"Vous mettez mon nom dans un titre, ça génère du clic"
Même les plus réfractaires à la téléréalité ne peuvent pas ne pas avoir en tête la désormais célèbre formule de Nabilla, candidate des Anges de la téléréalité, tirade dite "Non mais allo, quoi, t’as pas de shampoing". Comment ces buzz stupides parviennent-il jusqu’à notre cerveau, est-ce un business d’emballer internet? Sur notre plateau, Benoit Daragon, journaliste à Puremedias, site qui reprend (et lance) des buzz télé sur internet; Aurélien Godon, rédacteur en chef de 2CCom, entreprise qui fournit des zappings clés en main à plusieurs sites et émissions de télé, et Audrey Pulvar journaliste et chroniqueuse dans le Grand 8 sur D8. Et parfois objet elle-même de buzz télé.
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Derniers commentaires
Je suis un no-life de bon niveau, mais là, le pauvre, avec son teint cadavéreux, et si en plus je me mets à l'imaginer s'infligeant ses vingt heures de tv quotidiennes, j'ai réellement pitié de cet homme...
Quelle vie peut il bien avoir?
Même en étant bon monteur, efficace, et en réalisant le montage pendant les programmes les plus plats et lénifiants pour ne pas empiéter sur ce qu'il peut bien lui rester de vie sociale et de sommeil, accumuler 20 heures de visionnage, j'en reste coi!!
Quand bien même regarderait il partie des programmes à postériori, en accélérant la vitesse de lecture des enregistrements, (ce dont je doute, des fois qu'il rate la perle en acccéléré...) ça tient du bagne, ou des écuries d'Augias rétiniennes!
Un sacrifice tel sur un sujet tel, le tout pour un salaire que j'ai du mal à envisager mirobolant, c'est assez terrifiant!
Surtout que la sensation du devoir accompli, comme gratification accessoire, je doute qu'il l'éprouve...
Cet homme c'est auto réduit en esclavage! J'imagine qu'a travers lui, l'homo économicus pur progresse, ainsi que la société du spectacle...
Dans le même temps, combien de vrais journalistes d'investigation restent en activité?
Sarko est le professionnel de l'utilisation de la viralité telle que l'explique Sébastien Bohler:
oui ça marche !
je ne "fréquente pas le buzz" mais d'après ce que vous en avez présenté dans cette émission
je me suis dit le vide appelle le vide: rien de transcendantal à la Tlé alors le buzz est là pour remplir,
complèter ce vide;
les grands médias publics aiment le vide et malheureusement quand nous en consommons nous
sommes obligés de perdre du temps avec ce vide, de reprendre ce vide pour paraitre intelligent,
au courant etc
La remarque de Dancrard est aussi pertinente sur le zapping.
Pour le fond, et pour répondre à Daniel sur la signification, il s'agit peut être aussi d'une version de la Schadenfreude (merci Sébastien Bolher), qui joue sur le plaisir de la bêtise des autres (dans ce cas, le malheur de l'autre est involontaire). Il se construit sur l'humiliation involontaire.
A
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Camarlette
3 jours plus tard sur le forum: 138 messages...
Rhooo la vilaine pretentieuse... :D
Enfin on apprend rien sur le buzz si ce n'est que c'est un phénomène complétement hasardeux. Il vous fallait un scientifique pour aboutir à ça.
Réveillez vous bon sang, sortez vous les doigts de je ne sais où.
Nico
revenons s'il vous plaît à des analyses intéressantes : effectivement j'étais dans un placard et ne connaît pas les buzz cités , je m'en contremoque d'ailleurs, mais je regrette un peu les émissions de terrain et les réflexions de :dan , anne sophie et maia...alors un effort s'il vous plaît!! zzzzzzzzzzzz
Les intervenants moins.
Le travail préparatoire d'@SI assez faible.
A la fin de l'émission, j'étais dans le même état qu'au début. C'est à dire intrigué par le buzz, ses motivations, ses modes opératoires, ses dégâts collatéraux, ses résultats.
Ah ... Hé ... Mais si le buzz n'était pas un ? Aucune idée ça n'a pas été réellement abordé.
Comme si le buzz ne tenait qu'à un insomniaque, une journaliste dans la tourmente de la vie et un jeune loup.
Bref, émission à refaire.
