Trois livres engagent la bataille de l'Histoire
Vous êtes plutôt Vercingétorix, Napoléon ou "religion et pouvoir de la Gaule au XIXe siècle" ? Fin août, Le Figaro a donné le coup d'envoi d'une campagne contre l'enseignement scolaire actuel de l'Histoire et la géographie. Déclencheur: la publication de trois livres très critiques sur la discipline. Il suffit de lire les titres : L'histoire de France interdite, de Dimitri Casali ; L'histoire fabriquée ? Ce qu'on ne vous a le plus souvent pas dit à l'école, de Vincent Badré. Sans oublier le livre de Laurent Wetzel sobrement intitulé Ils ont tué l'histoire-géo. Trois livres, et de nombreux relais médiatiques : de TF1 au Parisien en passant par Radio Courtoisie et France inter. Offensive médiatique concertée ou agrégation artificielle d'ouvrages très différents ?
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Derniers commentaires
Cet inspecteur Wirth est exactement l'archétype de ce "Monsieur-je-sais-tout-et-je-ne-supporte-pas-la-contradiction". C'est l'homme de pouvoir dans toute son horreur ! Un brin totalitaire, et méprisant en plus !
Je me calme, et je lui demande de se poser la question de savoir, comment se fait-il que la plupart des enfants n'ont à peu près plus de repères historiques chronologiques ?
Si ses programmes sont si parfaits, pourquoi avons-nous des enfants qui n'ont aucune intelligence de la succession et la pondération des évènements historiques les uns par rapport aux autres ?
Il m'énerve cet inspecteur
A mon avis, un des rôles de l'apprentissage de l'hiltoire est de structurer le passé, national mais en tenant compte des influences extérieures. Et c'est cela qui justifie l'apprentissage de dates et de la chronologie qui constitue " l'ossature" pédagogique des apprentissages. Après, on peut mettre toute "la viande" qu'on veut autour du squelette bien constitué. Je pense que c'est comme ça que Dimitri Casali aurait du vendre sa thèse : 1. Mr Wirth, reconnaissez que l'enseignement de l'histoire aujourd'hui est un échec, 2. Il convient de donner des repères stables aux enfants pour jalonner et structurer les connaissances qu'ils acquierent et qu'ils acquèreront plus tard (lectures, reportages, télé, cinéma, etc.)
Sur ce Bonne nuit (avec 1heure de plus !!!)
OL
C'est vrai qu'il y a une notion de définition d'une identité nationale, mais au service d'une ouverture sur l'Autre, différent et avec sa propre identité
Un bon outil pour débattre, je pense.
"L'histoire dit-elle la vérité ?" est la question posée.
Les points abordés (dans la seconde partie notamment) recoupent parfaitement nos débats.
http://www.franceinter.fr/emission-3d-le-journal-les-rendez-vous-de-l-histoire-de-blois
Faire le procès de ceux-là sur le dos de Guillemin en nous servant du Casali (gars qui quand on googueulise nous mène vers le blog d'Eric Brunet pas content des nouveaux programmes d'histoire qu'on devrait à ce Casali et rien qu'à lui).
Et ça en fait une affaire personnelle au point de troller les trois fils..
Et ça donne des leçons.., de rigueur..
Vous devez confondre faire de l'Histoire, et faire des histoires (tous les deux qui encerclez Cévrékeuh).
Calmez-vous car si quelqu'un comprend encore où est le scandale qui vous fait sauter sur votre chaise en criant l'Histoire, l'Histoire, l'Histoire, je lui tire mon chapeau.
La partie intéressante qui a plongé dans les sources (Céline) pour alimenter le débat a été noyé grâce à vous. C'est représentatif du pan négatif des effets de manche qui vous caractérisent.
http://aggiornamento.hypotheses.org/1039
Enjoy !
Je fais une aparté sur le genre de débat dans lequel nous sommes engagés.... Tout d'abords, rien ne me ravi plus que de voir que quelqu'un me répond quand j'écris un post... Donc merci. Je pense aussi qu'un débat qui se finit sur un désaccord, c'est dommage, mais un débat qui se finit en dispute, c'est regrettable. Et c'est la que ça se corse, parce que ce que nous écrivons nous définit et si l'issu du débat doit nous voir renoncer à une partie de nous même, normal qu'on y aille à reculons...
Dans notre cas précis, je joue le rôle de l'humaniste naïf et révolté qui agite la morale pour obtenir l'adhésion... Vous représentez le pragmatique, tout en nuance, utilisant méthode pour ne pas sombrer dans l'anarchie de l'émotivité...
Je crois quand même qu'au fond notre avis sur la question n'est pas si éloigné.
Revenons à Guillemin... J'ai vu l’intégrale de Guillemin... Parfois plusieurs fois... J'ai aussi commencé à le lire... Plus difficile pour moi...
Ceci est mon analyse. Je ne crois pas que Guillemin accuse ou juge... Il s'en défend d'ailleurs... Il constate... Je crois que sa vision de la vie va bien au delà de la simple formule "les bons contre les méchants".
Il ne nous dit pas necker est méchant, ni que ce qu'il fait est mal... Je vous concède qu'il nous laisse parfois entrevoir son point de vue, mais il le fait honnêtement, franchement... Jugez vous même...
Pour moi, la seule chose qui pourrait remettre son discours en question, serait de me montrer qu'il s'est trompé dans les faits.
Reste donc à comprendre pourquoi certains en viennent à mettre une frontière entre lui et les historiens?
Mon analyse personnelle se résume dans la phrase de Zinn que j'emprunte à AYD : "you can't be neutral in a moving train" . Je pense que l'histoire en tant que discipline comme l'humanité n'a pas suffisamment de recul sur elle même pour se juger de manière objective...
