s’annonce a vraiment une sale gueule. Si nous voulons avoir quelque chance de nous la réapproprier, passé le temps du deuil, il faudra songer à sortir de l’hébétude et à refaire de la politique. Mais pour de bon."
"A l’image des dominants, toujours portés à prendre leur particularité pour de l’universel, et à croire que leur être au monde social épuise tout ce qu’il y a à dire sur le monde social, il se pourrait que les cortèges d’hier aient surtout vu la bourgeoisie éduquée contempler ses propres puissances et s’abandonner au ravissement d’elle-même. Il n’est pas certain cependant que ceci fasse un « pays », ou même un « peuple », comme nous pourrions avoir bientôt l’occasion de nous en ressouvenir.
Il y a une façon aveuglée de s’extasier de l’histoire imaginaire qui est le plus sûr moyen de laisser échapper l’histoire réelle — celle qui s’accomplit hors de toute fantasmagorie, et le plus souvent dans notre dos. Or, l’histoire réelle qui s’annonce a vraiment une sale gueule. Si nous voulons avoir quelque chance de nous la réapproprier, passé le temps du deuil, il faudra songer à sortir de l’hébétude et à refaire de la politique. Mais pour de bon."
Merci pour l'émission qui permet de mieux comprendre Todd...
Toutefois, la discussion sur la désolidarisation des "classes moyennes" par rapport au reste de la société, si elle a peut-etre raison de voir ce phenomene, ne me semble pas pour autant, comprendre dans quoi ces "classes moyennes", et le reste de la société française, sont bloqués (et qui les maintient dans ce phenomene de désolidarisation). L'explication par le manque de bonnes intentions de ces "classes moyennes", et du reste de la société, me parait décidémment peu convaincante. S'il y a au moins une chose dont on ne manque pas trop, au sein au moins de la population, ce sont les bonnes intentions. Celles-ci font seulement peut-etre, trop defaut à beaucoup de ceux qui encadrent la population, mediatiquement exposes, ou gouvernants, mais c'est tout...
Comme c'est de plus en plus classique depuis le texte d'O. Ferrand sur la strategie du PS, ou depuis l'election nationale de 2012, la discussion voit une sorte de tripartition de la société française, en : des membres de la communaute culturelle majoritaire, de classes supérieure, plutot citadins, cosmopolites, PS ou UMP, bref ces fameuses "classes moyennes" ; des membres de la communauté culturelle majoritaire, de classes inferieure, plutot peri-urbains, patriotes, FN ; et des membres de communautes culturelles minoritaires, plutot des banlieues, PS ou UMP a defaut de mieux, parfois communautaires. Qu'il y ait une situation de blocage, de divorce, fracture, desolidarisation, entre ces groupes, on peut le sentir. Mais qu'est-ce qui bloque ? Le groupe peri-urbain se bloque dans un refus du cote multi-culturel de la France ; le groupe banlieusard ne se bloque pas trop ; mais ces citadins, dans quoi sont-ils bloqués ? A part un pretendu manque de bonnes intentions ?
Todd a le debut de l'intution de la verité, quand il fait sentir que les manifestations "Charlie" marquent les contradictions de la strategie de Ferrand, qui voudrait une alliance des citadins et des banlieusards contre les peri-urbains. On aurait pu en dire autant en voyant, notamment à la télé, au sein des foules dans les rues, pendant l'election presidentielle, les citadins PS chercher à submerger les drapeaux communautaires des banlieues, dans une mer de drapeaux cosmopolites ; ou encore, en sentant au moment des dernieres manifestations pour la Palestine, la dissonance qu'il y a entre une defense cosmopolite de la Palestine, en tant qu'ils sont comme nous des hommes, par les citadins plus ou moins PS, et une defense communautaire de la Palestine, en tant qu'ils sont comme nous des Arabes, par nombre de banlieusards. Cette fois nous dit Todd, il y a un contraste entre le cote pro-Charlie des citadins, le cote anti-Charlie des banlieues, et peut-etre l'indifference des peri-urbains...
L'endroit où se bloquent les citadins, que ce soit comme ici dans leur rapport aux banlieues, ou que ce soit d'ailleurs aussi sur la construction européenne ou le libre echange et la mondialisation, c'est a mon sens toujours le meme. Ils veulent rester bien propres, bien gentils dans leurs discours, et ils ne comprennent pas qu'il faut parfois se salir un peu pour se solidariser vraiment avec les autres. Leurs discours bien propres et bien gentils ne leur permettent pas de rentrer dans une relation saine aux banlieues, car c'est seulement par une discussion ou il y aurait un peu de confrontation, des moments ou on se defend quand on est dans son droit, choses salissantes, qu'on peut rentrer dans une relation saine à des gens ; du coup, leurs discours restent bien propres, mais dans l'implicite ils fuient les banlieues. Ces discours ne leur permettent pas de se mettre à la place du peri-urbain qui trouve insuportable de perdre son emploi au nom de la solidarité avec le monde, par le libre echange : ils ne veulent pas se salir en se mettant a sa place, en assumant qu'ils trouveraient insuportable qu'il leur arrive la meme chose que lui, quelle que soit la solidarite avec le monde qui devrait justifier cela : du coup ils se desolidarisent de ce peri-urbain. Bref, c'est peut-être quelque chose comme cela. Leur desir d'etre gentils avec les banlieusards, avec le monde, avec les peri-urbains, souffre de vouloir rester pur, de refuser de se marier avec d'autres logiques. Il devient alors un simple songe creux ou une hypocrisie. Il est malade de rester seul avec lui-meme. Il n'y a pas assez d'accomplissement de ce desir parce qu'il y a exclusivement ce desir. C'est quand il renoncera en partie a lui-meme, en acceptant de se marier avec d'autres choses qui doivent se trouver dans le monde, qu'il s'accomplira...
Toutefois, la discussion sur la désolidarisation des "classes moyennes" par rapport au reste de la société, si elle a peut-etre raison de voir ce phenomene, ne me semble pas pour autant, comprendre dans quoi ces "classes moyennes", et le reste de la société française, sont bloqués (et qui les maintient dans ce phenomene de désolidarisation). L'explication par le manque de bonnes intentions de ces "classes moyennes", et du reste de la société, me parait décidémment peu convaincante. S'il y a au moins une chose dont on ne manque pas trop, au sein au moins de la population, ce sont les bonnes intentions. Celles-ci font seulement peut-etre, trop defaut à beaucoup de ceux qui encadrent la population, mediatiquement exposes, ou gouvernants, mais c'est tout...
Comme c'est de plus en plus classique depuis le texte d'O. Ferrand sur la strategie du PS, ou depuis l'election nationale de 2012, la discussion voit une sorte de tripartition de la société française, en : des membres de la communaute culturelle majoritaire, de classes supérieure, plutot citadins, cosmopolites, PS ou UMP, bref ces fameuses "classes moyennes" ; des membres de la communauté culturelle majoritaire, de classes inferieure, plutot peri-urbains, patriotes, FN ; et des membres de communautes culturelles minoritaires, plutot des banlieues, PS ou UMP a defaut de mieux, parfois communautaires. Qu'il y ait une situation de blocage, de divorce, fracture, desolidarisation, entre ces groupes, on peut le sentir. Mais qu'est-ce qui bloque ? Le groupe peri-urbain se bloque dans un refus du cote multi-culturel de la France ; le groupe banlieusard ne se bloque pas trop ; mais ces citadins, dans quoi sont-ils bloqués ? A part un pretendu manque de bonnes intentions ?
Todd a le debut de l'intution de la verité, quand il fait sentir que les manifestations "Charlie" marquent les contradictions de la strategie de Ferrand, qui voudrait une alliance des citadins et des banlieusards contre les peri-urbains. On aurait pu en dire autant en voyant, notamment à la télé, au sein des foules dans les rues, pendant l'election presidentielle, les citadins PS chercher à submerger les drapeaux communautaires des banlieues, dans une mer de drapeaux cosmopolites ; ou encore, en sentant au moment des dernieres manifestations pour la Palestine, la dissonance qu'il y a entre une defense cosmopolite de la Palestine, en tant qu'ils sont comme nous des hommes, par les citadins plus ou moins PS, et une defense communautaire de la Palestine, en tant qu'ils sont comme nous des Arabes, par nombre de banlieusards. Cette fois nous dit Todd, il y a un contraste entre le cote pro-Charlie des citadins, le cote anti-Charlie des banlieues, et peut-etre l'indifference des peri-urbains...
L'endroit où se bloquent les citadins, que ce soit comme ici dans leur rapport aux banlieues, ou que ce soit d'ailleurs aussi sur la construction européenne ou le libre echange et la mondialisation, c'est a mon sens toujours le meme. Ils veulent rester bien propres, bien gentils dans leurs discours, et ils ne comprennent pas qu'il faut parfois se salir un peu pour se solidariser vraiment avec les autres. Leurs discours bien propres et bien gentils ne leur permettent pas de rentrer dans une relation saine aux banlieues, car c'est seulement par une discussion ou il y aurait un peu de confrontation, des moments ou on se defend quand on est dans son droit, choses salissantes, qu'on peut rentrer dans une relation saine à des gens ; du coup, leurs discours restent bien propres, mais dans l'implicite ils fuient les banlieues. Ces discours ne leur permettent pas de se mettre à la place du peri-urbain qui trouve insuportable de perdre son emploi au nom de la solidarité avec le monde, par le libre echange : ils ne veulent pas se salir en se mettant a sa place, en assumant qu'ils trouveraient insuportable qu'il leur arrive la meme chose que lui, quelle que soit la solidarite avec le monde qui devrait justifier cela : du coup ils se desolidarisent de ce peri-urbain. Bref, c'est peut-être quelque chose comme cela. Leur desir d'etre gentils avec les banlieusards, avec le monde, avec les peri-urbains, souffre de vouloir rester pur, de refuser de se marier avec d'autres logiques. Il devient alors un simple songe creux ou une hypocrisie. Il est malade de rester seul avec lui-meme. Il n'y a pas assez d'accomplissement de ce desir parce qu'il y a exclusivement ce desir. C'est quand il renoncera en partie a lui-meme, en acceptant de se marier avec d'autres choses qui doivent se trouver dans le monde, qu'il s'accomplira...
Mauvais début : Todd rend hommage à Siegfried et à son tableau politique de la France de l'Ouest, qui a été publié en… 1913. De multiples générations de politologues ont été élevés dans le respect de cet ouvrage, en grande partie dépassé : un siècle, deux guerres sont passés par là, deux grandes crises économiques, la décolonisation etc. Il suffit d'ailleurs de regarder le résultat des élections à cette époque et aujourd'hui dans la même région. On ne peut pas s'appuyer sur ce genre d'analyse historique pour expliquer des manifestations comme celles de janvier à un événement comme celui de janvier. Et, j'en ai assez de voir des sociologues me dire ce que je pense, quand la plupart masquent leurs préjugés de classe ou idéologiques sous le déguisement de la scientificité. A cet égard, les explications sur les "chiffres faux" et approximatifs valent leur pesant d'or : les chiffres sont faux ou inexacts (agents des RG, qui n'existent plus, "bourrés" merci pour eux) donc si on avait des chiffres exacts la démonstration toddienne serait encore plus claire. Et si c'était le contraire?
J'ai envie de réagir sur les dernières incartades de Todd qui se présente comme un "homme juif" et qui a écrit son dernier pamphlet en tant que tel...
Je trouve ça à la fois horripilant et pitoyable. Il semble qu'il y ait chez Todd comme bien d'autres une volonté inébranlable d'assimiler les populations immigrées, exclusivement de confession musulmane (tant pis pour les autres!...) aux victimes juives de l'ère nazie.
C'est mensonger et grotesque. Les juifs victimes des persécutions nazies ne pouvaient pour se défendre compter que sur eux-mêmes ou sur des personnes extrêmement courageuses qui à titre individuelles se sont exposées pour les aider et qu'on appelle les Justes. Même les Alliés, informés des massacres dont les populations juives étaient victimes n'ont jamais mis le sauvetage de ces populations dans leurs priorités...le Vatican n'a même pas cru bon de les dénoncer...La plupart des musulmans en France ne sont pas en danger de mort dans leurs pays d'origine, gardent souvent des liens étroits avec leur pays et sa culture, y ont souvent de la famille.
Les Juifs pendant l'ère nazie avaient perdu leur citoyenneté, n'avaient plus de place nulle part, plus de droits, aucun moyen pour se défendre...
Les ordures nazies type Soral peuvent se réjouir, le monde ashkénaze européen a bel et bien été détruit. Assimiler les immigrés musulmans aux victimes juives du nazisme et les défende comme tels est une mascarade, qui ne changera rien et ne réparera rien. c'est simplement une offense de plus...
Je trouve ça à la fois horripilant et pitoyable. Il semble qu'il y ait chez Todd comme bien d'autres une volonté inébranlable d'assimiler les populations immigrées, exclusivement de confession musulmane (tant pis pour les autres!...) aux victimes juives de l'ère nazie.
C'est mensonger et grotesque. Les juifs victimes des persécutions nazies ne pouvaient pour se défendre compter que sur eux-mêmes ou sur des personnes extrêmement courageuses qui à titre individuelles se sont exposées pour les aider et qu'on appelle les Justes. Même les Alliés, informés des massacres dont les populations juives étaient victimes n'ont jamais mis le sauvetage de ces populations dans leurs priorités...le Vatican n'a même pas cru bon de les dénoncer...La plupart des musulmans en France ne sont pas en danger de mort dans leurs pays d'origine, gardent souvent des liens étroits avec leur pays et sa culture, y ont souvent de la famille.
Les Juifs pendant l'ère nazie avaient perdu leur citoyenneté, n'avaient plus de place nulle part, plus de droits, aucun moyen pour se défendre...
Les ordures nazies type Soral peuvent se réjouir, le monde ashkénaze européen a bel et bien été détruit. Assimiler les immigrés musulmans aux victimes juives du nazisme et les défende comme tels est une mascarade, qui ne changera rien et ne réparera rien. c'est simplement une offense de plus...
La descente aux enfers de ce triste personnage ne m'intéresse même plus. Le côté obscur de la force, ça va bien un moment, puis basta.
Un Juif subtil...On nage vraiment dans le pléonasme !
Mais si il se revendique athée puis juif dans la même émission Todd est donc... un juif zombie ?
En tout cas une émission intéressante pas seulement par l'analyse des manifestations du 11 janvier* que l'on peut et doit discuter, mais aussi par la découverte (pour moi) des soubassements de cette analyse.
L'analyse de la stabilité des cultures régionales. par la fragilité des valeurs familiales par rapport à l' environnement. ou
l 'analyse également intéressante de la conquête du PS par les catholiques zombies.
Enfin par la réparation de l'oubli qui allait être aussi celui de Daniel Schneidermann de ce que Emmanuel Todd avait écrit ce livre en tant que juif et pour tenter une explication de la montée de l'antisémitisme.
*À ce propos, un lien dont je ne sais pas si il a été donné ailleurs dans le forum (pas tout lu).
L'analyse de la stabilité des cultures régionales. par la fragilité des valeurs familiales par rapport à l' environnement. ou
l 'analyse également intéressante de la conquête du PS par les catholiques zombies.
Enfin par la réparation de l'oubli qui allait être aussi celui de Daniel Schneidermann de ce que Emmanuel Todd avait écrit ce livre en tant que juif et pour tenter une explication de la montée de l'antisémitisme.
*À ce propos, un lien dont je ne sais pas si il a été donné ailleurs dans le forum (pas tout lu).
Bonjour,
Ce livre et les propos de Todd aujourd'hui font polémique, et c'est très bien.
À la lecture du livre, j'ai senti l'urgence dans laquelle il avait écrit, la colère aussi, et cela dessert sans doute le côté scientifique, qui demande plus de recul.
Mais, j'ai senti à la lecture qu'il touchait intuitivement quelque chose de juste, même s'il n'arrive pas à tout dire de ce qu'il ressent.
Effectivement en janvier, nous avons beaucoup entendu parler de liberté, de fraternité, mais pas d'égalité.
Et ce qu'il raconte sur l'égalité, les héritages des systèmes familiaux, etc... m'a fait méditer depuis cette lecture.
Éclairage sur ce qu'est devenue la gauche socialiste, inégalité et autoritarisme, cela met juste des mots sur ce qui était ressenti, cette distorsion entre ce qui est dit et ce qui est fait, et c'est le propre de la connaissance, de provoquer des prises de conscience.
Bref, ce livre apporte de la matière à penser, et tant mieux,
et à continuer à penser et ressentir ce qu'il se passe, avec lui et d'autres.
Merci !
Ce livre et les propos de Todd aujourd'hui font polémique, et c'est très bien.
À la lecture du livre, j'ai senti l'urgence dans laquelle il avait écrit, la colère aussi, et cela dessert sans doute le côté scientifique, qui demande plus de recul.
Mais, j'ai senti à la lecture qu'il touchait intuitivement quelque chose de juste, même s'il n'arrive pas à tout dire de ce qu'il ressent.
Effectivement en janvier, nous avons beaucoup entendu parler de liberté, de fraternité, mais pas d'égalité.
Et ce qu'il raconte sur l'égalité, les héritages des systèmes familiaux, etc... m'a fait méditer depuis cette lecture.
Éclairage sur ce qu'est devenue la gauche socialiste, inégalité et autoritarisme, cela met juste des mots sur ce qui était ressenti, cette distorsion entre ce qui est dit et ce qui est fait, et c'est le propre de la connaissance, de provoquer des prises de conscience.
Bref, ce livre apporte de la matière à penser, et tant mieux,
et à continuer à penser et ressentir ce qu'il se passe, avec lui et d'autres.
Merci !
Monsieur Todd trouve "étrange", pour ne pas dire suspect, que les "bastions ex-catholiques" sont les endroits où on a le plus milité pour "le droit au blasphème".
Il en déduit que le 11 janvier a été une "imposture".
Je suppose alors qu'il doit trouver aussi très "étrange", pour ne pas dire suspect, que l'Irlande bastion historique du catholicisme, soit l'endroit où l'on vient de voter massivement par référendum en faveur du mariage entre personnes du même sexe.
Ce référendum irlandais doit-il être lui aussi considéré comme une imposture ?
Je ne sais plus qui disait "une carte n'est pas le territoire".
Les temps changent, et les cartes d'hier ne sont pas forcément les territoires d'aujourd'hui...
Il en déduit que le 11 janvier a été une "imposture".
Je suppose alors qu'il doit trouver aussi très "étrange", pour ne pas dire suspect, que l'Irlande bastion historique du catholicisme, soit l'endroit où l'on vient de voter massivement par référendum en faveur du mariage entre personnes du même sexe.
Ce référendum irlandais doit-il être lui aussi considéré comme une imposture ?
Je ne sais plus qui disait "une carte n'est pas le territoire".
Les temps changent, et les cartes d'hier ne sont pas forcément les territoires d'aujourd'hui...
Béatrice Giblin :
« Les cartes de Qui est Charlie ? illustrent une fois de plus qu’une carte est toujours une représentation, et qu’il est possible de lui faire
dire tout et son contraire si on ne montre pas une certaine prudence et une grande rigueur dans le choix de l’échelle et dans les valeurs retenues
pour cartographier quelque phénomène que ce soit. »
Un peu comme la notion d’inconscient… :-b
« Les cartes de Qui est Charlie ? illustrent une fois de plus qu’une carte est toujours une représentation, et qu’il est possible de lui faire
dire tout et son contraire si on ne montre pas une certaine prudence et une grande rigueur dans le choix de l’échelle et dans les valeurs retenues
pour cartographier quelque phénomène que ce soit. »
Un peu comme la notion d’inconscient… :-b
À lire les commentaires sur le forum, il faudrait que certain-es se mettent à différencier athéisme et antithéisme, anticlérical, et anti religieux et le pompon étant la définition de la laïcité qui devient du n’importe quoi.
Ma vie personnelle et mon histoire familiale font que la tradition anticléricale est bien ancrée dans mon logiciel. Difficile de voir la religion sous un jour positif quand des curés ont dénoncé des membres de votre famille à la police secrète portugaise. À ce point que dans un pays à la tradition catholique bien ancré mon père a refusé que je sois baptisé et m’a élevé dans la méfiance du fait religieux.
Cependant, il y a une « hystérie » en ce moment autour du religieux et des croyants. À titre personnel je critiquerais toujours les religions, mais je ne critiquerais pas le pratiquant et le respecterait. Ce dont je m’aperçois en ce moment c’est que tout se confond et que les termes précis sont utilisés n’importe comment (c’est comme traité Valls de fasciste, connerie supplémentaire dans le vocabulaire. Il faudrait avoir subi un minimum le fascisme pour s’apercevoir que l’on dit des conneries en utilisant ce terme).
Quand au nom de la laïcité on demande la suppression du voile dans les rues, là on marche sur la tête. Que le voile soit un instrument oppressif de la femme et du patriarcat soit, mais l’interdire dans la rue revient à appliquer aussi un système oppressif.
Alors quand Todd parle de ce sujet, même si je ne suis pas un grand fan de ce type, depuis sa dérive économico-nationaliste, il faut l’écouter. N’ayant pas encore lu le livre, je me baserai sur l’émission et ce que dit TOdd
D’abord, il me semble que Todd essaye de faire à ce que j’entends, c’est d’analyser ce que la foule porte comme symbolique dans ces manifestations. Quand Fourest lui répond qu’individuellement ce n’est pas ce que portaient les gens, c’est possible et sûrement vrai, mais ce que porte et symbolise une foule ne sera jamais en terme de message l’addition de ce que portent les individus. Pour aller plus loin, quand une manifestation de gréviste sort pour contrer des projets gouvernementaux, il se dégage une revendication globale qui n’est sûrement pas la somme des revendications individuelles. Quand des manifestant-es sont dans la rue pour défendre la Palestine, les manifestant-es ne portent jamais les mêmes revendications. La société actuelle a tendance a vouloir analyser tout en individualisant les problèmes et en faisant de nous des individus dans une globalité et d’analyser les phénomènes à l’aune de cette individualité. Or ce n’est pas possible notamment dans les phénomènes de foule ou de manifestation, ou malheureusement nous ne contrôlons pas tout, mais sommes dépendants de la charge symbolique de ce tout.