Par contre, d'accord pour dire que le traitement du sujet dans cette émission est, malgré quelques points très positifs, un peu léger.
- l'intervention de Sébastien Bohler au début est très courte et un peu inutile. Cela dit, je ne m'en plains pas, j'ai hâte que vous vous passiez de ses services. (même si trois ou quatre de ces chroniques m'ont semblé plutôt intéressantes, il a été totalement décrédibilisé par ses réponses à la moindre -et surtout, à la plus solide- contradiction)
- Porte, on ne le voit plus que quand il y a quelqu'un "de son niveau", du genre qu'on peut voir dans Paris Match ? Bon, je ne râlerai pas : sa chronique est bien faite, un peu désabusée, comme ce que j'écris ci-dessous, mais elle égratigne sans faire trop mal. Elle met Mme Pulvar devant ses contradictions peut-être... et rappelle que celle-ci a en tout cas eu bien du courage à un moment charnière de sa carrière médiatique. Le petit mélange "Anguela" (Merkel ?) Davis fait sourire. Et fait réfléchir : pourquoi @SI n'a pas parlé de la venue d'Angela Davis en France, et de sa (plutôt faible) couverture médiatique ? Nabila > Angela ?
- Pulvar tire toute la couverture à elle. Je suis agacé : je l'aimais bien avant ; elle vient de la Martinique (comme moi) ; a Monnerville, Césaire, Fanon, Glissant, Confiant, Chamoiseau comme références que je partage avec joie ; elle me semblait (tellement) de gauche... et puis bon, Montebourg... bon. Les frasques médiatisées et brandies... bon. L'expertisme multicarte : franchement ?! Les salaires exponentiels, la copinerie avec des femmes de droite, sa plus en plus grande capacité à taire tout esprit critique dans ses interventions médias...
Me voilà fort déçu. Et, malgré le caractère un peu machiste de cette remarque (mais nous nous l'étions faite avec des ami(e)s de tout âge, toute ethnie, toute sexualité), elle m'a trop trotté dans la tête : elle est si belle. Un femme belle, martiniquaise, proche d'une gauche de gauche, franchement, j'en espérais tant. Mme Pulvar, vous avez rendu tristes beaucoup de jeunes (et moins jeunes ?) qui avaient avec vous une bonne image quelque part dans les médias de masse. Il en reste quelques autres sans doute, mais c'est dommage, cette évolution. Il n'est pas trop tard pour redresser la barre ! :-)
Le côté "je m'en fous que ça passe au zapping", mais en cherchant à se mettre dans des positions étranges et publicisées, alors que c'est pour se faire de la publicité et gagner plus d'argent, c'est pas très journaliste, c'est uniquement people, et people très capitaliste, pas très responsable.
Pour le reste, on voit qu'@si n'est pas dans son élément. Rien n'est creusé ; on ne réfléchit qu'à partir des médias "identifiés" (parce que Nabila n'a franchement pas été un gros "buzz" internet... à la rigueur, elle a été plus connue à travers la vidéo de Cyprien sur Youtube quand il a parlé d'une chanson ridicule faite à son sujet), et uniquement d'un point de vue franco-français. Sans trop parler de sous, d'effet sur le public, sur le niveau des médias, donc d'une partie de notre démocratie...
Pas assez de réflexion sur le grave mélange des genres. Quand des vidéos "prennent" de façon réticulaire, sur Youtube, Facebook, Twitter, ou parfois poussées par 4chan, reddit, 9gag, etc., cela reste dans un cercle du divertissement. Quand tous les médias reprennent, imitent, discutent de cela, c'est du remplissage bête et méchant, qui permet de gagner du temps, et de fermer des postes à l'étranger, de diminuer les coûts des JRI etc. : on a moins besoin de contenu sérieux quand on met de plus en plus de contenu de divertissement pur.
(en passant, Pulvar raconte n'importe quoi sur Gangnam Style, ça confirme qu'il aurait mieux valu qu'elle évite d'en parler)
Pas de réflexion sociologique non plus sur l'humour. Si, il y a du sens à chercher. Dans le seul fait qu'il s'agisse de "Nabila", déjà.
Heureusement que c'était court.
La fin, c'est pour faire plaisir au Capitaine ? Je n'ai pas vu de "buzz" sur ça, combien de personnes en ont entendu parler, s'y sont intéressé ? Sur le net, Soral et Dieudonné font beaucoup cliquer (l'extrême-droite, surtout), mais le Capitaine, franchement ?