Vous parlez par exemple d'anachronisme sous entendant que les individus d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui... Pourtant en certain point du globe, la situation est franchement moyenâgeuse... Est à dire que juger le moyen âge pour un européen peut constituer un anachronisme, mais que ça le serait un peut moins si on le jugeait disons en Centrafrique?
Vous parlez de tolérance à la violence... Mais il y a bien une chose que personne ne peut savoir, c'est l'état de la conscience de l'homme du passé... On peut l'imaginer, parfois l’apercevoir dans leurs écrits...
Être neutre? Face à un trader? S'il ne joue pas l'argent qui nous enverras dans le mur, un autre le fera... Le juger coupable, non. Mais juger la situation aberrante, pourquoi pas... Comment se positionner par rapport à ça?
Si être objectif, c'est dire qui n'y a pas de bons et de méchants, alors Guillemin est objectif. A vous lire, je pense que vous l'apprécieriez.Vous dites souvent des choses qu'il dit lui même.
Vous :
"Et j'ai expliqué à X reprises que la neutralité n'existait pas. C'est l'effort d'objectivation qui est capital, et la conscience de ses propres biais pour s'en extraire. "
Guillemin (un peut avant la 23ème minute)
http://www.jennar.fr/?p=2622
On touche vraiment le fond, là. Des réactions, citoyens @sinautes enseignant l'histoire-géo à nos enfants ?
Mouais... Les pouvoirs politiques ne sont plus avec l'histoire, c'est aussi cela qui a miné l'intérêt pour la discipline. Avant, au XIXè, la machine médiatique et politique soutenait une histoire orientée. Désormais qu'elle ne sert plus l'exaltation patriotique et la République, elle peut crever. Les universitaires ont voulu leur indépendance, ils l'ont eu, et maintenant l'histoire passe pour illégitime. Les médias ont également un grnad rôle là-dedans : les journalistes sont de fieffés incultes en matière d'histoire, et ils vendent les clichés qu'ils ont entendus en cours, sans avoir conscience que l'histoire s'écrit, qu'elle avance, qu'elle se nuance. La machine médiatique, par incompétence crasse, sédimente et rigidifie les représentations : tout le contraire de sa fonction, en principe. Médias et politiques sont restés à une vision ancienne de l'histoire, qui n'est plus celle des historiens : le décalage est immense entre utiliser l'histoire pour souder la communauté et créer du lien social, avec une vision intellectuelle de l'histoire comme outil de pensée, qui ne fournit précisément plus un sens à l'histoire, mais montre qu'il n'en a jamais existé...
Et si on rajoute là-dessus le poids de la culture consumériste, qui discrédite le savoir ; le simplisme intellectuel, qui discrédite le débat inhérent à la recherche historique (comme à la démocratie) ; et l'illusion médiatique du plaisir par l'image, on tient là aussi des facteurs culturels très puissants qui dégomment l'intérêt pour l'histoire.
Comment les profs peuvent-ils lutter contre la machine médiatique du Figaro ou de TF1 ? Il faut appliquer des BOs surréalistes, enseigner des programmes surchargés, démonter des figures consensuelles et axer sur des thématiques alors que les bases sont fragiles voire manquantes (et toute la question, dans cette affaire, est : qu'est-ce qu'une base, qu'est-ce qui doit être un repère historique ?).
La crise résulte donc d'un long et lourd contexte multiforme. Nous sommes TOUS responsables.
(Puisque qu'on parle toujours d'histoire-géo par ici : sur quels critères les profs qui assurent les cours d'histoire sont-ils choisis ?)
On ne doit plus dire " cosmopolite" mais "islamo-gauchiste". On ne dit pas " complot judéo maçonnique " mais "conspirationnisme" .
Par exemple.
Le plan politique d'abord. Les nouveaux programmes entrés progressivement en vigueur depuis la rentrée 2009-2010 pour les 6ème suscitent des interrogations légitimes sur les choix faits, quelque soit le clan idéologique auquel on appartient. D'un côté ils s'ouvrent sur le vaste monde (étude théorique de la Chine des Han, de l'Afrique médiévale, des échanges commerciaux à l'échelle mondiale etc) notant la volonté de montrer que la mondialisation s'inscrit dans l'histoire, que les ensembles fermés n'ont jamais réellement existé etc. Ils dénotent donc d'une ouverture, qu'on jugera heureuse si on est plutôt progressiste, catastrophique si on appartient au clan conservateur. Et pour ce clan, la pillule passera d'autant plus mal qu'en même temps qu'on mettait en oeuvre ces programmes ouvrant sur le vaste monde (encore que, les programmes précédents de 1995 n'étaient pas centrés sur la seule France) on nous expliquait en préféctture qu'il fallait réfléchir collectivement à ce qu'est l'identité nationale. Promue dans le discours, nié dans les pratiques enseignantes, la contradiction était grande, et pouvait laisser place au fantasme d'un ministère aux mains de gauchistes mondialisant sabotant les initiatives politiques. Mais de toute façon, ce débat est pipé d'avance, car on ne s'intéresse qu'à des fantômes. En effet, parmi les auteurs de ces livres, qui va voir du côté de ce qui peut se faire réellement en classe. Non, on préfère s'écharper sur oh la la , Louis XIV a disparu, et 1515 Marignan aussi, tout fout le camp mon brave monsieur, mais on ne s'intéresse pas à ce qu'on peut faire pratiquement avec des élèves. En effet, au-delà du choix idéologique de mettre tel ou tel point au programme, ce qui détruit l'enseignement de l'histoire, et le plaisir qu'on peut avoir à l'enseigner, c'est le faisceau de contradictions, d'incohérence dans lequel est plongé l'enseignant et avec lui ses élèves, rendant quasi impossible la transmission.Un seul exemple. Avec les nouveaux programmes de 3ème entrés en vigueur cette année, l'étude de la première guerre mondiale doit se faire en 3 heures (!!!). On ne doit pas évoquer les causes, mais poser la guerre comme étant là: pourquoi y a-t-il une guerre? Quelles sont les forces sociales qui y pousse? Mystère. La guerre serait donc une donnée quasi naturelle. Il faut faire étudier la guerre au ras du sol, l'incarner, pour faire sentir aux élèves ce qu'est le vécu de la guerre. Donc étudier comme exemple la bataille de Verdun. Mais pour que ce soit intelligible, il faut un minimum d'explications sur comment on en est arrivé à Verdun. Une fois cette étude faite, il faut faire étudier aux élèves le génocide arménien, posé comme une évidence, en niant les débats que cette qualification suscite dans la communauté historienne, pour ne rien dire de ses implications politiques. Puis étudier le bilan de la guerre, le traité de Versailles, la Révolution Russe et ses développements dans le reste de l'Europe, sans oublier de faire travailler les élèves en histoire des arts, tout en les faisant rédiger pour qu'ils soient co-constructeur de leur propre savoir. Pour qui à déjà vu un élève, pour qui sait l'effort que demande la découverte de textes, la confrontation des points de vue, il est évident que ce programme est impossible, et qu'il dénote d'une incohérence profonde, témoignant du mépris de notre société dans son rapport au passé.