C’est avant tout cela la manifestation de Charlie Hebdo. Il ne s’agit pas pour moi de l’analyser dans un phénomène individuel, mais bien de penser ce qu’elle représente comme charge symbolique quand on la prend dans son ensemble. Ainsi le micro-trottoir de ces manifestations n’a aucun sens et l’analyser comme un élan le pseudo esprit du 11 janvier en a encore moins. Il est quasiment certain que la majorité des manifestant-es y sont allés avec des intentions louables, mais là n’est pas le problème.
Moi, je ne suis pas allé à la manifestation du 11 janvier (j’étais par contre Place de la République le soir du 7 janvier qui relève là d’un phénomène religieux de communion d’ailleurs). Et je vais essayer d’expliquer pourquoi.
Après la réaction de choc face aux horreurs des massacres des dessinateurs, de juifs et de salarié-es, je me suis interrogé et la suite de ma réflexion, mais comment vont réagir les musulmans face à cette injonction de participation à la manifestation?? Une copine arabe, le soir du 7 janvier, était perdue au milieu de la foule, et en état de choc. Elle n’a pas voulu manifester entre les regards des gens, parce qu’arabes (et donc forcément musulmane dans l’esprit des gens), une impression qui montait depuis les massacres du 7 janvier. En fait, tout ce qui se passait depuis les massacres jusqu’à cette manifestation au contraire leur rappelait qu’il n’était pas de bon français. L’injonction constante demandée aux musulman-es de se démarquer des terroristes par exemple en est un exemple simple.
Cela a fait écho à des épisodes de ma vie, moi blanc, mais fils d’immigré portugais né au début des années 70. Ce petit garçon à qui l’on signaler dans les classes de maternelles qu’il parlait rudement bien français pour quelqu’un dont un des parents était étranger, cet homme qui devait prouver par un certificat de nationalité française qu’il était bien français au moment de la demande de passeport, même s’il possédait une CNI Française : La République, à chaque fois, vous demandant de prouver que vous appartenez bien à cette nation. J’imaginer alors que si moi fils d’immigré portugais je ressentais cela, que ressentait ces fils ou petits fils d’immigrés nés en France et ayant le malheur d’avoir la mauvaise religion.
Mauvaise religion, car dans un pays où la religion catholique est culturellement dominante, les musulman-es ne sont pas en position de force. TOdd pointe dans son discours quelque chose d’essentiel : les musulman-es appartiennent à une communauté croyante dominé-es dans notre pays. Oui, en France ils sont dans une position d’oppression, comme dans d’autres pays les musulman-es sont dans une position de domination par rapport aux autres.
Et donc notre position ou analyse ne saurait être la même, notamment quand il s’agit d’humour par exemple. Critiquer et se moquer du catholique en France n’est pas la même chose que critiquer le musulman. Cependant, je ne suis pas comme Todd je pense que le droit de blasphème même répétitif n’est pas condamnable. Ce qui le devient c’est quand vous attaquez le croyant et le pratiquant surtout quand il est en position de « dominé-e ». Si je considère le droit à la caricature ou de presse comme inattaquable, je considère cependant que faire de l’humour envers des populations en position de domination : minorités raciales, homosexuelles ou femmes sont une connerie. Se moquer des puissants est toujours nécessaire, se foutre de la gueule des populations dominée-es est facile. Dans ce cadre Charlie Hebdo véhiculait des messages ou de l’humour envers ces populations. Oui il y a eu des clichés islamophobes et sexistes dans Charlie Hebdo, ce qui ne veut pas dire que les dessinateurs/trices l’étaient, en effet chacun d’entre nous, peut reproduire ses idées sexistes, racistes ou islamophobes même sans le vouloir. Je suis pour qu’ils puissent le faire, mais laissez-moi la liberté de dire que leur dessin était pourris et moisis. Par exemple, ce dessin était une véritable saloperie sexiste (Riss, Trierweller et Cantat) et si on ne le voit pas il y a un problème.
Dans ce cadre le débat que lance Todd est intéressant, reste à lire ce livre qui dit peut-être des conneries, mais qui mérite des critiques autres que Fourest et Finkielkraut qui sont comme à leur habitude très très creuses.
Ma vie personnelle et mon histoire familiale font que la tradition anticléricale est bien ancrée dans mon logiciel. Difficile de voir la religion sous un jour positif quand des curés ont dénoncé des membres de votre famille à la police secrète portugaise. À ce point que dans un pays à la tradition catholique bien ancré mon père a refusé que je sois baptisé et m’a élevé dans la méfiance du fait religieux.
Cependant, il y a une « hystérie » en ce moment autour du religieux et des croyants. À titre personnel je critiquerais toujours les religions, mais je ne critiquerais pas le pratiquant et le respecterait. Ce dont je m’aperçois en ce moment c’est que tout se confond et que les termes précis sont utilisés n’importe comment (c’est comme traité Valls de fasciste, connerie supplémentaire dans le vocabulaire. Il faudrait avoir subi un minimum le fascisme pour s’apercevoir que l’on dit des conneries en utilisant ce terme).
Quand au nom de la laïcité on demande la suppression du voile dans les rues, là on marche sur la tête. Que le voile soit un instrument oppressif de la femme et du patriarcat soit, mais l’interdire dans la rue revient à appliquer aussi un système oppressif.
Alors quand Todd parle de ce sujet, même si je ne suis pas un grand fan de ce type, depuis sa dérive économico-nationaliste, il faut l’écouter. N’ayant pas encore lu le livre, je me baserai sur l’émission et ce que dit TOdd
D’abord, il me semble que Todd essaye de faire à ce que j’entends, c’est d’analyser ce que la foule porte comme symbolique dans ces manifestations. Quand Fourest lui répond qu’individuellement ce n’est pas ce que portaient les gens, c’est possible et sûrement vrai, mais ce que porte et symbolise une foule ne sera jamais en terme de message l’addition de ce que portent les individus. Pour aller plus loin, quand une manifestation de gréviste sort pour contrer des projets gouvernementaux, il se dégage une revendication globale qui n’est sûrement pas la somme des revendications individuelles. Quand des manifestant-es sont dans la rue pour défendre la Palestine, les manifestant-es ne portent jamais les mêmes revendications. La société actuelle a tendance a vouloir analyser tout en individualisant les problèmes et en faisant de nous des individus dans une globalité et d’analyser les phénomènes à l’aune de cette individualité. Or ce n’est pas possible notamment dans les phénomènes de foule ou de manifestation, ou malheureusement nous ne contrôlons pas tout, mais sommes dépendants de la charge symbolique de ce tout.
C’est avant tout cela la manifestation de Charlie Hebdo. Il ne s’agit pas pour moi de l’analyser dans un phénomène individuel, mais bien de penser ce qu’elle représente comme charge symbolique quand on la prend dans son ensemble. Ainsi le micro-trottoir de ces manifestations n’a aucun sens et l’analyser comme un élan le pseudo esprit du 11 janvier en a encore moins. Il est quasiment certain que la majorité des manifestant-es y sont allés avec des intentions louables, mais là n’est pas le problème.
Moi, je ne suis pas allé à la manifestation du 11 janvier (j’étais par contre Place de la République le soir du 7 janvier qui relève là d’un phénomène religieux de communion d’ailleurs). Et je vais essayer d’expliquer pourquoi.
Après la réaction de choc face aux horreurs des massacres des dessinateurs, de juifs et de salarié-es, je me suis interrogé et la suite de ma réflexion, mais comment vont réagir les musulmans face à cette injonction de participation à la manifestation?? Une copine arabe, le soir du 7 janvier, était perdue au milieu de la foule, et en état de choc. Elle n’a pas voulu manifester entre les regards des gens, parce qu’arabes (et donc forcément musulmane dans l’esprit des gens), une impression qui montait depuis les massacres du 7 janvier. En fait, tout ce qui se passait depuis les massacres jusqu’à cette manifestation au contraire leur rappelait qu’il n’était pas de bon français. L’injonction constante demandée aux musulman-es de se démarquer des terroristes par exemple en est un exemple simple.
Cela a fait écho à des épisodes de ma vie, moi blanc, mais fils d’immigré portugais né au début des années 70. Ce petit garçon à qui l’on signaler dans les classes de maternelles qu’il parlait rudement bien français pour quelqu’un dont un des parents était étranger, cet homme qui devait prouver par un certificat de nationalité française qu’il était bien français au moment de la demande de passeport, même s’il possédait une CNI Française : La République, à chaque fois, vous demandant de prouver que vous appartenez bien à cette nation. J’imaginer alors que si moi fils d’immigré portugais je ressentais cela, que ressentait ces fils ou petits fils d’immigrés nés en France et ayant le malheur d’avoir la mauvaise religion.
Mauvaise religion, car dans un pays où la religion catholique est culturellement dominante, les musulman-es ne sont pas en position de force. TOdd pointe dans son discours quelque chose d’essentiel : les musulman-es appartiennent à une communauté croyante dominé-es dans notre pays. Oui, en France ils sont dans une position d’oppression, comme dans d’autres pays les musulman-es sont dans une position de domination par rapport aux autres.
Et donc notre position ou analyse ne saurait être la même, notamment quand il s’agit d’humour par exemple. Critiquer et se moquer du catholique en France n’est pas la même chose que critiquer le musulman. Cependant, je ne suis pas comme Todd je pense que le droit de blasphème même répétitif n’est pas condamnable. Ce qui le devient c’est quand vous attaquez le croyant et le pratiquant surtout quand il est en position de « dominé-e ». Si je considère le droit à la caricature ou de presse comme inattaquable, je considère cependant que faire de l’humour envers des populations en position de domination : minorités raciales, homosexuelles ou femmes sont une connerie. Se moquer des puissants est toujours nécessaire, se foutre de la gueule des populations dominée-es est facile. Dans ce cadre Charlie Hebdo véhiculait des messages ou de l’humour envers ces populations. Oui il y a eu des clichés islamophobes et sexistes dans Charlie Hebdo, ce qui ne veut pas dire que les dessinateurs/trices l’étaient, en effet chacun d’entre nous, peut reproduire ses idées sexistes, racistes ou islamophobes même sans le vouloir. Je suis pour qu’ils puissent le faire, mais laissez-moi la liberté de dire que leur dessin était pourris et moisis. Par exemple, ce dessin était une véritable saloperie sexiste (Riss, Trierweller et Cantat) et si on ne le voit pas il y a un problème.
Dans ce cadre le débat que lance Todd est intéressant, reste à lire ce livre qui dit peut-être des conneries, mais qui mérite des critiques autres que Fourest et Finkielkraut qui sont comme à leur habitude très très creuses.
Merci Todd, mais aussi merci Lordon, Badiou.
Sans eux, le niveau de bêtise du Charlisme n'aurait aucune limite.
Comme Deleuze le disait de la philosophie : faire honte à la bêtise, même et surtout celle de la bonne conscience moyenne.
Sans eux, le niveau de bêtise du Charlisme n'aurait aucune limite.
Comme Deleuze le disait de la philosophie : faire honte à la bêtise, même et surtout celle de la bonne conscience moyenne.
Ce que dit Todd est une realité. je ne suis pas Charlie pour les mêmes raisons .Je suis pour le droit d'expression ,le droit à la caricature,mais à force de faire toujours la même chose ,ça apporte quoi? Quel est le message . Ce que je vois,c'est que le ministre de l'interieur qui n'a pas su proteger les journaliste de charlie est toujours là. Et que le tous charlie ,a permis au gouvernement de faire une loi liberticide, big brother qui est passée comme une lettre à la poste. Fin de partie , le pouvoir vous a pris pour des charlots. je ne suis pas charlie
Juste un commentaire relatif à mon ressenti par rapport aux manifs du week-end ayant suivi les attentats de la semaine du 7 janvier à Marseille. D'abord il n'y a pas eu 1 manifs, mais 2... Super unité nationale... Mais en plus, il n'y avait que des blancs.... Donc très représentatif des marseillais... Après, je pense que l'esprit était Républicain et les manifestants étaient sincère dans la défense des valeur de notre pays ( puisqu'on a la chance d'être une nation de valeur et non pas de tribus....) mais il manquait clairement nos frères de couleurs qui ne se sont pas reconnus dans ces mobilisations. Mes amis, dans ce cas, m'ont répondu pour justifier leur absence : on est devenu des "pièces à conviction", la France ne veut plus de nous et ces attentats renforcent cette animosité....
Bla-bla-bla ....
Bla-bla-bla ....
Je suis très contente qu'Arrêt sur image ait invité E. Todd. Cet homme m'intéresse au plus haut point. Ses idées dérangent mais font toujours réfléchir. Je le trouve aussi bienveillant et souvent juste. Jamais polémiste mais sur le fond et hélas, le fond est souvent la lie de la société de merde dans laquelle nous survivons à peine. Difficile d'y respirer. Alors éclaircir un peu le fond, ça fait du bien. Merci M. Todd, continuez.
Tuants ces intellos qui veulent surtout se démarquer de l'ensemble de leurs concitoyens. Ne pas céder à l'émotion générale, voilà qui vous hisse au-dessus des "foules sentimentales", mais est-ce que ça donne de l'intérêt à ses propos, là alors, pas sûr, à part sa brillante culture évidemment.
Todd est descendu tellement bas, c'est triste...
Oui la sociologie admet des mécanismes inconscients dans le sens ou ils échappent à la conscience, mais ça n'a rien à voir avec l'Inconscient (avec une majuscule) freudien, qui est une sorte de deuxième personnalité cachée qui habiterait en vous et c'est bien de cela qu'il est question pour Emmanuel Todd : Les manifestants ne pensent pas ce qu'ils croient penser. Il n'y a qu'en psychanalyse qu'on prétend dire mieux que la personne concernée ce qu'elle veut, ce qu'elle pense, etc...
Si toutes les sciences humaines, sociologie incluse, passent leur temps à interroger les gens sur leurs opinions et à s'en servir de base pour leurs études, c'est bien qu'ils n'imaginent pas que les gens pensent autre chose que ce qu'ils croient penser...
D'ailleurs cette France "catholique zombie", comment Todd sait-il qu'elle fut autrefois une France catholique autrement que par les opinions qui étaient exprimées (et donc conscientes) à l'époque par les gens ?? Donc à l'époque écouter les gens pour connaître leurs opinions c'est une bonne méthode, mais plus actuellement ? L'Inconscient serait-il un phénomène récent ?
Tout ça c'est du gros fantasme psychanalytique, Jamais la recherche scientifique n'a trouvé un deuxième siège de la pensée en dehors de la conscience, et d'ailleurs d'un point de vue évolutif ça n'aurait strictement aucun sens parce que ça serait beaucoup d'énergie perdue par le cerveau pour un truc totalement inutile voir nocif pour la survie.
Ce que la sociologie comme les autres sciences humaines ou la neurologie disent, c'est qu'il y a des réflexes inconscients, une mémoire inconsciente, des informations envoyées au cerveau de manière inconsciente, traitées de manière inconsciente, etc... Mais pour que tout ça produise des idées, des opinions, des décisions, des volontés, etc... Il faut que ça passe par la conscience. Et même mieux, pour prouver qu'une personne a telle opinion, on n'a encore jamais trouvé d'autre moyen que d'écouter ce qu'il dit. Même en étudiant le cerveau on en est à peine à commencer à décrypter un souvenir, une image, un son etc... Alors avant de trouver et décoder les opinions dans le cerveau on a le temps de voir venir.
Du coup même les gens qui croient à l'Inconscient freudien n'ont trouvé qu'un moyen pour soi-disant prouver son existence : faire parler la personne, écouter ce qu'elle dit, et essayer de lui faire dire ce qu'elle pense inconsciemment, donc rendre l'inconscient... conscient !
Quant aux animaux, si de plus en plus on a des preuves que certains ont une certaine conscience de soi et des autres, peu de gens se risquent à affirmer qu'ils ont des opinions...Pourquoi ? Justement parce que même s'ils en avaient, ils seraient incapables de les exprimer de manière compréhensible par nous, et nous n'avons aucune raison de supposer qu'une opinion existe tant qu'elle n'est pas exprimée.
Le principe même d'une opinion inconsciente est une aberration scientifique et philosophique.
Par contre, ce qui arrive fréquemment c'est des différences de définitions des mots. Si quelqu'un se dit de gauche et je pense qu'il ne l'est pas, c'est soit que je crois qu'il ment, soit que je crois qu'il se trompe non pas sur ses opinions, mais sur la définition du mot "gauche". Sachant qu'il n'y a pas de définition objective, que les mots sont des symboles dont la définition est parfaitement arbitraire, mais qu'on peut quand même chercher la définition la plus efficace possible pour qu'elle soit le moins possible contradictoire avec elle-même, avec l'histoire de l'utilisation du mot, et avec le sens que lui donnent la plupart des gens aujourd'hui. Donc tout ça est à prendre avec des pincettes.
Je ne pourrais pas affirmer si Manuel Valls se crois sincèrement de gauche ou s'il ment (ou si Sarkozy se croit républicain, ou si Marine le Pen se croit laïque...). Mais je peux affirmer que la définition du mot "gauche" qui permettrait d'englober Manuel Valls dedans serait en contradiction flagrante avec la définition de ce que l'on a appelé "gauche" depuis 1789 et qui jusqu'à récemment correspondait plutôt bien à la réalité des opinions exprimées.
Bref, Todd ne peut pas affirmer, surtout en se revendiquant de la science, que les manifestants du 11 janvier pensaient autrechose que ce qu'ils croyaient penser. Le fond du problème, c'est qu'il n'est en fait pas d'accord avec la DEFINITION du racisme, de la religion, de la liberté d'expression, du blasphème... et surtout la définition de la laïcité à laquelle adhèrent la plupart de ceux qui ont défilé.
C'est sur cette lutte de définitions qu'il devrait s'attarder, au lieu de s'acharner à expliquer ce que pensent les gens à leur place.
Lorsque Todd donne sa définition de la laïcité et sa définition du racisme, je ne suis pas d'accord avec lui, et c'est pour ça que nous n'avons pas la même opinion sur le caractère laïc et/ou raciste de cette manif.
Todd le dit lui-même : il se sent plus proche de la "laïcité anglo-saxonne" que de la laïcité française. Or le mot laïc est originaire de France et n'existe même pas en anglais (ils disent "secularism", or le sécularisme existe aussi en français et c'est un autre mot, avec une autre définition que le mot laïcité). En se réclamant d'une laïcité anglo-saxonne qui n'existe tout simplement pas, il veut en fait contester la définition du mot laïcité telle qu'elle est utilisée et pratiquée en France depuis 2 siècles.
Je pense personnellement, comme beaucoup de ceux qui ont combattu pour la laïcité en France, que les religions sont des opinions comme les autres, tout aussi critiquables et attaquables que n'importe quelle opinion, et même plus dangereuses que d'autres opinions car basées sur des dogmes et des intuitions au lieu de se baser sur la raison, l'expérimentation et l'argumentation. Une opinion qui ne peut pas être argumentée a beaucoup plus naturellement tendance à s'imposer par la force, et a aussi de grandes difficultés à évoluer autrement que par des schismes et des batailles rangées. Todd pense qu'il n'y a pas de raison de combattre les religions et les croyances, et n'arrive même pas à admettre que certaines personnes pensent le contraire. pour lui personne ne peut sincèrement penser qu'il faut combattre les religions, et du coup il est persuadé que les gens qui disent combattre les religions (comme Charlie Hebdo) ont en fait d'autres motivations, comme le racisme ou la volonté de s'attaquer à une minorité.
Quant il détaille sa démarche le raisonnement de départ est flagrant : Ne pouvant imaginer que Charlie Hebdo combat les religions parce que lui pense qu'il n'y a pas de raison de les combattre, il perçoit depuis longtemps Charlie Hebdo comme un journal raciste se cachant derrière la lutte anticléricale. Selon lui les gens qui ont défendu le droit de Charlie de se moquer des religions ne peuvent pas eux non plus penser sincèrement qu'on a le droit de s'attaquer aux religions, ni même se faire avoir par un journal raciste prétendant lutter contre les religions, non, pour Todd tous ces gens sont forcément d'accord avec lui sur l'inutilité de s'attaquer aux religions et sont donc forcément comme Charlie des gens qui cachent leur racisme derrière ce droit à la critique des religions. Or manque de pot, aucun slogan, aucune action ou expression des manifestants n'a l'air d'exprimer des opinions racistes... Qu'à cela ne tienne, c'est sans doute que leur racisme est inconscient !
A partir de là, son obsession a été de chercher toutes les preuves possibles allant dans ce sens, ce qui n'est pas du tout une démarche scientifique.
Un bon scientifique ne cherche pas à prouver qu'il a raison, il cherche à prouver qu'il a tort. Il met en place toutes sortes d'expériences pour tenter de prendre à défaut sa théorie, et c'est seulement quand lui et d'autres chercheurs ont échoué à trouver un résultat contradictoire avec sa théorie qu'il peut se permettre de dire que sa théorie est fiable, jusqu'à preuve du contraire.
Oui la sociologie admet des mécanismes inconscients dans le sens ou ils échappent à la conscience, mais ça n'a rien à voir avec l'Inconscient (avec une majuscule) freudien, qui est une sorte de deuxième personnalité cachée qui habiterait en vous et c'est bien de cela qu'il est question pour Emmanuel Todd : Les manifestants ne pensent pas ce qu'ils croient penser. Il n'y a qu'en psychanalyse qu'on prétend dire mieux que la personne concernée ce qu'elle veut, ce qu'elle pense, etc...