Et dommage de ne pas avoir parlé du Zapping de Canal, le seul que je regarde régulièrement et volontairement, qui est monté de façon très intelligente, et avec un point de vue réel. C'est un zapping, plutôt que du buzz.
Remarquablement, Audrey Pulvar s'attribue une partie du succès du buzz débile en insistant sur le fait qu'il suffit pour cela que "quelques personnes un peu connues (et modestes pour l'occasion) le reprennent" . Ce qu'elle a fait elle-même (voir le vite-dit).
Perso, je regarde peu la télé, les émissions y étant trop formatées pour m'expliquer quoi que ce soit mais je regarde le zapping sur canal quand je le peux, leur montage est souvent très pertinent!
Donc, l'émission sur Chypre - que je ne pourrais voir que sur un site comme @si- c'est pour la semaine prochaine?
Elle me plaît bien celle-ci. :-)
Je me joins au ton de certains d'entre eux :
1) Je n'ai aucune envie de voir cette émission. Ce qui m'attire, c'est évidemment ce joli sourire de Mme Pulvar ; ce qui m'attire, c'est évidemment ce désir de savoir ce qui fait que les autres ont un désir soudain pour ceci ou pour cela. Ce désir d'en savoir plus sur ce fait qui surgit, que certains nomment "le buzz". Dans l'esprit d'un film, ou d'un roman, qui se raconte lui-même ou qui parle de ce que chacun d'entre nous peut voir tous les jours ; d'un quotidien auquel nous sommes tant habitué. Non : je n'ai aucune envie de voir cette émission. Peut être d'ailleurs que je rate un bon moment. Tout comme je rate un bon moment en n'allant pas lire le dernier roman de Marc Lévy. Je n'ai aucune envie d'aller le lire, tout comme je n'ai aucune envie de voir le dernier film de Bruno Dumont.
2) J'ai ce souvenir d'une période ou Daniel Schneidermann était de ceux qui avait la capacité de détourner mon propre regard de ce que je regardais. Il y a en effet de ces journalistes, de ces hommes de lettres, de ces penseurs, qui prennent un malin plaisir à essayer de nous montrer ce qui ne nous viendrait pas à l'idée de regarder. De nous poser des questions qui n'ont pas l'habitude d'être posées.
3) Là, je suis arrivé à un point où je crains de comprendre ce qui se passe - l'équipe de Daniel s'est noyée dans une certaine masse intellectuelle qui ne lui permet plus de porter son regard "à côté" - ou bien je ne comprends pas le fond de cette histoire car certaines des données sont manquantes : est-ce par exemple que cette équipe d'@si n'a plus les moyens financiers suffisant pour pouvoir prendre le temps de penser. Et donc, surgit au gré du temps ou de l'instant des thèmes de saison ; tout frais sorti de l'internet bouillonant ; suivant la direction d'une lumière allumée, là, qui éclaire soudainement la rue des passants qui passent.
A bien des égards, cette ribambelle d'émissions qui s'enchaîne ces derniers temps me fait penser à cette fameuse petite histoire :
"Un personnage, inquiet, tourne autour d'un réverbère allumé. Il regarde par terre ; à droite ; à gauche ; se frottant le front. Un autre personnage le croise. Il s'approche.
- Eh bien, que vous arrive-t-il ?
- Figurez-vous ; figurez-vous que j'ai perdu mes clefs ; je suis perdu ; je suis désespéré !!
- Eh bien ! Calmez-vous ; je vais vous aider à les chercher.
Ils cherchent ainsi plus d'une heure. Ne trouvent rien. Le deuxième personnage s'arrête alors et intérroge :
- Mais, dîtes-moi, vous les avez perdues ici vos clefs ?
- Non, bien sur que non !!
- Mais !! Mais pourquoi donc cherchons-nous ici ??
- Mais, voyons, parqu'ici, il y a de la lumière !!!"
Ainsi, j'ai l'impression que l'équipe d'@si, depuis quelques temps, papillonne autour d'une lumière qui n'a de lumière que le nom...