Le passé n'est plus vu comme une source d'intelligibilité, mais répond de plus en plus à une demande mémorielle: d'où dans le programme la référence par exemple au génocide arménien: comment expliquer sa présence, quand on ne donne que 3 heures pour étudier une question si vaste? Dans le même ordre d'idée, j'ai entedu un inspecteur dire que la présence de l'Afrique au moyen âge se justifiait pour donner de la fierté aux jeunes éllèves d'origine Africaine, pour leur montrer que l'Afrique n'est pas la terre du nécessaire désastre et qu'elle a connu des heures de gloire. Logique mémorielle donc. Logique incohérente ensuite. Car enfin, on demande d'étudier "des cas", pour "incarner", mais après on pond une nouvelle épreuve de brevet qui demande d'être capable de présenter des généralités (genre, en quoi peut-on dire de la première guerre mondiale qu'elle est totale). Mais en même temps on explique aux enseignants que la généralisation doit être ce qui se fait le plus rapidement en classe, et que le plus important c'est le cas concret, alors que dans l'évaluation du brevet, on demande de connaître le général. Et pour en revenir au brevet, la mouture de cette épreuve dénote d'une volonté de nier tout esprit critique, puisqu'on n'y demande que du par coeur, et que lorsque on demande d'argumenter, le libellé est fait de tel façon que l'esprit critique est nié. Exemple de question qui peut être posée: "la France est intégrée à l'Unition européenne. Citez deux exemples qui le montrent" (cf le sujet 0 pondu par le ministère à l'adresse http://eduscol.education.fr/DNB). De même, l'étude de document ne s'appuie que sur un seul document. Ce qui est une ineptie, l'histoire étant l'établissement de relations, et donc la confrontation de points de vues pour aboutir à un récit vraisemblable.
Du coup, le vrai débat sur l'enseignement de l'histoire n'est pas la France en tant que nation n'est plus enseignée, le vrai débat est: quels citoyens voulons-nous former? Des bons petits pions qui répètent ce qu'on leur dit sans réfléchir, ou des citoyens pouvant faire preuve d'esprit critique. LE débat gauche/droite devrait donc se faire non sur le seul contenu, mais sur les visées de l'enseignement au travers des savoirs-faires exigés.
Mais là, ça voudrait dire quitter les sphères du débat théorique et entrer dans la réalité ingrate journalistiquement parlant des pratiques. Pourtant ce débat mérite d'être ouvert, car il dénote d'une vision de la société qui doit être discutée.
Et, égocentrique, je vote pour ma propre proposition !
J'adore:
"Le constat de Jean-Pierre Pernaut est alarmant et s'appuie sur les conclusions de trois livres sur l'état de l'enseignement en histoire-géo. Rendez-vous compte : "maintenant, on apprend l'histoire par thème, fini la chronologie, on saute d'un siècle à l'autre et tout s'emmêle dans la tête", constate le présentateur du 13 heures".
Si c'est Jean-Pierre Pernaud qui le dit... Son problème à lui, ce serait plutôt de trouver ce que c'est que l'information.
(Laurence de Cock)... dénonce notamment une offensive qui a débuté dans Le Figaro en expliquant que ces trois livres "s'inscrivent dans la rhétorique complotiste du journaliste Jean Sevillia [auteur de l'article du Figaro]
L'inénarrable Jean Sevillia, comme par hasard ! On pourrait le croiser à Saint Nicolas du Chardonnet.
Certaines choses doivent être revues dans l'enseignement bien sûr, mais pas par n'importe qui, pas n'importe comment et de la façon la plus scientifique, c'est à dire objective, possible.
Quant à Pernaud et Sévillia, ils ont bien de la chance de vivre dans une démocratie, puisque celle-ci permet de raconter toutes les imbécillités possibles et imaginables, sans rire.
Ca n'est pas en s'attardant a tenter de faire comprendre la signification des faits hitoriques que les eleves gagneront a "Question pour un champion', ce qui est, me semble-t-il, le seul objectif de ceux qui creent les programmes scolaires.
Ca saigne sur ce forum !
On sent le sujet polémique, voire à fleur de peau pour certains (il doit y avoir ce que dans mon métier on appelle un biais de recrutement : beaucoup de profs ici !).
Je ne suis ni historien, ni prof, ni pédagogue, et n'ai aucune légitimité "professionnelle" à avoir un avis sur la question. J'ai juste 2 gamins de 7 et 9 ans en primaire.