Si toutes les sciences humaines, sociologie incluse, passent leur temps à interroger les gens sur leurs opinions et à s'en servir de base pour leurs études, c'est bien qu'ils n'imaginent pas que les gens pensent autre chose que ce qu'ils croient penser...
D'ailleurs cette France "catholique zombie", comment Todd sait-il qu'elle fut autrefois une France catholique autrement que par les opinions qui étaient exprimées (et donc conscientes) à l'époque par les gens ?? Donc à l'époque écouter les gens pour connaître leurs opinions c'est une bonne méthode, mais plus actuellement ? L'Inconscient serait-il un phénomène récent ?
Tout ça c'est du gros fantasme psychanalytique, Jamais la recherche scientifique n'a trouvé un deuxième siège de la pensée en dehors de la conscience, et d'ailleurs d'un point de vue évolutif ça n'aurait strictement aucun sens parce que ça serait beaucoup d'énergie perdue par le cerveau pour un truc totalement inutile voir nocif pour la survie.
Ce que la sociologie comme les autres sciences humaines ou la neurologie disent, c'est qu'il y a des réflexes inconscients, une mémoire inconsciente, des informations envoyées au cerveau de manière inconsciente, traitées de manière inconsciente, etc... Mais pour que tout ça produise des idées, des opinions, des décisions, des volontés, etc... Il faut que ça passe par la conscience. Et même mieux, pour prouver qu'une personne a telle opinion, on n'a encore jamais trouvé d'autre moyen que d'écouter ce qu'il dit. Même en étudiant le cerveau on en est à peine à commencer à décrypter un souvenir, une image, un son etc... Alors avant de trouver et décoder les opinions dans le cerveau on a le temps de voir venir.
Du coup même les gens qui croient à l'Inconscient freudien n'ont trouvé qu'un moyen pour soi-disant prouver son existence : faire parler la personne, écouter ce qu'elle dit, et essayer de lui faire dire ce qu'elle pense inconsciemment, donc rendre l'inconscient... conscient !
Quant aux animaux, si de plus en plus on a des preuves que certains ont une certaine conscience de soi et des autres, peu de gens se risquent à affirmer qu'ils ont des opinions...Pourquoi ? Justement parce que même s'ils en avaient, ils seraient incapables de les exprimer de manière compréhensible par nous, et nous n'avons aucune raison de supposer qu'une opinion existe tant qu'elle n'est pas exprimée.
Le principe même d'une opinion inconsciente est une aberration scientifique et philosophique.
Par contre, ce qui arrive fréquemment c'est des différences de définitions des mots. Si quelqu'un se dit de gauche et je pense qu'il ne l'est pas, c'est soit que je crois qu'il ment, soit que je crois qu'il se trompe non pas sur ses opinions, mais sur la définition du mot "gauche". Sachant qu'il n'y a pas de définition objective, que les mots sont des symboles dont la définition est parfaitement arbitraire, mais qu'on peut quand même chercher la définition la plus efficace possible pour qu'elle soit le moins possible contradictoire avec elle-même, avec l'histoire de l'utilisation du mot, et avec le sens que lui donnent la plupart des gens aujourd'hui. Donc tout ça est à prendre avec des pincettes.
Je ne pourrais pas affirmer si Manuel Valls se crois sincèrement de gauche ou s'il ment (ou si Sarkozy se croit républicain, ou si Marine le Pen se croit laïque...). Mais je peux affirmer que la définition du mot "gauche" qui permettrait d'englober Manuel Valls dedans serait en contradiction flagrante avec la définition de ce que l'on a appelé "gauche" depuis 1789 et qui jusqu'à récemment correspondait plutôt bien à la réalité des opinions exprimées.
Bref, Todd ne peut pas affirmer, surtout en se revendiquant de la science, que les manifestants du 11 janvier pensaient autrechose que ce qu'ils croyaient penser. Le fond du problème, c'est qu'il n'est en fait pas d'accord avec la DEFINITION du racisme, de la religion, de la liberté d'expression, du blasphème... et surtout la définition de la laïcité à laquelle adhèrent la plupart de ceux qui ont défilé.
C'est sur cette lutte de définitions qu'il devrait s'attarder, au lieu de s'acharner à expliquer ce que pensent les gens à leur place.
Lorsque Todd donne sa définition de la laïcité et sa définition du racisme, je ne suis pas d'accord avec lui, et c'est pour ça que nous n'avons pas la même opinion sur le caractère laïc et/ou raciste de cette manif.
Todd le dit lui-même : il se sent plus proche de la "laïcité anglo-saxonne" que de la laïcité française. Or le mot laïc est originaire de France et n'existe même pas en anglais (ils disent "secularism", or le sécularisme existe aussi en français et c'est un autre mot, avec une autre définition que le mot laïcité). En se réclamant d'une laïcité anglo-saxonne qui n'existe tout simplement pas, il veut en fait contester la définition du mot laïcité telle qu'elle est utilisée et pratiquée en France depuis 2 siècles.
Je pense personnellement, comme beaucoup de ceux qui ont combattu pour la laïcité en France, que les religions sont des opinions comme les autres, tout aussi critiquables et attaquables que n'importe quelle opinion, et même plus dangereuses que d'autres opinions car basées sur des dogmes et des intuitions au lieu de se baser sur la raison, l'expérimentation et l'argumentation. Une opinion qui ne peut pas être argumentée a beaucoup plus naturellement tendance à s'imposer par la force, et a aussi de grandes difficultés à évoluer autrement que par des schismes et des batailles rangées. Todd pense qu'il n'y a pas de raison de combattre les religions et les croyances, et n'arrive même pas à admettre que certaines personnes pensent le contraire. pour lui personne ne peut sincèrement penser qu'il faut combattre les religions, et du coup il est persuadé que les gens qui disent combattre les religions (comme Charlie Hebdo) ont en fait d'autres motivations, comme le racisme ou la volonté de s'attaquer à une minorité.
Quant il détaille sa démarche le raisonnement de départ est flagrant : Ne pouvant imaginer que Charlie Hebdo combat les religions parce que lui pense qu'il n'y a pas de raison de les combattre, il perçoit depuis longtemps Charlie Hebdo comme un journal raciste se cachant derrière la lutte anticléricale. Selon lui les gens qui ont défendu le droit de Charlie de se moquer des religions ne peuvent pas eux non plus penser sincèrement qu'on a le droit de s'attaquer aux religions, ni même se faire avoir par un journal raciste prétendant lutter contre les religions, non, pour Todd tous ces gens sont forcément d'accord avec lui sur l'inutilité de s'attaquer aux religions et sont donc forcément comme Charlie des gens qui cachent leur racisme derrière ce droit à la critique des religions. Or manque de pot, aucun slogan, aucune action ou expression des manifestants n'a l'air d'exprimer des opinions racistes... Qu'à cela ne tienne, c'est sans doute que leur racisme est inconscient !
A partir de là, son obsession a été de chercher toutes les preuves possibles allant dans ce sens, ce qui n'est pas du tout une démarche scientifique.
Un bon scientifique ne cherche pas à prouver qu'il a raison, il cherche à prouver qu'il a tort. Il met en place toutes sortes d'expériences pour tenter de prendre à défaut sa théorie, et c'est seulement quand lui et d'autres chercheurs ont échoué à trouver un résultat contradictoire avec sa théorie qu'il peut se permettre de dire que sa théorie est fiable, jusqu'à preuve du contraire.
Rien à ajouter.
Enfin si: pendant ce temps, d'autres drames sont injustement ignorés du grand public.
http://www.arretsurimages.net/breves/2015-05-23/Aphatie-quitte-RTL-et-peut-etre-Le-Grand-Journal-id18933
Enfin si: pendant ce temps, d'autres drames sont injustement ignorés du grand public.
http://www.arretsurimages.net/breves/2015-05-23/Aphatie-quitte-RTL-et-peut-etre-Le-Grand-Journal-id18933
moi non plus , rien à ajouter.
Merde, je pensais lancer un débat qui m'aurait donné une (mauvaise) excuse pour traîner sur le forum au lieu de bosser... A cause de vous deux qui êtes d'accord avec moi je vais devoir me remettre au boulot, pfff... merci bien !!
Sinon en vrai ça fait plaisir de savoir que tout le monde ne pense pas que je dis des conneries :)
Sinon en vrai ça fait plaisir de savoir que tout le monde ne pense pas que je dis des conneries :)
Mais pas de quoi ;)
C'est mon côté disciple mort-vivant
C'est mon côté disciple mort-vivant
Moi, je suis choqué par toutes vos affirmations. Et je suis sûr qu'inconsciemment, vous l'êtes aussi. Vous m'avez l'air d'être raisonnable.
Franchement... A vous lire, on croirait que les mystères de la pensée sont en fait percés à jour depuis la création de Wikipédia...
Jamais la recherche scientifique n'a trouvé un deuxième siège de la pensée
Je choisi cette citation mais je pourrais en faire une vingtaine.... Et de m'exclamer : "ah parce que la science en a trouvé un premier?"
Franchement... A vous lire, on croirait que les mystères de la pensée sont en fait percés à jour depuis la création de Wikipédia...
Jamais la recherche scientifique n'a trouvé un deuxième siège de la pensée
Je choisi cette citation mais je pourrais en faire une vingtaine.... Et de m'exclamer : "ah parce que la science en a trouvé un premier?"
génial
Moi, je suis choqué par toutes vos affirmations. Et je suis sûr qu'inconsciemment, vous l'êtes aussi.
Jusque là j'ai cru que vous faisiez une blague... Donc vous pensez réellement que je suis inconsciemment choqué par ce que je dis ? Vous avez une capacité à penser à la place des autres quasi-surhumaine !
Franchement... A vous lire, on croirait que les mystères de la pensée sont en fait percés à jour depuis la création de Wikipédia...
A vous lire on croirait que la science n'existe pas et qu'elle n'a jamais rien trouvé
Jamais la recherche scientifique n'a trouvé un deuxième siège de la pensée
Je choisi cette citation mais je pourrais en faire une vingtaine.... Et de m'exclamer : "ah parce que la science en a trouvé un premier?"
Alors d'abord oui on a une idée plutôt précise de la zone du cerveau qui correspond à la conscience puisqu'elle s'active lorsque l'on est conscient et n'a plus d'activité lorsqu'on est inconscient. Il s'agit du cortex préfrontal. Comment croyez vous qu'on établit le diagnostic de mort cérébrale ?
Ceci dit le problème n'est pas là, l'existence de la conscience n'est remis en cause par personne, puisque chacun l'expérimente quotidiennement chez lui et chez les autres lors de n'importe quelle interaction humaine. Il n'y a pas besoin de savoir ou se trouve la conscience pour affirmer qu'elle existe. On peut même, si vous y tenez, le prouver par des expériences. Par exemple l'expérience utilisée pour prouver que certains animaux ont une conscience :
On dessine un point rouge sur le front de l'individu à son insu, puis on le place devant un miroir. S'il touche le miroir, soit il n'a pas conscience de lui-même, soit il ne connait pas son aspect, soit il ne comprend pas le principe du reflet, etc... Il y a plein d'explications possibles. Mais si en regardant le miroir il comprend qu'il y a un point rouge sur son front et commence à se toucher son propre front, c'est forcément qu'il a conscience de lui-même (et du fait que normalement il n'a pas de point rouge là). Or les humains réussissent ce test brillamment, de même que les chiens, les chats, les singes, les dauphins etc...
En science, on doit considérer par principe que tout ce qui n'a pas été prouvé par des expériences (répétées, faites par plusieurs équipes, etc...) n'existe pas jusqu'à preuve du contraire. Pourquoi ? Parce que le contraire serait impraticable. Si l'on devait considérer au contraire que tout ce qu'on n'a pas prouvé existe jusqu'à ce qu'on prouve qu'il n'existe pas, alors :
- Dès que n'importe qui émettrait n'importe quelle hypothèse qui lui passe par la tête, elle deviendrait immédiatement vraie, on devrait alors prendre en compte en permanence des milliards d'hypothèses invraisemblables et contradictoires.
- On ne pourrait jamais départager aucune de ces hypothèses, puisqu'il n'existe aucune méthode pour prouver la non-existence de quelque chose.
En gros si je vous dis "il existe un pigeon vert fluo à cornes", vous seriez obligé de me croire et vous n'auriez aucun moyen de me prouver qu'il n'existe pas. Le fait de ratisser toute la Terre a sa recherche n'est pas une preuve qu'il n'existe pas puisque vous pourrez toujours être passé à côté.
Contrairement à la conscience, l'Inconscient, lui, est une hypothèse plutôt récente et qui attend toujours des preuves de son existence (comme celle du pigeon vert fluo à corne). Trouver un deuxième siège de la pensée dans le cerveau, une sorte de deuxième cortex préfrontal qui manifesterait une activité dans les moments précis ou la théorie psychanalytique dit que l'Inconscient est à l'oeuvre, ce serait un début de preuve... Mais on attend toujours.
Tseetseemiddle, si on vous taxe de scientisme, vous répondez quoi ?
Tseetseemiddle, si on vous taxe de scientisme, vous répondez quoi ?
Tzitzimitl, c'est de l'aztèque transcrit en espagnol, donc il n'y a pas de raison de chercher à le prononcer à l'anglaise, le "tl" se pronce bien "tl" (sans inversion des consonnes ni atténuation du "T" en "D". Et la seule subtilité par rapport à une prononciation française est que les z se prononcent à l'espagnole, en "zozotant" :-)
Le scientisme c'est le fait de croire que la science a réponse à tout. Je ne le crois pas, puisque des tas de choses sont encore inconnues, puisque certaines choses le resteront à jamais (la métaphysique, à savoir tout ce qui n'est pas accessible à l'expérience physique, est à jamais en dehors du champ scientifique) et puisque le premier enseignement de l'épistémologie est justement qu'on ne pourra jamais avoir de certitude absolue sur rien, tout savoir est provisoire, jusqu'à preuve du contraire.
Le scientisme, c'est aussi le fait de croire que la science peut résoudre tous les problèmes. Je ne le crois pas, puisque je pense que certains problèmes sont impossibles à résoudre, et même que le savoir scientifique en lui-même peut causer de nouveaux problèmes. Par exemple la connaissance de la mécanique quantique permet aux humains de construire des armes bien plus dangereuses qu'auparavant.
Le scientisme, c'est une religion comme une autre, et je dénonce toutes les religions.
Par contre la science n'est pas une méthode ou une lubie parmi d'autres, c'est le nom qu'on donne à l'ensemble des méthodes élaborées au fil des siècles par l'humanité pour chercher à connaître le plus possible de choses en se trompant le moins possible. On peut considérer l'ignorance ou l'erreur comme des buts à atteindre (c'est un des buts de la censure par exemple), mais si on pense qu'il est plus utile et efficace pour atteindre ses objectifs politiques (par exemple pour moi : le plus possible de bonheur pour le plus possible d'êtres humains) de se baser sur la connaissance et d'éviter l'erreur, alors on n'a rien de mieux à disposition que la science, pourvu qu'elle respecte ses propres principes, ce qui n'est évidemment pas toujours le cas dans la réalité.
petite correction : les chiens ne réussissent pas le test du point rouge, mais ça ne prouve pas qu'ils n'ont pas de conscience. certains chercheurs considèrent que c'est parce que la vue n'est pas un sens très développé chez le chien, et si l'on trouvait une idée de test marchant avec l'odorat, on trouverait peut-être d'autres résultats.
cher tzitzimitl , il sait que cette France était croyante non-pas par des opinions exprimées mais par la pratique ! aller a l'église , c'est aller a l'église .
Les cartes se font précisemment sur ce que les gens font et non sur ce qu'ils pensent ou disent penser.....On n'es pas la dans le relativisme .
Les cartes se font précisemment sur ce que les gens font et non sur ce qu'ils pensent ou disent penser.....On n'es pas la dans le relativisme .
cher tzitzimitl , il sait que cette France était croyante non-pas par des opinions exprimées mais par la pratique ! aller a l'église , c'est aller a l'église .
Les cartes se font précisemment sur ce que les gens font et non sur ce qu'ils pensent ou disent penser.....On n'es pas la dans le relativisme .
Et aller à l'Eglise, ne serait-ce pas par hasard une façon d'exprimer publiquement et consciemment son opinion catholique ?
Moi aussi je me base sur ce que les gens ont fait le 11 Janvier : Ils sont descendu dans la rue avec des slogans et des pancartes qui défendaient la liberté d'expression et le droit au blasphème et qui exprimaient leur solidarité avec un journal en disant "Je suis Charlie", ou avec d'autres "catégories" de victimes en ajoutant "je suis juif", "je suis musulman", "je suis flic"...
Si on peut dire que les gens qui ont des pancartes "liberté d'expression" ne défilent pas pour la liberté d'expression mais pour exprimer leur haine des musulmans, pourquoi ne pourrait-on pas dire que les gens qui à l'époque allaient à l'Eglise n'y allaient pas pour exprimer une foi catholique mais pour, par exemple, manipuler l'Eglise au service de leur vraie croyance : le satanisme ! Ou si vous voulez une hypothèse moins fantaisiste : pour avoir une vie sociale...
Quand vous voyez des gens défiler avec des pancartes dans la rue, vous pensez réellement que pour connaitre leurs motivations, les habitudes de fréquentation d'Eglise des gens qui habitaient au même endroit qu'eux (et qui ne sont pas forcément leurs ancêtres) il y a 100 ans est plus fiable que ce qu'ils ont eux-même écrit sur leurs pancartes ??
Le catho-zombie ne peut défiler que derrière les pancartes de son inconscient. Sauf que s'il les a rédigées, il ne s'agit plus de son inconscient. Nul n'est méchant volontairement.
(...) Si toutes les sciences humaines, sociologie incluse, passent leur temps à interroger les gens sur leurs opinions et à s'en servir de base pour leurs études, c'est bien qu'ils n'imaginent pas que les gens pensent autre chose que ce qu'ils croient penser...
(...)
Quelle drôle d'idée...
L'idée de déterminismes en-deça ou au-delà de la conscience individuelle me semble bien plus fréquente dans l'histoire des idées de l'homme comme être social que celle de "l'agent rationnel", mu par une conscience claire de ses motivations.
D'ailleurs, exemple de catholique zombie dans mon entourage : un athée revendiqué qui veut quand même une cérémonie à l'église pour sa mort. A vrai dire, il est sans doute assez proche de ce que Todd dénomme ""MAZ" (classes Moyennes, personnes Âgées, catholiques Zombies) qui me semble ce peuple "notabilisé", "embourgeoisé", baby-boomers issus des campagnes, éduqués au temps des colonies à l'ombre du clocher du village, à l'aise dans leur retraite et leur épargne, qui mettent des Hollande et des Sarkozy aux commandes pour garantir leurs acquis, des Valls pour qui la bonne image d’une ville implique qu’on filme des “blancos”.
Et dans le genre déterminismes sociologiques classiques dans la gauche, Manifeste du Parti Communiste, 1848 : "Le progrès de l'industrie, dont la bourgeoisie est l'agent passif et inconscient, remplace l'isolement des ouvriers par leur union révolutionnaire au moyen de l'association."
Les "MAZ", la bourgeoisie défilante est peut-être majoritaire dans une France désindustrialisé et, mécaniquement, démographiquement, démocratiquement, elle est agent passif et inconscient de la dissolution des forces de contestation sociale devenues minoritaires. Mélenchon n'avait d'ailleurs pas tort de vouloir récuser l'unanimisme du 11 janvier et de mettre en avant une autre trace du catholicisme zombie, ce Concordat d'Alsace-Moselle que Hollande aurait eu le projet d'inscrire dans la Constitution. Hollande catholique zombie ? Sarkozy catholique zombie quand il oppose le curé à l'instituteur ?
A quelle France veulent-ils parler exactement ?
En fait, plutôt que d'inconscient, tout ça m'évoque la "mauvaise foi" au sens sartrien, les jeux théâtraux de réaffirmation d'un être, d'une identité pour ne pas affronter les doutes, les choix à faire, les changements à envisager : surtout ne pas penser à ce sur quoi est assis notre confort, ne pas entendre le monde extérieur, les barbares, les Autres, les Merah (né à Toulouse) et les Coulibaly (né à Juvisy-sur-Orge), des forcenés, des fous endoctrinés par d’autres fous qui ne méritent pas qu’on remette en question nos manières d’être.
L'Orient et nous, un vieil imaginaire de conflit :
"- This is blasphemy ! This is madness !
- Madness ? This is Sparta !"
(...)
Quelle drôle d'idée...
L'idée de déterminismes en-deça ou au-delà de la conscience individuelle me semble bien plus fréquente dans l'histoire des idées de l'homme comme être social que celle de "l'agent rationnel", mu par une conscience claire de ses motivations.
D'ailleurs, exemple de catholique zombie dans mon entourage : un athée revendiqué qui veut quand même une cérémonie à l'église pour sa mort. A vrai dire, il est sans doute assez proche de ce que Todd dénomme ""MAZ" (classes Moyennes, personnes Âgées, catholiques Zombies) qui me semble ce peuple "notabilisé", "embourgeoisé", baby-boomers issus des campagnes, éduqués au temps des colonies à l'ombre du clocher du village, à l'aise dans leur retraite et leur épargne, qui mettent des Hollande et des Sarkozy aux commandes pour garantir leurs acquis, des Valls pour qui la bonne image d’une ville implique qu’on filme des “blancos”.
Et dans le genre déterminismes sociologiques classiques dans la gauche, Manifeste du Parti Communiste, 1848 : "Le progrès de l'industrie, dont la bourgeoisie est l'agent passif et inconscient, remplace l'isolement des ouvriers par leur union révolutionnaire au moyen de l'association."