Marc Olive
lapeiron.ouvaton.org
À mon sens, il y a deux versants susceptibles d'expliquer son succès. Nabila représente un certain archétype de féminité, qui n'est pas nouveau : la "jolie fille stupide", celle que l'on veut dans son lit, mais surtout pas à son bras dans une soirée en bonne compagnie. Sa première fonction est donc d'accréditer un stéréotype misogyne, l'opposition entre l'intellectuelle-à-lunettes-moche-et-coincée et la jolie-fille-délurée-mais-débile. Le renforcement d'un stéréotype provoque souvent un certain sentiment de satisfaction lorsque l'on n'adopte pas un regard critique, et certains y trouvent probablement une légitimation de leurs propres préjugés sexistes.
Un phénomène banal, mais qui trouve un pendant plus intéressant dans ce que peut aussi représenter le personnage de Nabila pour les femmes. Celles-ci subissent une forte pression dans notre société, véhiculée par les films, les médias, la publicité. Or Nabila personnifie deux injonctions majeures adressées aux femmes : physique irréprochable et disponibilité sexuelle. Cependant, ces aspects sont poussés à l'extrême, au point qu'elle devient une caricature du modèle de féminité imposé par les médias : rien de naturel chez cette jeune femme, qui semble faite de plastique, et une sexualisation à outrance à la limite du ridicule. Je pense donc que le personnage de Nabila rassure les femmes, dans un contexte anxiogène qui les dévalorise constamment. Une femme qui fait attention à son apparence, à son poids, complexe sur les aspects de son corps qui ne correspondent pas à la norme, s'inquiète de ne pas assez séduire les hommes, peut rire devant la stupidité de Nabila et son côté artificiel, et se dire : "décidément, non, ce n'est pas à cela que je veux ressembler !". C'est d'autant plus vrai que dans l'extrait qui a "buzzé", Nabila reprend à son compte un discours omniprésent mais implicite sur la féminité, en le parodiant une nouvelle fois : "t'es une fille et t'as pas de shampooing... C'est comme si j'te dis, t'es une fille et t'as pas de cheveux !". Involontairement, elle met ainsi en évidence le ridicule de ce message, qui définit l'identité féminine comme une question cosmétique, purement liée au corps. Elle court-circuite ces injonctions oppressantes et provoque un rire libérateur et cathartique.
Je n'irais pas jusqu'à défendre l'utilité sociale de Nabila, d'autant que cela peut aussi avoir pour effet de canaliser un certain sentiment de révolte ; mais je pense que son succès d'audience dit quelque chose d'intéressant sur notre société.
Audrey Pulvar aurait donc été contrainte de tomber dans le divertissement pour continuer d'exister ? Elle semble sincère mais bien sûr le doute persiste: n'est-ce pas aussi l'appât du gain ?
Les personnes qui sont ou se font passer pour légères, superficielles, voire stupide, font rire... Rien de très surprenant, prenez l'image du clown ! J'aurais par contre aimé approfondir sur la notion de ce qui fait rire, là: Nabila fait-elle rire parce qu'elle illustre si bien la bêtise ? Y-a-t-il de la pitié ? De l'admiration ? Je reste perplexe... Personnellement ma première réaction en voyant cette séquence est: est-ce donc ça le modèle qu'il faut suivre pour être célèbre ? OK, il y a quelques exemples masculins mais cette caricature de femme ne se généralise-t-elle pas ? Et si même Audrey Pulvar abandonne son image "france 3", quel espoir pour les générations suivantes de femmes "sérieuses" de se faire une place durable dans la société ?
Le buzz est généré de façon aléatoire, puis relayé avec cet effet boule de neige... parce que nous sommes influencés par les autres ?! En simplifiant, nous sommes tous des moutons...
Enfin, je trouve assez hypocrite de la part des deux zappeurs d'affirmer qu'ils ne sélectionnent pas leurs extraits: ne sont-ils pas libres de focaliser leurs efforts sur des propos un minimum intelligents ? Quel intérêt y-a-t-il donc à abreuver le grand public de ces faits divers et absurdités de la télé-réalité ?
Merci Laure de poser la question de l'image de la télé: oui l'image que renvoient ces zappings est consternante.
Mais est-ce que ce n'est pas là la transcription directe du potin de village ? J'ai un collègue qui a du enterrer son père récemment, et il nous a confié qu'il était impossible de déjeuner avec sa soeur lorsque le cercueil était présenter pour le recueillement des habitants du village natal du père, en plus de recevoir des commentaires de badauds qui ne savaient plus qu'il était le fils du défunts, il devait s'organiser pour que sa soeur ou lui-même soit en permanence présent pour accueillir les gens afin que le village ne les accusent pas d'avoir "abandonné leur père".