Je suis profondément persuadé qu'on ne peut avoir d'esprit critique, approfondir des questions (d'histoire ou autre), se permettre des digressions passionnantes en dehors des programmes, et surtout comprendre, que si on a acquis des fondamentaux. Et ça, c'est à l'âge de mes gamins. Et à cette âge là, ils ne comprennent rien aux études par thèmes avec voyages incessants dans le temps. Et plus tard, ils comprendront encore moins, et ça va les gonfler.
Je suis désolé, mais à cet âge, on a besoin de repères. Et bien oui, la chronologie et un certain nombre de grandes figures, voire quelques images d'Epinal, ça aide à en avoir. Il sera plus tard toujours temps de relativiser, déconstruire, mettre en perspective, etc....
Sans compter qu'ils ont d'autres matières prenantes à l'école, puis au collège et au lycée, voire d'autres préoccupations dans la vie.
Sans fondamentaux, on ne peut pas aller plus loin et plus profond. Et les fondamentaux, à 8 ans, ça ne peut pas être une réflexion sur la guerre dans le monde et l'organisation du travail. Faudra bien en passer par des dates et des noms.
Ils sont au lycée, en 2012.
Donc, s'ils ne savent rien c'est que ces lycénes n'ont rien appris avant 2009/2010 : rien au primaire, rien au collège, rien avant la réforme qui arrive maintenant.
Donc, je comprends que la manière d'enseigner l'histoire au primaire et au collège avant la réforme de 2009 / 2010 est catastrophique.
Par contre les éffets de cette réforme ne se verront que dans 6 à 8 ans.
TF1, ou l'art de la démonstration.
Mais les nouveaux programmes, ils n'auraient pas été réfléchis, pondus, mis en pratique sous le gouvernement Fillon/Sarkozy, rêvé au préalable du temps de d’ère Chirac ?
Moi je dis cela, c'est pas pour dénoncer.
Chacun y va de son récit :
Cela commence toujours par j'étais enfant suivi de témoignages renversants :
-moi "on" m'apprenait que mes ancêtres étaient des gaulois blonds aux yeux bleus alors que j'ai la peau noire...
-moi "on" me disait que St Louis était gentil parce qu'il rendait la justice sous un chêne et que Louis XI était méchant car il enfermait ses ennemis dans des cages en fer...
....
-moi mon grand père "on" lui avait gonflé le mou pour aller à la grande boucherie, celle de 14
-moi "on" m' a dit que c'est Marie Antoinette qui avait déclenché le Révolution par simple coquetterie...
-moi "on" m'a dit que la négresse vaquait à ses occupations avec un enfant sur le dos...
-moi on m'a dit Marignan - 1515 mais je sais vraiment pas pourquoi "on" m'a dit ça...
Suivis de bouleversements adolescents et de l'aveu suprême :
Ben moi, tout ça ça m'énerve...
Puis le témoin nous renseigne sur ses révélations de l'âge adulte assumant son "soi" :
Je suis homme, femme, hétéro, homo, marxiste, néo-conservateur, chrétien, musulman, blanc, noir, riche, pauvre, grand, petit, gros, mince, jeune vieux, velu, glabre, tatoué, brut, mono, polygame, ...... et j'en ai à dire sur cette Histoire qu'on m'a racontée quand j'étais enfant...
"on"ne me la refera plus" car depuis que j'ai grandi je me suis rendu compte de "mon état" et maintenant c'est fini moi, je me la raconte tout seul cette Histoire et je peux vous dire qu'elle a pris mon allure et que ça me plaît bien ainsi à moi , n'en déplaise à "on" ne sait quel grincheux que moi j'ai appris désormais à reconnaître...
Bon, ben DS maintenant on la lui refera plus non plus : une baisse d'audience sur Asi et hop histoire de faire marcher le commerce, une bonne Histoire...histoires à multiplier les témoignages émouvants des asiniens...
A propos de Marignan, je serais curieuse de savoir si beaucoup des gens qui ont appris l'histoire à l'ancienne savent ce qu'était Marignan. A part 1515, c'est une victoire du jeune François 1er, mais la seule véritable bataille qui a un réel intérêt historique à cette époque, c'est Pavie en 1525, où les Français sont virés d'Italie du Nord pour un certain temps.
Tout cela avec en toile de fond une énorme rivalité entre puissances européennes au XVIème siècle.
développement durable, disparition de la crise de 1929, causes de la première guerre mondiale à la trappe....si vous voulez d'autres exemples ....
Les historiens ne sont pas moins relâchés que les enseignants, qui ont attendu qu'un homme politique réagisse à son contenu pour s'intéresser au best seller d'un acteur à la bouille sympathique qui utilise les stations de notre bon vieux métropolitain pour faire passer les idées les plus réactionnaires. Cet acteur, qui ne fait pas d'idéologie, n'a par ailleurs rien trouvé de mieux que s'associer avec Patrick Buisson, le conseiller de Sarkozy d'extrême-droite, pour concocter son prochain ouvrage.
c'était: la grosse connerie de tranzit.
ou: tranzit invente l'eau chaude.
"la négresse vaque à ses occupations avec son enfant sur le dos."
c'était dans les années 70.
Mais attention à la notion de « roman national ». C’est avec lui qu’on a envoyé des millions de jeunes hommes à la Grande Boucherie de 14-18. Mon grand-père en était revenu (et pas en entier) avec cette idée forte : on nous a bourré le mou.
"On n'a pas réussi à transmettre l'intérêt de notre discipline, celle de l'apprentissage d'une conscience critique"
Et tout n’est pas de leur faute, car pour ce travail il faut du temps. Combien de fois ai-je entendu mes collègues d’Histoire se plaindre qu’il fallait abandonner le thème qui commençait à prendre chez les élèves car « le programme le programme ! ».