Les "MAZ", la bourgeoisie défilante est peut-être majoritaire dans une France désindustrialisé et, mécaniquement, démographiquement, démocratiquement, elle est agent passif et inconscient de la dissolution des forces de contestation sociale devenues minoritaires. Mélenchon n'avait d'ailleurs pas tort de vouloir récuser l'unanimisme du 11 janvier et de mettre en avant une autre trace du catholicisme zombie, ce Concordat d'Alsace-Moselle que Hollande aurait eu le projet d'inscrire dans la Constitution. Hollande catholique zombie ? Sarkozy catholique zombie quand il oppose le curé à l'instituteur ?
A quelle France veulent-ils parler exactement ?
En fait, plutôt que d'inconscient, tout ça m'évoque la "mauvaise foi" au sens sartrien, les jeux théâtraux de réaffirmation d'un être, d'une identité pour ne pas affronter les doutes, les choix à faire, les changements à envisager : surtout ne pas penser à ce sur quoi est assis notre confort, ne pas entendre le monde extérieur, les barbares, les Autres, les Merah (né à Toulouse) et les Coulibaly (né à Juvisy-sur-Orge), des forcenés, des fous endoctrinés par d’autres fous qui ne méritent pas qu’on remette en question nos manières d’être.
L'Orient et nous, un vieil imaginaire de conflit :
"- This is blasphemy ! This is madness !
- Madness ? This is Sparta !"
Encore une fois, il y a une différence énorme entre des processus inconscients et l'Inconscient.
Oui il y a des réflexes inconscients, des actions inconscientes, des stimuli inconscients... Comment le sait-on ? Parce qu'on observe la personne faire des choses, puis on lui demande s'il a fait volontairement ces choses, et la réponse est non.
Par exemple on tape sur le genou de quelqu'un, sa jambe se tend, on lui demande s'il avait la volonté de tendre sa jambe, il répond non. Donc ce réflexe est inconscient.
Donc oui, bien sur, évidemment, des tas et des tas de choses sont inconscientes. Mais pas les IDEES, les OPINIONS, les VOLONTES. Sinon si on part de l'hypothèse qu'une personne peut se tromper sur ce qu'elle pense ou veut, alors pourquoi croire la personne quand elle dit qu'elle n'a pas volontairement tendu la jambe ? Si la volonté peut-être inconsciente, alors peut-être qu'il voulait inconsciemment tendre la jambe, et si la jambe tendue est le résultat d'une volonté, ce n'est pas un réflexe. L'hypothèse d'une volonté inconsciente fout justement en l'air toute possibilité de prouver qu'il existe des réflexes, des actions, des stimuli inconscients. En résumé non seulement les processus inconscients des sciences physiques, biologiques et humaines sont différents de l'Inconscient psychanalytique, mais ils sont même profondément contradictoires !
Si on peut se permettre de demander à quelqu'un s'il a voulu tendre sa jambe et utiliser sa réponse comme preuve que ce réflexe est inconscient, c'est parce que la conscience, C'EST la volonté, les idées, les opinions. Qu'avons nous d'autres comme définition possible de la conscience que l'ensemble des volontés, idées et opinions d'un être vivant ? La conscience de soi, c'est le fait d'avoir une idée de soi-même, la conscience des autres c'est le fait d'avoir une idée des autres, la conscience du temps, de l'espace, du monde, c'est le fait d'avoir une idée du temps, de l'espace, du monde, et une volonté à leur propos. La conscience c'est le nom que l'on donne à l'ensemble de nos idées et volontés. Donc par définition, on ne peut pas avoir une idée ou une volonté inconsciente.
Par contre ce que montrent très bien les sciences humaines, c'est que, comme le disait Spinoza, "les hommes ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs, mais ne pensent nullement aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir." Il y a des tas de choses en biologie, en sociologie, en psychologie (version scientifique, pas la psychanalyse), etc... Qui expliquent POURQUOI les gens ont telle ou telle opinion ou volonté, qu'est-ce qui les détermine à penser de cette façon. Mais ils n'empêche qu'ils pensent réellement ce qu'ils pensent, jusqu'à preuve du contraire... Et cette preuve ne pourrait venir que d'une capacité à détecter et décoder les opinions dans le cerveau, chose qu'on ne sait pas faire.
L'idée de déterminismes en-deça ou au-delà de la conscience individuelle me semble bien plus fréquente dans l'histoire des idées de l'homme comme être social que celle de "l'agent rationnel", mu par une conscience claire de ses motivations.
Vous mélangez plusieurs choses différentes. Dire que quelqu'un pense réellement ce qu'il croit penser ne signifie pas du tout que ce qu'il pense est rationnel !!
Ça ne signifie pas non plus que nous avons conscience de ce qui nous pousse à avoir telle ou telle opinion.
Ça ne signifie pas non plus que toutes nos ACTIONS sont conscientes. Seulement que toutes nos OPINIONS sont conscientes, par définition, puisque la conscience EST l'ensemble de nos idées, donc aussi de nos opinions, qui sont des idées.
Oui il y a des réflexes inconscients, des actions inconscientes, des stimuli inconscients... Comment le sait-on ? Parce qu'on observe la personne faire des choses, puis on lui demande s'il a fait volontairement ces choses, et la réponse est non.
Par exemple on tape sur le genou de quelqu'un, sa jambe se tend, on lui demande s'il avait la volonté de tendre sa jambe, il répond non. Donc ce réflexe est inconscient.
Donc oui, bien sur, évidemment, des tas et des tas de choses sont inconscientes. Mais pas les IDEES, les OPINIONS, les VOLONTES. Sinon si on part de l'hypothèse qu'une personne peut se tromper sur ce qu'elle pense ou veut, alors pourquoi croire la personne quand elle dit qu'elle n'a pas volontairement tendu la jambe ? Si la volonté peut-être inconsciente, alors peut-être qu'il voulait inconsciemment tendre la jambe, et si la jambe tendue est le résultat d'une volonté, ce n'est pas un réflexe. L'hypothèse d'une volonté inconsciente fout justement en l'air toute possibilité de prouver qu'il existe des réflexes, des actions, des stimuli inconscients. En résumé non seulement les processus inconscients des sciences physiques, biologiques et humaines sont différents de l'Inconscient psychanalytique, mais ils sont même profondément contradictoires !
Si on peut se permettre de demander à quelqu'un s'il a voulu tendre sa jambe et utiliser sa réponse comme preuve que ce réflexe est inconscient, c'est parce que la conscience, C'EST la volonté, les idées, les opinions. Qu'avons nous d'autres comme définition possible de la conscience que l'ensemble des volontés, idées et opinions d'un être vivant ? La conscience de soi, c'est le fait d'avoir une idée de soi-même, la conscience des autres c'est le fait d'avoir une idée des autres, la conscience du temps, de l'espace, du monde, c'est le fait d'avoir une idée du temps, de l'espace, du monde, et une volonté à leur propos. La conscience c'est le nom que l'on donne à l'ensemble de nos idées et volontés. Donc par définition, on ne peut pas avoir une idée ou une volonté inconsciente.
Par contre ce que montrent très bien les sciences humaines, c'est que, comme le disait Spinoza, "les hommes ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs, mais ne pensent nullement aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir." Il y a des tas de choses en biologie, en sociologie, en psychologie (version scientifique, pas la psychanalyse), etc... Qui expliquent POURQUOI les gens ont telle ou telle opinion ou volonté, qu'est-ce qui les détermine à penser de cette façon. Mais ils n'empêche qu'ils pensent réellement ce qu'ils pensent, jusqu'à preuve du contraire... Et cette preuve ne pourrait venir que d'une capacité à détecter et décoder les opinions dans le cerveau, chose qu'on ne sait pas faire.
L'idée de déterminismes en-deça ou au-delà de la conscience individuelle me semble bien plus fréquente dans l'histoire des idées de l'homme comme être social que celle de "l'agent rationnel", mu par une conscience claire de ses motivations.
Vous mélangez plusieurs choses différentes. Dire que quelqu'un pense réellement ce qu'il croit penser ne signifie pas du tout que ce qu'il pense est rationnel !!
Ça ne signifie pas non plus que nous avons conscience de ce qui nous pousse à avoir telle ou telle opinion.
Ça ne signifie pas non plus que toutes nos ACTIONS sont conscientes. Seulement que toutes nos OPINIONS sont conscientes, par définition, puisque la conscience EST l'ensemble de nos idées, donc aussi de nos opinions, qui sont des idées.
+1 Bien répondu. Merci.
(...) Si on peut se permettre de demander à quelqu'un s'il a voulu tendre sa jambe et utiliser sa réponse comme preuve que ce réflexe est inconscient, c'est parce que la conscience, c'est parce que la conscience, C'EST la volonté, les idées, les opinions.
(...) c'est que, comme le disait Spinoza, "les hommes ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs, mais ne pensent nullement aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir."
Faut choisir, soit Spinoza soit votre définition, le premier n'expliquant pas qu'on bouge la jambe parce qu'on veut bouger la jambe, la volonté ou la conscience n'étant pas des causes efficientes du mouvement (combien d'énergie cinétique dans une volition, idée, opinion ?).
Mais bon, je ne vous parle pas de mes thèses, je vous parle des courants de pensée dans la sociologie depuis 150 ans. Vous les connaissez un peu ?
Durkheim, Weber, Marx, Comte, Spencer, Mauss, Lévy-Strauss, Foucault, Bourdieu etc., je ne suis pas sociologue mais de ce que j'en connais la conscience n'est pas vraiment le facteur qui les intéresse foncièrement et méthodologiquement, on fait une différence entre ce que déclare une personne et la réalité.
On peut toujours dire qu'un manifestant manifeste parce qu'il veut manifester, que ça correspond à ses opinions etc., ça ne dit pas grand chose de pourquoi une certaine population considère qu'elle a à marcher en foule dans la rue pour exprimer ses opinions, pourquoi elle se dit plutôt de gauche, ce que peut signifier un slogan "Je suis X" brandi par un groupe etc.
La sociologie n'est pas la psychologie, son objet n'est pas l'individu, et le sociologue s'intéresse plutôt à ce que dit la société en lui, par lui.
(...) c'est que, comme le disait Spinoza, "les hommes ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs, mais ne pensent nullement aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir."
Faut choisir, soit Spinoza soit votre définition, le premier n'expliquant pas qu'on bouge la jambe parce qu'on veut bouger la jambe, la volonté ou la conscience n'étant pas des causes efficientes du mouvement (combien d'énergie cinétique dans une volition, idée, opinion ?).
Mais bon, je ne vous parle pas de mes thèses, je vous parle des courants de pensée dans la sociologie depuis 150 ans. Vous les connaissez un peu ?
Durkheim, Weber, Marx, Comte, Spencer, Mauss, Lévy-Strauss, Foucault, Bourdieu etc., je ne suis pas sociologue mais de ce que j'en connais la conscience n'est pas vraiment le facteur qui les intéresse foncièrement et méthodologiquement, on fait une différence entre ce que déclare une personne et la réalité.
On peut toujours dire qu'un manifestant manifeste parce qu'il veut manifester, que ça correspond à ses opinions etc., ça ne dit pas grand chose de pourquoi une certaine population considère qu'elle a à marcher en foule dans la rue pour exprimer ses opinions, pourquoi elle se dit plutôt de gauche, ce que peut signifier un slogan "Je suis X" brandi par un groupe etc.
La sociologie n'est pas la psychologie, son objet n'est pas l'individu, et le sociologue s'intéresse plutôt à ce que dit la société en lui, par lui.
La conscience et l'Inconscient ne sont pas le sujet de la sociologie. Mais c'est visiblement le sujet d'Emmanuel Todd. C'est bien pour ça que je le critique, alors que je défends la sociologie.
[quote=Faab]Faut choisir, soit Spinoza soit votre définition, le premier n'expliquant pas qu'on bouge la jambe parce qu'on veut bouger la jambe, la volonté ou la conscience n'étant pas des causes efficientes du mouvement (combien d'énergie cinétique dans une volition, idée, opinion ?).
Tous nos mouvements sont causés par des afflux électriques dans nos muscles, eux même envoyés depuis le cerveau et/ou la moelle épinière. Lorsque ça vient de la moelle épinière, ou par le cerveau mais sans passer par le cortex préfrontal, ça veut dire que ça n'est pas passé par la conscience, donc c'est un réflexe inconscient. c'est ce qui se passe quand on tape sur un genou et que la jambe se tend. La personne n'a pas voulu tendre la jambe, mais elle s'est tendue quand même.
Par contre tout à l'heure j'étais chez le kiné pour ma jambe, elle m'a demandé une première fois de tendre la jambe et je n'ai pas entendu, donc je n'ai pas décidé de tendre la jambe, et elle ne s'est pas tendue. Elle me l'a demandé une seconde fois, j'ai entendu et cette fois j'ai décidé de tendre la jambe, consciemment... et elle s'est tendue ! Incroyable non ? Pourquoi ai-je eu la volonté d'obéir au kiné ? Sans doute parce que j'ai une opinion positive sur elle, ses conseils et ses connaissances et du coup en la capacité des gestes qu'elle me demande à m'aider à retrouver un usage complet de ma jambe. Donc même si on ne comprend pas exactement comment une volonté et les idées qui la sous-tendent se transforment en commande du cerveau vers les muscles, il y a indéniablement un lien entre nos volontés, nos idées et beaucoup de nos gestes.
Pas tous. certains sont des réflexes inconscients, mais d'autres sont bel et bien guidés par nos décisions conscientes.
Je ne pense pas faire une découverte extraordinaire en disant ça, et je pense que Spinoza le savait très bien. Et d'ailleurs à ma connaissance il n'a pas cherché à se poser ce genre de questions. Son questionnement remonte plus haut encore, puisqu'il réfléchit aux causes qui nous poussent à vouloir et désirer (ce qui ensuite conduit à des actions, mais c'est tellement évident qu'il n'en parle pas).
Je ne comprends vraiment pas ou vous voyez la moindre contradiction entre le fait de dire que certaines actions sont le fruit de notre volonté, et le fait de dire que notre volonté est elle-même déterminée par d'autres causes (sociologiques, biologiques, psychologiques, etc...)
Lorsque les mouvements sont des réflexes, il n'est pas bien compliqué d'admettre qu'ils sont déterminés par des lois biologiques, physique, etc... ou pour parler en termes plus spinozistes, par la mécanique du corps et de la Nature dont il fait partie, qui se traduit par une tendance à chercher à persévérer dans son être (ce qui pour les connaissance actuelles ne marche pas trop pour la matière inerte, mais correspond à merveille à la définition moderne d'un être vivant)
Par contre, c'est beaucoup plus dur pour les êtres humains actuels mais bien plus encore pour les contemporains de Spinoza à qui l'Eglise enseignait que l'homme est libre, d'admettre que les actions provoquées par notre volonté sont elles aussi, in fine, le produit des lois naturelles, puisque nos volitions et nos désirs sont eux aussi déterminés par la mécanique du corps et de la Nature. Aujourd'hui, on pourrait ajouter que cette mécanique est explorée par la biologie, la sociologie, la psychologie, etc.
Pour autant, Spinoza, contrairement à Freud, ne cherche absolument pas à démontrer que l'on ne pense pas ce que l'on croit penser, il dit juste que ce qu'on pense est le résultat déterministe des lois naturelles. Et je suis parfaitement d'accord avec lui.
[quote=Faab]Faut choisir, soit Spinoza soit votre définition, le premier n'expliquant pas qu'on bouge la jambe parce qu'on veut bouger la jambe, la volonté ou la conscience n'étant pas des causes efficientes du mouvement (combien d'énergie cinétique dans une volition, idée, opinion ?).
Tous nos mouvements sont causés par des afflux électriques dans nos muscles, eux même envoyés depuis le cerveau et/ou la moelle épinière. Lorsque ça vient de la moelle épinière, ou par le cerveau mais sans passer par le cortex préfrontal, ça veut dire que ça n'est pas passé par la conscience, donc c'est un réflexe inconscient. c'est ce qui se passe quand on tape sur un genou et que la jambe se tend. La personne n'a pas voulu tendre la jambe, mais elle s'est tendue quand même.
Par contre tout à l'heure j'étais chez le kiné pour ma jambe, elle m'a demandé une première fois de tendre la jambe et je n'ai pas entendu, donc je n'ai pas décidé de tendre la jambe, et elle ne s'est pas tendue. Elle me l'a demandé une seconde fois, j'ai entendu et cette fois j'ai décidé de tendre la jambe, consciemment... et elle s'est tendue ! Incroyable non ? Pourquoi ai-je eu la volonté d'obéir au kiné ? Sans doute parce que j'ai une opinion positive sur elle, ses conseils et ses connaissances et du coup en la capacité des gestes qu'elle me demande à m'aider à retrouver un usage complet de ma jambe. Donc même si on ne comprend pas exactement comment une volonté et les idées qui la sous-tendent se transforment en commande du cerveau vers les muscles, il y a indéniablement un lien entre nos volontés, nos idées et beaucoup de nos gestes.
Pas tous. certains sont des réflexes inconscients, mais d'autres sont bel et bien guidés par nos décisions conscientes.
Je ne pense pas faire une découverte extraordinaire en disant ça, et je pense que Spinoza le savait très bien. Et d'ailleurs à ma connaissance il n'a pas cherché à se poser ce genre de questions. Son questionnement remonte plus haut encore, puisqu'il réfléchit aux causes qui nous poussent à vouloir et désirer (ce qui ensuite conduit à des actions, mais c'est tellement évident qu'il n'en parle pas).
Je ne comprends vraiment pas ou vous voyez la moindre contradiction entre le fait de dire que certaines actions sont le fruit de notre volonté, et le fait de dire que notre volonté est elle-même déterminée par d'autres causes (sociologiques, biologiques, psychologiques, etc...)
Lorsque les mouvements sont des réflexes, il n'est pas bien compliqué d'admettre qu'ils sont déterminés par des lois biologiques, physique, etc... ou pour parler en termes plus spinozistes, par la mécanique du corps et de la Nature dont il fait partie, qui se traduit par une tendance à chercher à persévérer dans son être (ce qui pour les connaissance actuelles ne marche pas trop pour la matière inerte, mais correspond à merveille à la définition moderne d'un être vivant)
Par contre, c'est beaucoup plus dur pour les êtres humains actuels mais bien plus encore pour les contemporains de Spinoza à qui l'Eglise enseignait que l'homme est libre, d'admettre que les actions provoquées par notre volonté sont elles aussi, in fine, le produit des lois naturelles, puisque nos volitions et nos désirs sont eux aussi déterminés par la mécanique du corps et de la Nature. Aujourd'hui, on pourrait ajouter que cette mécanique est explorée par la biologie, la sociologie, la psychologie, etc.
Pour autant, Spinoza, contrairement à Freud, ne cherche absolument pas à démontrer que l'on ne pense pas ce que l'on croit penser, il dit juste que ce qu'on pense est le résultat déterministe des lois naturelles. Et je suis parfaitement d'accord avec lui.
"Tous nos mouvements sont causés par des afflux électriques dans nos muscles, eux même envoyés depuis le cerveau et/ou la moelle épinière."
N'oubliez pas le ventre qui apparemment contient un certain nombre de neurones.
Le ventre ce deuxième cerveau
Par contre je ne sais pas s'il y a un inconscient du ventre dont Todd pourrait se servir pour expliquer des trucs....
N'oubliez pas le ventre qui apparemment contient un certain nombre de neurones.
Le ventre ce deuxième cerveau
Par contre je ne sais pas s'il y a un inconscient du ventre dont Todd pourrait se servir pour expliquer des trucs....
Sur inconscient psychologique et sociologie
On peut vouloir récuser la notion même d’inconscient en psychologie, définir l’idée comme foncièrement consciente, centrer même toute une philosophie autour de ce principe un peu comme Sartre (qui du coup parlera de “mauvaise foi”...) mais ce n’est pas ici le sujet puisqu’on parle de déterminismes sociaux. Qui oserait prétendre qu’il maîtrise toutes ses idées, attitudes, comportements etc. reçus de sa culture, son milieu social etc., qu’il fait tout dans une conscience claire ?
Par exemple, pour un cas particulier (moi...), un de mes frères écrivait le 11 janvier : “Du flan pour se donner bonne conscience, du style coupe du monde de foot. Ça fait vendre des journaux et une belle diversion pour les politiques, toujours ça de pris. Heureusement qu'ils sont mort avant de voir ça !”
Son mail n’était destiné qu’à des membres de la famille, et personne ne s’en est offusqué, question de culture politique commune du genre ”Des messes ?? La Marseillaise ??? C’est dur d’être aimé par des cons”. Je peux toujours dire “c’est mon choix” de ne pas manifester mais cette défiance envers les mouvements de masse organisés n’est pas qu’une affaire de psychologie personnelle, c’est lié au minimum à une histoire familiale, elle-même intégrée à un milieu social, une époque etc., comme chez les Le Pen, on tend sans doute à voter Front National.
Sur Spinoza
Ma remarque était "technique" mais ce n'est pas trop le lieu pour débattre de l'ontologie spinozienne donc je donne juste quelques détails en suivant. Pour la nécessité de la disjonction logique des explications causales par le corporel ou l'idéel, voyez dans l'Ethique le scolie de la proposition 7 partie 2 ou la préface de la partie 5 où il ironise sur Descartes qui, comme vous, "ne comprend pas exactement comment une volonté et les idées qui la sous-tendent se transforment en commande du cerveau vers les muscles".
Il ne comprend pas parce que, pour parler en termes contemporain, il mélange le logiciel et le matériel comme le fait le langage commun et que du coup on croit pouvoir tordre des cuillères par la seule volonté. Erreur de catégorie dirait G. Ryle, ”Run-time error ‘13’, Type mismatch”.