Les potins ont-ils le même rôle que les buzz dont nous parlons ? Et n'ont-ils pas eux aussi un potentiel de destruction incomensurable pour les personnes visées ?
Cependant pour Karim Benzema pas de pitié, il faut prendre en compte son côté "humain" au lieu de le traiter comme "un concept"... hé dites, on avait pas des affaires de Benzema mouillé à des relations tarifées il y a quelques temps ? Jamais je ne l'ai entendu dire "au fait les prostituées sont des humains, il ne faut pas les confondre avec des concepts" - comme ce que dit De La Villardière d'ailleurs.
"Qui êtes vous Audrey Pulvar ?" demande Porte, fausse question signifiant "Comment avez-vous osé déroger à ce que nous attendons de vous ?", et personne ne bronche, tous les regards se tournent pour écouter la défense de Pulvar, qui n'intéresse personne alors qu'elle répond très justement "Ne pensez pas à ma place", seule réponse possible dans le champ du raisonnable à une telle injonction (dans le champ du "non-raisonnable", on avait "je t'emmerde et j'irai pisser sur ta tombe" par exemple, mais Pulvar semble être une femme raisonnable, tant pis, tant mieux).
Bref, tout cela mérite un décryptage en règle sur Acrimed.
Si j'ai le courage, je ferai un verbatim de ce moment pour tenter d'analyser à froid les interactions vicelardes de la séquence en question.
La preuve nous aura été apportée hier soir lors de l'émission hebdomadaire du site arrêt sur image. Dans la dernière partie de l'émission, (acte 4, à partir de la 6ème minute) DS cherche à "rêgler ses comptes avec le site ozap.com, pour un buzz qui lui semblait injustifié. Ironie du sort, après avoir passé 45 minutes à titiller A Pulvar sur le sujet, DS inverse les rôles et se drape d'autorité dans le manteau de la vertu.
Morceau choisi.
DS : Je me suis retrouvé dans la peau du type qui engueulait Cohen parce qu'il n'invitait pas Nabe, Dieudonné et les autres. Alors que ce n'était pas, quand on lit ma chronique avec attention comme Laure l'a fait, et heu hah ha ha, je remercie Laure de ce scrupule (regard connivent à l'intéressée), c'était pas du tout pour reprocher à Cohen de ne pas les inviter, c'était pour reprocher à Cohen d'avoir reproché à Taddei
de les avoir invité, c'est qui est pas...
Laure Daussy (qui l'interrompe) : Ça restait relativement flou...
DS : (Surpris) : Ha?
LD : Il fallait la lire de manière vraiment approfondie...
DS : (Interrompant à son tour): Mais vous y êtes parfaitement arrivée... Vous y êtes parfaitement arrivé (plus ferme).
LD : On pouvait la comprendre dans différents sens.
Malheureusement cette dernière remarque sera inaudible pour DS qui enchaîne déjà :"donc, voilà, je me suis dit mais non, enfin je veux dire voilà, ils ont rien compris , c'est pas du tout ce que j'ai voulu dire."
Benoit Daragon, celui qui n'a rien compris, après avoir cru que DS serait détendu sur ce sujet, ce trouve un peu mal à l'aise. Il s’étonne de n'avoir rien compris, promet de vérifier... Il serait intéressant de lui demander ce qu'il en pense après vérification.
Mais de quoi parle t'on?
DS nie avoir reproché à Cohen. Pourquoi tant de scepticisme sur le plateau?
Replongeaons nous dans cette chronique de Libé
Le passage en question est içi :
Qu’on s’entende bien : c’est parfaitement le droit de Cohen, de ne pas inviter Ramadan, Soral, Nabe ou Dieudonné. Aucun cahier des charges du service public ne l’oblige à le faire. On a le droit d’estimer que Dieudonné n’est pas drôle, ou que Nabe n’est pas un grand écrivain. Cohen serait parfaitement fondé à dire «j’estime qu’il existe des théologiens plus pertinents, des humoristes plus drôles». Manchettes, sujets, invités : être journaliste, c’est choisir, trier, hiérarchiser.