Ajoutons un autre handicap : une maîtrise insuffisante du Français, qui freine voire empêche la compréhension des textes d’étude, qui pénalise la qualité de l’expression dans les travaux écrits où l’élève doit maîtriser des techniques de rendu clair. Et cerise sur le gâteau, le blocage sans nuance face au « par cœur »…
Idem, j'ai dû attendre d'être adulte pour découvrir les massacres qui ont suivi la Commune de Paris, on ne m'avait parlé que des sept otages fusillés par les communards. Pareils pour les mutins et les "morts pour l'exemple" de la guerre de 14. Ou la célèbre histoire du "Pantalon Rouge": motus et bouche cousue, il y va de l'honneur (???) de notre beau pays. J'ai personnellement une autre vision de l'honneur, qui ne saurait être compatible avec le mensonge et l'hypocrisie.
Quant au désordre chronologique (et géographique) dans les têtes des générations qui ont suivi, serait-ce pas plutôt la télé, qui nous parle un soir des Tudor, le lendemain de Napoléon et le surlendemain des dinosaures, sans parler des fictions marrantes qui font de l'anachronisme un ressort comique? L'outil critique serait alors plutôt comment replacer tout ça dans un minimum de cohérence, comment faire la différence entre un reportage partisan, un documentaire honnête, une fiction qui "fait de beaux enfants" à l'histoire sans son consentement, et autres détournements.
??
Bien contente de lire, ne serait-ce que par déduction, que les objectifs des programmes français sont bien ceux que je suppose.
Mais pourquoi l'histoire et la géographie ne sont-elles pas des disciplines indépendantes, en France ?
Quelle est la formation des profs qui s'y collent ?
Cette phrase de l'article de Sébastien par exemple : De l'avis même de Laurence de Cock, que nous avons contactée, "on peut faire dire tout et son contraire aux manuels car tous les points de vue coexistent dans ces livres, soit dans les textes, dans les images et dans le questionnement. Du coup, le travail de Badré est forcément idéologique". "
Bon ça me rassure.
Ce monsieur, le Badré du plateau de Taddéi de la semaine dernière, je suppose, s'offusque parce que, par exemple, les extraits de documents d'époque (sources) ont l'ambition de mettre le projecteur sur les différentes facettes d'un événement. (Ce qu'il n'a pas formulé de cette manière dans le courant de l'émission : il a accusé les profs de rien faire d'autre que de déchiffrer les contenus, sans les mettre en perspective, raison pour laquelle j'en ai parlé, pour souligner à la fois ma stupeur et mon exaspération)
J'avais, pour expliquer mon étonnement face à ses propos, proposé d'entrée de jeu l'exemple des croisades, en précisant que plus aucun prof n'aurait l'idée d'envisager la question sous le seul angle occidental : si je décode, c'est donc bien ça qui le contrarie.
Ce qui, du coup, renforce mon intuition que les profs d'histoire en France sont très attachés, aussi, à l'esprit critique.
Outre que vous n'avez de toute évidence aucune idée de ce qui se passe dans les cours d'histoire, aujourd'hui,, je n'arrive pas à comprendre votre obsession à vous engluer dans des certitudes sclérosées, bétonnées, bornées et non examinées.
La provocation, évidemment.
Mais qu'advient-il du talent du provocateur quand il tourne en boucle ?
Le registre "la surprise, c'est qu'il n'y a pas de surprise", tendance comique de répétition, ça fonctionne un temps.
déprimant enchaînement causes-conséquences,
Si j'avais l'impression que vous avez envie de comprendre, je serais encore bien prête à passer un peu de temps par ici, mais expliquez-moi donc pourquoi j'ai l'intuition tenace qu'au-delà du jeu de rôle que vous vous êtes choisi, ce qui se passe "en vrai de vrai" dans les cours d'histoire, aujourd'hui, ne vous intéresse pas du tout ? (Il vous faudrait réviser vos a priori, vos certitudes étriquées (*) et vous seriez par conséquent contraint de modifier vos textes-réflexes en roue libre...)
(*) certitudes étriquées emballées sous les apparences de l'esprit ouvert qui ne trompent que les naïfs, remarquez, ça ne manque pas d'une sorte de talent, mais bon, on a fait le tour, là, non ?
Je n'ai pas entendu la même chose que vous chez Taddéi au sujet du livre de "Badré". Mais Inutile pour moi d'y revenir. Nous en avons déjà échangé sur le sujet très brièvement. A quoi bon ?
Vous "supposez", votre "intuition" (Ce n'est pas raisonnable)que les profs d'histoire en France éveillent leurs élèves à l'esprit critique. Puissiez-vous dire vrai. Je n'en ai pas "l'intuition", je n'en sais rien.
Vous "supposez", votre "intuition" (Ce n'est pas raisonnable)que les profs d'histoire en France éveillent leurs élèves à l'esprit critique.
Accordez-moi d'avoir des informations fiables sur les exigences des programmes des cours d'histoire - pour la Belgique, je me prononce de manière affirmative -.
Les quelques échanges que j'ai eus ici et là avec des confrères français m'ont laissé penser que les préoccupations sont les mêmes pour eux. Je ne peux parler que d'intuition, puisque je ne dispose pas d'entretiens en nombre significatif pour oser une affirmation lapidaire.
Sur la naïveté, il est question de préciser de quoi on parle, et d'ensuite d'avoir le droit chacun à des argumentaires différents, voire opposés.
Comme toujours.
(Albert Yves fait semblant que ce qui lui a plu n'existe pas aujourd'hui, et qu'à l'inverse, il ne peut rien exister que de servile - Il adore ce mot-.
Je ne disqualifie pas votre propre expérience, Bysonne, mais l'article de Sébastien s'attache à l'enseignement de l'histoire aujourd'hui, aux programmes de ces dernières années, et aux réactions récentes de quelques réactionnaires.