Sinon, chez Spinoza, toutes les choses sont animées (Ethique partie 2 prop. 13 scolie) et le "conatus" est une notion à la fois plus profonde et générale qu'une sorte d'instinct de survie : le simple fait qu'une chose dure, ne serait-ce qu'un milliardième de seconde avant désintégration, implique une forme-force, l'existence comme puissance d'être, l'essence comme puissance existante.
P.S. pour rire un peu avec le libre-arbitre : voyez en fin de cette page, le descriptif de l'expérience de Libet qui montre que dans un geste "volontaire", l'influx moteur s'initie avant la conscience volontaire, c'est-à-dire qu'on commencerait à bouger avant de savoir qu'on "veut" bouger.
On peut vouloir récuser la notion même d’inconscient en psychologie, définir l’idée comme foncièrement consciente, centrer même toute une philosophie autour de ce principe un peu comme Sartre (qui du coup parlera de “mauvaise foi”...) mais ce n’est pas ici le sujet puisqu’on parle de déterminismes sociaux. Qui oserait prétendre qu’il maîtrise toutes ses idées, attitudes, comportements etc. reçus de sa culture, son milieu social etc., qu’il fait tout dans une conscience claire ?
Par exemple, pour un cas particulier (moi...), un de mes frères écrivait le 11 janvier : “Du flan pour se donner bonne conscience, du style coupe du monde de foot. Ça fait vendre des journaux et une belle diversion pour les politiques, toujours ça de pris. Heureusement qu'ils sont mort avant de voir ça !”
Son mail n’était destiné qu’à des membres de la famille, et personne ne s’en est offusqué, question de culture politique commune du genre ”Des messes ?? La Marseillaise ??? C’est dur d’être aimé par des cons”. Je peux toujours dire “c’est mon choix” de ne pas manifester mais cette défiance envers les mouvements de masse organisés n’est pas qu’une affaire de psychologie personnelle, c’est lié au minimum à une histoire familiale, elle-même intégrée à un milieu social, une époque etc., comme chez les Le Pen, on tend sans doute à voter Front National.
Sur Spinoza
Ma remarque était "technique" mais ce n'est pas trop le lieu pour débattre de l'ontologie spinozienne donc je donne juste quelques détails en suivant. Pour la nécessité de la disjonction logique des explications causales par le corporel ou l'idéel, voyez dans l'Ethique le scolie de la proposition 7 partie 2 ou la préface de la partie 5 où il ironise sur Descartes qui, comme vous, "ne comprend pas exactement comment une volonté et les idées qui la sous-tendent se transforment en commande du cerveau vers les muscles".
Il ne comprend pas parce que, pour parler en termes contemporain, il mélange le logiciel et le matériel comme le fait le langage commun et que du coup on croit pouvoir tordre des cuillères par la seule volonté. Erreur de catégorie dirait G. Ryle, ”Run-time error ‘13’, Type mismatch”.
Sinon, chez Spinoza, toutes les choses sont animées (Ethique partie 2 prop. 13 scolie) et le "conatus" est une notion à la fois plus profonde et générale qu'une sorte d'instinct de survie : le simple fait qu'une chose dure, ne serait-ce qu'un milliardième de seconde avant désintégration, implique une forme-force, l'existence comme puissance d'être, l'essence comme puissance existante.
P.S. pour rire un peu avec le libre-arbitre : voyez en fin de cette page, le descriptif de l'expérience de Libet qui montre que dans un geste "volontaire", l'influx moteur s'initie avant la conscience volontaire, c'est-à-dire qu'on commencerait à bouger avant de savoir qu'on "veut" bouger.
ah je m'en voulais un peu d'avoir eu la flemme de m'y coller, mais vous faites ça bien mieux que je ne l'eusse pu :)
Je n'ai pas parlé d'instinct de survie. Ce qui correspond plutôt bien à la recherche de la "persistance dans son être" de Spinoza, c'est la définition de la vie, qui n'a rien à voir avec un instinct de survie.
La seule définition de la vie qui fonctionne réellement et sur laquelle ont finit par s'accorder la plupart des chercheurs, c'est celle-ci :
"Un être vivant est une exception locale à la deuxième loi de la thermodynamique".
Cette loi dit que l'entropie (on pourrait approximativement la définir comme une mesure du désordre) ne peut qu'augmenter dans n'importe quel système isolé.
Toutes les formes organisées de la matière ne font que se désagréger au fil du temps pour devenir de la matière désorganisée, et l'univers finira en une soupe froide de molécules désordonnées et réparties uniformément dans l'espace.
Toute organisation de la matière nécessite un apport extérieur d'énergie pour se maintenir. Par exemple une table ne peut rester en forme de table et lutter contre sa dégradation que si on la répare régulièrement en dépensant de l'énergie pour ça.
Or si un système est réellement isolé (il n'y a que l'univers tout entier qui soit réellement isolé), alors il n'y a pas d'extérieur d'ou recevoir de l'énergie, donc toutes les formes organisées dans l'univers sont vouées à disparaître.
tout ceci est plutôt en contradiction avec la persévérance dans son être de Spinoza, mais pour sa défense il ne connaissait pas la thermodynamique.
Par contre si on se réfère à la vie, Spinoza redevient très pertinent.
La vie, c'est une exception locale et temporaire à ce principe de désagrégation, puisque c'est un ensemble de molécules qui par son organisation même, est capable d'aller puiser l'énergie dont elle a besoin à l'extérieur d'elle même pour entretenir son auto-organisation, en quelques sorte pour "persévérer dans son être". Bien sur l'exception n'est que temporaire puisque la vie fait partie de l'univers, et même les formes de vie "immortelles" (qui ne meurent pas de vieillesse, comme certaines bactéries ou même quelques animaux) finiront par mourir et se désagréger d'une façon ou d'une autre, au pire lorsque le soleil s'éteindra.
Pour ce qui est de dire que la volonté n'a rien à voir avec le mouvement, il se trouve que je ne suis pas d'accord avec Spinoza, qui n'est pas mon maître à penser absolu (je n'en ai pas). Dans la vie de tous les jours, tout le monde expérimente que certains mouvements (pas tous évidemment), ne surviennent que si on décide consciemment de les provoquer. Donc il y a forcément un lien. Et d'ailleurs quand Spinoza fait l'éloge de la raison, ça n'aurait aucun intérêt si la raison ne pouvait déboucher sur des actions.
Pour autant, je suis, comme Spinoza, totalement déterministe, je ne crois pas du tout au libre-arbitre, et comme Spinoza je ne crois pas à une âme immatérielle. Il est même tout à fait possible que, comme semble le montrer l'expérience de Libet, on commence à bouger avant de SAVOIR qu'on "veut" bouger. Mais ça n'empêche nullement le lien entre volonté et mouvement puisque ce n'est pas le moment ou on prend la décision qui est chronométré, mais le moment ou on prend conscience d'avoir pris cette décision (plus le temps nécessaire pour faire savoir au chercheur qu'on en a pris conscience). On ne connait pas encore bien les mécanismes qui sous-tendent une décision, mais pour moi il est clair qu'ils sont tout à fait déterminés par la biologie, la psychologie, la sociologie, etc... et donc que notre volonté est autant déterminée au final par les lois de la physique que n'importe quel mouvement dans l'univers. Mais ça n'empêche pas que cette décision existe et qu'elle a eu une influence sur nos mouvements.
Si la volonté consciente n'avait aucune influence sur le mouvement, elle n'aurait aucun intérêt pour la survie et l'évolution ne l'aurait pas fait émerger.
Même un robot prend des décisions qui aboutissent à des mouvements, tout en ayant contrairement à nous une pleine connaissance des lois qui l'ont poussé à prendre ces décisions puisqu'il peut consulter son propre programme.
C'est uniquement grâce à cette ignorance des causes qui nous déterminent à vouloir que nous pouvons nous donner l'illusion du libre-arbitre, mais pour ma part je m'en réjouit ! S'il est indispensable de savoir qu'on est déterminé pour réfléchir à des solutions à nos problèmes, il serait par contre insupportable à un humain d'avoir en permanence une pleine conscience de ce qui précisément le détermine à faire chacun de ses choix. Je pense d'ailleurs que c'est pour ça que l'évolution a produit nos consciences comme ignorantes des détails des mécanismes de notre corps.
C'est très efficace pour la survie d'une colonie d'êtres vivants unicellulaires (ce que nous sommes) de se penser comme un être vivant unique guidé dans ses choix par la recherche de sensations agréables, l'évitement de sensations désagréables et l'élaboration de stratégies dans ce but. Mais si l'on avait conscience en permanence de tout ce qui se passe dans notre corps, on n'aurait plus l'impression d'avoir des choix à faire et on ne les ferait sans doute plus, ce qui abrégerait bien vite la durée de vie de la colonie. D'autant que l'évolution a eu la perversité de nous rendre désirable, car produisant des sensations agréables, le fait même de croire avoir pris une libre décision non déterminée.
La seule définition de la vie qui fonctionne réellement et sur laquelle ont finit par s'accorder la plupart des chercheurs, c'est celle-ci :
"Un être vivant est une exception locale à la deuxième loi de la thermodynamique".
Cette loi dit que l'entropie (on pourrait approximativement la définir comme une mesure du désordre) ne peut qu'augmenter dans n'importe quel système isolé.
Toutes les formes organisées de la matière ne font que se désagréger au fil du temps pour devenir de la matière désorganisée, et l'univers finira en une soupe froide de molécules désordonnées et réparties uniformément dans l'espace.
Toute organisation de la matière nécessite un apport extérieur d'énergie pour se maintenir. Par exemple une table ne peut rester en forme de table et lutter contre sa dégradation que si on la répare régulièrement en dépensant de l'énergie pour ça.
Or si un système est réellement isolé (il n'y a que l'univers tout entier qui soit réellement isolé), alors il n'y a pas d'extérieur d'ou recevoir de l'énergie, donc toutes les formes organisées dans l'univers sont vouées à disparaître.
tout ceci est plutôt en contradiction avec la persévérance dans son être de Spinoza, mais pour sa défense il ne connaissait pas la thermodynamique.
Par contre si on se réfère à la vie, Spinoza redevient très pertinent.
La vie, c'est une exception locale et temporaire à ce principe de désagrégation, puisque c'est un ensemble de molécules qui par son organisation même, est capable d'aller puiser l'énergie dont elle a besoin à l'extérieur d'elle même pour entretenir son auto-organisation, en quelques sorte pour "persévérer dans son être". Bien sur l'exception n'est que temporaire puisque la vie fait partie de l'univers, et même les formes de vie "immortelles" (qui ne meurent pas de vieillesse, comme certaines bactéries ou même quelques animaux) finiront par mourir et se désagréger d'une façon ou d'une autre, au pire lorsque le soleil s'éteindra.
Pour ce qui est de dire que la volonté n'a rien à voir avec le mouvement, il se trouve que je ne suis pas d'accord avec Spinoza, qui n'est pas mon maître à penser absolu (je n'en ai pas). Dans la vie de tous les jours, tout le monde expérimente que certains mouvements (pas tous évidemment), ne surviennent que si on décide consciemment de les provoquer. Donc il y a forcément un lien. Et d'ailleurs quand Spinoza fait l'éloge de la raison, ça n'aurait aucun intérêt si la raison ne pouvait déboucher sur des actions.
Pour autant, je suis, comme Spinoza, totalement déterministe, je ne crois pas du tout au libre-arbitre, et comme Spinoza je ne crois pas à une âme immatérielle. Il est même tout à fait possible que, comme semble le montrer l'expérience de Libet, on commence à bouger avant de SAVOIR qu'on "veut" bouger. Mais ça n'empêche nullement le lien entre volonté et mouvement puisque ce n'est pas le moment ou on prend la décision qui est chronométré, mais le moment ou on prend conscience d'avoir pris cette décision (plus le temps nécessaire pour faire savoir au chercheur qu'on en a pris conscience). On ne connait pas encore bien les mécanismes qui sous-tendent une décision, mais pour moi il est clair qu'ils sont tout à fait déterminés par la biologie, la psychologie, la sociologie, etc... et donc que notre volonté est autant déterminée au final par les lois de la physique que n'importe quel mouvement dans l'univers. Mais ça n'empêche pas que cette décision existe et qu'elle a eu une influence sur nos mouvements.
Si la volonté consciente n'avait aucune influence sur le mouvement, elle n'aurait aucun intérêt pour la survie et l'évolution ne l'aurait pas fait émerger.
Même un robot prend des décisions qui aboutissent à des mouvements, tout en ayant contrairement à nous une pleine connaissance des lois qui l'ont poussé à prendre ces décisions puisqu'il peut consulter son propre programme.
C'est uniquement grâce à cette ignorance des causes qui nous déterminent à vouloir que nous pouvons nous donner l'illusion du libre-arbitre, mais pour ma part je m'en réjouit ! S'il est indispensable de savoir qu'on est déterminé pour réfléchir à des solutions à nos problèmes, il serait par contre insupportable à un humain d'avoir en permanence une pleine conscience de ce qui précisément le détermine à faire chacun de ses choix. Je pense d'ailleurs que c'est pour ça que l'évolution a produit nos consciences comme ignorantes des détails des mécanismes de notre corps.
C'est très efficace pour la survie d'une colonie d'êtres vivants unicellulaires (ce que nous sommes) de se penser comme un être vivant unique guidé dans ses choix par la recherche de sensations agréables, l'évitement de sensations désagréables et l'élaboration de stratégies dans ce but. Mais si l'on avait conscience en permanence de tout ce qui se passe dans notre corps, on n'aurait plus l'impression d'avoir des choix à faire et on ne les ferait sans doute plus, ce qui abrégerait bien vite la durée de vie de la colonie. D'autant que l'évolution a eu la perversité de nous rendre désirable, car produisant des sensations agréables, le fait même de croire avoir pris une libre décision non déterminée.
Pour être clair (car je ne suis pas sur de l'avoir été), je ne crois pas que la volonté ait le moindre rapport avec le libre arbitre. je ne crois pas au libre arbitre, mais je constate que la volonté existe. Elle n'est sans doute que le passage par la conscience de certains morceaux des chaines de causes et conséquences qui nous déterminent, mais elle est quand même cela.
La différence entre un réflexe et une volonté, c'est le fait qu'en passant par la conscience, la décision finale peut être influencée par un raisonnement. Le raisonnement lui-même est tout autant déterminé, mais il permet aux êtres humains (et sans doute à d'autres animaux) d'élaborer individuellement ou même collectivement des stratégies de survie nouvelles, originales, créatives... Ce dont sont incapables les espèces vivantes qui n'ont que des réflexes, à moins d'attendre patiemment que l'évolution par la génétique et l'épigénétique les produise par hasard.
La différence entre un réflexe et une volonté, c'est le fait qu'en passant par la conscience, la décision finale peut être influencée par un raisonnement. Le raisonnement lui-même est tout autant déterminé, mais il permet aux êtres humains (et sans doute à d'autres animaux) d'élaborer individuellement ou même collectivement des stratégies de survie nouvelles, originales, créatives... Ce dont sont incapables les espèces vivantes qui n'ont que des réflexes, à moins d'attendre patiemment que l'évolution par la génétique et l'épigénétique les produise par hasard.
La vie, c'est une exception locale et temporaire à ce principe de désagrégation,
Waouw.
Waouw.
Oui ça m'a fait cet effet là aussi la première fois que j'ai découvert cette définition.
oui, mais non : ce principe s'applique à des système clos, ce que n'est aucun organisme vivant. donc, rien à voir.
Euh... c'est justement ce que je dis : Le 2ème principe de la thermodynamique ne peut s'appliquer réellement qu'à l'échelle de l'univers tout entier (et très imparfaitement dans un système le plus possible isolé artificiellement pour une expérience), et c'est bien pour ça que localement, et temporairement, des zones de l'espace ou est encore concentré une bonne quantité d'énergie et qui ne sont pas isolées du tout peuvent produire des organisations de la matière capables de s'auto-régénérer pendant un temps donné, dans un système nécessairement non-clos, puisque s'il était clos il ne pourrait pas maintenir sa structure.
C'est parce que cette exception est locale, temporaire et dans un système non clos qu'elle n'est pas une "vraie" exception et ne contredit pas le second principe de la thermodynamique
C'est parce que cette exception est locale, temporaire et dans un système non clos qu'elle n'est pas une "vraie" exception et ne contredit pas le second principe de la thermodynamique
donc, en clair, ce n'est pas une exception :D
Non, mais je n'y peux rien, c'est la formule utilisée par les scientifiques eux-même. Et elle me semble plutôt pertinente pour comprendre. Ce que ça veut dire c'est que partout dans l'univers, tout ce qu'on observe ne fait que se dégrader dans le temps,a l'exception des formes vivantes qui au contraire peuvent se régénérer voir se développer pendant une durée importante, à notre échelle. Et c'est bien très exactement parce qu'elles ne se dégradent pas que notre instinct les identifie comme une forme de vie, et ce même sans connaitre la thermodynamique.
Les philosophes, puis les chercheurs, qui sont depuis toujours capables (comme n'importe qui) de différencier la vie de la matière inerte, ont décidé de l'étudier dans des disciplines spécifiques, et ont trouvé des lois qui ne s'appliquent qu'aux formes de vie (celles de la biologie), tout ça sans arriver à définir rationnellement la vie !! On a bien tenté d'autres définitions, mais à chaque fois on trouvait des cas limites pour lesquels cette définition ne s'applique pas, et pourtant on ne pouvait accepter d'en conclure que la chose n'était pas vivante, parce qu'instinctivement on la voyait comme vivante.
Par exemple le fait de posséder un mécanisme pour se reproduire a été tenté comme définition... Sauf qu'on ne supportait pas l'idée qu'un animal ou une plante stérile, ou trop jeune ou trop âgé pour se reproduire, ne serait pas vivant. On a aussi du mal à admettre que les virus ne sont pas vivants (ils ne peuvent se reproduire qu'avec le système reproducteur d'autres organismes... Ceci dit c'est aussi le cas de toute créature sexuée qui ne peut se reproduire sans un individu du sexe opposé), même si les scientifiques ont tenté de s'en accommoder pendant un temps... Certains animaux ne se nourrissent pas (comme les éphémères), d'autres ne grandissent pas (comme certaines bactéries), d'autres ne vieillissent pas (comme certaines méduses et surtout des bactéries), etc... Bref aucune des définitions tentée n'était satisfaisante pour comprendre rationnellement ce que notre instinct identifiait pourtant à coup sur.
Enfin à coup sur... Les humains se sont bien sur parfois trompé en croyant vivant (et même pensant) des objets qui ne l'étaient pas, comme le soleil, les rivières, les montagnes, etc... Mais ce qui nous poussait à les croire vivants, c'est que notre ignorance des mécanismes de leur formation et/ou le fait que leur dégradation est très lente nous donnait l'impression qu'ils s'auto-entretenaient. Ce qui est remarquable, c'est que dès qu'on a compris comment sont alimentées les rivières, dès qu'on a compris que les montagnes et le soleil se dégradent même s'ils le font très lentement, on a définitivement cessé de les considérer comme des êtres vivants... Et ceci toujours sans avoir de définition claire d'un être vivant.
Nous avons donc dans notre cerveau un mécanisme avec des critères précis pour différencier un être vivant et la matière inerte, et en cherchant LA définition du vivant, c'est une sorte de description de ce mécanisme et de ces critères instinctifs que nous cherchons. Et le fait que tous les humains identifient la même chose comme vivant ou non prouve que ce mécanisme peut être traduit de manière rationnelle et objective, ce n'est pas juste une intuition subjective.
Alors voilà, la seule chose qu'on a trouvé et qui fonctionne, c'est de dire que la matière inerte se dégrade tout le temps quand on l'observe, sauf par un apport d'énergie extérieur qui n'a pas été provoqué par une action interne. Et la matière vivante au contraire entretient sa forme par des mécanismes internes lui permettant d'aller chercher par elle-même l'énergie externe dont elle a besoin.
Comme le fait que tout se dégrade correspond à la 2ème loi de la thermodynamique, alors on a dit que la vie était une exception à cette loi. bien sur que ce n'est pas une vraie exception puisqu'en augmentant le temps ou la taille de l'observation on constate quand même que finalement tout se dégrade, même les formes de vie. Mais à l'échelle d'une observation humaine, forcément localisée dans le temps et dans l'espace, tout se dégrade en permanence, sauf les formes de vie. Quand tout obéit à une règle SAUF une minorité, c'est à peu près ce qu'on appelle une exception... Locale, et temporaire.
Les philosophes, puis les chercheurs, qui sont depuis toujours capables (comme n'importe qui) de différencier la vie de la matière inerte, ont décidé de l'étudier dans des disciplines spécifiques, et ont trouvé des lois qui ne s'appliquent qu'aux formes de vie (celles de la biologie), tout ça sans arriver à définir rationnellement la vie !! On a bien tenté d'autres définitions, mais à chaque fois on trouvait des cas limites pour lesquels cette définition ne s'applique pas, et pourtant on ne pouvait accepter d'en conclure que la chose n'était pas vivante, parce qu'instinctivement on la voyait comme vivante.
Par exemple le fait de posséder un mécanisme pour se reproduire a été tenté comme définition... Sauf qu'on ne supportait pas l'idée qu'un animal ou une plante stérile, ou trop jeune ou trop âgé pour se reproduire, ne serait pas vivant. On a aussi du mal à admettre que les virus ne sont pas vivants (ils ne peuvent se reproduire qu'avec le système reproducteur d'autres organismes... Ceci dit c'est aussi le cas de toute créature sexuée qui ne peut se reproduire sans un individu du sexe opposé), même si les scientifiques ont tenté de s'en accommoder pendant un temps... Certains animaux ne se nourrissent pas (comme les éphémères), d'autres ne grandissent pas (comme certaines bactéries), d'autres ne vieillissent pas (comme certaines méduses et surtout des bactéries), etc... Bref aucune des définitions tentée n'était satisfaisante pour comprendre rationnellement ce que notre instinct identifiait pourtant à coup sur.