Jusqu'içi tout va bien....
Mais aucune raison d’en faire une question de principe, et de proclamer que même la baïonnette dans les reins, on n’invitera pas Bidule. En reprochant à Taddéï d’inviter les proscrits, Cohen dit en fait «ce n’est pas parce que je ne les juge pas intéressants, que je leur barre l’accès au micro de France Inter. C’est parce qu’ils ont contrevenu à un dogme».
Si j'ai bien compris, selon DS, Cohen n'est pas obligé d'inviter les proscrits si ceci ne sont pas les meilleurs dans leurs disciplines, mais Cohen en fait une question d'idéologie...
"Se priver d’invités intéressants parce qu’on n’est pas d’accord avec eux est, pour un journaliste payé par le contribuable, une faute professionnelle. Et non seulement c’est indéfendable, mais c’est contre-productif."
Et donc, DS confirme bien que pour une question d'idéologie, il s'agit bien d'une faute professionnelle.
Difficile de voir comment DS peut croire que les précautions prises ci dessus peuvent l'absoudre de la pique, plus que méritée, qu'il envoie à Cohen.
Pourquoi est ce si mal d'avoir tancer Cohen selon vous M Schneidermann?
N'est ce pas parce que vous lui reprochez de tomber dans des travers que vous connaissez vous mêmes?
Votre justification sur les techniques du journalistes me laisse perplexe. Une intro accrocheuse, une phrase moralisatrice en conclusion... C'est quoi, une chronique ou une composition florale?
Merci @si, après m'avoir présenté et fait découvert "Nabila", "Koh Lanta", et maintenant en me présentant Audrey Pulvar, j'ai l'impression d'avoir gagné en compréhension du monde. Je me sens plus libre!
En fait, non, c'était ironique.
En outre, je n'apprécie pas vraiment le ton: "Il est impossible d'avoir échappé à XxX, donc nous allons vous en parler en long en large et en travers." Sous-entendu: ce n'est pas nous les premiers, donc on peut en parler sans être ridicules!
Et bien moi, j'avais "échappé" à Nabila et autres, c'est sur ce site que j'ai découvert ces merdes. Le problème n'est pas d'être le premier ou non à en parler, il me semble. Par contre, relayer ces conneries, c'est un vrai choix! Se réfugier derrière un "c'est pas nous les premiers", et "de toute façon il est impossible de ne pas déjà connaître, DONC autant vous en parler", je trouve ça extrêmement mauvais.
Bien entendu, quelque soit le sujet, il existe une façon intelligente de l'aborder. Je pense que l'exercice est ici manqué. Par exemple sur le mort dans l'émission de télé-réalité, pour les raisons citées dans le forum y attenant (à savoir, que le lien entre le mort et des suicides est trop léger... etc.).
Bref, je vais aller voir ailleurs.
Néanmoins, bonne journée à tous
Matthieu S
Dans ma boîte mail, j'ai reçu ça :
"Ces buzz semblent surgir de nulle part. Et pourtant, en quelques heures, ils enflamment la Toile. C'est une déclaration choc, un "clash" de plateau, une clownerie réussie, trois fois rien. Mais à propos, Internet s'enflamme-t-il vraiment tout seul ? Derrière la compétition des buzz, se joue l'image des chaînes, ou l'audience des sites de presse. Susciter, propager le buzz, est bien devenu un métier, au risque de réduire le débat public à quelques miettes de vide. Lisez par exemple notre enquête (1) sur cette entreprise méconnue, qui approvisionne émissions et sites de presse en zappings pré-mâchés.
Et quand on est soi-même un objet permanent de buzz, comment vit-on la situation ? Notre invitée de cette semaine, Audrey Pulvar, nous le raconte. Notre émission est ici (2)."
Comme tout le monde, bien sûr. Mais je trouve que vous sous-estimez vos abonnés. Vous pensez qu'au nom de "Audrey Pulvar", on va tous se précipiter pour regarder l'émission. Pourquoi ne mentionnez vous pas les 2 autres invités ? Personnellement, il y a beaucoup plus de chances que je clique sur le lien qui mène à l'émission en voyant la présentation des 2 autres invités qu'en voyant le nom d'Audrey Pulvar. Je n'ai rien contre elle, mais on la voit partout. Pensez-vous vraiment que vos abonnés ont des réflexes de téléspectateurs de TF1, cliquant dès qu'ils voient le nom d'une personne célèbre ? C'est tout l'inverse, j'ai failli ne pas cliquer, pensant que Pulvar était invitée unique. Heureusement que vous avez mentionné Porte...