Ce n'est pas tout à fait le même sujet.)
J'espère que des profs d'histoire français vont se manifester, cette fois.
(Je finis quand même par avoir l'impression entêtante que l'enseignement de l'histoire se porte mieux en Belgique)
(Je finis quand même par avoir l'impression entêtante que l'enseignement de l'histoire se porte mieux en Belgique) J'ai souligné "impression", vous allez peut-être pouvoir en avoir la certitude avec des profs français que vous appelez depuis si longtemps à se manifester. Vous avez bien compris ce que je veux dire.
L'émotion pure qu'on ressent - ou non - devant une sculpture, une peinture, un édifice, un extrait de littérature, .... devrait suffire ?
(Que peut-on bien comprendre des danses macabres du XIVème siècle si on n'a aucune idée de ce qui angoissait les artistes occidentaux qui les ont produites - miniatures, fresques, voire même en littérature - ?
Pas la peine de faire une énumération d'exemples, la question vaut pour toutes les productions artistiques de toutes les époques de toutes les cultures)
pas d'histoire nationale comme en France.
Les italiens apprennent l'histoire de leur pays par l'enseignement de l'histoire et la littérature.
J'ai un collègue de travail malgache, jeune, à qui on a enseigné " mes ancêtres les gaulois..." Ça existe encore ?
ben on commence à Lascaux avant de commencer par le moyen-âge. On peut également enseigner l'histoire de France avant sa christianisation, hahaha... Elle existait quand même. Son territoire et ses peuples, plutôt que des élites usurpatrices de richesses.
???
Je vous propose un exemple au hasard, qui n'a de surcroît rien à voir ni avec l'élite, ni avec ses richesses - mais tout à voir avec l'histoire des mentalités et la progressive apparition de la conscience d'un destin individuel, y compris pour les plus humbles -.
Quel rapport ?
Je dis juste que l'art est essentiel pour comprendre une époque, mais la réciproque est vraie aussi.
ça, de la façon dont l'histoire de l'art est enseigné en France, c'est impossible via les arts. Dans l'enseignement de l'histoire de l'art, le regard porté sur l'artiste du moyen âge ( un simple artisan détenteur d'une technicité au service d'une propagande religieuse) est pollué par la vision de l'artiste tel qu'on se le représente depuis l'ère industrielle. On s'empresse d'ailleurs souvent de bacler l'enseignement de la période hellénistique et romaine où les artistes étaient des esclaves et l'art uniquement décoratif car elle ne correspond pas trop à la mythologie actuelle… En fait, pour avoir un aperçu un peu sérieux de l'histoire de l'art il faut se tourner vers les ouvrages de sociologie des arts...
donc coupler les cours d'histoire avec ceux de géos?
Vous l'avez dit avant moi, et je crois c'est ce qui se fait quand les programmes s'y prêtent.
L'émotion pure qu'on ressent - ou non - devant une sculpture, une peinture, un édifice, un extrait de littérature, .... devrait suffire ?
Si il y a bien un domaine où l'enseignement est régit par l'idéologie dominante du moment, c'est bien l'histoire de l'art! Que les historiens, comme les économistes réussissent à se faire passer pour des scientifiques, c'est encore crédible, pour les historiens de l'art, ça va être beaucoup plus compliqué. Ayant suivis les cours de gens faisant autorité dans leur spécialité , je peux vous certifier que le lyrisme le plus échevelé règne dans ce domaine. Les quelques enseignants un peu sérieux et rigoureux que j'ai pus avoir étaient tous étrangers…
L'art est avant toute chose soumis au marché, ses acteurs aussi en toute logique.
Exemple: avant l'ouverture du musée d'Horsay, mentionner le nom d'un peintre pompier vous valait quolibets et jets de pierres, après l'ouverture, tous les musées de France ont commencé petit à petit à ressortir leur collections de peintres académiques et on a put voir tout ce petit monde de conservateurs et d'universitaires se presser aux vernissages d'expositions en s'extasiant sur les trésoOOOrs que recelait les collections de peintres académiques...
gamma
J'espère des témoignages intéressants de profs d'histoire français.
(Et maintenant que je sais qu'il se passe des trucs souterrains très actifs, j'espère au moins que j'aurai fait gagner un pari à quelqu'un, je l'avais déjà dit à Fan de Canard, j'ai une âme de bonne copine :-) )
Peut-être quand même encore une question : quelle est la formation habituelle du prof d'histoire en France si la discipline n'est pas indépendante ?
Méfiance Habib pompastel est de garde ;-)
gamma
:-)
Bien plus loin ... depuis que Dakar est en Amérique du sud. *
* Si tu regardes pas Auto-moto, tu peux pas comprendre. Cherche pas. :o)
Pas besoin de regarder Auto-Moto...
gamma
voilà. je savais pas où poster
Pour Julot : bien placé !
gamma
Donc un des multiples "batârd "d'un roi qui a fait main basse sur toute une région en y semant la mort, les arabes ou sarrasins sont restés dans le sud du Languedoc pendant 200 ans, au pieds des Pyrénées, mais cela on ne lira jamais dans les livres d'histoire toujours ré-écrite pour correspondre aux "mythes fondateurs" de la France éternelle gardienne du phare des droits de l'homme.
Voilà comment dans le sud nous on connait ce "barbare", que d'autres érigent en "héraut" et qui aurai juste bataillé contre une troupe de "sarrasins" hispaniens d'Abdel Rhaman, venus dans la région. L'Aquitain Eudes qui a donné sa fille "Lampégie" en mariage en à "Munuza" chef kabyle lui aussi intégré à Livia depuis longtemps qui refusait les le pouvoirs des "nouveaux sarrasins" venus d'hispanie contre le chef Abdel Rhaman , car on se battait de régions à régions et on faisait des alliances qui transcendaient les croyances.
