Son arrivée à Matignon le 13 décembre 2024 avait surpris tout le monde. Peut-être lui le premier. François Bayrou, 73 ans, professeur de lettres de métier, maire de Pau depuis 2014, ministre de l'Éducation nationale sous Balladur et Juppé de 1994 à 1998, a enfin réussi à faire sa place tout en haut du pouvoir, après avoir été candidat du centre à l'élection présidentielle en 2002, 2007 et 2012.

À sa nomination, les plateaux des chaînes d’info louaient son parcours politique lui qui, pourtant, fut le premier soutien d’Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle en 2017. Sept ans plus tard, la situation politique a bien changé : le voilà à la tête d’un gouvernement sans majorité, d’un exécutif bloqué, d’une assemblée morcelée, à la merci d'une nouvelle censure et d'une extrême droite qui n'a jamais été aussi puissante. Pourtant, François Bayrou semble porté par une bienveillance médiatique qui accompagne ses sorties conservatrices comme son appel à mettre fin au non cumul des mandats (alors qu’il prônait l’inverse il y a 10 ans) et racistes, avec son expression de “la submersion migratoire”.

Et si l'éternel élément du milieu n'était rien d’autre que le symbole d'une situation politique française réactionnaire et conservatrice ? Pour y répondre, nous recevons deux observateurs aguerris de la vie politique française qui suivent, depuis plusieurs années, le parcours de François Bayrou : Ellen Salvi, responsable du service politique de Mediapart et Sylvain Bourmeau, directeur d’AOC et producteur de la Suite dans les idées sur France Culture.

ALLER PLUS LOIN

"Comment l'extrême centre a mis l'extrême droite au pouvoir (en Allemagne en 1933)", France Culture, La Suite dans les idées, jeudi 6 février 2025

"Viols sur mineurs à Bétharram : les mensonges de Bayrou pour défendre une institution catholique", 5 février 2025 

"Submersion migratoire : Bayrou sécurise son gouvernement en rassurant le RN pour éviter la censure", L'Humanité, 28 janvier 2025