Enfin à coup sur... Les humains se sont bien sur parfois trompé en croyant vivant (et même pensant) des objets qui ne l'étaient pas, comme le soleil, les rivières, les montagnes, etc... Mais ce qui nous poussait à les croire vivants, c'est que notre ignorance des mécanismes de leur formation et/ou le fait que leur dégradation est très lente nous donnait l'impression qu'ils s'auto-entretenaient. Ce qui est remarquable, c'est que dès qu'on a compris comment sont alimentées les rivières, dès qu'on a compris que les montagnes et le soleil se dégradent même s'ils le font très lentement, on a définitivement cessé de les considérer comme des êtres vivants... Et ceci toujours sans avoir de définition claire d'un être vivant.
Nous avons donc dans notre cerveau un mécanisme avec des critères précis pour différencier un être vivant et la matière inerte, et en cherchant LA définition du vivant, c'est une sorte de description de ce mécanisme et de ces critères instinctifs que nous cherchons. Et le fait que tous les humains identifient la même chose comme vivant ou non prouve que ce mécanisme peut être traduit de manière rationnelle et objective, ce n'est pas juste une intuition subjective.
Alors voilà, la seule chose qu'on a trouvé et qui fonctionne, c'est de dire que la matière inerte se dégrade tout le temps quand on l'observe, sauf par un apport d'énergie extérieur qui n'a pas été provoqué par une action interne. Et la matière vivante au contraire entretient sa forme par des mécanismes internes lui permettant d'aller chercher par elle-même l'énergie externe dont elle a besoin.
Comme le fait que tout se dégrade correspond à la 2ème loi de la thermodynamique, alors on a dit que la vie était une exception à cette loi. bien sur que ce n'est pas une vraie exception puisqu'en augmentant le temps ou la taille de l'observation on constate quand même que finalement tout se dégrade, même les formes de vie. Mais à l'échelle d'une observation humaine, forcément localisée dans le temps et dans l'espace, tout se dégrade en permanence, sauf les formes de vie. Quand tout obéit à une règle SAUF une minorité, c'est à peu près ce qu'on appelle une exception... Locale, et temporaire.
ce fameux "second principe" s'applique aux systèmes clos. Un organisme vivant n'est pas un système clos. Il ne peut pas être "une exception" à un principe qui ne le concerne pas.
d'autre part il existe d'autres systèmes auto-organisés que le vivant : le cristal, par exemple (voir Henri Atlan, "entre le cristal et la fumée). Tous sont des systèmes ouverts, et l'environnement (et son "bruit") est, pour tous, nécessaire à l'auto-organisation.
d'autre part il existe d'autres systèmes auto-organisés que le vivant : le cristal, par exemple (voir Henri Atlan, "entre le cristal et la fumée). Tous sont des systèmes ouverts, et l'environnement (et son "bruit") est, pour tous, nécessaire à l'auto-organisation.
Rhààà là là Bon franchement les mots je m'en fous moi... Appelez ça comme vous voulez si "exception" vous gène, ce n'est pas moi qui ait inventé cette formule, j'essaie juste d'expliquer pourquoi les scientifiques utilisent ces mots là, qui ne semblent pas les perturber plus que ça...
Pour le dire une dernière fois : La vie n'est pas une exception à l'énoncé réel de la 2ème loi de la thermodynamique, mais elle est une exception à son application pratique, qui est que tout ce qu'on observe se dégrade. Mais vraiment, je vous jure, vous ne pouvez pas savoir à quel point je me fous que vous acceptiez le terme "exception". Je peux très bien m'en passer :
La vie, c'est un truc qui par son organisation même est capable d'aller chercher à l'extérieur d'elle même de l'énergie pour se maintenir, alors que la matière inerte en est incapable.
Voilà, je n'ai pas utilisé le terme "exception", mais j'ai dit la même chose. ça vous va ?
Pour ce qui est du crystal je ne vois franchement pas le rapport. Le crystal est organisé, ni plus ni moins qu'une pierre, un chien ou le soleil. N'importe quelle forme qu'on peut décrire par des caractéristiques, autres que "c'est un ensemble de particules" EST une forme organisée.
Toutes les formes organisées de la matière nécessitent de l'énergie venue de l'extérieur d'elles-mêmes pour se maintenir, là encore ça n'a rien de spécifique aux crystaux ou aux êtres vivants, c'est pareil pour une chaise, un volcan, n'importe quel objet...
La spécificité de la vie ce n'est PAS d'avoir besoin d'énergie externe pour se maintenir, c'est d'être capable d'aller la chercher par elle-même grâce à la structure même de son organisation. Une plante pousse et se tourne en direction du soleil, déploie ses racines dans la terre pour atteindre des nutriments et de l'eau, etc... Un animal se déplace, chasse, cueille, broute, boit... pour se procurer ses nutriments, et les deux embranchement de la vie possèdent une sorte de moteur interne capable de transformer l'énergie qu'ils reçoivent pour réparer en permanence les morceaux d'eux-même qui se sont dégradés.
Un crystal est totalement incapable de tout ça, pour être créé et se maintenir en tant que crystal il a besoin de conditions extérieures qu'il est incapable de provoquer par ses propres mécanismes... Comme tous les objets sauf les êtres vivants.
Pour le dire une dernière fois : La vie n'est pas une exception à l'énoncé réel de la 2ème loi de la thermodynamique, mais elle est une exception à son application pratique, qui est que tout ce qu'on observe se dégrade. Mais vraiment, je vous jure, vous ne pouvez pas savoir à quel point je me fous que vous acceptiez le terme "exception". Je peux très bien m'en passer :
La vie, c'est un truc qui par son organisation même est capable d'aller chercher à l'extérieur d'elle même de l'énergie pour se maintenir, alors que la matière inerte en est incapable.
Voilà, je n'ai pas utilisé le terme "exception", mais j'ai dit la même chose. ça vous va ?
Pour ce qui est du crystal je ne vois franchement pas le rapport. Le crystal est organisé, ni plus ni moins qu'une pierre, un chien ou le soleil. N'importe quelle forme qu'on peut décrire par des caractéristiques, autres que "c'est un ensemble de particules" EST une forme organisée.
Toutes les formes organisées de la matière nécessitent de l'énergie venue de l'extérieur d'elles-mêmes pour se maintenir, là encore ça n'a rien de spécifique aux crystaux ou aux êtres vivants, c'est pareil pour une chaise, un volcan, n'importe quel objet...
La spécificité de la vie ce n'est PAS d'avoir besoin d'énergie externe pour se maintenir, c'est d'être capable d'aller la chercher par elle-même grâce à la structure même de son organisation. Une plante pousse et se tourne en direction du soleil, déploie ses racines dans la terre pour atteindre des nutriments et de l'eau, etc... Un animal se déplace, chasse, cueille, broute, boit... pour se procurer ses nutriments, et les deux embranchement de la vie possèdent une sorte de moteur interne capable de transformer l'énergie qu'ils reçoivent pour réparer en permanence les morceaux d'eux-même qui se sont dégradés.
Un crystal est totalement incapable de tout ça, pour être créé et se maintenir en tant que crystal il a besoin de conditions extérieures qu'il est incapable de provoquer par ses propres mécanismes... Comme tous les objets sauf les êtres vivants.
Quelle est la rupture la plus grande : entre la matière inerte et la vie, ou entre la vie et l'humanité ? ( zavez deux heures)
Les concepts de "rupture" et de "grandeur d'une rupture" sont sans doute des concepts trop flous et subjectifs pour répondre clairement à cette question...
A l'échelle humaine, et pour répondre aux questions que se posent les êtres humains, j'imagine que la rupture entre la matière inerte et la vie est plus fondamentale que celle entre la vie et l'humanité, qui est de plus en plus relativisée par nos connaissances sur les animaux qui remettent de plus en plus en cause toutes les choses qu'on pensait être des spécificités humaines.
Pour moi non seulement l'humain est un animal comme les autres, mais la philosophie dont je me sens le plus proche, le cynisme, recommande justement à l'être humain de prendre comme modèle les animaux (jusqu'à un certain point) pour favoriser les chances des humains d'être heureux.
Mais à l'échelle de l'univers, la vie n'est qu'un mode d'organisation de la matière parmi d'autres, très localisé, très temporaire, produit par le même hasard qui produit la matière inerte, et qui ne change au final pas grand chose (en fait, rien) au fonctionnement général de la matière, du temps et de l'espace.
Donc en gros pour réfléchir à des questions politiques, la rupture entre la matière inerte et la vie est plus importante à mon avis, mais pour la recherche fondamentale, aucune des deux n'est vraiment une "rupture". D'ailleurs si l'on considère que l'univers tout entier est régit par les mêmes lois, il ne peut y avoir de véritable "rupture" en son sein.
J'espère vous avoir satisfait en moins de deux heures, parce que faudrait vraiment que je me remette au boulot :-)
A l'échelle humaine, et pour répondre aux questions que se posent les êtres humains, j'imagine que la rupture entre la matière inerte et la vie est plus fondamentale que celle entre la vie et l'humanité, qui est de plus en plus relativisée par nos connaissances sur les animaux qui remettent de plus en plus en cause toutes les choses qu'on pensait être des spécificités humaines.
Pour moi non seulement l'humain est un animal comme les autres, mais la philosophie dont je me sens le plus proche, le cynisme, recommande justement à l'être humain de prendre comme modèle les animaux (jusqu'à un certain point) pour favoriser les chances des humains d'être heureux.
Mais à l'échelle de l'univers, la vie n'est qu'un mode d'organisation de la matière parmi d'autres, très localisé, très temporaire, produit par le même hasard qui produit la matière inerte, et qui ne change au final pas grand chose (en fait, rien) au fonctionnement général de la matière, du temps et de l'espace.
Donc en gros pour réfléchir à des questions politiques, la rupture entre la matière inerte et la vie est plus importante à mon avis, mais pour la recherche fondamentale, aucune des deux n'est vraiment une "rupture". D'ailleurs si l'on considère que l'univers tout entier est régit par les mêmes lois, il ne peut y avoir de véritable "rupture" en son sein.
J'espère vous avoir satisfait en moins de deux heures, parce que faudrait vraiment que je me remette au boulot :-)
Tzitzimitl, je ne pensais pas, avant de vous croiser, qu'un scientiste puisse être aussi intelligent. Mais vous devriez vous inspirer de votre expérience de cet été ( votre abandon de la " fable du troc") pour remettre à leur place ( modeste) les tentatives ( essentiellement amerloquaines) de nier la différence animal-homme.
Bon je laisse de côté ce que je considère tout de même comme une insulte ("scientiste"). Je suis matérialiste, déterministe, rationaliste... pas scientiste.
Les tentatives de nier la différence animal-homme ne me semblent pas du tout "essentiellement amerloquaines"... Je me base d'abord sur le cynisme qui date de l'antiquité grecque, puis sur toute la philosophie matérialiste, puis sur des centaines d'expériences scientifiques effectuées dans le monde entier par des gens de toutes nationalités, et montrant que certains animaux ont une conscience, une culture, de l'humour, des outils, font des raisonnements...
Comment définiriez-vous la différence fondamentale entre l'animal et l'homme ? ( zavez deux heures)
Les tentatives de nier la différence animal-homme ne me semblent pas du tout "essentiellement amerloquaines"... Je me base d'abord sur le cynisme qui date de l'antiquité grecque, puis sur toute la philosophie matérialiste, puis sur des centaines d'expériences scientifiques effectuées dans le monde entier par des gens de toutes nationalités, et montrant que certains animaux ont une conscience, une culture, de l'humour, des outils, font des raisonnements...
Comment définiriez-vous la différence fondamentale entre l'animal et l'homme ? ( zavez deux heures)
Vous insulter serait de ma part une bêtise. Votre attrait pour le cynisme et le matérialisme antique prouve que mon " insulte" n'était qu'une modeste provocation. Parmi les innombrables questions qui me tiennent encore en haleine, ne figure cependant plus, depuis des lustres, celle que vous me posez. http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tel/Theorie-de-la-religion . L'animal est l'immédiateté ( la soumission à l'instinct de vie), l'homme est la médiation ( l'outil, le travail, la raison.) L'animal est l'immanence ( il est dans la nature comme de l'eau dans l'eau, il n'est pas individué, n'enterre pas ses morts) l' homme est la transcendance ( zoon politikon, animal religieux, c'est d'actualité)
Je disais que c'était une insulte parce que vous m'avez précédemment demandé ce que je dirais si on me taxait de scientisme et je vous ai répondu pourquoi je ne l'étais pas et même pourquoi je considérais le scientisme comme une religion parmi d'autres, à combattre comme toutes les religions à mon avis. mais peut-être n'aviez-vous pas vu ma réponse ?
L'animal est l'immédiateté
Pourtant plusieurs animaux sont capables de penser à des objets qui ne sont pas dans leur champ de vision. par exemple quand on place un aliment derrière une grille, la plupart des mammifères sont capables de faire le tour de la grille (et donc de perdre de vue pendant plusieurs minutes l'objet de leur désir sans l'oublier) pour obtenir ce qu'ils veulent. Par contre la poule va juste buter sur la grille jusqu'à abandonner. la rupture de l'immédiateté serait donc ici plutôt entre les mammifères et les autres animaux plutôt qu'entre les humains et les animaux.
Plusieurs animaux cachent leur nourriture pour la récupérer plusieurs mois plus tard, des grands singes à qui on a appris à communiquer peuvent réclamer des choses qu'ils savent qu'ils n'obtiendront que plusieurs mois plus tard, comme par exemple la gorille Koko qui a choisi un partenaire sexuel sur des vidéos et qui quand on lui a présenté se rappelait très bien l'avoir choisi plusieurs mois auparavant.
Les mâles dominants orang-outan sont capables d'indiquer à leur coucher par des cris la direction que prendra le groupe le lendemain matin au réveil, et tout le groupe s’exécute le lendemain même si le mâle n'a pas renouvelé ses cris.
la soumission à l'instinct de vie
Sauf quand ils se sacrifient pour les autres comme les insectes sociaux ou beaucoup de mammifères sociaux
l'homme est la médiation ( l'outil, le travail, la raison.)
Les grands singes, les corbeaux, les loutres, les vautours, les fourmis... utilisent des outils, et même pour certaines espèces les fabriquent, et les conservent en vue d'une utilisation future. ces outils peuvent êtres des tiges pour attraper les termites, des cailloux pour ouvrir les noix ou les coquillages, des cannes pour sonder la profondeur de l'eau ou s'aider à marcher, des bouts d'écorces coincés entres les orteils pour grimper aux arbres sans se faire mal, Des grandes feuilles assemblées entre elles pour faire un parapluie, des lances pour la chasse...
Le travail franchement je ne vois là aucune spécificité : tous les prédateurs (et même certains herbivores) planifient une suite d'actions éprouvantes pour au final obtenir ce qu'ils veulent, en quoi ce ne serait pas un travail ?
Pour la Raison la encore des centaines d'expériences avec des singes, des corbeaux, des pieuvres... Les montrent capables de raisonnement pour résoudre des problèmes pour lesquels l'instinct ne leur servirait à rien car les problèmes qu'on leur pose (genre ouvrir un bocal en le dévissant, ouvrir plusieurs trappes en même temps en actionnant plusieurs leviers, faire monter une cacahuète dans un tube en y versant de l'eau pour pouvoir l'attraper, etc...) ne sont pas des problèmes rencontrés dans la nature.
L'animal est l'immanence ( il est dans la nature comme de l'eau dans l'eau
Là c'est un peu trop mystique pour moi... qu'est-ce qui vous fait dire que l'animal est plus dans la nature comme l'eau dans l'eau que l'homme ?
il n'est pas individué
C'est à dire ? Là encore je ne comprends pas bien mais s'il s'agit de dire qu'ils n'ont pas de personnalité propre ou ne savent pas reconnaître un individu spécifique c'est là encore complètement faux. En éthologie ce n'est pas pour rien qu'on étudie des centaines d'individus pour établir des règles de comportement, c'est parce qu'aucun individu n'agit exactement comme son voisin de la même espèce. Et si on peut découvrir de grandes règles de comportement statistiquement valables, il en va de même pour l'être humain. Quant à reconnaître un individu spécifique, c'est sans doute une des capacités les plus partagés du règne animal, le nombre d'expériences qui le prouvent est phénoménal.
n'enterre pas ses morts
Non mais certains singes et les éléphants ont des actions étranges autour des cadavres de leurs proches qui font fortement penser à des rituels.
l' homme est la transcendance ( zoon politikon
Oui c'est bien une des rares choses à mon avis qu'on ne connait que chez l'homme, le fait d'avoir des opinions politiques, quoique pour savoir si les animaux ont des opinions ou pas il faudrait communiquer avec eux. Ceci dit les animaux ont des structures sociales et hiérarchiques, et certains individus les remettent en cause en voulant prendre la place du chef par exemple, et se battent pour ça. De plus il existe une variabilité dans ces structures sociales. Par exemple chez les espèces ou les mâles vivent à part du clan des femelles et de leurs petits, certains individus vivent seuls, d'autres préfèrent vivre à plusieurs. Les grands singes font aussi preuve d'altruisme et peuvent négocier des échanges de services, ou partager leur nourriture.
Ça ne me semble pas très différent des structures sociales primitives des humains. Et il n'y a qu'avec la mémoire à long terme permise par l'écriture que l'homme a commencé à inventer des structures politiques réellement originales par rapport à celles des animaux.
animal religieux
Pareil que pour la politique, les animaux ne semblent pas avoir de religion... mais tant qu'on ne communiquera pas vraiment avec eux ça restera une impression. Quand un animal voit quelque chose qu'il ne comprend pas, qu'est-ce que nous savons de sa façon de l'interpréter ? Pour moi une croyance c'est juste un savoir obtenu par une méthode non rationnelle. Et comme il est peu probable que les animaux aient développé l'épistémologie, il y a des chances que certaines de leurs connaissances ne soient que des croyances. Par exemple on observe des variations culturelles chez les grands singes. Certains lavent leurs aliments, d'autres non, certains utilisent certaines plantes médicinales, d'autres non, etc... Tout ceci dans des groupes d'une même espèce vivant dans un environnement comparable. certaines de ces pratiques sont réellement utiles pour leur survie, mais d'autres non. Par exemple en Ouganda, deux groupes de chimpanzé de la même espèce et vivant à 200km les uns des autres utilisent la même plante de façon différente : les un chiquent la tige tandis que les autres mangent la fleur. Même les pratiques purement symboliques diffèrent : dans différents groupes de la même espèce de chimpanzé, déchirer une feuille entre ses dents sans la manger correspond dans certains groupes à un avertissement avant une attaque, alors que dans d'autres il est une incitation à la copulation et pour d'autres une incitation au jeu. Ils ont même des phénomènes de mode : un groupe de chimpanzés a pris l'habitude de se planter une brindille dans l'oreille, sans que l'on n'ait pu y trouver la moindre fonction pratique. Dans un autre groupe, un mâle paralysé des deux mains a développé un technique pour se gratter le dos en se frottant contre une liane tenue avec ses pieds. Petit à petit, les autres membres du groupe se sont mis à faire de même alors qu'ils avaient l'usage de leurs mains.
Que sait-on de la signification qu'ils accordent à leurs pratiques culturelles ? certaines de leurs pratiques culturelles inutiles font fortement penser à des rituels. Chez les humains chasseurs cueilleurs, la plupart de ces pratiques culturelles sont associées à des croyances. Pourquoi pas chez les grands singes ?
Ce qui est vrai, c'est que les animaux, qu'ils aient des croyances ou pas, semblent n'y accorder que peu d'importance lorsqu'il s'agit de rechercher le plaisir et éviter la souffrance. Et ils sont rarement prêts à adopter une pratique douloureuse ou frustrante au nom d'une croyance abstraite...
Et c'est là que je considère qu'ils ont quelque chose à nous apprendre. Le cynisme est une sorte d'hédonisme qui préconise de considérer à priori comme bon ce qui procure du plaisir et mauvais ce qui procure de la souffrance, comme le ferait un chien (d'ou le cynisme, de kuôn, le chien), en envoyant paître les religieux qui veulent nous faire croire qu'un meurtre ou une guerre pourrait ne pas être une souffrance (mais l'accomplissement d'une volonté divine) ou que le plaisir sexuel ou le rire pourrait ne pas être un plaisir (mais un pêché) par exemple.
Si certains animaux pensent, ils le font visiblement de manière plus rationnelle et pragmatique que nous, et ce même si leurs capacités de raisonnement sont moins grandes que les nôtres.
Pour moi la différence entre les hommes et les animaux est une différence de degrés, pas une rupture.
L'animal est l'immédiateté
Pourtant plusieurs animaux sont capables de penser à des objets qui ne sont pas dans leur champ de vision. par exemple quand on place un aliment derrière une grille, la plupart des mammifères sont capables de faire le tour de la grille (et donc de perdre de vue pendant plusieurs minutes l'objet de leur désir sans l'oublier) pour obtenir ce qu'ils veulent. Par contre la poule va juste buter sur la grille jusqu'à abandonner. la rupture de l'immédiateté serait donc ici plutôt entre les mammifères et les autres animaux plutôt qu'entre les humains et les animaux.
Plusieurs animaux cachent leur nourriture pour la récupérer plusieurs mois plus tard, des grands singes à qui on a appris à communiquer peuvent réclamer des choses qu'ils savent qu'ils n'obtiendront que plusieurs mois plus tard, comme par exemple la gorille Koko qui a choisi un partenaire sexuel sur des vidéos et qui quand on lui a présenté se rappelait très bien l'avoir choisi plusieurs mois auparavant.