Je crois qu'il y a quelque chose d'important dont vous avez oublié de parler dans cette émission pour comprendre pourquoi la vidéo de Nabila a fait du buzz :
Parce qu'on adore se foutre de la gueule des autres. Et pour qu'un maximum de gens puisse se foutre de la gueule d'une personne, il faut que cette personne soit très stupide (comme ça, même le mec pas très fut fut peut se foutre d'elle car il se sent quand même plus intelligent).
De plus que ce soit par des émissions sur les flics dans les banlieues ou par la stupidité d'une personne, on adore être choqué à la télé. On adore se dire: "ouah là c'est vraiment chaud ce qu'il se passe!". C'est pour ça que les emissions type chtis à miami ou enquête exclusive marchent bien.
Donc le buzz Nabila ça marche aussi parce que tout le monde peut se moquer d'elle et être choqué par sa stupidité (et aussi se sentir supérieur).
problème, économique, sociologique de cette course absurde au buzz.
Il est étonnant que personne n'ai parlé du zapping de canal +, dont tous les autres ne sont que des ersatz ;
le seul zapping construit, réfléchi et qui fait réfléchir sur la télé et ses dérives.
Il ferme les yeux mais fait des choses avec ses doigts...
et après:
les doigts et la langue...
Maintenant, on sait que les [s]boulots[/s] "métiers" les plus nuisibles ont le vent en poupe ! CONSTERNANT.
Pourquoi ce glissement (qui est tout sauf anodin) ? Nous sommes envahis par ces nuisibles : les attaques cérébrales se multiplient, visant à détourner l'attention des gens et à les rendre de + en + idiots alors que, plus que jamais, ils devraient faire preuve d'intelligence pour s'opposer et se libérer.
L'heure est grave ! Orwell, reviens !
J'aurais aimé que ce dangereux — pour ne pas dire terrifiant — virage vers l'imbécillité et le néant intellectuel soit traité autrement. Que les buts inavoués et les dégâts de cette nauséabonde "société du spectacle" soient vraiment abordés. Que nenni.
C'est pourtant un problème de fond.
A l'instar des émissions de France 5 qui ont succédé à feu Arrêt sur Image (de Thomas Hughes à Paul Amar), outre avoir de + en + tendance à nous régurgiter ad nauseam les sujets de conversation débiles de la semaine, vous avez surfé sur la forme avec une remarquable superficialité. Je suis non seulement déçue, mais en colère : vous vous Morandinisez, et c'est indigne de vous.
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Enfin, presque.
En tapant ces deux mots que j'exècre dans le moteur de recherche d'@SI, j'ai trouvé 55 résultats pour "clash" et 364 pour "buzz".
J'en déduis donc (peut-être à tort) que cette triste sous-culture contamine même un site de critique des médias qui en reprend les éléments de langage, et la potentialité de clics qui va avec.
Du coup, je n'ai pas totalement perdu mon temps et ai appris quelque chose.
Merci @si de nous offrir un peu de légèreté dans un monde troublé.
C'est vrai que les polémiques sur la liberté d'expression, la crise, les chiens de gardes... C'est nul tout ça. Une bonne émission telerama c'est parfait!!!
Dommage que l'on en sache pas plus sur le Buzz et sur le marketing viral en général.
C'est un sujet intéressant en soi mais il aurait fallu analyser le phénomène davantage, voire qui a intérêt à faire le buzz et comment le système fonctionne.
Ensuite, y'a grosse confusion en embrayant sur les zapping pour décrire les buzz. Le principe du zapping est de sélectionner des choses remarquables. Alors qu'un buzz est une chose remarquée. Ce qui est fondamentalement différent.
Après, le buzz de Nabilla, c'est pas la séquence télé en elle-même qui est tellement drôle. Ce sont les parodies web (La Chute, Die Hard, etc.) qui en ont fait un mème.
Par contre, DS commence à poser une question interessante sur la viralité d'une vidz. Malheureusement, il enfonce le clou en disant que les canons du buzz "c'est plutôt un clash entre 2 personnes sur un plateau de télé".