Mais Muzuna meurt dans la bataille contre Abdel Rhaman et Eudes n'a plus le choix il demande l'aide de son ancien ennemi Charles Martel, pour arrêter ou stopper les "nouveaux sarrasins",( car de fait il y a eu plusieurs générations, de migrations, et les premiers on finit par s'installer et faire la paix avec les chrétiens) donc ils se sentaient bien plus proches des voisins chrétiens que des "nouveaux chefs" d'Hispanie.
Et beaucoup de ces anciens sarrazins ont fait souche dans le Languedoc on a la preuve par la toponymie et l'histoire régionale.
Une bataille eu lieu près de Poitiers mais on dit Poitiers pour l'histoire. Bref disons qu'expliquer l'histoire en mettant en avant des "pseudo-héros" est une grave distorsion à la vraie Histoire. Dommage
:-) ...
Sinon, intéressant ton commentaire ! si il est "juste".
gamma
T'as pigé la 'vanne' d'Habib ?
:-) ...
Sinon, intéressant ton commentaire ! si il est "juste".
gamma
+1
Comme quoi on est obligé de ré-expliquer l'Histoire à nos enfants, car entre ce qui était dit hier et ce qui est dit ou non dit aujourd'hui la marge est immense.Un gouffre même tant de choses ne sont plus apprises.
Mes enfants ont 8 ans d'écarts et j'ai vu le changement entre ces deux âges. Mon fils a bénéficier d'une meilleure qualité en histoire alors que ma fille a eu un "succédané" quasiment. Déplorable, on voit qu'il y a une volonté politique de ne plus vraiment "instruire" nos enfants mais les "enfumer" avec le moins possible.
J'ai dû moi-même fournir des "plus" pour que mes enfants aient droit a ce qui est meilleure. Donc on achète de plus en plus de livres ou faire des cours en parlant pour mieux expliquer ...Je trouve cela dégueulasse de la part de nos élites.
Et les professeurs font ce qu'ils peuvent pour tenter d'endiguer la situation mais l'Etat ne les aide pas ...
Mais si ! Il a chassé les arabes à Moitiers (pcc: Coluche) .
..Alors que restera-t'il de l'Histoire ? Tittytainment et Histoire
Bref, du boulot d'arabe...
Justement les mosquées furent édifiées bien avant les cathédrales et les monuments anciens de l'Egypte et de la mésopotamie ont bien pré-existé avant les cathédrales, donc comme disait une auteur, heureusement que les maures ont été jusqu'en Espagne et ont pu passer le flambeau aux "barbares du nord" qui ont été finalement les dépositaires de toute la culture antérieure. Je sais que cela plaira pas a certains mais c'est la réalité ..cévré machin chose mais ?.
gamma
gamma
Les soldes ne sont certes pas un terrain fécond pour la philosophie, mais il y a pourtant matière à faire des sciences cognitives et un peu d'anthropologie
(mais quelle idée de poser cette question à des ados au pic de leur état gélatineux)
Les cours d'histoire qui m'ont marqué étaient tous des excursions hors-programme: (...) Mais le culte servile de la rigueur des sciences exactes est si prégnant, que je crains que la partie ne soit d'ores et déjà perdue.
En fait, vous n'êtes pas vraiment au courant de ce qui est en train de se passer: il y a belle lurette que l'on a introduit des réflexions comparatives, transversales, thématiques dans un programme resté -en gros- basé sur une chronologie, ce qui me paraît sain, ne serait-ce que pour que les élèves se repèrent et fixent des cadres.
Or, il y a 3 ans, en plein sarkozysme, les programmes du Lycée ont été progressivement entièrement renouvelé sur une base thématique. C'est ainsi que l'on étudie désormais toutes les guerres du 20e siècle dans l'ordre, de 14-18 au 11 septembre (sic !) autour du thème des "guerres" et que l'on étudie de manière séparée ce qui a pu concourir à produire divers de ces conflits (comme la crise de 29 ou les "totalitarismes" tous mis dans le même sac d'ailleurs, ce qui mériterait en soi une très longue polémique).
Histoire de bien enfoncer le clou, on a doublé en volume le programme de Première, étant donné que les Terminales S ne font plus d'histoire-géo obligatoire.
Désespoir des profs, parents et élèves... Programmes infaisables, trop longs, mal ficelés...
Sur ce, arrivent une bande d'historiens réactionnaires qui profitent de la (juste) émotion pour nous (re-)dire que "tout fout le camp ma bonne dame", c'était tellement mieux au temps de notre bon vieux Lavisse, de Vercingétorix, Jeanne d'Arc, Louix XIV, Napoléon etc.. etc...
Bref, un programme à faire hurler tout pédagogue normalement constitué, à faire s'étrangler tout bon militant de gauche qui voit mis sur le même plan "L'Internationale" et les "Lois nazis de Nuremberg" (sic dans un des manuels de 1ère !!) et qui, à la sortie, profite à un trio de réacs promus par le Figaro et TF1.
Alors, "l'excès de culte servile" des "sciences exactes" dans tout ça, vous savez, il y a longtemps qu'il est passé par la fenêtre. On n'en est même plus là. Si déjà nos gamins pouvaient ne pas confondre nazisme et communisme, ce serait un bon point de départ.
Afin de stopper le droit des peuples à se "désaliéner "...Faire cette comparaison est vraiment tordue. Mais on l'entends dans le discours "néo-conservateur avec "le choc des civilisations" (nouvelles croisades pour les matières premières !) qui font que les états forts occidentaux feront la guerre sans fin contre les états du sud ou moyen-orient . De la basse politique. Cela passe par la ré-écriture de l'histoire ..C'est triste d'en arriver là ...
Il n'y a pas à vous excuser.