Les mâles dominants orang-outan sont capables d'indiquer à leur coucher par des cris la direction que prendra le groupe le lendemain matin au réveil, et tout le groupe s’exécute le lendemain même si le mâle n'a pas renouvelé ses cris.
la soumission à l'instinct de vie
Sauf quand ils se sacrifient pour les autres comme les insectes sociaux ou beaucoup de mammifères sociaux
l'homme est la médiation ( l'outil, le travail, la raison.)
Les grands singes, les corbeaux, les loutres, les vautours, les fourmis... utilisent des outils, et même pour certaines espèces les fabriquent, et les conservent en vue d'une utilisation future. ces outils peuvent êtres des tiges pour attraper les termites, des cailloux pour ouvrir les noix ou les coquillages, des cannes pour sonder la profondeur de l'eau ou s'aider à marcher, des bouts d'écorces coincés entres les orteils pour grimper aux arbres sans se faire mal, Des grandes feuilles assemblées entre elles pour faire un parapluie, des lances pour la chasse...
Le travail franchement je ne vois là aucune spécificité : tous les prédateurs (et même certains herbivores) planifient une suite d'actions éprouvantes pour au final obtenir ce qu'ils veulent, en quoi ce ne serait pas un travail ?
Pour la Raison la encore des centaines d'expériences avec des singes, des corbeaux, des pieuvres... Les montrent capables de raisonnement pour résoudre des problèmes pour lesquels l'instinct ne leur servirait à rien car les problèmes qu'on leur pose (genre ouvrir un bocal en le dévissant, ouvrir plusieurs trappes en même temps en actionnant plusieurs leviers, faire monter une cacahuète dans un tube en y versant de l'eau pour pouvoir l'attraper, etc...) ne sont pas des problèmes rencontrés dans la nature.
L'animal est l'immanence ( il est dans la nature comme de l'eau dans l'eau
Là c'est un peu trop mystique pour moi... qu'est-ce qui vous fait dire que l'animal est plus dans la nature comme l'eau dans l'eau que l'homme ?
il n'est pas individué
C'est à dire ? Là encore je ne comprends pas bien mais s'il s'agit de dire qu'ils n'ont pas de personnalité propre ou ne savent pas reconnaître un individu spécifique c'est là encore complètement faux. En éthologie ce n'est pas pour rien qu'on étudie des centaines d'individus pour établir des règles de comportement, c'est parce qu'aucun individu n'agit exactement comme son voisin de la même espèce. Et si on peut découvrir de grandes règles de comportement statistiquement valables, il en va de même pour l'être humain. Quant à reconnaître un individu spécifique, c'est sans doute une des capacités les plus partagés du règne animal, le nombre d'expériences qui le prouvent est phénoménal.
n'enterre pas ses morts
Non mais certains singes et les éléphants ont des actions étranges autour des cadavres de leurs proches qui font fortement penser à des rituels.
l' homme est la transcendance ( zoon politikon
Oui c'est bien une des rares choses à mon avis qu'on ne connait que chez l'homme, le fait d'avoir des opinions politiques, quoique pour savoir si les animaux ont des opinions ou pas il faudrait communiquer avec eux. Ceci dit les animaux ont des structures sociales et hiérarchiques, et certains individus les remettent en cause en voulant prendre la place du chef par exemple, et se battent pour ça. De plus il existe une variabilité dans ces structures sociales. Par exemple chez les espèces ou les mâles vivent à part du clan des femelles et de leurs petits, certains individus vivent seuls, d'autres préfèrent vivre à plusieurs. Les grands singes font aussi preuve d'altruisme et peuvent négocier des échanges de services, ou partager leur nourriture.
Ça ne me semble pas très différent des structures sociales primitives des humains. Et il n'y a qu'avec la mémoire à long terme permise par l'écriture que l'homme a commencé à inventer des structures politiques réellement originales par rapport à celles des animaux.
animal religieux
Pareil que pour la politique, les animaux ne semblent pas avoir de religion... mais tant qu'on ne communiquera pas vraiment avec eux ça restera une impression. Quand un animal voit quelque chose qu'il ne comprend pas, qu'est-ce que nous savons de sa façon de l'interpréter ? Pour moi une croyance c'est juste un savoir obtenu par une méthode non rationnelle. Et comme il est peu probable que les animaux aient développé l'épistémologie, il y a des chances que certaines de leurs connaissances ne soient que des croyances. Par exemple on observe des variations culturelles chez les grands singes. Certains lavent leurs aliments, d'autres non, certains utilisent certaines plantes médicinales, d'autres non, etc... Tout ceci dans des groupes d'une même espèce vivant dans un environnement comparable. certaines de ces pratiques sont réellement utiles pour leur survie, mais d'autres non. Par exemple en Ouganda, deux groupes de chimpanzé de la même espèce et vivant à 200km les uns des autres utilisent la même plante de façon différente : les un chiquent la tige tandis que les autres mangent la fleur. Même les pratiques purement symboliques diffèrent : dans différents groupes de la même espèce de chimpanzé, déchirer une feuille entre ses dents sans la manger correspond dans certains groupes à un avertissement avant une attaque, alors que dans d'autres il est une incitation à la copulation et pour d'autres une incitation au jeu. Ils ont même des phénomènes de mode : un groupe de chimpanzés a pris l'habitude de se planter une brindille dans l'oreille, sans que l'on n'ait pu y trouver la moindre fonction pratique. Dans un autre groupe, un mâle paralysé des deux mains a développé un technique pour se gratter le dos en se frottant contre une liane tenue avec ses pieds. Petit à petit, les autres membres du groupe se sont mis à faire de même alors qu'ils avaient l'usage de leurs mains.
Que sait-on de la signification qu'ils accordent à leurs pratiques culturelles ? certaines de leurs pratiques culturelles inutiles font fortement penser à des rituels. Chez les humains chasseurs cueilleurs, la plupart de ces pratiques culturelles sont associées à des croyances. Pourquoi pas chez les grands singes ?
Ce qui est vrai, c'est que les animaux, qu'ils aient des croyances ou pas, semblent n'y accorder que peu d'importance lorsqu'il s'agit de rechercher le plaisir et éviter la souffrance. Et ils sont rarement prêts à adopter une pratique douloureuse ou frustrante au nom d'une croyance abstraite...
Et c'est là que je considère qu'ils ont quelque chose à nous apprendre. Le cynisme est une sorte d'hédonisme qui préconise de considérer à priori comme bon ce qui procure du plaisir et mauvais ce qui procure de la souffrance, comme le ferait un chien (d'ou le cynisme, de kuôn, le chien), en envoyant paître les religieux qui veulent nous faire croire qu'un meurtre ou une guerre pourrait ne pas être une souffrance (mais l'accomplissement d'une volonté divine) ou que le plaisir sexuel ou le rire pourrait ne pas être un plaisir (mais un pêché) par exemple.
Si certains animaux pensent, ils le font visiblement de manière plus rationnelle et pragmatique que nous, et ce même si leurs capacités de raisonnement sont moins grandes que les nôtres.
Pour moi la différence entre les hommes et les animaux est une différence de degrés, pas une rupture.
une différence de degré, pas de rupture...Les animaux sont des sous-hommes ?
Seulement si vous considérez que les différences entre les hommes et les animaux font des hommes quelque chose de meilleur, ce qui n'est pas mon cas.
Il y a des différences de degrés entre toutes les espèces vivantes (on a 98% de notre génome en commun avec les grands singes, et encore 35% avec certaines fleurs...), chacune ayant évolué selon un environnement différent mais pas tant que ça (nous habitons tous sur la même planète jusqu'à preuve du contraire). Chaque espèce a développé certaines capacité et organes plus que d'autres ou plutôt de manière différente et plus ou moins éloigné, et chaque espèce présente sur Terre a derrière elle exactement la même durée d'évolution que nous puisque nous venons du même ancêtre apparu il y a au moins 3,5 milliards d'années. Toutes les espèces qui ont survécu jusqu'à nous sont au moins aussi bien adaptées à leur environnement que nous puisqu'elles ont survécu. Beaucoup ont des capacités que nous n'avons pas ou peu, comme une meilleure vision un meilleur odorat, l'écholocation (à part Daredevil), la détection des champs magnétiques, une force ou une endurance bien meilleure que la notre, etc...
Nous faisons partie de l'environnement des autres espèces comme elles font partie du notre, donc le fait que notre présence en fasse disparaître certaines pourrait nous faire penser qu'elles sont moins adaptées que nous, mais d'une part nous risquons bien de disparaître à notre tour en les détruisant, et d'autre part certaines autres espèces au contraire prolifèrent grâce à (ou à cause de) nous, et beaucoup nous survivront. Par exemple les tardigrades sont bien mieux armés pour la survie que nous, puisqu'ils sont capables de résister au vide cosmique, aux radiations, au zéro absolu, aux chaleurs extrêmes, à la sécheresse, etc... dans une lutte de survie entre nous et les tardigrades, ces derniers gagnent à coup sur.
Les capacités spécifiques qui sont plus développées chez nous que chez les autres espèces ne font pas de nous une espèce meilleure ni même mieux adaptée, elles font simplement de nous une espèce différente, comme chaque espèce est différente des autres.
Il y a des différences de degrés entre toutes les espèces vivantes (on a 98% de notre génome en commun avec les grands singes, et encore 35% avec certaines fleurs...), chacune ayant évolué selon un environnement différent mais pas tant que ça (nous habitons tous sur la même planète jusqu'à preuve du contraire). Chaque espèce a développé certaines capacité et organes plus que d'autres ou plutôt de manière différente et plus ou moins éloigné, et chaque espèce présente sur Terre a derrière elle exactement la même durée d'évolution que nous puisque nous venons du même ancêtre apparu il y a au moins 3,5 milliards d'années. Toutes les espèces qui ont survécu jusqu'à nous sont au moins aussi bien adaptées à leur environnement que nous puisqu'elles ont survécu. Beaucoup ont des capacités que nous n'avons pas ou peu, comme une meilleure vision un meilleur odorat, l'écholocation (à part Daredevil), la détection des champs magnétiques, une force ou une endurance bien meilleure que la notre, etc...
Nous faisons partie de l'environnement des autres espèces comme elles font partie du notre, donc le fait que notre présence en fasse disparaître certaines pourrait nous faire penser qu'elles sont moins adaptées que nous, mais d'une part nous risquons bien de disparaître à notre tour en les détruisant, et d'autre part certaines autres espèces au contraire prolifèrent grâce à (ou à cause de) nous, et beaucoup nous survivront. Par exemple les tardigrades sont bien mieux armés pour la survie que nous, puisqu'ils sont capables de résister au vide cosmique, aux radiations, au zéro absolu, aux chaleurs extrêmes, à la sécheresse, etc... dans une lutte de survie entre nous et les tardigrades, ces derniers gagnent à coup sur.
Les capacités spécifiques qui sont plus développées chez nous que chez les autres espèces ne font pas de nous une espèce meilleure ni même mieux adaptée, elles font simplement de nous une espèce différente, comme chaque espèce est différente des autres.
Je ne me considère pas comme supérieur aux tardigrades. Au fait, que veut dire " supérieur" ? Je croyais que la science était froidement neutre. Mmmh...Ya rien d'un peu anthropocentriste dans la science ? Tzitzimitl, je suis dans une étrange situation: le plus scientifique de nous deux, c'est moi ! En effet, je constate deux faits têtus que vous semblez magiquement contester: premièrement, il n'y a aucun signe de rituels funéraires chez les bêtes: les cimetières des éléphants, c'est dans les bédés...humaines. Deuzio, contrairement à ce que vous avancez magiquement, aucun animal n'est apte à façonner un outil, au sens de différer la satisfaction de son instinct de conservation comme l'homme, seul animal suicidaire, sait si bien le faire. La toile n'est en aucun cas un outil pour l'araignée, ni la branche pour le bonobo. Science et philosophie ont au moins en commun d'exiger qu'on sache de quoi on parle.
Je vous écris toute une réponse pour bien expliquer à quel point je ne crois pas du tout à une quelconque "supériorité" d'une espèce sur l'autre, et vous me répondez pour contester le terme supériorité ???
Ohé, nous sommes d'accord là dessus ! Aucune supériorité, le terme supérieur étant parfaitement subjectif.
J'ai donné des exemples de choses "plus développées" ou "plus efficaces pour la survie" chez d'autres animaux que chez l'homme pour montrer que suivant les critères, toujours arbitraires, on pourrait très bien imaginer que c'est l'homme qui est inférieur. Mais le but général de la démonstration, c'est surtout de montrer qu'aucun n'est "supérieur" ou "inférieur" et que ces notions sont absurdes.
Je n'ai pas parlé de cimetière des éléphants (merci d'éviter de me prendre pour un débile), mais les éléphants peuvent rester des heures à observer, caresser de leur trompe et défendre contre les prédateurs les cadavres des membres de leur harde. Il leur arrive aussi de revenir régulièrement visiter ces cadavres par la suite.
Les grands singes fabriquent bien des outils, les chimpanzés sélectionnent des branches, les cassent à la bonne longueur (chaque groupe de chimpanzé ayant sa longueur "standard"), arrachent les feuilles et les branchules, puis utilisent cette branche pour percer un trou dans une termitière. Ensuite ils préparent une deuxième branche, plus fine, machouillent l'extrémité pour la rendre visqueuse et augmenter sa surface, et la font rentrer dans le trou qu'ils ont fait avec l'autre branche. les termites montent dessus pour attaquer l'intrus, et le singe ressort la branche couverte de termites et les déguste.
D'autres effilochement le bout de leur brindille pour récupérer plus de miel quand ils l'enfoncent dans une ruche.
Les chimpanzés de Fongoli au Sénégal fabriquent des lances pour chasser des petits mammifères. Ils le font en 4 étapes :
Ils arrachent une branche vivante dont ils ne gardent que la tige principale, Ils en cassent l'extrémité pour obtenir la longueur voulue (de 40 à 120 centimètre suivant les proies), ils enlèvent l'ensemble de l'écorce, et enfin ils en rognent l'extrémité avec leurs incisives pour la rendre plus pointue.
Les corbeaux aussi fabriquent des outils avec des branches qu'ils modifient ensuite pour récupérer de la nourriture inaccessible.
Les orangs-outan accrochent de grandes feuilles entre elles pour se faire un parapluie, ou font des montages de feuilles et de lianes encore plus complexes pour se faire une sorte de matelas dans les arbres.
Toutes ces espèces sont capables de préparer ces outils et de les garder avec eux ou les cacher en vue d'une utilisation future. Toutes ces espèces ont aussi été capables en captivité d'utiliser un outil pour en récupérer un deuxième qui lui même servira à obtenir de la nourriture, etc...
Et sinon, les barrages des castors, les nids des oiseaux, ils ne les fabriquent pas peut-être ?
Je n'ai pas parlé de la toile de l'araignée, qui effectivement n'est pas un outil consciemment fabriqué mais sans doute plus probablement un instinct automatisé.
Ceci dit certaines fourmis découpent des morceaux de mousse spongieuse puis les déposent sur un liquide nutritif (comme le suc de certaines fleurs) pour qu'il s'en imbibe, avant de repartir avec leur récipient. si comme je le pense les fourmis n'ont pas de conscience, ça signifie que la fabrication d'outils ne nécessite même pas la conscience et peut résulter d'un instinct.
Et puisqu'on parle des fourmis, celles-ci peuvent mourir par millier pour protéger leur fourmilière. L'homme n'est donc pas le seul animal suicidaire.
On va encore m'attaquer pour mon ton péremptoire mais enfin puisque je viens brutalement de passer dans votre esprit de quelqu'un "d'intelligent' à quelqu'un qui n'y connaîtrait rien en philo et en sciences et qui se permettrait d'en parler quand même, je me permet de vous demander si vous vous y connaissez en éthologie (l'étude du comportement animal), parce que pour le coup si vous pensez que les grands singes ne fabriquent pas d'outils vous êtes plus qu'en décalage avec le consensus actuel des scientifiques qui les étudient... Plus personne dans la discipline ne remet en cause ce constat maintes fois démontré.
Ohé, nous sommes d'accord là dessus ! Aucune supériorité, le terme supérieur étant parfaitement subjectif.
J'ai donné des exemples de choses "plus développées" ou "plus efficaces pour la survie" chez d'autres animaux que chez l'homme pour montrer que suivant les critères, toujours arbitraires, on pourrait très bien imaginer que c'est l'homme qui est inférieur. Mais le but général de la démonstration, c'est surtout de montrer qu'aucun n'est "supérieur" ou "inférieur" et que ces notions sont absurdes.
Je n'ai pas parlé de cimetière des éléphants (merci d'éviter de me prendre pour un débile), mais les éléphants peuvent rester des heures à observer, caresser de leur trompe et défendre contre les prédateurs les cadavres des membres de leur harde. Il leur arrive aussi de revenir régulièrement visiter ces cadavres par la suite.
Les grands singes fabriquent bien des outils, les chimpanzés sélectionnent des branches, les cassent à la bonne longueur (chaque groupe de chimpanzé ayant sa longueur "standard"), arrachent les feuilles et les branchules, puis utilisent cette branche pour percer un trou dans une termitière. Ensuite ils préparent une deuxième branche, plus fine, machouillent l'extrémité pour la rendre visqueuse et augmenter sa surface, et la font rentrer dans le trou qu'ils ont fait avec l'autre branche. les termites montent dessus pour attaquer l'intrus, et le singe ressort la branche couverte de termites et les déguste.
D'autres effilochement le bout de leur brindille pour récupérer plus de miel quand ils l'enfoncent dans une ruche.
Les chimpanzés de Fongoli au Sénégal fabriquent des lances pour chasser des petits mammifères. Ils le font en 4 étapes :
Ils arrachent une branche vivante dont ils ne gardent que la tige principale, Ils en cassent l'extrémité pour obtenir la longueur voulue (de 40 à 120 centimètre suivant les proies), ils enlèvent l'ensemble de l'écorce, et enfin ils en rognent l'extrémité avec leurs incisives pour la rendre plus pointue.
Les corbeaux aussi fabriquent des outils avec des branches qu'ils modifient ensuite pour récupérer de la nourriture inaccessible.
Les orangs-outan accrochent de grandes feuilles entre elles pour se faire un parapluie, ou font des montages de feuilles et de lianes encore plus complexes pour se faire une sorte de matelas dans les arbres.
Toutes ces espèces sont capables de préparer ces outils et de les garder avec eux ou les cacher en vue d'une utilisation future. Toutes ces espèces ont aussi été capables en captivité d'utiliser un outil pour en récupérer un deuxième qui lui même servira à obtenir de la nourriture, etc...
Et sinon, les barrages des castors, les nids des oiseaux, ils ne les fabriquent pas peut-être ?
Je n'ai pas parlé de la toile de l'araignée, qui effectivement n'est pas un outil consciemment fabriqué mais sans doute plus probablement un instinct automatisé.
Ceci dit certaines fourmis découpent des morceaux de mousse spongieuse puis les déposent sur un liquide nutritif (comme le suc de certaines fleurs) pour qu'il s'en imbibe, avant de repartir avec leur récipient. si comme je le pense les fourmis n'ont pas de conscience, ça signifie que la fabrication d'outils ne nécessite même pas la conscience et peut résulter d'un instinct.
Et puisqu'on parle des fourmis, celles-ci peuvent mourir par millier pour protéger leur fourmilière. L'homme n'est donc pas le seul animal suicidaire.
On va encore m'attaquer pour mon ton péremptoire mais enfin puisque je viens brutalement de passer dans votre esprit de quelqu'un "d'intelligent' à quelqu'un qui n'y connaîtrait rien en philo et en sciences et qui se permettrait d'en parler quand même, je me permet de vous demander si vous vous y connaissez en éthologie (l'étude du comportement animal), parce que pour le coup si vous pensez que les grands singes ne fabriquent pas d'outils vous êtes plus qu'en décalage avec le consensus actuel des scientifiques qui les étudient... Plus personne dans la discipline ne remet en cause ce constat maintes fois démontré.
Et puisqu'on parle des fourmis, celles-ci peuvent mourir par millier pour protéger leur fourmilière. L'homme n'est donc pas le seul animal suicidaire.
Oui, mais leurs congénères n'auraient pas l'idée, ensuite, de leur fabriquer des statues pour les remercier de leur héroïsme.
Puisque sans doute leur mort n'est pas le résultat d'un choix.
Oui, mais leurs congénères n'auraient pas l'idée, ensuite, de leur fabriquer des statues pour les remercier de leur héroïsme.
Puisque sans doute leur mort n'est pas le résultat d'un choix.
C'est surtout parce qu'elles ne savent pas fabriquer des statues et qu'elle n'ont pas de conscience pour comprendre ce qui s'est passé.
Chez les hommes on ne s'assure nullement du caractère volontaire d'un sacrifice pour rendre hommage aux martyrs. voir tous les monuments aux morts pour des soldats à qui on n'a pas demandé leur avis.
Chez les hommes on ne s'assure nullement du caractère volontaire d'un sacrifice pour rendre hommage aux martyrs. voir tous les monuments aux morts pour des soldats à qui on n'a pas demandé leur avis.
elle n'ont pas de conscience pour comprendre ce qui s'est passé.
Voilà.
Chez les hommes on ne s'assure nullement du caractère volontaire d'un sacrifice pour rendre hommage aux martyrs
Ah si.
C'est parce qu'il sait que d'autres ont choisi de collaborer ou de se déguiser pour passer inaperçu ou de s'enfuir que l'humain survivant envisage l'héroïsme de ceux qui y ont laissé leur peau.(d'où les statues ou monuments aux morts)
Voilà.
Chez les hommes on ne s'assure nullement du caractère volontaire d'un sacrifice pour rendre hommage aux martyrs
Ah si.