Ah? Vraiment ? Et Chocolate Rain, et Gangnam Style et etc ? Sont-ce des images de plateau télé où 2 personnes se disputent ?
Je ne comprends pas cette méprise acharnée du staff d'@si à considérer qu'un buzz se doit d'être une séquence de télé réalité, ou alors un clash sur le plateau de Ruquier. Décidément, nous n'avons pas les mêmes valeurs.... Disons déjà pas les mêmes références, ni les mêmes réseaux.
Pire, on conclue l'émission encore dans l'entre-soi, entre journaleux, du "buzz" de journaleux, par des journaleux, pour des journaleux. Je ne dis pas que la question soulevée par l'échange Frédéric Taddeï/ Patrick Cohen n'est pas interessante, je dis que question buzz, on est complètement à côté de la plaque.
Bref, une émission qui passe à côté de son sujet. Et personne n'a pas le temps pour ça.
Il pouvait difficilement en être autrement en l'absence dans l'émission d'invités compétents susceptibles de faire une analyse.
Il est quand même sidérant d'entendre l'un des deux buzznesmen déclarer, par exemple, : "On ne peut pas expliquer ce qui est drôle. C'est drôle, c'est tout !".
Après, le buzz de Nabilla, c'est pas la séquence télé en elle-même qui est tellement drôle
Voilà une chose que j'aurais aimé entendre sur le plateau. Car je vous avoue que je ne comprends toujours pas ce qu'il a de drôle dans que fait et dit cette Nabila. En revanche, son dialogue avec Adolf Hitler est poilant et utilise avec talent des procédés classiques du comique.
Se questionner, comme l'évoque djinneo sur l'auto influence du web et donc sur aussi un appétit du "publique" à la fois conforme à la nourriture médiatique et imprévisible dans ses choix.
Oui, l’émission était centré sur le buzz TV, on ne peut pas parler de tout. Quoi que là on est pas allé très loin.
Et c'est la que je reviens sur cette condescendance, qui considère comme une forme populaire et secondaire les phénomènes buzz mais qui va malgré tout chercher des sens cachés afin d'y associer une valeur explicative (Baudelaire ...).
Cette position coupe le débat. Les invités vivent dans ce buzz, le créant, le diffusant, le consommant tout en même temps. En manifestant un certain mépris, les invités se retrouvent obliger de rester sur la défensive, ils ne livrent qu'à moitié, ne rentre pas dans le détail. On perd une part d'information qui aurait put être livré si les journalistes d'@si m’étaient de côtés leurs à priori et jugements éthiques pour tirer le maximum d'info en abaissant les barrières.
Je suis personnellement convaincu d'une part importante de chaotique, d’imprévisible dans ces phénomènes web, ce qui n’empêche pas une possible mise en équation. On peut améliorer ses chances en utilisant certains ingrédients, mais au final personne n'est maître du buzz complètement. Le redac chef de 2Ccom le dit bien : ils s'échangent les vidéos par mail, Fb, twitter entre boites concurrentes (mais alors qu'elle est la différence entre deux boites de sous-traitance de zapping ?).
La référence à Bergson de Poulevalrd sur l'effet communautaire du rire est aussi un axe très fort dans ce phénomène.
Bref Sujet traité avec trop d'apprioris et un manque de questionnements. Pourtant cette pluie de météores continue, joue un rôle important dans l'univers médiatique, en comprendre ces mécanismes me semble essentiel.
Sinon pour en rester à des considérations capillaires, c'est quoi Sébastien Bohler cette coupe à la Adolf Hitler ? T'es un psy, t'as pas de shampoing ?
Excellent !
Bon d'accord, son nom n'est que dans le sous-titre ...
Vous nous direz si ça a bien cliqué ?
Je m'étais dit "chez ASI, ils vont encore nous faire une émission chiante avec Anne-Sophie sur la crise chypriote et son traitement médiatique, ou alors un machin sur les rapports entre la presse mainstream et Mediapart, en prenant prétexte de l'affaire Cahuzac et de la mise en examen de Sarkozy, peut-être même "la culture du viol" dans la presse : comparaison entre la France et les Etats-Unis. "
Heureusement, une fois encore, la ligne éditoriale a été à la fois audacieuse et exigeante : toute une émission autour de rien, il fallait le faire! ASI l'a fait. Merci ASI.