C'est vrai: ce qui accentue encore plus ces amalgames, c'est d'avoir submergé les profs de nouvelles questions (plus de 20 pour 30 semaines de cours) à traiter avec le bac à la fin de l'année... Résultat: c'est du zapping permanent... Un jeune qui manque deux semaines (grippe par ex.) quitte le cours en 1914, quand il revient, le WTC s'est déjà écroulé.
Y'a des trucs que je comprends mieux, soudainement :-)
Précision, au cas où : extinction des feux en ce qui me concerne.
Je me délecte de votre perpléxité... si je n'en était pas convaincu il y a de cela quelques jours, je dirais que vous êtes sur le point de revoir vos certitudes à la baisse. Et comme toute personne à l'égo surdimensionné, il vous faut des leurres pour masquer cette "faiblesse"... Je comprends donc que vous ne me direz jamais les mots que j'espère, mais j'apprécie tout de même ce que je lis!!
De même qu'il était insupportable dans les années 1980 d'apprendre les "avancées de l'économie soviétiques" (ah les cartes de géo de l'URSS des années 1970-1980) sans aucun recul critique, autant il est scandaleux d'assimiler toute l'histoire de l'URSS de 1922 à 1991 à l'histoire d'un "pays totalitaire".
On est passé d'un excès à l'autre.
Mais vous, quand vous êtes en classe, vous construisez quand même les séquences comme vous l'entendez ? (ou non ?)
Vous êtes libre d'y amener toutes les nuances que vous voulez ? (ou non ?)
Exemple: une sous-question s'appelle "la fin des totalitarismes" et l'on doit étudier successivement ou en parallèle : "la dénazification et les procès de Nuremberg" d'une part, "le gorbatchévisme : glasnost et perestroika" d'autre part.
Un prof sensé qui voudrait réintroduire correctement Khrouchtchev, le 20e congrès, la fin du goulag, l'époque ambiguë brejnévienne entre répression et tolérance des "dissidents", risque:
1) de ne pas finir le programme.
2) que ses élèves se plantent au bac si "la fin des totalitarismes" tombe comme question.
Ça, c'est vraiment le sommet de l'inadéquation absolue de l'évaluation par rapport à l'apprentissage.
Chaque fois qu'on nous impose des épreuves externes, on sent le vent arriver : le "bac à la française" est, de l'avis général, ce qui pourrait arriver de pire à la qualité de l'enseignement.
Je sais bien qu'on peut soutenir qu'il est malsain que les correcteurs soient les enseignants qui ont dispensé la matière, n'empêche que pour tous ceux qui font bien leur boulot, il ne peut en être autrement si l'enjeu est d'informer les élèves par avance des règles du jeu et des défis à relever.
Les grilles d'évaluation sont toujours distribuées à l'avance, carte sur tables.
Et la loi belge nous contraint de photocopier toutes les épreuves d'examens destinées aux archives - je ne parle pas de l'apprentissage régulier, tout est rendu au fur et à mesure - si, par exemple, des parents les demandent (celles de leur enfant, évidemment).
Ce qui évite les magouilles, au cas où quelques-uns seraient tentés de ne pas être irréprochables.
Citation:Si déjà nos gamins pouvaient ne pas confondre nazisme et communisme, ce serait un bon point de départ.Modifié 1 fois. Dernière modification le 16:38 le 06/10/2012 par fer.
Il est pourtant clair qu'il y a un intérêt pour les classes dirigeantes à cette confusion, mélange, amalgame, comparaison etc...
En effet l'Histoire, son enseignement et son contenu sont un enjeu important pour faire des citoyens a-critiques, soumis.
Il y a bien depuis quelques années une offensive idéologique de réécriture de l'Histroire visant notamment la révolution française, la révolution de 1917, l'histoire de l'URSS et les tentatives de construction du socialisme dans le monde.
Le thème du totalitarisme a surtout pris son envol dans les années 70 comme le montre d'une façon éclatante Michael Scott Christofferson en 2009 dans "Les Intellectuels contre la gauche: L' idéologie antitotalitaire en France (1968-1981) Ed. Agone.
Ce qui tourne autour des notions "totalitarisme" "totalitaire" sur la base d'un amalgame entre nazisme et communisme est véritablement une escroquerie intellectuelle et historique. Plusieurs livres montrent en quoi cette amalgame et non seulement faux mais s'inscrit dans une offensive révisionniste lire :
-- L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE-GÉOGRAPHIE DE L'ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE AU LYCÉE
Vecteur de propagande ou fondement de l'esprit critique ? par Odile Dauphin, Rémy Janneau, Nicole Perron. Ed L'Harmattan 2009
-- 1789 1917. Défense des Révolutions , Paris, Selio, 2008 par Michel Sérac
-- L’enfant juif et l’enfant ukrainien. Réflexions sur un blasphème (par Benoît Rayski) Ed de l'Aube 2002
-- Les furies. Violence, vengeance, terreur, 1789-1917 par Arno Mayer 2002
-- Aux armes historiens. Deux siècles d'histoire de la Révolution française par Eric J. HOBSBAWM. Ed La découverte 2007
-- L’histoire contemporaine toujours sous influence (par Annie Lacroix-Riz) Ed Delga - Le temps des cerises 2012
voir aussi sur http://chroniques-rebelles.info/spip.php?article754
et aussi la vidéo sur http://www.youtube.com/watch?v=KSepW0aM0w0
Vous avez tout à fait raison d'attirer notre attention sur "le déprimant enchaînement causes-conséquences" .
On ne se méfie jamais trop de cet enchaînement. Il est terriblement déprimant et peut frapper brutalement les personnes les plus averties.
Je connais un spychiatre qui a sombré dans la dépresssion en essayant de déterminer si la cause de la dépression pouvait être un enchaînement causes-conséquences.