C'est parce qu'il sait que d'autres ont choisi de collaborer ou de se déguiser pour passer inaperçu ou de s'enfuir que l'humain survivant envisage l'héroïsme de ceux qui y ont laissé leur peau.(d'où les statues ou monuments aux morts)
Je parlais des soldats, et je ne connais pas beaucoup d'exemples de soldats qui ont eu l'occasion de collaborer ou déserter. D'ailleurs pourquoi parler de collaboration ? je n'ai pas spécialement parlé de la 2de guerre mondiale hein, je parle de toutes les guerres.
Quand tu risques d'être fusillé pour désertion ou pour rébellion contre tes supérieurs si tu ne pars pas à la guerre ou si tu te planque sur le front, je ne crois pas qu'on puisse dire que tu as vraiment le choix.
ceci dit pour aller plus loin, de toutes façons je ne crois pas que la différence entre l'homme et la fourmi tienne à un quelconque libre-arbitre de l'homme... Comme je l'ai dit sur ce forum je ne crois pas au libre arbitre. Par conséquent je trouve débile aussi bien les punitions que les honneurs.
Quand tu risques d'être fusillé pour désertion ou pour rébellion contre tes supérieurs si tu ne pars pas à la guerre ou si tu te planque sur le front, je ne crois pas qu'on puisse dire que tu as vraiment le choix.
ceci dit pour aller plus loin, de toutes façons je ne crois pas que la différence entre l'homme et la fourmi tienne à un quelconque libre-arbitre de l'homme... Comme je l'ai dit sur ce forum je ne crois pas au libre arbitre. Par conséquent je trouve débile aussi bien les punitions que les honneurs.
On s'en fout de quelle guerre dans quel endroit du monde, l'idée c'est que seul l'humain rend hommage à ses héros. Qu'on ergote sur ce qu'est un héros; qu'on soupçonne des stratégies manipulatoires, qu'on trouve ça cool ou débile à titre personnel ne change rien à l'idée de ce fil de conversation : la fourmi-soldat ne négocie pas pour devenir une fourmi garde-manger, elle fait ce pour quoi elle est programmée .
Si l'humain est sans doute beaucoup plus mammifère que ce qu'il croit, reste qu'il est confronté au choix, instant après instant :
"La liberté est ce petit mouvement qui fait d'un être social totalement conditionné une personne qui ne restitue pas la totalité de ce qu'on a fait de lui" (Sartre)
Si l'humain est sans doute beaucoup plus mammifère que ce qu'il croit, reste qu'il est confronté au choix, instant après instant :
"La liberté est ce petit mouvement qui fait d'un être social totalement conditionné une personne qui ne restitue pas la totalité de ce qu'on a fait de lui" (Sartre)
Non mais évidemment que l'humain est très différent de la fourmi, par contre il n'y a pas grand chose d'objectif qui différencie vraiment le grand singe de l'homme, à part un peu plus de ceci et un peu moins de cela...bref rien qui laisse penser à une grande rupture qui introduirait le libre arbitre, comme ça, d'un coup, dans une seule espèce du règne animal.
La fourmi soldat ne négocie pas pour devenir une fourmi garde manger, mais des mâles chimpanzés se battent pour devenir mâle dominant, et des femelles bonobos négocient des faveurs sexuelles pour devenir femelle dominante.
Tout ça est encore une fois très proche de ce que font les humains.
"La liberté est ce petit mouvement qui fait d'un être social totalement conditionné une personne qui ne restitue pas la totalité de ce qu'on a fait de lui" (Sartre)
S'il y a bien un philosophe (pourtant de gauche comme moi) avec lequel je suis en désaccord c'est Sartre, donc l'argument d'autorité ne marchera pas...
Cette définition de la liberté est une fable très jolie mais qu'on sera bien en peine de prouver. Et même si on l'acceptait, rien ne dit que la même chose ne s'appliquerait pas aux grands singes.
Trouvez moi quelque part dans le cerveau ou les comportements observés en sciences humaines l'endroit ou peut se produit ce "petit mouvement" qui émancipe l'homme de ses déterminations et j'accorderais du crédit à cette phrase de Sartre.
Encore une fois en épistémologie on doit considérer que tout ce qui n'est pas démontré est faux jusqu'à preuve du contraire. Les déterminations, on les a largement démontré. le libre-arbitre, on attend toujours. Donc jusqu'à preuve du contraire, je considérerais que l'homme, constitué de la même matière qui constitue tout l'univers, constitué d'une multitude d'êtres unicellulaires semblables aux bactéries, n'est pas plus libre que la matière ou les bactéries.
Si les hommes rendent hommage à des gens qui se sont sacrifiés "librement", c'est seulement parce qu'ils croient à cette liberté humaine (et je pense qu'ils ont tort). Et vu les fortes correspondances entre les comportements des grands singes et ceux des humains, ça ne m'étonnerais pas que les grands singes se croient tout aussi libres que nous (et se trompent tout autant que nous).
On n'a pas encore observé de suicide de grand singe, même si on en a vu se laisser mourir. Difficile de connaître leurs motivations pour ça et donc de savoir s'il s'agit d'un suicide. Mais on en a vu se mettre en danger pour leur groupe, partager leur nourriture avec d'autres et même des individus étrangers à leur groupe, et adopter des orphelins donc sacrifier une partie de leur temps et de leur nourriture et se rajouter un poids pour leur survie sans aucun avantage pour eux ou la transmission de leurs gènes. Donc le sacrifice existe chez les grands singes.
La fourmi soldat ne négocie pas pour devenir une fourmi garde manger, mais des mâles chimpanzés se battent pour devenir mâle dominant, et des femelles bonobos négocient des faveurs sexuelles pour devenir femelle dominante.
Tout ça est encore une fois très proche de ce que font les humains.
"La liberté est ce petit mouvement qui fait d'un être social totalement conditionné une personne qui ne restitue pas la totalité de ce qu'on a fait de lui" (Sartre)
S'il y a bien un philosophe (pourtant de gauche comme moi) avec lequel je suis en désaccord c'est Sartre, donc l'argument d'autorité ne marchera pas...
Cette définition de la liberté est une fable très jolie mais qu'on sera bien en peine de prouver. Et même si on l'acceptait, rien ne dit que la même chose ne s'appliquerait pas aux grands singes.
Trouvez moi quelque part dans le cerveau ou les comportements observés en sciences humaines l'endroit ou peut se produit ce "petit mouvement" qui émancipe l'homme de ses déterminations et j'accorderais du crédit à cette phrase de Sartre.
Encore une fois en épistémologie on doit considérer que tout ce qui n'est pas démontré est faux jusqu'à preuve du contraire. Les déterminations, on les a largement démontré. le libre-arbitre, on attend toujours. Donc jusqu'à preuve du contraire, je considérerais que l'homme, constitué de la même matière qui constitue tout l'univers, constitué d'une multitude d'êtres unicellulaires semblables aux bactéries, n'est pas plus libre que la matière ou les bactéries.
Si les hommes rendent hommage à des gens qui se sont sacrifiés "librement", c'est seulement parce qu'ils croient à cette liberté humaine (et je pense qu'ils ont tort). Et vu les fortes correspondances entre les comportements des grands singes et ceux des humains, ça ne m'étonnerais pas que les grands singes se croient tout aussi libres que nous (et se trompent tout autant que nous).
On n'a pas encore observé de suicide de grand singe, même si on en a vu se laisser mourir. Difficile de connaître leurs motivations pour ça et donc de savoir s'il s'agit d'un suicide. Mais on en a vu se mettre en danger pour leur groupe, partager leur nourriture avec d'autres et même des individus étrangers à leur groupe, et adopter des orphelins donc sacrifier une partie de leur temps et de leur nourriture et se rajouter un poids pour leur survie sans aucun avantage pour eux ou la transmission de leurs gènes. Donc le sacrifice existe chez les grands singes.
Je suis d'accord avec le questionnement concernant le libre arbitre. Aussi avec l'idée que l'humain sous-estime en lui les comportements que l'éthologie met en lumière.
Je ne nie en aucun cas que nous soyons des poussières d'étoiles et que la plus petite cellule de mes cheveux ou de mon pouce fonctionne à la manière de l'univers tout entier.
Je ne cite pas Sartre à l'échelle du contour général de la stature de Sartre, j'isole cette phrase qui me semble particulièrement pertinente - même hors contexte rédactionnel - (je cite l'auteur par correction, pas pour conditionner la compréhension de l'idée) : tout ce qui éreinte, même modestement, la si triste mécanique des relations de causes à effets attire mon attention.
Nous sommes largement déterminés, soit,mais nous ne sommes en aucun cas des photocopies ou duplicatas : ce petit mouvement qui témoigne encore et encore que nous ne sommes pas totalement conditionnés suffit à contrarier des phrases lapidaires (je n'ai écrit nulle part que le libre-arbitre serait là, d'"un coup", dans une seule espèce du règne animal)
Par ailleurs, préoccupation "raccord" avec le contenue de la pièce de Judith Bernard d'après Frédéric Lordon : Bienvenue dans l'angle Alpha ! (question du libre-arbitre selon Spinoza)
- Sur les jeux des mâles dominants dans diverses espèces : c'est, à l'inverse de votre affirmation, un des comportements humains parmi ceux qui ramènent le plus vers l'animalité, non ? (D'ailleurs, il n'est pas du tout rare que le mâle dominant soit une femelle dans les meutes de chiens par exemple)
- A propos de vos diverses allusions à des suicides d'animaux, grands singes par exemple : si les animaux sont des êtres "ressentants", il me semble casse-gueule d'imaginer qu'ils pourraient savoir comment faire pour cesser de vivre. Ce qui n'est pas la même démarche que devenir incapable de s'alimenter, jusqu'à en mourir, pour diverses raisons d'état général.
- Sinon, vous avez vous-même écrit assez tôt (...) qu'elle n'ont pas de conscience pour comprendre ce qui s'est passé. : bizarre que ce détail vous semble négligeable.
La conscience (réflexive) : élément majeur difficile à écarter dans ce genre de conversation.
Non ?
Je ne nie en aucun cas que nous soyons des poussières d'étoiles et que la plus petite cellule de mes cheveux ou de mon pouce fonctionne à la manière de l'univers tout entier.
Je ne cite pas Sartre à l'échelle du contour général de la stature de Sartre, j'isole cette phrase qui me semble particulièrement pertinente - même hors contexte rédactionnel - (je cite l'auteur par correction, pas pour conditionner la compréhension de l'idée) : tout ce qui éreinte, même modestement, la si triste mécanique des relations de causes à effets attire mon attention.
Nous sommes largement déterminés, soit,mais nous ne sommes en aucun cas des photocopies ou duplicatas : ce petit mouvement qui témoigne encore et encore que nous ne sommes pas totalement conditionnés suffit à contrarier des phrases lapidaires (je n'ai écrit nulle part que le libre-arbitre serait là, d'"un coup", dans une seule espèce du règne animal)
Par ailleurs, préoccupation "raccord" avec le contenue de la pièce de Judith Bernard d'après Frédéric Lordon : Bienvenue dans l'angle Alpha ! (question du libre-arbitre selon Spinoza)
- Sur les jeux des mâles dominants dans diverses espèces : c'est, à l'inverse de votre affirmation, un des comportements humains parmi ceux qui ramènent le plus vers l'animalité, non ? (D'ailleurs, il n'est pas du tout rare que le mâle dominant soit une femelle dans les meutes de chiens par exemple)
- A propos de vos diverses allusions à des suicides d'animaux, grands singes par exemple : si les animaux sont des êtres "ressentants", il me semble casse-gueule d'imaginer qu'ils pourraient savoir comment faire pour cesser de vivre. Ce qui n'est pas la même démarche que devenir incapable de s'alimenter, jusqu'à en mourir, pour diverses raisons d'état général.
- Sinon, vous avez vous-même écrit assez tôt (...) qu'elle n'ont pas de conscience pour comprendre ce qui s'est passé. : bizarre que ce détail vous semble négligeable.
La conscience (réflexive) : élément majeur difficile à écarter dans ce genre de conversation.
Non ?
Nous sommes largement déterminés, soit,mais nous ne sommes en aucun cas des photocopies ou duplicatas : ce petit mouvement qui témoigne encore et encore que nous ne sommes pas totalement conditionnés suffit à contrarier des phrases lapidaires
Je ne crois pas du tout que ce soit de ça que parle Sartre. Le déterminisme n'implique absolument pas que nous soyons des photocopies. Aucun de nous n'a subit les mêmes déterminismes (ni les mêmes gènes, ni le même environnement, ni les mêmes rencontres ou événements de la vie), il est donc normal que nous ne soyons pas identiques, tout en étant déterminés.
Sartre n'a jamais clairement expliqué ou se trouvait ce "petit mouvement" permettant d'échapper aux déterminismes, mais ce n'est surement pas dans la différence entre les individus qui ne contredit en rien le déterminisme.
Par ailleurs, préoccupation "raccord" avec le contenue de la pièce de Judith Bernard d'après Frédéric Lordon : Bienvenue dans l'angle Alpha ! (question du libre-arbitre selon Spinoza)
Je n'ai ni lu le livre ni vu la pièce, mais j'ai regardé plusieurs fois l'émission avec Judith Bernard et Frédéric Lordon et je n'y ai vu aucun allusion au libre-arbitre... ce qui est logique puisque Spinoza est absolument déterministe et réfute le libre-arbitre.
Ce que Spinoza appelle "liberté" (et non libre-arbitre) c'est une redéfinition totale du concept... qui me conviens mais qui n'a rien à voir avec le libre-arbitre.
Ma façon de l'interpréter est que grâce à la connaissance de nos déterminations, c'est à dire grâce à notre capacité à raisonner, on peut créer de nouvelles façons de persévérer dans son être, inventer de nouvelles stratégies de survies dont sont incapables ceux des animaux qui n'ont pas de conscience. Et c'est cette capacité à raisonner et inventer qu'il appelle liberté. Mais comme nous raisonnons avec notre cerveau, une partie de notre corps qui n'est pas moins déterminée que le reste, ces raisonnements et cette créativité sont tout autant déterminés que le reste de nos comportements. On ne décide pas d'être capable ou non de raisonnement, on ne décide pas non plus des désirs qui nous poussent à raisonner, on ne décide pas non plus des croyances qui nous empêchent de raisonner, et le cheminement de notre raisonnement est déterminé par l'ensemble de nos valeurs, connaissances, croyances, qui sont le fruit d'expériences de vie de de gènes qu'on n'a pas non plus choisi.
Du coup cette "liberté" est juste une sorte de "sauvetage" d'un joli mot en le redéfinissant, mais cette "liberté" étant tout autant déterminée que le reste, ça n'est pas du libre-arbitre.
- Sur les jeux des mâles dominants dans diverses espèces : c'est, à l'inverse de votre affirmation, un des comportements humains parmi ceux qui ramènent le plus vers l'animalité, non ?
dans un sens comme dans l'autre, que ce soit les animaux qui ressemblent aux hommes ou les hommes qui ressemblent aux animaux, ça veut dire là même chose : nous ne sommes pas différents des animaux.
Ceci dit les animaux ne sont pas tous organisés avec un mâle dominant ou une femelle dominante, il existe des animaux solitaires et des groupes d'animaux sans hiérarchie (comme par exemple les bandes de mâles errants). Même les modèles égalitaires ne sont pas des spécificités humaines.
- A propos de vos diverses allusions à des suicides d'animaux, grands singes par exemple : si les animaux sont des êtres "ressentants", il me semble casse-gueule d'imaginer qu'ils pourraient savoir comment faire pour cesser de vivre. Ce qui n'est pas la même démarche que devenir incapable de s'alimenter, jusqu'à en mourir, pour diverses raisons d'état général.
Je n'en sais rien et à mon avis personne n'en saura rien tant qu'on ne saura pas réellement dialoguer avec eux. visiblement beaucoup d'animaux savent comment tuer autrui. pourquoi ne sauraient-ils pas aussi comment se tuer eux-même ?
Quand un dauphin s'échoue sur une plage après avoir perdu sa femelle ou son mâle, est-ce qu'il est guidé par un instinct automatisé ou par la tristesse ? Nous n'en savons rien.
- Sinon, vous avez vous-même écrit assez tôt (...) qu'elle n'ont pas de conscience pour comprendre ce qui s'est passé. : bizarre que ce détail vous semble négligeable.
La conscience (réflexive) : élément majeur difficile à écarter dans ce genre de conversation.
Non ?
Je pense avoir répondu plus haut et dans d'autres messages mais je résume : La conscience permet plus de souplesse que les instincts dans la réponse à des stimuli externes, car elle ajoute l'étape intermédiaire du raisonnement avant la commande musculaire. Mais ça n'empêche pas de penser que le raisonnement lui-même est déterminé. Car pour moi tout raisonnement reste gouverné par la recherche du plaisir et l'évitement de la souffrance, et on ne choisit pas ce qui nous fait plaisir et ce qui nous fait souffrir. La conscience est une innovation intéressante pour un être vivant car elle permet d'élaborer des stratégies originales, mais originales ne signifie pas non-déterminées.
Je ne crois pas du tout que ce soit de ça que parle Sartre. Le déterminisme n'implique absolument pas que nous soyons des photocopies. Aucun de nous n'a subit les mêmes déterminismes (ni les mêmes gènes, ni le même environnement, ni les mêmes rencontres ou événements de la vie), il est donc normal que nous ne soyons pas identiques, tout en étant déterminés.
Sartre n'a jamais clairement expliqué ou se trouvait ce "petit mouvement" permettant d'échapper aux déterminismes, mais ce n'est surement pas dans la différence entre les individus qui ne contredit en rien le déterminisme.
Par ailleurs, préoccupation "raccord" avec le contenue de la pièce de Judith Bernard d'après Frédéric Lordon : Bienvenue dans l'angle Alpha ! (question du libre-arbitre selon Spinoza)
Je n'ai ni lu le livre ni vu la pièce, mais j'ai regardé plusieurs fois l'émission avec Judith Bernard et Frédéric Lordon et je n'y ai vu aucun allusion au libre-arbitre... ce qui est logique puisque Spinoza est absolument déterministe et réfute le libre-arbitre.
Ce que Spinoza appelle "liberté" (et non libre-arbitre) c'est une redéfinition totale du concept... qui me conviens mais qui n'a rien à voir avec le libre-arbitre.
Ma façon de l'interpréter est que grâce à la connaissance de nos déterminations, c'est à dire grâce à notre capacité à raisonner, on peut créer de nouvelles façons de persévérer dans son être, inventer de nouvelles stratégies de survies dont sont incapables ceux des animaux qui n'ont pas de conscience. Et c'est cette capacité à raisonner et inventer qu'il appelle liberté. Mais comme nous raisonnons avec notre cerveau, une partie de notre corps qui n'est pas moins déterminée que le reste, ces raisonnements et cette créativité sont tout autant déterminés que le reste de nos comportements. On ne décide pas d'être capable ou non de raisonnement, on ne décide pas non plus des désirs qui nous poussent à raisonner, on ne décide pas non plus des croyances qui nous empêchent de raisonner, et le cheminement de notre raisonnement est déterminé par l'ensemble de nos valeurs, connaissances, croyances, qui sont le fruit d'expériences de vie de de gènes qu'on n'a pas non plus choisi.
Du coup cette "liberté" est juste une sorte de "sauvetage" d'un joli mot en le redéfinissant, mais cette "liberté" étant tout autant déterminée que le reste, ça n'est pas du libre-arbitre.
- Sur les jeux des mâles dominants dans diverses espèces : c'est, à l'inverse de votre affirmation, un des comportements humains parmi ceux qui ramènent le plus vers l'animalité, non ?
dans un sens comme dans l'autre, que ce soit les animaux qui ressemblent aux hommes ou les hommes qui ressemblent aux animaux, ça veut dire là même chose : nous ne sommes pas différents des animaux.
Ceci dit les animaux ne sont pas tous organisés avec un mâle dominant ou une femelle dominante, il existe des animaux solitaires et des groupes d'animaux sans hiérarchie (comme par exemple les bandes de mâles errants). Même les modèles égalitaires ne sont pas des spécificités humaines.
- A propos de vos diverses allusions à des suicides d'animaux, grands singes par exemple : si les animaux sont des êtres "ressentants", il me semble casse-gueule d'imaginer qu'ils pourraient savoir comment faire pour cesser de vivre. Ce qui n'est pas la même démarche que devenir incapable de s'alimenter, jusqu'à en mourir, pour diverses raisons d'état général.
Je n'en sais rien et à mon avis personne n'en saura rien tant qu'on ne saura pas réellement dialoguer avec eux. visiblement beaucoup d'animaux savent comment tuer autrui. pourquoi ne sauraient-ils pas aussi comment se tuer eux-même ?
Quand un dauphin s'échoue sur une plage après avoir perdu sa femelle ou son mâle, est-ce qu'il est guidé par un instinct automatisé ou par la tristesse ? Nous n'en savons rien.
- Sinon, vous avez vous-même écrit assez tôt (...) qu'elle n'ont pas de conscience pour comprendre ce qui s'est passé. : bizarre que ce détail vous semble négligeable.
La conscience (réflexive) : élément majeur difficile à écarter dans ce genre de conversation.
Non ?
Je pense avoir répondu plus haut et dans d'autres messages mais je résume : La conscience permet plus de souplesse que les instincts dans la réponse à des stimuli externes, car elle ajoute l'étape intermédiaire du raisonnement avant la commande musculaire. Mais ça n'empêche pas de penser que le raisonnement lui-même est déterminé. Car pour moi tout raisonnement reste gouverné par la recherche du plaisir et l'évitement de la souffrance, et on ne choisit pas ce qui nous fait plaisir et ce qui nous fait souffrir. La conscience est une innovation intéressante pour un être vivant car elle permet d'élaborer des stratégies originales, mais originales ne signifie pas non-déterminées.
Tzitzimitl, vous êtes intelligent. Vous ne pouvez donc pas suggérer que telle aptitude intellectuelle puisse être localisable, surtout " dans" le cerveau.